Sources analysĂ©es en dĂ©tail par Paola Casali, ed., Adolfo di Vienna, Doligamus..., Florence, 1997, p. XXVI-XXVIII. Cite notamment un exemplum dâEtienne de Bourbon (ed. A. Lecoy de la Marche, Anecdotes..., n° 245, p. 207-209).
Le diable veut apporter la discorde dans un couple. Il se confie Ă une petite vieille qui lui vient en aide. Elle dit au mari que sa femme et son amant veulent le tuer. Elle dit Ă la femme que son mari et sa maĂźtresse veulent la tuer. Lâunique solution pour la femme est un philtre avec des poils de la barbe du mari. La nuit quand le mari, feignant de dormir, voit sa femme prendre un couteau et lâapprocher de sa gorge, il la bat. La vieille se rĂ©jouit de son stratagĂšme. Elle veut ĂȘtre payĂ©e par le diable. Mais celui-ci lui tend le denier au bout dâun long bĂąton, car il craint la ruse de la vieille. MoralitĂ© : une mauvaise femme est pire que le diable.
Sources analysĂ©es par Paola Casali, ed., Adolfo di Vienna, Doligamus..., Florence, 1997, p. XXV-XXVI. P. Casali ne cite que le fabliau " Du vallet aux XII fames " et lâexemplum de Jacques de Vitry, ed. J. Greven, Die Exempla aus den Sermones feriales et communes des Jakob von Vitry, Heidelberg, 1914, n° 70, p. 43-44. Mais ces sources n'intĂ©ressent que la premiĂšre moitiĂ© du poĂšme. Ce dernier renvoie pourtant plus largement Ă lâexemplum dit de " BelphĂ©gor " (un mari pour se libĂ©rer dâun dĂ©mon lui dit que sa femme arrive). Une des versions les plus anciennes est fournie par Pierre de Limoges (fin du XIIIe siĂšcle) : [Pierre de Limoges, de son vrai nom Pierre de la SĂ©piĂšre, nĂ© Ă Donzenac, prĂšs de Brive, au diocĂšse de Limoges, dans la premiĂšre moitiĂ© du XIIIe siĂšcle. A Paris pour Ă©tudes (date inconnue). MaĂźtre Ăšs arts en 1262, bachelier en thĂ©ologie, mais jamais maĂźtre. Il achĂšve ses Ă©tudes vers 1270. Vers 1272-1273, il se met Ă rĂ©unir plus de 200 textes de sermons prononcĂ©s Ă Paris et exploite ces matĂ©riaux pour rĂ©aliser des instruments de travail en vue de sa propre prĂ©dication. PrĂȘche Ă Paris en 1273, et encore en 1280. Paris est donc son milieu de vie habituel (intellectuel et savant). Chanoine dâEvreux (date?), refuse Ă©vĂȘchĂ© dâAlbi vers 1271-1274 et celui de Limoges en 1294. Travailleur infatigable, esprit curieux, goĂ»t pour la thĂ©ologie et les sciences (notamment lâastronomie). " Grand astronome " dit lâobituaire de la Sorbonne. Impressionne ses contemporains par son savoir. Auteur de sermons (?), et surtout de De oculo morali, recueil dâexempla fondĂ© sur la physiologie de lâoeil (Ă©tudiĂ© et Ă©ditĂ© par Richar Newhauser). Il lĂšgue Ă la Sorbonne plus de 120 volumes (dont 67 restent Ă la BnF, Paris). Meurt en 1306 Ă Blaye.] :<br/>"Diabolus duxit uxorem et, ea ditata, non sustinens ejus malitiam, secessit; et invenit in itinere quemdam tristem, et interrogatus quia, respondit quia habui . 3. uxores : prima fuit mala, secunda pejor, tertia quam tertio habeo est pessima et vivus dyabolus, et ideo recedo. Et ego, inquit dyabolus ipse, eamdem causam; simus ergo socii. Ditabo! Scis alium officium? Non. Et dyabolus : Tu eris medicus quia ego sum dyabolus, et intrabo corpora hominum et vexabo eos, et accipies eos in curam et dabis eis medicinam et secreto dices mihi quod exeam et exibo. Sic de multis fecerunt et collegerunt multam pecuniam. Tandem cum medicus obligasset se sub pena capitis ad curandum quemdam principem infra . 9. dies ad domum eius, noluit exire dyabolus. Et ille : Exi, socie, quia non restant nisi . 3. dies quod amittam caput nisi exeas! Et ille : Hoc nolo. Ultima die, cum nollet exire, medicus dixit filio principis quod, congregatis omnibus terre histrionibus et puellis civitatis facerent cantum et choream a principio civitatis usque ad palatium principis. Audiens demon cantum, vocem et istorum, quesivit a socio : Quid est quod audio? Et ille : Cito scies. Et cum proprius accedentes, clarius audisset, pro Deo, inquit, dic mihi quid hoc est! Et ille : Non possum plus tibi celare : hoc est uxor tua que venit te videre. Uxor mea! dixit dyabolus, pro toto mundo non expectarem eam. Et subito recessit et curatus est princeps et medicus ditatus [Paris, BnF, ms lat. 15970, fol. 280v; tr. J. Berlioz]".<br/>Le thĂšme se retrouve ensuite dans les Lamentations de Matheolus ouvrage, composĂ© entre 1295 et 1301, et connu par sa traduction française, vers 3852-4034.
Un jeune homme veut avoir deux femmes. Son pĂšre lâen dissuade. Il en Ă©pouse une qui lui rend la vie impossible. Un jour on capture un loup. Comment le tuer de façon atroce ? Lui donner femme, propose le mari. Le loup prĂ©fĂšre mourir.
