XXXIII, p. 130-131.
A sa mort, Alexandre le Grand fut enterrĂ© dans une arche dâor. Tout autour de celle-ci, trente-deux philosophes se rĂ©unirent en soulignant la vacuitĂ© des honneurs et de la gloire et le caractĂšre dĂ©finitif avec lequel la mort sâimpose Ă tous que lâon soit misĂ©rable ou puissant.
Alessandro Magno, alla sua morte, fu sepolto in unâarca dâoro. Attorno ad essa si riuniscono trentadue filosofi che sottolineano la vacuitĂ degli onori e della gloria e la definitivitĂ con cui la morte si impone su tutti, miseri e potenti.
XXXII, p. 128-131.
Un philosophe, passant par un cimetiĂšre, aperçoit une pierre tombale sur laquelle sont Ă©crits quelques vers dâun mort qui sâadresse Ă un vivant. Ces vers tiennent lieu de memento mori : le mort rappelle au vivant que lui aussi a eu dans le passĂ© une famille, des domestiques, un corps splendide; le mort a Ă©tĂ© ce quâest le vivant, et le vivant sera ce que le mort est. AprĂšs avoir lu et relu ces vers, le philosophe se fait ermite.
Un filosofo che passa per un cimitero scorge una lapide sulla quale vi sono alcuni versi attraverso i quali un morto si rivolge a un vivo. In tali versi, che fungono da âmemento moriâ, il morto ricorda al vivo che anchâegli un tempo ebbe famiglia, servi, un corpo splendido; il morto fu quello che il vivo Ăš, ed il vivo sarĂ ciĂČ che il morto Ăš. Letti e riletti questi versi, il filosofo diviene eremita.
XXXIV, p. 130-135.
Un sage ermite sâadresse Ă son Ăąme, lâinvitant Ă obtenir sa rĂ©demption dĂšs maintenant, sans attendre le jour du jugement dernier, au cours duquel toutes ses actions, positives et nĂ©gatives seront examinĂ©es Ă la lumiĂšre de la justice Ă©ternelle. Lâermite rappelle Ă son Ăąme comment tout est relativement vide devant lâĂ©ternitĂ©. En effet, il se demande oĂč sont maintenant les princes et les riches qui ont accumulĂ© des trĂ©sors. Le sage invite enfin son Ăąme Ă ne pas avoir excessivement peur devant les adversitĂ©s de la vie mortelle, mais Ă craindre le jour du jugement dernier et Ă se rappeler que le CrĂ©ateur est juge et tĂ©moin de tout ce qui a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© dans le cours de sa vie.
Un saggio eremita si rivolge alla sua anima, invitandola a procurarsi la redenzione sin da subito, senza attendere il giorno del giudizio, nel quale tutte le sue azioni, positive e negative, saranno vagliate alla luce dellâeterna giustizia. Lâeremita ricorda alla sua anima come tutto sia relativamente vacuo rispetto allâeternitĂ ; egli si domanda, infatti, dove siano adesso i principi e i ricchi che in passato accumularono tesori. Il saggio invita infine la sua anima a non impaurirsi eccessivamente dinanzi alle avversitĂ della vita mortale, ma a temere il giorno del giudizio e a ricordarsi del creatore, che Ăš giudice e testimone di quanto realizzato nel corso della vita.
~ Sources analysées en détail par Cristiano Leone, ed., Pietro Alfonsi, Disciplina clericalis..., Roma, Salerno Editrice, 2010, p. 160-161.
XXI, p. 86-87.
Un bouffon est reçu par le roi qui, apprĂ©ciant ses qualitĂ©s, le fait asseoir Ă sa table avec un autre bouffon de sa cour. Celui-ci, jalousant le succĂšs quâobtient le nouvel arrivant, dĂ©cide de lâhumilier. En effet, Ă la fin du repas, il entasse les os quâil a dans son assiette et les pose devant son rival, en sâexclamant en prĂ©sence de tous, que le roi a accueilli Ă sa table un gourmand qui a mangĂ© toute la viande qui Ă©tait autour du tas dâos. Alors, le nouvel arrivant lui rĂ©pond sans perdre de temps, et il fait remarquer Ă tout le monde comment sa nature dâhomme lâavait poussĂ© Ă se nourrir de viande, tandis que lâautre bouffon, de nature canine, avait mĂȘme mangĂ© les os.
