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KeywordMot-cléStichwörtParola chiavePalabra clave: Démon | Demon | Dämon | Demonio | Demone
22occurences in collectionoccurrences dans le recueilAuftritte in der Sammlungoccorrenze nella raccoltaocurrencias en la colecciónTC0162
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ID (coll.)ID (rec.)ID (Samml.)ID (racc.)ID (col.) | ID (ex.)ID (ex.)ID (Ex.)ID (ex.)ID (ex.) | AuthorAuteurVerfasserAutoreAutor | TitleTitreTitelTitoloTitulo | ExemplaExemplaExemplaExemplaExempla | KeywordsMots-clésStichwörterParole chiavePalabras claves |
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TC0162 | TE017755 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XXVII, 13 | COMMENT UN DÉMON DU PONT D'AGI EN LA PROVINCE D’ ÔMI DÉVORE UN HOMME.– Des jeunes gens de la province d’Ômi jouent, mangent, boivent et se racontent des histoires du passé et du présent. L’un d’eux dit que personne ne franchit plus le pont d’Agi. Un garçon, sûr de lui, pensant que cette histoire n’est pas vraie, dit qu’il passera le pont s’il est monté sur le premier alezan de la résidence du gouverneur. Les jeunes gens, très excités par ce défi, se querellent bruyamment. Le gouverneur, demande la cause de ces vociférations, et dit qu’il est vain de se quereller pour cette affaire, mais qu’il accepte de donner son cheval. Le garçon, effrayé tout à coup, mais harcelé par les autres, ne peut renoncer. Arrivé au pont, loin de toute habitation et de présence humaine, il s’avance jusqu’au milieu de pont. Là, il voit une femme, et pensant qu’il s’agit d’un démon, il ferme les yeux pour ne pas être tenté de prendre cette femme avec lui, et traverse le pont à vive allure. La femme, se disant abandonnée, le supplie de l’emmener vers un lieu habité, mais le garçon, comprenant qu’il s’agit d’un démon, s’enfuit au galop sur sa monture, en priant le Bodhisattva Kannon de le secourir. Le démon essaie de s’accrocher à la croupe huilé du cheval, mais il glisse et ne peut la saisir. En se retournant, le garçon aperçoit le démon, un géant qui n’a qu’un seul œil, trois doigts à chaque main avec des ongles très longs, et inspirant un immense effroi. Le garçon arrive dans un village habité, et le démon lui dit, avant de disparaître subitement, qu’ils se retrouveront un jour. Le jeune homme revient à la résidence du gouverneur, qui, anxieux, le questionne, et il raconte toute son aventure. Le gouverneur lui dit qu’il a vraiment failli mourir en vain, pour une affaire dénuée de tout profit. Le garçon rentre chez lui, et tous ses proches sont effrayés par cette histoire. Suite à des manifestations surnaturelles se produisant, un maître du Yin et du Yang interrogé répond qu’il faut être très vigilant, et observer tous les rituels de protection. Cependant, son frère, accompagné de quelques gens, de retour après être parti avec leur mère dans une autre province, frappe à la porte du garçon et lui demande l’hospitalité. Mais le garçon, étant en état de rigoureuse observance, ne peut pas ouvrir sa maison. Son frère lui annonce la mort de leur mère, alors, le garçon, affligé, fait entrer son frère cadet. L’épouse du garçon, derrière les stores, écoutent les deux frères parler, et, tout à coup, elle les voit se battre dans un grand tintamarre. Son mari lui demande de lui donner son sabre, mais elle refuse. Alors le frère cadet coupe la tête du garçon d’un coup de dents. Puis, au moment de partir, et avant de disparaître, il salue la femme qui reconnaît le visage du démon décrit par son époux. Les chevaux et les gens qui l’accompagnaient sont devenus un amas d’os et de têtes. L’épouse du garçon a voulu se montrer trop intelligente, et c’est folie de perdre la vie pour s’être querellé sans raison ! |
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TC0162 | TE017782 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XXVII, 36 | COMMENT, À INAMINO EN LA PROVINCE DE HARIMA, EST TUÉ UN SANGLIER.– Un voyageur s’arrête dans une cabane pour passer la nuit. Il voit arriver un cortège bruyant de moines et, restant caché, il assiste à un enterrement, à quelques mètres de son abri. Après le départ de l’assemblée, effrayé, il voit quelque chose s’agiter au-dessus de la tombe fraîchement creusée. C’est un homme nu, le corps en feu, s’ébattant pour l’éteindre et courant vers la cabane. L’homme, pensant qu’il a affaire à un démon, se précipite et coupe le démon en deux avec son sabre. Puis il s’enfuit, se cache en attendant le lever du jour, et raconte son histoire aux villageois. Ces derniers l’accompagnent sur les lieux de l’enterrement, où ils ne trouvent aucune tombe, ni stûpa, ni aucune trace de feu. Mais là gît un énorme sanglier éventré. Celui-ci s’est montré stupide et a trouvé la mort en voulant jouer ce tour au voyageur. |
