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KeywordMot-cléStichwörtParola chiavePalabra clave: Humilité | Humility | Demut | Humildad | Umiltà
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ID (coll.)ID (rec.)ID (Samml.)ID (racc.)ID (col.) | ID (ex.)ID (ex.)ID (Ex.)ID (ex.)ID (ex.) | AuthorAuteurVerfasserAutoreAutor | TitleTitreTitelTitoloTitulo | ExemplaExemplaExemplaExemplaExempla | KeywordsMots-clésStichwörterParole chiavePalabras claves |
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TC0001 | TE001549 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 57, 64 | Un maître en théologie critique l’humilité et la dévotion de saint Louis et l’influence des frères précheurs sur le roi. |
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TC0001 | TE001490 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 50, 8 | Une jeune et belle femme noble qui méprisait le monde et ne montrait jamais de signe de joie, rit alors qu’elle est rend l’âme. | |
TC0001 | TE001356 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 28, 6 | Achaz, bien qu’étant enfant, semble être déjà un adulte pour son humilité, son éloquence et ses moeurs. | |
TC0001 | TE001376 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 29, 17-18 | Des frères, à tour de rôle, doivent dire une sentence sur Marie. L’un d’eux déclare que Marie est la plus stupide des créatures. | |
TC0001 | TE001363 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 28, 13 | Le fils du comte de Falkenberg, frère Albert, pieux dominicain, refusa l’épiscopat que lui proposa le pape. | |
TC0001 | TE001277 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 2, 4 | A Walcheren, la prière d’un homme ne peut empêcher l’armée orgueilleuse des Flamands d’être battue par le comte Florent et les Zélandais. | |
TC0001 | TE001265 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 1, 13 | Servais le prédicateur dominicain meurt paisiblement. | |
TC0003 | TE001554 | Dominico Cavalca | Esempi [Varanini, Baldassari, 1993] : 1 | On se moque d’un saint homme pour son aspect misérable, qui selon lui est un bienfait de Dieu. | |
TC0003 | TE001671 | Dominico Cavalca | Esempi [Varanini, Baldassari, 1993] : 65 | Un ange vient en aide à un ermite pour lui expliquer les Ecritures Saintes qu’il ne parvenait pas à comprendre malgré ses jeûnes répétés. | |
TC0003 | TE001706 | Dominico Cavalca | Esempi [Varanini, Baldassari, 1993] : 85 (2) | Saint Ammon invite un disciple à s’éloigner pendant qu’il se déshabille pour traverser une rivière; pendant ce temps-là, un ange le transporte. Le disciple constate ensuite que saint Ammon a les pieds secs. | |
TC0003 | TE001673 | Dominico Cavalca | Esempi [Varanini, Baldassari, 1993] : 67 (1) | Un ermite tresse des paniers qu’il brûle à la fin de l’année. | |
TC0003 | TE001674 | Dominico Cavalca | Esempi [Varanini, Baldassari, 1993] : 67 (2) | Un moine se moque du travail manuel de ses frères; au moment du repas, l’abbé ne lui donne rien puisqu’il ne se consacre qu’à des choses spirituelles. Il fait preuve par la suite d’une grande humilité. | |
TC0003 | TE001675 | Dominico Cavalca | Esempi [Varanini, Baldassari, 1993] : 67 (3). | L’abbé Jean voudrait devenir un ange pour ne pas travailler ni manger. Abandonnant le monastère, il est sur le point de mourir de faim. Un moine le rencontrant, feint de ne pas le reconnaître en disant que le véritable abbé Jean est un ange dans le ciel. Ce dernier fait preuve d’une grande humilité par la suite. | |
TC0004 | TE002701 | Jordanus de Pisis | Esempi : 73 | Le saint père et la vertu de l’humilité. Un saint père répond que la voie du ciel est faite d’humilité. | |
TC0004 | TE002853 | Jordanus de Pisis | Esempi : 201 | Luxe de la mode des femmes florentines. Les femmes de Florence coiffent leurs cheveux de manière luxueuse, signe néfaste d’une grande vanité dans la société. Madeleine a fait de ce symbole de vanité, une marque d’humilité. | |
TC0004 | TE002722 | Jordanus de Pisis | Esempi : 91 | Vision de saint Macaire. Saint Macaire a la vision d’un monde plein de pièges. Désespéré, il demande à Dieu qui pourra leur échapper; il lui est répondu : l’humilité. | |
TC0004 | TE002720 | Jordanus de Pisis | Esempi : 90 (1) | Les pièges du pouvoir et du plaisir. Le cardinal d’Ostie, sur le point de mourir, regrette de ne pas avoir vécu avec humilité au milieu de ses confrères. | |
TC0004 | TE002828 | Jordanus de Pisis | Esempi : 183 | L’université de Paris. Les maîtres de l’université de Paris écoutent les conseils des étudiants. | |
TC0008 | TE002599 | Galandus Regniacensis | Parabolaire [Frielander et al., 1992] : Parabole 35 | L’auteur, arrivant au marché, vit une foule de commerçants qui étalaient aux yeux du public des marchandises nombreuses et variées. Les uns proposaient des habits de qualité supérieure, d’autres des hardes bon marché. Et il constata que les effets bon marché ou d’un prix moyen trouvaient plus d’acheteurs que les vêtements coûteux et excellents. | |
TC0008 | TE002567 | Galandus Regniacensis | Parabolaire [Frielander et al., 1992] : Parabole 11D | Suite de la parabole 11. Un quatrième homme vient voir la matrone : il acquiert de grandes richesses par ses travaux et ceux de ses serviteurs mais il n'a pas de cellérier pour conserver cet avoir. La matrone lui répond qu’il a parmi ses serviteurs un bavard qui proclame partout que son maître est riche et heureux, provoquant les voisins à lui nuire. Elle peut lui donner une servante, à condition qu’il chasse le mauvais serviteur. Ce qu’il fit, à son plus grand profit. |
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TC0008 | TE002581 | Galandus Regniacensis | Parabolaire [Frielander et al., 1992] : Parabole 18 | Les vertus se réunissent pour choisir une reine. L’on dispute autour de l’humilité, de la virginité, de l’abstinence; parlent la prudence, la discrétion; celle-ci prouve que l’amour de Dieu doit assurer le magistère sur toutes les autres. Et comme amour est du masculin et que les autres vertus sont du féminin, elles décident d’appeler l’amour de Dieu charité. La charité organise les vertus sur le modèle des agents de la cité (la dilection est la prévôte, prudence et discrétion sont conseillères, sollicitude et attention portières, sagesse et méditation réfectorières; prédication appelle au repas, instruction cuit les aliments, mémoire garde les trésors, discipline et componction punissent les coupables, chasteté, abstinence et obéissance travaillent au-dehors, etc.). |
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TC0008 | TE002568 | Galandus Regniacensis | Parabolaire [Frielander et al., 1992] : Parabole 11E | Suite de la parabole 11. Un cinquième homme vient chez la matrone : il est poursuivi par un ennemi sanguinaire et elle doit lui prêter ses serviteurs pour le tuer. Elle refuse. Il revient de nouveau, mais elle refuse encore. La troisième fois, car elle a vu qu’il s’est enfin humilié, elle lui donne un domestique qui le protégera. |
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TC0008 | TE002597 | Galandus Regniacensis | Parabolaire [Frielander et al., 1992] : Parabole 33 | Un paysan pauvre n'avait pratiquement rien, à part le hoyau dont il remuait la terre. Voyant des commerçants et des bourgeois, il décida de s’enrichir. Il apprit l’art du commerce auprès d’un colporteur, et finit par devenir riche. Mais il s’affligeait des dommages presque quotidiens infligés à ses biens. Il était de plus pressuré à l’excès par ses seigneurs, les juges, les préposés aux impôts. Il se mit à songer à sa paisible vie antérieure. Différents messagers arrivèrent, annonçant que ses biens avaient subi de graves dommages. Comme saisi de démence, il sortit de la ville, regagna son ancienne demeure à la campagne. Il changea son manteau contre un hoyau, pour embrasser son humble vie d’autrefois. | |
TC0008 | TE002585 | Galandus Regniacensis | Parabolaire [Frielander et al., 1992] : Parabole 22 | Les vertus, inquiètes des assauts que leur font subir les vices, décident de faire garder particulièrement deux issues, celles de la subordination et celle du supériorat (praelatio). La discrétion propose que la patience et l’espérance protègent ceux qui s’avancent par le chemin de la subordination; quant à ceux qui suivent la voie du supériorat, l’humilité et elle-même serons avec eux dans les dangers. Cette proposition est adoptée; mais l’on décrète aussi que très peu de gens entreraient par le sentier du supériorat, qui est le chemin le plus dangereux. | |
TC0010 | TE000942 | Raoul de Châteauroux | Recueil de reportations de 300 sermons d'auteurs divers : Paris, BnF lat. 16482, Sermo D198, 2 | La chasteté personnelle ne doit pas induire à mépriser les autres. Une nonne déclare qu’elle ne veut pas être là où se trouve la Madeleine s’il lui faut pour cela perdre sa virginité. La nuit même, elle part avec un ribaud vagabonder de par le monde. | |
TC0010 | TE000933 | Raoul de Châteauroux | Recueil de reportations de 300 sermons d'auteurs divers : Paris, BnF lat. 16482, Sermo D134 | La science sans l’humilité enfle. Mais ceux qui ne prêtent attention qu’aux apparences trompeuses sont comme Renart. Un jour où il était tenaillé par la faim, une autruche corpulente le tenta, mais il n'y trouva que les plumes et les os. Quand Ysengrin lui demanda d’où il venait, il lui répondit : " De rien. Je n'ai trouvé que 'plumes et paroles’ ". | |
TC0010 | TE000902 | Raoul de Châteauroux | Recueil de reportations de 300 sermons d'auteurs divers : Paris, BnF lat. 16481, Sermo 152, 2 | Il faut être humble et ne pas mépriser les autres, qui peuvent être des pécheurs. Une nonne déclara qu’elle ne voulait pas être là où était la Madeleine au paradis, en ayant péché autant qu’elle avec son corps. La nuit même, elle fut si tentée qu’elle sortit du monastère et partit avec un ribaud. | |
TC0011 | TE002979 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 68b (6) | Un saint voyant la terre couverte des filets du diable demande qui pourra y échapper. Une voix du ciel répond : " seule l’humilité ". | |
TC0011 | TE002978 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 68b (5) | Le diable dit à saint Antoine : " Si tu jeûnes, moi aussi; si tu veilles, moi aussi; seule ton humilité me vainc. " | |
TC0011 | TE002940 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 50b (4) | Pour construire une tour jusqu’au ciel, il faut qu’elle soit fondée sur l’humilité. | |
TC0011 | TE002941 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 50b (5) | L’arbre plonge sa racine dans le sol et tend ses rameaux vers le ciel. Celui qui plonge dans le sol de l’humilité, donne les fruits de la société divine. | |
TC0011 | TE002969 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 65b (1) | Le nard est une petite herbe odoriférante qui signifie l’humilité de la Vierge. C'est cette odeur qui a attiré le Christ dans le ventre de la Vierge Marie. De la même manière,la licorne est attirée par une jeune fille. | |
TC0011 | TE002942 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 50b (6) | Si tu veux être grand, commence par être petit : de même Jésus a décidé d’être d’abord un petit enfant. | |
TC0011 | TE003033 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 92b-93a | Les prélats doivent être supérieurs à leurs sujets pour les corriger, d’autres fois inférieurs par humilité et d’autres fois égaux dans les relations fraternelles. | |
TC0011 | TE002857 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 3a (2) | L’homme qui se glorifie de ses vertus comme le paon se se glorifie de ses plumes, doit prendre en considération ses pieds, c'est-à-dire sa fin, et déposer son orgueil. | |
TC0011 | TE002937 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 50b (1) | De même que la cendre conserve le feu, l’humilité conserve la grâce. | |
TC0011 | TE002936 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 50a-b | Plus l’eau descend, plus elle monte ( sic !). De même, pour monter vers Dieu par la grâce, l’homme doit descendre dans l’humilité. | |
TC0011 | TE002935 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 50a (2) | Plus on incline une chandelle, plus elle flambe : de même plus l’homme s’incline dans l’humilité, plus il est enflammé par la charité divine. | |
TC0011 | TE002939 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 50b (3) | Les vertus sans l’humilité sont comme de la poussière, alors que les vertus accompagnées d’humilité sont comme la terre ferme et solide. | |
TC0011 | TE003161 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 187b | Alors que les hommes sont caractérisés par l’oubli, la hiérarchie et le manque de compassion, Dieu fait preuve d’amour maternel, d’une mémoire perpétuelle, d’une sollicitude assidue (avec l’aide des anges) et d’humilité envers les hommes. | |
TC0011 | TE003070 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 119a | Le miroir divin est fait de verre et de plomb : symboles de la virginité et de l’humilité de Marie. Ce miroir permet au pécheurs de contempler leurs fautes. | |
TC0011 | TE002977 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 68b (4) | Le nard est une herbe humble et odoriférante qui signifie l’humilité de la Vierge. Son odeur montée au ciel a attiré le Christ sur la terre. | |
TC0012 | TE002676 | Jacobus Passavanti | Specchio di vera penitenza : 40 | Saint Macaire et le diable. L’humilité est plus forte que les jeûnes pour résister aux tentations. | |
TC0012 | TE002675 | Jacobus Passavanti | Specchio di vera penitenza : 39 | Saint Antoine voit, en priant, les obstacles mis par le diable sur la Terre. Une voix lui dit qu’on peut se sauver grâce à l’humilité. | |
TC0012 | TE002680 | Jacobus Passavanti | Specchio di vera penitenza : 44 | Un saint père garde les porcs pour atteindre la perfection dans l’humilité. | |
TC0012 | TE002681 | Jacobus Passavanti | Specchio di vera penitenza : 45 | Saint Constant est raillé par un paysan à cause de son aspect misérable et pauvre. | |
TC0020 | TE003644 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 119 | Saladin ordonne qu’après sa mort on fasse promener dans tout le royaume un morceau de son linceul, et qu’un héraut proclame qu’il n’a rien emmené d’autre avec lui. | |
TC0020 | TE003630 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 105 | Un ermite malade soignait les malades qui venaient à lui, mais ne priait jamais pour sa propre guérison. | |
TC0020 | TE003619 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 94 | Prenant la place et sous les traits d’un lépreux mort depuis quelques temps, le Christ reçoit la visite du comte Thibaut de Champagne. Il disparaît miraculeusement, laissant derrière lui un parfum suave, signe du miracle. | |
TC0020 | TE003603 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 78 | Un roi accompagné d’un de ses officiers aperçoit un pauvre en haillons, sa femme chantant, dansant et louant son époux. L’officier explique la scène par une allégorie de la vie terrestre et de la vie céleste : ceux qui aiment cette dernière, méprisent la première. | |
TC0020 | TE003602 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 77 | Deux hommes mendient. L’un d’eux, humble, quête avec une petite bourse qui se remplit de céréales; tandis que l’autre, vaniteux, quête avec un sac et ne reçoit rien. | |
TC0020 | TE003821 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 296 | Un homme ayant perdu tous ses biens aux dés blasphème Dieu en invoquant le diable. Requérant l’aide d’un riche Juif, celui-ci lui dit que s’il désire s’enrichir, il lui faut renier le Christ, la Vierge, les saints. L’homme, refusant de renier la Vierge, préfère rester pauvre. Un jour qu’il passait dans une église devant une statue de la Vierge, celle-ci se penche vers lui. Voyant ce miracle, un homme riche lui demande s’il a déjà rendu service à la Vierge. L’ancien joueur lui raconte son refus de la renier; l’homme riche le récompense en lui donnant en mariage sa fille richement dotée. |
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TC0020 | TE003713 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 188 | Des hommes se pressant vers Paris cassent la roue de leur chariot et ne parviennent pas à leur destination, tandis que saint Martin, sur un âne, atteint la ville avant la nuit, commé prévu. |
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TC0021 | TE004089 | anon. | Liber exemplorum ad usum praedicantium [Little, 1908] : 158 | Saint Antoine voyant la terre couverte des filets du diable demande qui pourra y échapper. Une voix du ciel répond « seule l’humilité ». | |
TC0021 | TE004014 | anon. | Liber exemplorum ad usum praedicantium [Little, 1908] : 86,2 | Lanfranc, devenu simple moine en Normandie, feint l’ignorance. | |
TC0021 | TE004090 | anon. | Liber exemplorum ad usum praedicantium [Little, 1908] : 159 | Un ermite tend l’autre joue à une possédée : le diable s’enfuit. | |
TC0021 | TE004091 | anon. | Liber exemplorum ad usum praedicantium [Little, 1908] : 160 | Le diable armé d’une faux menace saint Macaire : « Tu jeûnes, moi aussi; tu veilles, moi aussi; seule ton humilité me vainc. » | |
TC0021 | TE004093 | anon. | Liber exemplorum ad usum praedicantium [Little, 1908] : 162 | Le diable qui renversait la chandelle est vaincu par la patience de l’ermite. | |
TC0021 | TE004092 | anon. | Liber exemplorum ad usum praedicantium [Little, 1908] : 161 | Nistéron, un ermite, dit que n'étant qu’un âne il doit obéir. | |
TC0021 | TE004096 | anon. | Liber exemplorum ad usum praedicantium [Little, 1908] : 165 | Un philosophe répond ce qu’a été, qu’est, que sera l’homme : « une vile semence, un sac d’excréments, la nourriture des vers. » | |
TC0021 | TE004095 | anon. | Liber exemplorum ad usum praedicantium [Little, 1908] : 164 | Un abbé énumère pour un novice les marques de la vraie humilité. | |
TC0021 | TE004094 | anon. | Liber exemplorum ad usum praedicantium [Little, 1908] : 163 | Quand on dit avec humilité « pardonnez-moi », on fait fuir les diables. | |