DONNER ICI LES SOURCES PRECISEMENT; LE RENVOI A VOS TRAVAUX NE SUFFIT PAS. ~ ~ Sources analysées en détail par Cristiano Leone, ed., Pietro Alfonsi, Disciplina clericalis..., Roma, Salerno Editrice, 2010, p. 149-150.
Exemplum de vindemiatore
Un homme sort de chez lui pour se rendre aux vendanges; sa femme en profite pour convoquer son amant. Mais son mari sâĂ©tant blessĂ© Ă lâoeil avec une branche, retourne Ă la maison plus tĂŽt que prĂ©vu. La femme, qui risque dâĂȘtre prise sur le fait, pense Ă un stratagĂšme : elle feint de vouloir soigner lâoeil encore sain et ainsi, approchant sa bouche de lâoeil sain, le couvre de telle maniĂšre que lâamant sâĂ©loigne de sa cachette sans que le mari ne sâen aperçoive.
XXXI, p. 126-129.
Un berger rĂȘve de possĂ©der mille moutons. Il rĂȘve quâun marchand lui offre un prix que le berger, cependant, juge dĂ©risoire. Les deux hommes se disputent; le berger lui demande une somme qui lui semble plus appropriĂ©e. Au beau milieu de la dispute, le rĂȘve sâĂ©vanouit et le berger se rĂ©veille en criant au marchand de prendre tous ses moutons pour un prix plus bas.
Un pastore sogna di possedere mille pecore; nel sogno, un mercante gli offre un prezzo che il pastore, perĂČ, giudica irrosorio. I due litigano, il pastore gli chiede una cifra che gli sembra piĂč adeguata. In tanto contendere, il sogno svanisce e il pastore si sveglia gridando al mercante di prendersi pure tutte le pecore a un prezzo piĂč basso.
Sources analysées en détail par Cristiano Leone, ed., Pietro Alfonsi, Disciplina clericalis..., Roma, Salerno Editrice, 2010, p. 164-165.
XXV, p. 100-103.
Un roi gouvernait son peuple avec une grande cruautĂ©. Une terrible guerre Ă©clata contre lui et pour en connaĂźtre lâissue, le roi dĂ©cida de rĂ©unir tous les philosophes de cette rĂ©gion. Toutefois, ceux-ci, dans lâimpossibilitĂ© de se prononcer sur lâissue de la guerre, affirmĂšrent quâun sage nommĂ© Mariano, habitant prĂšs de lĂ , aurait sans aucun doute Ă©tĂ© capable dâoffrir un avis Ă©clairĂ© sur ce cas. Les philosophes envoyĂ©s en messagers ne rencontrĂšrent pas le sage Ă lâendroit oĂč il habitait dâordinaire, mais aprĂšs quelques recherches, ils le trouvĂšrent dans un lieu solitaire. A peine Mariano vit les ambassadeurs, les reconnaissant, il leur expliqua que le roi avait Ă©tĂ© puni par Dieu Ă cause de sa mĂ©chancetĂ© effrĂ©nĂ©e envers son peuple. Puis, trois jours plus tard, avec un esprit prophĂ©tique, Mariano invita les ambassadeurs Ă retourner dans leur patrie, car leur roi Ă©tant dĂ©cĂ©dĂ©, un nouveau monarque rĂ©gnait dĂ©sormais sur leur terre. A ces mots, quelques philosophes dĂ©cidĂšrent de rester avec Mariano, dâautres retournĂšrent dans leur pays et constatĂšrent la vĂ©racitĂ© de la prophĂ©tie du sage.
Sources analysées en détail par Cristiano Leone, ed., Pietro Alfonsi, Disciplina clericalis..., Roma, Salerno Editrice, 2010, p. 164.
XXIV, p. 96-99.
