Le dit des annelés.
PrĂ©ambule (v. 1-20). ~ Lâexemple du roi Antiochus (v. 21-62). Lâexemple du paysan qui avait promis une vache et un veau Ă saint Michel (v. 63-84). ~ Une dame du Boulonnais part en pĂšlerinage Ă Saint-Jacques de Compostelle avec son mari (v. 85-108). Celui ci la surprend un soir dans une auberge au moment oĂč elle se met au lit avec un chevalier quâils avaient rencontrĂ© en route et qui lui avait fait la cour (v. 109-211). Dans son Ă©garement, elle va jusquâĂ renier son mari, qui doit prouver sa qualitĂ© dans un combat judiciaire. Finalement la femme se repent, mais son Ă©poux ne veut pas lui pardonner (v. 212-360). Revenu dans son pays, le chevalier trompĂ© convoque les parents de la femme et leur raconte lâaventure sans nommer les personnages. Tous sont dâavis que la coupable mĂ©rite dâĂȘtre brĂ»lĂ©e (v. 361-457). Le mari se contente pourtant dâexposer lâĂ©pouse infidĂšle, au large de Wissant, dans un bateau sans agrĂšs, aprĂšs avoir jetĂ© son anneau dâor dans la mer et enfoncĂ© dix anneaux de fer (les "annelĂ©s") dans ses doigts (v. 456-83). La femme est emmenĂ©e par le courant jusquâĂ une Ăźle dĂ©serte; elle est recueillie par un riche et gĂ©nĂ©reux seigneur qui aborde par hasard en ce lieu. Elle repousse une offre de mariage (v. 484-610). Le seigneur lâĂ©tablit avec douze bĂ©guines sur le chemin de Saint Jacques (v. 611-38). Un jour, le mari retrouve, lâanneau dâor de sa femme dans un poisson prĂ©parĂ© pour' sa table. TroublĂ© par ce signe de Dieu, il part en pĂšlerinage Ă Compostelle dans lâespoir dâobtenir du saint des renseignements sur le sort de son Ă©pouse (v. 639-70). Ils se rencontrent, et les anneaux de fer, qui lui avaient causĂ© de violentes souffrances, tombent dâeux mĂȘmes au moment oĂč le mari lui pardonne (v. 671-771). ~ Conclusion (v. 772-80).
Rapports nets avec un miracle trĂšs rĂ©pandu au Moyen Age oĂč des dĂ©mons sous forme de porcs et leur chef sous forme dâun homme gigantesque portant un croc de fer tourmentent un pieux frĂšre de lâordre des Chartreux. (Dits du vergier) Source directe ou indirecte, remonte au Miserere composĂ© par un ermite picard: le Renclus de Moiliens (1er moitiĂ© du XIIIe). Version trĂšs brĂšve dans le Ci-nous-dit (ch. 505).
Le dit de lâeaue beneoite et du vergier.
PrĂ©ambule (v. 1-8) ~ Un convers ne croit pas Ă la vertu de lâeau bĂ©nite (v. 9-36). Un jour, rĂ©citant tout seul ses priĂšres dans sa cellule, il est assailli par une foule de porcs qui sâapprĂȘtent Ă le dĂ©vorer (v. 37-52). Dans son effroi, il implore le secours de la Vierge, qui descend dans la cellule pour en chasser les dĂ©mons (v. 53-70). LâabbĂ© passe avec trois moines, et ils trouvent le convers Ă©tendu par terre. AprĂšs lâavoir couchĂ© et confessĂ©, ils lâaspergent dâeau bĂ©nite, et la vision sâĂ©vanouit complĂštement (v. 71-84). Le convers leur raconte lâhorrible Ă©vĂ©nement et se garde bien dĂ©sormais de mĂ©priser lâeau bĂ©nite (v. 85 96). ~ ~ Un homme riche et avare ne donne jamais dâaumĂŽnes aux pauvres (v. 97-106). Une nuit, il rĂȘve quâil souffre dâune faim effroyable; il se trouve justement devant un jardin plein dâarbres fruitiers, mais qui est entourĂ© dâun mur et gardĂ© par un ange (v. 107-16). Il demande Ă lâange de quoi apaiser, si peu que ce soit, cette pĂ©nible faim; mais celui ci lui rĂ©pond quâil peut seulement prendre les fruits des arbres quâil a plantĂ©s lui mĂȘme. Lâavare doit reconnaĂźtre quâil n'a jamais rien plantĂ© et sâen va bredouille (v. 117-36). AprĂšs cette atroce vision, le riche homme devient charitable et distribue gĂ©nĂ©reusement des aumĂŽnes aux pauvres (v. 137-54). AprĂšs sa mort, il trouve dans le verger une grande provision de fruits (v. 155-56). ~ Conclusion (v. 157 64). PriĂšre (v. 165-68).
Reprise de Pierre le Changeur (Petrus Teleonarius) qui remonte aux Vitae patrum oĂč elle est racontĂ©e par saint Jean lâAumĂŽnier.
Le dit du riche home qui geta le pain a la teste du povre.
PrĂ©ambule (v. 1-12). ~ Un riche bourgeois de Rome se signale par son avarice tous les pauvres qui lui demandent lâaumĂŽne sont brutaÂŹlement chassĂ©s (v. 13-43). Un jour, cependant, un pauvre mendiant fait un pari en sâengageant Ă obtenir un pain; il sâadresse au riche qui, ne trouvant pas de pierres Ă lui lancer, prend un grand pain dans une corbeille; le pauvre le ramasse et gagne ainsi son pari (v. 44-60). Le riche se repent de lâavoir traitĂ© si durement (v. 61-68). Les pauvres font un grand repas et prient Dieu de pardonner les pĂ©chĂ©s de lâavare (v. 69-96). Le bourgeois meurt la nuit mĂȘme, et le diable sâapprĂȘte Ă prendre possession de son Ăąme. Mais saint Michel et saint Gabriel lâarrachent de lâenfer Ă cause de lâaumĂŽne quâil a donnĂ©e (v. 97-149). Le mort est ressuscitĂ© et mĂšne dĂ©sormais une vie pieuse en distribuant ses biens aux pauvres. Longtemps aprĂšs il meurt en odeur de saintetĂ© (v. 150-59). ~ Conclusion (v. 160-64). PriĂšre (v. 165-68).
ThĂšme de lâinceste entre une veuve et son fils, sans infanticide.
Le dit du buef.
Bref commentaire dans Dits en quatrains dâalexandrins monorimes de Jehan de Saint-Quentin, publiĂ©s par B. Munk Olsen, Paris : SociĂ©tĂ© des Anciens textes français, 1978, p. CV
PrĂ©ambule sur lâimportance de la confession (v. 1-40). Un prudhomme meurt en laissant sa femme et un fils qui lui ressemble beaucoup. Bien quâil grandisse, la mĂšre continue Ă faire coucher son fils dans son lit et finalement devient enceinte (v. 41-72). Le fils dĂ©cide de se confesser et de faire pĂ©nitence; mais le curĂ© refuse de lâabsoudre et le renvoie au pape (v. 73-100). Il part pour Rome oĂč le Saint PĂšre le garde auprĂšs de lui afin quâil ne soit pas tentĂ© de nouveau par le diable (v. 101-82). La mĂšre accouche dâune fille, qui reçoit au baptĂȘme le nom de Philippe, et se confesse au curĂ© qui lui conseille de se rendre Ă Rome, mais elle sây refuse (v. 183-274). A lâĂąge de dix ans, Philippe dĂ©couvre la vĂ©ritĂ© sur son origine; la mĂšre et la fille partent pour Rome (v. 275-380). Le pape enjoint Ă tous les trois comme pĂ©nitence de vivre pendant sept ans cousus dans des peaux de boeuf et sĂ©parĂ©s les uns des autres (v. 381-524). Description de la vie quâils mĂšnent (v. 525-44). Au bout de sept ans, ils arrivent tous Ă une grange oĂč ils meurent en mĂȘme temps en odeur de saintetĂ© (v. 545-677). Bien des miracles se produisent Ă cet endroit, et le pape y fait Ă©lever une Ă©glise en leur honneur (v. 678-788). ~ Conclusion (v. 789-93). PriĂšre (v. 794-96).
La vie saint Sauveur lâErmite.
PrĂ©ambule (v. 1-10). ~ Un bourgeois et sa femme, riches et charitables, sont sans postĂ©ritĂ© (v. 11-24). La nuit dâun jeudi Saint, le mari veut jouir de son Ă©pouse malgrĂ© la solennitĂ© du moment et malgrĂ© la rĂ©sistance Ă©nergique de la femme. Enfin elle cĂšde, mais voue, par dĂ©pit, au diable lâenfant qui naĂźtra. Le diable accepte lâoffre et fait signer Ă la mĂšre un contrat en bonne et due forme (v. 25- 52). AprĂšs la naissance de lâenfant, le diable fait Ă©chouer une tentative de le baptiser (v. 53-88). Lâenfant fait de brillantes Ă©tudes et se signale par sa beautĂ© et par sa piĂ©tĂ©. La mĂšre, pleine de repentir, pleure sans cesse (v. 89-108). Dans sa 27e annĂ©e, lâenfant apprend dâun de ses camarades de jeu quâil n'a jamais Ă©tĂ© baptisĂ© parce que sa mĂšre lâa vouĂ© au diable (v. 109- 24). Il demande une explication Ă la mĂšre et, ayant appris la vĂ©ritĂ©, il part sur le champ trouver un moyen dâĂȘtre sauvĂ© (125-68). Sâavançant, sans plan arrĂȘtĂ©, Ă travers une grande forĂȘt, il trouve la cabane dâun ermite qui lui fait bon accueil et qui conjure le diable qui n'a pas cessĂ© de le suivre. Lâenfant expose son cas Ă lâermite en lui demandant son aide. Il est envoyĂ© Ă un homme plus saint encore qui habite tout prĂšs (v. 168-211). Le second ermite, nommĂ© FerrĂ©, le renvoie Ă un troisiĂšme (v. 212- 32). Celui ci, qui sâappelle GrĂ©goire, lâadresse au Christ mĂȘme, qui vient tous les jours avec sa mĂšre cĂ©lĂ©brer la messe dans une petite chapelle situĂ©e sur une montagne dâun accĂšs trĂšs difficile (v. 233-67). Toujours suivi du diable, le jeune homme y arrive aprĂšs beaucoup de difficultĂ©s, et expose son cas Ă la Vierge lâimplorant dâintervenir. Ayant obtenu lâautorisation de JĂ©sus son fils, elle interpelle le diable et rejette catĂ©goriquement sa revendication, sous prĂ©texte que la lettre nâa pas Ă©tĂ© signĂ©e par le pĂšre (v. 268-312). Le Christ en personne administre le baptĂȘme au jeune homme et lui donne le nom de Sauveur. La Vierge est marraine (v. 313-22). Sauveur devient ermite pour servir Dieu et Notre Dame, et gagne Ă sa mort le paradis (v. 323- 27). ~ PriĂšre (v. 128).
Analyse dans Dits en quatrains dâalexandrins monorimes de Jehan de Saint-Quentin, publiĂ©s par B. Munk Olsen, Paris : SociĂ©tĂ© des Anciens textes français, 1978, p. CV-CX. ~ ~ LâĂ©diteur n'a pas trouvĂ© la source de ce miracle eucharistique.
Le dit de la BĂ©guine qui mist le cors nostre seigneur avecques .I. crapaut en .I. escrin.
Bref commentaire dans Dits en quatrains dâalexandrins monorimes de Jehan de Saint-Quentin, publiĂ©s par B. Munk Olsen, Paris : SociĂ©tĂ© des Anciens textes français, 1978, p. CVI-CX
PrĂ©ambule sur le saint sacrement (v. 1-28). En faisant vendre du blĂ© au marchĂ©, une riche bĂ©guine n'obtient pas le prix escomptĂ©; elle se met fortement en colĂšre, maudissant Dieu et ses saints (v. 29-62). Le diable apparaĂźt et lui propose de conclure un pacte : lui provoquerait une hausse des prix, et elle sâengagerait Ă enfermer lâhostie dans un coffret avec un crapaud et Ă lui laisser sa grange (v. 63-97). La bĂ©guine sâacquitte de sa promesse. Lâhostie enfermĂ©e commence Ă crier comme un enfant, de façon que la servante lâentende; elle alerte le curĂ© qui accourt baptiser le nouveau nĂ©; mais la bĂ©guine nie avoir accouchĂ© (v. 98-150). Le curĂ© revient, accompagnĂ© du prĂ©ÂŹvĂŽt, et ils finissent par trouver lâhostie qui sâest remise Ă crier (v. 151 83). La bĂ©guine est condamnĂ©e Ă ĂȘtre brĂ»lĂ©e (v. 184 92). Le diable prend possession de la grange proÂŹmise (v. 193 97). ~ Conclusion (v. 198 200). PriĂšre (v. 201 04).
Le dit de Merlin Mellot.
PrĂ©ambule (v. 1-4). ~ Deux pauvres bĂ»cherons mĂšnent une vie misĂ©rable; lâun dâeux a mĂȘme une grande famille Ă nourrir (v. 15-27). Celui-ci est restĂ© un jour seul dans le bois, se lamentant sur son sort malheureux (v. 28-40). Une voix: c'est Merlin Mellot qui lui exprime des sentiments de pitiĂ© et lui dit dâaller chercher un grand trĂ©sor cachĂ© dans la cour de sa propre maison (v. 41-61). Le bĂ»cheron trouve la fortune annoncĂ©e, et tout dâun coup il a de nombreux amis (v. 62-83). Au bout dâun an, il retourne dans le bois demander au "seigneur Merlin" de devenir prĂ©vĂŽt; son voeu est rĂ©alisĂ©. MalgrĂ© le conseil de la voix, il mĂ©prise les pauvres et se fait remarquer par sa duretĂ© de coeur (v. 84-108). Encore une annĂ©e passe, et il retourne demander Ă "sire Merlin" que son fils soit Ă©vĂȘque de Blanqueberque; sa demande est satisfaite (v. 109-24). De nouveau il retourne demander Ă "Merlin" que sa fille Ă©pouse le fils du grand prĂ©vĂŽt dâAquilĂ©e; le voeu est rĂ©alisĂ© (v. 125-36). ComblĂ©, il dĂ©cide de ne plus aller au bois, mais sa femme exige quâil prenne au moins congĂ© de la voix. Il sây rend Ă cheval avec deux Ă©cuyers et sâadresse Ă la voix (qui a dĂ» se rĂ©fugier dans un arbre) en lâappelant orgueilleusement "Mellot" tout court (v. 137-60). Merlin Mellot lui annonce quâil sera prĂ©cipitĂ© de nouveau dans la misĂšre ainsi quâil lâa mĂ©ritĂ© (v. 161-76). Peu Ă peu il est dĂ©pouillĂ© de ses biens, et son fils et sa fille meurent (v. 177ÂŹ208). Le vilain bĂ»cheron finit par se retrouver dans la mĂȘme situation quâau dĂ©but du rĂ©cit (v. 209-12). ~ Conclusion (v. 213-24)
Le dit de Flourence de Romme.
PrĂ©ambule (v. 1-8). ~ Flourence, fille de lâempereur de Rome, a fait voeu de chastetĂ© Ă lâĂąge de dix ans (v. 13-27). Elle repousse, en consĂ©quence, une demande en mariage dâun roi, qui, Ă la suite de ce refus, entreprend une guerre contre Rome (v. 28-41). Dans une bataille, lâempereur est gravement blessĂ©; avant de mourir, il persuade Flourence de se fiancer avec EsmerĂ©, fils de roi (v. 42-83). Celui ci part en guerre; le vent fait dĂ©river son navire vers la GrĂšce, et on reste sans nouvelles de lui (v. 84-100). Le frĂšre dâEsmerĂ©, Miles, prĂ©tendant que son frĂšre est mort, tente dâĂ©pouser Flourence; il est convaincu de trahison et jetĂ© dans une tour (v. 101-86). A la nouvelle du retour dâEsmerĂ© Ă Rome, Flourence, ayant fait relĂącher Miles, va Ă sa rencontre. Miles rĂ©ussit Ă sĂ©parer la jeune fille de sa suite et lâemmĂšne loin de Rome afin dâabuser dâelle. GrĂące Ă sa rĂ©sistance et Ă lâintervention de Dieu, sa vertu est sauvegardĂ©e. Miles lâattache Ă un arbre et la maltraite; Ă lâarrivĂ©e dâun chevalier, il sâenfuit (v. 187 410). SĂ©jour chez le chĂątelain Thierry. Vengeance du sĂ©nĂ©chal Maquaire quâelle a Ă©conduit : il tue la fille de Thierry et met le couteau ensanglantĂ© dans la main de Flourence dormante. Elle est chassĂ©e du chĂąteau (v. 411-528). Ăpisode du larron quâelle sauve du gibet et qui la vend Ă des marchands (v. 529-90). Ăpisode du marinier Cadot (ou Escot) qui essaie de la violer; naufrage (v. 591ÂŹ622). Flourence est sauvĂ©e et arrive au couvent de BeauÂŹRepaire oĂč elle trouve refuge; elle acquiert une grande renommĂ©e en guĂ©rissant miraculeusement des malades (v. 623-48). Tous les autres personnages du Dit tombent malades et arrivent sĂ©parĂ©ment Ă Beau Repaire afin dâĂȘtre guĂ©ris. Personne ne la reconnaĂźt (v. 649-730). Flourence les oblige Ă avouer publiquement leurs mĂ©faits (v. 731-93). Elle se fait connaĂźtre; Thierry et EsmerĂ© sont guĂ©ris, et les quatre criminels sont brĂ»lĂ©s vifs (v. 794-818). ~ Conclusion (v. 819-3l) PriĂšre (v. 832)
Certains Ă©lĂ©ments du Dit se retrouvent dans la lĂ©gende de maĂźtre Serlon de Wilton (Cf. Dits en quatrains dâalexandrins monorimes de Jehan de Saint-Quentin, publiĂ©s par B. Munk Olsen, Paris : SociĂ©tĂ© des Anciens textes français, 1978, p. XLII-XLIII).
Le dit des JI. Chevaliers
PrĂ©ambule (v. 1-12). ~ Deux chevaliers voisins sont dâexcellents amis; mais lâun est impie et mĂšne une vie de pĂ©chĂ©, lâautre est pieux et vertueux. Ce dernier essaie souvent de convertir son ami, mais reçoit toujours la rĂ©ponse dĂ©courageante quâil aura assez de temps pour penser au salut quand il sera vieux (v. 13-56). Le mĂ©crĂ©ant tombe gravement malade, mais se refuse toujours Ă se confesser (v. 57- 76) Il meurt, et le diable sâempare de son Ăąme (v. 77-86). Le bon chevalier apprend la nouvelle; la Vierge descend du ciel et lui dit de se rendre chez le dĂ©funt voir une chose bien Ă©trange (v. 87- 107). En route, il rencontre le diable, habillĂ© comme un "noir moine", qui lui fait voir et sentir les supplices de lâenfer et lui explique quâil faut Ă©viter, Ă tout prix, dây aller (v. 108-66). Satan lui montre lâĂąme du compagnon qui formule encore un avertissement, en disant que lui mĂȘme est irrĂ©mĂ©diablement perdu (v. 167-200). Le bon chevalier tire profit de lâenseignement et sert la Vierge de tout son coeur (v. 201 04). ~ PriĂšre (v. 205 10).
Miracle sans doute inventĂ© dans les milieux dominicains afin dâassurer la saintetĂ© de Jourdain de Saxe, Ă qui il est attribuĂ© dans la plupart des versions. La version la plus ancienne se trouve dans les Vitae Fratrum de GĂ©raud de Frachet, III, 27. Ce texte a Ă©tĂ© traduit en vers français et introduit dans le Rosarius. Mais le dit reste autonome vis-Ă -vis des diverses versions du miracles. Cf. Dits en quatrains dâalexandrins monorimes de Jehan de Saint-Quentin, publiĂ©s par B. Munk Olsen, Paris : SociĂ©tĂ© des Anciens textes français, 1978, p. XCI-XCVI.
Le dit de la pecherresse qui estrangla III enfant.
PrĂ©ambule (v. 1-12). ~ Sur le point de mourir, un pĂšre confie sa fille unique Ă son frĂšre (v. 13 27). Victime des tentations du diable, elle devient enceinte de son oncle, puis tue lâenfant nouveau nĂ© (v. 28 44). AprĂšs avoir Ă©tranglĂ© un deuxiĂšme, puis un troiÂŹsiĂšme enfant, elle se dĂ©sespĂšre; le diable lui conseille vivement de se suicider. D'abord elle se pend trois fois sans succĂšs (v. 45 72); ensuite elle avale une grosse araignĂ©e (v. 73 83); enfin elle se perce le ventre dâun couteau; mais elle ne meurt toujours pas (v. 81 86). En implorant le secours de la Vierge Marie, elle sâendort. Notre Dame desÂŹcend du ciel pour la guĂ©rir et lâexhorter Ă sâamender (v. 87ÂŹ124). Quand lâoncle arrive, peu de temps aprĂšs, pour pĂ©cher de nouveau avec elle, elle sây refuse, et raconte le miracle et sa promesse de se convertir. Elle entre en religion et devient plus tard abbesse (v. 125 44). ~ Conclusion (v. 145 48). PriĂšre (v. 149 52).
Le dit du chien et du mescreant.
PrĂ©ambule (v. 1-20). ~ De deux voisins, lâun est trĂšs pieux, lâautre un mĂ©crĂ©ant (v. 21- 28). Un Vendredi Saint, le mĂ©crĂ©ant invite son ami Ă un grand dĂ©jeuner; mais ce dernier tient Ă communier dâabord (v. 29-70). Lâimpie lui rĂ©pond que lâhostie n'a aucun effet et prĂ©tend que son chien pourrait en manger quatre mille au moins; ils engagent un pari sur lâappĂ©tit du chien (v. 71-94). Au retour de la messe, le mĂ©crĂ©ant essaie, par tous les moyens, de faire manger au chien une hostie dĂ©robĂ©e, mais sans y rĂ©ussir. Le chien excitĂ© finit par dĂ©chirer son maĂźtre. Le diable sâempare de lâĂąme du mort (v. 95-153). Tout effrayĂ©, lâami court chez le curĂ© qui alerte le prĂ©vĂŽt; et tous se rendent Ă lâendroit du crime pour montrer au peuple un trĂšs bel exemple (v. 154-88). ~ Conclusion (v. 189-200). PriĂšre (v. 201-04).
Aucune des versions françaises ou latines ne donne un rĂ©cit idĂ©ntique Ă ce-ci (Cf. Dits en quatrains dâalexandrins monorimes de Jehan de Saint-Quentin, publiĂ©s par B. Munk Olsen, Paris : SociĂ©tĂ© des Anciens textes français, 1978, p. XLI).
Le dit de la bourjosse de Romme
PrĂ©ambule (v. 1-8). ~ Un bourgeois romain meurt aprĂšs avoir recommandĂ© Ă sa femme de bien Ă©lever leur fils unique et de faire gĂ©nĂ©reuÂŹsement des aumĂŽnes (v. 9-32). La mĂšre continue Ă faire dormir le fils dans son lit malgrĂ© les scrupules de celui ci (v. 33-61). Le diable est Ă lâaffĂ»t et profite de la situation : la mĂšre devient enceinte (v. 62- 68). Elle n'ose se confesser, mais distribue encore plus dâaumĂŽnes. Personne ne dĂ©couvre son Ă©tat (v. 69-84). Sur le point dâaccoucher, elle se rend dans un verger oĂč elle tue lâenfant nouveau nĂ©. Elle ne se confesse toujours pas (v. 85-109). Afin que la bourgeoise se perde dĂ©finitivement, le diable trouve un stratagĂšme : il se rend, dĂ©guisĂ© comme "physicien", Ă la cour de lâempereur oĂč il acquiert une grande influence (v. 110-31). Il dĂ©nonce la bourgeoise Ă lâempereur, qui la fait venir (v. 132-72). La Vierge apparaĂźt alors au pape et lui donne lâordre de se rendre Ă la cour, oĂč il ne sera visible que pour la pĂ©cheresse, afin de recevoir sa confession (v. 173-92). Quand elle sâest confessĂ©e, le diable ne la reconnaĂźt plus et disparaĂźt avant dâĂȘtre jetĂ© sur le bĂ»cher prĂ©parĂ© pour celle quâil avait dĂ©noncĂ©e (v. 193 204). La bourgeoise se fait religieuse (v. 205-08). ~ Conclusion (v. 209 12). PriĂšre (v. 213 16).