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TC0162 | TE017796 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XXX, 14 | COMMENT L’ÉPOUSE D’UN HOMME SE TRANSFORME EN ARC, PUIS EN OISEAU BLANC, AVANT DE S’ENVOLER À TOUT JAMAIS.– Une nuit, pendant son sommeil, un homme endormi près de sa femme rêve qu’elle lui annonce qu’elle va partir très loin sans jamais le revoir, et elle lui demande de chérir un souvenir d’elle. Quand il se réveille sa femme n’est plus là. Il se lève, la cherche et découvre un arc posé sur l’oreiller. Sa femme ne revenant pas, et bien qu’il se demande si elle n’est pas un dieu-démon métamorphosée, il continue à l’aimer passionnément. Pensant que l’arc est le souvenir laissé par sa femme, il ne le quitte plus, et le chérit. Un mois plus tard, l’arc se transforme en oiseau blanc et s’envole. L‘homme suit sa course et voit l’oiseau arriver au pays de Kii et reprendre sa forme humaine. L’époux s’en retourne et compose un bien curieux poème. | |
TC0162 | TE017794 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XXVII, 05 | COMMENT L’ÂME DE L’EAU DU PALAIS DE L’EMPEREUR REIZEI, AYANT PRIS UNE FORME HUMAINE, EST CAPTURÉE.– Dans le quartier sud de la résidence de l’empereur, un vieillard de trois pieds de haut vient palper le visage d’un homme endormi. Effrayé, l’homme se réveille, et, tout en faisant semblant de dormir, voit le vieillard se diriger vers le bord de l’étang proche et disparaître. L’homme pense avoir affaire à une créature habitant cet étang lugubre. Chaque nuit, le vieillard revient palper le visage de l’homme. Ce dernier annonce fièrement à ceux qui ont entendu son histoire qu’il va attraper cette créature. La nuit venue, il s’allonge avec une corde près de lui, et après minuit, il sent la chose glaciale lui toucher le visage. Il parvient à capturer la créature et tout le monde découvre alors, à la lumière des torches, un pauvre petit vieillard, qui demande d’une voix triste de lui remplir un tonneau d’eau. Puis il se penche sur le bord du tonneau, dit être l’âme de l’eau, et plonge dedans. L’eau déborde alors du tonneau, et la corde avec laquelle on l’a ligoté flotte, encore nouée. Le vieillard a disparu, fondu dans l’eau. Les hommes vident le tonneau dans l’étang, et depuis le vieillard n’est jamais revenu palper les gens. C’est ainsi que l’âme de l’eau a pris forme humaine. |
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TC0162 | TE017757 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XXVII, 23 | COMMENT UNE MÈRE DEVIENT DÉMON ET VEUT DÉVORER LES CHASSEURS, SES ENFANTS.– Deux frères partent chaque jour dans la montagne chasser le gibier. Une nuit, une main sèche et décharnée s’abat de la cime d’un arbre sur le chignon de l’aîné, et le tire vers le haut. Effrayé, le frère aîné avertit son cadet qui tire une flèche et coupe la main qui tenait son frère. Rentrés chez eux avec la main, ils entendent gémir leur vieille mère qui habite avec eux. Ils lui demandent la cause de ses étranges lamentations, mais n’obtiennent aucune réponse. Ils regardent alors la main coupée à la lumière, et s’aperçoivent que cette main ressemble à celle de leur mère. Entrés dans sa chambre, ils jettent la main à l’intérieur de la pièce et s’enfuient, car la vieille femme hurle et s’apprête à se jeter sur eux. Après cela, celle-ci ne tarde pas à mourir. Les deux frères viennent la voir et s’aperçoivent que la main coupée par la flèche est bien celle de leur mère. Devenue très vieille, elle avait perdue la raison et, transformée en démon, elle avait suivie ses enfants dans la montagne pour les dévorer. Il en est ainsi des parents qui atteignent un âge très avancé ! |
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TC0162 | TE017756 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XXVII, 15 | COMMENT UNE FEMME ENCEINTE SE REND A MINAMI- YAMASHINA ET Y RENCONTRE UN DÉMON.– Une servante vivant seule, sans parents ni amis, se retrouve enceinte. Honteuse de sa situation, et ne pouvant en parler à son maître, elle décide d’aller accoucher dans la montagne. Quand apparaissent les premières douleurs, elle part avec une servante. Arrivée au lieu-dit de Kita- Yamashina, elle voit un vieux bâtiment délabré. S’étant assise sur le promenoir pour se reposer, elle entend soudain une voix dans la maison et voit une vieille femme apparaître. Celle-ci se montre très affable et l’invite à entrer et à accoucher là. La femme met au monde sans difficulté un adorable petit garçon. La vieille femme qui se dit très attendrie lui propose de rester encore une semaine. La femme, très heureuse de pouvoir s’occuper de son bébé, accepte. Après deux ou trois jours, pendant que la femme fait une sieste, la vieille, en contemplant le bébé dit : « Oh ! Que ça m’a l’air bon ! Je n’en ferai qu’une bouchée ! ». La mère entend ces paroles et comprend qu’elle a affaire à un démon. Elle réussit à s’enfuir, retourne chez son maître et confie son fils à quelqu’un pour l’élever. Il ne faut jamais s’aventurer dans de telles masures ! Elles sont toujours habitées par quelque créature. |