Un voleur, ayant lâintention de voler, monte sur le toit de la maison dâun homme riche. Ce dernier, sâĂ©tant rendu compte de la prĂ©sence de lâhomme, invite sa femme Ă voix basse Ă lui demander quel est le secret de sa fortune. La femme fait comme son mari lui avait indiquĂ©. AprĂšs quelques hĂ©sitations, lâastucieux propriĂ©taire confesse Ă sa femme quâil sâest procurĂ© ses biens grĂące Ă un vol; il ajoute, de plus, connaĂźtre une formule magique qui, prononcĂ©e sept fois de suite, lui permet de descendre habilement des maisons quâil entend dĂ©rober en se tenant Ă un rayon de lune. Puis, le mĂ©fait commis, lui dit-il encore, il a lâhabitude de remonter sur les toits des maisons toujours grĂące au mĂȘme stratagĂšme. Le voleur, finalement persuadĂ© par le rĂ©cit de lâhomme, prononce sept fois la formule magique et sâaccroche Ă un rayon de lune, convaincu de pouvoir lâutiliser comme si c?Ă©tait une Ă©chelle magique. Lâexemplum se termine par la chute vertigineuse du voleur trop crĂ©dule du sommet du toit de la maison.
Sources analysées en détail par Cristiano Leone, ed., Pietro Alfonsi, Disciplina clericalis..., Roma, Salerno Editrice, 2010, p. 167.
XXX, p. 126-127.
Une nuit, un voleur entre dans la maison dâun homme riche et y trouve des biens extraordinaires. EtonnĂ© par tant de richesse, le voleur perd beaucoup de temps Ă choisir les objets les plus prĂ©cieux. Le jour se levant, il est dĂ©couvert. RouĂ© de coups de fouet et de bĂąton, le voleur est jetĂ© en prison et jugĂ© coupable. Il est condamnĂ© Ă lâĂ©chafaud.
Sources analysées en détail par Cristiano Leone, ed., Pietro Alfonsi, Disciplina clericalis..., Roma, Salerno Editrice, 2010, p. 161-162.
XXII, p. 88-93.
Un homme possĂ©dait un jardin dans lequel de nombreux oiseaux se rassemblaient. Un jour, tandis que lâhomme se reposait Ă lâombre de son verger, un petit oiseau commença Ă chanter restant un long moment sur la branche dâun arbre. Lâhomme le captura et lui ordonna de chanter, mais le petit oiseau refusa catĂ©goriquement. Lâoiseau rĂ©pondit Ă lâhomme qui menaçait de le tuer, et lui proposa trois conseils en Ă©change de la vie sauve. Lâhomme accepta et le libĂ©ra ; lâoiseau put ainsi prodiguer les trois conseils : ne pas croire Ă tout ce quâon vous dit; savoir quâil ne restera seulement que ce qui nous a rĂ©ellement appartenu; ne pas ĂȘtre peinĂ©, enfin, pour ce qui est perdu. Ceci dit, le petit oiseau monta au sommet de lâarbre et, dĂ©sormais en sĂ»retĂ©, il confessa Ă lâhomme quâil avait dans les entrailles une jacinthe pesant une once. Lâhomme commença Ă se dĂ©sespĂ©rer pour avoir laissĂ© sâĂ©chapper le petit oiseau qui lui rappella immĂ©diatement les trois conseils. Il lui fit ainsi remarquer quâil nâavait pas prĂȘtĂ© attention Ă ce quâil venait de lui dire : ne pas croire tout ce qui se dit, savoir que seul ce qui nous a appartenu rĂ©ellement sera Ă nous pour toujours, et enfin il lui fit remarquer quâil ne serait mĂȘme pas possible pour lui dâavoir un bourgeon de ce poids, Ă©tant donnĂ© que lui-mĂȘme tout entier Ă©tait plus lĂ©ger quâune once. A ce moment-lĂ , le petit oiseau prit son envol et se dirigea au plus profond du bois.
Sources analysées en détail par Cristiano Leone, ed., Pietro Alfonsi, Disciplina clericalis..., Roma, Salerno Editrice, 2010, p. 166.
XXVIII, p. 116-121.
