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KeywordMot-cléStichwörtParola chiavePalabra clave: Rêve | Dream | Traum | Sueño | Sogno
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ID (coll.)ID (rec.)ID (Samml.)ID (racc.)ID (col.) | ID (ex.)ID (ex.)ID (Ex.)ID (ex.)ID (ex.) | AuthorAuteurVerfasserAutoreAutor | TitleTitreTitelTitoloTitulo | ExemplaExemplaExemplaExemplaExempla | KeywordsMots-clésStichwörterParole chiavePalabras claves |
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TC0002 | TE001753 | Adolfus Viennensis | Doligamus : 1 | Un aveugle a une femme qu’il surveille pour éviter d’être trompé. Un jour la femme obtient de pouvoir monter sur un poirier où se trouve déjà son amant. L’aveugle se lamente. Dieu lui rend la vue. Il constate l’adultère. Mais la femme lui dit qu’en rêve quelqu’un lui a demandé d’avoir un rapport sexuel sur la cime d’un arbre pour guérir son mari. Le mari lui en est reconnaissant. | |
TC0001 | TE001542 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 57, 5 | Les blattes fuient la lumière et se promènent la nuit; elles ressemblent en cela aux démons des songes, qui trompent les hommes. | |
TC0001 | TE001499 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 51, 8 | A Magdebourg, un prévôt, sur son lit de mort, devient dominicain; cependant il n'évite pas le purgatoire, comme le révèle le songe d’une moniale. | |
TC0001 | TE001459 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 43, 7 | Un prêtre rêvant qu’il célébrait la messe, voit en songe le calice se remplir tout seul et déborder. Ce signe est annonciateur de sa mort prochaine qui survient la nuit suivante. | |
TC0001 | TE001237 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 57, 31 | En rêve un étudiant peu doué récite parfaitement ses cours; ce qui, pour Thomas de Cantimpré, est une oeuvre diabolique. | |
TC0001 | TE001216 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 1, 23, 3 | Marie apparaît en songe à une petite fille pauvre qui lui réclame un psautier. Envoyée à l’école, elle sut lire miraculeusement et reçut un psautier. Très fervente, elle devint plus tard recluse. | |
TC0003 | TE001621 | Dominico Cavalca | Esempi [Varanini, Baldassari, 1993] : 47 | Par les rêves, le diable fait croire aux hommes à des gains importants et à une longue vie. Cependant il les emporte en enfer. | |
TC0003 | TE001622 | Dominico Cavalca | Esempi [Varanini, Baldassari, 1993] : 48(1) | Un convers est trompé par le diable qui lui annonce dans un songe qu’il deviendra évêque; ayant pris des vêtements et un cheval pour recevoir son investiture, il est pendu comme voleur. | |
TC0003 | TE001623 | Dominico Cavalca | Esempi [Varanini, Baldassari, 1993] : 48(2) | Le mage Cyprien ne réussit pas à pervertir Justine. Les démons confessent qu’ils sont vaincus par le signe de la croix. | |
TC0006 | TE003376 | Jacobus Vitriacensis | Historia occidentalis : 14 (1) | Un cistercien, autrefois médecin, rejetait avec mépris les aliments de l’ordre (comme contraires à sa complexion) : il devint un sujet de scandale pour les autres frères. Une nuit, il vit en songe la Vierge Marie, en train de donner un électuaire dans une cuiller d’argent et un flacon d’or à chacun des frères qui s’avançaient comme en procession. Alors que fut venu le tour du frère et qu’il tendait la bouche pour recevoir le remède, la Vierge retira sa main, comme si elle était indignée et pleine de réprobation, et lui dit : Médecin, guéris-toi toi-même (Luc 4, 23). | |
TC0011 | TE003023 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 87b | Un saint évêque pleure sur le sort d’une femme trop ambitieuse et adonnée au monde; la nuit suivante, il voit une corneille noire qu’il trempe dans l’eau et qui se transforme en blanche colombe. Le jour suivant, la femme se convertit. | |
TC0020 | TE003640 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 115 | L’exécuteur testamentaire d’un étudiant parisien garde pour lui son matelas. La nuit, l’étudiant lui apparaît en rêve, étendu sur un mauvais lit. Le lendemain, il décide de faire don du matelas à un hôpital. |
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TC0020 | TE003680 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 155 | Un homme qui refusait les sacrements de la main d’un prêtre indigne voit en songe un lépreux tirant du puits une eau limpide, alors que lui-même meurt de soif. C’est une hérésie de croire que la qualité d’un sacrement dépend de celle du ministre. |
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TC0021 | TE003949 | anon. | Liber exemplorum ad usum praedicantium [Little, 1908] : 23 | Saint Bernard malade discute en songe avec le diable. | |
TC0021 | TE004182 | anon. | Liber exemplorum ad usum praedicantium [Little, 1908] : 204 | Une religieuse, troublée en songe par une apparence de clerc, le coupe en deux : la puanteur qu’il dégage la préserve par la suite. | |
TC0021 | TE004057 | anon. | Liber exemplorum ad usum praedicantium [Little, 1908] : 128 | Un grand personnage sollicité se laisse devancer par Jean l’Aumônier; il voit en songe la récompense que l’évêque lui a ravie. |
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TC0022 | TE004199 | Robert de Gretham | Le Miroir ou les Evangiles des domnées [Aitken, 1922] : 2 | Un ermite, qui refuse de recevoir un prêtre venu pour dire la messe à cause d’une accusation portée contre lui, est tourmenté par un rêve. Il lui semble avoir très-grand soif et, cherchant de l’eau, il n’en trouve que dans un puits étroit et profond. Au bord du puits se trouve un lépreux qui, au moyen d’un seau d’or suspendu à une chaîne également d’or, se désaltère de l’eau pure du puits. Malgré sa soif extrême l’aspect du lépreux répugne tellement à l’ermite qu’il se trouve incapable de lui demander à boire, lorsqu’il entend une voix lui adresser les paroles suivantes : ~ ~ Dan mestre, tis pensers t?afole. ~ Dunb n’est de fin or cele seille ~ E l’ewe clere a grant merveille ~ E la chaine de or resplent ~ E li puiz trestut ensement. ~ E est dunc Fewe malurée ~ Pur li ki l’ad amunt levée? | |
TC0024 | TE004380 | : 1, 9 | Henri, l’abbé de Heisterbach, visita, une fois, sa parente gravement malade de la diphtérie. Il toucha sa gorge avec ses doigts, qui avait touché ce même jour le Corps du Seigneur, et lui promit la guérison. La nuit, la femme eut un rêve: une personne religieuse la toucha de la même manière que l’abbé et lui dit : Réveille-toi, tu es guérie. La femme, en effet, se rétablit rapidement. | ||
TC0024 | TE004381 | : 1, 10 | Un chevalier dément entendit, dans un rêve, une voix disant : Si tu confesses tes péchés à Conrad, l’abbé de Bebenhausen, écoutes une messe et communies dans cette abbaye, tu seras guéri. Le chevalier le fit et se rétablit rapidement. Pour remercier les moines, ils fit des dons importants à l'abbaye. |
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TC0031 | TE005517 | Odo Cluniacensis | Collationes libri tres : Livre III, chapitre 19, col. 604 D - 605 A | Hucbertus, un moine de Sens luxurieux, a une nuit la vision de deux femmes. Il fuit dans l’église qu’il trouve pleine de femmes irréelles; l’une d’elles ordonne aux autres de le frapper. Il meurt quelques jours plus tard. | |
TC0031 | TE005504 | Odo Cluniacensis | Collationes libri tres : Livre II, chapitre 15, col. 562 B - C | Pour ne pas être vidés de leur force par des songes érotiques, les athlètes païens suspendaient des plaques de plomb à leurs parties génitales. | |
TC0032 | TE005705 | Ranulphus de Homblonaria | Sermons aux clercs et aux simples gens : 35 | Le songe de la mère de saint Bernard. | |
TC0033 | TE006172 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 311 | LE DIABLE ET LES SONGES TROMPEURS. Quelqu’un reçut l’ordre en rêve de partager ce qu’il avait; il deviendrait vite pourriture. Ce qu’il fit. Le diable voulant le faire repentir de cette bonne action, lui apparut en rêve lui disant que les songes étaient trompeurs. | |
TC0033 | TE006159 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 298 | LE REVE D’UN RIBAUD. Un ribaud rêve qu’il est riche et se réveille pauvre et nu. | |
TC0033 | TE006142 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 281 | UN CAUCHEMAR. Le pécheur est semblable à un homme qui a rêvé que son adversaire tenait dans la main un bâton auquel il s’accrochait, et que cet adversaire voulait le précipiter dans l’abîme. Réveillé par ses propres cris, le dormeur est délivré de ce danger imaginaire. | |
TC0033 | TE006108 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 247 | SAINT JEROME ACCUSE D’ETRE CICERONIEN. Saint Jérôme rapporte qu’il négligeait les livres des prophètes et mettait toutes ses forces à l’étude des philosophes païens. Il fut pris d’une très grave fièvre. On le croyait mort et on prépara ses funérailles. Il fut ravi au tribunal du Juge. Celui-ci lui demanda quelle était sa condition. Il répondit qu’il était chrétien. Le juge lui qu’il n’était pas chrétien mais cicéronien: là où était son trésor, là était son coeur. Il fut condamné au fouet. Il demandait grâce; les anges demandaient au Juge sa grâce à cette condition: s’il lisait derechef les auteurs païens, il serait châtié durement. Jérôme le jura. Il revint à la vie qu’il et non chrétien, se consacre à l’étude des livres sacrés. | |
TC0033 | TE006285 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 422 | LE REVE QUI NOURRIT. Deux sages se mirent d’accord pour duper un simple: comme ils n’avaient presque plus rien à manger, ils décidèrent que celui qui aurait fait le rêve le plus étonnant mangerait ce qui resterait. Comme le simple faisait semblant de dormir, l’un dit qu’il dirait s’être vu porté par les anges en paradis, l’autre qu’il avait rêvé que les démons voulaient le porter en enfer. Tandis qu’ils dormaient, leur compagnon mangea ce qui restait. Il dit aux autres qu’ayant rêvé que l’un allait en paradis, l’autre en enfer, il s’était dit qu’ils n’avaient plus besoin de rien et avait donc mangé. | |
TC0036 | TE006665 | Petrus Venerabilis | De miraculis libri duo [Torrell, Bouthillier, 1992] : II, 26 | A Cluny, Enguizo, un ancien chevalier devenu moine, a la vision en songe d’un ancien frère d’arme défunt. Le moine, ignorant la mort du chevalier est heureux de le voir et l’interroge sur son état. Le défunt lui révèle alors qu’il est mort lors de son pèlerinage à Jérusalem avec certains de ses compagnons. Enguizo l’interroge sur ses compagnons ainsi que sur sa situation dans l’au-delà. A cela, le chevalier répond que bien qu’ayant bénéficié de la miséricorde divine, son salut n’est pas entier. En effet, il ne s’est pas amendé d’un péché commis peu de temps avant son départ pour Jérusalem. En effet, il avait pourchassé et frappé un prêtre qui lui réclamait une dîme. Entendant cela le moine s’inquiète de son propre sort, mais son ami le rassure : après de dures souffrances il sera sauvé. A son réveil, le frère rapporte son rêve à l’abbé Pierre le Vénérable, qui l’autorise à se rendre dans la région d’origine du chevalier défunt, ainsi que dans celle où il avait péché. De nombreuses personnes ainsi que le prêtre bafoué confirment ce que lui-même ignorait avant que son ami ne lui apparaisse en songe. Les parents du défunt entendant ce récit sont émus et expient les fautes du chevalier. |
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TC0036 | TE006671 | Petrus Venerabilis | De miraculis libri duo [Torrell, Bouthillier, 1992] : II, 33 | A son retour d’Angleterre, Pierre le Vénérable, fit halte au monastère d’observance clunisienne de Reuil dans le voisinage de Meaux. Il y fut accueilli par le prieur Bernard qui souffrait d’une forte fièvre. Devant son état, l’abbé de Cluny l’encouragea à se confesser, Bernard s’exécuta et Pierre lui imposa une pénitence en se promettant de venir le voir le lendemain. Au jour dit, il se rendit au chevet du malade et l’exhorte de nouveau à la confession. Bernard lui avoua alors avoir omis de nombreux péchés dans sa confession. Il lui révéla également que pour cela, il avait été puni par une horrible vision en songe la nuit dernière. Il avait vu son jugement, devant des démons hideux qui lui présentèrent une balance à plateaux. Sur celle-ci étaient placés d’un côté son âme, de l’autre ses actions. Les démons l’accusèrent de nombreuses fautes, certaines vraies, d’autres fausses, Bernard était si terrifié qu’il ne pouvait leur répondre. Soudain, apparut un homme beau et bienveillant. Il prit la défense du prieur contre les démons, assurant que puisqu’il s’était confessé la veille, il ne méritait pas sa place parmi eux. Mais son défenseur ne put rien faire pour les péchés non avoués. Il passa donc le reste de la nuit plongé dans une immense crainte et peine. A son réveil, il prit conscience de l’avertissement qui lui a été adressé ainsi que de la miséricorde de Dieu qui lui laissait une seconde chance de se confesser. Après le récit de son expérience, Bernard se confesse sans retenue. Peu de jour après son retour à Cluny, l’abbé apprend la mort du prieur et fait célébrer des suffrages pour le salut de son âme. |
