ThEMA
Thesaurus Exemplorum
Thesaurus Exemplorum
Medii Aevi
- HomeAccueilStartseiteHomePágina principal
- CollectionsRecueilsSammlungenRaccolteColecciónes
- Source textsTextesOriginaltextTesto originaleTexto original
- KeywordsMots-clésStichwörterParole chiavePalabras claves
- SearchChercherSuchenCercaBuscar
- AboutÀ proposÜberA propositoAcerca de
- DownloadsTéléchargementsDownloadsDownloadsDescargas
- Log inSe connecterAnmeldenAccessoIniciar sesión
KeywordMot-cléStichwörtParola chiavePalabra clave: Mort | Death | Tod | Muerte | Morte
100occurences in collectionoccurrences dans le recueilAuftritte in der Sammlungoccorrenze nella raccoltaocurrencias en la colecciónTC0165
(view allvoir toutalle anzeigenvedi tuttover todos)
ID (coll.)ID (rec.)ID (Samml.)ID (racc.)ID (col.) | ID (ex.)ID (ex.)ID (Ex.)ID (ex.)ID (ex.) | AuthorAuteurVerfasserAutoreAutor | TitleTitreTitelTitoloTitulo | ExemplaExemplaExemplaExemplaExempla | KeywordsMots-clésStichwörterParole chiavePalabras claves |
---|---|---|---|---|---|
TC0165 | TE018315 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 63, pp. 135-137 | Marguerite de Saint-Omer est une jeune femme sage et belle. Ses parents veulent la marier, mais elle ne veut que le Christ comme époux. Pour échapper au mariage, elle se coupe le nez et la lèvre supérieure. Le prétendant s'enfuit. Ses parents l'envoient vivre dans un hospice accueillant les pauvres, où elle reste pendant trois ans dans une parfaite humilité, en assistant les mourants. Frappée par la lèpre, elle ne s'en rend pas compte avant que sa mère le lui fasse remarquer, ce qui lui permet de glorifier et de remercier Dieu. Elle entre au lazaret, y demeure un an, puis prédit sa propre mort. Lorsque sa mère lui rend visite, elle lui annonce qu'elle ne se reverront plus jamais. |
|
TC0165 | TE018329 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 77, pp. 152-154 | Bernard, un moine de Grandselve, craint qu'en tant que novice il ne puisse se sauver à cause de ses péchés. L'abbé Ponce le rassure en lui disant que s'il reste dans l'ordre cistercien, il sera lui-même le garant de son âme. Bernard, d'origine noble, est infirmier et se consacre avec beaucoup de soin à tous les malades. Pendant l'épidémie, il veut aussi être avec le Christ et, saisi par une légère fièvre, il se couche. Ponce lui fait un gentil reproche, pensant que le novice craint la mort, mais Bernard affirme le contraire. Quelques jours plus tard, la fièvre augmente et on lui administre les derniers sacrements. Lorsque l'abbé s'approche de lui, Bernard lui dit qu'il n'est plus nécessaire qu'il se porte garant de son âme, car il a déjà été présenté à Dieu et a entendu de sa vraie voix que ceux qui restent dans l'ordre cistercien jusqu'à la mort obtiennent le salut éternel, ce qui est confirmé par la présence au ciel de tous ses frères décédés. |
|
TC0165 | TE018328 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 76, pp. 151-152 | Étienne, un convers de Grandselve, et le cellérier du même monastère sont tous deux mourants. Le cellérier meurt le premier et rend visite à Étienne en rêve, lui ordonnant de manger quelque chose, car le fait qu'il n'ait pas mangé depuis trois jours représente un jeûne excessif. Le moine infirmier, sachant que le cellérier vient de mourir, est surpris lorsqu'il entend parler de l'ordre donné à Étienne. Étienne explique alors qu'il a vu le cellérier entrer dans un endroit si lumineux qu'il ne pouvait pas être observé. Il affirme qu'il a échappé à la mort grâce à cette vision, pour vivre une vie meilleure. Mais peu de temps après avoir mangé, Étienne meurt (non sans avoir promis à l'infirmier de l'aider après sa mort, s'il le peut). Quelques jours plus tard, il apparaît en vision à l'infirmier pour lui rappeler un péché qu'il a commis douze ans plus tôt et qu'il n'a toujours pas confessé. Dès qu'il se réveille, l'infirmier se souvient du péché, se confesse et reconnaît l'importance du sacrement de la confession. |
|
TC0165 | TE018300 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 48, pp. 112-115 | Baudouin, seigneur du château de Guise (sur le territoire de Reims), est un homme violent et sans crainte de Dieu, dont la seule qualité est sa dévotion à Pierre, alors abbé d'Igny. Sentant la mort approcher, Baudouin obtient de sa femme la permission d'entrer à Igny, où il meurt avant de pouvoir devenir moine. Les moines ont des visions de lui, et Herbert en raconte quelques-unes, rapportées par Pierre lui-même après avoir été encouragé à le faire. La nuit de sa mort, Baudouin apparaît en vision à un moine, où il affirme avoir le soutien de saint Benoît, qui l'envoie à Pierre pour devenir moine. Cette même nuit, Pierre craint pour l'âme de Baudouin et prie pour lui auprès de tous les saints. Alors qu'il est sur le point de s'endormir, dans un état de demi-sommeil, Satan lui apparaît et l'assaille en lui demandant pourquoi il veut lui enlever Baudouin. Pierre lui ordonne de ne pas faire de mal à une âme confessée et pénitente, après quoi Satan disparaît. Pendant trente jours, tous les moines, et en particulier l'abbé, prient pour l'âme de Baudouin. Un jour, un abbé bénédictin arrive à Igny et, précédemment insulté par Baudouin, lui pardonne devant sa tombe. Baudouin apparaît cette même nuit à Pierre, reconnaissant, guéri de la lèpre et paré d'une cicatrice récente. Le vendredi de Pâques, au début de l'office de none, deux jeunes hommes baignés de lumière apparaissent et présentent à l'autel Baudouin vêtu de noir, en signe de pénitence. A partir de ce jour, il n'apparaît plus, signe de son absolution. |
|
TC0165 | TE018302 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 50, pp. 116-117 | À Notre-Dame de Noirlac, au cours d'une grave épidémie qui dura 35 jours, de nombreux moines meurent, dont l'abbé Franco, réalisant ainsi leur désir d'atteindre la porte de la mort et celle de la vie. Un jeune moine appelé Bernard, resté vierge jusqu'à sa mort, rêve que l'abbé Franco lui présente saint Bernard le jour même de sa mort, lui disant : "Aujourd'hui, tu seras avec moi au paradis". Le jeune moine Bernard parvient à l'annoncer à ses confrères à temps, puis meurt, confirmant la prophétie de saint Bernard. |
|
TC0165 | TE018289 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 44f, pp. 91-92 | Saint Bernard, en route pour aller voir le comte Théobald de Champagne, rencontre un voleur qui est conduit à la potence. Il demande alors qu'on lui livre le voleur. Théobald arrive sur place et, surpris, lui demande pourquoi il voudrait sauver un voleur. Saint Bernard lui répond que le tourment quotidien d'une vie dans un monastère est une punition plus sévère que la mort immédiate, et emmène le voleur à Clairvaux (où il est connu d'Herbert). Il y reste jusqu'à sa mort, plus de trente ans plus tard, sous le nom de Constant. |
|
TC0165 | TE018288 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 44e, pp. 90-91 | Le même Gérard raconte également à Herbert d'autres épisodes de la vie de Saint Bernard. Un jour, son banc s'est élevé dans les airs alors qu'il prêchait au chapitre. Lors d'un voyage près de Provins, la mort d'un moine de Clairvaux lui a été révélée de manière divine et il s'est arrêté pour prier pour son âme. La dame de Chantemerle, qui l'accueille avec dévotion, a une fille malade ; Bernard la bénit et lui dit qu'elle n'aura plus qu'une seule attaque, et c'est ce qui se produit. Une autre fois, à la sortie de Lagny-sur-Marne, il rend l'ouïe et la parole à une petite fille après l'avoir bénie. Roger, un moine de Clairvaux, affirme que c'est ce miracle qui l'a convaincu de devenir moine. |
|
TC0165 | TE018303 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 51, pp. 117-120 | Gérard, un moine de Farfa, en Toscane, a une vision dans laquelle il se voit déjà à Clairvaux, où il ira ensuite laver les mains des moines. Très dévoué, il pleure fréquemment et abondamment, surtout pendant la messe. Quiconque voit son visage est amené à penser à un ange. D'une grande modestie et d'une inlassable ferveur, il dissimule ses vertus. Jusqu'à près de quatre-vingt-dix ans, bien que malade, il insiste pour travailler dans les champs. Une nuit, déjà gravement malade, la lumière s'éteint, et le moine en charge de l'assister ne parvient pas à la rallumer. Lorsque Gérard se lève pour ses besoins, le moine se désole face à l'absence de lumière. Mais à ce moment-là, un feu apparaît soudainement, lui permettant d'allumer la lampe avant de disparaître immédiatement, sans produire aucune chaleur. Un autre jour, un novice nommé Julien voit un esprit impur errer dans le chœur, sous la forme d'une chèvre. L'esprit se moque de Julien et le menace, puis il cherche à en faire de même pour Gérard, mais ce dernier parvient à le faire disparaître. Alors qu'il est sur le point de mourir, il a une vision de saint Bernard qui le bénit. Après sa mort, il apparaît à un convers, Lorenzo, paré de vêtements légers et précieux, en signe de sa gloire éternelle. Il affirme regretter le fait que, par excès de précipitation, ses frères l'aient enterré avant son dernier souffle. |
|
TC0165 | TE018317 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 65, pp. 139-140 | Juste avant la mort du roi Guillaume, un certain nombre de malheurs se produisent : le diable se montre et parle aux hommes, du sang jaillit de la fontaine de Hampstead Norreys dans le Berkshire. Eadmer, auteur de la vie de Saint-Anselme, se souvient de s'être plaint à Marcenay auprès du second abbé de Cluny, Hugues, qui prédit la mort imminente de Guillaume, ce qui se produit. | |
TC0165 | TE018313 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 61, pp. 133-134 | Un prêtre veut devenir moine cistercien, mais l'abbé du monastère voisin d'Auberive, qui sait combien il est nécessaire au monastère de femmes où il a célébré la messe, retarde son entrée. Se sentant mal, le prêtre se rend un jour à Auberive où il est accueilli comme novice, pour y mourir quelques jours plus tard. Juste au moment où la tablette des mourants (tabula morientium) est frappée, deux moines ont la même vision: une foule d'anges et de saints allant accueillir le novice. Alors que l'un des moines reste dans l'église pour veiller sur le cadavre, l'autre part se coucher, mais il est sévèrement réprimandé et on l'informe qu'un de ses frères a eu la même vision et chante avec les anges. Le moine court rejoindre ses frères et le lendemain, il raconte à l'abbé ses deux visions. Quelques temps plus tard, l'autre moine qui était resté pour veiller sur le mort, raconte à son tour la vision |
|
TC0165 | TE018307 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 55, pp. 126-127 | Un moine de Clairvaux, ayant longtemps vécu au Danemark, raconte l'histoire arrivé dans un monastère cistercien en Saxe. Un moine particulièrement dévot prédit qu'il mourra le lendemain et demande, à l'encontre des règles, qu'on commence à le préparer. Après quelques résistances, il est préparé. Le lendemain, à l'heure prévue, il annonce l'arrivée de saint Jean l'Evangéliste, puis de Marie, et enfin du Christ devant tout le monastère. |
|
TC0165 | TE018298 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 46, pp. 105-110 | Fastradus, abbé de Cambron, à la mort de Robert de Bruges, est élu abbé de Clairvaux. A l'annonce de l'élection, il s'enfuit et se rend à la chartreuse du Val Saint-Pierre où, ravi en extase, il a une vision de la Vierge qui lui confie son fils. La vision élimine toute résistance en lui. Une fois à Clairvaux, il brille par ses vertus, dont l'abstinence, qu'il cultivait déjà avant même d'entrer au monastère. Un jour, le vestimentaire de Clairvaux veut donner à Fastradus un vêtement légèrement meilleur que ceux qu'il porte habituellement. Fastradus lui reproche son geste, affirme qu'il veut être traité comme tous les autres moines, que son statut d'abbé ne signifie pas qu'il doit être privilégié. La grâce de l'Esprit Saint Paraclet rayonne sur son visage et, selon Herbert, une fois devenu abbé de Cîteaux il aurait fait encore plus, s'il n'avait pas été éloigné de Dieu par des moines indignes de sa vie très sainte. Pierre de Toulouse est frappé d'une vision miraculeuse : il s'agit d'un cortège composé du Christ et de milliers de saints descendant du ciel jusqu'à l'église de Clairvaux, où un splendide mausolée est en train d'être construit pour un très saint homme sur le point de mourir. Le lendemain, Pierre est triste et raconte sa vision à Herbert. Après une vingtaine de jours, la nouvelle de la mort de Fastradus parvient à Clairvaux : alors qu'il était à Paris avec le pape Alexandre, il est tombé malade et est mort au bout de cinq jours. La plainte est universelle, du pape au roi de France. La splendeur de sa mort confirme que la magnificence du mausolée était véritablement une prophétie de son décès. Herbert parle d'une autre vision, dont l'origine est pour lui incertaine. Un saint homme en Angleterre, le jour de la mort de saint Bernard, voit un ange gigantesque emporter une âme immense au ciel tout en manifestant une grande joie. Le même homme, le jour de la mort de Fastradus, voit l'ange amener au ciel une autre âme qui, bien que très grande elle aussi, ne peut être comparée à la précédente. Herbert conclut en disant qu'il a raconté ces quelques épisodes de la vie de Fastradus non pas en les considérant comme exhaustifs - cela aurait été au-delà de ses capacités - mais pour conserver sur papier ces épisodes que seuls lui ou quelques autres connaissaient. |
|