Socrate (i.e. : Diogene), sâĂ©tant Ă©loignĂ© de la vie sĂ©culiĂšre, avait choisi de vivre dans un bois utilisant, en guise de cabane, la moitiĂ© dâun tonneau. Un jour, quelques chasseurs du roi, ayant aperçu le philosophe au milieu du bois en train dâĂ©craser des poux, le raillĂšrent et le privĂšrent de la douceur des rayons du soleil. Le philosophe faisant allusion justement aux rayons du soleil leur rĂ©pondit lapidairement quâils nâavaient pas le povoir de lui enlever ce que eux-mĂȘmes ne lui donnaient pas. Les chasseurs, plutĂŽt vexĂ©s, lui ordonnĂšrent de sâen aller, parce que leur roi passerait par lĂ peu de temps aprĂšs. Socrate rĂ©pondit Ă cela quâil nĂ©tait pas le sujet de leur roi puisque leur souverain Ă©tait le domestique de son serviteur. Une discussion se dĂ©chaĂźna : les uns voulaient le justicier, les autres dĂ©cidĂšrent dâĂ©couter dâabord lâavis du roi. Socrate rĂ©pĂ©ta au souverain ce quâil avait dit aux chasseurs, mais il ajouta une explication Ă ses mots. En effet, il Ă©tait, lui, le maĂźtre de sa propre volontĂ©, tandis que le roi, avide de gloire et de pouvoir, Ă©tait soumis Ă sa propre volontĂ©; ce qui signifiait, selon le philosophe, que le roi Ă©tait le serviteur de son serviteur. Le souverain, Ă ces mots, comprit la grandeur du sage, et le considĂ©ra comme un fils de Dieu auquel il ne fallait pas causer de tort.
Sources analysées en détail par Cristiano Leone, ed., Pietro Alfonsi, Disciplina clericalis..., Roma, Salerno Editrice, 2010, p. 167.
XXIX, p. 122-127.
Un sage conseiller du roi laisse, en mourant, tous ses biens Ă son fils. Ce dernier est accueilli par le souverain, qui le console de la mort de son pĂšre, lui confirme ses possessions et lui promet quâun jour il lui donnera le titre qui appartenait Ă son pĂšre. Le temps passe et une grave famine survient. Le jeune homme prend donc de la nourriture et du vin du garde-manger et en fait gĂ©nĂ©reusement don aux nĂ©cessiteux. Les provisions Ă©tant Ă©puisĂ©es, le jeune homme puise dans son patrimoine; il vend vĂȘtements et pierres prĂ©cieuses et avec ce quâil gagne, sauve de nombreuses vies. Pendant ce temps, un notaire qui habitait dans la mĂȘme rĂ©gion, pris de rancoeur, dĂ©cide de rĂ©fĂ©rer au roi que ce jeune homme avait dilapidĂ© tout son patrimoine. Le roi, furieux, convoque le jeune homme et le rĂ©primande vertement. Le jeune homme lui illustre les raisons de ses actes, lui expliquant avoir transfĂ©rĂ© son patrimoine dans lâunique endroit oĂč il sera toujours en sĂ»retĂ©. AprĂšs avoir dit au souverain combien de personnes en avait bĂ©nĂ©ficiĂ©, le jeune homme est fĂ©licitĂ© et le titre de son pĂšre lui est attribuĂ©. Ainsi, grĂące Ă ce titre, le jeune homme accumula de nouvelles richesses encore plus prĂ©cieuses.
Sources analysées en détail par Cristiano Leone, ed., Pietro Alfonsi, Disciplina clericalis..., Roma, Salerno Editrice, 2010, p. 162-164.
XXIII, p. 92-95.
Un laboureur hurle Ă ses boeufs que les loups les dĂ©vorent, puisquâils se montrent si peu enclins Ă collaborer. A la fin de la journĂ©e, un loup qui lâavait entendu et lâavait pris aux mots, prĂ©tend rĂ©cupĂ©rer ce qui lui a Ă©tĂ© promis. Chemin faisant, tout en discourant, ils rencontrent un renard; celui-ci, feignant de vouloir rĂ©gler la dispute, interroge dâabord lâun puis lâautre. Le renard demande ainsi au paysan de lui donner deux poules afin quâil puisse convaincre le loup de sâen aller sans toucher Ă ses boeufs, et il raconte au loup que le paysan accepte de lui offrir un Ă©norme fromage, pourvu quâil renonce Ă ses boeufs. Le pacte conclu, le renard cherche Ă distraire le loup, jusquâĂ ce quâils arrivent Ă un puits Ă la nuit tombĂ©e. Le renard fait croire au loup que le fromage promis se trouve au fond du puits; il sâagit, au contraire, du reflet de la lune. Le loup demande au renard dâaller le prendre. Le renard, ayant remarquĂ© une poulie avec deux seaux, se jette dans lâun dâeux, se prĂ©cipitant immĂ©diatement au fond du puits. Il demande au loup de lâaider car le fromage est trop lourd. Le loup saute alors dans lâautre seau, permettant au renard, par contrepoids, de sortir du puits et de sâenfuir.