Le dit du povre chevalier
Commentaire dĂ©veloppĂ© dans: Dits en quatrains dâalexandrins monorimes de Jehan de Saint-Quentin, publiĂ©s par B. Munk Olsen, Paris : SociĂ©tĂ© des Anciens textes français, 1978, pp. LXIX - LIII
PrĂ©ambule (v. 1-8). ~ Un riche chevalier, plein de vices, est rĂ©duit Ă la misĂšre par sa propre faute; il a une femme pieuse et vertueuse (v. 9-20). Parti de chez lui, il rencontre le diable qui lui demande pourquoi il est si triste. Ayant appris la cause de son chagrin, Satan lui propose un pacte : il donnera au chevalier de grandes richesses, et celui ci sâengagera Ă lui amener sa femme dans un dĂ©lai convenu; le chevalier accepte les conditions sans hĂ©siter (v. 21-40). Il retourne Ă la maison et trouve les richesses promises (v. 41-48). Le jour fixĂ© pour la remise de la femme sâapproche, et le chevalier sâafflige et pleure pendant toute la nuit qui prĂ©cĂšde le dĂ©part. La femme apprend la cause de cette tristesse, et dĂ©cide elle mĂȘme dâaccompagner son mari chez le diable (v. 49-68). Le lendemain matin, ils partent pour le rendez vous; ils passent devant une chapelle, et la femme y entre afin de faire une derniĂšre priĂšre Ă Notre Dame (v. 69-72). Pendant quâelle prie, la Vierge Marie se substitue Ă elle et continue la route avec le chevalier, qui ne se doute de rien (v. 93-104). Ils arrivent Ă lâendroit oĂč les attend le diable, qui se met violemment en colĂšre quand il reconnaĂźt la MĂšre de Dieu (v. 105-20). Celle ci raccompagne le chevalier Ă la chapelle oĂč il retrouve sa femme (v. 121ÂŹ32). Notre Dame remonte au ciel, et le chevalier raconte Ă son Ă©pouse ce qui sâest passĂ©. Ils tirent la morale du miracle (v. 133-52). ~ Conclusion (v. 153 56). PriĂšre (v. I57 60).
Le dit de lâenfant rosti
Commentaire dĂ©veloppĂ© dans Dits en quatrains dâalexandrins monorimes de Jehan de Saint-Quentin, publiĂ©s par B. Munk Olsen, Paris : SociĂ©tĂ© des Anciens textes français, 1978, pp. XLV-XLVIII
Avant de mourir, un bourgeois trĂšs pieux recommande Ă , son fils de loger et de nourrir tous les jours deux pauvres (v. 6-40). La femme du jeune homme a accouchĂ© dâun fils huit jours avant NoĂ«l (v. 41-52). La veille de NoĂ«l, le diable frappe Ă la porte de la maison sous les apparences dâun pauvre malade; il est bien reçu (v. 53-56). Peu de temps aprĂšs, le Christ, Ă©galement sous lâaspect dâun pauvre, sây prĂ©sente Ă son tour; les deux malheureux sont bien servis (v. 56-66). Le lendemain, le jeune bourgeois se propose dâaller Ă la messe; le Christ tient Ă lây accompagner, le diable reste dans la maison sous prĂ©texte dâune maladie (v. 67-80). Il envoie la servante chercher de lâeau fraĂźche Ă une source lointaine; pendant son absence, il jette le petit enfant dans le brasier allumĂ© et disparaĂźt (v. 81-100). La servante, effrayĂ©e Ă la vue de lâenfant Ă moitiĂ© brĂ»lĂ©, court Ă lâĂ©glise prĂ©venir le pĂšre (v. 101-112). Celui ci, ayant implorĂ© le Seigneur de le secourir, ordonne Ă la servante de ne faire semblant de rien et de cacher les restes de lâenfant dans un drap blanc (v. 113-31); puis il rentre Ă la maison avec son hĂŽte et fait prĂ©parer le repas (v. 132-43). Le Christ refuse la nourriture offerte en disant quâil prĂ©fĂšre le mets enveloppĂ© dans le drap; le bourgeois fort Ă©tonnĂ© et attristĂ© le lui apporte (v. 144-59). Le Christ ressuscite lâenfant mort et le bourgeois comprend quâil a reçu la visite du Seigneur (v. 160-72). ~ Conclusion (v. 173-78). PriĂšre (v. 179-80).
Le miracle qui ressemble le plus a Ă©tĂ© signalĂ© par Villecourt dans des collections arabes tardives: "Du clerc fornicateur qui fut submergĂ© et noyĂ© dans le fleuve, plus rĂ©sucita dâentre les morts" (Cf. Dits en quatrains dâalexandrins monorimes de Jehan de Saint-Quentin, publiĂ©s par B. Munk Olsen, Paris : SociĂ©tĂ© des Anciens textes français, 1978, p. xxvii).
Le dit que on clamme respon.
PrĂ©ambule et rĂ©sumĂ© du rĂ©cit (v. 1-18). ~ Un chevalier normand a dissipĂ© toute sa fortune en tournois, et, abandonnĂ© de ses amis, il se rĂ©sout Ă partir pour lâAngleterre avec sa femme et sa fille (v. 20-39). ArrivĂ© Ă Rippon le Chastel, il rencontre un riche chanoine qui sâĂ©prend de sa fille et qui obtient du pĂšre, moyennant une grosse somme dâargent, quâil la lui cĂšde (v. 40-73). MalgrĂ© lâopposition de la femme et le dĂ©sespoir de la jeune fille, qui a fait voeu de chastetĂ©, le chevalier lâemmĂšne chez le chanoine et reçoit lâargent promis (v. 74-106). Ayant appris que la jeune fille sâappelle Marie, le chanoine la renvoie, la nuit mĂȘme, aux parents (v. 107-32). Trois jours aprĂšs, il va Ă la chasse au bord de la riviĂšre et se noie en poursuivant dans lâeau profonde un oiseau atteint par le faucon (v. 133-42). Ses serviteurs, n'ayant pu lui porter secours, prĂ©fĂšrent retourner Ă la maison se partager ses richesses (v. 143-54). Notre Dame et ses anges sauvent entre temps le chanoine, en rĂ©compense de sa conduite envers la jeune fille, et le ramĂšnent dans son lit (v. 154 62). Les serviteurs arrivent dans la chambre et commencent Ă ouvrir les coffres. Quand le chanoine leur adresse la parole, ils sâenfuient croyant que c'est le diable en personne (v. 163 69). Le chanoine les rassure et leur explique le miracle; il les prie dâaller chercher le chevalier qui reçoit de grands prĂ©sents. Devant ce miracle, lui aussi dĂ©cide de sâamender (v. 170 85)
Le dit du chevalier et de lâescuier.
Commentaire dĂ©veloppĂ© dans: Dits en quatrains dâalexandrins monorimes de Jehan de Saint-Quentin, publiĂ©s par B. Munk Olsen, Paris : SociĂ©tĂ© des Anciens textes français, 1978, pp. LIII - LXVI
PrĂ©ambule (v. 1-4). ~ Un riche chevalier est rĂ©duit Ă lâextrĂȘme indigence; il se dĂ©sespĂšre et dĂ©cide de partir pour lâĂ©tranger (v. 5-20). Dans une forĂȘt, il rencontre un Ă©cuyer qui a lâair triste : lui aussi a perdu sa fortune. Ils dĂ©cident de faire route ensemble (v. 21-46). Le diable apparaĂźt et propose aux deux hommes de conclure un pacte : le diable leur procurera des richesses, et les deux compagnons sâengagent Ă renier Dieu et sa MĂšre. LâĂ©cuyer accepte sans hĂ©siter, mais le chevalier, aprĂšs avoir reniĂ© Dieu, refuse dâabandonner la Vierge. Le diable sâen va avec lâĂ©cuyer (v. 47-102). Au retour, le chevalier entre dans une chapelle pour prier la Vierge dâintercĂ©der en sa faveur auprĂšs de son Fils. (v. 103-128). Lâimage de la Vierge descend de lâautel pour essuyer ses larmes et le consoler. Le riche seigneur dâun chĂąteau voisin, qui se trouvait Ă©galement dans la chapelle, est tĂ©moin de la scĂšne (v. 129-35). A la sortie, il sâadresse au chevalier et lâinterroge sur sa situation. Ayant appris quâil est encore cĂ©libataire et quâil a perdu ses biens, il lui offre sa fille en mariage et promet de le faire hĂ©ritier de ses terres. Tout finit bien (v. 136-73). ~ LâĂ©cuyer mĂšne une vie dâaventures. Voleur, il est pris en flagrant dĂ©lit et condamnĂ© Ă ĂȘtre pendu (v. 174-80). Il fait appel au diable, qui promet de lâaider et lui donne un hanap dâor et de lâargent pour corrompre le bailli, qui est trĂšs avide (v. 181-205). Quand le voleur veut sortir le hanap, il ne trouve quâune corde. Il est pendu, et le diable sâempare de son Ăąme (v. 206- 16). ~ Conclusion (v. 217-24). PriĂšre (v. 225-28).
Une source possible est le miracle "De tribus canonicis senonensibus", mĂȘme si la fin est diffĂ©rente (cf. Dits en quatrains dâalexandrins monorimes de Jehan de Saint-Quentin, publiĂ©s par B. Munk Olsen, Paris : SociĂ©tĂ© des Anciens textes français, 1978, p. xxxi). ~ Un autre miracle en prose latine publiĂ© par A. Musafia est probablement la source pour le personnage qui mĂšne une vie folle (Cf. Dits en quatrains dâalexandrins monorimes de Jehan de Saint-Quentin, publiĂ©s par B. Munk Olsen, Paris : SociĂ©tĂ© des Anciens textes français, 1978, p. xxix-xxx)
Le dist des trois chanoinnes.
PrĂ©ambule (v. 1-16). ~ Trois nobles chanoines dĂ©cident de se retirer du monde et de se faire ermites (v. 17-64). FĂ©lix se rend Ă Besançon, DieudonnĂ© Ă JĂ©rusalem, et Boniface Ă Antioche (v. 65-79). FĂ©lix mĂšne une vie de " fou " (v. 80-92). A Besançon un riche chevalier se brouille avec son curĂ© qui lâexcommunie; un jour, le chevalier le tue dans lâĂ©glise mĂȘme, pendant la sainte messe (v. 93-112) Il se repent et veut se confesser Ă un curĂ©, mais il ne peut pas ĂȘtre absous (v. 113 -16). Il se rend auprĂšs de lâarchevĂȘque qui lâenvoie Ă Rome (v. 117-22). Sur le conseil du pape, il va voir successivement BoniÂŹface et DieudonnĂ©. Ce dernier lâenvoie enfin au fou de Besançon (v. 123-228). Il trouve FĂ©lix, qui prie Notre Dame de lui indiquer un moyen dâabsoudre le pĂ©nitent (v. 229-355). La Vierge apparaĂźt, lui disant quâil faudra ressusciter le prĂȘtre tuĂ© afin quâil puisse absoudre le chevalier (v. 336-50). FĂ©lix exĂ©cute lâordre divin, et lâĂąme du pĂ©cheur est sauvĂ©e. Le curĂ© ressuscitĂ© rentre dans son tombeau (v. 351-84) Pour Ă©chapper Ă la cĂ©lĂ©britĂ©, FĂ©lix se fait moine et se retire Ă Vauclair. Plus tard, il devient archevĂȘque de Besançon (v. 385-400). Les trois chanoines meurent le mĂȘme jour en odeur de saintetĂ© et vont droit en paradis (v. 401-08). ~ PriĂšre (v. 409-12).
Le texte peut ĂȘtre divisĂ© en deux parties: un miracle de Saint-Jacques et une lĂ©gende trĂšs rĂ©pondue dâ"Ami et Amile" (Cf. Dits en quatrains dâalexandrins monorimes de Jehan de Saint-Quentin, publiĂ©s par B. Munk Olsen, Paris : SociĂ©tĂ© des Anciens textes français, 1978, p. XXXIII).