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TC0036 | TE006664 | Petrus Venerabilis | De miraculis libri duo [Torrell, Bouthillier, 1992] : II, 25 | Pierre le Vénérable, raconte le songe qu’il a fait lors de son voyage à Rome : il a vu Guillaume, moine défunt. Il rappelle qu’il lui a confié les priorats d’Ambierle, de Charlieu, de Sauxillanges, de Sauvigny et finalement de Cluny. Il fut finalement choisi comme abbé de Moissac avant de revenir un temps à Cluny et de reprendre sa charge de prieur de Charlieu. Guillaume était renommé pour son zèle religieux, sa dévotion, sa miséricorde pour les pauvres, sa justice et sa rigueur envers les pécheurs. Mais Guillaume avait été assassiné peu de temps auparavant, empoisonné par un homme perfide. L’enquête, lancée aussitôt, n’avait pas encore abouti quand Pierre entama son voyage pour Rome. C’est en ce lieu qu’il vit en songe la victime, la reconnut et l’embrassa avec joie. Puis, Pierre le Vénérable entreprit de lui poser quatre questions : comment allez-vous ? Jouissez-vous de la vision béatifique ? Notre foi est-elle indiscutable ? Connaissez-vous votre assassin ? Chaque fois, le défunt répondit positivement et disparut brusquement. Pierre s’éveilla et tâcha de se souvenir de son rêve, puis il se rendormit et refit exactement le même songe, qui le bouleversa jusqu’aux larmes. ~ Emu du sort de son ami, Pierre verse des larmes qui coulent encore à son réveil. ~ De retour à Cluny, l’abbé, par la confession publique du meurtrier prouve la véracité de ses soupçons et de son songe. Le traître assassin est condamné à l’exil perpétuel hors de Gaule. |
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TC0036 | TE006658 | Petrus Venerabilis | De miraculis libri duo [Torrell, Bouthillier, 1992] : II, 19 | Peu de temps avant la mort de Matthieu d’Albano, un frère du monastère de Saint-Michel de Pise est prévenu par une vision de la mort de celui-ci. En songe, il voit le défunt Jean, évêque d’Ostie, lui révéler qu’il vient chercher Matthieu dont la mort est prévue pour l’octave des calendes de janvier. |
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TC0036 | TE006657 | Petrus Venerabilis | De miraculis libri duo [Torrell, Bouthillier, 1992] : II, 18 | Peu de jours avant la mort de Matthieu d’Albano, le prieur de Saint-Zénon, à Pise, vit le mourant en songe. Habillé en moine, Matthieu faisait face à un enfant d’une grande beauté qui lui présenta un livre et lui demanda de le lire pour acquérir la connaissance de toutes les langues. L’enfant l’invita ensuite à entrer dans un somptueux palais, mais Matthieu d’Albano répondit ne pas être prêt; aussi l’enfant le laissa-t-il se préparer et il revint vêtu de ses ornements sacerdotaux et pontificaux. Il est alors accueilli par une foule d’enfants angéliques qui entonnent un cantique. |
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TC0037 | TE006689 | Roberto Caracciolo | Roberto Caracciolo, Quaresimale in volgare : 7 | Nabuchodonosor, ayant gravement offensé Dieu, fait un rêve. Le prophète Daniel, interrogé lui révèle qu’il pourra racheter ses fautes par l’aumône et la miséricorde envers les pauvres et les nécessiteux. |
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TC0038 | TE006766 | Vincent Ferrier | Sermones castellanos [Cátedra, 1994] : 39 | Un homme, pécheur et aimant profiter des plaisirs de la vie, assiste en rêve à une scène où Dieu juge les âmes et les envoie en enfer, en purgatoire ou en paradis, suivant leurs péchés. Quand il se réveille terrorisé, il a vieilli et a des cheveux blancs. A partir de ce jour, il entame une vie de pénitence. | |
TC0106 | TE016022 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 279 | LE RÊVE QUI NOURRIT. — Deux compagnons se mettent d’accord pour duper un simple: comme ils n’ont presque plus rien à manger, ils décident que celui qui aura fait le rêve le plus beau mangera ce qui reste. Comme le simple fait semblant de dormir, l’un dit qu’il dira s’être vu porté par les anges en paradis, l’autre qu’il a rêvé que les démons voulaient le porter en enfer. Tandis qu’ils dorment, leur compagnon mange ce qui reste; il dit aux autres qu’ayant rêvé que l’un allait en paradis, l’autre en enfer, il s’est dit qu’ils n’avaient plus besoin de rien et a donc mangé. | |
TC0123 | TE007036 | anon. | Collectaneum exemplorum et visionum Clarevallense [Legendre, 2005] : 104 | Gennadius, célèbre médecin de Rome qui exerce à présent à Carthage, doutait de l’existence d’une autre vie. Un jeune homme lui apparut en songe et lui montra une ville d’où provenaient les chants des saints. Il considéra cela simplement comme un rêve. Le jeune homme lui apparut de nouveau et lui fit comprendre que, de même qu’il pouvait voir en rêve alors que ses yeux étaient fermés, ainsi, après la mort, il vivrait. | |
TC0123 | TE006952 | anon. | Collectaneum exemplorum et visionum Clarevallense [Legendre, 2005] : 20 | Saint Malachie, désapprouvant la vie de sa soeur, refusait de la voir. Mais après la mort de celle-ci, une voix lui révéla qu’elle manquait de nourriture et ne pouvait entrer dans l’église. Il célébra alors des messes à son intention, jusqu’à ce qu’il la vît en songe vêtue de blanc au milieu des fidèles. | |
TC0124 | TE014895 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : L, 4 [539] | Des moines s’endormirent au chapitre pendant le sermon de Serlon, abbé de l’Aumône. Certains même rirent dans leur sommeil. Tous étaient victimes d’un piège diabolique que put voir un frère : une prostituée invisible les endormait en leur faisant humer des plats succulents. En confession, l’abbé leur demanda pourquoi ils avaient ri à ce moment, et ils avouèrent avoir été victimes d’un songe. |
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TC0124 | TE014857 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XLV, 5 [501] | Jean, chanoine de Lyon, remplaça son v?u secret d’entrer dans l’ordre cistercien par un pèlerinage à Saint-Jacques. En songe, il vit Jésus, accompagné des apôtres Pierre et Jacques, le condamner pour l’abandon de son v?u. Saint Jacques plaida pour lui : « Il est mon pèlerin. » « Mais, dit Jésus, il devait être mon concitoyen. » Saint Jacques se porta garant de son entrée dans les quinze jours. Ce qu’il fit. Il devint même l’abbé fondateur de Bonnevaux, puis évêque de Valence. | |
TC0124 | TE014937 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : LIV, 6 [581] | Saint Jean l’Aumônier vit en songe une jeune fille resplendissante ~ couronnée de branches d’olivier. A son réveil, il reconnut qu’elle était la ~ Miséricorde. ~ | |
TC0124 | TE014855 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XLV, 3 [499] | Un riche nommé Harduin (Ardoinus) ne tint pas sa promesse d’entrer au monastère Saint-Vincent dans les dix ans. L’abbé ne l’encourageait guère, parce qu’il en recevait beaucoup d’aide matérielle. Après les dix ans, il mourut pieusement. L’abbé le vit en songe lui annoncer qu’il était damné; même saint Vincent l’avait abandonné comme il l’avait trahi lui-même. |
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TC0124 | TE014702 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XXVII, 1 [351] | L’empereur Maurice priait le Seigneur de subir les peines pour ses péchés dans ce monde. L’image du sauveur lui apparut en songe pour l’avertir qu’il l’avait livré ainsi que toute sa famille à Phocas. | |
TC0124 | TE015219 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : [LXXXI], 24 [848] | Un soir de Pâques, alors qu’il se trouvait dans le ch?ur de l’église, un frère de Clairvaux, durant les vêpres, vit la main droite du Seigneur bénir la congrégation. Il ne sut pas clairement s’il veillait ou sommeillait il pensa pourtant qu’il veillait et se trouvait en extase. | |
TC0124 | TE014715 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XXVIII, 3 [364] | Saint Polycarpe, averti en songe qu’il serait brûlé, invita ses bourreaux à sa table et les traita largement pendant que lui-même se consacrait à la prière. | |
TC0124 | TE015080 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : LXIII, 25 [722] | Saint Malachie détestait tellement la vie que menait sa soeur, qu’il refusa de la voir de son vivant. Mais après la mort de celle-ci, il eut un songe qui la présentait affamée parce que, depuis un certain temps, il n’avait pas offert pour elle l’eucharistie. Dès lors, il ne cessa de le faire jusqu’à ce qu’il ait l’assurance qu’elle était libérée de ses peines. | |
TC0124 | TE015043 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : LXI, 12 [686] | Comme saint Paulin avait tout donné aux pauvres, il s’offrit comme esclave en Afrique pour racheter le fils d’une veuve. Devenu le jardinier du gendre du roi, il avertit celui-ci de réfléchir parce que le roi des Vandales devait bientôt mourir. Ayant demandé à le voir, le roi fut stupéfait de reconnaître l’une des figures des juges qu’il avait vues en songe. Le gendre intrigué finit par obtenir la véritable identité de son jardinier. Frappé de crainte, il le laissa repartir avec ses compagnons d’infortune et des navires chargés de blé. | |
TC0124 | TE014614 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XVIII, 14 [266] | Un novice du monastère de La Prée troublé par des pollutions nocturnes vit en songe une femme le ceindre d’une ceinture remise à neuf par la confession. | |
TC0124 | TE014752 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XXXII, 3 [397] | En Angleterre, un moine cistercien visita en songe sous la conduite de saint Benoît un cloître dans l’au-delà réservé aux Cisterciens. Il y vit des enfants souffrir de tortures qui correspondaient aux péchés commis de leur vivant : des gouttes brûlantes tombaient sur leurs yeux, leurs mains, ou ailleurs sur leurs membres. Un homme brûlait attaché à une colonne : c?était un convers que son indiscipline avait rejeté de maison en maison, puis finalement rendu au siècle où il s’était marié. Le moine vit aussi la Vierge Marie faire sept fois le tour du lieu et exaucer la prière des souffrants : un vent léger se levait supprimant les gouttes brûlantes; il correspondait aux prières de l’ordre cistercien. |
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TC0124 | TE014755 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XXXII, 6 [400] | Un clerc qui avait une position honorable dans le siècle vit en songe le Jugement dernier. Celui-ci terminé, Rachel puis Marie s’approcha entourée de cisterciens, et son Fils lui dit de leur donner la meilleure place dans le ciel. | |
TC0124 | TE014965 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : LV, 26 [609] | Un prince ayant repoussé un nécessiteux, celui-ci s’adressa à saint Jean l’Aumônier avec succès. La nuit suivante, le prince eut un songe qui lui indiquait que, pour un denier d’offrande, il en recueillerait cent. Comme il tardait un peu, le patriarche courait, donnait son offrande et en recueillait le centuple. Réveillé, il offrit de donner ce qui lui avait été demandé la veille. Il lui fut répondu que le patriarche l’avait devancé. | |
TC0124 | TE014757 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XXXII, 8 [402] | Dans un monastère cistercien, un moine rongé par des scrupules excessifs s’interrogeait sur l’efficacité d’autres ordres comme celui de la Chartreuse ou de Grandmont, ou bien de la vie de reclus ou d’ermite pour atteindre la perfection. En songe, il se vit au Jugement dernier où on lui demanda quel ordre il voulait choisir. Sa réponse le ramena à l’ordre cistercien. Il se réveilla guéri. | |
TC0124 | TE014964 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : LV, 25 [608] | Il y avait en Afrique un percepteur d’impôts (un télonier) riche et dur envers les pauvres. L’un d’eux paria un jour qu’il en obtiendrait un bienfait et se tint devant la porte de sa maison. A son arrivée, le télonier, faute de pierre, jeta au visage du pauvre une poignée de grains puisé dans le bât. Peu après, il tomba malade et se vit en songe placé entre des noirs démons et des hommes d’un blanc resplendissant, ces derniers regrettant d’avoir seulement à leur disposition le grain donné au Christ deux jours auparavant, mais dont le poids suffisait à équilibrer la balance. Les hommes en blanc conseillèrent au télonier d’augmenter la part du grain pour éviter que les démons noirs ne l’emportent. Dès son réveil, le télonier s’adonna aux oeuvres de miséricorde. Ayant rencontré un marin naufragé, il lui donna son manteau pour couvrir sa nudité. Le marin ayant vendu le manteau, le télonier crut son bienfait mal accepté. Mais, s’étant endormi, il fut consolé par la vision d’un être resplendissant portant la croix et revêtu de son manteau. Ensuite, il se fit vendre comme esclave ayant ordonné que l’argent ainsi gagné (trente pièces d’argent) fut distribué aux pauvres. Son maître voulut le libérer et le considérer comme son frère, il refusa. Puis, certains marchands étant arrivés d’Afrique, ayant reconnu Pierre le télonier, il s’enfuit non sans avoir rendu la parole et l’ouïe au portier de la maison sourd et muet depuis sa naissance. |
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TC0124 | TE015189 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : [LXXX], 3 [819] | En Gaule, un chevalier très dévot à la Vierge entendit parler d’une jeune fille anglaise que la Vierge aimait particulièrement. Il pria chaque jour pour la rencontrer. Une fois, en songe, la Vierge lui apparut avec une jeune fille à ses pieds. Elle lui demanda de lui prêter hommage, ce qu’il accomplit. La jeune fille fut choisie comme témoin. Plus tard, de passage en Angleterre, il rencontra cette jeune fille dans la maison de son père; ils se reconnurent mutuellement. | |
TC0124 | TE015188 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : [LXXX], 2 [818] | En Angleterre, un homme riche, sur le point de mourir, donna un anneau à son fils ainé. Celui-ci le perdit quelques années plus tard et s’adressa à la Vierge envers laquelle il avait une véritable dévotion. Elle lui apparut en songe avec cet anneau au doigt et le lui rendit. | |
TC0124 | TE014914 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : LI, 9 [558] | Le diacre qui assistait saint Malachie n’aurait pas dû remplir son office et approcher de l’autel à la suite d’une nuit troublée par un mauvais songe. | |
TC0124 | TE015203 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : [LXXXI], 8 [832] | Un moine de Clairvaux se vit en songe sur le point de périr dans un lac et sauvé par le Christ marchant sur les flots. Une autre fois encore, alors qu’il recherchait désespérément un signe de la miséricorde divine, il tomba en extase pendant des vigiles et crut sentir sur sa tête comme un rasoir rapide et léger. Peut-être pourtant ne s’agissait-il que d’une somnolence. | |
TC0124 | TE015216 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : [LXXXI], 21 [845] | Gautier, un laïc illettré, « vestiaire » à Clairvaux célébra dans un songe la messe du Saint Esprit et dès lors il la garda en mémoire. | |
TC0124 | TE015028 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : LX, 2 [672] | Natalios, confesseur de la foi, séduit par des hérétiques, accepta de devenir leur évêque. Averti par des songes divins dont il ne tint pas compte, il fut finalement malmené durant toute une nuit par des saints anges. Au matin, revêtu du cilice et couvert de cendres, en larmes, il se prosterna aux pieds de l’évêque Zéphyrin et fit une confession publique implorant les prières du peuple pour obtenir le pardon du Christ. |
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TC0124 | TE015198 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : [LXXXI], 3 [827] | Robert, abbé de Clairvaux, vit en songe deux anges joncher de fleurs le seuil de l’église pour accueillir un frère mourant. | |
TC0124 | TE014655 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XXII, 4 [306] | Saint Grégoire de Naziance étudiait la philosophie à Athènes. En songe, il vit deux femmes à côté de lui, la Sagesse et la Pureté, que le Seigneur lui montrait ainsi parce qu’il avait préparé pour elles une maison dans son coeur. | |
TC0129 | TE007344 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei, t. II, De sanctis [Clutius, 1760] : p. 236a | Le pape Innocent III voit en songe l’église du Latran menacer ruine et soutenue par saint Dominique. | |
TC0129 | TE007392 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei, t. II, De sanctis [Clutius, 1760] : p. 282b | "A un malade qui demandait à saint Augustin de lui imposer les mains pour le guérir d’une maladie, ce dernier refusa. En évoquant un songe qui lui avait demandé d’aller le trouver pour recouvrer la santé, Augustin accepte de prier pour lui et de lui imposer les mains ; il le guérit." |
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TC0129 | TE007375 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei, t. II, De sanctis [Clutius, 1760] : p. 270a | Comme il se voyait entouré de nombreux honneurs, saint Bernard s’imaginait en plein rêve; en revanche, il prenait plaisir à cotoyer de simples frères, retrouvant alors sa vraie personnalité | |
TC0129 | TE007376 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei, t. II, De sanctis [Clutius, 1760] : p. 270a | La mère de saint Bernard, enceinte, rêve qu’elle porte un petit chien blanc et roux (sur le dos) et qui aboie : annonce de sa pureté et de ses qualités de prédicateur. |
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TC0131 | TE008073 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 505, 1-10 | PIERRE LE TELONIER. 1/ Il était un homme riche qui refusait de donner l’aumône. 2/ Un jour, assis au soleil, tous les pauvres se plaignaient de lui parce qu’il ne leur donnait rien. 3/ Mais l’un des pauvres s’écria: "Moi, je m'occupe de lui et je ne le lâcherai pas avant qu’il m'ait donné du pain." 4/ Comme il ne voulait pas s’éloigner, le riche pour se débarrasser de lui lui donna une miche de seigle qu’on apportait du four. 5/ La nuit suivante le riche en songe qu’on pesait devant Dieu le bien et le mal qu’il avait fait. 6/ Le mal pesait beaucoup plus jusqu’à ce qu’un ange mit dans la balance la miche de seigle qu’il avait donnée à notre pauvre; alors la balance pencha dans l’autre sens. 7/ A son réveil le riche se souvint de sa vision. Voyant que la miche de seigle lui avait été si utile, il devint si fort partisan de l’aumône qu’il donna tout ce qu’il avait sans rien garder pour lui. 8/ Il se fit même vendre lui-même pour l’amour de Notre-Seigneur qui par amour pour lui avait été vendu 9/ et il finit sa vie dans la pauvreté pour l’amour de Dieu. 10/ Il s’appelait Pierre le Riche, mais de cette façon il acquit la vraie richesse du ciel. | |
TC0131 | TE008311 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 210, 1-10 | VISION MYSTERIEUSE D'UN ECUYER. 1 Les oeuvres et les miracles de Dieu dépassent les limites de notre entendement. 2 Un écuyer se vit en songe traverser un cimetière. 3 Il trouva deux chandeliers qui brûlaient devant deux corps mis en bières. 4 Jugeant qu’ils ne servaient là à rien, il les prit et les mit dans son bagage. 5 L’un de ces morts le poursuivit; quand il passa sous un gibet, un pendu le retint par la tête entre ses jambes et le mort qui le suivait lui donna un coup de couteau dans le coeur. 6 Quand son hôte l’entendit crier, il alla lui demander ce qu’il avait. 7 Il lui raconta tout son rêve sincèrement et devant le prêtre à qui il se confessa. 8 On trouva le couteau dans sa plaie et les chandeliers dans son bagage et on les alluma devant son corps après sa mort. 9 Tout cela se produisit à Cantorbéry, en Angleterre. Les chandeliers y sont encore conservés à l’abbaye saint Thomas et on les montre aux pélerins. 10 Dieu a montré par ce miracle et par d’autres que sa puissance dépasse notre intelligence. |
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TC0131 | TE008663 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 532, 1-6 | LE VERGER ETERNEL DE L’AUMONE. 1/ Un homme riche qui ne voulait rien donner aux pauvres vit en songe un jardin tout plein de bons fruits. 2/ Il avait bien envie d’entrer dans ce jardin, mais il vit un ange qui le gardait et qui lui dit: 3/ "Cher ami, ce jardin que vous voyez ici appartient à de braves gens qui en faisant du bien aux pauvres y ont planté leurs arbres qui sont chargés de fruits immortels. Si vous y avez planté un arbre, vous pouvez entrer sans crainte." 4/ A ces mots le brave homme s’éveilla; en se rappelant ce soinge, il décida de planter un arbre dans ce jardin. 5/ Dès ce jour-là il se mit à donner aux pauvres: il planta ainsi un arbre dont il déguste maintenant les fruits pour l’éternité. 6/ Car sa richesse était temporelle et le fruit qu’il est a est éternel. | |
TC0131 | TE008934 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 052, 1-12 | JOSEPH VENDU PAR SES FRERES. 1/ Joseph le fils de Jacob vit en songe plusieurs gerbes dans un champ qui avec le soleil et la lune adoraient une gerbe qui était là. 2/ Quand il eut raconté ce songe à son père, il lui dit: Fils, cela signifie que tu seras un jour si grand que ta mère, tous tes frères et moi nous t'adorerons sur terre. 3/ Dès lors ses frères le jalousèrent et, un jour qu’il leur portait à manger aux champs, ils le vendirent trente deniers à des marchands égyptiens. 4/ Le Saint Esprit voulut par là signifier que Jésus serait vendu trente deniers par Judas. 5/ Il est facile de voir que ce fut une disposition du Saint Esprit, car, de même que la vente de Jésus nous fut profitable au plan spirituel, 6/ ainsi la vente de Joseph fut profitable par la suite à tous ses amis au plan matériel. 7/ Ils vendirent leur frère bon marché en le vendant trente deniers; mais Judas vendit Jésus encore plus à perte. 8/ Car Joseph avait une certaine valeur,tant matérielle que spirituelle; 9/ mais on ne peut ni on ne doit mettre de prix sur celui qui vaut tout, qui peut tout, qui sait tout, qui possède tout, qui comprend tout, qui maintient tout, qui contient tout: car rien n'a de valeur que par lui. 10/ C'est pourquoi Judas est plus à blâmer de l’avoir donné pour si peu que s’il l’avait vendu très cher. 11/ Si quelqu’un blasphème le nom de Dieu pour gagner cent livres, du moins il montre qu’il l’estime cent livres; et si on le blasphème pour un denier, on ne l’estime qu’un denier. 12/ Et celui qui le blasphème sans aucun profit, il ne l’aime ni ne l’estime pas du tout. |
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TC0131 | TE008664 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 546, 1-7 | LES TROIS HEBREUX DANS LA FOURNAISE. 1/ Nabuchodonosor fit jeter dans la fournaise trois bons jeunes gens, Sidrac, Misac et Abdénago 2/ parce qu’ils refusaient d’adorer l’idole qu’il avait fait faire sur le modèle du personnage qu’il avait vu en songe. 3/ Quand le roi regarda dans la fournaise, il y vit quatre jeunes gens, car Dieu était avec eux, qui empêchait le feu de leur faire mal. 4/ Alors Nabuchodonosor dit qu’il n'y avait pas d’autre dieu que le dieu de Daniel. 5/ Ainsi ces bons jeunes gens furent délivrés de la fournaise pour avoir respecté le nom de Dieu. 6/ Comprenons que Dieu est toujours prêt à aider tous ceux qui pour son amour supportent leurs épreuves sans récriminer; 7/ car en les supportant sans récriminer on vient à bout des diables, on abrège son purgatoire, on gagne son paradis. | |
TC0131 | TE008658 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 522, 1-5 | UN ROI AUMONIER TROUVE UN TRESOR. 1/ Un roi avait donné aux pauvres tous ses biens au point qu’il n'avait même plus le mobilier qui convient à un roi. 2/ Il vit en songe une petite bête qui lui fit découvrir un trésor dans une montagne; et le chevalier avec lequel il dormait vit nettement la même chose. 3/ Selon les indications de ce songe ils creusèrent et trouvèrent un trésor si grand qu’il avait plus de valeur que tout son royaume. 4/ Dès lors il fit des aumônes abondantes et fut riche tant qu’il vécut. 5/ Dieu lui fit cette faveur parce qu’il lui nourrissait ses pauvres. | |
TC0131 | TE007877 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 248a, 1-15 | JOSEPH ET LA FEMME DE PUTIPHAR. 1/ Joseph fut vendu par ses frères; il aima mieux être mis en prison que faire ce que voulait la femme de son patron, 2/ ne voulant pas commettre ce péché en présence de Dieu. 3/ Ceux qui ont reçu les ordres sacrés doivent donc faire bien attention à se contrôler soigneusement. 4/ En effet le péché est plus grave dans leur cas qu’il aurait été dans le cas de Joseph 5/ à cause de la dignité de leurs fonctions et parce qu’ils ont la précieuse foi de Dieu, alors que Joseph n'avait que la loi naturelle. 6/ Et d’autant que Dieu nous a accordé plus de bienfaits à nous qu’à ceux de l’Ancien Testament, 7/ nous devons tous par reconnaissance nous abstenir de ce qu’il défend et faire ce qu’il commande, tous et spécialement ceux d’entre nous qui ont reçu les ordres sacrés. 8/ Dans la prison où Joseph fut jeté il interpréta les songes de ses compagnons. 9/ Il dit au panetier qu’il serait pendu et au bouteiller qu’il retrouverait sa fonction; 10/ il le pria de penser à lui quand il serait rétabli dans sa charge, mais l’autre ne s’en occupa guère. 11/ Mais par la volonté de Dieu Joseph devint si puissant qu’il administrait tout le royaume d’Egypte. 12/ Nous pouvons croire qu’il est au paradis, car dans toutes les situations où il se trouva il resta toujours en paix avec Dieu. 13/ Nous avons lieu de penser que s’il avait obéi à la femme impudique il n'aurait jamais atteint un tel degré de sainteté. 14/ On voit ici quelle récompense auront au ciel 15/ ceux qui pour l’amour de Dieu auront su désobéir et refuser totalement les tentations du diable sans en rien accepter, à l’exemple du bon Joseph. |
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TC0131 | TE008201 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 705, 1-3 | JEUNESSE DE SAINT BERNARD. 1/ La mère de saint Bernard, pendant qu’elle le portait, eut une vision: elle portait en elle un chien au dos roux. 2/ Un ermite lui dit qu’elle portait un enfant qui serait chien contre les mécréants; 3/ et qui serait roux car il serait tout enflammé du feu de charité. Et tel fut saint Bernard. |
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TC0131 | TE008566 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 473, 1-5 | UN ECHANGE PENDANT UNE EXTASE. 1/ Un saint homme et une sainte femme habitaient à soixante lieues l’un de l’autre et ils étaient d’égal mérite devant Dieu. 2/ Dieu leur fit cette faveur qu’ils se virent en songe lui faire offrande de leurs larmes. 3/ Mais la sainte femme fit tomber l’offrande du saint homme et pour faire excuser sa maladresse, elle lui donna son chapelet en réparation. 4/ Et le saint homme les lui renvoya par des pélerins. Jamais ils ne se rencontrèrent physiquement et le chapelet leur prouva la réalité de leurs visions. 5/ C'est ainsi que Dieu fait des miracles là où il lui plaît. | |
TC0131 | TE009294 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 278, 1-13 | LE COLOSSE AUX PIEDS D'ARGILE. 1 Nabuchodonozor vit en songe une statue qui avait la tête d’or, la poitrine et les bras d’argent, le ventre de bronze, les jambes de fer et les pieds de terre. 2 Aussitôt il vit la foudre détruire sa statue. Quand il s’éveilla il en fit fabriquer une semblable. 3 Cette statue représente ceux en qui règnent plusieurs péchés en ce monde. 4 Sa tête d’or désigne les orgueilleux qui ne trouvent d’intérêt qu’aux pompes de ce monde, à sa noblesse, aux vanités transitoires. 5 Sa poitrine et ses bras d’argent désignent ceux qui consacrent tout leur coeur, leurs pensées, leurs actions aux richesses de ce monde: ils en font leurs dieux, car ils y pensent davantage qu’à Dieu ou au salut de leur âme. 6 Son ventre d’airain désigne ceux qui apportent tous leurs soins à vivre voluptueusement, à bien manger et à bien boire, 7 avec tous les plaisirs transitoires et vains qu’on peut trouver sur terre. 8 Les gens de cette sorte font leur dieu de leur ventre, ils ne parlent que de manger et boire, comme un bronze qui retentit; et au total, leur bonheur suprême, c'est de manger. 9 Ses jambes de fer désignent ceux qui se fient en leur beauté, leur force, leur argent, leurs amis. 10 Ses pieds de terre signifient que tous ceux qui font reposer leurs affections et leurs pensées sur de telles choses les font reposer sur rien. 11 La foudre qui détruisit la statue signifie 12 que toutes ces sortes de gens, ce sont tisons et menue paille qui brûleront éternellement en enfer s’ils ne renoncent à de tels objectifs. 13 En effet Dieu et tous ses saints recommandent sobriété et pénitence, humilité et patience; Dieu ne saurait mentir et on verra que c'est raisonnable. |
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TC0131 | TE007926 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 294, 1-9 | LA PLUS GRANDE MERVEILLE. 1 Trois clercs avaient dépensé chez un hôte trois sous et ils convinrent que celui d’entre eux qui dirait la chose la plus étonnante paierait la note. 2 Le premier dit que c'était une grande merveille qu’en songe, on croit être en divers lieux sans bouger. 3 Le second dit que c'était une grande merveille que la mémoire d’un homme qui peut apprendre tant de choses et les conserver dans son coeur qui est si petit. 4 Le troisième dit que c'était encore une plus grande merveille quand nous osons pécher devant Dieu qui voit toutes nos pensées. 5 En effet il faudrait à un brigand bien de l’audace pour couper une bourse devant le prévôt qui peut condamner à mort son corps; 6 mais plus hardi est celui qui pèche devant Dieu qui peut le condamner corps et âme. 7 Il avait raison, car Dieu dit dans l’Evangile: " Tant que le laboureur regarde devant lui, il fait un sillon droit; mais s’il regarde derrière lui, il gâche tout. 8 Tant que nous regarderons vers la récompense que Dieu nous promet, nous ne pourrons nous égarer. 9 Mais si nous regardons vers les plaisirs de ce monde qui sont momentanés et vains, nous nous égarerons comme le laboureur s’égare en regardant derrière lui. | |
TC0131 | TE008154 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 699, 1-9 | CHIRURGIE DE NOTRE-DAME, SAINT COME ET SAINT DAMIEN. 1/ Un clerc était malade à l’église Notre-Dame de Paris; son cas était jugé désespéré. 2/ Pendant son sommeil Notre-Dame lui apparut avec saint Côme et saint Damien. 3/ Notre-Dame leur demanda: "Que ferons-nous de ce malade? - Madame, il faut l’ouvrir, répondirent-ils. 4/ -Ouvrez-le donc." Aussitôt ils l’ouvrirent et lui retirèrent du corps sa maladie comme un tas de pourriture et d’excréments tout puant. 5/ Puis Notre-Dame le recousit et tous les trois essuyèrent leurs mains au rideau. 6/ Au matin le clerc se trouva en bonne santé et il raconta sa vision. 7/ On trouva mis en tas ce qu’ils lui avaient tiré du corps; on trouva souillé de sang le rideau auquel ils s’étaient essuyé les mains. 8/ Le clerc montra la couture que Notre-Dame lui avait faite. 9/ Depuis ce jour il vécut longtemps, servant Notre-Dame de tout son coeur. |
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TC0131 | TE009348 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 539, 1-4 | LES SEPT VACHES MAIGRES. 1/ Le roi Pharaon vit en songe sept vaches maigres dans un gras pâturage et sept vaches grasses en maigre pâture. 2/ Les sept vaches maigres représentaient ceux qui en cette vie ne veulent prendre aucune précaution ni prévision pour leur vie après la mort. 3/ Les sept vaches grasses représentaient ceux qui pour l’amour de Dieu supportent et endurent patiemment la pauvreté et les épreuves, 4/ car ils en récolteront le profit au ciel. Ce sera un bon échange que de passer des épreuves temporelles aux joies éternelles. | |
TC0136 | TE009870 | anon. | Rothschild Canticles : 8 | Un clerc rêve que son âme est emportée en enfer par les démons, qui consentent à l’abandonner à la Vierge pour qu’elle la conduise devant le Juge suprême. Celui-ci ordonne de peser dans une balance les mauvaises et les bonnes actions du clerc. Comme les premières pèsent plus lourd, la Vierge inverse le mouvement de la balance en entrant elle-même dans l’autre plateau; elle obtient ainsi de son Fils qu’il ressuscite le clerc pour lui laisser le temps de faire pénitence. Elle réveille ce dernier en le frappant avec la liste de ses péchés et à cette vue il entre en religion. |
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TC0137 | TE012603 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 118 | La pierre solonide permet de rêver les jours fastes à venir. En Inde, il y a des tortues qui ont une pierre qui est nommée solonide et cette pierre croît et décroît avec la lune. Cette pierre a la vertu de permettre à qui la tient sous la langue la nuit de rêver les futurs évènements positifs. Si l’on ne rêve de rien, cela veut dire que les jours seront néfastes. | |
TC0137 | TE012855 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 370 | Dieu se venge parfois à l’aide des morts. Julien l’Apostat se prépara à envahir la Perse et voulait tuer saint Basile. Cette nuit là, saint Basile vit en rêve dans l’église de Sainte-Marie une multitude d’anges et une femme. Ces derniers leur disaient d’appeler au plus vite saint Mercure, bien qu’il ait été tué par Julien l’Apostat, afin de tuer ce tyran. Saint Basile se rendit rapidement au tombeau de saint Mercure, et vit qu’il était vide. Il apprit ensuite que Julien l’Apostat avait été tué par un seul soldat courageux, saint Mercure. |
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TC0137 | TE012676 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 191 | Le rêve du pape. Après avoir rêvé trois fois qu’il y avait trois pendus sous son palais, un pape appela ses serviteurs et ceux-ci trouvèrent sous le plancher la pierre d’un tombeau. Celui-ci fut ouvert et une odeur fétide se fit sentir. Un serviteur entra dans un grand puits sous la pierre, qui arrivait à un port sur un canal où étaient trois pendus. Un esprit lui expliqua alors que les pendus étaient l’Empereur Frédéric avec deux barons. Ramené à la surface, le serviteur raconta ce qu’il avait vu. |
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TC0137 | TE012515 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 53 | Un homme mange un pain que deux autres croyaient manger. Deux bourgeois et un paysan, avec le peu de farine qui leur reste, préparent un pain, qui sera mangé par celui des trois qui aura fait le rêve le plus surprenant. Au réveil les bourgeois racontent leurs rêves. Le paysan déclare avoir rêvé qu’ils avaient été emportés, l’un au ciel et l’autre en enfer. Pensant qu’il n’allaient plus revenir, il avait donc mangé le pain. | |
TC0137 | TE012874 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 389 | La vanité dans les vêtements est cause de damnation. Une sainte femme française vit en rêve une amie défunte, une comtesse traînée en enfer par des démons qui lui disaient qu’elle était damnée à cause de sa vanité dans la façon de se vêtir. | |
TC0137 | TE012866 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 381 | Dieu transforme l’orgueil d’Alexandre le Grand en mansuétude. Au siège de Tyr, Dieu apparaît en rêve à Alexandre le Grand et lui promet la victoire. Quand celui-ci rencontre le prêtre de Jérusalem nommé Iado, il reconnaît sur son habit le nom de Dieu et se convertit. |
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TC0137 | TE012745 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 260 | La conversion du juriste. Un juriste ayant dépossédé une église de certains biens fit un rêve où il se trouvait dans une petite barque tandis que des cochons noirs tentaient de renverser la barque; arrivèrent deux hommes en capuchon blanc et manteau noir qui le ramenèrent sur la rive. Il raconta son rêve et aussitôt après arrivèrent deux frères dominicains, et lui, en se repentant de ce qu’il avait commis, entra dans l’Ordre et après quelques jours il mourut protégé par le sacrement de la confession. |
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TC0137 | TE012753 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 268 | Le songe du trésor. Un homme rêva qu’il devait aller au pont de Narbonne pour trouver un trésor. Il y alla et trouva une statue de pierre sur la poitrine de laquelle était écrit que le premier juillet il aurait la tête d’or. L’homme revint le jour fixé et creusa à l’endroit où se trouvait l’ombre de la tête de la statue et là trouva une tête en or. | |
TC0137 | TE012838 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 353 | Un frère carme n’abandonne plus l’Ordre après l’apparition de frère Jourdain. Un frère de l’Ordre des Carmes fut tenté de quitter l’Ordre quand il apprit que Maître Jourdain était mort noyé. Maître Jourdain lui apparut alors en rêve en lui disant de prier Dieu parce que seulement ceux qui le servent seront sauvés. Ainsi le frère ne quitta plus l’Ordre. | |
TC0137 | TE012740 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 255 | La saignée. Un malade ne pouvait être guéri en aucune manière d’une maladie à la rate. Galien rêva qu’il lui faisait une saignée entre l’auriculaire et l’annulaire, le guérissant de cette manière. | |
TC0137 | TE012741 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 256 | La pierre solonide permet de rêver les jours fastes à venir. En Inde, il y a des tortues qui ont une pierre qui est nommée solonide et cette pierre croît et décroit avec l’accroissement et le décroissement de la lune. Cette pierre a la vertu de permettre, à qui la tient sous la langue la nuit, de rêver les futurs évènements positifs; l’absence de rêve indique que les jours seront néfates. | |
TC0138 | TE019877 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 735 | Interprétation du rêve d'un chevalier. | |
TC0138 | TE019657 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 520.11 | Le Livre des Sept Sages de Rome. Le roi Hérode de les sept sages [Sapientes]. |
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TC0138 | TE019520 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 418 | Trois hommes et un pain. | |
TC0138 | TE019512 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 410 | Un rêve terrifiant conduit un homme à se croiser. |
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TC0138 | TE019922 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 781 | La dévotion apparaît à un jeune homme sous les traits d'une jeune fille. | |
TC0138 | TE020023 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 882 | Triste fin d'un évêque incapable de rendre compte de son administration. | |
TC0138 | TE020085 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 946 | Déception d'un clerc qui, sur la foi d'un rêve, comptait devenir évêque. | |
TC0138 | TE019824 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 682 | Juif converti par la Vierge. |
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TC0138 | TE019987 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 846 | Un pèlerin affamé nourri par saint Jacques | |
TC0139 | TE016098 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 174 p.124.du texte hébreu | Un Grec acheta une jeune juive comme esclave et elle grandit sous son toit. Arrivée à l’âge adulte, le " Maître des rêves" lui apparut et lui ordonna sous peine de mort de libérer cette jeune fille, ce qu’il fit malgré l’opposition de sa femme. Il la suivit de loin, voulant connaître le sort qui lui était réservé. Elle arriva à une source, voulut boire, mais un serpent la mordit et la tua. Son ancien maître l’enterra et dit: " En vérité, il n’y a que leur Père qui est aux cieux qui puisse être ainsi en colère contre eux!" | |
TC0139 | TE016401 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 215 pp.141-143 du texte hébreu | Bar Hadya interprétait les rêves. Si on le payait, il donnait une interprétation optimiste , ne voyant que de bons présages. Si l’on ne payait pas, c’était le contraire. Deux rabbins venaient régulièrement lui parler de leurs rêves traitant du même sujet, mais l’un payait et était assuré d’une longue vie heureuse, et l’autre ne payait pas et il lui prédisait les pires malheurs.(Suit une longue liste de rêves et leur interprétation). Un jour les trois se retrouvèrent sur un bateau et un livre tomba de la poche de Bar Hadya, où il était marqué : " Tous les rêves suivent la bouche (de l’interprète)" , autrement dit tout dépend de l’interprétation. Les rabbins maudirent Bar Hadya et il s’exila. Assis à la porte du palais, il entendit un des officiers chargé de garder le trésor du roi raconter son rêve, mais il refusa de l'interpréter sans être payé. Le troisième jour, l'officier accepta de le payer et il lui révéla que son rêve voulait dire que des mites avaient dévoré les habits du roi. Le roi voulut faire exécuter l'officier, mais celui-ci accusa Bar Hadaya de n'avoir pas révélé la vérité à temps. La malédiction se réalisa et il fut exécuté par le roi furieux de son interprétation venue trop tard. | |
TC0139 | TE016402 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 216 p.143 du texte hébreu | Ben Dama raconta à Rabbi Ishmaël un rêve curieux qu’il avait fait, où il voyait ses joues tomber de son visage. Rabbi Ishmaël interpréta ce rêve favorablement et lui dit que deux conseillers romains avaient voulu sa mort, mais qu’ils étaient morts eux-mêmes. Un autre vint lui raconter qu'il avait vu son nez tomber de son visage. Ishmaël interpréta ce rêve en lui disant que sa colère s'échappait de son corps.(Jeu de mots sur l'expression imagée de la colère en hébreu qui utilise le mot nez.) Un troisième lui raconta que ses jambes disparaissaient; il lui dit qu'il chevaucherait un cheval, etc. | |
TC0139 | TE016403 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 217 p.143 du texte hébreu | Un non-juif demanda à Rabbi Ishmaël de lui interpréter une série de rêves très étranges qu’il avait faits. Par exemple, qu’il arrosait des oliviers avec de l’huile d’olive, ou deux yeux qui s’embrassent. Rabbi Ishmaël lui répondit que tous ses rêves allaient dans le même sens et dévoilaient une conduite complètement immorale et incestueuse. En effet, il avait eu des relations sexuelles avec sa mère: l'huile qui vient de l'olive arrose l'olive qui est ici le symbole de la mère. | |
TC0139 | TE016404 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 218 p.144 du texte hébreu | Le roi Sabur demanda à Samuel de lui prédire son prochain rêve; il l’avertit qu’il rêverait de l’invasion des Romains, et ce fut ce que le roi rêva. De même, un empereur romain demanda à Rabbi Joshua ben Hananya de lui prédire son prochain rêve, et il l’avertit qu’il rêverait de l’invasion perse, et ce fut ce que l’empereur rêva. | |
TC0139 | TE016405 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 219 p.144 du texte hébreu | Une femme demanda à Rabbi Eliezer d’interpréter son rêve. Il lui prédit qu’elle aurait bientôt un fils, ce qui se réalisa. A une autre occasion où Rabbi Eliezer était absent, ses disciples donnèrent une interprétation erronée d’un rêve, et elle se réalisa. | |
TC0139 | TE016552 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 242 pp 159-160 du texte hébreu | Pharaon voit en rêve une balance. Sur l'un des plateaux est posé un agneau et sur l'autre toutes les richesses de l'Egypte ainsi que ses habitants, et pourtant c'est l'agneau qui est le plus lourd. A son réveil, effrayé, Pharaon convoque ses ministres et ses mages, et l'un d'entre eux lui révèle qu'un enfant mâle va naître du peuple d'Israël qui va détruire toutes les richesses d'Egypte. Il lui conseille donc de noyer tous les nouveaux-nés hébreux immédiatement après leur naissance pour éviter que le rêve ne se réalise. Les mages avaient vu dans l'avenir que cet enfant mourrait par l'eau, mais ils avaient fait erreur, car il s'agissait des " eaux de la querelle" . | |
TC0142 | TE018923 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VIII, 88 | Un convers cistercien apporta à son monastère des cranes de quelques-unes des onze mille vierges de Cologne. Plein de dévotion, il en lava un avec du vin et le baisa. La nuit, cette vierge lui apparut et lui dit qu'elle voulait l'embrasser en signe de sa reconnaissance. Le convers, en se rappelant de ses vœux, détourna la tête et se réveilla ainsi. |
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TC0142 | TE019022 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : XI, 33 | Lambert, moine à Heisterbach s'endormit dans le chœur et vit le défunt cellérier Richwin qui l’invita à aller avec lui vers le Rhin. Lambert refusa et Richwin appela un autre moine, nommé Conrad, qui le suivit. Peu après, Conrand mourut. | |
TC0142 | TE018834 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VIII, 30 | Henri, frère-infirmier à Clairvaux, s'occupait d'un malade dans un état très grave. Une nuit, il s'en alla aux Matines, en espérant que le malade pourrait tenir bon encore quelque temps. Il s'endormit dans le chœur et vit en rêve Jésus sous les traits du malade se penchant sur sa poitrine. Réveillé, le moine se dépêcha à l’infirmerie et trouva son patient mourant. | |
TC0142 | TE018833 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VIII, 29 | Un mendiant qui voulait voir Henri, le comte de Louvain, fut fortement battu par un chambellan du comte. Un frère convers cistercien qui le vit, compatit avec le mendiant jusqu'aux larmes. La nuit suivante, le convers vit en songe Jésus le remercier pour avoir compati quand le chambellan l'avait agressé. |
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TC0142 | TE017924 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : III, 4 | Un moine de Heisterbach qui avait négligé de dire un psaume imposé en pénitence pour un rêve libidineux (illusio nocturna), ressentit une douleur aux parties génitales. Terrifié, il fit la pénitence, et la douleur cessa. | |
TC0142 | TE018797 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VIII, 2 | Un moine-prêtre de Heisterbach se vit en rêve présent dans l’étable de la Nativité. Une voix lui annonça que la Vierge allait donner naissance à un fils. « C’est impossible, répondit le moine, le dimanche de la Nativité est déjà passé, mais il est seulement possible qu’elle ait mit au monde un grand prophète, et non pas le Christ ». Entre temps, la Vierge accoucha d’un enfant et le tendit au moine pour l’embrasser. Il comprit alors le mystère dont il était témoin, et, rempli de joie, se réveilla. |
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TC0142 | TE018690 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : X, 16, 2 | Sophie, l’abbesse de Hoven, à l’époque moniale bénédictine à Dietkirchen, connaissait bien Henri, futur abbé de Heisterbach, avant sa conversion. Quand il se fit novice à Heisterbach, ses frères l’enlevèrent du monastère. Sophie pria beaucoup pour lui, mais à un certain moment arrêta. Une nuit, elle vit dans un songe Henri qui lui demanda de prier pour lui et lui promit qu'elle assisterait à sa première messe dans l'ordre cistercien. Ce qui arriva : Henri se réfugia une seconde fois à Heisterbach et y prononça ses vœux et Sophie changea d'ordre et devint moniale cistercienne. |
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TC0142 | TE017951 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : III, 25 | Un novice Cistercien meurt en l'absence de l'abbé sans pouvoir lui faire une confession générale, comme le prescrivent les règles de l'ordre. Toutefois, l'abbé reçoit en songe sa confession et ses larmes de contrition sincère . | |
TC0142 | TE018861 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VII, 38, 9 | Quand Walter de Birbech, moine de Himmerod, séjournait à l'abbaye de Villers, un moine vit en songe la Vierge Marie, accompagnée de plusieurs moines cisterciens, passer sans lui prêter attention. Le moine désespéra. La Vierge prit pitié et envoya pour lui un moine de sa suite qui lui était le plus proche. Le jeune moine, plein de joie, se réveilla. Quand il rencontra Walter de Birbech, il le reconnut comme le moine de la suite de la Vierge. Walter tomba malade quelques jours après et mourut en paix. Le jeune moine le suivit. | |
TC0142 | TE018508 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : IV, 89,1 | Un moine de Springiersbach rêve que la flamme de la chandelle de maître Absalon, élu abbé, rallumera toutes les chandelles éteintes du monastère, ce qui signifierait le rétablissement de la discipline. | |
TC0142 | TE018864 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VII, 40 | Après la mort de Bruno, archevêque de Cologne, un certain Hermann vit en songe la Vierge Marie qui lui ordonna d'apporter le livre, dans lequel on ne lisait que l' Ave Maria, à Dietrich, prévôt de la collégiale des Saints-Apôtres de Cologne. Hermann comprit que le livre signifiait la dignité épiscopale. Puis Marie ajouta : « Si Dietrich se montre indigne de cette charge, je le ferai déposer. » Dietrich, corrompu par des mauvais conseillers, fut déposé quelque temps après. | |
TC0142 | TE018866 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VII, 42 | Les chevaliers Baldemar et Sybodo envahirent un village le jour d’une triple fête : un dimanche, jour de la nativité de la Vierge et de la dédicace de l’église villageoise. La veille de l’événement, un des compagnons de Sybodo vit en rêve la Vierge Marie porter plainte auprès de Jésus contre les deux chevaliers. Il raconta sa vision à Sybodo, mais celui-ci n'y prêta pas attention et commença le pillage. Le sacrilège fut puni le jour même : Waleram de Luxembourg à qui appartenait le village, arriva contre toute attente, surprit les pillards et les fit tuer. | |
TC0146 | TE014273 | Petrus Alfonsi | Disciplina clericalis [Leone, 2010] : XXXI Exemplum de opilione et mangone | Un berger rêve de posséder mille moutons. Il rêve qu’un marchand lui offre un prix que le berger, cependant, juge dérisoire. Les deux hommes se disputent; le berger lui demande une somme qui lui semble plus appropriée. Au beau milieu de la dispute, le rêve s’évanouit et le berger se réveille en criant au marchand de prendre tous ses moutons pour un prix plus bas. | |
TC0148 | TE015301 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 909 | LA LÉGENDE DE SAINTE PÉLAGIE. — Un concile était réuni à Antioche. Durant l’une des séances, une courtisane magnifiquement ornée, entourée d’une foule de jeunes gens et de jeunes filles, apparut, ravissant à elle tous les regards. Les évêques détournèrent les yeux mais Nonnus, évêque d’Héliopolis, la regarda longuement, fondit en pleurs et demanda aux évêques s’ils l’avaient regardée et s’ils en avaient tiré du plaisir. Devant leur silence, il leur déclara que Dieu préfèrerait lors du jugement dernier cette femme qui ornait son corps pour les mortels, alors qu’ils négligeaient, eux, le céleste époux. Rentrant chez lui, il tomba sur le sol et fit un songe. Une colombe noire et sale vint voltiger autour de lui pendant sa messe. Il demanda aux catéchumènes de se retirer. De retour chez lui, il la plongea dans un vase rempli d’eau d’où elle sortit toute blanche elle s’envola si haut qu’on ne put la voir. Nonnus prêcha le lendemain au concile et Pélagie, touchée par ses paroles, lui fit parvenir une lettre annonçant son intention de se repentir. Nonnus par crainte de la tentation, l’invita à se présenter devant tous les évêques réunis. Pélagie y vint, se prosterna, en pleurs, aux pieds de Nonnus qui, l’ayant écoutée, la baptisa, à la plus grande fureur du diable. Trois ans plus tard, comme un familier de Nonnus, se rendait à Jérusalem, l’évêque lui demanda d’aller saluer un moine nommé Pélage. Il le fit, mais sans reconnaître Pélagie qui lui dit de revenir après avoir fait toutes ses visites. De retour et n’entendant nulle réponse, il enfonça la fenêtre et la découvrit morte. Les moines s’aperçurent que c?était une femme. Le clerc s’en revint annoncer la nouvelle à Nonnus qui rendit grâce a Dieu. |
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TC0148 | TE015675 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1274 | VIE DE SAINT PACHÔME DE THÈBES (OU DE TABENNE). ~ Le jeune Pachôme trouble une cérémonie païenne et en est exclu. Jeune recrue, il se convertit au contact de chrétiens. Il est baptisé, rêve d’une rosée céleste et devient le disciple de Palémon. Palémon refuse d’ajouter de l’huile à son repas. ~ Un moine n’est pas brûlé par des charbons ardents, grâce au diable. Le diable apparaît à ce moine sous la forme d’une femme, avec qui il pèche. Le moine se suicide à Panos (Panopolis) en se jetant dans le four d’un bain. ~ Pachôme vient à Tabenne. Un ange lui apporte la règle pour les frères. Palémon le rejoint et meurt. ~ Pachôme voit où se trouvent les démons, mais les tourne en ridicule. ~ Pachôme met en fuite les démons qui essayaient de détruire sa cellule. ~ Pachôme chasse par le signe de croix le diable qui lui était apparu sous la forme d’un coq. ~ Pachôme réduit à néant l’effort des démons de le faire rire. ~ Il chasse les démons venus sous la forme de très belles femmes. ~ Le diable le bat. Il marche sur les scorpions et les serpents sans être mordu; les crocodiles l’aident à franchir le Nil. ~ L’ange précise la règle pour les moines. ~ Une jeune fille possédée du démon et ayant rompu son v?u de chasteté est libérée par Pachôme. ~ Un moine, gagné par la contrition grâce aux prières de Pachôme, ne peut s’empêcher de pleurer. ~ Deux disciples de Pachôme répondent avec succès à une énigme posée par un philosophe à propos d’Adam, d’Enoch et de Loth. ~ Pachôme réprimande un cuisinier qui, au lieu de faire à manger pour les frères qui ne mangeaient pas ce qu’il cuisinait, avait tissé cinq cents nattes. Le saint les brûla: le cuisinier avait failli à son office; de plus il est plus glorieux de s’abstenir de choses qui existent. ~ Pachôme reconnaît par leur odeur fétide des hérétiques favorables à Origène, déguisés en anachorètes. ~ Pachôme a la vision de l’avenir sombre de sa communauté. ~ Pachôme chasse par le signe de croix le diable venu sous l’apparence du Christ. ~ Le diable lui apparaît, ainsi qu’au moine Théodore sous la forme d’une femme. Elle lui avoue la force des démons et leur faiblesse face à la prière. ~ Mort du saint en présence de l’ange qui l’avait souvent dirigé. ~ |
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TC0155 | TE016150 | Johannes Maior | Magnum Speculum Exemplorum (en russe) : 22 | Un chevalier commet adultère sous un arbre dans son jardin. La même nuit, sa femme le voit dans un songe : son mari est dans le jardin, sous un arbre, et quelqu’un lui plonge une épée dans le cœur. Elle raconte le rêve à son mari. Celui-ci, effrayé, invite un prêtre dans le jardin et lui confesse son péché. Le prêtre lui ordonne de dire l'Ave Maria cinq fois par jour. Sa femme voit un nouveau rêve: un médecin guérit son mari en appliquant cinq épines sur son cœur. | |
TC0157 | TE017387 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 106, p. 180, l. 9 – p. 181, l. 18 | Atto, citoyen d’Osimo, homme prudent et honnête, raconta cette histoire en présence de Pierre Damien. Une femme était veuve et avait fort confiance en un prêtre pour obtenir le salut de son mari. Elle lui envoyait de nombreux présents et lui rappelait d’inclure l’homme dans ses prières. Mais le prêtre était avaricieux et ne proposait jamais à manger à la servante, pas même de la nourriture qu’elle apportait. Elle commença à s’en offusquer. Un jour, la servante s’arrêta en chemin, mangea elle-même la nourriture et pria pour l’homme, puis elle prit le chemin du retour. Cette même nuit, la femme reçut un rêve : pour la première fois, la prière avait réellement été efficace pour soulager l’homme. La femme trouva cela très mystérieux. Elle interrogea de nouveau sa servante, et insista jusqu’à enfin obtenir la vérité. Par là il apparaît que les aumônes faites aux pauvres sont plus utiles que les cadeaux faits aux prêtres de mauvaise vie. |
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TC0157 | TE017372 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 102, p. 131, l. 20 – p. 132, l. 10 | Un ermite nommé Jean d’Anso voulut exorciser le démon qui possédait un homme et lui faisait révéler les mauvaises actions des autres. Mais le démon lui rappela le rêve qu’il avait fait la nuit précédente : il avait poursuivi un sanglier comme s’il était un chasseur. Mais c’était le démon sous la forme d’un sanglier. Alors, le démon prit l’apparence d’une belle femme qui l’embrassa afin de provoquer une pollution nocturne – avec succès. Si le démon peut se réjouir ainsi d’un rêve, les actions réelles sont d’autant plus condamnables. |
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TC0158 | TE016514 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 87 | Le savetier et le roi.– Le roi Tch'a-wei enivre un savetier et lui fait croire pendant quelques jours qu'il est roi; le savetier s'aperçoit alors que le roi n'est pas le plus heureux des hommes. On l'enivre de nouveau et il se retrouve dans son ancienne condition; il croit n'avoir été roi qu'en rêve. Le roi Tch'a-wei en tire argument pour démontrer que l'homme ne peut connaître ce qu'il a été dans ses existences antérieures. | |
TC0158 | TE016896 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 402 [E] | Pourquoi le fils du roi Udayana persévéra dans la pratique de la religion.– Le fils du roi Udayana, qui est entré en religion, est battu par le roi Pradyota qui a cru qu'il voulait séduire ses femmes; le jeune homme se décide à renoncer à la vie religieuse; mais ayant vu en songe ce qui lui arrivera de fâcheux s'il persiste dans sa résolution, il revient à sa vocation première. |
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TC0158 | TE016843 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 369 | Les onze rêves du roi Krkin.– Mâlinî, fille du roi Krkin, rend hommage au Buddha Kâçyapa; les brahmanes profitent de onze rêves du roi pour exiger l'immolation de la jeune fille; mais Kâçyapa Buddha donne l'interprétation des rêves et montre qu'ils ne présagent rien de funeste pour le roi (cf. n° 498). | |
TC0158 | TE016945 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 411 [A] | Kâtyâyana explique au roi Canda Pradyota ses huit rêves.– Le premier rêve était que sur sa tête il y avait un feu allumé; le second que deux serpents s'enroulaient autour de sa ceinture; le troisième qu'un réseau de fines mailles de fer enserrait son corps; le quatrième que deux poissons rouges avalaient ses deux pieds; le cinquième que quatre grues blanches venaient en volant vers lui; le sixième qu'il marchait dans une boue de sang; le septième qu'il était monté sur une grande montagne blanche; le huitième qu'un héron dévorait sa tête. |
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TC0158 | TE017040 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 498 | Les dix rêves du roi Prasenajit .– Le roi Prasenajit a vu en rêve dix choses : 1° trois jarres réunies; les deux jarres latérales étaient pleines de vapeurs qu'elles se passaient de l'une à l'autre, mais la jarre du milieu restait vide: 2° un cheval qui mangeait par la bouche et par le fondement; 3° un petit arbre qui portait des fleurs; 4° un petit arbre qui produisait des fruits; 5° un homme qui fabriquait une corde; derrière l'homme se trouvait un mouton; le maître du mouton mangeait la corde; 6° un renard assis sur un lit d'or et mangeant dans de la vaisselle en or; 7° une grande vache qui tétait un veau; 8° quatre bœufs qui venaient en mugissant des quatre côtés de l'horizon pour se battre entre eux; 9° un grand étang où l'eau était trouble au milieu et claire sur les bords; 10° un grand torrent qui coulait absolument rouge. Le Buddha explique ces dix rêves et rassure le roi au sujet des présages qu'ils annoncent (cf. n° 359). |
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TC0158 | TE016485 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 58 | Le cerf bienfaisant, le corbeau serviable et l'homme ingrat.– Un cerf a sauvé un homme qui se noyait et demande pour unique récompense à l'homme, qui lui offre d'être son esclave, qu'il ne signale pas sa présence dans la région. La femme du roi, ayant vu ce cerf en songe, désire avoir sa peau et ses cornes pour s'en faire un vêtement et une parure. En échange d'une préfecture, d'un vase d'or et d'un vase d'argent, l'homme qui avait été sauvé par le cerf le trahit et devient aussitôt lépreux. Un corbeau pique l'oreille du cerf qui n'entend pas venir le roi, prêt à le tuer. Le cerf demande qu'on l'épargne un instant et fait le récit du sauvetage. Le roi, ému, interdit la chasse au cerf dans son royaume et sa femme meurt de rage en apprenant sa magnanimité. |
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TC0158 | TE016679 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 232 | Le fanatisme des brahmanes.– Le roi Keou-siun-ni (Prasenajit ?) a eu dix songes ; les brahmanes veulent en profiter pour perdre la septième fille, du roi et déclarent qu'il faut l'immoler; la jeune fille se rend auprès du Buddha et entraîne successivement avec elle les habitants des quatre parties de la ville et enfin le roi et ses officiers. Tous sont convertis et le roi reconnaît que les brahmanes l'avaient trompé. |
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TC0159 | TE017638 | Petrus Lemovicensis | De oculo morali | Hugues de Cluny rêve qu’il voit un grand nombre de serpents et de bêtes sauvages sous sa tête. Il se réveille et trouve sous son oreiller un livre de contes rempli d’obscénités, et des rites païens. Après s’être débarrassé de ce dernier, il dort à nouveau sans problème. | |
TC0160 | TE017423 | anon. | Recueil de sermons et d’exempla - Cambrai, BM, 574 [transc. A. Perard] : n°107 | LA LÉGENDE DE SAINTE PÉLAGIE – Un concile était réuni à Antioche. Durant l’une des séances, une courtisane magnifiquement ornée, entourée d’une foule de jeunes gens et de jeunes filles, apparut, ravissant à elle tous les regards. Les évêques détournèrent les yeux mais Nonnus, évêque d’Héliopolis, la regarda longuement, fondit en pleurs et demanda aux évêques s’ils l’avaient regardée et s’ils en avaient tiré du plaisir. Devant leur silence, il leur déclara que Dieu préfèrerait lors du jugement dernier cette femme qui ornait son corps pour les mortels, alors qu’ils négligeaient, eux, le céleste époux. Rentrant chez lui, il tomba sur le sol et fit un songe. Une colombe noire et sale vint voltiger autour de lui pendant sa messe. Il demanda aux catéchumènes de se retirer. De retour chez lui, il la plongea dans un vase rempli d’eau d’où elle sortit toute blanche elle s’envola si haut qu’on ne put la voir. Nonnus prêcha le lendemain au concile et Pélagie, touchée par ses paroles, lui fit parvenir une lettre annonçant son intention de se repentir. Nonnus par crainte de la tentation, l’invita à se présenter devant tous les évêques réunis. Pélagie y vint, se prosterna, en pleurs, aux pieds de Nonnus qui, l’ayant écoutée, la baptisa, à la plus grande fureur du diable. Trois ans plus tard, comme un familier de Nonnus, se rendait à Jérusalem, l’évêque lui demanda d’aller saluer un moine nommé Pélage. Il le fit, mais sans reconnaître Pélagie qui lui dit de revenir après avoir fait toutes ses visites. De retour et n’entendant nulle réponse, il enfonça la fenêtre et la découvrit morte. Les moines s’aperçurent que c’était une femme. Le clerc s’en revint annoncer la nouvelle à Nonnus qui rendit grâce à Dieu. |
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TC0161 | TE017750 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XXXI, 27 | COMMENT DEUX FRÈRES ONT PLANTÉ DE L'HERBE D'OUBLI ET DE L'ASTER.– Deux frères se lamentent de la mort de leur père et restent inconsolables. L’aîné plante l’herbe d’oubli près du tertre où est inhumé son père et n’accompagne plus son frère pour se recueillir. Le frère cadet, lui, ne veut rien oublier de ses regrets et de son chagrin et plante de l’aster, l’herbe qu’on regarde pour ne point oublier ses sentiments. Après quelques années, alors qu’il se trouve devant le tertre, une voix s’élève et lui dit être le démon qui protège les os de son père. Le démon explique que son frère aîné a planté l’herbe de l’oubli pour ne plus être affligé par ses regrets, et qu’il est attendri par l’ardeur de ce frère cadet à éprouver de tendres regrets pour son père. Le démon promet au frère cadet de l’avertir dans ses rêves de ce qui surviendra de bien ou de mal dans la journée. Alors ceux qui sont joyeux doivent planter de l’aster et ceux qui sont tristes, de l’herbe d’oubli. | |
TC0161 | TE017723 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XVII, 33 | COMMENT UN MOINE DU MONT HIEI OBTIENT LA SAPIENCE PAR LE SECOURS DU BODHISATTVA KOKÛZÔ.– Un jeune moine ayant l’intention d’étudier préfère néanmoins s’amuser et reste ignorant. Il se rend malgré tout en pèlerinage. Le soir venu, après avoir longuement parlé avec d’autres moines, il cherche un logement pour la nuit. Il est hébergé chez une très belle femme qu’il tente de séduire en s’introduisant dans son lit. La femme se refuse à lui et lui promet de s’unir à lui s’il parvient à réciter par cœur le Sûtra du Lotus de la Loi. Le moine retourne étudier et apprend le sûtra en seulement vingt jours. Reparti en pèlerinage, il fait de nouveau halte dans la maison de la femme et récite le Sûtra. Puis il s’allonge dans le lit à côté de la femme et s’apprête à s’unir à elle. Mais celle-ci refuse de nouveau et lui dit que réciter un sûtra fait de lui un homme trop ordinaire et lui demande de retourner étudier pendant trois ans pour devenir un clerc important. Elle s’engage à lui envoyer des lettres et à subvenir à ses besoins en lui promettant leur union à son retour. Le moine éperdu de désir pour cette femme, étudie en seulement deux ans. Et c’est aussi grâce à sa grande intelligence et vivacité qu’il devient un clerc renommé durant la troisième année. Il part alors en pèlerinage et retourne dans la maison de la femme. Il passe la nuit à parler avec elle et à répondre à ses nombreuses questions sur la religion. La femme le félicite pour son érudition et sa grande intelligence. Le moine finit par s’endormir et se réveille allongé dans une lande éloignée. Effrayé, il s’enfuit vers le sanctuaire du lieu du pèlerinage. Là, il s’endort et voit en rêve un petit moine qui explique au moine endormi qu’il a été victime d’une machination pour le forcer à étudier et à obtenir la sagesse. Au réveil, le moine empli de honte et de chagrin comprend que le Bodhisattva Kokûzô s’est métamorphosé en femme durant toutes ces années pour le secourir. Il repart étudier et devient véritablement un clerc très éminent. |
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TC0161 | TE017718 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XIV, 03 | COMMENT UN MOINE DU DÔJÔJI DE LA PROVINCE DE KII A SECOURU DES SERPENTS EN COPIANT LE LOTUS DE LA LOI.– Deux moines partis en pèlerinage s’arrêtent dans la maison d’une veuve qui tombe amoureuse du moine le plus jeune. Elle lui demande de l’épouser, mais il refuse de rompre son vœu. La femme tente de le séduire pendant toute la nuit et le moine lui promet de s’unir à elle dès son retour. Mais, effrayé par cette idée, le moine s’enfuit par un autre chemin. La femme ayant appris la nouvelle se désole et meurt. Un serpent sort de sa chambre et part à la poursuite des deux moines qui se réfugient dans le monastère du Dôjôji. Les moines enferment alors le jeune moine dans leur cloche. Le serpent parvient à entrer et s’enroule autour de la cloche et la frappe pendant des heures. Les moines intrigués voient des larmes de sang sortir des yeux du serpent qui repart à vive allure. La cloche s’embrase et le jeune moine se consume entièrement. Plus tard, le doyen du monastère voit en songe un très grand serpent qui lui dit avoir été le moine enfermé dans la cloche et s’être marié avec la mauvaise femme transformée en serpent venimeux. Ce grand serpent implore le vieux moine de copier le Lotus de la Loi afin de lui enlever toute douleur. Le doyen copie alors le sûtra et le célèbre avec les moines à l’intention des deux serpents .Après cela, le doyen voit en songe un moine et une femme qui lui disent avec un air très joyeux qu’ils sont dépouillés de leur corps de serpent pour renaître au ciel. |
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TC0161 | TE017690 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : I, 01 | COMMENT SHAKA-NYORAI S’EST LOGÉ EN SA MÈRE DANS LE MONDE DES HOMMES.– Le Bodhisattva Shaka-bosatu laisse voir les cinq marques de déchéance pour descendre des cieux et renaître dans le monde des hommes. Il choisit le roi Jôbon comme père et se loge dans la matrice de la dame Maya. Ceux-ci interrogent le brahmane Zensô après avoir vu en songe le Bodhisattva entrer dans le flanc droit de la dame Maya. Le brahmane répond que l’enfant porte en lui des signes bons et merveilleux et deviendra un bouddha révéré des dieux. Le roi et la dame Maya, emplis de bonheur offrent de nombreux trésors au brahmane avant son retour chez lui. |
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TC0161 | TE017702 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : VII, 12 | SOUS LE RÈGNE DES TÔ, DE CHINE, HISTOIRE D'UN MOINE QUI S’ARRÊTE POUR LA NUIT AU TEMPLE DU TAISAN ET Y LIT LE SÛTRA DES BONS ROIS.– Un moine se rend dans le temple de l’administration du Taisan (Grand Mont) et récite des stances du Sûtra des Bons Rois dans une nouvelle traduction. Pendant la nuit il voit en rêve le seigneur de l’administration qui le persuade de réciter la version ancienne du sûtra, pour obtenir pureté de corps et de cœur. | |
TC0161 | TE017701 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : VII, 10 | COMMENT DES PIGEONS DU MONASTÈRE DU MUR DE ROC DE HEISHU, EN CHINE, RENAISSENT HOMMES POUR AVOIR ENTENDU LE SÛTRA DE SAPIENCE DE DIAMANT..– Un vieux moine très pieux récite assidûment des sûtras dans son monastère qu’entendent deux pigeonneaux logés dans le toit, et qu’il nourrit. Leurs ailes n’étant pas formées quand ils essaient de s’envoler, ils tombent et meurent. Le moine, très attristé, les enterre. Plus tard il voit dans un rêve deux enfants qui disent avoir été ces oiseaux et précisent le lieu où ils doivent renaître bientôt. Plusieurs mois après, il rencontre ces garçons et très attendri, raconte leur histoire à leur mère et à leurs proches. Le moine s’engage à travailler au salut de ces deux enfants et retourne au monastère. Les animaux recueilleront toujours du bénéfice à entendre la lecture des sûtras. |
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TC0162 | TE017796 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XXX, 14 | COMMENT L’ÉPOUSE D’UN HOMME SE TRANSFORME EN ARC, PUIS EN OISEAU BLANC, AVANT DE S’ENVOLER À TOUT JAMAIS.– Une nuit, pendant son sommeil, un homme endormi près de sa femme rêve qu’elle lui annonce qu’elle va partir très loin sans jamais le revoir, et elle lui demande de chérir un souvenir d’elle. Quand il se réveille sa femme n’est plus là. Il se lève, la cherche et découvre un arc posé sur l’oreiller. Sa femme ne revenant pas, et bien qu’il se demande si elle n’est pas un dieu-démon métamorphosée, il continue à l’aimer passionnément. Pensant que l’arc est le souvenir laissé par sa femme, il ne le quitte plus, et le chérit. Un mois plus tard, l’arc se transforme en oiseau blanc et s’envole. L‘homme suit sa course et voit l’oiseau arriver au pays de Kii et reprendre sa forme humaine. L’époux s’en retourne et compose un bien curieux poème. | |
TC0162 | TE017780 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XIV, 05 | COMMENT UN HOMME SAUVE L’ÂME D'UNE RENARDE EN COPIANT LE SÛTRA DU LOTUS.– Un beau jeune homme rencontre une charmante jeune fille qu’il courtise. Il désire ardemment s’unir à cette femme, mais celle-ci répond qu’elle doit refuser, car elle perdrait la vie. L’homme insiste et elle finit par céder. Ils passent la nuit ensemble dans une cabane, et quand le jour se lève la jeune fille dit qu’elle va mourir et demande à l’homme de copier le sûtra du Lotus, et d’en faire offrande pour que son âme repose en paix après sa mort. L’homme ne croyant pas en cette prédiction, et trouvant cette demande absurde, promet cependant de respecter sa demande. La femme s’empare de l’éventail de l’homme et lui demande de venir chez elle le lendemain pour constater sa mort. L’homme doute malgré tout et se rend chez elle. Sa vieille mère éplorée apparaît et lui annonce la mort de sa fille. Il entre et voit le corps d’une jeune renarde, le visage couvert par son éventail. Il comprend alors qu’il a fait l’amour avec une renarde. Toutefois, honorant sa promesse, il copie et offre durant sept jours une partie du sûtra du Lotus. La femme lui apparaît dans un rêve, telle une déesse, et lui dit que grâce à ses bienfaits, elle a pu renaître, lavée de ses péchés. |
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TC0162 | TE017785 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XIV, 04 | COMMENT UNE FEMME, GRÂCE AU POUVOIR DU LOTUS DE LA LOI, QUITTE SA CONDITION DE SERPENT POUR RENAÎTRE AU CIEL.– Après avoir passé la nuit avec une très belle femme, l’empereur Shômu lui remet une boîte emplie de mille ryôs (37,5 kilos) d’or. Tous deux meurent quelque temps après, et, suite aux dernières volontés de la femme, on enterre avec elle la boîte offerte par l’empereur. Dans les monts de l’est se trouve un temple où tous les pèlerins qui s’y rendent meurent. Le grand ministre Kibi, n’éprouvant aucune crainte, va prier dans ce temple. Il voit apparaître une femme merveilleuse et effrayante qui lui explique que tous les visiteurs du temple à qui elle a voulu se confier sont morts de peur. Elle raconte à Kibi que depuis qu’elle a été enterrée avec le don de l’empereur avec qui elle a passé une nuit, elle a reçu un cœur de serpent venimeux, et qu’elle est condamnée, pour avoir péché, à ne jamais s’éloigner de sa tombe. Elle supplie Kibi de creuser la tombe, de sortir l’or, et de copier à son intention le sûtra du lotus de la loi, avec la moitié de l’or, et de garder l’autre pour lui, en guise de remerciement. Le grand ministre accepte d’accomplir le vœu de cette âme. Il creuse la tombe, et il y trouve un grand serpent à qui il demande de partir. Le serpent s’enfuit et Kibi prend la boîte et emploie tout l’or pour copier le sûtra et offrir à l’intention de la femme une grande cérémonie de lecture. Par la suite, la femme lui apparaît en rêve, et lui dit qu’elle a quitté sa condition de serpent pour renaître au ciel. Le grand ministre et cette femme ont été certainement dans le passé des amis de bien. |
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TC0162 | TE017790 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XXXI, 10 | COMMENT MAGARI NO TSUNEKATA, DE LA PROVINCE D’OWARI, VOIT SA FEMME EN RÊVE.– Tsunekata, un homme aisé de la province d’Owari, entretient des relations extraconjugales avec une femme qu’il aime profondément. Mais son épouse principale, contrariée et dévorée par la jalousie, le force à quitter cette femme. Plus tard, Tsunekata doit se rendre à la Capitale et avant son départ, prétextant un rendez-vous chez le gouverneur, il passe la nuit avec sa maîtresse. Durant son sommeil, il voit en rêve sa femme furieuse qui l’accable de reproches, et qui se jette sur la couche entre lui et son amante, en tentant de les arracher l’un à l’autre. Rentré chez lui, il ment à sa femme en disant qu’il est fatigué car il a dû régler beaucoup d’affaires chez le gouverneur. Il voit alors les cheveux de son épouse se dresser sur sa tête et retomber d’un coup. Celle-ci lui hurle qu’elle a filé en rêve chez sa maîtresse, et qu’elle l’a vu faire l’amour avec elle la nuit dernière. Elle raconte mot pour mot tout ce qu’a dit Tsunekata cette nuit là. Son mari, ahuri par ce récit, se garde bien de raconter son rêve à son épouse. Ainsi, cette femme deviendra certainement serpent dans sa prochaine vie, car le péché de jalousie est vraiment un péché abominable. |
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TC0162 | TE017784 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XIV, 03 | COMMENT UN MOINE DU TEMPLE DE DÔJÔJI, EN LA PROVINCE DE KI, SAUVE DES SERPENTS EN COPIANT LE SÛTRA DU LOTUS DE LA LOI.– Deux moines partis en pèlerinage s’arrêtent dans la maison d’une veuve qui tombe amoureuse du moine le plus jeune. Elle lui demande de l’épouser, mais il refuse de rompre son vœu. La femme tente de le séduire pendant toute la nuit et le moine lui promet de s’unir à elle dès son retour. Mais, effrayé par cette idée, le moine s’enfuit par un autre chemin. La femme ayant appris la nouvelle se désole et meurt. Un serpent sort de sa chambre et part à la poursuite des deux moines qui se réfugient dans le monastère du Dôjôji. Les moines enferment alors le jeune moine dans leur cloche. Le serpent parvient à entrer et s’enroule autour de la cloche et la frappe pendant des heures. Les moines intrigués voient des larmes de sang sortir des yeux du serpent qui repart à vive allure. La cloche s’embrase et le jeune moine se consume entièrement. Plus tard, le doyen du monastère voit en songe un très grand serpent qui lui dit avoir été le moine enfermé dans la cloche et s’être marié avec la mauvaise femme transformée en serpent venimeux. Ce grand serpent implore le vieux moine de copier le Lotus de la Loi afin de lui enlever toute douleur. Le doyen copie alors le sûtra et le célèbre avec les moines à l’intention des deux serpents .Après cela, le doyen voit en songe un moine et une femme qui lui disent avec un air très joyeux qu’ils sont dépouillés de leur corps de serpent pour renaître au ciel. |
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TC0162 | TE017765 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XVI, 32 | COMMENT UN HOMME INVISIBLE, GRÂCE À L’AIDE DU KANNON DU TEMPLE DE ROKKAKU, REDEVIENT VISIBLE.– Un jeune servant se rend avec assiduité au temple de Rokkaku pour y prier. Une nuit, il rend visite à une connaissance, et, sur le chemin du retour, il voit une foule de gens avec des torches. Pensant avoir affaire au cortège d’un éminent personnage, il se dépêche de disparaître sous un pont. Jetant un regard furtif, il s’aperçoit que ces porteurs de torches ne sont pas des hommes, mais d’affreux démons. Effrayé, il attend sans bouger, mais un démon, sentant son odeur, le soulève et l’attrape. La troupe de démons, rassemblée, décident de le relâcher et quelques uns lui crachent dessus avant de disparaître. L’homme, très soulagé d’avoir été épargné, se sent malgré tout souffrant. Il rentre chez lui, impatient de tout raconter à sa femme. Mais une fois rentré, il se rend compte que ses proches ne le voient pas. Il comprend qu’il est devenu invisible à cause des crachats des démons. Sa famille, le croyant mort, pleure son absence. L’homme se retire au temple de Rokkaku où il supplie le Bodhisattva Kannon de lui rendre son apparence première. Là, il rêve qu’un moine lui conseille de partir le lendemain et de faire ce que lui dira la première personne qu’il rencontrera. Il part et se trouve face à face avec un bouvier, tirant un énorme bœuf, qui lui demande de le suivre. Le servant se réjouit en pensant qu’il est redevenu visible, et part avec le bouvier. Ils arrivent devant une immense porte fermée. Ils se glissent à travers une étroite fente du vantail dans une vaste résidence remplie de monde, et parviennent aux appartements intérieurs. Là, une noble demoiselle est couchée, malade. Le bouvier tend un petit maillet à l’homme et lui demande de lui taper sur la tête et les reins. La jeune fille secoue sa tête de douleur et ses parents pensent que sa fin est proche. Un exorciste est appelé et commence à réciter le Sûtra du Cœur. Le servant se sent ému et une onde glacée le parcourt. Le bouvier, voyant cela, détale vers la sortie. Dès que le moine commence à exorciser la malade, les habits du servant s’enflamment et l’homme redevient visible. Tous les gens présents dans la pièce voient apparaître un homme d’aspect misérable, assis au chevet de la jeune fille, et s’emparent de lui. Ils trouvent le récit de son histoire vraiment extraordinaire. Quant à la jeune fille, elle a été guérie au moment même où l’homme est redevenu visible. L’exorciste demande de relâcher le servant qui est innocent de toute faute et dit qu’il a reçu un bénéfice du Kannon. L’homme rentre chez lui et retrouve sa femme. Le bouvier, lui, était un suivant du dieu du mal qui avait pris possession de la demoiselle et la tourmentait. Miraculeusement, le servant et la demoiselle n’ont jamais été malades depuis. |
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TC0162 | TE017771 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XXVII, 27 | COMMENT LE BŒUF DU RÉVÉREND MOINE KÔCHI EST EMPRUNTÉ PAR UNE ÂME.– Au cours d’une traversée, Sadaifu et le nouveau gouverneur de la province périssent lors du naufrage de leur bateau. Le révérend Kôchi, apparenté à Sadaifu attelle son bœuf pour le conduire chez un homme qui désire l’emprunter. Pendant le trajet, à l’entrée d’un pont, une roue de la voiture glisse dans le vide. La voiture tombe et se brise, mais le bœuf a résisté sans bouger d’un pouce. Personne ne perd la vie, car la voiture est vide, et les hommes sont admiratifs devant la force de ce bœuf qui ne s’est pas laissé entraîner dans le vide. Mais ce bœuf, depuis, bien soigné par tous, disparaît soudain. Le révérend Kôchi le fait chercher, sans aucun résultat. Une nuit, il rêve que le défunt Sadaifi est à sa porte. Cet homme explique que depuis sa mort en mer, il va à l’entrée du pont une fois par jour pour y recevoir son châtiment. Et comme son corps pèse très lourd à cause de ses fautes, aucun véhicule ne peut le supporter et il est obligé de marcher à pied. C’est si harassant qu’il a emprunté le bœuf du révérend Kôchi pour le porter. Il lui promet de lui rendre dans cinq jours. Après son réveil, le révérend raconte son rêve à tout le monde et plus personne ne cherche le bœuf qui revient d’un pas paisible le sixième jour. | |
TC0163 | TE018088 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 26. | DU VIEILLARD « PLUS ENCORE » EN PAYS D'ÔMI.– Un vieil homme, mendiant en pays d’Ômi, ne sait que dire « plus encore ». Tous le surnomment « le vieux plus encore » et éprouvent de la compassion à son égard. Or un ascète du pays de Yamato, lors d’une vision, voit que le vieil homme accomplit sa Renaissance. L’ascète s’installe dans la hutte de branchages du mendiant et espère entendre pendant la nuit les exercices pratiqués par le vieillard. Mais le mendiant n’en pratique aucun, et à l’ascète qui le questionne, il répond que sa seule pratique, c’est le « plus encore », ces mots qu’il ne cesse de répéter. Quand il a faim, il se représente des démons affamés, et il se dit qu’ils souffrent plus encore. Ayant trop froid ou trop chaud, il imagine ce que sont l’enfer glacé et l’enfer brûlant. Sa crainte de tomber dans l’une des voies mauvaises s’accroît chaque fois qu’il éprouve de la souffrance. Quand il rencontre des plaisirs de ce monde, mets délicieux, couleur ravissante, chant magnifique, parfum suave, il ne s’y abandonne pas, et pense que le paradis doit être plus merveilleux encore. Le moine, très ému par ces propos s’en va. |
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TC0163 | TE018116 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 52. | UN FIDÈLE DE FUDÔ EST NÉ AVEC LA CONDITION DE BŒUF.– Le maître instructeur Gokuraku- bô s’assoupit alors qu’il psalmodie. Il voit en songe un homme qui monte le chemin, en menant un bœuf très amaigri et lourdement chargé. Ce bœuf est accompagné d’un enfant aux cheveux rougeâtres, au regard vif, qui s’affaire pour l’aider à gravir la pente. S’interrogeant sur l’identité de cet enfant, quelqu’un lui dit : « Cela est dû à sa volonté de na pas trahir le serment qu’Il a fait de porter secours à ses fidèles vie après vie ». Le maître s’éveille et voit réellement ce qui lui est apparu en songe : le bœuf gravissant la côte, mais pas d’enfant à la chevelure rouge. Ce bœuf a dû être, dans une vie antérieure un fidèle de Fudô [un des rois de science et parfois représenté comme un adolescent avec de cheveux hérissés comme des flammes]. Quand bien même cet être, du fait de ses actes est né dans la condition animale, Fudô n’a pas consenti à l’abandonner, et se tient toujours à ses côtés, prêt à le secourir. Profondément touché, le maître instructeur court vers le bœuf qu’il arrête un instant pour lui donner à manger. |
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TC0163 | TE018100 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 36. | LE FILS ADOPTIF DE CHIKASUKÉ ACCOMPLIT SA RENAISSANCE.– Le fils adoptif du gouverneur Chikasuké, à l’âge de trois ans, joue avec un chapelet. Il est tellement captivé que ses parents lui offrent un chapelet de santal. L’enfant répète inlassablement le nom du Bouddha Amida. Sa mère l’entend et le lui interdit, mais il continue sa ritournelle. A six ans, il est atteint d’une grave maladie. Étendu sur sa couche, il aperçoit son ancien chapelet couvert de poussière, et il se met à sangloter. Tous sont apitoyés et se mettent à pleurer. L’enfant demande à se laver à l’eau chaude. Mais on lui refuse à cause de la gravité de son mal. Puis on l’aide à se tenir sur ses talons, et tourné vers l’ouest, il récite un psaume du sûtra du lotus. Chacun est émerveillé par cette voix et cet enfant qui n’a reçu aucun enseignement régulier. Ses parents sont affreusement attristés quand leur fils rend son dernier souffle. Quelques jours plus tard, alors que sa mère sommeille, elle voit apparaître son enfant. Celui-ci est d’une pure beauté. Il demande à sa mère si elle le voit bien, puis il récite un texte du sûtra du lotus qui raconte l’éveil de la fille du roi des dragons, âgée de huit ans. Puis, à la fin de ce psaume, il disparaît. |
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TC0163 | TE018070 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 8. | A)SUKÉKUNI QUI AIME LES FLEURS DEVIENT PAPILLON. B)UN RