Les noces du Christ et de lâEglise.
Deux princes Ă©taient forts et puissants. Mais lâun Ă©tait honnĂȘte, lâautre mauvais. Et ils se haĂŻssaient. Le premier voulut prendre femme et envoya ses ambassadeurs chercher une jeune fille vierge dâexcellent naturel. Ils en trouvĂšrent une, mais dans le territoire du prince mauvais. Celui-ci rassembla une armĂ©e et la divisa en trois corps. Il tendit des guet-apens en trois endroits. Mais les hommes du premier et du deuxiĂšme guet-apens se querellĂšrent et se combattirent; ils finirent par se rendre Ă la fiancĂ©e et Ă mettre en dĂ©route le corps du troisiĂšme guet-apens. Les noces furent fastueuses; lâĂ©pouse enfante tous les jours Ă ce prince des enfants innombrables, et demeure cependant vierge.
Les différents vices des hommes. Sept paysans viennent un jour consulter un homme sage, chacun pour ses propres affaires. A chaque vice correspond donc une parabole. La vaine gloire.
Le sixiÚme paysan amasse beaucoup de produit dans ses greniers. Il en ferme la porte, mais quand il revient il ne trouve plus rien; or la porte n'a pas été ouverte et aucun trou n'a été fait. Réponse du sage : le vent emporte tout cela; il faut boucher les fissures et réparer les lézardes.
Lâhomme que harcĂšle lâaiguillon de sa chair.
Duel entre deux champions. Chacun se protĂšge derriĂšre un bouclier; lâun a un gourdin alors que lâautre (le fautif) est ceint dâinnombrables dards. Le premier tue son adversaire qui n'avait fait que le blesser lĂ©gĂšrement.
Lâhomme qui crie dâune voix autre que la sienne.
Un vieillard aveugle fait faire ses courses par son fils. Un jeune voisin en profite pour imiter par la voix ce fils et obtenir des cadeaux.
Les différents vices des hommes. Sept paysans viennent un jour consulter un homme sage, chacun pour ses propres affaires. A chaque vice correspond donc une parabole. La gloutonnerie.
Le cinquiĂšme paysan, bien que tirant beaucoup de fruit du travail de ses cinq paires de boeufs, se le voit dissiper par son seigneur, auquel il sâest soumis sans condition. RĂ©ponse du sage : il faut tenir tĂȘte vigoureusement au seigneur : il cĂ©dera Ă lâinstant.
Une famine spirituelle.
Parmi les cultivateurs, ceux qui passent pour plus sagaces ont lâhabitude de conjecturer si lâannĂ©e Ă venir sera stĂ©rile et de le prĂ©dire aux autres. Lâun dâentre eux, interrogĂ© par un paysan sur ce quâil estimait devoir arriver, rĂ©pondit quâil y aurait une grande famine, des guerres, le dĂ©sordre et le renversement des rĂŽles sociaux (serfs et paysans seront rois, etc.).
Conclusion du Parabolaire.
Une femme ayant mis son enfant au monde, si nombreuses que soient les nourrices, cherche Ă ĂȘtre lĂ en personne. Le cultivateur ne cesse de veiller sur ses vignes et ses arbres plantĂ©s.
Lâinspiration divine.
Un riche Ă©lĂšve dans sa maison un garçonnet de condition modeste. Ce dernier parvenu Ă lâĂąge adulte, il lui donne une somme dâargent : sâil la fait fructifier, il ajoutera une somme plus importante. Le garçon gĂšre la somme avec bonheur : il se voit gratifiĂ© dâabondantes richesses.
Les différents vices des hommes. Sept paysans viennent un jour consulter un homme sage, chacun pour ses propres affaires. A chaque vice correspond donc une parabole. Luxure et vaine gloire.
Le troisiĂšme paysan est opprimĂ© par deux seigneurs qui lâaccablent tour Ă tour de corvĂ©es et de redevances : dĂšs quâil se rachĂšte auprĂšs de lâun Ă prix dâargent, le second rĂ©clame la mĂȘme chose. RĂ©ponse du sage : il faut supporter un long moment les vexations du second seigneur afin que tous deux, avec le temps, le laissent en paix
Les différents vices des hommes. Sept paysans viennent un jour consulter un homme sage, chacun pour ses propres affaires. A chaque vice correspond donc une parabole. Le triple orgueil.