Le dit des III. Pommes
PrĂ©ambule (v. 1 8). ~ Un pĂšre, ĂągĂ© et malade, a promis de faire un pĂšlerinage Ă Saint Jacques de Compostelle. Son fils, encore trĂšs jeune, propose de le remplacer, ce quâil accepte avec reconnaissance (v. 9-25). DĂ©part de lâenfant et conseils du pĂšre qui lui donne trois pommes avec lesquelles il devra mettre Ă lâĂ©preuve ses compagnons de route (v. 26-64). PremiĂšre rencontre le pĂšlerin Ă©choue, et lâenfant se sĂ©pare de lui (v. 65-95) mĂȘme rĂ©sultat pour le second (v. 96- 98). La troisiĂšme fois, lâenfant rĂ©ussit Ă trouver un ami fidĂšle (v. 99-124). Ils arrivent dans une ville; le pĂšlerin, qui ne veut pas descendre dans la mĂȘme auberge que lâenfant, en trouve une autre oĂč il sâinstalle (v. 125-44). Pendant la nuit, lâenfant est volĂ© et assassinĂ© parla femme de lâaubergiste et un complice (v. 145- 61). Le matin, quand lâami vient chercher son compagnon, on lui rĂ©pond quâil est dĂ©jĂ parti (v. 162-68). Il a des soupçons et va trouver le juge avec qui il cherche dans toute la maison et finit par trouver le corps; les coupables sont arrĂȘtĂ©s (v. 169-96). A lâinstigation dâune voix cĂ©leste, le pĂšlerin part pour Saint Jacques portant sur son dos lâenfant mort; celui ci ressuscite dans la chapelle et invite son ami Ă lâaccompagner dans son pays (v. 197-228). Le pĂšre de lâenfant le reçoit fort bien et fait faire deux hanaps identiques dont il leur fait cadeau (v. 229-36). Lâami fidĂšle retourne dans sa famille; quelque temps aprĂšs, il est atteint par la lĂšpre, et sa femme le chasse impitoyablement de la maison (v. 237-45). Le lĂ©preux arrive Ă lâendroit oĂč habite son compagnon; celui ci le reconnaĂźt Ă cause du hanap, quâil a apportĂ© avec lui, et lui fait bon accueil malgrĂ© lâopposition de son Ă©pouse (v. 246- 76). Une nuit, une voix annonce au lĂ©preux quâil pourra ĂȘtre guĂ©ri si son ami consent Ă sacrifier ses enfants afin quâil soit lavĂ© de leur sang (v. 277-80). Le lendemain, lâami vient trouver le malade et lui demande sâil ne peut rien faire pour quâil soit guĂ©ri. Le lĂ©preux lui raconte en pleurant le message de la voix (v. 281-96). AprĂšs avoir envoyĂ© sa femme Ă lâĂ©glise, lâami tranche la gorge Ă ses enfants : le malade est guĂ©ri, et les deux compagnons remercient Dieu (v. 297-312). La femme, revenue de la messe, trouve les enfants sains et saufs (v. 313-20). Ce jour-lĂ le pĂšre avait invitĂ© des amis Ă dĂźner; Ă lâheure fixĂ©e, on ne le trouve point; quelquâun, en compagnie de lâun des enfants, va le chercher Ă lâĂ©glise. Joie du chevalier quand il se rend compte du miracle (v. 321-32). ~ Conclusion (v. 333-34). PriĂšre (v. 335-36)
Le dit de la borjosse de Narbonne.
Commentaire bref (deux pages) dans: Dits en quatrains dâalexandrins monorimes de Jehan de Saint-Quentin, publiĂ©s par B. Munk Olsen, Paris : SociĂ©tĂ© des Anciens textes français, 1978, pp. LXVII - LXVIII
PrĂ©ambule (v. 1-12). ~ Une riche veuve de Narbonne a un fils qui, joueur pasÂŹsionnĂ©, gaspille sa fortune et celle de sa mĂšre (v. 13-40)ÂŹQuand il a tout perdu, le diable apparaĂźt et promet de lâaider (v. 41-60). Un beau jour, Satan arrĂȘte ses verseÂŹments et invite le jeune homme Ă voler lui mĂȘme lâargent dont il a besoin. Il lâemmĂšne Ă lâĂ©glise et lui conseille de dĂ©rober un calice (v. 61-79). Le jeune homme est pris en flagrant dĂ©lit et condamnĂ© Ă ĂȘtre pendu. Il demande Ă ses juges lâautorisation de passer devant la maison de sa mĂšre au moment oĂč il sera conduit Ă la potence (v. 80-129). Quand la mĂšre le voit dans ce piteux Ă©tat, elle le serre dans ses bras et court Ă lâĂ©glise oĂč elle sâadresse Ă la Vierge dâun ton trĂšs violent lâimplorant de secourir le malheureux fils (v. 130-88). Notre Dame lui promet dâintervenir et lâarrache au gibet. Des miracles se produisent dans la ville (v. 189-216). ~ Conclusion et appel Ă la gĂ©nĂ©rositĂ© du public (v. 217-24).
Légende dorée, chapitre De commemoratione animarum. Voir Ed. GrÀsse, ch. 163, p. 735.xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Le dit de lâenfant qui sauva sa mĂšre.
PrĂ©ambule sur lâimportance de la confession (v. 1-24). ~ AprĂšs la mort de son mari, une bourgeoise est rĂ©duite Ă la misĂšre (v. 25-44). Un jour quâelle sâen plaint, le diable lui apparaĂźt sous la forme dâun marchand et demande la cause de son dĂ©sespoir. Lâayant apprise, il promet de la rendre riche si elle consent Ă exĂ©cuter ses ordres elle accepte (v. 45-60). Le diable pose quatre conditions : ~ 1) Elle doit dĂ©ranger les gens qui prient dans lâĂ©glise (v. 61-72). ~ 2) Elle doit hĂ©berger de jour trois pauvres et les chasser la nuit venue (v. 73-75). ~ 3) Elle n'a plus le droit de se confesser (v. 76-82). ~ 4) Elle doit faire forniquer prĂȘtres et chanoines (v. 83-100). ~ ~ Ayant trouvĂ© les richesses promises, la veuve tient scrupuleusement son engagement (v. 101-115). Un jour, cependant, elle tombe gravement malade et est sur le point de mourir. Son fils, qui est clerc, lâengage vivement Ă se confesser, mais elle refuse, fidĂšle Ă sa promesse (v. 116-30). Le fils la persuade de se confesser Ă lui et insiste pour quâon cherche ensuite un prĂȘtre; elle finit par y consentir (v. 131-42). Quant la mĂšre est seule, le diable survient et lâĂ©trangle; Ă son retour le fils la trouve morte (v. 143-48). Il propose de prendre sur lui la pĂ©nitence et se confesse au curĂ© qui lâabsout (v. 149-88). Un an plus tard, la mĂšre revient remercier son fils de lâavoir tirĂ©e des peines du purgatoire. Il meurt peu de temps aprĂšs et va en paradis oĂč une place lui est rĂ©servĂ©e (v. 189-204). ~ Conclusion (v. 205-08).
ThÚme abondamment traité. Le Dit se rattache étroitement au conte n° 2 de la Vie des peres, qui remonte à son tour au De gloria martyrum, de Grégoire de Tours.
Le dit du petit juitel.
Monographies consacrĂ©es Ă ce dit: Eugen Wolter, Der Judenknabe (1879); Theodor Pelizaeus, BeitrĂ€ge zur Geschichte der Legende von Judenknaben (1914) ~ Voir Dits en quatrains dâalexandrins monorimes de Jehan de Saint-Quentin, publiĂ©s par B. Munk Olsen, Paris : SociĂ©tĂ© des Anciens textes français, 1978. Page LXXVII. ~ Voir aussi: G. Dahan, Les juifs dans les miracles de Gautier de Coincy, in Archives juives, t.16 (1980), p.41-49
PrĂ©ambule (v. 1-8). ~ Un verrier juif dâĂgypte a un fils qui prĂ©fĂšre frĂ©quenter les enfants chrĂ©tiens malgrĂ© les punitions sĂ©vĂšres du pĂšre (v. 9-60). A PĂąques, il leur demande la permission de les accompagner Ă lâĂ©glise, oĂč il se prĂ©sente Ă la sainte table (v. 6- 108). Quand le pĂšre apprend le fait, il se met en colĂšre et prĂ©cipite son fils dans le four de verrerie ; la mĂšre qui arrive alerte les voisins (v. 109-36). On trouve lâenfant sain et sauf : JĂ©sus lâa protĂ©gĂ© contre les flammes (v. 137-48). Le pĂšre et la mĂšre se convertissent et servent dĂ©sormais Notre Dame de tout leur coeur (v. 149-56). ~ Conclusion (v. 157-60). PriĂšre (v. 161-64).
D'une abesse que Nostre Dame délivra de confusion.
Dits en quatrains dâalexandrins monorimes de Jehan de Saint-Quentin, publiĂ©s par B. Munk Olsen, Paris : SociĂ©tĂ© des Anciens textes français, 1978, p. CXIV-CXVII
PrĂ©ambule (v. 1-12). ~ TentĂ©e par le diable, une pieuse abbesse se laisse sĂ©duire par un abbĂ© et devient enceinte (v. 13-20). Le diable donne lâalarme au couvent et dĂ©nonce le scandale Ă la prieure, qui tient conseil avec les autres religieuses (v. 21-40). Le chapitre est convoquĂ©, et on annonce Ă lâabbesse confondue quâon portera plainte Ă lâĂ©vĂȘque (v. 41-52). Celui ci, informĂ© de lâaffaire, la fait examiner par trois dames qui constatent la grossesse (v. 53-76). Lâabbesse emprisonnĂ©e se recommande Ă la Vierge qui apparaĂźt pour la dĂ©livrer et confier lâenfant nouveau nĂ© Ă un saint ermite (v. 77-112). Celui ci sâinquiĂšte sur la maniĂšre de nourrir le petit, mais le problĂšme trouve une solution miraculeuse, une biche ayant cherchĂ© refuge dans sa cabane pendant une chasse dans la forĂȘt (v. 113-36). Lâabbesse, toujours en prison, proteste de son innocence et demande Ă ĂȘtre jugĂ©e (v. 137-68). Les trois dames lâexaminent une seconde fois et doivent reconnaĂźtre quâelles se sont trompĂ©es (v. 169-80). AprĂšs avoir Ă©tĂ© rĂ©intĂ©grĂ©e dans ses droits, lâabbesse se confesse Ă lâĂ©vĂȘque, avouant quâelle a rĂ©ellement pĂ©chĂ© et quâelle n'a Ă©tĂ© sauvĂ©e que grĂące Ă la Vierge Marie (v. 181-92). LâĂ©vĂȘque se rend, avec une grande suite, Ă lâermitage pour chercher lâenfant quâil baptise et Ă qui il donne son propre nom (v. 193-200). Lâabbesse sert dĂ©sormais fidĂšlement Notre Dame (v. 201-04). ~ PriĂšre (v. 205-08).
Le dit du chevalier qui devint ermite.
Commentaire bref dĂ©veloppĂ© dans: Dits en quatrains dâalexandrins monorimes de Jehan de Saint-Quentin, publiĂ©s par B. Munk Olsen, Paris : SociĂ©tĂ© des Anciens textes français, 1978, pp. LXIX - LXXV.
PrĂ©ambule (v. 1-16). ~ Un riche chevalier de bonne famille se livre au briganÂŹdage (v. 17-26). Sa femme, trĂšs pieuse, pleure sur sa mauÂŹvaise vie et essaie de le convertir (v. 27-34). Le chevalier, qui lâaime beaucoup, accepte enfin de se confesser (v. 35-48). Il se rend auprĂšs du curĂ© qui refuse de lâabsoudre et qui lâenvoie Ă un saint ermite (v. 49-54). Il se confesse Ă lâermite; les deux hommes discutent sur la nature de la pĂ©nitence Ă accomplir; le pĂ©cheur finit par accepter de rester une nuit dans lâĂ©glise pour prier (v. 55- 91). Les prĂ©paratifs (v. 92-95). PremiĂšre tentation du diable qui arrive sous la forme de lâermite et dit au pĂ©nitent que ses pĂ©chĂ©s sont pardonnĂ©s (v. 96-103). DeuxiĂšme tentation : le diable se travestit en serviteur qui annonce au pĂ©nitent que sa maison est en flammes (v. 104-24). TroisiĂšme tentation : les diables prennent la forme de lâĂ©pouse et de ses trois enfants ; la pseudo mĂšre menace de les tuer si le pĂšre ne les suit pas, puis exĂ©cute la terrible menace (v. 125-46). Le chevalier reste inĂ©branlable. ColĂšre des diables qui ont Ă©chouĂ© dans leur entreprise (v. 147- 51). Lâermite arrive le matin et rassure le chevalier sur le sort des siens (v. 152-60). Joie du chevalier qui dĂ©cide de devenir ermite; lâĂ©pouse se joint Ă eux dans lâermitage (v. 161 68). ~ PriĂšre (v. 169 72)
Le dit du cordouanier.
PrĂ©ambule (v. 1-18). ~ Un cordonnier a une femme trĂšs pieuse qui se rend tous les jours Ă lâĂ©glise prier devant lâimage de la Vierge (v. 19-28). Le diable, trĂšs mĂ©content de cet Ă©tat des choses, fait croire au mari que sa femme le trompe avec le curĂ©; le cordonnier la punit sĂ©vĂšrement (v. 29-52). Le diable revient et lâengage Ă tendre un piĂšge Ă lâĂ©pouse pour voir si elle se rend Ă lâĂ©glise chaque fois quâil est absent; elle y va effectivement, et sur le conseil du diable, le mari la tue devant lâautel. Sur ce, il se pend, toujours avec lâaide de Satan qui espĂšre obtenir son Ăąme (v. 53-112). Mais Notre Dame ressuscite la bourgeoise qui sauve son mari Ă la derniĂšre minute. Le diable sâenfuit bredouille (v. 113 30) ~ Conclusion (v. 137 48). PriĂšre (v. 149 52).