Cristiano Leone (Ă©d.), Salerno Editrice, 2010.
Sources analysées en détail par Cristiano Leone, ed., Pietro Alfonsi, Disciplina clericalis..., Roma, Salerno Editrice, 2010, p. 165.
XXVI, p. 102-105.
Un homme, entrĂ© dans les grĂąces du roi, avait pris un rĂŽle de premiĂšre importance dans lâadministration du royaume. Son frĂšre, un riche marchand dâun autre pays, se rĂ©jouissant de lâhonneur quâil avait acquis, dĂ©cide de lui rendre visite. Quand le roi vient Ă apprendre que le frĂšre de son ministre est arrivĂ© dans son royaume, il lui propose de partager avec lui toutes les charges du royaume, dont la gestion des biens du souverain, en plus de beaucoup de bĂ©nĂ©fices et de richesses considĂ©rables; dans le cas oĂč lâhomme aurait voulu retourner chez lui, au contraire, il lui promet de toutes façons des dons magnifiques. Ayant entendu le discours du roi, le frĂšre rencontre son frĂšre et lui Ă©numĂšre tout ce que le seigneur lui avait promis. Le frĂšre, en retour, veut savoir Ă combien sâĂ©lĂšvent les dĂ©penses du roi. AprĂšs avoir effectuĂ© de rapides calculs, le marchand comprend que les entrĂ©es Ă©galaient les dĂ©penses, et il comprend alors que sâil restait lĂ , en cas de guerre, il risquerait dây laisser son propre patrimoine. Ainsi, sans tarder, il sâen retourne dans son pays.
Sources analysées en détail par Cristiano Leone, ed., Pietro Alfonsi, Disciplina clericalis..., Roma, Salerno Editrice, 2010, p. 165-166.
XXVII, p. 110-115.
Un jeune homme demande Ă un vieil homme de lui raconter des anecdotes sur Maimundo, domestique jaloux, paresseux, idiot et bavard. Le vieil homme raconte que Maimundo Ă©tait particuliĂšrement paresseux, c'est pourquoi quand son maĂźtre lui demandait, par exemple, de fermer la porte, il la laissait ouverte allĂ©guant comme excuse que le lendemain le maĂźtre aurait voulu quâil lâouvre de nouveau. AprĂšs quelques courtes anecdotes sur sa paresse lĂ©gendaire, suit un rĂ©cit sur la loquacitĂ© excessive du domestique : Maimundo raconte Ă son maĂźtre qui revenait du tribunal que sa petite chienne est morte. Quand le maĂźtre lui demande la cause du dĂ©cĂšs de lâanimal, Maimundo Ă©voque une sĂ©rie dâaccidents qui Ă©taient arrivĂ©s dans sa maison, dont la mort de la bĂȘte nâest que le dernier, et le moins tragique, des Ă©vĂ©nements. En effet, il raconte que le mulet, effrayĂ© par la chute mortelle du fils du maĂźtre du grenier, avait Ă©crasĂ© la petite chienne; puis sa femme, Ă cause de la douleur excessive, avait perdu la vie; ensuite, la domestique pour veiller sur le corps de la femme, avait oubliĂ© une bougie sur son lit, gĂ©nĂ©rant ainsi un terrible incendie qui avait reduit tout ce qui se trouvait dans la maison, et la maison elle-mĂȘme, en cendre. Maimundo explique ensuite quâil a Ă©chappĂ© Ă la mort car, voyant la servante morte, il sâĂ©tait enfui. Le rĂ©cit se termine par le dialogue entre le maĂźtre et un ami qui essaie de le consoler.
Sources analysées en détail par Cristiano Leone, ed., Pietro Alfonsi, Disciplina clericalis..., Roma, Salerno Editrice, 2010, p. 145.
III, p. 26-27.