Le quatriĂšme paysan ne cesse dâarracher Ă lâaide dâun sarcloir la mauvaise herbe qui pullule dans son champ. Sans succĂšs. RĂ©ponse du sage : il faut extirper complĂštement les racines des mauvaises herbes.
La beauté spirituelle.
Un homme va ramasser des mĂ»res avec un petit garçon. Lâenfant, croyant que tout ce qui est noir est mĂ©prisable, ramasse les rouges et les vertes, alors que son compagnon ne cueille que les noires.
Le rétablissement du genre humain.
Le dĂ©mon a provoquĂ© la mort du Christ. Celui-ci sâadresse aux hommes : il a rachetĂ© les hommes par ses souffrances; ils ne doivent pas le dĂ©cevoir.
La souveraine sagesse et les différentes vertus. La charité.
Suite de la parabole 11. La matrone cĂšde au chef de famille une servante capable de faire des vĂȘtements de qualitĂ©. Quand elle arrive, elle voit Ă lâintĂ©rieur des servantes en tenue dĂ©shonnĂȘte; trois particuliĂšrement lui sont hostiles. Elle sâenfuit. Lâhomme chasse les servantes. La vierge revient et lui fabrique un habit resplendissant dâor, de grand prix, et dâune merveilleuse et incorruptible Ă©ternitĂ©.
Envieux et impudiques.
Deux hommes, lâun riche, lâun pauvre, contractent chacun une maladie Ă un pied. Le pied du pauvre se flĂ©trit alors que celui du riche enfle et laisse Ă©chapper un liquide puant. Un mĂ©decin applique des herbes, Ă plusieurs reprises, mais la guĂ©rison n'est que momentanĂ©e. Un autre mĂ©decin arrache au fond mĂȘme de lâulcĂšre les racines du mal, non sans douleur. Tous deux recouvrent la santĂ©. La nouvelle se rĂ©pand. Deux malades viennent consulter le mĂ©decin : le premier qui souffre de fiĂšvres nocturnes, se voit prescrire de faire usage de condiments plus doux; le second, qui souffre de fiĂšvres diurnes, dâen employer de plus Ăąpres; tous deux sont guĂ©ris.
La correction modérée.
Un homme a deux voisins qui lâinvitent Ă boire du vin relevĂ© de miel et dâabsinthe. Lâun met plus de miel quâil ne faut et moins dâabsinthe quâil ne doit. Le second fait lâinverse.
Foi, espérance et charité.
Un agriculteur est joyeux quand il voit plantée sa vigne, plus joyeux quand il la voit fleurir, trÚs joyeux quand il la voit porter du fruit.
Vrais et faux frĂšres.
Deux frĂšres pauvres doivent de lâargent Ă un chef de famille. Ce dernier consent Ă leur remettre leur dette Ă condition quâils sâoccupent de lâune de ses vignes, au dĂ©triment des leurs. Lâun accomplit fidĂšlement la tĂąche alors que lâautre soigne la sienne en cachette. Longtemps aprĂšs le maĂźtre donne sa vigne Ă celui qui sâen est bien occupĂ© et enlĂšve Ă lâautre la sienne propre.
La souveraine sagesse et les différentes vertus. Les deux sortes de larmes de componction.