TC0034 | TE006328 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 115 | Quintus Fabius qui vient de vaincre un roi refuse de laisser s’agenouiller devant lui car il y a peu d’honneur à humilier son ennemi. | |
TC0034 | TE006288 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : 1, p. 88 | Le diable couronné, vêtu d’une pourpre, apparaît à saint Martin et prétend être Jésus-Christ. Inspiré par le Saint Esprit, le saint lui dit que le Christ ne serait pas venu dans une telle tenue. | |
TC0034 | TE006463 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 223 | Le pharisien remercie Dieu de ne pas être un voleur et de ne pas s’adonner à la luxure en disant qu’il jeûne, paie la dîme et ne ressemble pas au publicain. Ce dernier n'ose pas lever les yeux vers Dieu à cause de ses nombreux péchés, il est absous tandis que le pharisien va en enfer. |
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TC0034 | TE006375 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 143 | Au faîte de sa gloire, le roi Richard fait mettre sa chaise au bord de la mer à marée montante et lui ordonne en vain de ne pas progresser. Il s’aperçoit que la gloire d’un roi est peu de chose en comparaison de celle de Dieu. Il ne remet plus sa couronne qu’il va déposer sur l’image du Christ. | |
TC0034 | TE006354 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 127 | David, une cithare à la main, danse comme un troubadour autour de l’arche. Sa femme Mikal le méprise car il le fait devant des serviteurs. Il répond qu’il n'a pas honte car il est troubadour de Dieu et s’humilie devant son Créateur. | |
TC0034 | TE006391 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 148 | Philippe de Macédoine demande aux légats d’Athènes ce qu’il peut faire pour leur être agréable. Démétrios, un membre du légat, répond : "qu’on te pende". Philippe ne leur fait rien et dit "Ceux qui prononcent de telles paroles sont plus hautains que ceux qui les écoutent sans se venger". | |
TC0034 | TE006353 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 127 | Saint Louis s’agenouille dans la boue au passage de l’eucharistie que l’on va administrer à un homme. | |
TC0035 | TE006506 | anon. | British Library, Add. 27909B (fol. 4-11) : fol. 6, n° 24 | Un chevalier, après avoir demandé à un saint homme de le guérir par ses prières, prie pour que sa maladie continue, parce qu’elle le maintient dans l’humilité. | |
TC0036 | TE006666 | Petrus Venerabilis | De miraculis libri duo [Torrell, Bouthillier, 1992] : II, 28 | Un jeune convers chartreux, remarquable dans sa piété, son humilité et sa dévotion envers Dieu et la Vierge Marie, est le témoin d’une horrible apparition démoniaque. Une nuit, tandis qu’il médite, le convers voit soudain une foule de démons sous l’apparence de porcs monstrueux envahir sa cellule et le menacer. Le chartreux est terrifié et n’a déjà plus grand espoir de survie quand un homme imposant, sans doute le prince des démons, entre dans la pièce. Il s’insurge contre les porcs qui n’ont pas encore mis en pièce le saint homme. Ceux-ci rétorquent qu’ils n’ont rien pu lui faire. Le diable s’apprête lui-même à l’attraper avec un long crochet de fer, quand la Vierge Marie apparaît avec une baguette à la main. Aussitôt les démons terrifiés disparaissent. La Vierge rassure le frère terrorisé et l’encourage dans sa dévotion et sa piété. |
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TC0036 | TE006616 | Petrus Venerabilis | De miraculis libri duo [Torrell, Bouthillier, 1992] : I, 8, 1 | Gérard est un homme vertueux à la vie exemplaire. Élevé tout jeune à Cluny , il fait preuve de chasteté, patience, sincérité, dévotion dans la récitation des offices liturgiques. Il remplit plusieurs fois la charge de prieur dans divers monastères. Lors d’un voyage à en Italie avec Pierre le Vénérable, Gérard est fait prisonnier par le duc Conrad (Conrad III de Hohenstaufen). Après une captivité difficile il est libéré. ~ Rempli de dévotion et de piété, il célèbre la messe chaque jour et communie en pleurant. Il a des visions du Christ durant ses prédications, sa Passion et sa résurrection. ~ Ce saint moine manifeste sans cesse son obéissance à la règle, mais également son humilité, puisqu’il ne souhaite pas que les visions dont il a été le témoin soient révélées. |
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TC0036 | TE006653 | Petrus Venerabilis | De miraculis libri duo [Torrell, Bouthillier, 1992] : II, 14 | Après le procès de Pons de Melgueil, Matthieu fut consacré évêque d’Albano par le pape. ~ Malgré cette lourde charge, l’ancien prieur ne se détourna pas de ses pratiques monastiques (psalmodie clunisienne, messe quotidienne), au point d’irriter le pape car il arrive en retard à la curie. Mais le souverain pontife lui accordait sa confiance et lui confiait des missions dans toute la chrétienté. |
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TC0106 | TE015913 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 174 | UNE CONVERSATION FUTILE. Des frères discutaient de choses futiles, quand l’un d’eux, nommé Coprès, se leva et, en se frappant la poitrine, se reprocha d’oublier patience et humilité pour ce genre d’occupation. | |
TC0123 | TE006961 | anon. | Collectaneum exemplorum et visionum Clarevallense [Legendre, 2005] : 28 | Le diable, sous la forme d’un ours et d’un lion, menaça un moine. La Vierge mit les bêtes en fuite et prescrivit au moine, pour s’en protéger, de se vêtir pauvrement, de manger des restes et d’exécuter d’humbles travaux. | |
TC0123 | TE007039 | anon. | Collectaneum exemplorum et visionum Clarevallense [Legendre, 2005] : 131 | Un cistercien nommé Girard, abbé en Italie, fut contraint lors d’un chapitre général à Cîteaux d’abandonner sa charge. Indigné, il se retira à Cluny, où sa réputation d’homme de lettres lui valut un bon accueil. Au bout de quelque temps, Dieu eut pitié de lui et lui révéla qu’il ne pouvait faire son salut à Cluny. Girard retourna humblement dans l’ordre cistercien et finit sa vie à Clairvaux sous l’abbatiat de saint Bernard. |
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TC0124 | TE015235 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : [LXXXI], 40 [863b] | Devenu abbé de Cîteaux, la bonté et la frugalité de Fastrède n’eurent d’égale que sa modestie et sa chasteté. | |
TC0124 | TE015234 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : [LXXXI], 39 [863a] | Fastrède était abbé de Cambron quand il fut élu abbé de Clairvaux. Il n’était pas venu à l’élection et tenta de se soustraire à sa nouvelle charge en se cachant dans la chartreuse du Val-Saint-Pierre. Une apparition de la Vierge vainquit sa résistance. | |
TC0124 | TE014466 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : VIII, 11 [118] | Saint Augustin évitait les cités qui pouvaient le garder comme évêque, s’estimant indigne d’accepter le gouvernement d’une église, lui qui n’était même pas digne d’y être un simple rameur. | |
TC0124 | TE014470 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : VIII, 15 [122] | Ammonius se coupa l’oreille gauche pour devenir inapte à l’épiscopat. Comme son évêque voulait néanmoins l’y forcer, il menaça de se couper la langue. | |
TC0124 | TE015236 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : [LXXXI], 41 [863c] | Un jour que le moine chargé du vestiaire avait voulu améliorer le vêtement de Fastrède, ce dernier le lui reprocha, voulant être traité comme un simple moine et pas comme un abbé. | |
TC0124 | TE015223 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : [LXXXI], 28 [852] | Au temps de son noviciat, un frère de Clairvaux vit en esprit apparaître Marie-Madeleine. Comme il souhaitait voir la Vierge, une voix l’avertit qu’il ne méritait pas encore une telle vision. | |
TC0124 | TE014471 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : VIII, 16 [123] | Saint Anselme, archevêque de Cantorbéry, disait souvent qu’il eût préféré le sort d’un enfant sous la férule d’un maître dans un monastère que présider une assemblée comme primat d’Angleterre. | |
TC0124 | TE014465 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : VIII, 10 [117] | Pour éviter un honneur, maître Anselme dit qu’il était fils d’un diacre, marié avant son diaconat. | |
TC0124 | TE014674 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XXIII, 1 [325] | Le dîner de saint Martin chez l’empereur Maxime fut préparé et servi par l’impératrice elle-même. | |
TC0124 | TE014846 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XLIV, 8 [490] | Testament de saint Antoine: « Que l’on rende à Athanase le vieux manteau qu’il m’avait jadis donné neuf, que l’on donne à l’évêque Séraphon l’autre manteau, vous, gardez le cilice comme vêtement. » | |
TC0124 | TE014488 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : IX, 16 [140] | Devant l’abba Moïse qui lui demandait conseil, l’abba Zacharie piétina son capuchon pour signifier que l’on ne pouvait être un vrai moine sans être piétiné. | |
TC0124 | TE014389 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 41 [51] | A un frère qui lui demandait comment il pourrait se juger inférieur à l’auteur d’un homicide, l’abba Poemen répondit que la seule justice consistait à se blâmer soi-même. | |
TC0124 | TE014376 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 28 [38] | On disait de l’ermite Arsène que personne n’avait porté de vêtements plus somptueux au palais, ni de plus vils depuis sa conversion. | |
TC0124 | TE014362 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 14 [24] | Les évêques se sachant prêtres et non seigneurs, honorent les clercs comme des clercs afin d’être reconnus par eux en tant qu’évêques. Interrogé à ce sujet, l’orateur Domitius déclare : « Pourquoi te considérais-je comme un prince alors que tu ne me considères pas comme un sénateur ? » | |
TC0124 | TE014363 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 15 [25] | Saint Augustin jugeait qu’étant enfant, il avait commis un délit majeur en volant des fruits sans autre mobile que le goût du méfait. | |
TC0124 | TE014377 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 29 [39] | Comme l’on s’étonnait que l’abba Arsène se soucie des pensées d’un vieil « Égyptien », il répondit que s’il connaissait le latin et le grec, il ignorait encore les rudiments de la langue de cet homme simple. | |
TC0124 | TE014388 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 40 [50] | Paroles de l’abba Moïse : « Si l’homme ne se reconnaît pas pécheur, Dieu ne l’entend pas. » « Si la prière n’accompagne pas le travail, l’homme peine en vain. » | |
TC0124 | TE014956 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : LV, 17 [600] | Le comte Thibaut donna souvent aux pauvres des souliers cirés de sa propre main. | |
TC0124 | TE014349 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 2 [12] | Godefroy, roi de Jérusalem, ne consentit jamais à porter la couronne dans la ville où le Seigneur avait été couronné d’épines. | |
TC0124 | TE014361 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 13 [23] | Grégoire fut le premier pape à s’intituler dans ses lettres « serviteur des serviteurs ». | |
TC0124 | TE014374 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 26 [36] | L’abba Pastor a dit que les moines n’avaient pas appris à fermer leur porte de bois, mais qu’ils souhaitaient tenir close celle de la langue. | |
TC0124 | TE014360 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : 2, 12 [22] | L’évêque Pierre d’Alexandrie refusa toujours de s’asseoir sur le siège épiscopal, lui préférant un simple escabeau. | |
TC0124 | TE014348 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 1 [11] | Rapportant la sainte Croix à Jérusalem, Héraclius dut s’abaisser et se déchausser afin que s’ouvrit la porte par laquelle Jésus avait quitté la ville pour aller vers sa croix. | |
TC0124 | TE014364 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 16 [26] | Constance, homme de Dieu dont la réputation de sainteté attirait les foules, remercia avec effusion un paysan qui, ayant cherché à le rencontrer, exprima sa déception et son dédain en le voyant. | |
TC0124 | TE014370 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 22 [32] | Annoncer à un moine la mort de son père constitue un blasphème, car le Père est immortel. | |
TC0124 | TE014358 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 10 [20] | L’empereur Théodose refusa de prendre la moindre nourriture avant d’avoir été relevé d’une sanction lancée par un simple moine, en dépit de l’avis de l’évêque l’assurant que cette sentence n’avait aucune valeur. | |
TC0124 | TE014359 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 11 [21] | L’évêque d’Hébron étant mort à Constantinople, l’empereur Théodose demanda son cilice et s’en ceignit, croyant ainsi gagner un peu de sa sainteté. | |
TC0124 | TE014371 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 23 [33] | Sur le point de mourir, l’abbé Pambo dit qu’il n’avait même pas commencé à servir Dieu. | |
TC0124 | TE014373 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 25 [35] | Un frère rendu malade par une abstinence excessive se mit à tousser au point de cracher à table. Un des frères mangea ses excrétions afin de lui faire prendre conscience de ses excès. | |
TC0124 | TE014367 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : 2, 19 [29] | Sainte Edburge était l’une des nombreuses filles du roi Édouard. Elle avait à peine trois ans quand elle préféra les évangiles et le calice à des colliers et à des bracelets. | |
TC0124 | TE014366 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 18 [28] | Richard, duc de Normandie, se rendait souvent en secret au monastère de Fécamp pour prier. Une nuit, le sacristain le prenant pour un intrus l’attrapa par les cheveux et lui administra des gifles et des coups de poing. Le duc endura tout cela en silence. Le lendemain, il porta plainte au chapitre et convoqua le sacristain au domaine d’Argence où il lui pardonna sa violence et lui donna ce domaine. Par humilité, le duc demanda à être inhumé devant la porte de l’église. | |
TC0124 | TE014372 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 24 [34] | Un moine âgé s’accusa de pensées tentatrices pour aider un jeune confrère à vaincre les siennes. | |
TC0124 | TE014951 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : LV, 12 [595] | Un jour d’hiver, en se rendant à l’église, saint Martin rencontra un pauvre à demi nu et ordonna à son archidiacre de lui procurer un vêtement. Devant la mauvaise volonté de son clerc et en observant la plus grande discrétion, saint Martin donna sa tunique au pauvre nu et revêtit la harde noire trop courte que l’archidiacre avait achetée à contrecoeur. | |
TC0124 | TE014357 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 9 [19] | Placilla (Flacilla), l’épouse de l’empereur Théodose, prodiguait en cachette des soins et des secours aux infirmes et aux malades, en se chargeant des tâches ordinairement dévolues aux esclaves. A ceux qui voulaient entraver ses largesses, elle répondait que, sur l’or acquitté à l’empereur, elle offrait pour l’empire les biens qui lui étaient confiés. | |
TC0124 | TE014356 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 18 [18] | Hélène, reine vénérée, ayant invité les vierges consacrées qui vivaient à Jérusalem, les servit elle-même, car elle se considérait comme la servante des servantes du Christ. | |
TC0124 | TE014381 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 33 [43] | Interrogé sur sa capacité à rester stoïque en cas de tribulation dans le monastère, Nisthéros répondit que dès ses débuts dans la communauté, il s’était dit : « Un âne et toi ne font qu’un. » | |
TC0124 | TE014785 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XXXVII, 13 [430] | Trois paroles de sainte Synclétique : « La vertu est semblable à un trésor qu’il ne faut pas révéler; l’âme devant les louanges est comme cire devant le feu; on ne peut être plante et semence, avoir la gloire ici-bas et dans le ciel. » | |
TC0124 | TE014383 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 35 [45] | En lui tendant l’autre joue, un ermite mit en fuite le démon qui l’avait frappé. | |
TC0124 | TE014368 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 20 [30] | Le corbeau qui, depuis soixante ans, descendait chaque jour porteur d’un demi pain pour Paul en apporta un entier quand Antoine vint séjourner chez l’ermite. Les deux hommes faisant assaut de politesse, le jour passa avant qu’ils ne partagent le don céleste. A son retour, Antoine exprima devant deux frères une grande vénération pour Paul, qu’il situe au paradis et le compare aux abbas Jean et Elie, situés, eux, au désert. Il professe une grande humilité envers lui-même. | |
TC0124 | TE014355 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 7 [17] | Spiridion, évêque de Chypre, et berger, délia des voleurs de bétail des liens invisibles qui les avaient ligotés alors qu’ils s’apprêtaient à voler ses brebis, et il leur offrit un bélier. | |
TC0124 | TE014369 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 21 [31] | Antoine amenait tous les clercs, quel que soit leur rang, à prier devant lui. Il s’inquiétait de leur entourage et leur accordait son aide en cas de nécessité. | |
TC0124 | TE014382 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 34 [44] | L’abba Sisoès dit à un frère qui se vantait d’avoir toujours l’esprit tendu vers Dieu, qu’il était préférable de se considérer comme inférieur à toute créature. | |
TC0124 | TE014786 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XXXVII, 14 [431] | Lors d’une fête, un moine proclama qu’il ne mangeait rien de cuit. Un vieux moine lui fit ce reproche : « Tu aurais mieux fait de manger seul dans ta cellule, plutôt que de crier devant les autres. » | |
TC0124 | TE014386 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 38 [48] | Après avoir jeûné soixante-dix semaines pour recevoir l’inspiration divine, un ancien décida de solliciter l’avis d’un confrère. Devant cet acte d’humilité, l’ange du Seigneur lui fut envoyé pour l’éclairer. | |
TC0124 | TE014392 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 44 [54] | La confiance que les hommes mettaient en lui tourmentait saint Bernard qui ne partageait nullement l’admiration qu’il suscitait. | |
TC0124 | TE014351 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 4 [14] | On raconte que l’empereur Philippe aurait été chrétien et qu’il se serait volontiers soumis aux conditions de confession, de pénitence et d’humilité imposées par l’évêque pour participer à la fête de Pâques. | |
TC0124 | TE014379 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 31 [41] | Le diable avoua à Macaire que, de toutes les armes utilisées contre lui par le saint homme, seule l’humilité parvenait à le vaincre. | |
TC0124 | TE014378 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 30 [40] | Leur fille étant la proie du démon, ses parents cherchèrent un ermite pour la guérir. Ils en trouvèrent un, venu au marché pour vendre ses corbeilles. Sous le prétexte d’en acheter, ils le menèrent chez eux. A peine entré, il reçut une gifle de la possédée, mais, tendant aussitôt l’autre joue, il força le démon hurlant à libérer la jeune fille. | |
TC0124 | TE014350 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 3 [13] | Les martyrs de Lyon qui avaient subi de multiples tortures refusaient d’être considérés comme des martyrs, estimant que ce nom devait être réservé au Christ et à ses disciples. | |
TC0124 | TE014391 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 43 [53] | Devant la gloire et les honneurs, saint Bernard paraissait s’évader de lui-même ou s’endormir. Il se retrouvait pleinement lui-même en compagnie des frères les plus simples. Il ne prêchait que stimulé par la crainte de Dieu et l’amour de ses frères. | |
TC0124 | TE014385 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 37 [47] | En se jugeant indigne de recevoir la visite d’un ange, un frère déjoua la ruse du diable qui lui était apparu en se donnant pour l’ange Gabriel. | |
TC0124 | TE014352 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 5 [15] | L’empereur Constantin vénérait les prêtres non pas comme des égaux mais comme des supérieurs, en tant qu’image de la présence divine. | |
TC0124 | TE014353 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 6 [16] | L’empereur Constantin aimait et vénérait saint Paphnuce. Il l’appelait volontiers au palais et couvrait de baisers la cicatrice de l’?il qu’il avait perdu à cause de sa foi. | |
TC0124 | TE014384 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 36 [46] | Un frère, chassé sans raison de la communauté, se compara à un chien, lequel fuit quand on le chasse et vient quand on l’appelle. | |
TC0124 | TE014390 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 42 [52] | L’abba Paphnuce qui souhaitait que son disciple Daniel lui succédât, lui avait conféré la prêtrise. Néanmoins, celui-ci continua à se comporter en diacre tant que son abbé vécut. | |
TC0124 | TE014794 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XXXVII, 22 [439] | Saint Bernard a toujours refusé la gloire et les honneurs. Ses vêtements étaient pauvres, mais jamais sales, la saleté étant selon lui le signe d’une âme cherchant la gloire humaine. | |
TC0124 | TE014446 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : VIII, 1 [108] | L’empereur Pertinax refusa que son fils fût nommé « césar » et sa femme « augusta », étant lui-même empereur malgré lui. | |
TC0124 | TE014520 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XII, 3 [171] | Une communauté religieuse d’Angleterre qui eut longtemps à sa tête l’évêque Colman, était aussi pauvre que généreuse. Tout l’argent reçu était donné aux pauvres. Lorsque le roi s’y rendait, il était accompagné d’une très faible escorte. Souvent, ils repartaient après une prière dans l’église; parfois, ils se restauraient du repas frugal des frères. | |
TC0124 | TE014938 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : LIV, 7 [582] | L’abba Bessarion sortit de l’église avec un frère chassé pour avoir péché, en disant que lui aussi était pécheur. | |
TC0124 | TE014709 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XXVII, 8 [358] | Un vieillard eut une vision du ciel distribué en quatre ordres, ceux qui rendaient grâce à Dieu de leurs maux, ceux qui pratiquaient l’hospitalité, ceux qui vivaient dans la solitude et ceux qui abandonnaient toute volonté personnelle pour Dieu. Ceux-là portaient une couronne plus grande et un collier d’or. | |
TC0124 | TE015167 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : LXXXIII, 1 [797] | Hugues, abbé de Cluny, jugeait en lui-même que les honneurs dont on entourait le pape Hildebrand (homme de petite taille et d’origine modeste) relevaient de l’orgueil. Le pape Hildebrand possédait le don de prophétie. Devinant sa pensée, le pape lui dit que ces honneurs ne lui revenaient pas à lui mais appartenaient aux apôtres. | |
TC0129 | TE007340 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei, t. II, De sanctis [Clutius, 1760] : p. 234b | Saint Dominique explique qu’il préfère rester ? Carcassonne où tout le monde l’attaque, plutôt que se rendre ? Toulouse où il est honoré. | |
TC0129 | TE007418 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei, t. II, De sanctis [Clutius, 1760] : p. 348a | Agonie et mort d’Aristote qui déclare ? ses disciple qu’il est entré dans le monde humilié, qu’il y a vécu dans l’anxiété et qu’il en sort dans la crainte et l’ignorance. Les démons lui apparaissent lors de sa mort; après sa mort, il apparaît alors ? un ami pour lui annoncer qu’il a perdu toute sa science. |
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TC0129 | TE007347 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei, t. II, De sanctis [Clutius, 1760] : p. 240b | A sa mort, saint Dominique a lègué la pauvreté, l’humilité, la charité et l’obligation de prêcher pour obtenir le salut des âmes. | |
TC0129 | TE007284 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei, t. II, De sanctis [Clutius, 1760] : p. 49b | Chaque jour, Thomas de Canterbury lavait les pieds de treize pauvres et leur prodiguait des aumônes. | |
TC0129 | TE007298 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei, t. II, De sanctis [Clutius, 1760] : p. 82a | Le prélat doit être parfois supérieur, inférieur ou égal à ces sujets, quand il corrige, fait preuve d’humilité ou entretient une conversation édifiante. | |
TC0129 | TE007365 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei, t. II, De sanctis [Clutius, 1760] : p. 268b | Saint Bernard a toujours refusé les charges d’évêque. | |
TC0130 | TE007570 | Juan Ruiz | Libro de buen amor [Cátedra, 1992] : strophes 285-290 | Une corneille se pèle le corps pour le recouvrir avec les plumes d’un paon auquel elle veut ressembler. Elle dédaigne ses congénères et se faufile parmi les paons qui finissent par la renvoyer. |
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TC0131 | TE007976 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 344, 1-5 | LE SAINT ERMITE QUI SE PRESENTA EN FOU. 1/ Un évêque vint voir un saint ermite dont il il avait entendu dire du bien. 2/ Quand l’ermite apprit qu’il venait pour le voir, il s’assit à sa porte, mangeant un morceau de fromage à la manière des fous. Quand l’évêque l’eut vu, il fit demi-tour, honteux d’y être venu. 3/ Après sa mort, sa renommée de sainteté s’imposa à l’évêque; 4/ et il lui porta d’autant plus de vénération quand il apprit par les voisins qu’il n'avait mangé son pain et son fromage que pour refuser les honneurs du monde. 5/ Il sut ainsi que c'était un saint homme, car personne ne peut désirer ces honneurs sans en subir quelque dommage. | |
TC0131 | TE008933 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 051, 1-18 | LE LAVEMENT DES PIEDS. 1/ Jésus par vraie humilité voulut laver les pieds à ses disciples le soir du Jeudi Saint, 2/ en montrant qu’il n'y avait rien d’autre à laver en eux et en nous donnant exemple de véritable humilité. 3/ Car les sièges de paradis avaient été vidés par l’orgueil et il voulait les remplir par l’humilité. 4/ Les vrais humbles peupleront le ciel et les orgueilleux l’enfer. 5/ On est orgueilleux quand on croit valoir plus qu’on ne vaut, pouvoir plus qu’on ne peut, savoir plus qu’on ne sait et valoir mieux que les autres sous quelque rapport. 6/ Le vrai humble croit toujours que les autres valent mieux que lui. 7/ En leur lavant les pieds, il voulait les laver d’abord à Judas, mais il n'accepta pas. 8/ Et Jésus n'insista pas beaucoup, sachant bien qu’il y avait plus à laver dans son coeur qu’à ses pieds. 9/ Saint Pierre non plus n'accepta pas qu’il lui lave les pieds; mais Jésus lui dit: 10/ Pierre, si je ne te lave pas les pieds, je ne veux plus jamais rien partager avec toi. 11/ -Ah, Seigneur, répondit Pierre,alors ne me lave donc pas seulement les pieds, mais les mains et la tête. 12/ Quand il eut lavé les pieds à tous les autres, il s’assit parmi eux et leur dit: 13/ Vous avez vu ce que j'ai fait. Vous m'appelez votre maître et vous avez raison, car je le suis. 14/ En vous lavant les pieds je vous ai donné l’exemple pour que celui qui voudra être au ciel le plus grand soit ici-bas le plus petit. 15/ On peut dire que l’on a bien des raisons de s’humilier quand on ne peut se vanter que de ses péchés. 16/ Les bêtes, les oiseaux sont si glorieusement parés de leurs plumes; et nous du genre humain, nous ne pouvons nous parer que de choses mortes. 17/ Et il plaît à Dieu qu’il en soit ainsi pour que nous ayons plus grand désir d’aller dans notre patrie du ciel, 18/ là où nous serons éternellement parés de robes de vertus. |
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TC0131 | TE008477 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 354, 1-5 | LE CHEVALIER CHAUVE. 1/ Un chevalier chauve assistait à un tournoi; il avait couvert son crâne chauve d’une coiffe de cheveux étrangers. 2/ Or le vent emporta son coiffe avec tous ses cheveux: aussi bien des gens se mirent à rire. 3/ Le chevalier dit aux rieurs: 4/ Ne vous étonnez pas que ces cheveux m'aient abandonné: ils n'étaient pas à moi et les miens m'avaient déjà abandonné. 5/ On cessa alors de se moquer de lui parce que lui-même s’en moquait. | |
TC0131 | TE007963 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 331 | UN ROI NE SAURAIT VALOIR TRENTE DENIERS. 1/ Un sot roi vaniteux et orgueilleux interrogeait sa cour sur sa valeur, 2/ combien il pourrait bien valoir si on le vendait comme on vend diverses choses. 3/ Sa cour, pour lui être agréable, lui répondait que sa valeur était si grande qu’on aurait du mal à l’estimer par rapport aux autres choses terrestres. 4/ Son fou lui dit: "Roi, veux-tu que je te dise combien tu peux valoir? - Oui,s’il te plaît. 5/ -Assurément, dit le fou, tu peux bien valoir environ dingt-neuf deniers, mais tu n'en vaus pas trente. 6/ Car si tu en valais trente, tu vaudrais alors autant que le Dieu tout-puissant qui ne fut vendu que trente deniers". 7/ Dès lors le roi se fit humble et n'osa plus se faire estimer. 8/ Il pleura amèrement sur les souffrances de Notre-Seigneur qui pour l’amour de lui et de nous fut vendu trente deniers. 9/ Il renonça à plusieurs points de vanité auxquels il tenait auparavant. |
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TC0131 | TE008689 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 599, 1-10 | LE MEDECIN DE PAROLES. 1/ Un chevalier chrétien était au service d’un roi païen. 2/ Il avait rapporté d’une chasse sur son cheval un pauvre homme qu’une bête avait blessé au pied et qui se disait médecin de paroles. 3/ Des envieux dirent au roi que ce chevalier était chrétien et qu’il lui était facile de la savoir. 4/ Le roi donc lui demanda conseil en disant qu’il voulait devenir chrétien; et pour les conseils que le chevalier lui donna il eut pour lui autant de haine qu’il avait auparavant d’amitié. 5/ Son médecin de parole lui conseilla de se vêtir d’une haire et d’aller dire au roi: 6/ "Mon cher seigneur, tout comme j'ai été votre compagnon dans la joie et le bonheur, je veux l’être dans la peine et l’épreuve. 7/ Et j'ai vêtu cette haire, parce que je ne veux pas que vous souffriez sans moi." 8/ Voyant sa loyauté, le roi eut pour lui plus d’amitié que jamais. 9/ Quand nous faisons pénitence pour l’amour de Dieu ou que nous supportons des épreuves avec patience, 10/ nous raffermissons notre amitié avec lui comme le chevalier avec sa haire se réconcilia le roi. | |
TC0131 | TE008474 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 345, 1-6 | LA PIERRE BATTUE ET OINTE. 1/ Un jeune gentilhomme demanda à un saint ermite de le faire moine. 2/ Le saint abbé lui donna un peu de pommade et une baguette et lui dit: 3/ "Fils, va me battre cette pierre avec ta baguette; puis masse-la avec ta pommade et reviens me voir". 4/ "Alors, fils, dit l’abbé, que t'a dit la pierre quand tu l’as battue et massée? -Rien, bien sûr! 5/ -Fils, dit l’abbé, si tu veux être un bon moine, ne fais jamais état de ta naissance noble: laisse ta noblesse à la porte. 6/ Quand on te blâmera ou qu’on te louera, cela ne doit pas t'émouvoir plus que la pierre quand tu l’as battue ou caressée: ainsi tu seras un bon moine". |
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TC0131 | TE007964 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 332 | UNE TETE DE MORT EN GUISE DE MIROIR. 1/ Une bourgeoise chargea sa femme de chambre de lui acheter un miroir, qu’elle ne trouva pas à son goût. 2/ Elle la renvoya en chercher un autre; celle-ci lui rapporta un crâne d’un cimetière en disant: 3/ "Tenez, mirez-vous ici; car il n'y a pas dans le monde entier miroir de verre où vous puissiez si bien vous mirer". 4/ Dès lors elle se fit humble devant Dieu, ayant reconnu sa fragilité. 5/ Elle alla se confesser et devint une personne très pieuse; pour l’amour de Dieu elle renonça à toute coquetterie. 6/ Cela se produisit à Paris. |
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TC0131 | TE008470 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 338, 1-16 | CINQ JEUNES MOINES ET LEURS AMIS AU CIEL. 1/ Cinq jeunes moines décidèrent d’un commun accord qu’en plus de tout ce qu’ils pourraient faire de bien dans leur vie religieuse ils se feraient chacun un ami au ciel. 2/ Le premier choisit la douce Vierge Marie, le second saint Jean Baptiste, le troisième saint Jean l’Evangéliste, la quatrième saint Pierre. 3/ Le cinquième dit à ses compagnons: "Bien que vous ayez tous choisi avant moi, je ne pense pas prendre votre rebut, car je choisis Notre-Seigneur Jésus-Christ". 4/ Celui qui avait choisi la douce Vierge Marie était si aimable, si fervent, si religieux, que chacun était édifié de son comportement. 5/ Celui qui avait choisi saint Jean Baptiste était très austère et de conscience rigide et volontiers solitaire dans sa prière. 6/ Celui qui avait choisi saint Jean l’Evangéliste ètait pur et net au-dedans et au-dehors, et sage et religieux. 7/ Celui qui avait choisi saint Pierre était ferme en ses bonnes résolutions; il aimait Notre-Seigneur avec passion et il était plein de charité envers ses compagnons et envers les pauvres. 8/ Celui qui avait choisi Notre-Seigneur Jésus-Christ était sur tous les autres le plus religieux et le plus comblé de grâces; c'est pourquoi on lui avait confié la garde du trésor de l’église. 9/ Le diable le poussa à demander plusieurs fois à Notre-Seigneur de lui accorder une grâce spéciale, plus grande qu’aux autres, ou sinon il quitterait le monastère. 10/ Au bout d’un certain temps Notre-Seigneur, par le crucifix devant lequel il était à genoux, lui adressa ces mots: 11/ "Mon cher fils, que veux-tu que je fasse pour toi? Prends conscience des bontés que je t'ai faites et rappelle-toi tout ce que j'ai fait et souffert pour toi et pour tous ceux qui veulent bien m'aimer. 12/ Car je ne t'ai pas oublié: je veux que tu sois assuré que je t'ai tant de reconnaissance de m'avoir choisi pour ami 13/ qu’il n'y a pas de chose possible que je ne fasse pour procurer ton salut tant que tu n'es pas damné". 14/ Quand le jeune moine eut entendu parler ainsi Notre-Seigneur, il se fit plus humble que jamais. Il se confessa de son erreur; le diable ne le trompa plus et il dépassa ses compagnons en toutes les vertus. 16/ Et les cinq jeunes moines finirent saintement leur vie en Dieu. |
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TC0131 | TE008908 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 775, 1-7 | EPURATION D'UNE ABBAYE DE TOURS. 1/ Une abbaye bénédictine fut fondée dans le diocèse de Tours en l’honneur de saint Martin. 2/ Cette abbaye avait de grands revenus; les moines y étaient si riches et si nobles que par coquetterie la plupart s’habillaient de soie noire. 3/ Dieu voulut qu’ils soient détruites de la manière suivante: une nuit, deux anges allèrent au dortoir et l’un d’eux les assomma tous avec un maillet. 4/ Il n'en réchappa qu’un seul qu’ils épargnèrent parce qu’il avait une dévotion aux épîtres de saint Paul. L’abbaye fut repeuplée avec d’autres religieux. 6/ Aucun religieux (ni religieuse) ne peut être si élégant que dans l’humble costume de son ordre. 7/ Le Baptiste est plus élégant au ciel dans sa haire que le riche de l’Evangile en enfer dans sa pourpre. |
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TC0131 | TE009394 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 386, 1-14 | PARABOLE DE L’ENFANT PRODIGUE. 1/ Un père de famille avait deux fils. Le plus jeune réclama sa part, quitta son père et dépensa tout son argent. 2/ Chaque fois que nous péchons, nous nous séparons de Dieu, nous détruisons nos vertus et devenons les serviteurs du diable. 3/ Nous qui sommes pécheurs, nous nous défions et nous cachons les uns des autres et ne faisons pas autant de péchés que nous voudrions en faire. 4/ Nous devons donc nous repentir et penser que ceux qui servent Dieu sont plus libres que nous ne le sommes: aussi devons-nous lui demander pardon. 5/ Et dès qu’il voit que nous avons cette intention, il vient au devant se nous en grande joie et il dit: "Beau fils, sois le bienvenu". 6/ Et humblement dans les larmes nous devons nous reconnaître pécheurs devant lui en disant: 7/ "Père, je ne suis pas digne de t'appeler père, mais je te prie de daigner m'accueillir par pitié comme tu accueilles les autres pécheurs. 8/ Quand nous recevons le baptême, nous épousons Dieu en la personne de l’Eglise qui le représente. 9/ Et chaque fois que nous péchons, nous brisons notre mariage. 10/ Et quand nous nous repentons et confessons, Dieu nous repasse son anneau au doigt, nous revêt de la robe de sa grâce et fait tuer un veau. 11/ Le veau, c'est lui-même, qui pour effacer nos péchés alla à la mort aussi docilement que le veau derrière le boucher. 12/ Ceux qui murmurent contre les pécheurs repentants, c'est celui qui venait de garder les vaches, à qui Dieu dit: 13/ "Réjouis-toi pour ton frère, car il était perdu et il est retrouvé. Ce que j'ai t'appartient et ce que tu as m'appartient. 14/ Entendons: Quelle que soit la joie de Dieu pour les pécheurs repentants, il se réjouit encore plus pour les justes persévérants. |
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TC0131 | TE008472 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 340, 1-10 | L’ERMITE QUI SE FIT UNE MANCHE DE JONC. 1/ Un saint ermite, faute d’étoffe, se confectionna une manche de jonc; il trouva qu’il avait amélioré son vêtement. 2/ Quand il l’eut regardée trois fois, il vit sur sa manche un diable sous la forme d’un petit oiseau noir; il lui demanda en quel honneur il se perchait là. 3/ L’oiseau répondit: "Je ne te dois rien: pour la vanité que tu en tires, j'y ai bien ma part; et je me perche sur ma part". 4/ Aussitôt le saint ermite arracha sa manche et lui dit: "Je ne veux rien partager avec toi. Tiens! Emporte-la toute entière". 5/ Le diable sur le champ l’emporta et le saint homme resta sans manche. 6/ On peut se demander comment s’en tireront ceux qui aiment tant la gloire du monde si le diable cherchait querelle à un saint homme pour une manche de jonc. 7/ Car tout comme le loup dévore les moutons et autre bétail, folle coquetterie et recherche en vêtements ou en chaussures 8/ expulse, dévore, détruit la vertu d’humilité et plusieurs autres vertus des coeurs où elles n'ont pas de racines profondes. 9/ L’humitité d’habit doit suivre celle du coeur. 10/ De même que la fouine vide un oeuf par un petit trou, une petite coquetterie suffit à détruire l’humilité. | |
TC0131 | TE007966 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 334 | SAINTE ELISABETH LAVE LES PIEDS D'UN LEPREUX. 1/ La bonne sainte Elisabeth de Hongrie lavait les pieds à un lépreux. 2/ Et malgré la nausée elle huma l’eau du bain pour faire acte d’humilité devant Dieu. 3/ Si on veut être sauvé, il faut être humble, car on ne peut aller au ciel autrement. 4/ On peut être sauvé sans accomplir certaines belles actions, mais pas sans humilité. | |
TC0131 | TE009086 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 381, 1-5 | LA PAILLE ET LA POUTRE. 1/ Notre-Seigneur dit à chacun d’entre nous: " Ote la poutre de ton oeil avant d’ôter la brindille de l’oeil de ton prochain. 2/ Car si deux aveugles se conduisaient l’un l’autre, ils tomberaient tous les deux dans le trou. 3/ C'est à dire que nous ne devons pas parler du péché d’un autre tant que nous sommes nous-mêmes en péché. 4/ Si deux pécheurs se font la morale l’un à l’autre sans sortir de leur état de péché, tous deux sont damnés s’ils meurent sans repentir. 5/ Car personne n'est fondé à blâmer ce que ses actes montrent qu’il aime. | |
TC0131 | TE007860 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 232, 1-7 | SAINT BERNARD ACCUEILLE SA SOEUR. 1 La soeur de saint Bernard alla lui rendre visite en grande toilette à Clairvaux dont il était abbé. 2 Il lui fit dire par un garçon qu’elle n'était pas sa soeur, mais plutôt un piège du diable, un filet à prendre les imbéciles. 3 Elle répondit au garçon: "Va dire à mon frère que, même si je suis un piège du diable, il vienne me voir sans crainte. J'ai l’intention de tant faire qu’il m'approuvera." 4 Aussitôt la pieuse dame coupa ses nattes et revêtit une tenue pauvre avant de se présenter devant son frère; il la félicita et lui conseilla de se faire religieuse. 5 C'est ce qu’elle fit; elle fut religieuse dans une abbaye et son mari moine dans une autre. 6 Elle devint la première abbesse de l’ordre de Citeaux 7 et cessa ainsi d’être un piège du diable. |
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TC0131 | TE008170 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 718, 1-5 | FETE DE L’EXALTATION DE LA CROIX. 1/ Un roi chrétien rapporta à Jérusalem la croix de Notre-Seigneur après l’avoir reprise au roi Chosroès qui s’en était emparé à Jérusalem. 2/ Il trouva la porte murée et un ange au-dessus de la porte lui dit: "Quand Jésus porta sa croix, il était pieds nus comme un pénitent. 3/ Le roi descendit de cheval et porta la croix à pieds nus: et la porte s’ouvrit. 4/ On plaça la croix sur un mort et il ressuscita: Notre-Seigneur montrait ainsi que sa croix est vraie résurrection du genre humain. 5/ La croix fut alors célébrée dans toute la chrétienté. C'est pourquoi on appelle cette fête l’Exaltation de la croix. | |
TC0131 | TE008148 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 693, 1-21 | LE ROI QUI OSA MODIFIER LE MAGNIFICAT. 1/ Un roi de Sicile entendit chanter aux Vêpres le Magnificat où il est écrit: 2/ "Tu déposeras les puissants de leur siège et tu élèveras les humbles." 3/ Comme il était roi et avait deux frères rois d’Aragon et de Bavière, 4/ il se crut si puissant que personne n'aurait pu le rabaisser. Il fit donc supprimer ce verset, considérant qu’il était faux. 5/ Il entra ensuite dans son bain; et sortit de la salle de bain un roi qui lui ressemblait. 6/ Mais celui qui y était entré ne fut plus reconnaissable pendant sept ans; tout le monde obéissait au nouveau roi. 7/ Le malheureux recevait l’aumône de la cour et gagnait parfois son pain à tirer le fumier des écuries; jamais ses deux frères les rois ne voulurent le reconnaître. 8/ Il revint donc à la cour où il avait été le roi. Parfois les pauvres le battaient. 9/ Le roi dit: "C'est intolérable que les pauvres se battent à notre aumône." Il envoya chercher le pauvre roi et lui demanda qui il était. 10/ Il répondit: "Certes, sire, je ne sais qui je suis. - En tout cas, dit le roi, tu es bien quelque chose: si peu de chose que tu sois, dis-moi sans crainte qui tu es et ce qui t'est arrivé." 11/ Il répondit peureusement: "En vérité, sire, il me semble que j'ai été roi de cette terre. 12/ Je ne sais pourquoi j'en suis arrivé là, ou si je rêve ou si je dis la vérité; mais ce que je vous dis, c'est ce qu’il me semble." 13/ Le roi lui répondit: "Mon bel ami, te voilà bien humilié; mais tu le serais encore plus si tu étais en enfer. 14/ La douce vierge Marie, par son humilité et sa piété, a composé un cantique célèbre 15/ que l’Eglise chante tous les jours aux vêpres où on trouve ce verset: 'Il a déposé les puissants de leur trône et il a élevé les humbles.' 16/ Ce verset, par ton orgueil et ta présomption, tu l’as fait supprimer: il te semblait qu’il était faux parce que tu te croyais si grand que personne n'aurait pu t'abaisser. 17/ Tu sais maintenant à tes dépens qu’il est vrai et que tu étais dans l’erreur." 18/ Alors le pauvre roi se mit à pleurer de tout son coeur et reconnut sa faute en s’humiliant sous la puissance de Dieu. 19/ L’ange qui avait occupé sa place lui rendit sa royauté. 20/ Après toutes les misères qu’il avait subies en ces sept ans, le pauvre avait davantage besoin de se baigner qu’il n'avait quand il était entré autrefois dans son bain. 21/ Par la suite il servit dévotement Notre-Dame; pour que soit connue la bonté de Dieu et de sa douce vierge mère, il racontait ce qui lui était arrivé. |
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TC0131 | TE009312 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 328, 1-7 | LES PLACES D'HONNEUR A TABLE. 1/ Jésus nous dit: "Quand vous irez aux noces, asseyez-vous à la basse table. 2/ Car ce sera phus honorable pour vous si on vous en fait lever pour aller à la haute table que si on devait vous renvoyer de la haute à la basse table." 3/ Entendons que ceux qui se poussent autant qu’ils peuvent et s’élèvent en ce monde, 4/ ils se placent à la haute table; aussi doivent-ils craindre qu’on ne les fasse asseoir à la basse table en l’autre monde. 5/ Ne cherchons pas à nous élever en ce monde. Faisons nous humbles devant Dieu en reconnaissant notre fragilité. 6/ Et louons-le en rappelant tout le bien qu’il nous a fait. 7/ De cette basse table nous aurons nos chances d’aller à la haute table éternelle du ciel qui est préparée pour récompenser les humbles. | |
TC0131 | TE007882 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 251, 1-17 | FABLE DES ARBRES ELISANT UN ROI. 1 Voulant choisir l’un d’entre eux comme roi, les arbres proposèrent la couronne à plusieurs. 2 Le baumier , la vigne, l’olivier et le figuier s’excusèrent, ne voulant pas renoncer à produire leurs bons fruits pour devenir rois. 3 La couronne fut proposée au groseillier, qui se garda bien de refuser, mais dit bien fort: 4 "Si vous voulez que je sois votre roi, asseyez-vous à mes pieds, ou bien je ferai jaillir de moi un feu qui vous brûlera tous." 5 Le fait qu’on ait offert la couronne au plus faible nous montre que si tous les gens d’église étaient vraiment conduits par l’esprit religieux, 6 ceux qui ont la gestion des biens temporels se considéreraient comme les plus vils, les plus bas, les plus minables. 7 Au contraire, à l’exemple des bons arbres fruitiers qui dans cette fable refusent la couronne, 8 saint Grégoire et saint Ambroise refusèrent tant qu’ils purent la dignité de prélat jusqu’au moment où ils surent que Dieu le voulait. 9 Ceux qui cherchent à se pousser dans la prélature en soulevant les grands procès, en ruinant leurs églises, ne sont pas dignes d’obtenir ces charges. 10 Ce n'est pas à eux qu’il faut les attribuer, mais à ceux qui cherchent à les éviter par amour de la vie contemplative. 11 C'est à eux qu’il faut les confier et non à ceux qui les désirent trop; car tous les prélats se disent humbles dans leurs lettres. 12 C'est ainsi que Jésus changea le nom de saint Pierre, qui auparavant s’appelait Simon qui signifie humble et obéissant, en Pierre compétent et solide dans la foi. 13 Car tous ceux qui comme tête ou comme membre représentent saint Pierre 14 dans l’administration de l’Eglise (que Dieu confia à saint Pierre) 15 doivent l’imiter dans leurs moeurs, leur comportement, leur façon de vivre. 16 Et s’ils ne l’imitent pas, leur pouvoir ne diminue pas, mais ils se font du tort à eux-mêmes et à ceux qu’ils sont chargés d’administrer; 17 car le proverbe dit: "Si quelqu’un a la tête malade, tous ses membres en souffrent." |
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TC0131 | TE009313 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 369, 1-5 | DEVENIR COMME LES PETITS ENFANTS. 1/ Les apôtres demandèrent à Notre-Seigneur Jésus-Christ qui serait le plus grand dans le royaume des cieux. 2/ Il prit un enfant et leur dit: "Personne ne peut entrer au royaume du ciel s’il n'est aussi petit que cet enfant (il voulait dire: par vraie humilité); 3/ et qui reçoit un tel enfant en mon nom, il me reçoit (c'est à dire celui qui nourrit les pauvres et éleve les orphelins); 4/ celui qui scandalisera le plus petit d’entre les miens qui croit en moi, il vaudrait mieux pour lui se trouver au fond de la mer avec une meule au cou; 5/ son ange gardien s’en plaindra devant Dieu". | |
TC0131 | TE008432 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 261, 1-10 | SAINT MARC SE COUPE LES POUCES. 1 Saint Marc l’évangéliste se coupa les pouces pour éviter d’être ordonné prêtre. 2 Il le devint cependant et même patriarche de Jérusalem, car Dieu lui rendit ses pouces quand il les montra à saint Pierre. 3 Mais il plût à Dieu qu’il se les soit coupés pour refuser cette dignité, 4 pour bien montrer que chaque prêtre doit en recevant l’ordination craindre de n'en être pas digne 5 et que personne ne doit la recevoir par désir des biens temporels plus que par piété désintéressée. 6 Ils ne tiennent pas compte de cet exemple, ceux qui courent à Rome pour briguer les bénéfices, 7 dont certains ne savent encore moucher leur nez, ni naturellement, ni par science acquise. 8 Ce sont de tels bergers qui laissent les brebis prendre des maladies. Car personne ne devrait avoir la charge d’une paroisse s’il n'est savant, clairvoyant, mûr, rassis et homme honorable. 9 De tels curés ne laisseraient pas leurs ouailles attraper la rogne: ils les garderaient de la lèpre du péché et les amèneraient à l’amitié de Dieu. 10 Voilà comment devraient être les curés. |
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TC0131 | TE008547 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 416, 1-6 | SAINT LOUIS ET LE CLERC QUI VIDA SON URINAL. 1/ Le bon saint Louis allait une nuit entendre Matines aux cordeliers de Paris, escorté de deux sergents d’armes; et un clerc par erreur lui vida son urinal sur la tête. 2/ Le lendemain il convoqua le clerc et lui donna la cure de Saint-Quentin-en-Vermandois parce qu’il avait coutume de se lever à cette heure-là pour étudier. 3/ Ce clerc aurait pu vider son urinal sur d’autres qui ne l’en auraient pas aussi bien payé, 4/ car bien qu’il ne l’ait pas fait exprès, bien des gens s’en seraient indignés. 5/ Mais le bon saint Louis voulait obéir à la loi de Dieu qui nous commande de rendre le bien pour le mal, procédé qui vient à bout de toutes les inimitiés. 6/ Ils oublient cela, ceux qui refusent de pardonner pour l’amour de Dieu le mal qu’on leur a fait. |
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TC0131 | TE008194 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 349, 7-19 | ALAIN DE LILLE CONVERS AU CONCILE. 7/ Après avoir entendu un berger, Alain de Lille voulut s’abaisser et, sans faire état de sa maîtrise en théologie, il entra chez les convers-aux-grandes-barbes dans une abbaye cistercienne. 8/ Il y fut quatorze ans convers sans jamais laisser penser qu’il sache son Miserere. 9/ Il dérobait les chaussures de ses confrères, par humilité il les graissait et les reportait au pied de leur lit sans qu’on sache jamais, sinon par soupçon, qui faisait cela. 10/ Pour le retrouver, maître Pierre Abélard signala à Rome une hérésie, pour laquelle tous les prélats furent convoqués. Notre convers fit demander à son abbé de l’emmener avec lui. 11/ Quand le concile fut installé, Maître Pierre du haut de sa chaire, dit en latin: "Le commencement était parole et la parole était Dieu et Dieu était la parole. Où était alors Dieu?" 13/ Chacun se tut. On signala au pape qu’un convers voulait parler et il lui donna sa bénédiction. 14/ Le convers fit cette réponse: "Maître, le commencement était parole et la parole était Dieu et Dieu était la parole. Où était alors Dieu? 15/ Taisez-vous-en, car ni vous ni moi ne saurions en parler: il lui suffisait de savoir lui seul où il était. 16/ -Ah, dit maître Pierre, ou c'est la voix du diable, ou c'est la voix d’Alain! 17/ -Ce n'est pas la vox du diable, c'est la voix d’Alain". 18/ Maître Pierre demanda au pape et à tout le concile de lui pardonner d’avoir signalé cette hérésie, car il ne l’avait fait que pour retrouver maître Alain. 19/ Alors maître Alain fut fort honoré par le pape et tout le concile; mais il voulut depuis rester simple convers. |
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TC0131 | TE009088 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 386, 1-14 | PARABOLE DE L’ENFANT PRODIGUE. 1/ Un père de famille avait deux fils. Le plus jeune réclama sa part, quitta son père et dépensa tout son argent. 2/ Chaque fois que nous péchons, nous nous séparons de Dieu, nous détruisons nos vertus et devenons les serviteurs du diable. 3/ Nous qui sommes pécheurs, nous nous défions et nous cachons les uns des autres et ne faisons pas autant de péchés que nous voudrions en faire. 4/ Nous devons donc nous repentir et penser que ceux qui servent Dieu sont plus libres que nous ne le sommes: aussi devons-nous lui demander pardon. 5/ Et dès qu’il voit que nous avons cette intention, il vient au devant se nous en grande joie et il dit: "Beau fils, sois le bienvenu". 6/ Et humblement dans les larmes nous devons nous reconnaître pécheurs devant lui en disant: 7/ "Père, je ne suis pas digne de t'appeler père, mais je te prie de daigner m'accueillir par pitié comme tu accueilles les autres pécheurs. 8/ Quand nous recevons le baptême, nous épousons Dieu en la personne de l’Eglise qui le représente. 9/ Et chaque fois que nous péchons, nous brisons notre mariage. 10/ Et quand nous nous repentons et confessons, Dieu nous repasse son anneau au doigt, nous revêt de la robe de sa grâce et fait tuer un veau. 11/ Le veau, c'est lui-même, qui pour effacer nos péchés alla à la mort aussi docilement que le veau derrière le boucher. 12/ Ceux qui murmurent contre les pécheurs repentants, c'est celui qui venait de garder les vaches, à qui Dieu dit: 13/ "Réjouis-toi pour ton frère, car il était perdu et il est retrouvé. Ce que j'ai t'appartient et ce que tu as m'appartient. 14/ Entendons: Quelle que soit la joie de Dieu pour les pécheurs repentants, il se réjouit encore plus pour les justes persévérants. | |
TC0131 | TE007844 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 216, 1-10 | FABLE DES GRENOUILLES QUI DEMANDENT UN ROI. 1 Les grenouilles demandèrent à Jupiter un roi. 2 Il fit jeter un morceau de bois dans leur eau; mais elles ne le prirent pas au sérieux et réclamèrent encore un roi. 3 Il leur donna ensuite un brochet qui les dévora toutes l’une après l’autre. 4 Cela signifie qu’il y a des gens qui n'apprécient pas un maître bon quand ils en ont un. 5 Ils finissent par en avoir un mauvais qui les dévore tous comme le brochet mangea les grenouilles. 6 Que celui qui a affaire à des méchants soit avec eux humble et bon. 7 Car la bonté peut adoucir la méchanceté de certains. 8 La meilleure défense, c'est de supporter avec douceur. 9 Douceur et l’humilité calment les gens et les chiens; 10 il n'y a pas de chien assez méchant pour attaquer un homme assis. |
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TC0131 | TE008480 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 357, 1-7 | LE DOYEN D'AMIENS QUI SE FIT ERMITE. 1/ Un doyen d’Amiens partit pour la Terre Sainte; son successeur y alla aussi et entendit un berger qui chantait le Salve Regina. 2/ Il lui demanda qui il était et s’aperçut que c'était son prédécesseur. 3/ Celui-ci refusa absolument de revenir avec lui et lui dit qu’il goûtait mieux la présence de Dieu et qu’il avait plus de sentiments de dévotion en gardant ses brebis qu’il n'en avait jamais eu quand il était doyen d’Amiens. 4/ Lorsqu’il rentra à Amiens, le doyen raconta tout cela à ses compagnons. 5/ En entendant son récit, plusieurs sentirent augmenter leur piété et eprouvèrent du mépris pour les honneurs et plaisirs du monde 6/ pour la sainteté et l’humilité qu’ils entendaient dire de ce saint homme. 7/ Tout le monde en fut ému de dévotion. |
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TC0131 | TE007968 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 336 | PESEE D'UNE PIERRE DEVANT ALEXANDRE. 1/ Un maître pesa une pierre précieuse devant la roi Alexandre. 2/ Quand cette pierre était découverte, elle pesait aussi lourd qu’une bien grosse pierre; 3/ mais quand on mettait dessus un peu de terre, une plume pesait plus qu’elle. 4/ Cette pierre représentait l’homme ou la femme: aussi longtemps qu’un homme ou une femme est en vie, aucune chose au monde n'a autant de valeur; 5/ mais dès du'ils sont morts, rien n'a sur terre moins de valeur: c'est ce qu’expliqua le maître au roi Alexandre. 6/ C'était d’ailleurs surprenant que la pierre devienne légère quand on lui mettait dessus de la terre, qui est un élément pesant. 7/ Mais Dieu voulait montrer ainsi les propriétés de cette pierre. | |
TC0131 | TE008483 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 362, 1-9 | LES BESACES. 1/ Quiconque veut être sauvé doit nécessairement porter quatre charges à son cou, deux devant et deux derrière. 2/ Entendons que nous devons avoir nos péchés devant les yeux et nos mérites derrière le dos; et aussi les mérites des autres devant les yeux et leurs péchés derrière le dos. 3/ Nous vivrons ainsi en humilité. Car si nous voyons quelqu’un commettre un péché mortel, nous devons penser qu’il vaut mieux que nous: 5/ que si nous étions tenté autant que lui, nous en ferions autant et peut-être pis 6/ et que si nous ne tombons pas dans le péché, cela ne vient pas de notre vertu, mais de la bonté de Dieu qui nous empêche d’y tomber. 7/ Nous devons aussi penser que si nous avions péché comme lui, nous ne saurions pas nous en repentir aussi bien que lui. 8/ Et nous ne savons si Dieu nous le pardonnerait aussi volontiers qu’il lui pardonne. 9/ Pensons toujours qu’il n'y a pire que nous. | |
TC0131 | TE008468 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 333, 1-4 | SAINT LOUIS ET LE LEPREUX DE ROYAUMONT. 1/ Le bon roi saint Louis mangea avec un moine lépreux à l’abbaye de Royaumont-sur-Oise. 2/ Et par humilité il voulut manger avec lui en particulier, seul à seul; or c'était le lépreux le plus atteint que l’on connût dans tout le pays. 3/ Nous devons être certains que cette vertu d’humilité que saint Louis avait plaisait beaucoup à Dieu, surtout chez un roi: 4/ Car il y a pas mal de pauvres gens qui se seraient peu souciés de donner cette preuve d’humilité. | |
TC0131 | TE007982 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 349, 1-6 | ALAIN DE LILLE CONVERS. 1/ Un clerc demanda à un berger pourquoi il regardait vers le haut et vers le bas. 2/ Le berger, qui avait devant lui un crapaud, répondit: "Sire, je regarde cette très laide bête et en la considérant je remercie Dieu de ne m'avoir pas fait aussi laid qu’elle. 3/ Car s’il avait voulu, il m'aurait fait tel; mais il m'a fait si noble créature faite à son image et à sa ressemblance. 4/ Si bien qu’en regardant cette très laide bête j'ai une bonne raison de remercier Dieu et je suis incapable de le remercier autant que j'en ai de motifs". 5/ Le clerc répondit: "Je viens de Paris, où j'ai dépensé l’argent de mon père; j'ai entendu enseigner les plus grands maîtres, j'ai lu les plus savants livres. 6/ Mais je n'ai jamais lu ni entendu de bouche humaine rien qui me soit allé si près du coeur". |
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TC0131 | TE007969 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 337 | LES TROIS LIVRES DU FRERE CONVERS. 1/ Trois chevaliers, des ,laïcs sans aucune instruction, dont l’un était vieux et les deux autres jeunes, entrèrent dans une abbaye cistercienne pour entendre la messe. 2/ Le plus vieux se mit à pleurer devant un autel et les deux jeunes lui demandèrent pourquoi il pleurait. 3/ Il répondit : "Je pleure pour tout le temps que j'ai perdu dans les vanités de ce monde; pour le regagner, je veux devenir convers de cette abbaye". 4/ Les deux autres lui dirent: "Si vous vous faites convers, nous le serons avec vous". 5/ Le jour-même, ils prirent l’habit de convers et y passèrent l’année. 6/ Vers la fin de cette année, les deux jeunes dirent à l’ancien qu’ils feraient mieux de sortir de l’abbaye, parce que, comme ils n'étaient pas clercs (= ne sachant pas lire), ils avaient l’impression d’y perdre leur temps. 7/ L’ancien répondit: "Je ne m'en irai pas faute de savoir lire; car depuis que je suis entré céans j'ai appris à lire trois livres: 8/ il y en a un écrit en lettres noires, un autre en lettres rouges et le troisième en lettres d’or. 9/ J'étudie d’abord celui aux lettres noires, puis celui aux lettres rouges et enfin celui aux lettres d’or. 10/ Mon livre en lettres noires, ce sont mes horribles péchés et la très mauvaire vie que j'ai menée, 11/ et la mort d’enfer qui m'était destinée si je ne m'étais repenti de mes péchés. 12/ Quand je regarde sur ce livre j'éprouve tant de haine pour le péché que personne ne pourrait me faire rentrer dans le monde pour renouveler les péchés 13/ que Dieu dans sa douce bonté m'a pardonnés par le sacrement de confession. 14/ Quand j'ai étudié un bon bout de temps sur ce livre, je passe à mon livre aux lettres rouges. 15/ J'y considère la courtoisie de mon doux Dieu Jésus-Christ qui a voulu répandre son précieux sang pour laver mes douloureux péchés si généreusement 16/ que si j'avais dans mes yeux deux fontaines de larmes pour pleurer sans cesse de compassion sur les souffrances qu’il voulut endurer pour moi, ces larmes ne me suffiraient pas. 17/ Quand je considère ce livre, j'y trouve la marque d’un tel amour 18/ et un tel engagement entre mon Dieu et moi, puisqu’avec son sang il a lavé mes péchés, 19/ que je suis bien affligé en moi-même d’être si tard entré en religion. 20/ Si bien que personne ne pourrait me faire sortir de cet état de religion, ce qui me priverait de pouvoir étudier ce bienheureux livre. 21/ Ensuite, pour me réjouir et récréer, je regarde dans mon livre aux lettres d’or. 22/ Je pense à cette assemblée éternelle du ciel qui ne demande qu’à recevoir les pécheurs repentants, 23/ cette assemblée où tous sont rassasiés de tout ce qu’ils peuvent désirer ou souhaiter 24/ et le seront éternellement en regardant le miroir de la sainte Trinité. 25/ Quand je considère ce livre, tous les plaisirs du monde, toutes les richesses, tout ce qu’il y a sous le ciel me semble n'être que du fumier par comparaison avec les biens de là-haut. 26/ Si bien qu’avec ces trois livres je veux faire mon salut et cette science-là me suffit. 27/ Vous partirez si voul le voulez, mais quant à moi, je ne partirai pas". 28/ "Ah, dirent les deux autres chevaliers, qu’irions-nous chercher dans le monde? Assurément nous demeurerons avec vous et avec ces trois livres nous ferons notre salut". 29/ Les trois chevaliers restèrent à l’abbaye sans savoir lire. 30/ Ils firent leur salut en méditant sur ces trois livres; nous pouvons tous faire notre salut de la même façon. 31/ Car personne, si savant soit-il par ailleurs, ne peut se sauver sans avoir ces trois livres inscrits dans son coeur; leur connaissance est indispensable à quiconque veut être sauvé. 32/ Personne sans avoir conscience de ses péchés, sans avoir compassion des souffrances de Notre-Seigneur, sans avoir une ferme espérance des biens du ciel, 33/ personne, dis-je, sans ces trois choses ne peut faire son salut, excepté les petits enfants qui ne savent pas, faute d’âge et de raison. |
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TC0131 | TE009376 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 657, 1-3 | PAUL ET BARNABE REFUSENT L’ADORATION. 1/ S. Barnabé guida saint Paul dans sa première prédication. 2/ Comme on voulait leur immoler des agneaux, ils déchirèrent leurs vêtements en disant: 3/ "Nous sommes de pauvres pécheurs comme vous; on ne doit offrir de sacrifices qu’à Dieu." | |
TC0131 | TE007993 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 360, 1-3 | LES FILETS DU DIABLE. 1/ Un saint ermite vit la terre toute couverte de filets que le diable avait tendus pour nous prendre. 2/ Il demanda en pleurant: "Hélas! qui pourra passer ces filets sans être capturé?" 3/ La voix du ciel lui répondit: "Ne t'inquiète pas, car une seule humilité les rompra tous". | |
TC0131 | TE008917 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 005, 1-6 | LES DIABLES ENVIEUX DE L’HOMME. 1/ Selon certains théologiens les diables furent très vexés quand ils surent que Dieu avait fait la race humaine d’aussi pauvre matériau que le limon de la terre 2/ afin que les hommes soient humbles de par leur origine et que cette humilité leur donne accès aux nobles sièges du ciel que les diables avaient perdus par leur orgueil. 3/ C'est pourquoi les diables décidèrent de les faire tomber dans le péché pour être damnés éternellement avec eux. 4/ Un proverbe dit qu’un teigneux voudrait que tous les autres soient teigneux comme lui, si bien qu’il ne resterait personne pour le traiter de teigneux. 5/ Ainsi les diables, sachant bien qu’ils ne peuvent être sauvés, désirent que nous soyons damnés avec eux. 6/ Tant pis pour ceux qui leur feront ce plaisir. |
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TC0131 | TE008679 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 584, 1-8 | PATIENCE DE SAINTE ELISABETH DE HONGRIE. 1/ La bonne sainte Elisabeth de Hongrie quand elle était jeune revêtait un manteau de sac devant ses demoiselles pour s’amuser et elle leur disait: 2/ "Si j'étais très pauvre, je mettrais un manteau comme celui-ci. Je demande à Dieu que je le devienne un jour assez pour m'en vêtir." 3/ Quand son mari fut mort à l’étranger, ses amis la chassèrent de son palais; elle arriva un matin dans un couvent de franciscains qu’elle avait fondé et leur dit: 4/ "Mes chers frères, quand j'étais jeune, j'ai demandé à Dieu de m'accorder que pour son amour je sois pauvre avant de mourir. 5/ Eh bien, j'ai été cette nuit si pauvre que j'ai couché toute vêtue chez une pauvre femme parce que je n'avais pas d’autre domicile. 6/ Pour cette faveur que Dieu m'a faite en m'accordant ce que je lui avais demandé autrefois, je suis incapable de le remercier autant qu’il mérite de l’être. 7/ C'est pourquoi je vous demande, à toute la communauté et à chacun personnellement, de m'aider à l’en remercier, car depuis longtemps il ne m'avait fait un don qui m'ait fait plus grand plaisir." 8/ C'est là un exemple de vraie patience, car elle ne cherchait pas à échapper à ses épreuves. |
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TC0131 | TE008484 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 364, 1-3 | LES HABITS DU DIMANCHE. 1/ Certains ouvriers travaillent toute la semaine dans des celiers souterrains: ils portent leur plus vilain costume et vivent assez pauvrement. 2/ Leurs bons habits sont suspendus, ils ne les mettront que le dimanche. 3/ De même seront parés au ciel du costume immortel des vertus ceux qui ici-bas vivent pour l’amour de Dieu dans l’humilité. | |
TC0134 | TE012978 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei: de tempore [Clutius, 1760] : p. 149a | Le jour du couronnement de l’empereur, les ouvriers construisent sa tombe pour lui rappeler sa condition de mortel. | |
TC0134 | TE014070 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei: de tempore [Clutius, 1760] : p. 224b | Trois exemples de pécheurs devenus saints : Paul (orgueil), Mathieu (avarice), Marie Madeleine (luxure). |
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TC0134 | TE014073 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei: de tempore [Clutius, 1760] : p. 260a | Dieu cesse de nourrir Élie d’une nourriture céleste. | |
TC0134 | TE013034 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei: de tempore [Clutius, 1760] : p. 221b | Le diable dit à saint Macaire : " Si tu jeûnes, moi aussi; si tu veilles, moi aussi; seule ton humilité me vainc." | |
TC0134 | TE013033 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei: de tempore [Clutius, 1760] : p. 221b | Saint Antoine voit les lacets mis par le diable sur toute la Terre. Une voix lui dit qu’on peut se sauver grâce à l’humilité. | |
TC0134 | TE013032 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei: de tempore [Clutius, 1760] : p. 221a | Aristote mourant déclare à ses disciples qu’il est entré dans le monde humilié, qu’il y a vécu dans l’anxiété et qu’il en sort dans la crainte et l’ignorance. | |
TC0134 | TE013030 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei: de tempore [Clutius, 1760] : p. 220b | Du haut d’une montagne, le roi Xerxès contemple son armée et se met à pleurer en pensant que tous seront réduits en cendres dans cent ans et que lui-même n’est que le roi de futurs cendres. | |
TC0134 | TE013031 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei: de tempore [Clutius, 1760] : p. 221a | Quelqu’un demande à un philosophe : " qui ai-je été, qui suis-je, que serai-je ?" Le philosophe répond : " une vile semence, un sac d’excréments, la nourriture des vers" . | |
TC0134 | TE012901 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei: de tempore [Clutius, 1760] : p. 63b | Le philosophe Diogène, invité par un homme très laid dans une maison très belle, crache à la figure de son hôte : il n’a rien trouvé de plus laid où cracher. | |
TC0134 | TE012929 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei: de tempore [Clutius, 1760] : p. 129a-b | Alexandre entendant Anaxarque parler de la multitude des mondes, se met à pleurer et dit : " Hélas, je n’en possède même pas un !" | |
TC0134 | TE012907 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei: de tempore [Clutius, 1760] : p. 85b | Le diable avoue à saint Antoine ne pas pouvoir dormir si le saint veille, mangner s’il jeûne, posséder des biens s’il les méprise. Mais la chose la plus effrayante pour le diable est l’humilité, grâce à laquelle le saint est invincible. | |
TC0134 | TE014069 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei: de tempore [Clutius, 1760] : p. 220b | L’humilité du publicain le sauve. | |
TC0137 | TE012628 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 143 | Le diable est comme saint Macaire sauf pour l’humilité. Le diable dit à saint Macaire qu’ils étaient egaux sauf que saint Macaire le dépassait en humilité, chose qu’il n’avait jamais pu obtenir. | |
TC0137 | TE012739 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 254 | Les infirmités corporelles rendent parfois l’orgueilleux humble. Un clerc qui portait l’eau bénite à un chevalier était toujours accueilli avec des insultes, jusqu’à ce que, tombant malade d’un pied, le chevalier l’accueillit avec bienveillance; le clerc pria qu’il tombe malade de l’autre pied aussi, parce que la maladie l’avait rendu humble. | |
TC0137 | TE012876 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 391 | Le pauvre humble s’enrichit; l’orgueilleux ne reçoit rien. Deux pauvres demandaient l’aumône, mais pendant que l’un d’eux demandait humblement quelque chose à manger et s’enrichissait, l’autre demandait l’aumône avec orgueil, montrant un sac de dimension énorme pour y mettre de la nourriture, ce qui faisait fuir les gens effrayés. | |
TC0138 | TE019209 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 153 | Un prieur blasphémateur meurt foudroyé. |
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TC0138 | TE014129 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 53 | Un sage rappelle à Alexandre qu’il n’est qu’un homme |
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TC0138 | TE020059 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 920 | Humilité du père de saint Bernard. | |
TC0138 | TE019964 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 823 | De la nécessaire humilité d'un pauvre glaneur. | |
TC0138 | TE020100 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 961 | La jeune religieuse qui simulait la folie par humilité. | |
TC0138 | TE019719 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 577 | Comment conserver l'armure de l’humilité. | |
TC0138 | TE019718 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 576 | Le diable aux filets et saint Antoine. | |
TC0138 | TE019734 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 592 | Un moine jaloux des succès de l’abbé Pasteur. | |
TC0138 | TE019720 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 578 | L’humilité préférable au jeûne. | |
TC0138 | TE020229 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 941B | Seule l’humilité peut faire échapper aux filets du diable. | |
TC0138 | TE020025 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 884 | Le pape fils de boulanger fait installer un four dans sa chambre. | |
TC0138 | TE020026 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 885 | Un prélat est convaincu par un sage de limiter ses ambitions temporelles. | |
TC0138 | TE020225 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 937A | La véritable humilité est de se croire inférieur à tous. | |
TC0138 | TE019270 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 215 | Un sermon de saint Bernard gêné par des pensées orgueilleuses. | |
TC0138 | TE019717 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 575 | Le diable à la faux et saint Macaire. | |
TC0138 | TE014137 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 63 | Le philosophe riche aide en secret son ami pauvre. | |
TC0138 | TE014130 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 54 | Les angoisses de l’ambitieux esclave de son vice | |
TC0139 | TE016117 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 190 p.131.du texte hébreu | Rabbi Tarfon plaça ses mains sous les sandales de sa mère, dont les lanières s’étaient déchirées, et lui permit ainsi de se promener pendant le Shabatt. Quand les sages vinrent rendre visite à la mère de Rabbi Tarfon, elle se plaignit devant eux que son fils lui montrait trop de respect, et ils lui répondirent que même s’il en faisait mille fois plus, ce ne serait jamais suffisant. | |
TC0139 | TE016116 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 189 p.130.du texte hébreu | Rabbi Tarfon se penchait jusqu’à terre pour que sa mère puisse poser son pied sur sa tête comme sur un tabouret lorsqu’elle se mettait au lit. | |
TC0139 | TE016823 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 266 p.175 du texte hébreu | Rabbi Gamliel et Rabbi Joshua étaient sur un bateau, mais le voyage se prolongeait, et Rabbi Gamliel n'avait pris qu'un morceau de pain. Rabbi Joshua, lui, avait pris plus de provisions, s'étant fié à sa connaissance des étoiles. Interrogé par Rabbi Gamliel, il lui expliqua sa théorie astronomique et lui raconta que deux de ses disciples, Rabbi Elazar Hahasma et Rabbi Johanan ben Gadgada étaient bien plus savants que lui, mais qu'ils mouraient de faim. Arrivés sur la terre ferme, Rabbi Gamliel fit appeler ces disciples pour leur donner une charge dans la maison d'étude, afin qu'ils puissent en vivre. Même faisant partie de la maison d'étude, ils étaient tellement modestes qu'ils restaient assis à la dernière rangée, jusqu'à ce que Rabbi Gamliel les oblige à s'asseoir devant. (Elazar ha hasma est ainsi appelé parce que il était trop modeste pour faire étalage de sa science et donc se taisait, et on se moquait de lui.) | |
TC0139 | TE013214 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 52, p. 32 du texte hébreu | Au début de leur rencontre, les rabbins Huna et Hisda refusaient de se montrer polis envers Gniba. Il s’approcha d’eux alors avec humilité et les salua en les nommant " rois" par deux fois. Lorsqu’on lui demanda la raison de cette salutation, il cita l’opinion de plusieurs sages qui considèrent les sages comme des rois, et expliqua que selon la tradition biblique, la salutation devait être répétée deux fois. Il démontra ainsi l’étendue de son savoir. | |
TC0139 | TE016118 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 191 p.131.du texte hébreu | La mère de Rabbi Yishmaël se plaignait de ce que son fils ne la respectait pas suffisamment. Les sages, n’en croyant pas leurs oreilles, lui demandèrent plus d’explications. Elle leur raconta qu’il ne la laissait pas boire l’eau dans laquelle elle lui lavait les pieds, ce qu’elle voulait faire par amour pour lui. Ils dirent alors à Rabbi Yishmaël de laisser sa mère agir comme elle le voulait, par respect pour sa volonté. | |
TC0139 | TE016136 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 199 p:134.du texte hébreu | Rabbi Yoshua, Rabbi Gamliel, et Rabbi Tsadok étaient assis ensemble à table. Rabbi Gamliel (qui était le président de l’assemblée des Sages) voulut servir Rabbi Tsadok, mais celui-ci refusa. Mais Rabbi Yoshua accepta car il dit: " Abraham servit les anges venus lui rendre visite" , et Rabbi Tsadok ajouta : " Dieu nous sert lui aussi, il nous procure de la nourriture tous les jours." | |
TC0140 | TE013621 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Prediche della primavera 1425 (Siena, chiesa di S. Francesco e Piazza del Campo, 20 aprile-10 giugno), IV, 2. | Saint François, humble, se considérait toujours comme un pécheur, même après avoir eu la vision d’un palais préparé pour lui dans la vie éternelle. | |
TC0140 | TE013422 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Predicazione della quaresima 1424 (Firenze, S. Croce, 8 marzo-3 maggio), XIV, 2. | Pendant le temps sacré, le publicain se montre plein de respect à l’égard des objets du culte consacrés à Dieu, préférant se tenir à distance, plein de recueillement. En revanche, le pharisien pratique une prière ni humble, ni respectueuse. | |
TC0140 | TE013794 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Bernardino da Siena, Prediche volgari sul Campo di Siena 1427 [ed. Delcorno, 1989], XV, 1. | Un jeune ayant blasphémé reçoit une claque et en se rendant compte de la gravité de son péché, il tend humblement l’autre joue. | |
TC0140 | TE013389 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Predicazione della quaresima 1424 (Firenze, S. Croce, 8 marzo-3 maggio), II, 1. | Saint François affirme que Dieu apprécie beaucoup chez l’homme l’attitude humble, spécialement dans la confession de ses propres péchés. Une personne est humble si, portant le poids d’un péché, elle ne se sent pas tranquille jusqu’à ce qu’elle le confesse. | |
TC0142 | TE018728 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : X, 54 | Un frère-convers de Himmerod nommé Liffard, pourtant d'origine noble, devint porcher par humilité. Un jour, il pensa qu'il faudrait couper tel arbre pour en faire une auge; aussitôt Dieu le lui coupa. | |
TC0142 | TE017870 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : I, 39 | Un diacre se faisant passer pour un laïc par humilité est reçu comme convers dans l’ordre cistercien. L’abbé découvrant sa condition, le reçoit comme moine, malgré l’interdiction du chapitre général de promouvoir des convers. | |
TC0142 | TE018802 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VIII, 8 | En France, une pieuse demoiselle voulait voir Jésus à l’âge de trois ans déjà capable de parler. Un jour, elle resta dans l’église après la messe, et vit un enfant d'une beauté extraordinaire se promener tout seul. Elle lui demanda où était sa mère, mais l'enfant se taisait. Il ne répondit pas non plus à la question s'il savait dire le Pater noster. En revanche, il répéta l'Ave Maria avec joie, sauf, par humilité, la phrase « Et Jésus, le fruit de tes entrailles est béni ». Puis, l'enfant s’éleva au ciel et disparut de sa vue. |
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TC0142 | TE017868 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : I, 37 | Un chevalier nommé Walewan (encore vivant lors du récit) entre tout armé dans le choeur du monastère de Himmerod et dépose ses armes sur l'autel de la Vierge. Devenu novice, il choisit ensuite le statut de convers par humilité. |
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TC0142 | TE017869 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : I, 38 | Philippe change ses bons habits de chanoine avec ceux d'un pauvre étudiant. Arrivé à l’abbaye de Bonnevaux, il se voit refusé l’entrée car on le juge trop pauvre. Devant son insistance, il est accepté et devient bientôt abbé de la communauté. | |
TC0142 | TE017952 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : III, 26 | Un diable prend la forme d’un homme pour se confesser. Le prêtre lui propose comme pénitence de reconnaître ses péchés et de demander pardon à Dieu. Le diable, très orgueilleux, refuse de le faire. | |
TC0142 | TE017992 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : IV, 6 | Theobald, novice cistercien, désireux de plaire à Dieu par l’humilité, obtient la tâche de laver des chiffons sales. Vexé par l'esprit d'orgueil, il boit, pour apaiser la tentation, de l'eau immonde d'ablution. Le diable, incapable de le corrompre par l'orgueil, essaye de l'intimider par une vision horrible: deux corps noirs suspendus aux latrines. |
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TC0142 | TE017993 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : IV, 7 | Le diable se moque de saint Bernard graissant ses chaussures en secret, afin de ne pas paraitre chercher les louanges pour son l'humilité. Le saint ignore la provocation de l'esprit malin et continue son humble travail. | |
TC0143 | TE014302 | Caesarius Heisterbacensis | Homiliae de infantia Servatoris [Coppenstein, 1615] : p.139, col. B - p. 140, col. A | Une fille d’un notable de Babylone était possédée par le démon. Son père, désespéré de la guérir, convoqua chez lui le disciple d’un saint ermite, sous prétexte de lui acheter des paniers. La fille gifla le jeune homme qui lui tendit l’autre joue. Le diable, ne pouvant tolérer une telle humilité, s’enfuit. ~ |
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TC0143 | TE014159 | Caesarius Heisterbacensis | Homiliae de infantia Servatoris [Coppenstein, 1615] : p. 70 | Un ermite habitant près de Constantinople fut visité par l’empereur Théodose. Le lendemain, l’ermite quitta son habitat, effrayé qu’à l’instar de l’empereur tout le monde vienne le déranger et que les louanges lui fassent perdre les fruits de ses labeurs. | |
TC0143 | TE014285 | Caesarius Heisterbacensis | Homiliae de infantia Servatoris [Coppenstein, 1615] : p. 121, col. A-B | Alors que le choeur des convers chante l’hymne " Te Deum laudamus" , un frère cistercien vit une colombe descendre plusieurs fois de la croix sur sa tête pendant qu’il surveille ce ch?ur; cette vision revient pendant la lecture de l’Evangile et quand il baisse humblement la tête devant l’autel de saint Jean Baptiste. |
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TC0146 | TE014246 | Petrus Alfonsi | Disciplina clericalis [Leone, 2010] : III. Exemplum de tribus versificatoribus | L’exemplum oppose trois typologies de poètes qui se présentent devant un roi : le premier est doté d’une veine poétique, mais n’est pas de sang noble; le deuxième est un poète noble mais peu instruit; le troisième, poète médiocre, est noble par sa mère mais non par son père. Le premier attire la convoitise des poètes nobles qui ne comprennent pas comment le roi puisse en apprécier les qualités; pourtant, c'est justement parce qu’il n’est pas noble mais remarquablement raffiné dans son art, que celui-ci est davantage estimé par le roi. Le deuxième, noble mais peu doué, est dénigré par le roi précisément parce qu’il ne se montre pas à la hauteur de son origine sociale. Le troisième, à cause de ses vers disgracieux, n’obtient pas l’estime du roi mais il lui demande cependant quelles sont ses origines. Le poète, né d’un père non noble, mais neveu d’un homme très valeureux, répond en se vantant d’appartenir à la descendance de son oncle. Le roi éclate de rire, se rappelant une histoire qu’il avait lue dans une fable, comme cela est raconté dans l’exemplum qui suit. | |
TC0148 | TE015341 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 949 | PÉNITENCE SECRÈTE DE SAINTE CÉCILE. | |
TC0148 | TE015342 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 950 | SAINT NICOLAS CHOISIT LA NUIT POUR DONNER SON OR. | |
TC0148 | TE015343 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 951 | LA PIÉTÉ DE SAINT THOMAS BECKET. — Thomas Becket portait un cilice sous ses vêtements précieux et lavait en secret les pieds des pauvres. | |
TC0148 | TE015435 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1041 | LA CONFESSION FRÉQUENTE D’UN ABBÉ. — Comme on demandait à un abbé pourquoi il se confessait aussi souvent, il répondit qu’il craignait toujours de ne s’être pas bien confessé, qu’il lui revenait toujours à la mémoire quelque chose qu’il n’avait pas dite, et enfin qu’il sortait toujours plus humble de la confession. | |
TC0148 | TE015347 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 955 | LA PÉNITENCE DE L’EMPEREUR THÉODOSE. — Théodose fit périr, comme suite à quelque crime des Thessaloniciens, un grand nombre d’innocents. Venant à Milan, il fut expulsé de l’église. Il fit humblement pénitence et promulgua une loi selon laquelle personne ne serait exécuté sans que trente jours ne se fussent écoulés depuis la décision, ce afin d’éviter l’effet de la colère. Il jugea Ambroise qui s’était comporté courageusement envers lui comme un grand athlète de la vérité et comme seul digne d’être évêque. | |
TC0148 | TE015519 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1124 | L’HUMILITÉ D’HÉRACLIUS. — L’empereur Heraclius voulait entrer en grand apparat dans Jérusalem et s’en vit interdire l’entrée. Un ange lui expliqua que le Christ y était entré sur une mule. L’empereur comprit la leçon et entra pieds nus, et en larmes. | |
TC0148 | TE015309 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 917 | LA MORT DE SAINT MARTIN. — Comme il le fut révélé à saint Séverin, évêque de Cologne, saint Martin, à l’article de la mort, refusa de renoncer à la cendre et au cilice, malgré les pressions de ses disciples, confondant ainsi le diable. | |
TC0148 | TE015693 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1292 | UN COMTE DE POITIERS PREND SOIN D’ANIMAUX. — Un comte de Poitiers, devenu cistercien, demanda à s’occuper des poules, des moutons et des porcs; il s’émerveillait devant ces animaux, créatures de Dieu. | |
TC0148 | TE015668 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1267 | LA PRIÈRE DE SAINTE MARIE MADELEINE L’EMPORTE AU CIEL. — Marie Madeleine se cacha pendant trente ans dans une grotte près d’Arles et de Tarascon après avoir converti les gens de Provence autour de Marseille. Elle priait sept fois par jour. Elle s’élevait dans le ciel, nourrie de la lumière céleste, puis était ramenée sur terre. Un saint vit la lumière jaillir de la grotte vers le ciel. S?approchant, il entendit une voix dire qu’il y avait ici la pécheresse Marie. Elle lui dit de lui rapporter des vêtements de femme. Ce qu’il fit. Elle lui dit alors d’aller à un oratoire de frères qui étaient près de là, au désert. Ce qu’il fit. Il la trouva déjà arrivée et prostrée devant l’autel. Elle reçut l’eucharistie de sa main et mourut, les mains jointes. |
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TC0148 | TE015319 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 927 | L’ASCÈSE DE SAINTE CÉCILE. — Sainte Cécile portait un cilice sous ses précieux vêtements, jeûnait deux ou trois fois par semaine, passait ses jours et ses nuits en prière. | |
TC0148 | TE015598 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1200 | RÉPONSE DE SAINT BERNARD À PROPOS DE DEUX VERSETS DE L’ÉVANGILE SELON SAINT MATTHIEU. — Un disciple de saint Bernard lui demanda pourquoi il était dit (Mat. 6, 6) : " Prie le Père la porte fermée" , alors qu’il était écrit (Mat. 5, 16) : " Que vos bonnes oeuvres brillent devant les hommes." Le saint répondit: " Celui qui a une petite lumière de religion et un petit feu de charité venant d’être allumé doit le protéger du vent comme une chandelle, car il s’éteint dès qu’il est exposé au plus léger vent. Celui qui possède une fournaise de charité, bien en flammes et depuis longtemps, quand il l’expose au vent, il la voit flamber de plus belle, que ce soit au vent de la prospérité ou de la flatterie, à la tentation de la vaine gloire ou à l’aquilon de l’adversité." | |
TC0148 | TE015561 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1164 | LE SILENCE DE LA SAINTE VIERGE. — La Vierge parlait peu, sinon pour prononcer des prières, des louanges ou des actions de grâces. | |
TC0148 | TE015600 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1202 | SAINT ARSÈNE SE CACHE POUR PRIER. — Quand Arsène priait avec des frères, il se cachait toujours derrière une colonne. | |
TC0150 | TE014461 | Frère Robert le Chartreux | Le Chastel Perilleux [Brisson, 1974] : [6] | L’auteur insiste sur la valeur fondamentale de l’humilité en utilisant l’image de la lune qui paraît très petite lorsqu’elle est proche du soleil et plus grande lorsqu’elle s’en éloigne. | |
TC0155 | TE016316 | Johannes Maior | Magnum Speculum Exemplorum (en russe) : 194 | Le roi Kanut (Knut le Grand, 995[4]– 1035) ordonne à la mer de se retirer. Ayant compris les limites de son pouvoir, il ôte humblement sa couronne et la place sur la tête du crucifix. | |
TC0155 | TE016174 | Johannes Maior | Magnum Speculum Exemplorum (en russe) : 46 | Tiokh, le roi de Norvège et d'Angleterre ordonne en vain à la mer de reculer. Ayant compris les limites de son pouvoir, il ôte humblement sa couronne et la place sur la tête du crucifix. | |
TC0155 | TE016357 | Johannes Maior | Magnum Speculum Exemplorum (en russe) : 236 | Pierre, l’archevêque d’Alexandrie (†311), connu pour son humilité exemplaire, refuse de s’asseoir sur le trône épiscopal: il le voit entouré des flammes. | |
TC0155 | TE016292 | Johannes Maior | Magnum Speculum Exemplorum (en russe) : 170 | Un jour, pour éprouver la patience d'abba Agathon, quelques anachorètes, l’accusent de différents péchés, ce qu’il admet avec une humilité exemplaire. Mais quand ils l’accusent d’être hérétique, le saint exprime la plus grande indignation contre cette accusation, car l’hérésie est une rupture définitive entre Dieu et l’homme. | |
TC0157 | TE017087 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 51, p. 134, l. 20 – p. 135, l. 12 | La femme de Théodose, d’après l’Historia Tripartita, reçut les pauvres et infirmes et s’occupa d’eux elle-même, plutôt que d’en charger ses serviteurs. Elle se rendait dans leurs maisons, dans les hospices adjoints aux églises. Elle les servait à table, mélangeait leur vin et leur eau, lavait leur vaisselle. Les riches qui peinent à fournir aux pauvres même les restes de leurs tables devraient se repentir. Si quelqu’un avait voulu convaincre cette femme qu’elle s’abaissait en-deçà de sa dignité, elle aurait répondu : « L’Empire a pour devoir de distribuer de l’or; quant à moi, je remplis cette tâche au nom de l’Empire, qui m’a accordé tant de bienfaits. » Elle engageait aussi son mari, l’empereur, à l’accompagner dans ces actes de dévotion. Elle l’encourageait à considérer humblement ce qu’il avait reçu et à accomplir en retour des bienfaits. Ainsi, elle fut l’inverse de la première femme, qui avait conduit son mari au péché. Au contraire, elle conduisait l’empereur à la vertu. | |
TC0157 | TE017465 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 132, p. 444, l. 23 – p. 444, l. 30 | Samuel, lorsqu’il fut appelé au milieu de la nuit, accourut humblement. Comme cela se reproduisait, il aurait pu protester contre cette pratique : pourquoi appeler trois fois un étranger, tout en laissant dormir ses fils ? Mais il vint simplement et dit : « Me voici. Tu m’as appelé. » | |
TC0157 | TE017164 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 72, p. 353, l. 15 – p. 353, l. 19 | L’évêque de Penna renonça à sa charge et se mit volontairement au service de son successeur. Il était si humble qu’on n’eût jamais cru qu’il avait lui-même exercé l’autorité sur les autres. | |
TC0157 | TE017388 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 106, p. 182, l. 18 – p. 185, l. 3 | Les frères de Cluny racontèrent ces deux exemples exceptionnels. Macuardus était le chef du monastère. Il désigna son successeur, Maieul, et se retira dans une petite cabane. Un soir, il demanda du fromage. Mais le responsable du cellier, occupé, ne le lui fournit pas – il se plaignit à son assistant de la double charge qu’il devait supporter en servant deux abbés. Le vieil abbé, lorsqu’il entendit ceci, fut scandalisé. Il était d’autant plus sensible à ce genre de choses qu’il était coupé du monde par la cécité. Le lendemain, il se rendit au chapitre, reprit l’autorité à Maieul, punit le responsable du cellier, puis rendit l’autorité à Maieul. Maieul montra son humilité en acceptant ce traitement. Plus tard, Maieul dut se rendre à Rome et demanda à un frère de l’accompagner, car il voulait le nommer abbé au monastère de Saint Paul. Le frère résista et rechigna, et l’abbé partit sans lui. Mais resté au monastère, soumis aux reproches de ses frères, l’homme comprit qu’il avait mal agit. Il se pressa pour rattraper Maieul qui l’avait devancé. Il arriva au bord d’une rivière et, voyant l’abbé de l’autre côté, il se prosterna. L’abbé le vit, comprit, et envoya le bateleur le chercher. Maieul demanda à l’homme ce qu’il voulait. Celui-ci lui demanda pardon. En signe de repentance véritable, Maiolus lui fit embrasser un lépreux, et le lépreux fut guéri. Ainsi, l’obéissance et l’humilité furent récompensées. |
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TC0158 | TE016648 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 201 | La vieille qui offre ses pois aux religieux.– Une pauvre vieille veut offrir quelques pois au moment où le roi a invité les religieux à un repas; les portiers ne la laissent pas entrer : cependant ces pois tombent miraculeusement dans les plats des religieux; son humble offrande a plus de mérite que celle du roi. | |
TC0158 | TE016458 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 32 | Le Bodhisattva, le marchand et les corbeaux.– Le Bodhisattva, dans la condition d'un homme du peuple, comprenait le langage des animaux. Engagé par un marchand pour porter ses bagages, il entend des corbeaux croasser : « Tuez cet homme pour prendre ses perles », et il se met à rire. Interrogé sur la cause de son hilarité, il explique sa conduite au marchand et le convainc de la supériorité de la religion bouddhique. | |
TC0158 | TE016585 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 144 | Le roi qui descend de son char pour rendre hommage à un religieux.– En descendant de son char pour rendre hommage à un religieux, un roi ne descend pas, il monte, car il renaîtra parmi les devas. | |
TC0159 | TE017556 | Petrus Lemovicensis | De oculo morali | Diogène se moquait des cadeaux d’Alexandre le Grand en disant qu’ils n’étaient pas fait pour les Hommes mais pour charger le bétail. En cela, Diogène était plus puissant qu’Alexandre, qui possédait tout, alors que lui ne cherchait pas à acquérir plus que ce qu’Alexandre pouvait donner. | |
TC0159 | TE017666 | Petrus Lemovicensis | De oculo morali | En Angleterre, au temps de Constantin II, l’âme d’un propriétaire foncier fut présentée devant Dieu et, grâce à l’intercession de la Vierge, il fut autorisé à contempler les peines de l’Enfer et à ressusciter. De retour à la vie, il distribua ses biens aux pauvres, paya ses serviteurs et amis et partit s’isoler en forêt. Il vécut dans une grande pénitence et se baignait dans les rivières, même en plein hiver. À ses amis qui se questionnaient, il répondait qu’il avait vu de bien plus sévères peines. |
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TC0159 | TE017629 | Petrus Lemovicensis | De oculo morali | Quand l'abba Antoine voit que le monde est plein de pièges, il demande comment les éviter. La réponse est : par l’humilité. | |
TC0159 | TE017559 | Petrus Lemovicensis | De oculo morali | Constantin était un homme petit de stature mais grand en vertu. Quand un paysan vint le rencontrer et lui dit avec mépris qu’il n’y avait chez lui rien d’honorable, Constantin éclata de joie, l’embrassa et l’enlaça. Il le remercia de l’avoir vu tel qu’il était. S’il s’était élevé avec ses mérites, il voulait toujours apparaître humble auprès des gens à la manière d’une étoile au Paradis. | |
TC0160 | TE017243 | anon. | Recueil de sermons et d’exempla - Cambrai, BM, 574 [transc. A. Perard] : n°60 | Un roi qui craignait Dieu et vivait en grande humilité, se fait construire une pauvre maison dans un cimetière et part y demeurer. Or, le roi Alexandre en entend parler. Il se rend dans la ville où séjourne le roi et il lui demande pourquoi il reste là. Le roi lui répond qu'il sait qu'il va mourir et que bientôt son corps ne restera pas dans son riche palais mais sera jeté au cimetière et mangé par les vers. C'est pour cela qu'il a fait faire sa maison dans un tel lieu. Il précise également que par ce biais il pense davantage à la mort que s'il demeurait dans les plaisances mondaines. Lorsque sa fin approche, des anges lui rendent visite et lui annoncent qu'ils sont là pour lui tenir compagnie jusqu'au jour de sa mort qui doit avoir lieu 3 jours après. Ils lui annoncent aussi qu'il recevra la couronne de victoire. Trois jours après cette vision, il est porté au paradis. |
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TC0163 | TE018077 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 15. | JAKUSHIN, LE SECRÉTAIRE DU DÉPARTEMENT DES AFFAIRES DE LA COUR ENTRÉ DANS LA VOIE.– 1) Le secrétaire des affaires de la cour, Jakushin, désire entrer dans la Voie du Bouddha et se montre très compatissant. Il remet sa propre ceinture à une femme qui pleure pour avoir égaré une ceinture garnie de pierres précieuses destinée à son maître. Puis Jakushin emprunte une ceinture à quelqu’un pour remplir son office de secrétaire lors de la séance à la cour. 2) Un jour, il se rend au palais, monté sur un cheval. Il s’arrête pour vénérer chaque pagode, chapelle ou stèle. Il laisse son cheval paître à sa guise, si bien que le soir arrive. Le valet de Jakushin est excédé et fouette brutalement l’animal. Jakushin pousse des cris et se lamente : un lien l’unit certainement à ce cheval qui a pu être son père ou sa mère dans une existence antérieure. On comprend alors pourquoi on peut lire dans les notes du secrétaire : « Mon corps hante la ville, mais mon cœur s’est retiré du monde ». 3) Quand Jakushin prend de l’âge, il se rase la tête et va étudier les écritures sur le mont Yokawa. Là, il rencontre le révérend Zôga qui accepte de le former. A la lecture des premiers mots du Maka shikan (« La grande somme de quiétude et de contemplations »), le secrétaire éclate en sanglots. Le maître Zôga pensant que son élève ne peut avoir déjà pénétré le sens profond du texte est furieux et lui décoche un coup de poing. Jakushin se retire, mais demande de nouveau au maître de lui expliquer les écritures. Mais il éclate de nouveau en sanglots, et se fait encore malmener par Zôga. Quelques jours plus tard, il renouvelle sa demande auprès du maître, et se met encore à pleurer, et plus fort que jamais, lors de la lecture des écritures. Alors le révérend a lui aussi les larmes aux yeux devant la vénération de son élève. Il lui dispense ensuite sereinement son enseignement. Jakushin parvient à un haut degré de vertu, Quand il accomplit sa Renaissance, c’est le seigneur de la chapelle entré en religion qui assure la cérémonie de lecture de l’oraison chantée et qui donne cent mille pièces de chanvre blanchi au soleil. |
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TC0163 | TE018063 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 1. | LE CONTRÔLEUR MONACAL GENBIN RENONCE AU MONDE ET DISPARAÎT.– Le contrôleur monacal Genbin, préférant la solitude et la méditation au commerce de ses confrères, disparaît sans avertir quiconque. Quelques années plus tard, un de ses anciens disciples prend le bac pour traverser une rivière. Le passeur est un vieux moine hirsute et vêtu d’une robe malpropre. Le disciple, ému, reconnaît le contrôleur monacal qui semble avoir, lui aussi, reconnu son disciple, mais qui feint l’indifférence. Ne voulant paraître étrange aux yeux des autres passagers en interrogeant le passeur, le disciple décide de venir voir le contrôleur à son retour de voyage. Arrivé à l’embarcadère, il constate que le passeur n’est plus le même. On lui dit que l’ancien passeur était très pieux, réclamant peu pour le passage de la rivière et très apprécié des gens du pays. Mais depuis peu, il a disparu et nul ne sait où il se trouve. Le disciple se lamente, car il comprend que son maître a vidé les lieux, se voyant découvert par son disciple. On dit que Genbin a composé un poème dans lequel il est le gardien d’une rizière. Un contrôleur monacal, ému par cette histoire, installe un bac près du lac, pour devenir passeur à son tour. Son projet n’a jamais abouti, mais ce souhait reste une chose merveilleuse ! |
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TC0163 | TE018076 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 14. | UN MAÎTRE EN DISCIPLINE YÔKAN AU MONASTÈRE ZENRIN-JI.– 1) Le maître en discipline Yôkan demeure toujours au service de l’empereur, malgré sa profonde piété envers l’invocation au Bouddha. Retiré sur des collines au Zenrin-ji, il vit en prêtant aux gens. Chacun le respecte et ne commet de malhonnêteté à son endroit. Si un indigent ne rembourse pas son prêt, Yôkan se dédommage en lui faisant réciter les invocations, en plus ou moins grand nombre selon le montant de l’emprunt. Puis l’empereur nomme Yôkan intendant du Tôdai-ji. Contre toute attente, celui-ci accepte. Ses disciples se disputent âprement les terres du Todai-ji exemptées d’impôt. Mais l’intendant, lui, les consacre [les revenus] de toutes les terres pour la réfection du monastère. Il se déplace sur une étrange monture pour se rendre au monastère. Dès la fin des travaux de restauration, il donne sa démission. Il n’a détourné aucun bien du monastère pour son propre usage et les gens comprennent que l’empereur a estimé que Yôkan était le seul à pouvoir prendre soin du monastère délabré. 2) Le maître Yôkan fait distribuer aux malades du Yakuô-ji les fruits d’un prunier du monastère. Cet arbre surnommé « le prunier champ de compassion » demeure encore aujourd’hui, témoin du passé. 3) Un jour au monastère, un visiteur voit le maître étaler un grand nombre de bâtonnets à calculer. L’homme pense que Yôkan calcule les intérêts de ses prêts mais ce dernier lui répond qu’il a oublié le nombre d’invocations au Bouddha qu’il a prononcées ces années passées. 4) Le maître en discipline se rend à la cérémonie d’intronisation de sa fonction d’intendant vêtu d’habits peu ragoûtants, monté sur un cheval étique et d’aspect misérable. Les enfants lui demandent si la cérémonie va bien avoir lieu, et le maître répond qu’en fait les enfants se demandent si c’est bien lui l’intendant du Tôdai-ji ! 5) Ensuite Yôkan désire devenir chapelain du monastère Hosshô-ji, édifié par un empereur retiré, car « qui accepte l’aumône peut bien accepter la royauté » ainsi que le dit ce verset relevé dans les Ecritures. Là aussi, il se rend à son palais dans une tenue non conforme aux usages. Par la suite, il ne se rend jamais au monastère pour s’acquitter des ses fonctions. Les moines se plaignent auprès de l’empereur qui rétorque que l’indiscipline de Yôkan est d’un autre prix que la discipline de tout un chacun et n’émet aucun blâme. 6) A la fin de sa vie, le maître fait venir auprès de lui un ascète comme ami de bien. Il lui demande de réciter le texte des douze catégories d’écriture du Grand Véhicule. Yôkan est très mécontent car l’ascète ne fait qu’énumérer les titres des douze catégories. Dans ses derniers moments de lucidité, il fait réciter l’invocation au Bouddha et écoute en purifiant son cœur. Il prononce ensuite à plusieurs reprises un verset et accomplit sa Renaissance. |
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TC0163 | TE018074 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 12. | UN MOINE SE PRÉSENTE CHEZ AKIYOSHI, GOUVERNEUR DU MIMASAKA.– Un moine entre dans la maison du gouverneur du Mimasaka et psalmodie les Ecritures. Il répond à son hôte qui le questionne qu’il vit d’aumônes dans un monastère. Il ajoute qu’il a engrossé une fille qui est à son service, et il demande alors au gouverneur de lui donner des vivres pour subvenir aux besoins de cette femme. Le gouverneur, pris de pitié, accepte. Le moine, ne souhaitant pas que l’on sache où il demeure, refuse d’être accompagné par un porteur et repart portant lui-même les provisions. Le gouverneur, intrigué, le fait suivre par un domestique. Après une longue marche, le moine entre dans un ermitage de branchages au fond d’une profonde vallée isolée. Il déballe les vivres et parlant seul, déclare qu’il a de quoi se nourrir durant sa retraite. Puis il se lave les pieds et entre dans le silence. Le domestique, dissimulé sous un arbre, s’émeut en entendant le moine réciter le sûtra du lotus toute la nuit. Le lendemain le domestique s’en retourne et rapporte à son maître tout ce qu’il a vu. Le gouverneur, s’étant douté lors de la visite du moine qu’il avait affaire à un homme peu ordinaire, renvoie le domestique à l’ermitage avec d’autres vivres et avec une lettre dans laquelle il demande au moine de l’avertir de ses besoins. Le moine, plongé dans sa récitation du sûtra du lotus ne répond pas. Le domestique s’en retourne, après avoir déposé les vivres devant l’ermitage. Quelques jours plus tard, le domestique, curieux, retourne sur les lieux. Là, il trouve l’ermitage désert. Le moine est parti, emportant les premières provisions avec lui, mais laissant les autres vivres déposés devant l’ermitage. Pour cacher leurs mérites, ceux qui possèdent l’esprit de la loi déclarent avoir commis des fautes, craignant de devenir objet de vénération. |
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TC0163 | TE018065 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 3. | LE CHAPELAIN BYÔDÔ QUITTE LA MONTAGNE ET SE REND EN UN AUTRE PAYS.– L’éminent chapelain Byôdô , après avoir pris conscience de l’inutilité de sa vie entravée par le souci de la gloire, le profit et le soin de son corps, décide subitement de quitter la montagne où il réside, pour ne jamais revenir. Il chemine au hasard, et arrive dans la province d’Iyo, dans laquelle il vit en quémandant sa nourriture. Là, on le surnomme « le mendiant du porte à porte ». Sur la montagne, les moines s’étonnent de l’absence de leur chapelain et, le pensant mort, ils procèdent aux rites funéraires. Le nouveau gouverneur s’installe dans le pays d’Iyo, et y charge du culte le maître instructeur Jôjin, un ancien disciple du chapelain. Un jour, « le mendiant du porte à porte » entre dans la cour de la résidence du gouverneur et subit les rires moqueurs des enfants et les insultes des gens rassemblés là. Pris de pitié, le maître instructeur Jôjin le fait venir près de lui, et malgré l’apparence inhumaine et déguenillée du mendiant, il reconnaît son ancien maître. Très ému, il aide le chapelain à se hisser sur la galerie, et tous les gens sont émus à sa vue. Le chapelain répond brièvement et s’en retourne. Jôjin part à sa recherche, fait fouiller toute la forêt mais ne trouve aucune trace de son maître. Bien plus tard, un forestier trouve le chapelain mort, assis les mains jointes, tourné vers l’ouest. Pénétré de respect, le maître instructeur accomplit les rites. Ceux qui ont éveillé leur cœur quittent les lieux où ils ont vécu, loin de la gloire et du profit. |
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TC0163 | TE018064 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 2. | LE CONTRÔLEUR MONACAL GENBIN EST AU SERVICE D'UN ADMINISTRATEUR DE DISTRICT AU PAYS D'IGA.– Genbin se présentant comme un pauvre moine est engagé par un administrateur du pays d’Iga, qu’il sert avec diligence durant trois années. Ce maître, sous le coup d’une accusation, se voit chasser du pays où il est établi depuis plusieurs générations. Le moine, informé de cette situation propose à l’administrateur de monter à la capitale et de s’expliquer auprès du gouverneur. Le moine ajoute qu’il connaît un homme dans l’entourage du gouverneur à qui il pourrait parler. L’administrateur accepte et se rend à la capitale avec le moine. Ce dernier, voulant montrer bonne figure, demande à son maître de lui prêter des vêtements pour entrer dans la résidence. Là, tous se précipitent, et s’agenouillent devant le moine en signe de respect. Le grand conseiller le presse de questions sur son absence, mais le moine dit qu’il est venu pour une affaire particulière. Il demande la grâce pour son maître à qui il est très attaché. Le conseiller, sans demander aucune explication, prend immédiatement un arrêté qui confère à l’administrateur une position encore plus avantageuse qu’auparavant. De retour près de l’homme de l’Iga complètement stupéfait, le moine dépose l’arrêté sur les vêtements prêtés, et disparaît.rnrn |
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TC0163 | TE018072 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 10. | A)UN SAINT HOMME DU TENNÔ-JI ET B)UN MENDIANT CACHENT LEURS VERTUS.– A) Un pauvre ascète, vêtu de haillons, vagabonde, moqué par les enfants qu’il croise sur son chemin. Il débite des propos insensés, tel un fou. Une nuit, il demande l’asile à un éminent clerc qui accepte de l’accueillir. Pendant la nuit, l’ascète demande au clerc d’éclaircir quelques questions qui l’embarrassent depuis bien des années. Le clerc, émerveillé, découvre un homme très instruit sur les subtilités du dogme de l’école du Tendai. L’homme, satisfait des réponses du clerc, s’en va au point du jour. Le clerc conte cette rencontre aux gens du voisinage qui vénèrent dorénavant l’ascète. Sans doute agacé d’avoir été percé à jour l’ascète finit par disparaître, et on raconte qu’on l’a trouvé des années plus tard au pied d’un grand arbre, les paumes jointes, assis sur ses talons et les yeux fermés à tout jamais. B) Un mendiant vêtu de haillons, se nourrissant à l’occasion de chair de poisson ou de poulet, passe aux yeux de tous pour un idiot. Mais il emprunte régulièrement pour quelques jours des Ecritures et des commentaires à un saint moine. Il meurt sur la digue, tourné vers l’ouest, les paumes jointes et bien droit sur ses talons. Ces personnages sont des êtres supérieurs tournés vers l’autre vie, cachant leurs mérites loin de la société des hommes. |
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TC0163 | TE018066 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 4. | SENKAN, CHAPELAIN IMPERIAL, RENONCE AU MONDE ET VIT EN RECLUS.– Le chapelain impérial Senkan, grand érudit, rencontre le révérend Kûya et lui demande que faire pour assurer son salut dans sa prochaine vie. Devant l’insistance du chapelain, le révérend lui conseille le renoncement. Le chapelain se dépouille de ses ornements, renvoie les gens de son escorte, part seul et devient un reclus. Encore insatisfait, il aperçoit une nuée couleur d’or vers laquelle il se dirige. Il construit un ermitage en ce lieu, se retire du monde et pratique l’ascèse. On dit que ce chapelain est apparu en songe comme l’avatar de Kannon et que le nom de Senkan est la forme abrégée de ce Bodhisattva. |
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TC0163 | TE018067 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 5. | LE RÉVÉREND ZÔGA, DU PIC DE TÔ, RENONCE AU MONDE ET ACCOMPLIT SA RENAISSANCE.– Le révérend Zôga , promu à un brillant avenir grâce à ses hautes vertus, n’aspire secrètement qu’à renaître au paradis. Il prie pendant mille nuits et supplie à haute voix d’être possédé par l’esprit de la Voie. Au terme de ces nuits, le moine renonce à sa position. Lors d’une cérémonie, il ramasse les restes du banquet parmi les mendiants, puis s’enferme dans un ermitage pour pratiquer son ascèse. Ayant acquis une solide réputation, il est invité par l’impératrice qui désire entrer en religion. Mais Zôga ne fait que débiter des propos incohérents avant de s’en aller. Une autre fois, convié à une cérémonie en l’honneur du Bouddha, il ne fait que critiquer et n’accomplit aucun rite, sans doute pour se tenir à distance des gens et ne plus être sollicité. Une autre fois, juché sur une vache d’aspect misérable, et portant un saumon séché à sa ceinture, Zôga accompagne son maître monacal convié au palais de l’empereur. Les gens l’invectivent, mais le moine rétorque qu’étant le disciple de son maître monacal depuis son plus jeune âge, il est le seul à pouvoir le servir comme piqueur de bœuf. Il chantonne « La notoriété, quel embarras ! La mendicité, quel agrément ! » avant de s’éloigner. Sentant sa fin approcher, Zôga joue seul au jeu de go, jette les quartiers d’une selle sur ses épaules, et danse en imitant la danse des papillons. Il explique à ses disciples intrigués que ces deux choses lui étaient interdites quand il était enfant. Puis il compose un poème avant de rendre son dernier souffle. On peut qualifier le comportement de ce moine de pure folie, mais il est dicté par l’unique désir de se tenir à distance de ce monde. |
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TC0163 | TE018146 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 80. | LE RÉVÉREND KAKUNÔ, QUI DEMEURE AUPRÈS DU TOMBEAU DU PRINCE, AIME LA MUSIQUE.– A) L’ascète Kakunô a un amour peu ordinaire pour la musique. Sa seule occupation est de fabriquer toutes sortes d’instruments avec des matériaux offerts par la nature (planche, crin de cheval, tige de bambou…). Tout en jouant de ces instruments, il se dit que le concert des Bodhisattvas et des saints doit être vraiment merveilleux. Si un enfant s’empare d’un de ses instruments pour jouer et le détruit, Kakunô se met en colère. Des années plus tard, quand l’ermite meurt, il entend résonner à ses oreilles le céleste concert. Son corps demeure longtemps indemne de toute dégradation, et tous les gens du voisinage viennent le vénérer, tel un Bouddha. Il disparaît le quarante-neuvième jour [période intermédiaire avant que soit fixé le sort posthume du défunt], et nul n’a connaissance de son destin. Pour ceux qui croient que la musique est une conduite qui conduit à la terre pure, elle devient en effet un moyen de Renaissance. B) Un saint homme très vertueux questionné sur ses pratiques dit qu’il s’applique à s’abstenir des mauvaises actions et à accomplir toutes les actions encouragées par le Bouddha. L’homme ajoute qu’il n’a aucune prétention sur son lieu de Renaissance, et c’est Le Bouddha qui le jugera et qui en décidera. Sa fin est merveilleuse : il meurt assis sur ses talons, les mains jointes immobiles durant plusieurs jours. C) Un ami de bien vient visiter un brillant docteur ès lettres chinoises qui agonise, et l’exhorte à invoquer le Bouddha. Mais l’homme, poète, est obsédé par les beautés du vent et de la lune et ne prête pas attention aux conseils de son ami. Alors celui-ci lui dit qu’un homme comme lui qui a composé tant de vers remarquables devrait laisser quelque pièce pour célébrer le paradis qui doit posséder encore plus de splendeurs que les plus beaux sites de notre monde ! L’homme voit en imagination aussi nettement qu’en réalité toutes les ressources du paradis. Il finit par prononcer l’invocation, et vit ses derniers moments comme il les a souhaités. Les amis de bien qui assistent les mourants doivent connaître à fond le cœur humain. D) La prêtresse de Yoshhida, mourante, fait venir le révérend Yakunin comme ami de bien. Celui-ci l’encourage à prononcer l’invocation au Bouddha. La dame récite plusieurs passages essentiels avec une expression de parfaite fermeté et connaît une fin merveilleuse qui attendrit tout son entourage. Mais le révérend, lui, s’est endormi pendant les prières et ne semble pas vouloir se retirer. C’est alors que la prêtresse revient à la vie. Durant quatre heures, elle ne montre plus l’expression qu’elle avait précédemment, et c’est toute languissante qu’elle rend son dernier soupir. Le révérend dit qu’elle vit là sa véritable fin. Un démon a accompli un de ses tours, déjoué par la vertu de ce saint homme. E) Un malade mourant fait venir un moine, ami de bien qui l’exhorte à prononcer l’invocation au Bouddha. Mais l’homme ne dit rien. Le moine, pensant que l’homme est sourd, récite l’invocation d’une voix forte à son oreille. Alors qu’il semble que tout soit fini, l’homme guérit. Il raconte plus tard que cette voix insupportable a résonné dans tous ses membres, et qu’il n’a pas eu la moindre pensée, fût-ce pour une Renaissance au paradis. |
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TC0163 | TE018122 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 58. | LE SAINT HOMME MOKU, QUI ASSISTE À LA CONSÉCRATION DU HÔJÔ- JI, AFFERMIT EN LUI L’ESPRIT DE LA VOIE.– Le saint homme Moku se rend au Hôjô-ji le jour de la consécration présidé par le chancelier et se prosterne devant les Bouddhas. Le chancelier n’égale personne en splendeur, mais quand paraît le seigneur, le chancelier passe pour moins que rien. Mais quand le seigneur se prosterne devant le Bouddha, le saint homme estime que c’est le Bouddha qui occupe le rang suprême. | |
TC0163 | TE018080 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 18. | L’ASCÉTE RAKUSAI DU MONASTÉRE MYÔHÔ-JI AU PAYS DE TSU.– 1) Rakusai décide de se retirer du monde et de vivre en ermite après avoir vu un homme travailler la terre en frappant durement son bœuf. En effet, c’est un horrible péché de jouir sans rien faire des productions dues aux efforts d’hommes et aux souffrances des bêtes. L’ascète parcourt tout le pays et arrive au monastère Myôhô-ji. Il se rend dans l’ermitage d’un moine qui est absent, met quelques fagots dans le feu et se chauffe le dos. Lorsque le moine revient, il est furieux devant les façons intolérables de Rakusai. Ce dernier lui dit être un ascète itinérant qui a éveillé son cœur. Pensant que son hôte est aussi un disciple du Bouddha, Rakusai s’étonne de son avarice. Il propose de lui rendre le bois qu’il a brûlé. Le maître des lieux demande alors à Rakusai de se mettre à l’aise et éprouve de la sympathie au récit de ses intentions. L’ascète défriche un coin de montagne et s’installe dans un ermitage construit avec des branchages. 2) Quelques années plus tard, un ministre entré en religion dépêche le guerrier Moritoshi pour rencontrer Rakusai avec ordre de constater la sainteté de cet homme. Le guerrier remet une lettre très bienveillante à l’ermite ainsi que des présents. Rakusai répond qu’il n’est rien pour bénéficier de telles paroles. Comme il serait malséant de refuser les cadeaux, il les accepte, mais seulement pour cette fois. Il ajoute qu’il n’a rien à demander au ministre et qu’il ne peut aucunement lui être utile. Le messager rapporte ces propos au seigneur qui trouve l’ermite véritablement digne de respect et décide de ne plus s’adresser à lui. Rakusai distribue tous ses présents à ses confrères du monastère sans rien garder pour lui. A un moine qui s’étonne de cette conduite, l’ermite répond que rendre ces offrandes serait, par crainte de convoitise, manquer de compassion. En effet, refuser serait contraire à l’esprit du Bouddha. 3) Près de ce monastère une veuve âgée vit dans un affreux dénuement. L’ermite lui fait constamment des dons provenant des offrandes qu’il reçoit de tous côtés. Un jour, il lui apporte des gâteaux de riz et en chemin laisse tomber son chapelet. L’ayant égaré dans une épaisse végétation, il renonce à le chercher et consulte un fabricant pour lui en commander un autre. Mais un corbeau vient alors se poser sur l’un des toits du monastère avec le chapelet de Rakusai dans son bec. L’ermite récupère son chapelet et depuis l’oiseau devient son familier. Par la suite, à voir ses façons, l’oiseau se fait pour ainsi dire le protecteur de la Loi. 4) De très nombreux lotus poussent dans un étang devant l’ermitage. Or, un été, aucune fleur n’éclot. A ceux qui s’en étonnent, l’ermite répond que c’est cette année qu’il doit quitter ce monde et que les lotus fleuriront dans le lieu où il se trouvera. Il s’éteint en effet cette année là, son esprit restant toujours aussi droit jusqu’à la fin. |
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TC0163 | TE018068 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 6. | LE RÉVÉREND DU TSUKUSHI QUITTE LE MONDE ET MONTE SUR LE KÔYA.– Un homme très vénérable et fortuné, propriétaire de nombreuses rizières, décide de renoncer à ses biens et à sa famille, et de pratiquer la Voie du Bouddha. Il part vers la capitale, et sur son chemin, il rencontre sa fille éplorée qui tente de le retenir. Mais, refusant tout obstacle à sa décision, il se coupe les cheveux pour preuve de son entrée en religion. Puis il monte sur le mont Kôya et s’adonne à l’ascèse. Sa fille se fait nonne, s’installe au pied de la montagne, nettoie et coud les vêtements de son père jusqu’à sa mort. Le saint homme, apprécié de tous, fait construire une chapelle et, ne trouvant pas d’officiant pour la consécration, voit en rêve un homme qui lui prédit l’arrivée d’un pieux laïc pour célébrer la cérémonie. Au jour dit, un moine de piteuse apparence paraît et le révérend lui demande de consacrer sa chapelle. Le moine est réticent mais accepte après avoir entendu le récit de la prédiction. En réalité, cet officiant est le maître instructeur Myögen, de l’école du Tendai, venu secrètement vénérer la sainte montagne. Le révérend, gardant son esprit droit jusqu’à sa dernière heure, devient très renommé, et le Kôya commence à connaître un éclat particulier. Selon les enseignements des sages, la cupidité engendre les souffrances en cette vie comme dans la prochaine. |
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TC0163 | TE018124 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 60. | UN HOMME PAUVRE QUI AIME LES PLANS D’ARCHITECTE.– Un vieil homme, privé par manque d’appui d’un poste de fonctionnaire, vit très pauvrement dans une chapelle délabrée. Il occupe son temps à quémander des papiers sur lesquels il dessine inlassablement les plans de la maison qu’il pourrait se construire. Cet homme, contrairement à d’autres, ne se donne pas le mal de bâtir la demeure qu’il projette. Son œuvre n’est qu’une feuille de papier, mais elle suffit à y loger son esprit. Ainsi « ceux qui, riches, continuent de nourrir des désirs, sont pauvres ; ceux qui, pauvres, ne désirent rien sont riches ». On dit qu’en Chine un maître de cithare garde son instrument dépourvu de cordes. Il assure que les mélodies lui reviennent quand il regarde sa cithare et qu’il se sent autant apaisé que s’il en jouait. | |
TC0165 | TE018315 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 63, pp. 135-137 | Marguerite de Saint-Omer est une jeune femme sage et belle. Ses parents veulent la marier, mais elle ne veut que le Christ comme époux. Pour échapper au mariage, elle se coupe le nez et la lèvre supérieure. Le prétendant s'enfuit. Ses parents l'envoient vivre dans un hospice accueillant les pauvres, où elle reste pendant trois ans dans une parfaite humilité, en assistant les mourants. Frappée par la lèpre, elle ne s'en rend pas compte avant que sa mère le lui fasse remarquer, ce qui lui permet de glorifier et de remercier Dieu. Elle entre au lazaret, y demeure un an, puis prédit sa propre mort. Lorsque sa mère lui rend visite, elle lui annonce qu'elle ne se reverront plus jamais. |
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TC0165 | TE018298 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 46, pp. 105-110 | Fastradus, abbé de Cambron, à la mort de Robert de Bruges, est élu abbé de Clairvaux. A l'annonce de l'élection, il s'enfuit et se rend à la chartreuse du Val Saint-Pierre où, ravi en extase, il a une vision de la Vierge qui lui confie son fils. La vision élimine toute résistance en lui. Une fois à Clairvaux, il brille par ses vertus, dont l'abstinence, qu'il cultivait déjà avant même d'entrer au monastère. Un jour, le vestimentaire de Clairvaux veut donner à Fastradus un vêtement légèrement meilleur que ceux qu'il porte habituellement. Fastradus lui reproche son geste, affirme qu'il veut être traité comme tous les autres moines, que son statut d'abbé ne signifie pas qu'il doit être privilégié. La grâce de l'Esprit Saint Paraclet rayonne sur son visage et, selon Herbert, une fois devenu abbé de Cîteaux il aurait fait encore plus, s'il n'avait pas été éloigné de Dieu par des moines indignes de sa vie très sainte. Pierre de Toulouse est frappé d'une vision miraculeuse : il s'agit d'un cortège composé du Christ et de milliers de saints descendant du ciel jusqu'à l'église de Clairvaux, où un splendide mausolée est en train d'être construit pour un très saint homme sur le point de mourir. Le lendemain, Pierre est triste et raconte sa vision à Herbert. Après une vingtaine de jours, la nouvelle de la mort de Fastradus parvient à Clairvaux : alors qu'il était à Paris avec le pape Alexandre, il est tombé malade et est mort au bout de cinq jours. La plainte est universelle, du pape au roi de France. La splendeur de sa mort confirme que la magnificence du mausolée était véritablement une prophétie de son décès. Herbert parle d'une autre vision, dont l'origine est pour lui incertaine. Un saint homme en Angleterre, le jour de la mort de saint Bernard, voit un ange gigantesque emporter une âme immense au ciel tout en manifestant une grande joie. Le même homme, le jour de la mort de Fastradus, voit l'ange amener au ciel une autre âme qui, bien que très grande elle aussi, ne peut être comparée à la précédente. Herbert conclut en disant qu'il a raconté ces quelques épisodes de la vie de Fastradus non pas en les considérant comme exhaustifs - cela aurait été au-delà de ses capacités - mais pour conserver sur papier ces épisodes que seuls lui ou quelques autres connaissaient. |
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TC0165 | TE018201 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 7, pp. 29-32 | Un convers de Clairvaux, célèbre pour sa douceur et son humilité, récitait un "Notre Père" chaque fois qu'il était sermonné par un confrère, et son exemple inspirait les autres. Un jour, alors qu'il traverse une forêt, il est attaqué et dépouillé par des voleurs. Il prie Dieu de pardonner leurs péchés ; les voleurs, en le voyant, sont pris de remords et lui rendent les biens volés. Le jour de sa mort, un moine d'un autre monastère, également saint et mourant, raconte à ses frères une vision qui vient de lui apparaître, dans laquelle le ciel se préparait à accueillir un saint de Clairvaux, avec le même soin qu'on réserve aux rois et aux empereurs. Un ange explique sa vision au moine, en lui disant qu'il doit l'annoncer à son réveil : il s'exécute, puis décède. Les moines, en comparant l'heure de la mort, ont identifié le saint de Clairvaux : c'est l'humble frère qui avait été volé. Saint Bernard, ayant entendu cette vision avec ses frères, s'étonne de leur émerveillement. Il affirme qu'il est certain que quiconque persévérant dans l'ordre cistercien avec humilité et obéissance reçoit automatiquement une gloire immortelle. |
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