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TC0162 | TE017795 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XXVII, 29 | COMMENT UNE VOIX CHANTE UN VIEUX POÈME DANS LE PALAIS KYÔGOKU.– Pendant la période de floraisons des cerisiers, l’Impératrice entend dans son palais une voix majestueuse déclamer : « O cerisiers ! Comme un parfum, vos fleurs se répandent… ». Elle se demande qui peut ainsi chanter ce poème, mais ne voit personne et, effrayée, pense qu’il s’agit d’un dieu-démon. Elle prévient le grand chancelier qui lui apprend qu’il y a toujours en cet endroit quelqu’un qui chante un poème. L’Impératrice, habitée par la peur, ne s’approche plus désormais de cet endroit Les gens soupçonnent que c’est un esprit qui, chaque fois qu’il admire les cerisiers, a envie de chanter ce poème qu’il trouve merveilleux. | |
TC0162 | TE017792 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XXIV, 13 | COMMENT SHIGEOKA NO KAWAHITO EST POURSUIVI PAR LE DIEU DE LA TERRE.– Après la mort de l’Empereur, le grand conseiller part avec Shigeoka no Kawahito, maître du Yin et du Yang qui est chargé de trouver un emplacement pour sa tombe. Sur le chemin du retour, Kawahito se confie au grand conseiller et lui avoue avoir commis ce jour même une grave erreur. Il ajoute que le dieu de la terre les poursuit et, secoué de frissons, se cache avec le conseiller épouvanté par cette annonce. La nuit venue, ils chassent leurs montures et avancent dans une rizière. Le devin fait asseoir le grand conseiller et le recouvre de gerbes de riz, et récite des prières à voix basse en tournant autour de lui. Puis Kawahito commence à parler à son compagnon qui se sent déjà à moitié mort. Peu de temps après, ils entendent des pas de millions d’hommes, des cris, et une voix qui n’a rien d’humain clamer avec fureur de fouiller la terre et de trouver les deux hommes. Cette voix ajoute que, même si Kawahito est un grand maître du Yin et du Yang, aussi fort que les grands maîtres de jadis, il ne lui échappera pas. Mais ils repartent bredouilles et, avant de disparaître, un homme qui semble être le maître de la bande déclare qu’ils reviendront et les chercheront de part le monde entier, le dernier jour de l’année, à minuit. Devant l’inquiétude du grand conseiller, Kawahito le rassure et lui dit qu’il lui parlera de son plan le moment venu. Le dernier jour de l’année arrive, et Kawahito va chez le grand conseiller et lui demande de le rejoindre à la nuit tombante à un carrefour d’avenues. Tous deux se rendent alors au temple de Saga, grimpent sous les combles, et Kawahito murmure des incantations magiques pendant que le conseiller récite les trois enseignements secrets. Soudain, vers minuit, un vent chaud souffle une odeur répugnante, accompagné d’un grondement terrible. Les deux hommes épouvantés attendent jusqu’au chant du coq, et rentrent chez eux. Kawahito dit au grand conseiller qu’il n’y a plus rien à craindre, et qu’ils ont pu être sauvés grâce à son propre talent. |
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TC0162 | TE017786 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XIV, 43 | DU POUVOIR DE LA FORMULE DES MILLE BRAS CONTRE LE PÉRIL DES SERPENTS.– Un ascète retiré dans les montagnes psalmodie jour et nuit la Formule des mille bras (la déesse aux mille bras vient au secours des fidèles). Un jour, descendant dans le fond d’une vallée qu’il a toujours connue aride, il découvre avec surprise une nappe d’eau bleue. Mais en réalité il s’agit d’une troupe d’énormes serpents à l’allure effrayante. Le saint homme, pensant sa dernière heure arrivée, tente de s’enfuir, mais en vain. Il sent un souffle chargé d’une puanteur fétide se répandre. Un être descend alors, en ébranlant la terre. Le saint homme est soulevé, et balancé sur une paire d’épaules. Après avoir palpé la créature, l’homme pense qu’il a affaire à un démon, et s’attend à être dévoré. Le démon, un géant à la peau noire et aux cheveux rouges, laisse tomber sa proie, et, avant de disparaître, apprend au saint homme qu’il s’appelle Kuhandaki . L’ascète pense que la déesse aux mille bras l’a aidé, et il la vénère encore plus. Il repart, et sur son chemin, il aperçoit une grosse pierre au-milieu d’une cascade qui ne cesse de tomber et de remonter. Intrigué, il s’approche et voit un énorme serpent remplir le bassin de la cascade, se projeter hors de l’eau, et aussitôt rentrer, frappé à nouveau par le jet de la cascade. Devant la souffrance de ce serpent, et pris de pitié, il récite un grand nombre de sûtras ainsi que la formule des mille bras. | |