Une noble matrone avait dans sa maison dâinnombrables domestiques, hommes et femmes. Un chef de famille qui habitait sa propres maisons avec ses fils et ses domestiques Ă gages n'avait pas de servante. Il sâen alla chez la matrone pour en avoir une. Elle finit par lui en donner une. La servante est choquĂ©e par leurs maniĂšres de vivre (elle avait Ă©tĂ© Ă©levĂ©e chez la matrone dans la vertu et la gravitĂ©) et dit Ă sa maĂźtresse quâelle ne pourrait rester dans cette maison que sâils se corrigeaient. Comme ils souffraient de lâabsence de la servante (manque dâeau, vĂȘtements sales), ils modifiĂšrent leur comportement, et la servante sâen revint. Mais elle ne donnait jamais aux vĂȘtements quâelle lavait une parfaite blancheur. Le chef de famille alla se plaindre auprĂšs de la matrone. Celle-ci lui rĂ©pondit que la servante ne savait laver quâavec de lâeau souterraine et non avec de lâeau de pluie. Elle pouvait lui donner une servante vierge et libre (et non pas esclave). Sâil mĂ©ritait de la recevoir, il serait Ă©merveillĂ© de la propretĂ© de ses habits. Il promit de changer de comportement. Et la servante rendit tout resplendissants les vĂȘtements quâelle lavait.
Au lecteur : excuse ou justification.
Lâauteur, arrivant au marchĂ©, vit une foule de commerçants qui Ă©talaient aux yeux du public des marchandises nombreuses et variĂ©es. Les uns proposaient des habits de qualitĂ© supĂ©rieure, dâautres des hardes bon marchĂ©. Et il constata que les effets bon marchĂ© ou dâun prix moyen trouvaient plus dâacheteurs que les vĂȘtements coĂ»teux et excellents.
Les différents vices des hommes. Sept paysans viennent un jour consulter un homme sage, chacun pour ses propres affaires. A chaque vice correspond une parabole. Le goût
Le premier paysan dit que son seigneur nourrit ses quatre fils mais refuse de nourrir le cinquiĂšme qui est vorace et dĂ©vore le fruit de sa maisonnĂ©e. RĂ©ponse du sage : le paysan a jadis volĂ©, en tant que rĂ©gisseur, son seigneur pour nourrir ce fils-lĂ : il est juste que ce fils soit le plus glouton. Sâil sert bien son seigneur, celui-ci les nourrira tous bientĂŽt.
La souveraine sagesse et les différentes vertus. Crainte et amour
Suite de la parabole 11. Un troisiĂšme homme vient voir la matrone et lui demande un bon intendant (le sien est dâun caractĂšre dur et sĂ©vĂšre). Tout se passe bien mais une femme de mauvaise vie frĂ©quente la maison. Un jour quâelle arrive, il lui claque la porte au nez, la faisant abondamment saigner.
La souveraine sagesse et les diffĂ©rentes vertus. LâhumilitĂ©.
Suite de la parabole 11. Un quatriĂšme homme vient voir la matrone : il acquiert de grandes richesses par ses travaux et ceux de ses serviteurs mais il n'a pas de cellĂ©rier pour conserver cet avoir. La matrone lui rĂ©pond quâil a parmi ses serviteurs un bavard qui proclame partout que son maĂźtre est riche et heureux, provoquant les voisins Ă lui nuire. Elle peut lui donner une servante, Ă condition quâil chasse le mauvais serviteur. Ce quâil fit, Ă son plus grand profit.
Les diffĂ©rents vices des hommes. Sept paysans viennent un jour consulter un homme sage, chacun pour ses propres affaires. A chaque vice correspond donc une parabole. De ceux qui font des actions bonnes avec une intention qui ne lâest pas.
Le deuxiÚme paysan a un champ qui produit une belle pousse de céréales mais qui au moment de la moisson ne produit pas un seul grain. Réponse du sage : le paysan sÚme de la main gauche.
Lâhomme qui endure lâaiguillon de la chair.
Deux compagnons, unis par une grande amitiĂ©, avaient tout en commun. Mais lâun Ă©tait actif, intelligent et vif, alors que lâautre Ă©tait bornĂ©, mou et apathique. Le premier tomba gravement malade : les deux amis marchaient vers le dĂ©nuement... Ils se mirent Ă souhaiter que lâapathique tombĂąt malade, en place du meilleur. Ce qui arriva. BientĂŽt, ils furent malades tour Ă tour. Mais ils demandĂšrent que le partenaire engourdi fĂ»t continuellement malade, pour une meilleure administration des biens. Ce qui leur fut accordĂ© par la BontĂ© dâen haut. La misĂ©ricorde de Dieu accorda ensuite quâils furent sains tous les deux.