TC0165 | TE018460 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : CPS-H 14, p. 317 | Un religieux de grande culture essaie régulièrement de convaincre son prélat d'agir selon son désir. Encouragé par ses frères à se confesser, il affirme qu'il sait qu'il doit le faire. Sur le point de mourir, il dit qu'il ne peut pas se confesser, car tous ses membres sont liés par des chaînes de feu (en particulier sa langue), pour avoir toujours agi comme bon lui semblait et ne pas avoir suivi la volonté de ses supérieurs. Pour confirmer la vérité de ses paroles, il dit avoir un diable au-dessus de lui, avec un marteau, qui le tuera pour l'emmener avec lui. Quand il a fini de parler, un coup lui est porté et l'homme meurt. |
|
TC0165 | TE018306 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 54, pp. 124-126 | Dans le village de Beton-Bazoches, près de Meaux, un homme très dévot renonce à se remarier après la mort de sa femme et mène une vie pieuse. Il va à l'église et communie tous les jours, bien que faible et devant s'appuyer sur une canne pour marcher. Un dimanche, il perd soudain tellement de forces qu'il ne peut plus rentrer chez lui et est accueilli par un voisin. Le lendemain matin, on le retrouve mort mais agenouillé comme s'il était vivant, en position de prière, les yeux levés vers le ciel et la main droite battant sur sa poitrine pour ses propres fautes. Tout le monde vient admirer le miracle et l'enterrer avec grand honneur. |
|
TC0165 | TE018312 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 60, pp. 132-133 | Hugues de Flavigny, moine de Fontenay, aime particulièrement saint Augustin et souhaite mourir le jour de sa fête. Le jour de sa mort, un moine du même monastère de Fontenay a la vision d'une procession de personnes vêtues de blanc descendant du ciel, dont un plus rayonnant que les autres. Il se dit être saint Augustin, descendu pour accompagner l'âme de Hugues vers les étoiles. | |
TC0165 | TE018448 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : CPS-H 10, pp. 313-314 | Un criminel a une vision dans laquelle le Christ (accompagné des anges et des apôtres) sépare les bons des mauvais ; placé parmi les damnés, il est emmené en enfer et désire s'échapper. Il trouve un trou dans lequel il se cache pendant un certain temps, jusqu'à ce que le diable le découvre, l'attrape et l'emmène de force en enfer. A son réveil, il est terrifié et entre dans l'ordre cistercien ; mais après six ans le diable le trouve et le convainc de partir. De retour à son ancienne vie, il est capturé et condamné à mort. |
|
TC0165 | TE018304 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 52, pp. 120-123 | Laurent, un convers de Clairvaux, est particulièrement dévoué à saint Bernard et à saint Malachie. Un jour, alors qu'il est encore novice, il voit un démon qui se révèle au signe de la croix comme le responsable de la tentation de Job. Pris de peur, Laurent s'enfuit et ne revoit plus jamais le démon. Après la mort de saint Bernard, Philippe de Clairvaux envoie Laurent, alors prieur de Clairvaux, rencontrer le roi de Sicile, Roger. À Rome, Laurent apprend la mort du roi de Sicile. Ne sachant plus quoi faire, il invoque saint Bernard qui lui apparaît la nuit suivante pour le consoler. Le voyage se déroule remarquablement bien : Laurent est accueilli par le nouveau roi, et les cardinaux romains, au moment de son départ, lui offrent des buffles très forts et agressifs. Obligé de traverser une région dangereuse, il prie Dieu et saint Bernard de lui venir en aide. Il a alors la vision de deux hommes portant des bougies allumées et, lorsqu'il est attaqué par des voleurs, des personnes vénérables lui viennent en aide. Il parvient ainsi à rentrer sain et sauf à Clairvaux, où les buffles sont admirés et où la race se répand progressivement. |
|
TC0165 | TE018311 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 59, pp. 130-132 | Hugues de Flavigny, autrefois prieur de l'abbaye de Fontenay, raconte cette histoire qu'Herbert rapporte sous une forme synthétique. Un moine de Fontenay voit un individu rayonnant proposer à son voisin malade de l'accompagner dans un lieu de paix et de joie. Mais le moine ne témoigne pas un grand intérêt pour l'offre, et ainsi l'individu se tourne vers le premier moine, qui accepte avec enthousiasme. Ayant prévenu ses frères, le moine dit qu'il les appellera au bon moment. Et lorsque le moment de mourir arrive, la lumière brille, même en l'absence de lampes, et le moine meurt heureux. L'autre moine, celui qui avait répondu froidement, ne se lève plus de son lit où il reste quelques temps avant de mourir. Ayant parlé de Hugues, Herbert décide d'ajouter une histoire à son sujet qui lui a été racontée par Guillaume d'Epiry, moine de Fontenay et neveu de Saint Bernard. | |
TC0165 | TE018404 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 151, pp. 270-271 | Suivant leur penchant lubrique, deux clercs adolescents de Rouen se sont unis. L'un d'eux nommé Gautier meurt et, au bout d'un an exactement, apparaît très triste à son compagnon pour lui montrer sa situation. Les deux se retrouvent en un lieu singulier. D'un côté, on trouve une fosse très profonde, brûlante et malodorante ; de l'autre côté se tient un ours très féroce. Au milieu, un agneau terrorisé. Le mort dit qu'il est cet agneau et qu'il est dans cette position depuis un an, sans pouvoir s'échapper d'un côté pour ne pas tomber dans la fosse, ni de l'autre pour ne pas être dévoré par l'ours. Au réveil, l'adolescent comprend que la vision lui a été envoyée par Dieu, il abandonne les pompes ecclésiastiques et entre à Clairvaux, sous la direction de saint Bernard, où il vit dans la vertu. |
|
TC0165 | TE018202 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 8, pp. 32-33 | Robert, abbé de Clairvaux, voit dans un rêve deux anges ayant pris l'apparence d'adolescents, qui couvrent de fleurs le chœur de l'église de Clairvaux. Il les questionne; ils expliquent qu'ils sont là pour célébrer la mort d'un moine qui vient de mourir. | |
TC0165 | TE018363 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 110, pp. 209-210 | Herbert intègre l'histoire d'un important miracle, racontée à la première personne par l'un de ses acteurs et tirée des Gesta regum Anglorum. La veille de Noël, à Kölbigk, le prêtre Robert commence à célébrer la messe dans l'église de Saint Magnus, tandis qu'à l'extérieur, dans le cimetière, dix-huit hommes et quinze femmes dansent et chantent des chants profanes. Robert sort et les maudit, les faisant danser pendant toute une année sans interruption. Protégés de la pluie et de la chaleur par un toit, leurs danses creusent un fossé jusqu'aux hanches. Pérégrin, archevêque de Cologne et successeur d'Herbert, les libère de la malédiction au bout d'un an. Trois d'entre eux meurent immédiatement, les autres dorment trois jours et trois nuits d'affilée avec leurs membres qui tremblent encore. |
|
TC0165 | TE018405 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 152, pp. 272-275 | Herbert rapporte un récent miracle qui a eu lieu à Nantes, qu'il a lu à la fin d'un manuscrit et dont il se souvient du contenu, mais pas des mots. Deux clercs experts en littérature, aspirant à l'honneur et à l'argent, liés par l'amour charnel, deviennent prêtres la même année. Se plaignant de la brièveté de la vie, ils promettent de revenir dans les trente jours si l'un d'eux venait à mourir. L'un des deux meurt mais apparaît au-delà des termes établis, expliquant que la volonté divine ne peut être pliée par l'orgueil des hommes et que pour cela, et pour bien d'autres maux innombrables, il a été puni. Le vivant est surpris car il lui semble que le mort ne souffre pas, mais le mort confirme qu'il souffre et fait tomber trois gouttes de sueur sur le vivant, créant ainsi trois trous, un sur son front et deux sur ses joues, le faisant tellement souffrir qu'il en meurt presque. Le défunt lui dit alors qu'il ne mourra pas, mais qu'il peut comprendre combien il est douloureux d'être dans le feu éternel. Il sort un grand parchemin écrit des deux côtés. La personne vivante ne peut pas lire un des deux côtés, même si elle reconnaît les lettres, mais quand l'autre retourne le rouleau elle comprend le texte. Il s'agit d'une lettre dont la teneur (mais pas les mots) se trouve dans le manuscrit vu par Herbert. Dans cette lettre, Belzébuth salue et remercie les prélats qu'il considère comme ses alliées et en lesquelles il a pleinement confiance pour faire sortir d'innombrables âmes du chemin de la vérité par l'exemple de leur vie. La lettre se termine par la promesse d'une rémunération adéquate pour leurs efforts. Le vivant critique les prélats infidèles et demande au mort s'il peut faire quelque chose pour lui ou pour lui-même. Le défunt répond qu'il est trop tard pour lui, mais que les vivants peuvent encore se sauver et même vivre parmi les élus en abandonnant tout pour la vie religieuse. Après la fin de la vision, le vivant donne tous ses biens aux pauvres et entre au monastère de Sainte-Mélaine, à Rennes, où il guérit de ses brûlures (même si les cicatrices demeurent pour le restant de sa vie). Herbert commente en disant que les âmes des morts peuvent revenir pour aider les autres, même lorsqu'elles-mêmes ne peuvent plus recevoir d'aide. |
|
TC0165 | TE018388 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 135, p. 249 | Le même abbé Gérard raconte un autre fait, qui s'est produit lui aussi à Cahors. Un autre blasphémateur ose jurer sur les parties les plus sacrées et les plus secrètes du corps de la mère de Dieu et est immédiatement livré à un esprit impur. Son corps se déforme, ses yeux sortent de ses orbites, sa langue jaillit hors de sa bouche brûlante et gonflée. Il meurt après un long tourment, sa langue ne se rétracte pas, même après la mort. |
|
TC0165 | TE018375 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 122, pp. 227-229 | Un prêtre de Bretagne demande à son diacre Daniel d'apporter l'hostie à un paroissien proche de la mort. Après la communion, sur le chemin du retour, Daniel passe près d'un cimetière. Il ne peut plus bouger et entend les morts qui se préparent à aller à l'église pour célébrer un de leurs amis, qui prie toujours pour eux quand il passe par là. Les morts se lèvent, vont à l'église et prient ; à leur retour, les lumières qui ont été miraculeusement allumées s'éteignent et Daniel peut bouger. De retour chez lui, il annonce au prêtre que le paroissien vient de mourir. Touché par le miracle auquel il a assisté, il devient moine au monastère de Saint-Martin de Tours, dont l'abbé, ayant entendu la vision, recommande à ses moines de réciter lorsqu'ils passent dans un cimetière, au moins un "Notre Père" pour les morts. |
|
TC0165 | TE018407 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 154, p. 277 | Hugues, un laïc de vie religieuse, aime la vérité et ne dit jamais de mensonges. Il ne jure jamais de quelque façon que ce soit, comme le font souvent les laïcs. Il est particulièrement dévoué à la Mère de Dieu. Alors qu'il est proche de la mort, il a une vision dans laquelle la Vierge l'appelle par son nom. Au réveil, il ne la voit pas de près, mais il se concentre en lui-même pour réfléchir à cet appel et pour remercier Dieu. Il est mort peu après, en paix et heureux. | |
TC0165 | TE018361 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 108, pp. 205-207 | Herbert apprend de l'abbé de Saint-Anastase, auquel il s'est secrètement confessé, l'existence de Balsamo, un moine cistercien du même monastère. Envoyé par saint Bernard à Clairvaux pour une commande, il souhaite rester dans ce monastère. À son retour à Saint-Anastase, il fait réciter une messe pour chaque moine de Clairvaux dont la mort est connue et douze autres messes par an, pour tous ceux dont la mort n'a pas été signalée. Très dévoué, pendant huit ans, il récite quotidiennement le psautier en entier et, au moins une fois, s'est flagellé. À l'approche du jour de sa mort, qu'il ne connaît pas, il retourne à Clairvaux pour demander à l'abbé de désigner le nouvel abbé de Saint-Anastase, dont le siège est actuellement vacant. À Clairvaux, il assiste aux funérailles d'un des moines et, pris d'un désir de mourir sur place, il prie Dieu d'exaucer son souhait. Il est immédiatement pris d'une forte fièvre. Le lendemain soir, il a une vision de Dieu, de Notre-Dame et de saint Bernard avec de nombreux saints. Pris dans la vision qui lui donne l'impression d'être parmi eux, il meurt le dixième jour. On se souvient aussi de Balsamo, pour l'époque où, alors qu'il était en route pour rencontrer le pape Alexandre III, il fut capturé par les partisans de l'antipape Octavien, qui le firent tomber de sa mule et le mirent en prison. L'un des ravisseurs tenta alors de monter sur la mule, mais l'animal inoffensif refusa d'être monté ou de bouger, comme s'il se battait pour son maître. Après avoir tout essayé (y compris de frapper l'animal), les partisans du schisme se rendirent compte qu'ils étaient confrontés à un miracle. Ils libérèrent Balsamo et lui ordonnèrent de monter sur la mule qui le reconnut, et sous les yeux de tous redevint obéissante. |
|