Sources analysées en détail par Paola Casali, ed., Adolfo di Vienna, Doligamus..., Florence, 1997, p. XXIII-XXV. Pas de texte latin comme source. Motif oriental. Rappelle le fablia " Les Tresses ".
Un mari sâaperçoit dans le noir de la prĂ©sence dâun homme dans le lit et qui est est train de pĂ©nĂ©trer sa femme... Il demande Ă sa femme de chercher une lampe. Elle affirme ĂȘtre malade. Lâhomme va chercher la lampe. La femme remplace lâamant par un veau. Quand il revient il la trouve avec un veau. La femme lâinsulte, appelle ses parents et se dĂ©clare offensĂ©e. Le mari sâexcuse.
Sources analysées en détail par Paola Casali, ed., Adolfo di Vienna, Doligamus..., Florence, 1997, p. XXI-XXIII. Dérive de la Disciplina clericalis de Pierre Alphonse (exemplum 14).
Un jeune dĂ©sire se marier, mais ne veut pas ĂȘtre trompĂ©. Il sâadresse Ă un sage. Il lui conseille de construire une tour avec une seule porte et une seule fenĂȘtre. La femme rend ivre son mari pour lui Ă©chapper. Ce qui rĂ©ussit un certain temps. Une nuit il reste sobre. Il sâenferme dans la maison alors que la femme est dehors. La femme menace de se tuer et lance dans le puits une grosse pierre. Le mari se prĂ©cipite Ă son aide. La situation sâinverse. La femme accuse son mari dâadultĂšre. Elle passe pour un modĂšle de vertu.
Sources analysées en détail par Paola Casali, ed., Adolfo di Vienna, Doligamus..., Florence, 1997, p. XIX-XXI. Dérive de la Disciplina clericalis de Pierre Alphonse (exemplum 13).
Un homme se rend Ă Rome en pĂšlerinage. Sa femme reste seule. Un homme en est amoureux, se heurte au refus de la femme et tombe malade. Une vieille femme le conseille. Il doit faire jeĂ»ner une chienne et la faire pleurer avec un oignon. La vieille explique Ă la femme que la chienne est sa fille, belle mais trop chaste, qui a refusĂ© lâamour dâun jeune homme. VĂ©nus a priĂ© Jupiter de la transformer en chienne pour la punir. La femme cĂšde Ă son amoureux.
Sources analysées en détail par Paola Casali, ed., Adolfo di Vienna, Doligamus..., Florence, 1997, p. XVII-XIX. Dérive de la Disciplina clericalis de Pierre Alphonse (exemplum 11).
Un mari, partant en voyage, confie sa femme Ă sa belle-mĂšre. La femme dĂ©pĂ©rit. Sa mĂšre comprend pourquoi et fait venir un jeune homme dont sa fille est amoureuse. La mari arrive. La mĂšre explique quâelle a accueilli quelquâun qui Ă©tait pourchassĂ©. Il tient dâailleurs une Ă©pĂ©e Ă la main (que la mĂšre lui a demandĂ© de tenir). Le mari fĂ©licite la mĂšre et invite lâamant.
Sources analysées en détail par Paola Casali, ed., Adolfo di Vienna, Doligamus..., Florence, 1997, p. XV-XVII. Dérive de la Disciplina clericalis de Pierre Alphonse (exemplum 9).
Un homme qui travaille dans ses vignes est blessĂ© Ă un oeil par un rameau de vigne. Il rentre Ă la maison plus tĂŽt que prĂ©vu. La femme cache lâamant et baise lâoeil valide de son mari qui ne voit ainsi pas lâamant.
Pas de sources relevées par Paola Casali, ed., Adolfo di Vienna, Doligamus..., Florence, 1997, p. XV.
Une nuit, une femme, prend lâexcuse de se lever du fait de la maladie de la vessie; elle prend un torchon mouillĂ© et un vase de nuit. Elle rejoint son amant. Durant lâacte, elle serre le torchon pour que le mari puisse entendre lâeau couler. Elle laisse lâamant, retourne se coucher et dit ĂȘtre guĂ©rie. Le mari sâen rĂ©jouit.
Sources analysées en détail par Paola Casali, ed., Adolfo di Vienna, Doligamus..., Florence, 1997, p. XII-XV. Cite notamment le Novellino, 155.
Un aveugle a une femme quâil surveille pour Ă©viter dâĂȘtre trompĂ©. Un jour la femme obtient de pouvoir monter sur un poirier oĂč se trouve dĂ©jĂ son amant. Lâaveugle se lamente. Dieu lui rend la vue. Il constate lâadultĂšre. Mais la femme lui dit quâen rĂȘve quelquâun lui a demandĂ© dâavoir un rapport sexuel sur la cime dâun arbre pour guĂ©rir son mari. Le mari lui en est reconnaissant.
Le titre de lâouvrage est forgĂ© sur les mots dolus (la ruse) et gamos (en grec « mariage ») qui a ici le sens de « femme ». Lâouvrage est une oeuvre composĂ©e de 342 distiques Ă©lĂ©giaques et de 7 hexamĂštres lĂ©onins.
Une excellente Ă©dition accompagnĂ©e dâune traduction italienne en a Ă©tĂ© donnĂ©e en 1997 : Paola Casali, ed., Adolfo di Vienna, Doligamus. Gli inganni delle donne , Florence, SISMEL, 1997, XLIII-73 p. Cette Ă©dition a Ă©tĂ© choisie pour lâindexation.