TC0162 | TE017793 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XXVI , 19 | COMMENT UN HOMME, DESCENDANT VERS L’EST, PASSE LA NUIT DANS UNE MAISON D’UNE FEMME EN COUCHES.– Un homme, pendant un voyage, demande l’hospitalité à une femme qui l’accueille dans sa maison. Pendant la nuit, celle-ci prévient que sa fille va accoucher. Peu après, l’homme entend des cris et voit un être de huit pieds de haut essayer de sortir par une porte de sa chambre. Cette créature clame d’une voix terrifiante : « Huit ans de vie, mort de sa propre main » et disparaît. L’homme, effrayé, quitte la maison de ses hôtes sans dire un mot de tout cela à ses hôtes. Huit ans plus tard, lors de son voyage de retour vers la Capitale, l’homme décide de faire de nouveau halte dans la même maison, pour y remercier ses hôtes. La femme, vieillie, le reçoit. Quand l’homme lui demande des nouvelles de l’enfant né lors de son premier séjour, la femme éplorée lui apprend que l’enfant est mort le jour de son huitième anniversaire, après avoir chuté de la cime d’un arbre dans lequel il coupait des branches. L’homme raconte à la vieille femme affligée l’apparition étrange de cette nuit là et regrette de ne pas lui avoir confié alors les propos de cet être étrange, qui était certainement un dieu-démon. Ainsi tout est déterminé à l’heure de la naissance, et le destin des hommes dépend des actes commis dans leurs vies antérieures. |
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TC0162 | TE017775 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XX, 06 | COMMENT UNE FEMME POSSÉDÉE PAR UN TENGU SE REND À LA CELLULE DU SAINT NINSHÔ AU TEMPLE DU BUTSUGENJI.– Une nuit, le moine et saint homme Ninshô reçoit la visite d’une femme qui se propose de le servir. Elle revient ainsi plusieurs fois avec des offrandes. Le saint est ému par tant de vénération à son égard. Un jour, elle vient, alors que le moine se trouve seul dans le monastère. La femme lui dit qu’elle peut enfin lui parler et l’attirant à l’écart, elle prend sa main, s’agrippe à lui, l’embrasse de tout son corps en le suppliant de la secourir. Le moine, très embarrassé, lui suggère d’en parler d’abord au Bouddha. La femme s’accroche à sa manche et le suit jusqu’au temple. Là, le moine prie avec la plus grande ferveur saint Fudô de le délivrer de l’esprit maléfique dont il est la proie. La femme s’abat aux pieds du moine après un brusque vol plané. Elle se met à tourner comme une toupie en hurlant. Le moine, prosterné sur le sol devant le Bouddha, frotte frénétiquement les perles de son chapelet. La femme tape sa tête contre un pilier des dizaines de fois en le suppliant à nouveau de l’aider. Elle révèle alors au moine qu’elle est en réalité un tengu qui a volé plusieurs fois au-dessus de sa cellule. Voyant ce moine totalement absorbé par ses exercices, et attiré par le son des clochettes, le tengu a décidé de le faire déchoir en prenant possession d’une femme. Mais la foi de ce moine est si miraculeuse que le tengu se retrouve ligoté, les ailes brisées. Le Le moine, éploré, implore bouddha et délie la femme qui redevient elle-même. |
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TC0162 | TE017760 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XX, 37 | COMMENT DES PARENTS, POUR AVOIR CONVOITÉ DES RICHESSES, PLEURENT LEUR FILLE QUI A ÉTÉ DÉVORÉE PAR UN DÉMON.– La fille d’un miroitier, charmante et en âge d’être mariée, est courtisée par tous les fils de familles respectables des environs. Mais les parents n’acceptent aucune demande de mariage. Cependant, un prétendant envoie chez eux trois voitures chargées d’immenses richesses. Les parents, dévorés par la soif de l’or, accèdent à la demande de l’homme. Lors de sa première visite, celui-ci se rend dans l’alcôve de la jeune fille, et la possède. Vers minuit, elle crie plusieurs fois qu’elle a mal. Ses parents l’entendent, mais pensent que lors d’une première union, la douleur est normale, et ils se rendorment. Le lendemain, quand ils viennent réveiller leur fille, ils ne trouvent sur le lit que sa tête et un seul doigt au milieu d’une mare de sang. Les parents éplorés découvrent que le trésor du mari est devenu un amoncellement d’os de chevaux et de bœufs, et que les voitures se sont transformées en arbres à poivre. Ils comprennent que leur fille a été dévorée par un démon métamorphosé en humain et pleurent amèrement. Plus tard on célèbre le rituel bouddhique pour cette jeune fille. Ainsi il ne faut pas convoiter les richesses et être dévoré par la cupidité ! |