TC0165 | TE018349 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 96, pp. 178-180 | En Sardaigne, un prêtre d'une église, isolé et hors de la ville, trouve l'hostie qu'il avait laissée intacte, cassée en deux. Après la messe, resté seul, il sort de l'église et en s'appuyant le dos à l'abside, regarde vers l'est, en pensant à ce qui s'est passé. Au bout d'un certain temps, il se sent horrifié et raidi au point de ne plus pouvoir bouger. Ouvrant les yeux, il voit une grande multitude d'âmes, à pied et à cheval, des deux sexes et de divers états sociaux. Il en reconnaît certaines, dont une qui s'approche, s'arrête et lui parle familièrement. Elle lui explique qu'il s'agit des âmes qui errent sur la terre à cause de leurs fautes. Le prêtre reconnaît Baudouin, évêque de Pise, qui, malgré sa sainteté, n'est pas encore au Paradis car c'est à cause de lui que les habitants de Pise et de Lucques sont en guerre. Il voit alors un chevalier autoritaire et pervers, ralenti par le poids de l'or qu'il avait apporté en pèlerinage à Jérusalem pour les pauvres, mais qu'il avait ensuite ramené pour le dépenser à des œuvres malfaisantes. Puis une colonne très lumineuse apparaît, dirigée vers l'âme de Constantin, juge de Torrès, qui après avoir purgé sa peine est emmenée au ciel. Après la vision de beaucoup d'autres qui prendrait beaucoup de temps à raconter, Herbert dit qu'à la fin le prêtre demande à son ami s'il y a quelque chose pour lui. L'ami répond que le prêtre mourra la même année et qu'il sera récompensé en fonction de ce qu'il aura fait. Puis il disparaît. Le prêtre vit une vie encore plus chaste à partir de ce moment, puis meurt comme prévu, avant la fin de l'année. |
|
TC0165 | TE018201 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 7, pp. 29-32 | Un convers de Clairvaux, célèbre pour sa douceur et son humilité, récitait un "Notre Père" chaque fois qu'il était sermonné par un confrère, et son exemple inspirait les autres. Un jour, alors qu'il traverse une forêt, il est attaqué et dépouillé par des voleurs. Il prie Dieu de pardonner leurs péchés ; les voleurs, en le voyant, sont pris de remords et lui rendent les biens volés. Le jour de sa mort, un moine d'un autre monastère, également saint et mourant, raconte à ses frères une vision qui vient de lui apparaître, dans laquelle le ciel se préparait à accueillir un saint de Clairvaux, avec le même soin qu'on réserve aux rois et aux empereurs. Un ange explique sa vision au moine, en lui disant qu'il doit l'annoncer à son réveil : il s'exécute, puis décède. Les moines, en comparant l'heure de la mort, ont identifié le saint de Clairvaux : c'est l'humble frère qui avait été volé. Saint Bernard, ayant entendu cette vision avec ses frères, s'étonne de leur émerveillement. Il affirme qu'il est certain que quiconque persévérant dans l'ordre cistercien avec humilité et obéissance reçoit automatiquement une gloire immortelle. |
|
TC0165 | TE018200 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 6, pp. 23-29 | Le maître des novices Acardus raconte sa rencontre avec l'ermite Schetzel, qui remonte à l'époque où il se trouvait à l'évêché de Trèves lors de la construction du monastère de Himmerod. Afin de martyriser sa propre chair, Schetzel vit seul et nu dans la forêt, mangeant très peu, pour l'amour de Dieu. Quatre ans avant sa mort, pendant un hiver beaucoup plus rude que les autres, il passe ses nuits dans la cour d'un homme pauvre et honnête, qu'il ne dérange en aucune façon, puis retourne chaque fois dans la forêt avant le lever du soleil. Parfois, il prend des miettes de pain qu'il garde dans un petit sac, qui est sa seule richesse. Saint Bernard en entend parler et charge Acardus d'aller avec d'autres moines pour saluer l'ermite et lui apporter de modestes présents, une tunique et des sandales. Après avoir évité les moines pendant quelques jours, Scheztel décide finalement d'accepter leur demande de rencontre, faite par l'intermédiaire de l'homme qui l'a accueilli. L'ermite accepte alors les présents, les enfile et les retire immédiatement après. Cela lui permet d'accepter les cadeaux de Bernard (qu'il remercie), sans pour autant les conserver. Frappés par l'affabilité et la bonté de l'homme, les moines lui demandent s'il a déjà subi les tentations de la chair, ou s'il a été dérangé par des démons. Schetzel sourit, affirme que personne n'échappe à la tentation, puis raconte une histoire. Une fois en hiver, nu comme à son habitude, il reçoit la neige envoyée par Dieu comme une couverture qui l'enveloppe complètement, à la seule exception d'une petite ouverture au niveau de son nez, pour respirer. Attiré par la chaleur, un lièvre s'approche de lui et s'assoit sur son visage. L'arrivée du petit animal prend l'ermite par surprise. Il sourit et se surprend à vouloir caresser l'animal, abandonnant ainsi sa concentration et son sérieux. D'un seul effort, Schetzel résiste à la tentation et laisse le lièvre en paix. C'est, dit-il, l'une des plus grandes tentations qu'il ait connues de toute sa vie. Schetzel a raconté cette histoire et d'autres semblables aux moines, avant de les saluer et de se recommander à Bernard. Acardus conclut en racontant le fort impact des paroles de l'ermite sur lui et ses frères, qui ont compris qu'ils n'étaient rien devant l'impressionnante perfection de Schetzel. Celui-ci, ayant prédit sa propre mort, il est à présent enterré au Luxembourg. |
|
TC0165 | TE018348 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 95, pp. 177-178 | Un autre paysan, qui écoute des voix trompeuses, est convaincu que les abeilles seront plus productives s'il souffle dans sa ruche avec une hostie dans la bouche. Lorsqu'il prend l'hostie et commence à souffler, il la fait accidentellement tomber dans la ruche. Lorsqu'il ne la voit plus, le paysan s'en va. Ce n'est qu'au bout de trois ans, malade et mourant, qu'il se repent de son action et se confesse. A l'ouverture de la ruche, l'hostie se présente, au prêtre et à ceux qui l'accompagnent, intacte comme si elle venait d'y être déposée. |
|
TC0165 | TE018360 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 107, pp. 204-205 | Henri de Murca, abbé de Fontaines, raconte une histoire qui s'est passée à Paris. Un jeune juif, ami d'un clerc, pense à se convertir, mais sa famille s'y oppose et essaye de l'empêcher de voir son ami clerc. Il tombe gravement malade. Regrettant de ne pas avoir été baptisé, il demande à voir son ami au moins une dernière fois, mais sans succès. Une idée lui venant, il demande de l'eau à boire. Une fois l'eau arrivée, il l'utilise pour se baptiser et renoncer à la religion juive ; sa famille réagit en le battant à mort et en le traînant au loin, comme un chien mort. Les chrétiens le considèrent comme un confesseur et un martyr pour le Christ. |
|
TC0165 | TE018374 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 121, pp. 225-227 | Gérard, abbé d'Aulne, raconte à Herbert l'histoire du comte Philippe de Looz, mort quelques années plus tôt. Un jour, deux ans après sa mort, il apparaît à un de ses chevaliers sous l'apparence d'un voyageur. Reconnu par sa voix, Philippe dit qu'il est dans un lieu de souffrance. Il demande au chevalier de dire à sa femme de faire l'aumône, de prier et de construire l'hôpital pour les pauvres qu'il avait prévu de faire au cours de sa vie, mais plus grand et plus beau que ce qui était prévu. Peut-être espère-t-il ainsi obtenir la miséricorde divine. Pour prouver la vérité de la vision, il indique la somme d'argent qu'il avait prévu de dépenser pour dorer l'autel du Saint-Sépulcre, somme dont seule sa femme avait connaissance. Le chevalier parle à la comtesse et le jour prévu, il revient avec l'abbé de Villers et le chapelain. En entendant un bruit terrible, ils font le signe de croix. Philippe apparaît et leur dit de ne pas s'approcher à cause du feu qui le consume. Après avoir chevauché avec eux pendant quelque temps, Philippe, qui chevauchait jusqu'ici en ligne droite sans craindre les obstacles, disparaît soudainement, provoquant l'étonnement et la tristesse des autres. |
|
TC0165 | TE018412 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 160, pp. 285-286 | Au temps Conrad, père d'Henri, un ecclésiastique donne à Henri une paille en argent, une de celles avec lesquelles les enfants s'amusent à jeter de l'eau, en échange de la promesse qu'Henri le ferait évêque, une fois devenu empereur. Une fois devenu adulte, Henri tient sa promesse. Mais il tombe alors gravement malade, demeurant aux portes de la mort pendant trois jours entiers, n'étant sauvé que grâce aux prières des évêques. Encore convalescent, il retire son titre à celui qu'il avait injustement fait évêque et déclare qu'au cours des trois derniers jours, il a été attaqué par des démons jouant avec la paille d'où sortaient des flammes. Il a été sauvé par un jeune homme qui avait éteint le feu avec l'eau qu'il portait dans un calice d'or. Il s'agissait de saint Laurent, dont Henri fait reconstruire le toit de la cathédrale à Mersenburg, et pour laquelle il fait don d'un calice en or. Il vit de grands miracles, comme celui de la biche qui le porte sur son dos à travers une rivière infranchissable et bien d'autres encore. Henri meurt à Spire la dix-huitième année de son règne. |
|
TC0165 | TE018199 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 5, pp. 21-23 | Acardus (plus tard maître des novices alors qu'il est également le maître d'Herbert) fait son noviciat à Clairvaux, sous la direction de saint Bernard. Un jour, le saint le prend à part avec deux autres novices pour les avertir qu'un quatrième novice va s'échapper, emmenant avec lui des biens du monastère. Résistant à la tentation de dormir, Acardus reste seul éveillé et voit deux énormes Éthiopiens qui, après être entrés dans le dortoir, circulent parmi les novices avec un poulet rôti sur la broche. Le seul qui se réveille est le novice mentionné par Bernard, qui va immédiatement chercher des livres à voler. Acardus réveille ses deux frères et ensemble, ils arrêtent le fugitif. Le lendemain, impénitent, il est chassé, et peu après, il devient fou. Au cours de son noviciat, Acardus subit de nombreuses tentations qu'il raconte à ses novices une fois devenu maître. Par exemple, les lumières qui s'allument dans l'église et s'éteignent lorsque le nom de Dieu est prononcé, ou une vision dans laquelle Acardus combat un démon qui lui est apparu vêtu comme un gladiateur, et qu'il vainc en lui brisant la tête. Quand Acardus le prend par les cheveux pour le traîner dehors, divers fragments d'os et de chair restent attachés à sa main, qui continue à exhaler une horrible puanteur pendant toute une année. Herbert décide alors de raconter une histoire qu'Acardus racontait aux novices, faisant d'Acardus lui-même le narrateur de l'extrait. |
|
TC0165 | TE018358 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 105, pp. 193-196 | Sven, évêque de Viborg, et son frère Eskilo, un homme cruel et violent, sont issus d'une famille très noble. Sven, afin de sauver son frère, lui propose de faire un pèlerinage à Jérusalem. Eskilo accepte mais seulement si Sven l'accompagne. Ils partent ensemble et visitent le Saint-Sépulcre et les lieux saints, pour finalement arriver à un monastère près de Jérusalem appelé Pater noster, où se trouve une modeste petite église portant ce nom car, dit-on, le Christ y a enseigné cette prière. Les deux frères sont touchés par cette visite, et Eskilo, inquiet de retomber dans le vice à son retour, prie Dieu de l'appeler à lui immédiatement. Lorsqu'il a fini de prier, il n'a que le temps de communier et de saluer son frère avant de mourir. Sven demande la même grâce au Seigneur et ainsi, le même jour, ils meurent tous les deux et sont enterrés là. La petite église est ensuite reconstruite plus belle et plus grande grâce aux dons faits pour les deux frères. Un oncle d'Eskilo, évêque de Lund, inspiré par eux, abandonne les honneurs et entre à Clairvaux où il vit longtemps dans la pauvreté et l'humilité. |
|
TC0165 | TE018370 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 117, pp. 220-221 | Maurille, abbé de Fécamp puis archevêque de Rouen, meurt après une vie sainte. Mais au bout de deux jours, il revient à la vie pour raconter ce qu'il a vu. Après un voyage en Orient avec les esprits comme guide, il arrive à Jérusalem, où on lui apprend que pour se purger de certains péchés véniels, il doit d'abord voir les démons, par ordre de Dieu. Immédiatement, on lui montre un grand nombre de démons terrifiants qui le font désespérer du salut. Il revient sur terre juste à temps pour avertir ceux qui veillent sur lui. Enterré dans l'église de Sainte-Marie il est divinement élevé à trois pieds au-dessus du sol. |
|
TC0165 | TE018364 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 111, pp. 210-213 | Au temps du du roi Edward le confesseur, il y a à Berkeley une femme qui s'adonne au vice. Elle a un corbeau qu'elle aime beaucoup. Un jour, elle entend la voix de l'oiseau, et l'interprète comme un mauvais présage. À ce moment, un messager entre et lui annonce la mort de son fils et de toute sa famille. Sentant venir sa propre mort, elle fait venir ses deux autres enfants, l'un moine et l'autre nonne, leur demandant d'essayer de sauver au moins son corps, en le gardant, avec certaines procédures, à l'église pendant trois jours. Les deux premières nuits, des démons brisent les chaînes de son tombeau. La troisième nuit, à l'aube, le monastère est ébranlé : un démon brise les portes et ordonne à la femme de quitter son tombeau. Face à sa résistance, il brise les dernières chaînes et la traîne hors de l'église, où un superbe cheval noir l'emmène. On peut l'entendre crier sur quatre miles. Grégoire raconte une histoire similaire d'un homme dans le quatrième livre de ses Dialogues. Un autre exemple est ce que l'on raconte de Charles Martel en France. Célèbre pour sa force et pour avoir arrêté les Sarrasins, après avoir été enterré à Saint-Denis, les démons le traînent hors de la chapelle en guise de punition pour avoir dépouillé tous les monastères afin de payer ses soldats. Son corps n'est jamais retrouvé et le miracle est révélé par l'évêque d'Orléans. |
|
TC0165 | TE018204 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 10, p. 34 | Un moine d'Igny voit deux anges descendre du ciel au cimetière, où ils coupent quatre lys. Le moine demande pourquoi ils font cela, et les anges lui expliquent que les lys leur appartiennent et qu'en temps voulu, ils les prendront tous et les emmèneront au ciel. À ce moment, quatre moines du même monastère meurent, preuve que les lys représentent les moines cisterciens, qui sont tous destinés à aller au ciel. |
|
TC0165 | TE018210 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 16, pp. 42-43 | Un convers de Clairvaux, illettré, commence à parler en latin (alors qu'il est sur son lit de mort), à discuter des Saintes Écritures avec élégance et justesse, à chanter des cantiques d'une extrême douceur, jamais entendus auparavant. | |
TC0165 | TE018205 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 11, pp. 35-39 | Arnulfus de Majorque, originaire de Flandre, riche et membre d'une très grande famille, dépend de saint Bernard ; mais d'un commun accord, ils décident de ne pas rendre publique sa reconversion avant de s'occuper de l'entreprise familiale. Au même moment, une voix divine s'adresse à un fermier, lui disant d'aller avec Arnulfus à Clairvaux pour se convertir. Les deux hommes font le voyage ensemble. À Clairvaux, saint Bernard compare la conversion d'Arnulfus à la résurrection de Lazare et lui impose la récitation de trois "Pater" comme pénitence, lui recommandant de persévérer jusqu'à sa mort. Arnulfus, inquiet que la pénitence soit trop légère pour expier ses péchés, est rassuré par Bernard, qui lui assure qu'elle est suffisante, et qu'à sa mort il sera directement conduit à Dieu. Herbert ne se souvient pas d'avoir jamais vu quelqu'un d'aussi plein de sollicitude et de scrupules dans sa dévotion. Un soir, un moine voit un ange s'approcher d'Arnulfus, qui tente de l'embrasser, mais l'ange lui échappe et disparaît. Arnulfus pendant de nombreuses années, et jusqu'à sa mort, est tourmenté par de graves maladies, qu'il supporte avec une âme sereine. Un jour, de trop grandes douleurs lui font perdre conscience (à tel point qu'on choisit de lui administrer l'extrême onction). Une fois réveillé, il célèbre la vérité de la parole du Christ. On le prend tout d'abord pour un fou, mais il confirme ensuite que dans la vie éternelle, ce qui a été donné sur terre sera rendu au centuple. Tous les spectateurs sont surpris qu'un laïc illettré puisse s'exprimer de cette façon et y voient l'intervention du Saint-Esprit. |
|
TC0165 | TE018365 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 112, pp. 213-215 | À Rome, après un déjeuner copieux, un jeune marié part s'amuser avec des amis. Pour plaisanter, il met la bague au doigt d'une statue, mais à son retour, il trouve le doigt courbé et ne peut pas retirer la bague. Pensant revenir le soir pour la récupérer, il rentre chez lui et se prépare à profiter des joies conjugales, lorsqu'il perçoit une sorte de brouillard entre lui et la mariée, puis une voix lui dit : "Dors avec moi, puisque tu m'as épousée aujourd'hui. Je suis Vénus, tu as mis la bague à mon doigt et je ne te la rendrai pas". Terrifié, le jeune homme ne dort pas de la nuit et ne peut pas coucher avec sa femme dans les jours qui suivent. Un magicien, Palumbo, expert en maléfices, est consulté afin de lui permettre de coucher avec sa femme. Une nuit, le jeune homme assiste à une procession nocturne au terme de laquelle un démon apparaît, auquel il remet une lettre. Le démon s'insurge contre Palumbo et lui tend l'anneau. Le jeune homme peut alors consommer son mariage, tandis que Palumbo comprend d'après les paroles du démon qu'il est proche de la mort. Il meurt en effet peu de temps après, s'étant confessé publiquement devant le pape, avec tous ses membres coupés. |
|
TC0165 | TE018371 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 118, pp. 221-222 | Walker, prieur de Great Malvern, dans le Worcestershire, raconte un événement qui s'est produit à Fulda quinze ans plus tôt. Après une grande mortalité, beaucoup d'aumônes et de prières sont offertes à Fulda, mais au fil du temps, elles ont tendance à diminuer. En particulier, le cellérier les réduit en les ridiculisant. Une nuit, se réveillant pour ses besoins, il voit au chapitre l'abbé et tous ceux qui sont morts cette année-là qui lui font des reproches, le fouettent selon la coutume monastique et lui ordonnent de rembourser ce qu'il a pris, afin de donner un exemple et de corriger ceux qu'il a corrompus. Les récents fléaux et sa mort proche montrent que cette vision était vraie. |
|
TC0165 | TE018359 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 106, pp. 196-204 | Eskilo, à seize ans, est envoyé par ses parents en Saxe pour étudier. Gravement malade, il reçoit l'extrême onction et, à l'agonie, est laissé pour mort. Pris par une vision, il entre dans une maison dans laquelle il est immédiatement enveloppé de flammes et se croit condamné pour l'éternité. C'est alors qu'il voit un passage menant à un palais. Lorsqu'il entre dans le palais, il voit la Vierge Marie sur un trône, qui lui reproche d'avoir osé se présenter devant elle. Trois personnes vénérables prennent sa défense et la Vierge fait semblant d'être en colère contre lui pour ne lui avoir jamais exprimé sa dévotion. Terrifié, Eskilo demande pardon et propose de payer pour sa libération. Lorsque la Vierge lui demande cinq sortes de blé, le jeune homme promet de payer. Il se réveille à la surprise de tous, ne pouvant que remercier Dieu de ne plus être au sein des flammes. Une fois la vision racontée, un homme sage lui dit qu'il sait qu'Eskilo sera un homme important pour l'Église et qu'il devra construire à ses frais cinq monastères d'ordres différents avec au moins douze moines pour chacun. Devenu évêque de Lund, Eskilo fonde d'abord les cinq monastères, puis de nombreux autres, à ses frais et à ceux d'autres fidèles, pour les Cisterciens, les Chartreux et les Prémontrés, non seulement au Danemark mais aussi en Saxe, en Slavonie, en Suède et en Norvège, travaillant en même temps à éradiquer le paganisme et l'hérésie, qu'il abhorre. Un noble de ces terres refuse d'obéir à Eskilo et de se séparer de sa femme, une parente de sang ; excommuniée, la femme est retrouvée morte dans son lit, la gorge tranchée par un démon. Un autre homme riche se marie avec la femme d'un autre chevalier et Eskilo, après de nombreux avertissements non entendus, lui inflige un anathème. Les deux pécheurs sont étouffés dans leur sommeil avec leurs deux enfants. La notoriété de l'événement convainc de nombreux pécheurs de changer de vie. Elie, le dixième évêque de Ribe, au Danemark, trouve l'hostie qu'il a laissée intacte, divisée en cinq parties pour signifier, comme on le comprendra plus tard, les cinq évêques, dont Elie, qui dans le schisme entre Alexandre III et Victor IV prend le parti de ce dernier. Plus tard, Elie, plus intéressé par la richesse que par l'âme de ses fidèles, refuse, sur le point de mourir, de se confesser et de communier. Il est retrouvé mort, étouffé par les démons et jeté sur un phare. Le frère d'Eskilo meurt sans confession et sans lui avoir demandé pardon pour l'avoir offensé à tort. Un jour qu'Eskilo est en train de prier, son frère apparaît devant lui, en silence, avec une attitude pénitente, enveloppé de flammes, à l'exception de son cou, sa tête et le haut de ses épaules. Stupéfait, Eskilo ne parle pas mais, tourmenté par le chagrin de son frère, il demande le lendemain de nombreuses messes et prières pour lui au chapitre. Tout ce qui précède a été dit à Herbert par Eskilo lui-même. |
|
TC0165 | TE018198 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 4, pp. 13-20 | Avant d'entrer à Clairvaux, Guillaume a été un moine bénédictin à Saint-Aubain d'Angers, où il était tenu en grande estime par l'abbé et ses confrères. Avec certains d'entre eux, il a vécu pendant des années presque en ermite, dans une dépendance du monastère. Il mangeait très peu, grâce à l'aide de Dieu, et malgré une tentation forte. Un jour, un frère arrive et lui ordonne de manger de la viande en raison de sa faiblesse physique. Après un premier refus, il cède et mange un peu, pour ensuite le regretter amèrement. C'est alors qu'apparaît un homme vêtu de blanc scintillant, qui se présente comme un pèlerin venu lui rendre visite. Il lui reproche d'avoir cédé à la tentation et lui raconte l'histoire suivante. Une religieuse en Espagne, habituée à ne manger que du pain et de l'eau, cède à la tentation et lui demande de préparer de la viande. Avant de manger, elle prie Dieu de l'empêcher d'en manger si cela peut nuire à son âme. La viande se transforme en trois poussins de corneille, sans plumes. Lorsqu'il est confirmé qu'il n'y avait que trois petits morceaux de viande dans l'assiette, la religieuse jette les corbeaux dans la rivière ; et depuis ce jour ils n'ont pas cessé de flotter. Conforté par la vision, Guillaume accepte la pénitence et demande qui est le pèlerin, qui lui répond qu'il ne peut pas le dire ; il n'a pas besoin de nourriture humaine et sa seule préoccupation est la santé de Guillaume. Il le salue et disparaît sans laisser de trace, démontrant ainsi sa nature angélique, comme Guillaume le raconte à Herbert plus de vingt ans plus tard. En entrant à Clairvaux, attiré par la renommée de Saint Bernard, il a de nombreuses visions, mais n'en raconte que peu, à très peu d'auditeurs. Durant l'une d'elles, lorsqu'il chante les psaumes à prime, il voit saint Malachie, vêtu en évêque, le jour de l'anniversaire de sa mort. Il est accompagné par saint Bernard, également coiffé d'une mître mais ne portant pas la bague épiscopale, qui lui fait un grand honneur et observe avec attention Malachie, les moines de la communauté ainsi que l'autel. La vision s'achève sur la fin du psaume. Dans une autre vision, Guillaume demande à saint Bernard de lui révéler s'il sera sauvé. Bernard lui reproche de faire une trop grande demande, mais lui répond malgré tout, (mais Herbert ignore la réponse). Dans une troisième vision, alors qu'il est malade à l'infirmerie, Guillaume voit entrer un diable habillé en prostituée qui se déplace lascivement entre les lits des moines malades, jusqu'à s'arrêter devant le lit d'un jeune moine. Le diable dit au moine de le suivre et d'amener son compagnon, qui les attendrait dehors, alors il s'en va. Le lendemain, Guillaume raconte sa vision à l'abbé Robert, qui va parler au jeune moine, mais celui ci nie vouloir quitter l'ordre. Cependant après quelques jours, il quitte le monastère avec son compagnon ; au moment où Herbert écrit, il s'est installé dans un autre monastère. Guillaume a beaucoup d'autres visions qu'Herbert ne raconte pas pour ne pas ennuyer ses lecteurs. Il meurt dans la sainteté, comme il a vécu. |
|
TC0165 | TE018367 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 114, pp. 216-217 | Deux femmes, avec deux têtes et quatre bras mais un torse unique et deux jambes, se trouvent à la frontière entre la Bretagne et la Normandie. Elles sont indépendantes d'esprit, mais dirigées par un seul corps. L'une des deux meurt, l'autre survit pendant trois ans, jusqu'à ce que la puanteur et le poids de l'autre prennent le dessus. | |
TC0165 | TE018373 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 120, pp. 223-225 | Pendant deux mois, une tempête ravage le Portugal. Des démons apparaissent : à Porto on en voit un sous la forme d'un énorme cochon volant. Les maisons et les villes sont détruites, les habitants de la région désespèrent et oublient leurs préoccupations ordinaires, se consacrant aux prières et au jeûne. Beaucoup meurent de faim dans la rue, sans sépulture, dévorés par les loups qui s'attaquent ensuite aux vivants, de sorte que peu d'entre eux n'osent aller seuls dans les champs à cause de leur férocité et de leur ruse. |
|
TC0165 | TE018207 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 13, p. 41 | Saint Bernard, comme il l'a fait plusieurs fois, demande à un moine de ne pas mourir avant la célébration de la veillée, pour donner aux frères le temps de se reposer et de pouvoir prier avec plus de dévotion. Le moine accepte, en échange des prières du saint. |
|
TC0165 | TE018212 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 18, pp. 45 | Giosberto, un vieil homme et témoin oculaire, raconte que Gérard (un familier de l'abbaye de Mores), a mortifié son corps en se roulant dans les orties afin de combattre les tentations. C'était aussi un brave homme qui ne voulait absolument pas demeurer en conflit avec ses confrères, à tel point qu'il choisit d'être sincère sur son lit de mort pour être pardonné d'une infraction mineure. Juste avant de mourir, il a vu le Christ et les douze apôtres venir l'accompagner au ciel. |
|
TC0165 | TE018196 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 2, pp. 7-8 | Un sacristain de Clairvaux entend battre la "tabula morientium" et, connaissant l'histoire du moine Reinaldus, il se rend compte qu'il est proche de la mort. Il décède dans les dix jours. Le jour de sa mort, il reste les mains jointes et étendues vers le crucifix pendant trois ou quatre heures, jusqu'à sa mort. | |
TC0165 | TE018394 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 141, pp. 256-258 | Un petit vendeur du village de Lizy-sur-Ourcq, près de Meaux, qu'Herbert aurait préféré ne pas connaître, a toujours le nom du diable à la bouche. Il maudit fréquemment son âne et l'envoie au diable. Un jour, le diable le fait tomber de son âne et l'homme meurt. Quelques jours plus tard, vieux et mince tel qu'il l'était dans sa vie, il apparaît dans la rue et tente d'étouffer Winterus, un forgeron du même village, jeune et fort. Winterus fait le signe de croix, le jette à terre, et le vendeur prend la fuite. Winterus rentre alors chez lui, fou de terreur, ne recouvrant la raison qu'après de nombreuses prières. |