Le Parabolaire fut commencé en 1123/1128 et achevé aprÚs 1134. Plus tard Galand rédigea un 'Petit livre de proverbes' (c'est-à -dire des proverbes glosés, éd. J. Chùtillon, trad. M. Dumontier, dans 'Revue du Moyen ùge latin,' 9, 1953, p. 5-152 ; rééd. corrigée et complétée, par Alexis Grélois, Paris, Les Editions du Cerf, 1998, « Sources chrétiennes », 436) et un court florilÚge (ms Douai, Bibl. mun., 532).
Galand de Reigny, Parabolaire. Introduction, Texte critique, traduction, notes et index par Colette Frielander, Jean Leclercq, Gaetano Raciti, Paris, Les Editions du Cerf, 1992 (Sources chrétiennes, n° 378).
Question Ă propos de la sainte croix.
Long dialogue entre un abbĂ© et son disciple Ă propos de la croix. Conclusion : il est bon de scruter les Ecritures, mais connaĂźtre le mystĂšre de la croix est le comble du bien. Le livre de la croix est fermĂ© aux philosophes, mais sâouvre pour les simples et les doux.
Quelle est la reine de toutes les vertus ?
Les vertus se rĂ©unissent pour choisir une reine. Lâon dispute autour de lâhumilitĂ©, de la virginitĂ©, de lâabstinence; parlent la prudence, la discrĂ©tion; celle-ci prouve que lâamour de Dieu doit assurer le magistĂšre sur toutes les autres. Et comme amour est du masculin et que les autres vertus sont du fĂ©minin, elles dĂ©cident dâappeler lâamour de Dieu charitĂ©. La charitĂ© organise les vertus sur le modĂšle des agents de la citĂ© (la dilection est la prĂ©vĂŽte, prudence et discrĂ©tion sont conseillĂšres, sollicitude et attention portiĂšres, sagesse et mĂ©ditation rĂ©fectoriĂšres; prĂ©dication appelle au repas, instruction cuit les aliments, mĂ©moire garde les trĂ©sors, discipline et componction punissent les coupables, chastetĂ©, abstinence et obĂ©issance travaillent au-dehors, etc.).
Libre arbitre et secours divin.
Des pauvres se rassemblent chez un riche pour demander lâaumĂŽne. Ils ont tous un mĂ©tier mais ont Ă©tĂ© dĂ©pouillĂ©s de leur outillage. Le riche leur offre de quoi travailler. Deux acceptent. Sur les deux, lâun se dĂ©courage. Celui qui persĂ©vĂšre sâenrichit.
Les dents brisées du diable.
Un homme avait un chien qui mordait les inconnus avant dâaboyer. Il lui brise les dents.
Miracles qui ont lieu de nos jours.
Un frĂšre interroge un vieillard en lui demandant pourquoi les miracles dâantan n'ont plus cours. Le vieillard lui rĂ©pond quâils ont toujours lieu, jouant sur lâallĂ©gorie (des aveugles voient et des voyants deviennent aveugles; des sourds entendent et des gens qui entendent deviennent sourds; des boĂźteux marchent et des coureurs boitent).
Pourquoi dans ce petit livre on parle en paraboles.
Un grand chef de famille ordonne Ă son intendant de dire au cuisinier de sâappliquer Ă combiner des plats nombreux et variĂ©s Ă partir dâune seule et mĂȘme viande, la variĂ©tĂ© des portions excitant davantage le plaisir des convives. Le cuisinier obĂ©it, mais demande de lâindulgence.
Foi et idolĂątrie.
Idolùtrie, chassée par foi, rencontre celle-ci. AprÚs de violents échanges verbaux, idolùtrie est confondue.
Crainte et amour.
Un prince, homme honorable et bon, avait une nombreuse maisonnĂ©e, qui comprenait des fils, des esclaves et des affranchis. Selon les mĂ©rites (ou les dĂ©mĂ©rites) des uns et des autres, il les faisait passer dâune classe Ă lâautre.
La monomachie du Christ et du diable, c'est-Ă -dire leur combat singulier.
Le gĂ©ant Archichacos affronta le gĂ©ant Caloarcha. Ce dernier, soutenu par Dieu, remporta la victoire et devint le roi et lâempereur du monde. Deux rebelles (lâun aiguillonnĂ© par lâambition et lâavarice, le second par la haine) furent tuĂ©s. Un magicien (du nom dâAntitheos) voulut sâemparer du pouvoir mais fut tuĂ© par lâempereur.
Volonté bonne et volonté mauvaise.
Volonté mauvaise et ses satellites parviennent à chasser volonté bonne de chez elle. Volonté bonne est hébergée par un vieillard qui rassemble ses soldats et chasse volonté mauvaise et ses acolytes.
Vrais et faux religieux.
Un Ă©colier rencontre un homme parvenu dâune grande pauvretĂ© aux plus grandes richesses, et un autre devenu fort pauvre, de riche quâil Ă©tait. Le premier a Ă©tĂ© choisi comme Ă©poux par une riche hĂ©ritiĂšre. Le second a Ă©pousĂ© par amour charnel une serve.
La souveraine sagesse et les diffĂ©rentes vertus. LâapĂŽtre Paul.
Suite de la parabole 11. Un cinquiĂšme homme vient chez la matrone : il est poursuivi par un ennemi sanguinaire et elle doit lui prĂȘter ses serviteurs pour le tuer. Elle refuse. Il revient de nouveau, mais elle refuse encore. La troisiĂšme fois, car elle a vu quâil sâest enfin humiliĂ©, elle lui donne un domestique qui le protĂ©gera.
Une vie pauvre vaut mieux quâune existence de riche
Un paysan pauvre n'avait pratiquement rien, Ă part le hoyau dont il remuait la terre. Voyant des commerçants et des bourgeois, il dĂ©cida de sâenrichir. Il apprit lâart du commerce auprĂšs dâun colporteur, et finit par devenir riche. Mais il sâaffligeait des dommages presque quotidiens infligĂ©s Ă ses biens. Il Ă©tait de plus pressurĂ© Ă lâexcĂšs par ses seigneurs, les juges, les prĂ©posĂ©s aux impĂŽts. Il se mit Ă songer Ă sa paisible vie antĂ©rieure. DiffĂ©rents messagers arrivĂšrent, annonçant que ses biens avaient subi de graves dommages. Comme saisi de dĂ©mence, il sortit de la ville, regagna son ancienne demeure Ă la campagne. Il changea son manteau contre un hoyau, pour embrasser son humble vie dâautrefois.
Désobéissance et obéissance.
DĂ©sobĂ©issance, accompagnĂ©e dâorgueil rencontre obĂ©issance. A la suite de violents Ă©changes verbaux, dĂ©sobĂ©issance est confondue.
Allégorisation.
Une vie spirituelle authentique.
Trois soeurs (obscĂ©nitĂ©, sot langage et bouffonnerie) frappent Ă la porte dâune authentique vie spirituelle, qui les chasse. Elles vont chercher appui auprĂšs de vaine gloire puis dâorgueil. Lâauthentique vie spirituelle les chasse encore.
Lecteurs orgueilleux, lecteurs humbles.
Suite de la parabole 29. Le marchand de noix ne vend quâaux enfants qui paient immĂ©diatement; il en donne quelques unes Ă des mendiants qui rendent grĂąces pour les noix reçues. Les autres acheteurs puissants ou nobles exigent des autres marchands des crĂ©dits (avec le but de ne point payer).
Les miséricordieux. Miséricorde et justice, vérité et paix.
Les deux commerçants : lâun vendant de bonnes Ă©pices, lâautre, sĂ©ducteur et trompeur, des poisons.
Les différents vices des hommes. Sept paysans viennent un jour consulter un homme sage, chacun pour ses propres affaires. A chaque vice correspond donc une parabole. Faux amis.
Le septiĂšme paysan a ses lĂ©gumes de son jardin qui se dessĂšchent, Ă moins de les arroser sans cesse. Ce travail lâĂ©puise. RĂ©ponse du sage : il doit planter un jardin sur les sommets des monts; les lĂ©gumes des montagnes restent toujours verts sans apport dâeau.
Colloques entre vices.
Interviennent : avarice et dĂ©sir charnel; lâavarice; lâenvie; la vaine gloire; la gloutonnerie; la colĂšre; lâacĂ©die; la tristesse; la curiositĂ©; lâorgueil. Ils racontent tour Ă tour leurs exploits. Lâorgueil met la discorde entre les vices eux-mĂȘmes qui se dispersent.
Gens de discorde.
Dieu sâadresse au porteur de discordes
Le titre de ce livret : parabole.
Un pauvre commerçant ne vend que des noix au marchĂ©, Ă la diffĂ©rence dâautres commerçants qui poussent devant eux chevaux ou chameaux chargĂ©s de gros et de prĂ©cieux ballots. Aussi ses voisins se mirent Ă le dĂ©nommer "lâhomme aux noix". Un livre contenant des paraboles est appelĂ© Parabolaire.
Libéralité et avarice.
Avarice, prenant trois de ses filles (vol, rapine et fraude), entre dans le camp de LibĂ©ralitĂ© et fait un discours pour corrompre ses soldats. LibĂ©ralitĂ© survient et chasse avarice. LibĂ©ralitĂ© fait recevoir un avare par lâun de ses voisins, avec mission de sâoccuper de lui. Lâavare sâaperçoit que sa fortune est alors superflue et abandonne son vice.
Comment doit-on vivre ? Conseils dâun philosophe Ă ses disciples, quant Ă la rĂšgle de vie : travailler la nuit et dormir le jour, etc.
Simplicité et fourberie.
Des gens en proie Ă lâacĂ©die sont rĂ©veillĂ©s par un rĂ©cit. En voici un : discussion entre fourberie et simplicitĂ©; la premiĂšre est confondue.
Les moines qui demeurent dans le cloĂźtre et ceux qui ont des obĂ©diences (c'est-Ă -dire des tĂąches confiĂ©es Ă des religieux en vertu de lâobĂ©issance). Exhortation Ă la patience des moines qui sont contraints de rester dans le monastĂšre.
Une noble et puissante matrone a des filles quâelle revĂȘt dâhabits prĂ©cieux, nourrit de mets raffinĂ©s et quâelle fait demeurer dans une chambre intĂ©rieure. Les servantes, pauvrement habillĂ©es et chichement nourries, vaquent Ă lâextĂ©rieur en de difficiles tĂąches.
Luxure et chasteté.
Combat entre la luxure (et ses soldats, comme gloutonnerie, ivresse, joie creuse, etc.) et la chastetĂ©. Cette derniĂšre est vaincue. Mais la fille du roi (et ses suivantes, comme la misĂ©ricorde) parvint Ă redonner santĂ© Ă la chastetĂ©. La luxure sâest cachĂ©e chez un jeune homme. Sur les conseils de la chastetĂ©, il parvient Ă faire expirer la luxure.
Supériorat et subordination.
Les vertus, inquiĂštes des assauts que leur font subir les vices, dĂ©cident de faire garder particuliĂšrement deux issues, celles de la subordination et celle du supĂ©riorat (praelatio). La discrĂ©tion propose que la patience et lâespĂ©rance protĂšgent ceux qui sâavancent par le chemin de la subordination; quant Ă ceux qui suivent la voie du supĂ©riorat, lâhumilitĂ© et elle-mĂȘme serons avec eux dans les dangers. Cette proposition est adoptĂ©e; mais lâon dĂ©crĂšte aussi que trĂšs peu de gens entreraient par le sentier du supĂ©riorat, qui est le chemin le plus dangereux.
Chair et esprit.
Un jeune homme, riche, de caractĂšre doux et simple, Ă©pousa une femme douĂ©e dâun mauvais caractĂšre, dâun petit esprit et dâune nature servile. Au bout dâun moment, elle se mit Ă commander. Les biens du couple se mirent Ă se perdre, du fait du mauvais gouvernement de lâĂ©pouse. Le mari, devenu pauvre, se rendit compte de la situation et ayant pris conseil dâun sage, rĂ©sista Ă sa sotte Ă©pouse, par des menaces et des coups de bĂąton et la soumit. Il redevint riche.