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TC0162 | TE017774 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XX, 02 | LE VOYAGE DU TENGU CHINOIS CHIRAYÔJÛ AU ROYAUME DU JAPON.– Un puissant tengu de Chine rend visite à un tengu du Japon. Tous deux prétendent dominer, après les avoir châtiés, tous les moines qui se livrent à de mauvaises actions. Le tengu japonais propose au tengu chinois de châtier des moines qui le méritent. Ils s’envolent jusqu’à un stûpa au sommet du mont Hiei, où le tengu japonais, demande à l’autre tengu de prendre la forme d’un vieux maître de la loi et de donner une bonne correction au premier qui passera. Le tengu japonais se cache, de peur d’être reconnu. Un vicaire, sur un palanquin à dos, arrive, mais rien ne se passe. Questionné par le tengu japonais, le tengu de Chine, tapis dans la vallée, dit que le moine a disparu, et qu’il a vu de grandes flammes s’élever au-dessus du palanquin à dos. Le tengu japonais se moque de lui, et lui demande de ne pas rater le prochain qui se présentera. Un abbé se présente avec sa suite sur le chemin, précédé par un garçon appuyé sur une canne. Le tengu japonais tapi dans les buissons, voit le garçon courir et pousser avec sa canne le vieux maître de la loi qui s’enfuit pour aller se cacher. Quand il le retrouve, le tengu japonais dit à l’autre tengu que sa conduite est vraiment honteuse. Celui-ci se défend en rétorquant qu’il a préféré se sauver devant la vélocité de ce garçon. Le tengu japonais réplique qu’avant de retourner en Chine, pour ne pas se couvrir de honte, il doit accomplir sa tâche. Le tengu japonais retourne se cacher, et laisse le tengu chinois en attente devant le stûpa. Le cortège du grand maitre de la montagne s’avance sur le chemin. Comme les fois précédentes, le tengu chinois est allé se cacher. Un garçon demande aux serviteurs redoutables qui l’accompagnent de trouver et d’attraper un individu nuisible qui se cache en cet endroit. Ils saisissent le vieux maître de la loi, le piétinent et le battent. Questionné, le tengu dit aux jeunes servants qu’il est venu de Chine pour regarder passer les gens. Il raconte ses trois rencontres et ses raisons d’être épouvanté : Les flammes au-dessus du palanquin du vicaire récitant inlassablement la Formule du Monde du Feu; la barre de fer d’un gardien de Fudô (divinité protectrice de Bouddha) dont l’abbé invoquait les parles véritables ; la concentration du grand maître selon les préceptes du Shikan (Texte du Tendai). Il ajoute qu’il a été capturé car saisi d’épouvante, il n’a pu assez bien se cacher Le garçon, ne jugeant pas son crime bien grave, demande alors de le relâcher. Le tengu japonais le rejoint, et se moque à nouveau de lui. Mais le tengu chinois, les reins brisés, éploré, se plaint d’avoir eu affaire à des gens pareils à des Bouddhas vivants. Le tengu japonais admet qu’il a voulu montrer ces gens du petit pays au tengu du grand pays, pensant qu’il leur donnerait une sévère leçon. Le tengu japonais emmène le tengu chinois et lui donne des bains chauds pour soigner ses reins avant son retour en Chine. |
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TC0162 | TE017762 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XXXI, 14 | COMMENT LES MOINES EN PÈLERINAGE DANS L’ÎLE DE SHIKOKU PERDENT LEUR CHEMIN ET DANS UN ENDROIT INCONNU SONT TRANSFORMÉS EN CHEVAL À COUPS DE FOUET.– Trois moines pèlerins, faisant le tour de lointaines provinces de Shikoku, se perdent dans la montagne. Abattus et désolés, ils trouvent une demeure et entrent, invités par un moine à l’allure barbare. Après leur avoir servi un très bon repas, l’hôte, prenant un air des plus terribles, appelle ses gens et leur demande d’apporter les objets habituels. Les pèlerins, épouvantés, voient arriver des drôles de moines avec un licol et des fouets à chevaux. Ces disciples, à qui le maître moine ordonne de faire comme d’habitude, tirent un moine pèlerin dans le jardin, le fouettent, le dénudent, et le fouettent encore. Le moine s’effondre, et les disciples, sur l’ordre de leur maître, le secouent : il se relève en se transformant en cheval. Un deuxième moine subit le même sort. Le dernier pèlerin prie de toute sa force. Le maître moine décide de le faire attendre et pendant la nuit, il demande au pèlerin d’aller voir s’il y a de l’eau dans le champ derrière la maison. Le pèlerin obéit et se demande quel va être son sort. Terrifié, il décide de s’enfuir. Il parcourt cinq ou six cents pas, et aperçoit une femme devant une habitation. Méfiant et tremblant, il lui raconte tout. La femme répond qu’elle est l’épouse principale du moine et sait qu’il se passe des choses affreuses dans sa demeure. Elle lui dit que le maître moine l’a envoyé regarder s’il y avait de l’eau pour qu’il creuse sa tombe et soit enterré vivant. Elle envoie le pèlerin, avec un billet écrit de sa main, chez sa jeune sœur. Très reconnaissant, il se prosterne devant la femme et part. Arrivé dans la maison de la sœur, il lui remet la lettre. Celle-ci déplore aussi cette affreuse affaire, accepte d’aider le moine, mais lui dit que dans sa maison il se passe des choses terribles et lui demande de rester caché. Il entend arriver un être à l’air redoutable et à l’odeur épouvantable. Puis il l’entend faire l’amour avec la femme, puis quitter la chambre. Il comprend que c’est un démon qui rend visite à sa femme. Après cela, la femme lui indique le chemin à prendre et lui confie qu’il a beaucoup de chance d’être épargné. Le pèlerin, tombe à genoux, pleure et part. Sauvé, il arrive dans un village et raconte son histoire, ne respectant pas l’interdiction des deux femmes de parler de cet endroit. Depuis, le moine pèlerin continue son voyage jusqu’à la capitale où, pour ses deux compagnons devenus chevaux, il se consacre à cultiver les racines du bien. Même si on renonce au monde et que l’on marche dans la Voie de Bouddha, il ne faut pas pénétrer sans réfléchir dans des lieux inconnus ! |
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TC0162 | TE017776 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XX, 12 | COMMENT LE RÉVĒREND MOINE SANSHU DU MONT IBUKI EST ACCUEILLI PAR UN TENGU.– Le Maître d’Extase Sanshu ne fait que psalmodier le nembutsu ( invocation au Bouddha) et n’étudie pas les textes de la Loi. Une nuit, récitant devant l’autel et la statue du Bouddha, une voix lui dit de continuer à psalmodier ses prières et qu’il sera accueilli le lendemain. Le saint homme, le lendemain, s’installe, tourné vers l’ouest, avec ses disciples avec qui il récite le nembutsu. Il voit à la cime de la montagne un Bouddha apparaître dans une lumière d’or. Des Bodhisattvas jouent une musique merveilleuse et des fleurs tombent du ciel. Sanshu, entré en adoration, rampe, monte sur un socle de lotus d’or violacé tenu par le Bodhisattva Kannon et, accueilli par le Bouddha, s’en va. Les disciples commencent une prière ininterrompue pour la destinée du saint homme. Après plusieurs jours, des moines trouvent dans la montagne le Maître de la Loi Sanshu attaché, nu, aux branches d’un cryptomère. Croyant le Maître au paradis, ils se désolent et le délient, malgré les protestations de Sanshu qui dit que Bouddha viendra l’accueillir et lui a ordonné de rester ainsi. Les disciples comprennent que le saint homme, n’étant pas doué de sage réflexion, s’est laissé prendre à la machination d’un tengu (démon). Le Maître d’Extase Sanshu, atteint de folie, meurt après quelques jours. |
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TC0162 | TE017777 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XX, 11 | COMMENT LE ROI-DRAGON EST CAPTURÉ PAR UN TENGU.– Un dragon, vivant dans un étang, sort de l’eau et prend la forme d’un petit serpent. Un tengu, ayant l’apparence d’un milan, l’aperçoit, l’attrape entre ses serres, et s’envole. Le dragon, surpris, ne peut résister, mais sa toute- puissante énergie lui évite d’être broyé par le tengu. Ce dernier emmène le dragon dans son repaire du mont Hira, et il le jette dans une cavité où il reste coincé sans pouvoir faire un seul mouvement. Il pense mourir là, car sans eau, il ne peut s’envoler au ciel. Pendant ce temps, le tengu, espérant attraper un moine, se poste sur le mont Hiei, en face du logement des moines. Il finit par fondre sur un moine qui est sorti, et se lave les mains avec de l’eau d’une jarre, après avoir uriné. Le tengu jette le moine au même endroit que le dragon. Tous deux se racontent leurs mésaventures. Après le récit du dragon, le moine verse alors la dernière goutte d’eau de sa jarre sur le dragon, qui est tout heureux et promet au moine de le ramener dans sa demeure. Le dragon se transforme en jeune garçon, prend le moine sur son dos, fracasse les parois de la grotte, et s’élance au milieu d’un puissant orage et d’une pluie torrentielle. Le moine, malgré sa frayeur, est confiant dans la parole du dragon qui le dépose au logement des moines. Les moines stupéfaits, voient l’orage et l’obscurité disparaître et retrouve le moine disparu. Plus tard, pour se venger, le dragon bat à mort le tengu transformé en moine errant. Puis redevenu en un instant un milan aux ailes cassées, le tengu est écrasé par les passants. |
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TC0162 | TE017763 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XXVII, 24 | COMMENT UN DÉMON DE LA PROVINCE DE HARIMA, ENTRÉ DANS UNE MAISON, REÇOIT UNE FLÈCHE.– Dans la province de Harima, un maître du Yin et du Yang est appelé après la mort d’un homme pour procéder aux rituels de purification. Il annonce qu’un démon, sous la forme d’un homme, va bientôt entrer dans cette maison par le porche. Les gens de la maison obstruent l’entrée et guettent l’arrivée du démon. L’homme-démon arrive et entre dans la maison à l’insu de tous. Tous sont épouvantés, mais le jeune fils du maître des lieux, devant une mort inévitable, et désirant laisser son nom à la postérité, décoche une flèche qui atteint le démon en pleine poitrine. Le démon disparaît dans un tourbillon et la flèche revient à la volée. Le maître du Yin et du Yang qui a prévu l’arrivée du démon, juge que l’exploit du jeune homme est une pure folie. |
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TC0162 | TE017766 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XVII, 42 | COMMENT BISHAMONTEN VAINC UN DÉMON À TÊTE DE VACHE POUR SAUVER UN MOINE QUI S’ARRÊTE DANS UN VIEUX TEMPLE DE LA PROVINCE DE TAJIMA.– Deux moines entrent dans un temple, ignorant qu’il est occupé par un démon depuis plus d’un siècle. L’un est jeune et croit fermement au Sûtra du Lotus, et l’autre est un vieil ascète. Pendant la nuit, une chose accompagnée d’une odeur pestilentielle, pareille au souffle de naseaux d’une vache, entre en perçant un trou dans le mur. Cette chose se jette sur le jeune moine qui récite avec ferveur le Sûtra du Lotus, puis le lâche et soulève avec ses griffes le vieil ascète et le dévore. Le jeune moine, épouvanté, se réfugie sur l’autel et embrasse le tronc d’un Bouddha, tout en implorant et récitant en son cœur le sûtra. Le démon s’approche de lui et s’effondre au pied de l’autel. Le moine, apeuré, pense que le démon l’épie dans le silence. Lorsque le jour se lève enfin, il s’aperçoit qu’il serre avec adoration le Bouddha Bishamonten. Au pied de l’autel gît un démon à tête de vache coupé en trois morceaux. Voyant sa pointe de lance couverte de sang, le moine comprend qu’il a été sauvé par Bishamonten. Ainsi le Sûtra du Lotus protège les fidèles de toute maladie ou de tout malheur. |
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TC0162 | TE017758 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XXVII, 31 | COMMENT LE CONSEILLER D’ÉTAT MIYOSHI NO KIYOTSURA EMMÉNAGE DANS SA NOUVELLE MAISON.– Le conseiller d’Etat du nom de Zen Saishô s’apprête à emménager dans une vieille maison délabrée que l’on dit hantée. N’écoutant pas les mises en garde de ses proches, il part dans sa nouvelle demeure à l’heure du coq (six heures du matin) en n’emportant qu’une fine natte. Il l’étale au milieu de la pièce principale et il fait allumer des lampes. Il renvoie tous ses serviteurs et leur demande de venir le rechercher le lendemain à l’aube. Saishô, resté seul, somnole assis, tourné vers le sud. Vers minuit, il entend des grattements et voit apparaître des visages. Il reste impassible et ceux-ci disparaissent. Puis une cinquantaine de petits êtres montés sur des chevaux passent l’un après l’autre dans la pièce. Saishô les observe sans bouger d’un pouce. Une femme ravissante entre alors à genoux. Mais Saishô ne se laisse pas troubler. Quand l’éventail de la femme lui échappe, il voit un nez éclatant de rouge et d’horribles crocs sortant de sa bouche. Resté imperturbable devant ce spectacle, il voit sous la pâle lueur de la lune de l’aube, un vieil homme sortir des buissons du jardin. Celui-ci tombe à genoux et se prosterne devant Saishô qui lui demande qui il est. Le vieillard lui dit qu’il vient humblement présenter sa plainte, car il trouve très regrettable de voir Saishô occuper cette maison qu’il habite lui-même depuis des années. Saishô se met en colère contre ce vieillard menaçant, et occupant ces lieux de force, dit qu’il a parfaitement le droit d’habiter ici. Le vieillard accepte d’aller s’installer ailleurs, et quand Saishô lui dit de rassembler sa famille et de partir, une cinquantaine de voix acquiescent en même temps que celle du vieillard. Au lever du jour, Saishô repart avec ses domestiques. Depuis, Saishô, homme intelligent et plein de sagesse, a remis la maison en état et il y vit dans la quiétude. |
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TC0162 | TE017764 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XIV, 42 | COMMENT, PAR LE POUVOIR DE LA FORMULE DE SONSHÔ, UN HOMME ÉCHAPPE AU PÉRIL DES DÉMONS.– Yoshimi, bel homme très séducteur, s’aventure une nuit vers la capitale de l’est pour courtiser une femme. Il n’écoute pas les mises en garde de ses parents qui redoutent une rencontre de leur fils avec un cortège nocturne (ou cortège des cent démons). Accompagné d’un jeune page et d’un palefrenier, Yoshimi se retrouve devant une porte de la ville quand il voit apparaître une foule de gens brandissant des torches et poussant de vives clameurs. Sur les conseils de son page, il se cache derrière la porte d’un jardin. Il l’entrebâille, et découvre une foule de démons effrayants. Un démon s’élance pour l’attraper, mais finit par faire demi-tour en détalant. Il essaie à nouveau, mais il ne réussit pas à s’approcher de Yoshimi. Un autre démon bondit sur lui, mais, lui aussi, tourne les talons. Les démons, s’interrogeant sur la cause de ce phénomène, entendent une voix qui leur dit que les paroles véritables de Sonshô sont là. Alors les torches s’éteignent et les démons disparaissent dans une bruyante cavalcade. Yoshimi, hagard et épouvanté, rentre chez lui et s’effondre, le corps brûlant de fièvre. Sa nourrice, affolée par l’état du jeune homme, écoute le récit de son aventure, et lui explique qu’il a été sauvé car, l’année précédente, elle a demandé à son frère l’Ajari (le guide qui enseigne les rites aux disciples) de lui copier la formule de Sanshô qu’elle a cousue dans le col de la tunique du garçon. Celui-ci guérit au bout de quelques jours. On constate sur le calendrier que la nuit où Yoshimi est sortie est la nuit de la procession des cent démons. Il faut toujours porter la formule de Sanshô et la vénérer pour être protégé. |
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TC0162 | TE017765 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XVI, 32 | COMMENT UN HOMME INVISIBLE, GRÂCE À L’AIDE DU KANNON DU TEMPLE DE ROKKAKU, REDEVIENT VISIBLE.– Un jeune servant se rend avec assiduité au temple de Rokkaku pour y prier. Une nuit, il rend visite à une connaissance, et, sur le chemin du retour, il voit une foule de gens avec des torches. Pensant avoir affaire au cortège d’un éminent personnage, il se dépêche de disparaître sous un pont. Jetant un regard furtif, il s’aperçoit que ces porteurs de torches ne sont pas des hommes, mais d’affreux démons. Effrayé, il attend sans bouger, mais un démon, sentant son odeur, le soulève et l’attrape. La troupe de démons, rassemblée, décident de le relâcher et quelques uns lui crachent dessus avant de disparaître. L’homme, très soulagé d’avoir été épargné, se sent malgré tout souffrant. Il rentre chez lui, impatient de tout raconter à sa femme. Mais une fois rentré, il se rend compte que ses proches ne le voient pas. Il comprend qu’il est devenu invisible à cause des crachats des démons. Sa famille, le croyant mort, pleure son absence. L’homme se retire au temple de Rokkaku où il supplie le Bodhisattva Kannon de lui rendre son apparence première. Là, il rêve qu’un moine lui conseille de partir le lendemain et de faire ce que lui dira la première personne qu’il rencontrera. Il part et se trouve face à face avec un bouvier, tirant un énorme bœuf, qui lui demande de le suivre. Le servant se réjouit en pensant qu’il est redevenu visible, et part avec le bouvier. Ils arrivent devant une immense porte fermée. Ils se glissent à travers une étroite fente du vantail dans une vaste résidence remplie de monde, et parviennent aux appartements intérieurs. Là, une noble demoiselle est couchée, malade. Le bouvier tend un petit maillet à l’homme et lui demande de lui taper sur la tête et les reins. La jeune fille secoue sa tête de douleur et ses parents pensent que sa fin est proche. Un exorciste est appelé et commence à réciter le Sûtra du Cœur. Le servant se sent ému et une onde glacée le parcourt. Le bouvier, voyant cela, détale vers la sortie. Dès que le moine commence à exorciser la malade, les habits du servant s’enflamment et l’homme redevient visible. Tous les gens présents dans la pièce voient apparaître un homme d’aspect misérable, assis au chevet de la jeune fille, et s’emparent de lui. Ils trouvent le récit de son histoire vraiment extraordinaire. Quant à la jeune fille, elle a été guérie au moment même où l’homme est redevenu visible. L’exorciste demande de relâcher le servant qui est innocent de toute faute et dit qu’il a reçu un bénéfice du Kannon. L’homme rentre chez lui et retrouve sa femme. Le bouvier, lui, était un suivant du dieu du mal qui avait pris possession de la demoiselle et la tourmentait. Miraculeusement, le servant et la demoiselle n’ont jamais été malades depuis. |
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TC0162 | TE017759 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XXVII, 07 | COMMENT UNE AMANTE DU COMMANDANT ARIWARA NO NARIHARA EST MANGÉE PAR UN DÉMON.– Le Commandant Ariwara no Narihara, homme très libertin, courtise passionnément une très belle fille de famille. Mais elle a des parents qui la chérissent et ne veulent la donner qu’à un gendre éminemment distingué. Le Commandant enlève la femme et la conduit dans un vieux pavillon délabré et inhabité. Ils s’étendent tous deux sur une natte dans la remise, mais quand le commandant commence à étreindre la femme, un orage terrible éclate. Le Commandant met la femme derrière lui, tire son épée et brandit sa lame. Au lever du jour, l’orage se calme. Le Commandant, n’entendant plus la femme, se retourne. Il ne reste d’elle que la tête accrochée aux vêtements. Epouvanté, l’homme s’enfuit sans même reprendre ses habits. Par la suite, il a appris que cette remise était connue pour prendre la vie des êtres humains et être habitée par un démon. Il ne faut en aucun cas pénétrer ou passer la nuit dans des endroits que l’on ne connaît pas ! |
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