|
TC0165 | TE018343 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 90, pp. 173 | Herbert rapporte une histoire qui s'est produite récemment en Flandre. Un prêtre apporte l'Eucharistie à un homme mourant et pervers. Dès qu'il aperçoit l'hostie, l'homme est frappé comme par la foudre. Jeté en l'air par les diables et hors du lit, il meurt instantanément. L'hostie est déposée sur le lit après être tombée des mains du prêtre qui, terrifié, devient fou et vit comme un animal, nourri par la maison du comte de Flandre. |
|
TC0165 | TE018357 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 104, pp. 192-193 | Dans les environs de la même ville, un autre miracle se produit. Dix ans plus tôt, le roi de Saxe avait assiégé un village païen près de la ville mentionnée ci-dessus, et il y avait eu un grand massacre de chrétiens et de païens. Lorsque les moines arrivent pour prier pour les chrétiens tombés, ils découvrent qu'un trou en forme de croix s'est formé dans tous les crânes des chrétiens, alors que les crânes des païens sont indemnes. Les villageois, qui jusqu'à récemment étaient des adorateurs d'idoles, n'avaient rien remarqué, ne savaient rien ou ne s'intéressaient pas au signe de la croix. | |
TC0165 | TE018222 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 26, pp. 55-56 | Albert, forgeron et moine à Boulancourt, près de Troyes, raconte à Herbert qu'il a vu le moine Simon sortir du chœur et traîner hors de l'église un convers du nom de Christian. Voyant alors que Simon est encore dans le chœur, il se rend compte qu'il a vu un diable. Christian, après s'être enfui avec de nombreux vêtements, revient et obtient le pardon, en disant qu'il n'a pas vu de démon, mais qu'il a seulement succombé à sa propre convoitise. Malgré les promesses, avant la fin de la semaine, il s'échappe à nouveau, mais est frappé par la maladie, revient et, pardonné, meurt le troisième jour après s'être confessé. |
|
TC0165 | TE018418 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 162, pp. 287-288 | D'un homme qui a souvent été enlevé par des démons. Ponce raconte l'histoire d'un paysan de la région de Narbonne qui était tombé amoureux de la femme d'un autre paysan. Un jour, dans la rue, il rencontre un esprit impur sous la forme d'un magicien qui lui dit qu'il peut l'aider, s'il accepte de le servir en tout. Le paysan accepta, accomplit l'adultère, et à partir de ce jour, il fut souvent enlevé par les démons, parfois plusieurs jours de suite. Personne ne savait où il était allé. Un moine du monastère cistercien voisin de Fontfroide l'a approché pour l'aider, l'a emmené à l'église et lui a rendu la raison avant de le laisser sortir. Cependant et après un long moment, l'homme a de nouveau été enlevé et on ne sait plus rien de lui. |
|
TC0165 | TE018342 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 89, pp. 172-173 | Sept ans plus tôt: un prêtre malhonnête et lascif de Balesme-sur-Marne refuse de porter le viatique à une paroissienne de la région, sur le point de mourir. Le prêtre donne l'hostie à un homme, un laïc, prêt à le lui apporter, en lui disant de le faire donner à la femme du prêtre du village où il vit. Pendant le voyage de nuit, l'homme rencontre un diable qui se présente sous la forme d'un cadavre, mais qui est forcé d'avouer qu'il ne peut rien faire contre l'homme protégé par l'hostie qu'il porte. |
|
TC0165 | TE018395 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 142, pp. 258-259 | Rodrick, surnommé Géhenne, est un chevalier pervers, qui meurt tué par des ennemis. N'ayant pas reçu les derniers sacrements et ne s'étant pas confessé, il est enterré au cimetière de Lizy-sur-Ourcq. Quelques jours plus tard, des amis veulent le transporter vers un lieu plus honorable, mais ils ne le trouvent pas, bien que la tombe soit intacte. Ils se disent que les princes des ténèbres l'ont emmené. À partir de ce jour, Rodrick commence à apparaître dans de nombreux endroits et à de nombreuses personnes : par exemple à un certain Drogo, prieur à Nanteuil, et à un soldat qui manque de devenir fou de terreur en le voyant. Après avoir raconté la vision à son seigneur, le soldat meurt sept jours plus tard. Beaucoup d'autres fuient en voyant Rodrick, certains deviennent fous, d'autres sont fouettés. Parfois la vision les fait mourir sur le champ. |
|
TC0165 | TE018197 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 3, pp. 9-13 | Vie d'un moine de Clairvaux, Pierre de Toulouse, qui avant de devenir moine a mené une vie ascétique et résisté aux tentations. Il entre à Clairvaux en ayant entendu parler de saint Bernard. Dans sa jeunesse, il a une vision dans laquelle Dieu l'invite à lutter, afin d'obtenir le salut éternel. Soumis à des tentations continuelles, il se soumet à une pénitence corporelle constante, au point de penser qu'il se fuit lui-même. Il a une première vision d'un diable menaçant habillé en moine, mais aux manches raccourcies jusqu'aux coudes, qui disparaît face à un signe de croix. La seconde vision lui révèle un monstre, mi-lion mi-aigle, qui menace de le dévorer mais disparaît lorsque Pierre prononce le nom de Dieu. Convaincu qu'il doit s'émasculer pour ne pas sombrer dans la luxure, il est sauvé par un ange habillé en médecin qui l'émascule en rêve. Quand il se réveille, il n'a plus de tentations. Parmi ses particularités, on trouve le don des larmes, ainsi que les innombrables visions dans lesquelles Dieu lui révèle des secrets. Herbert en relate un en particulier, très fréquent, raconté par Pierre lui-même (il ne voulait pas qu'il soit révélé avant sa mort) : au moment de l'Eucharistie, Dieu lui apparaît comme un bel enfant, et il continue à le voir même après avoir fermé les yeux devant l'immense splendeur. La vision est si fréquente et le moine si plein de foi que parfois il n'achève pas l'Eucharistie tant qu'il n'est pas béni de la vision. |
|
TC0165 | TE018195 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 1, pp. 3-7 | Un moine du nom de Reinaldus, après avoir passé trente ans de sa vie à lutter contre la luxure, fait preuve de perfection spirituelle pendant vingt ans au monastère de Saint-Amand avant de devenir moine cistercien à Clairvaux. Seulement quarante jours avant sa mort, il accepte de révéler une vision qu'il a eue huit ans plus tôt au moment de la récolte. Un jour, à Clairvaux, en regardant ses frères dans les champs, il voit la Vierge habillée de blanc, accompagnée de sainte Elisabeth et de Marie-Madeleine, descendre la colline pour porter secours aux moines. A partir de ce jour, sa dévotion à Marie devient encore plus profonde qu'avant. Quatorze jours après avoir raconté cette vision, Reinaldus en a une deuxième dans laquelle la Vierge prépare une tunique très blanche pour sa mort. Reinaldus raconte la vision pour consoler Herbert, qui est très malade à l'époque, pensant que la vision le concerne, mais c'est lui-même qui meurt vingt-cinq jours plus tard. Reinaldus a donc eu une vision concernant sa propre mort : dans ses derniers instants, il entend deux coups sur la "tabula morientium", puis il récite l'Ave Maria jusqu'à son dernier souffle. Il est enterré avec un convers qui meurt le même jour. Au moment de leur mort, un saint homme a une vision de la construction de deux temples à Clairvaux : l'un dans l'infirmerie des moines et l'autre dans celle des convers, tous deux splendides, mais le premier plus noble, ce qui indique que la sainteté du moine est plus grande que celle du convers. |
|
TC0165 | TE018383 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 130, pp. 240-241 | Charles, abbé du monastère cistercien de Staffarda, avant de devenir évêque de Turin, raconte à Herbert un miracle qui s'est produit dans la maison de son père. Un homme qui travaille pour le père de l'évêque tombe malade et décède. Dans la nuit, on entend un gémissement ; le père se précipite et trouve le mort ressuscité, se plaignant du prince de Clermont-Ferrand qui, rencontré après sa mort au sein d'une foule de damnés, a mis son armure brûlante sur ses épaules, laissant des traces visibles à son réveil. A partir de ce moment, guéri, l'homme vit une vie meilleure. |
|
TC0165 | TE018208 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 14, pp. 41-42 | Un convers de Clairvaux, mourant, voit des anges s'approcher de son lit et demande qu'on frappe la tablette des mourants (tabula morientium) pour annoncer son départ proche. | |
TC0165 | TE018209 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 15, p. 42 | Un convers de Clairvaux, bouvier, voit dans un rêve le Christ conduisant un troupeau de bétail. Il meurt au bout de sept jours et saint Bernard célèbre sa sainteté. | |
TC0165 | TE018382 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 129, pp. 239-240 | Un convers de Clairvaux, sentant la mort approcher, appelle le confesseur, mais il ne parvient pas à parler à cause d'une douleur à la gorge. Ce n'est que sur son lit de mort qu'il se confesse à l'abbé Henry, lui disant que lorsqu'il était un convers à l'abbaye d'Esrom au Danemark, il avait eu un fils, mort avant lui. Transporté en esprit, il s'était retrouvé dans un lieu de souffrance, où il l'avait rencontré. Son fils l'avait accusé d'être la cause de tous ses maux et avait prophétisé sa damnation. Henry dit au convers de ne jamais perdre foi en la miséricorde divine, lui impose une pénitence et l'absout. Une heure plus tard, le convers le fait appeler à nouveau : transporté une fois de plus en esprit et emmené à nouveau en un lieu de souffrance, on lui dit que grâce à la pénitence il est sauvé de son péché, mais qu'il doit en confesser un autre, celui d'avoir pris la robe d'un moine sans permission. Ayant reçu une nouvelle pénitence, réconforté par les prières de l'abbé, le condamné demeure silencieux et meurt peu après, serein. |
|
TC0165 | TE018392 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 139, pp. 253-255 | Herbert raconte une histoire bien connue dans la région de Langres, où elle s'est produite trois ans plus tôt. Un homme se dispute avec un autre ; il le croit si cupide et est si sûr de sa damnation qu'il promet de donner sa propre âme au diable si ce dernier n'emporte pas celle de l'avare. Celui-ci part alors en pèlerinage à Jérusalem, où il meurt repenti, après s'être confessé : le diable apparaît alors en rêve au premier homme et réclame l'âme qui lui a été promise. Terrifié, l'homme demande un répit de trois jours et le prêtre, à qui il demande de l'aide, lui dit que le seul espoir de salut est d'entrer dans le monastère voisin de Morimond. L'homme accepte, mais n'étant alors plus troublé par d'autres rêves, il reporte son entrée au monastère. Le troisième jour, le diable revient et accorde un nouveau délai d'un jour. Sur la route de Morimond, à une bifurcation, l'homme se sépare un bref instant de l'ami qui l'accompagne et est plus tard retrouvé mort, étouffé par un mauvais esprit. L'ami s'enfuit et raconte à tous ce qui s'est produit. |
|
TC0165 | TE018379 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 126, pp. 235-236 | Dans la Geste de Charlemagne, se trouve le récit d'un miracle qui apporte un terrible exemple. À Bayonne, en Gascogne, au moment où Charlemagne s'apprête à entrer en Espagne, le chevalier Romaric mourant demande à un parent de vendre son cheval pour en faire profiter les pauvres. Le cheval est vendu pour une centaine de sous, mais le parent garde l'argent pour lui-même. Après trente jours, Romaric lui apparaît en rêve pour lui dire qu'il a passé trente jours dans un lieu douloureux à cause de lui. Il est à présent sur le point d'entrer au ciel, tandis que son parent, à cause de son sacrilège, entrera bientôt dans le même lieu de souffrance, mais pour l'éternité. Le lendemain, l'homme entend un bruit terrible et est emporté par les esprits. Il est retrouvé mort seulement quatre jours plus tard, et à quatre jours de marches de l'emplacement où il a disparu. |
|
TC0165 | TE019884 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 156, pp. 279-280 | De la mort de celui qui a fait sortir son neveu du monastère. Près de Liège, un chanoine de la cathédrale Saint-Lambert avait un neveu qu'il gardait dans sa maison pour l'instruire. Un jour, à l'insu de son oncle, le jeune homme entre au monastère de Saint-Jacques-le-Mineur ; lorsque le chanoine l'apprend, il le chasse du monastère. Amené devant l'évêque, le chanoine refuse de s'excuser et insulte l'abbé qui l'appelle à répondre de ses actes après quarante jours, devant le tribunal de Dieu. L'abbé a passé ces jours dans la prière et le jeûne. Appelé par Dieu, il meurt le quarantième jour. Le chanoine, qui se trouvait aux thermes ce jour-là, est horrifié par la nouvelle de la mort de l'abbé et meurt immédiatement, étouffé par un démon. | |
TC0165 | TE018224 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 28, pp. 57-59 | Saint Bernard s'inquiète pour un convers de Clairvaux qui lui semble pécher par présomption en raison de sa confiance absolue face à la mort. Le convers lui explique que sa sérénité repose sur une pratique constante et quotidienne de la vertu d'obéissance. Dans un sermon au chapitre, Bernard, après sa mort, le loue et le présente comme un exemple à imiter. |
|