Lâexemplum oppose trois typologies de poĂštes qui se prĂ©sentent devant un roi : le premier est dotĂ© dâune veine poĂ©tique, mais nâest pas de sang noble; le deuxiĂšme est un poĂšte noble mais peu instruit; le troisiĂšme, poĂšte mĂ©diocre, est noble par sa mĂšre mais non par son pĂšre. Le premier attire la convoitise des poĂštes nobles qui ne comprennent pas comment le roi puisse en apprĂ©cier les qualitĂ©s; pourtant, c'est justement parce quâil nâest pas noble mais remarquablement raffinĂ© dans son art, que celui-ci est davantage estimĂ© par le roi. Le deuxiĂšme, noble mais peu douĂ©, est dĂ©nigrĂ© par le roi prĂ©cisĂ©ment parce quâil ne se montre pas Ă la hauteur de son origine sociale. Le troisiĂšme, Ă cause de ses vers disgracieux, nâobtient pas lâestime du roi mais il lui demande cependant quelles sont ses origines. Le poĂšte, nĂ© dâun pĂšre non noble, mais neveu dâun homme trĂšs valeureux, rĂ©pond en se vantant dâappartenir Ă la descendance de son oncle. Le roi Ă©clate de rire, se rappelant une histoire quâil avait lue dans une fable, comme cela est racontĂ© dans lâexemplum qui suit.
Sources analysées en détail par Cristiano Leone ed., Pietro Alfonsi, Disciplina clericalis..., Roma, Salerno Editrice, 2010, p. 142-144.
II, p. 12-19.
Lâhistoire se dĂ©roule en deux temps : au dĂ©but elle parle de deux marchands, lâun de Baghdad, lâautre dâEgypte, unis par les liens du travail et de lâamitiĂ© bien quâils ne se soient jamais rencontrĂ©s personnellement. Le marchand de Baghdad se rend pour ses affaires en Egypte oĂč il est accueilli avec tous les honneurs par son ami. Mais un jour, lâami de Baghdad tombe malade et les mĂ©decins dĂ©couvrent quâil sâagit de la maladie dâamour; lâhomme, en effet, est amoureux, sans le savoir, dâune jeune fille que lâEgyptien avait Ă©levĂ©e dans lâintention de lâĂ©pouser. Cependant, lâEgyptien dĂ©cide de renoncer Ă sa bien-aimĂ©e et de lâoffrir en mariage (avec une dote considĂ©rable) Ă son ami. La premiĂšre partie se termine avec le dĂ©part du nouveau couple vers Baghdad. ~ Lâhistoire reprend des annĂ©es plus tard : lâEgyptien, tombĂ© dans la misĂšre, dĂ©cide de se rendre chez lâami quâil avait aidĂ© autrefois en lui concĂ©dant une femme et des biens. Mais en chemin, il assiste Ă un meurtre; le meurtrier sâenfuit. LâexilĂ© voulant alors mettre fin Ă sa misĂšre, dĂ©cide de confesser Ă la foule en furie quâil est lâassassin. Mais le jour de lâexĂ©cution publique, son ami le reconnaĂźt et, pour le sauver, il confesse Ă son tour quâil est lâunique vrai coupable. A ce moment, le vĂ©ritable assassin, qui avait assistĂ© Ă la scĂšne, craignant la colĂšre divine, confesse son crime. Lâhistoire se termine par un acquittement gĂ©nĂ©ral de la part du roi et lâhomme pauvre sâen retourne en Egypte chargĂ© des dons de son ami.
Sources analysées en détail par Cristiano Leone, ed., Pietro Alfonsi, Disciplina clericalis..., Roma, Salerno Editrice, 2010, p. 141-142.
I, p. 10-13.
Sur le point de mourir, un pĂšre demande Ă son fils combien dâamis il a rĂ©ussi Ă se faire dans sa vie. Celui-ci lui rĂ©pond quâil en a une centaine. Son pĂšre lui rĂ©torque que lui-mĂȘme, alors quâil est bien plus ĂągĂ©, a rĂ©ussi Ă avoir tant bien que mal un « demi-ami ». Il propose donc Ă son fils de mettre Ă lâĂ©preuve ses prĂ©tendus amis : il devra couper un veau en morceaux, leur faire croire quâil a tuĂ© un homme et leur demander de le protĂ©ger. Lâun aprĂšs lâautre, les prĂ©tendus amis lui tournent le dos, aucun dâeux ne se dĂ©clarant prĂȘt Ă vouloir lâaider. A la fin, seul le « demi-ami » du pĂšre se rĂ©vĂšle fidĂšle et accepte sans hĂ©siter dâaider le jeune homme en couvrant son mĂ©fait.