TC0165 | TE018344 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 91, p. 174 | Un convers cistercien du monastère du Bec-Hellouin, dans le diocèse de Rouen, refuse, sur le point de mourir, de se confesser et de communier. Ses frères, après avoir essayé pendant toute une journée de le convaincre, décident de prier ensemble pour lui. À la fin de la prière, le malade demande que l'hostie lui soit amenée rapidement pour qu'il puisse se défendre contre ses ennemis. Il raconte comment une horde de démons est chassée par l'arrivée d'une armée composée de moines cisterciens et de convers. Après s'être confessé et avoir communié, le convers meurt en paix. |
|
TC0165 | TE018387 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 134, pp. 247-248 | Gérard, un temps abbé de Clairvaux, raconte à Herbert un miracle dont a été témoin le chapelain de l'évêque de Cahors, qui en a ensuite parlé à Gérard. Dans cette région, un homme blasphème après avoir presque tout perdu au jeu de dés. Un autre homme le critique, lui dit qu'il ne peut ni jouer ni blasphémer, et pour le prouver, il commence par blasphémer à propos de toutes les parties du corps du Christ, puis à propos de celles de la Vierge Marie. A ce moment-là, il est immédiatement puni : il ressent une forte douleur, comme s'il était transpercé d'une épée, puis il meurt. On découvre une blessure dans son dos comme si il avait été frappé avec une immense hache qui aurait transpercé son foie et ses poumons. Un de ses amis, ayant entendu parler de l'événement, court le voir. Mais c'est alors que dans la rue, il a la vision du blasphémateur qui lui dit qu'il est déjà mort et que si Dieu peut supporter les insultes contre lui-même, celles contre sa mère seront immédiatement punies. |
|
TC0165 | TE018393 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 140, pp. 255-256 | Le comte Baudouin de Boulogne n'accepte pas la communion pendant vingt ans. Il la refuse même alors qu'il est sur le point de mourir, malgré les encouragements de tous, y compris ceux de son fils. À cette époque et dans cette région, un certain Walter est lui aussi gravement malade. Il dit à son père Bunzard que le comte mourra ce jour-là et que d'innombrables diables se précipiteront pour s'emparer de son âme. Le père refuse d'y croire, mais le fils, pour confirmer ses propos, lui dit qu'un messager du comte va arriver, et que de toute façon le père arrivera trop retard et que Baudouin sera déjà mort. Tout se déroule ainsi, et le père reconnaît la valeur prophétique des paroles de son fils. | |
TC0165 | TE018385 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 132, pp. 243-245 | Arnold, abbé du monastère cistercien de Beaulieu-en-Rouergue, raconte à Herbert un miracle que le prieur du Chalard a vu de ses propres yeux. Une femme de la région de Limoges, mariée, vit religieusement, priant et jeûnant régulièrement. Mais elle ne trouve pas le courage de confesser un grave péché commis dans sa jeunesse, malgré l'insistance de son prêtre et de son prieur. Cependant presque tous les jours, la femme confesse son péché à la Vierge Marie avec pénitence et souffrance. Elle meurt sans confession, son enterrement est retardé jusqu'à l'arrivée de sa fille. C'est alors qu'elle ouvre les yeux comme si elle se réveillait. Interrogée par le prêtre, elle confesse son péché de jeunesse et explique ce qui lui est arrivé. Après sa mort, elle est confiée aux démons afin de recevoir un juste châtiment, mais Marie arrive et réprimande les démons pour avoir osé attaquer sa servante avant le jugement divin. Devant Dieu, Marie demande que la femme soit pardonnée, mais comme il n'est pas possible d'être sauvé sans confession, Dieu renvoie l'âme de la femme dans son corps. Une fois confessée, elle meurt une seconde fois. |
|
TC0165 | TE018391 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 138, pp. 252-253 | A la même époque, un homme part en pèlerinage avec sa femme et sa fille, âgée de quinze ans, belle et vierge. Ils passent par Châtellerault, près de Poitiers, où Hildevin, fils du seigneur du château local, tombe amoureux de la jeune fille et décide de la poursuivre. Le lendemain, en quittant la ville, la jeune fille sent que quelque chose de grave est sur le point d'arriver et convainc ses parents de trouver refuge dans un moulin inhabité près de la rivière. Hildevin arrive, jure devant le père qu'il ne fera de mal à personne, puis agresse la jeune fille. Les gémissements de la jeune fille et de ses parents atteignent saint Jacques. L'agresseur devient fou et meurt après trois jours de souffrance, prouvant de manière efficace qu'il ne faut pas nuire aux pèlerins de Saint-Jacques. Herbert a recueilli l'histoire auprès de deux frères de ce village, dont l'un était présent lors de ces événements et l'autre, un ermite des environs, avait appris l'épisode du père du défunt. |
|
TC0165 | TE018408 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 155, pp. 277-279 | Pierre, archevêque de Tarentaise, raconte l'histoire vraie d'un sage stupide qu'il connaît bien : il est stupide parce qu'il n'a aucun sens pratique, sage parce qu'il craint Dieu et a une prédilection particulière pour saint Nicolas. Il a aussi cinq sous qu'il veut donner aux clercs et aux prêtres pour ses funérailles et, comme un idiot, il le leur dit. Un jour, un clerc rusé décide de voler son argent et, se faisant passer pour saint Nicolas, parle à l'idiot qui prie ; il prophétise sa mort pour dans sept jours et lui dit que pour assurer le salut éternel, il devra laisser l'argent sur l'autel. L'idiot laisse l'argent, raconte à tout le monde ce qui s'est passé et, malgré les moqueries de ceux qui comprennent qu'il a été volé, continue à croire au miracle. Après sept jours, comme l'a prédit le voleur (prophète involontaire), il meurt après s'être confessé. |
|
TC0165 | TE018434 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : CPS-H 2, pp. 303-304 | Un moine abandonne Clairvaux et saint Bernard puis sombre dans la luxure. Il vit avec une concubine de laquelle il a des enfants. Un jour, après de nombreuses années, il accueille comme un père saint Bernard (de passage dans sa ville) qui ne le reconnaît pas. Le lendemain, Bernard se prépare à partir et donne un message au fils du prêtre : l'enfant, muet de naissance, recouvre brusquement le sens de la parole. Il parle alors à son père qui pleure devant un tel miracle et confesse à Bernard qu'il a été un de ses moines et qu'il veut retourner à Clairvaux avec lui. L'homme a peur de mourir bientôt, mais Bernard lui dit qu'il l'emmènera avec lui quand il reviendra de son voyage et pas avant. Cependant lorsque Bernard revient, l'homme est déjà mort. Mais lorsqu'on le déterre, on le retrouve habillé en moine et pourvu de la tonsure. |
|
TC0165 | TE018421 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 165, pp. 290-297 | Un moine de Clairvaux, qui fut en partie témoin oculaire des faits, raconte que dans une ville proche de Cologne, une femme a été tourmentée pendant neuf ans par des démons. Un soir, la femme et son mari entendent une voix qui leur ordonne de fermer les yeux pour ne pas voir les jeux des démons. Ils obéissent terrifiés et entendent les sons d'une foule de démons jouant et criant alors qu'ils sortent de la cave voisine pour entrer chez eux. Une fois, en rentrant chez eux, les démons trouvent un histrion avec sa femme, que les mauvais esprits ont forcé à sauter et à danser, battant et insultant la femme à cause de ses vêtements indécents. Des démons sous forme de femmes lui apparaissent souvent, essayant de la persuader d'aller les voir pendant deux ou trois ans, et la battant lorsqu'elle refuse. A noter en particulier un de ces démons qui vient souvent, avec une voix féminine, dire aux époux que si jamais la femme accepte d'aller avec ces femmes-démons, elle serait liée à eux pour toujours. Ce démon a également prédit l'arrivée des autres démons et a dit que pour cela il serait sévèrement puni. Elle a également appelé la femme "sœur" et l'homme "frère" et a prétendu être la sœur de son mari, née des mêmes parents. Un jour, alors qu'elle était enfant et lui un peu plus âgé, à cause d'un incendie, elle est sortie de la maison de son père et laissée devant une autre pendant que ses parents s'occupaient du feu. Le feu était une illusion et disparut dès que les démons enlevèrent la petite fille qu'ils remplacèrent par un démon. Ce dernier, malade, ne mangeait que la tête des animaux et lorsqu'il mourut, il fut enterré comme s'il était la fille. Bien que la femme-démon jura au nom du Christ, de Marie et de tous les saints, Herbert ne sait pas si c'était pour une tromperie ou sincère. Herbert, ne pouvant raconter toutes les tortures endurées par la femme et son mari, en choisit quelques-unes. Un jour, des paysans passant devant la maison du couple entendent des voix de démons ; l'un d'eux, mû par l'imprudence plutôt que par la foi, prend une pierre et tente de frapper la source invisible de la voix ; il est frappé en retour par le démon et est blessé. Invitée à un mariage, une femme trouve chez elle des vêtements précieux, mais comme ils ne sont pas à elle, elle les met dans un coffre et part avec ses propres vêtements. Lors du banquet de mariage, elle est attaquée par un démon qui lui jette du fumier sur le visage et les vêtements, l'obligeant à rentrer chez elle où les précieux vêtements ont entre-temps disparu. Une autre fois, dans la cave, elle trouve une grosse somme d'argent ; avec son mari, ils décident de ne prendre qu'une seule pièce pour la donner en offrande ; quand la femme revient, il ne reste que l'argent pour le donner en offrande ; quand l'homme arrive, même cet argent a disparu. En sortant de la cave, ils trouvent un démon sous la forme d'une jeune et belle fille, qui lui ordonne de la suivre pour aller voir sa maîtresse. La femme retourne à la maison et sort avec son mari avec une faux et une hache, car la fille, transformée en une horrible vieille femme, commence à la battre. La femme se défend avec l'aide de son mari et alors que la vieille femme s'échappe, ils lui jettent la hache qui ouvre alors les pustules infectées de son dos. Après quelques jours, la démone revient, en pleurs et vêtue d'une robe sombre, pour reprocher à la femme d'avoir cassé trois côtes de sa maîtresse alors qu'elle s'était défendue quelques jours auparavant. Un 29 juin, jour de la fête des saints Pierre et Paul, les démons entrent dans la maison et battent la femme jusqu'à presque la tuer. Ils lui donnent jusqu'au 15 août, fête de l'Assomption de Marie, pour se plier à leur volonté. Si elle n'obéit pas, ils reviendront n'importe quand pour la tuer, ainsi que son mari et son fils. Terrifié, le couple se rend à Cologne avec leur prêtre pour parler à l'archevêque, qui, cependant, se trouve à ce moment-là en Italie avec l'empereur. Après avoir raconté leur histoire au doyen de la cathédrale, une prière publique est décidée et le couple rentre chez lui accompagné de deux saints hommes : le curé Eberard et un moine de Clairvaux. À leur arrivée, ils tentent de purifier la maison, mais les démons parviennent à éteindre la bougie (bénite le 2 février en la fête de la Purification de la Vierge) apportée par Eberard et le moine. Le démon, qui a appelé la femme "sœur", s'approche d'elle et lui annonce que cette nuit-là, les autres démons, furieux de son voyage à Cologne, viendront pour la punir. La femme demande donc au prêtre et au moine de rester; accompagnés de six autres paroissiens, ils passent la nuit dans la maison. Lorsque la lumière s'éteint, ils entendent tous la voix du démon qui s'adresse à son mari, l'appelant frère et annonçant l'arrivée des autres démons. Terrifiés, ils pensent tous à s'enfuir, mais le prêtre demande à l'esprit de leur dire s'il sera blessé ou non. Le démon répond que le mal ne sera fait qu'à ceux qui veulent défendre sa sœur, et que les démons qui arrivent sont des anges déchus et des âmes damnées de meurtriers, de parjures, d'adultères et de toutes sortes de méchants, y compris un grand hérétique qui vient de mourir. A l'arrivée des démons, le démon se détourne, car il est détesté d'eux pour avoir parlé à la femme. Une foule de démons arrive pour battre la femme, ignorant son mari qui tente de la protéger en s'interposant. Ils la battent jusqu'au lendemain matin et alors le couple quitte la maison pour en rejoindre une autre. Mais les anges de Satan suivent les âmes (car ils ne sont pas liés à des lieux) et ne cessent de les persécuter. Jusqu'ici, c'est le récit du moine de Clairvaux, qui a vu et entendu en partie l'histoire racontée, mais qui ne sait pas comment elle s'est déroulée. Herbert, quant à lui, a récemment appris que, sept ans après ces événements, la femme a surmonté cette persécution grâce à la miséricorde de Dieu et vit désormais en paix à Cologne. |
|
TC0165 | TE018409 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 157, pp. 280-282 | Dans les Gesta Anglorum, il est fait mention d'un évêque de sainte vie au corps déformé. Un jour, l'empereur de ces terres part chasser et s'arrête, le dimanche de la Quinquagésime, dans une petite église de campagne où se trouve un prêtre au visage déformé. L'empereur se demande comment il est possible que Dieu, de qui vient tout ce qui est beau, permette à un homme aussi laid de célébrer la messe. Mais en écoutant le prêtre dire "Il nous a créés, et non pas nous-mêmes", il sent l'esprit prophétique en lui et le fait archevêque, malgré ses réticences. Un jour, un homme de Cologne, puissant et lascif, fait sortir d'un monastère (de son plein gré) une très belle mais perverse moniale, choisissant d'en faire sa concubine. L'archevêque les réprimande d'abord, puis leur inflige un anathème, mais ils font comme si rien ne s'était passé. Lorsque l'archevêque tombe malade, il dit aux personnes présentes que si les deux ne se repentent pas, ils mourront exactement un an après sa propre mort. C'est ainsi que cela se passe : un an après la mort de l'archevêque, l'homme et la femme meurent en même temps, frappés par la foudre. |
|
TC0165 | TE018390 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 137, pp. 250-251 | À l'époque du pape Alexandre III, sous le règne de Louis VII, un chevalier nommé Matthieu de Neufchâtel part pour Saint-Jacques de Compostelle avec un compagnon. Il lui confie un sac de quarante sous, mais le traître prétend plus tard ne jamais l'avoir reçu. De retour du pèlerinage, l'homme continue de nier avoir reçu cet argent. Matthieu l'emmène alors devant l'évêque de Soissons, mais se voyant en difficulté, le parjure demande à aller voir le pape. Pour résoudre le problème Matthieu lui dit de jurer à l'église devant Dieu et saint Jacques qu'il n'a jamais volé l'argent ; l'autre accepte, mais meurt sur le seuil de l'église, révélant ainsi sa culpabilité. |
|
TC0165 | TE018384 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 131, pp. 241-243 | Éverard des Barres, maître des Templiers depuis 1148, quitte la vie séculière pour devenir moine à Clairvaux, où il vit pendant vingt-huit ans. Inquiet de ses erreurs passées, il a un jour une vision du Christ annonçant que ses péchés lui sont pardonnés. Il raconte à Herbert un événement mémorable en Allemagne, dont il a entendu parler à son tour par des compagnons fiables. Un noble chevalier meurt, et après un certain temps, rouvre les yeux. Tous lui demandent avec étonnement ce qui s'est passé. Il répond à sa femme et à son frère présents qu'après sa mort, il a été conduit devant un tribunal. Le verdict tombé, il comprend qu'il est condamné - mais grâce à l'intercession de quelques saints, il a la possibilité de revenir à la vie pour compenser deux péchés : des dettes et un mariage illicite. S'adressant à sa femme, il lui dit que puisqu'ils étaient parents de sang, ils n'auraient pas dû se marier ; il lui demande d'entrer au monastère et de prier pour eux deux. Elle accepte volontiers, et le chevalier appelle ses débiteurs, demandant à son frère de leur rembourser ce qu'il leur doit. Un juif arrive et réclame une dette de 300 sous. Éverard lui dit qu'il n'a aucun droit au ciel ou sur terre, mais ne voulant pas le juger avant sa mort, il le paie malgré tout. Après une longue discussion, il meurt. |
|
TC0165 | TE018320 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 68, p. 144 | Deux jeunes sœurs sont emmenées par leurs parents au monastère de Fontaines-Les-Nonnes, où elles meurent très vite. La première à mourir apparaît à sa sœur, quelques jours après son décès, pour lui annoncer qu'elle ne peut être amenée devant Dieu avant qu'elles ne soient toutes les deux réunies dans l'au-delà, et lui dit de se préparer car elle aussi va bientôt mourir. Elle lui demande également de prier pour l'âme de Guiard, un maçon dévot à la Vierge qui est mort pendant la construction de l'église, afin que son âme puisse être transférée au lieu du répit. La jeune fille encore vivante annonce donc la prophétie à tous, et meurt au jour annoncé. |
|
TC0165 | TE018308 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 56, pp. 127-128 | Ce même moine de Clairvaux, celui qui a longtemps vécu au Danemark, raconte à Herbert ce qu'un autre moine, également issu de Saxe, a vu juste avant sa mort. Alors qu'il a déjà perdu sa voix, il voit un diable sous l'apparence d'un singe, qui lèche et tâte son scapulaire à l'endroit où il a cousu, sans autorisation, un morceau de tissu. Désespéré, il tente de montrer le diable aux moines qui l'entourent par des gestes et des demis-mots, jusqu'à ce que Dieu lui rende la parole. Les moines ne voient pas le diable, mais emportent le scapulaire. Après s'être confessé et avoir à nouveau perdu la parole, le moine peut mourir en paix. | |
TC0165 | TE018297 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 45, pp. 102-105 | Étienne Harding, en tant qu'abbé, accueille d'abord Bernard à Cîteaux et le fait ensuite abbé de Clairvaux. Novice, Bernard avait l'habitude de réciter les sept psaumes de la pénitence pour l'âme de sa mère. Un jour, par négligence ou par oubli, il ne les termine pas. Étienne, informé par le Saint-Esprit, lui demande le lendemain pourquoi il ne les a pas tous récités. Bernard demande immédiatement pardon pour sa négligence. Cet incident le rend encore plus attentif à respecter ses intentions, aussi bien en public qu'en privé. Un jour, au cours d'une épidémie de peste et par grand froid, Étienne dit à l'un des moines de Cîteaux de se rendre à la foire de Vézelay pour acheter des chariots et des animaux de trait, pour les remplir de vêtements, de nourriture et de tout ce qui est nécessaire au monastère. Lorsqu'on lui demande de l'argent, Étienne ne peut donner que trois deniers. Pour le reste, il compte sur la miséricorde de Dieu. Une fois parti, le moine est recueilli par un homme qui, conscient de sa pauvreté, se rend chez un voisin riche et mourant qui accepte de fournir au moine tout ce que l'abbé lui a demandé. Au moment de repartir, il envoie un messager pour annoncer son retour ; Étienne rend grâce à Dieu et organise une procession de moines pour accompagner l'arrivée des chariots. A partir de ce jour, le monastère n'est plus jamais en pénurie de biens séculiers et conserve toujours une abondance de biens spirituels. Herbert ajoute ici l'épisode de la conversion d'Étienne, tel que raconté par Guillaume de Malmesbury dans sa Gesta Regum Anglorum. Il se rend à Rome avec un compagnon, chante le psautier quotidiennement et dans son intégralité. Après son entrée au monastère de Molesme, il travaille à la fondation de l'ordre cistercien, puis il devient l'abbé (de Cîteaux). Il choisit de démissionner en fin de vie. Il est remplacé par Guido, un homme de belle apparence, mais corrompu de l'intérieur. Étienne s'en aperçoit au cours d'une vision où il voit Guido avec un esprit impur dans la bouche. Au bout d'un mois seulement, Dieu révèle l'indignité de Guido qui est évincé. |
|
TC0165 | TE018282 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 42, pp. 81-85 | Un adolescent allemand de 14 ans s'arrête à Clairvaux, sur la route de Paris. Son professeur, dès qu'il voit le lieu et les moines, décide d'entrer dans l'ordre cistercien et l'invite à faire de même. Mais le jeune homme, hostile aux Cisterciens (et qui prie même Dieu de ne jamais lui donner envie d'entrer dans cet ordre), s'obstine à refuser. Cette nuit-là, il fait un rêve dans lequel on lui dit qu'il mourra s'il va à Paris ; le lendemain, il fait un autre rêve dans lequel il se trouve plongé dans laboue d'un puits, avec saint Jean et un autre saint qui lui apparaît sous la forme de saint Bernard et de Gérard, le portier du monastère. Le jeune homme leur promet de devenir moine. Il est libéré du puits et le lendemain il est accueilli par Saint Bernard dans l'ordre, où il reste, malgré le fait que son maître (ayant changé d'avis) tente de l'en détourner. Un confrère voit le Christ descendre de la croix pour embrasser l'adolescent, et raconte sa vision à Herbert. Une autre fois, le jeune garçon rêve qu'il entre dans une pièce où se trouve le Christ crucifié avec sa mère et saint Jean sur le côté. L'odeur de cette pièce l'accompagne pendant trois jours. Un jour, il entend l'harmonie des voix angéliques, ce qui le comble de bonheur pendant longtemps, même après que le son ait disparu de ses oreilles. Un jour de Pâques, alors que la résurrection est célébrée dans le chœur, il a une vision du Christ lui montrant ses mains percées de clous, sur lesquelles il pleure de joie, ne sachant pas que la vision lui est réservée. Dans sa vision la plus importante, un jour de Pentecôte, il voit la Trinité, mais il ne peut l'expliquer avec des mots. Après 26 ans à Clairvaux, le moine décède. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'Herbert peut divulguer les visions que le moine lui a racontées. |
|
TC0165 | TE018309 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 57, pp. 128-129 | Jourdain de Fossanova raconte à Herbert l'histoire d'un moine cistercien en Italie qui, à cause de la chaleur due à la fièvre, retire son habit et meurt uniquement vêtu de son scapulaire. L'âme arrive au ciel mais le portier lui refuse l'entrée, lui rappelant qu'un moine sans son habit monastique ne peut pas entrer au Paradis. Un compagnon garantit alors la sainteté du moine, à qui on offre la possibilité de retourner dans son corps, de raconter la vision, de demander pardon et d'enfiler à nouveau son habit monastique avant de mourir en paix. Comme on le lit dans les "Vitae Patrum", l'habit monastique possède sa propre puissance, héritée du Saint-Esprit. |
|
TC0165 | TE018447 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : CPS-H 9, pp. 312-313 | Walter, un noble chevalier du diocèse de Cologne, gît seul et malade, lorsqu'il voit apparaître au pied de son lit un diable en forme de singe à cornes. Passée la première frayeur, il en profite pour lui parler. Le diable le tente, mais Walter se fie au Christ et lui demande plutôt de lui parler de Guillaume, comte de Jülich, et d'Henry, comte de Sayn. Le diable répond de manière sarcastique à propos du premier, en disant que les châteaux de Wolkenburg et de Trachenvels se liquéfieraient en un clin d'œil si Guillaume s'en approchait. Au sujet du second, il dit qu'après vingt-et-un ans, il a été sauvé grâce aux prières de sa femme Monocula (elle a tellement pleuré qu'elle en a perdu un œil), et de Calvo, son fils et moine cistercien. Le diable ajoute que la femme était bonne et sainte, mais que Lambert, le frère de Walter, était à leurs ordres. Avant d'apparaître à Walter, le diable était aux funérailles d'une abbesse bénédictine, avec de nombreux autres diables. Ils ont reçu des coups de la part de l'archange Gabriel, mais uniquement parce qu'elle était une sainte femme. Avant cela, il était avec les autres diables aux funérailles de Gérard, un moine cistercien récemment décédé qui était lui aussi un saint homme. D'autre part, le diable a même osé assister à la mort du fils de Dieu, s'asseyant sur les bras de la croix. |
|
TC0165 | TE018321 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 69, pp. 144-146 | A l'âge de neuf ans, Marie entre au prieuré de Charme-aux-Nonnains, de l'ordre de Fontevrault, près de Soissons, et y meurt dix ans plus tard après avoir vécu une vie très sainte remplie de souffrances. Sur la fin, elle ne pouvait bouger aucun muscle ni mâcher, et devait être nourrie uniquement avec des liquides. Douée du don de vision prophétique, elle annonce la mort de sa mère à une infirmière. Une autre fois, elle reçoit la visite de deux moniales récemment décédées qui lui font connaître le ciel. Le jour de sa mort, une des sœurs voit la Vierge accompagnée des deux religieuses décédées qui descendent pour emporter Marie. |
|
TC0165 | TE018323 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 71, p. 148 | Le moine Humbert, originaire de Poitiers et moine à Grandselve, raconte qu'un laïc très religieux, gravement malade, se rend au monastère pour y mourir. Lorsqu'il revient à la vie peu après, il raconte les nombreuses choses qu'il a vues, dont la plus importante est que la mère de Dieu visite le monastère trois fois par jour : pour les vigiles, la messe et complies. |
|
TC0165 | TE018445 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : CPS-H 8, pp. 310-312 | Un convers de Clairvaux est sur le point d'entrer au monastère au service du comte de Grandpré. Lors d'un voyage nocturne, il trouve deux démons qui combattent au même endroit où des chevaliers avaient organisé un tournoi la veille. Voyant que ce sont des démons, il fait le signe de la croix et s'enfuit. Ils le poursuivent et le rattrapent, il se jette à terre vers l'est avec son épée qui a la forme d'une croix. Grâce à ses prières, la foule des démons disparaît. Il saute sur son cheval et s'enfuit. Dès qu'il arrive à destination, le cheval meurt et l'homme tombe malade, affligé d'une fièvre qui dure plus de deux mois. Une autre fois, il veut enterrer secrètement le corps d'un de ses amis, qui avait été attrapé et pendu avec d'autres complices, après avoir commis un vol. Après avoir mis le cadavre sur le dos du cheval, il est saisi de terreur et après l'avoir jeté, il devient fou. Le cheval le ramène chez lui, où il tombe sur la tête et reste inconscient pendant cinq jours. Devenu convers à Clairvaux, il convainc son jeune frère de devenir moine. Incapable de supporter les tentations de la chair, le jeune frère veut quitter le monastère et tente de convaincre le convers, mais celui-ci reste ferme et tente de le dissuader. Le moine finit par mourir et, après avoir promis à son frère, lui apparaît en vision, montrant une souffrance immense et trop difficile à raconter. Quelques jours plus tard, alors que le convers se trouve à l'extérieur du monastère, il voit deux énormes esprits maléfiques, habillés en moines. Ils jettent à terre le moine décédé, qui ne parle pas, mais laisse tomber des gouttes de sueur sur le visage et les mains de son frère - celui ci en portera les cicatrices. Les démons reprennent l'âme du mort, et le convers raconte plus tard au narrateur que son frère, avec lui-même comme complice, avait commis un grave péché qu'il n'avait jamais confessé. |
|
TC0165 | TE018242 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 35, pp. 74-75 | Novice à Clairvaux, Anfulso a une vision du Christ sur la croix. Dans ses prières, le Christ le bénit, ainsi qu'un autre novice, mais il refuse d'en bénir un troisième. Celui-ci, nommé Malgerus, quitte le monastère trois jours plus tard. Herbert recueillit l'histoire auprès d'Anfulso lui-même, peu avant son décès, tandis que le second novice vit toujours de façon pieuse et juste. |
|
TC0165 | TE018295 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 44n, pp. 97-100. | Un prêtre vit à quatre jours de marche de Clairvaux, où il veut se rendre pour devenir moine. Le jour de la mort de saint Bernard, il rêve d'un cortège funèbre. Cinq jours plus tard, apprenant la date du décès de saint Bernard, il comprend que le rêve le concernait. Ce soir-là, il a la vision d'une étoile entrant dans le ciel, et quelques jours plus tard, en extase, il voit saint Bernard suivre le même chemin que l'étoile. Il a une autre vision de Bernard en tant qu'agriculteur travaillant dans un immense champ, dont les cultures représentent les nombreux individus qui sont devenus ou deviendront des moines grâce à son exemple. Suite à cette vision, il entre à Clairvaux, où, en tant que novice, il a d'autres visions de Bernard qui l'encourage à persévérer, aussi bien éveillé que dans son sommeil, en prenant l'apparence d'un autre moine. Le lendemain, lors des vigiles, il ressent la présence de la grâce divine comme jamais auparavant, ce qui le conduit à pleurer pieusement, jour et nuit pendant plusieurs jours. |
|
TC0165 | TE018322 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 70, pp. 146-147 | Ponce, abbé de Grandselve et de Clairvaux, devenu évêque de Clermont en Auvergne, raconte à Herbert diverses histoires sur le monastère de Grandselve. La première concerne un moine anonyme, maître des novices, qui le soir du Jeudi Saint, pendant l'Eucharistie, ressent une telle exultation qu'il souhaite mourir. Il demande au Christ, en se touchant la gorge avec un doigt, que plus jamais de nourriture ne passe. Après la prière, il perd immédiatement ses forces et meurt le jour de Pâques. Avant sa mort, Ponce (alors simple moine de Grandselve) demande au moine anonyme s'il ressent une quelconque douleur. Il demande également si, avec l'accord de Dieu, le moine consent à lui rendre visite après sa mort afin de lui décrire son état. Le moine répond immédiatement que la seule douleur qu'il ressent est située à l'endroit où il s'est touché la gorge avec le doigt. Quelques jours après sa mort, il réapparaît, brillant comme un cristal transparent. Il affirme ressentir un sentiment de béatitude, et que la seule tache que l'on voit sur un de ses pieds est due à une négligence commise au cours de sa vie. |
|
TC0165 | TE018444 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : CPS-H 7, pp. 308-309 | En Italie, il existe un double monastère à Camalia, dont la partie supérieure est dédiée aux plus fervents, l'inférieure aux moins dévots. Un homme, qui menait une existence pervertie avant d'entrer au monastère, devient moine dans le monastère supérieur. Tourmenté et tenté par les démons, le prieur lui confie d'abord un compagnon qui reste dans sa cellule, puis l'envoie au monastère inférieur. Ici aussi les tentations continuent. Les tentatives de corruption finissent par venir à bout de sa résolution. Le moine quitte le monastère puis est ensuite retrouvé pendu. |
|
TC0165 | TE018326 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 74, p. 150 | Une grande mortalité frappe le monastère de Grandselve : en deux mois seulement, quarante-cinq moines meurent, acceptant la mort avec une grande piété, presque comme s'ils pressentaient la grâce qui les attendait. | |
TC0165 | TE018285 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 44b, pp. 88-89 | Simon, abbé du monastère bénédictin de Chézy, aime Saint Bernard et souhaite entrer à Clairvaux. Bernard, qui sait que la présence de Simon est nécessaire à Chézy, lui demande d'attendre, lui assurant qu'il mourra à Clairvaux. Simon accepte et y entre, très âgé, après la mort de Bernard. Par la grâce de Dieu, il vit encore sept ans, donnant à tous un admirable exemple de ferveur et de dévouement. |
|
TC0165 | TE018284 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 44a, pp. 87-88 | Guido, cellérier à Clairvaux et frère de Saint-Bernard, s'oppose pour des raisons économiques au retour d'un frère au monastère (qui est sur le point de mourir en Normandie). Bernard lui reproche de s'inquiéter plus de l'argent et des animaux que de son frère, et prédit un malheur : comme il ne veut pas que les moines de Clairvaux meurent dans leur monastère, il mourra lui-même loin de Clairvaux. Sa prédiction s'avère juste, car Guido meurt à Pontigny. |
|
TC0165 | TE018441 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : CPS-H 4, pp. 305-307 | Saint Bernard prêche la croisade sur le sol allemand. Un jour, il quitte Fribourg et est rejoint par Henry, un jeune noble qui l'invite dans l'une de ses maisons. Henry, ayant décidé de devenir croisé, avance à pied, mais Bernard insiste pour qu'il l'accompagne à cheval. Le serviteur d'Henry, homme démoniaque, ne croit pas Bernard et insulte son seigneur, en lui disant qu'il suit un diable et que le diable l'aura. A ce moment, trois femmes arrivent, dont l'une paralytique, qu'Henry a mis en selle pour l'emmener voir le saint. Son serviteur l'insulte à nouveau, mais Henry lui promet que si la femme n'est pas guérie, il donnera le cheval au serviteur. Bernard bénit la paralytique et la guérit. Le serviteur, faisant de mauvais projets, tente de devancer l'arrivée du saint et d'Henry, mais il est saisi par le châtiment divin et meurt. Henry est affligé et demande l'aide de Bernard, qui le ramène d'abord à la vie, puis lui donne de la force avec sa salive. L'homme, revenu à la vie, dit que dans la mort il avait déjà été condamné et que sans saint Bernard il aurait fini en enfer. Il promet de vivre selon la volonté de Bernard. Il devient croisé et se rend à Jérusalem avec Henry, puis devient moine à Clairvaux. Le narrateur, pensant qu'un tel miracle serait sûrement traité par les écrivains de la vie de Bernard, a d'abord pensé ne pas le raconter, mais il a ensuite changé d'avis en voyant qu'il avait été omis. Il a donc décidé de le raconter, en tant que témoin oculaire. |
|
TC0165 | TE018327 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 75, pp. 150-151 | Un moine de Grandselve, d'une grande observance, est proche de la mort à cause d'une épidémie. Il bat la tablette des mourants, la communauté se réunit pour chanter les psaumes, et lui-même rejoint le chœur avec une telle énergie que l'abbé Ponce lui ordonne de se retirer. Pour ne pas rompre le silence, le moine fait un geste pour faire comprendre qu'il est en fait sur le point de mourir, et Ponce, frappé par sa foi et sa discipline, rompt le silence, lui demandant de parler de l'espoir en la vie future. Le moine répond qu'il a vu des choses dont il ne peut pas parler ; même s'il avait les mérites de tous les hommes, il ne serait pas digne de la gloire qu'il recevra. Ayant dit ces mots, il meurt. |
|
TC0165 | TE018333 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 81, pp. 163 | Un diacre, non loin de l'abbaye cistercienne de Louth Park dans le Lincolnshire, quitte les ordres et abandonne la tonsure. Peu après, alors qu'il est sur le point de mourir, il se repent et demande à retrouver sa tonsure, mais il est incapable de la reproduire correctement. Il meurt donc sans porter le signe clérical, devenant lui-même un exemple pour les prêtres apostats. L'histoire se déroule deux ans avant qu'Herbert ne l'écrive. | |
TC0165 | TE018286 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 44c, pp. 89-90 | Le juge Gonario de Lacon, au retour de son pèlerinage à Saint-Martin de Tours, s'arrête à Clairvaux, où Saint-Bernard tente en vain de le persuader de rester, rendant même la vue à un aveugle. Gonario part, mais Bernard prophétise qu'il reviendra à Clairvaux. Peu après la mort du saint, encore dans la quarantaine et au sommet de sa vigueur, Gonario laisse, en échange du royaume céleste, son pouvoir et ses possessions terrestres à ses fils pour entrer humblement à Clairvaux. Gonario est toujours en vie vingt-cinq ans plus tard, quand Herbert raconte son histoire. |
|
TC0165 | TE018279 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 39, p. 78-79 | Un moine de Clairvaux, très malade, est en extase pendant la moitié d'une nuit ; il voit et entend beaucoup de choses qu'Herbert ne prend pas le temps de noter. Cette même nuit, un jeune moine décède, ayant souffert d'une longue et douloureuse maladie. Le premier moine pense que ses lamentations vont rapidement se transformer en un chant. Il sent alors une odeur très douce, accompagnée d'un sentiment agréable. Il voit ensuite le Christ descendre pour bénir le monastère. Lorsque la vision s'achève, le jeune frère meurt, réconforté par tous les moines; et lorsqu'un troisième moine est enterré, comme il le dit à Herbert, il voit un cercueil porté du tombeau au ciel. Le premier moine guérit, mais il continue à ressentir régulièrement cette douceur dans la prière, le chant ou d'autres activités. |
|
TC0165 | TE018330 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 78, pp. 154-159 | Herbert raconte une série d'histoires à propos de Geoffroy de Melun, d'abord moine de Clairvaux puis évêque de Sorrès en Sardaigne, qu'il lui a racontées en privé. Un jour, alors qu'il se trouve dans le chœur de Clairvaux, il voit une procession de saints, accompagnés par des acolytes, des diacres, des sous-diacres et des prêtres. La procession, conduite par la Vierge accompagnée des apôtres Pierre et Jean part du nord de l'église, comme si elle venait du cimetière, et se dirige vers l'infirmerie, où elle disparaît. Tescelin, un homme âgé et vénérable, se trouve là. Geoffroy pense que la vision indique son salut. Un autre jour, alors qu'il chante avec les autres, il voit un démon sous la forme d'un singe qui traverse le chœur, s'arrête devant lui, lui rit au visage en dilatant les narines, puis disparaît pour ne plus jamais réapparaître. Malade, il perd la force de chanter dans le chœur, et supplie Bernard de l'aider. Bernard lui apparaît en rêve, fait le signe de la croix et le touche là où il a ressenti une douleur, et lorsqu'il se réveille, Geoffroy est complètement guéri. Une autre fois, un moine qui fait partie de ses proches tombe malade. Alors qu'il prie pour sa santé, Geoffroy a une vision dans laquelle on lui dit qu'un des moines guérira, mais pas celui auquel il est le plus attaché, qui mourra. La vision se concrétise, et Reinald de Cluny décède. Priant avec beaucoup de larmes pour sa mère, il souhaite savoir où elle se trouve dans l'au-delà. Une voix divine lui reproche de demander ce qu'il n'est pas autorisé à savoir. Après une vision dans laquelle un homme vénérable lui met une bague au doigt, il devient évêque de Sorrès pour une durée de sept ans et est pour les autres un exemple de sainteté. Alors que la mort approche, bien qu'il l'ignore, il se rend à Clairvaux et prie Dieu de lui permettre d'y mourir. Malade, après quelques jours de souffrance, il reçoit l'extrême-onction et meurt le jour de la consécration de l'église de Clairvaux. Il est enterré à côté de Geoffroy de La Roche-Vanneau. Avant la mort de Geoffroy, un des moines de Clairvaux a la vision d'un lit élégant en cours de préparation, et le jour de sa mort, il voit une lumière très intense autour de son corps, déjà apporté à l'église. Il comprend que Geoffroy est avec Dieu. Deux mois plus tard, le même moine a une vision dans laquelle Geoffroy est habillé en prêtre, comme s'il se préparait à célébrer la messe. Il y aurait d'autres histoires à raconter, mais Herbert n'en choisit qu'une : Geoffroy décide de restaurer une vieille église en ruines et, pendant les travaux, un vieux coffre contenant des reliques de saints et une hostie parfaitement conservée est retrouvé, pour la plus grande joie des personnes présentes. |
|
TC0165 | TE018318 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 66, pp. 140-142 | La veille de sa mort, le roi Guillaume a une vision dans laquelle il saigne d'une blessure. Un moine du continent raconte à Robert, fils d'Aimon, un rêve dans lequel le roi est écrasé par le crucifix. Guillaume oblige le moine à lui donner cent sous, en se moquant de lui et en disant que le rêve lui est venu du désir de gagner de l'argent. Malgré les avertissements de ses amis, le roi, après un repas copieux, part à la chasse avec Walter Tyrel de Flandre. Avisant un cerf, Walter bande son arc. Mais le soleil l'aveugle, et c'est Guillaume qu'il atteint avec sa flèche. Il meurt sur le coup. Voyant le roi mort, Walter prend la fuite sans être poursuivi. Le corps de Guillaume est enterré à Winchester, sous la tour de la cathédrale, dont l'effondrement quelques années plus tard est attribué à ses péchés. Ces évènements se produisent en 1100, la treizième année de son règne, et c'est au cours de ces années que naît l'ordre cistercien. |
|
This work directed by J. Berlioz, M. A. Polo de Beaulieu, and Pascal Collomb is licenced for use under ETALAB Open License 2.0
Ce travail réalisé sous la direction de J. Berlioz, M. A. Polo de Beaulieu et Pascal Collomb est mis à disposition sous licence ETALAB Licence Ouverte 2.0
This work directed by J. Berlioz, M. A. Polo de Beaulieu, and Pascal Collomb is licenced for use under ETALAB Open License 2.0
This work directed by J. Berlioz, M. A. Polo de Beaulieu, and Pascal Collomb is licenced for use under ETALAB Open License 2.0
This work directed by J. Berlioz, M. A. Polo de Beaulieu, and Pascal Collomb is licenced for use under ETALAB Open License 2.0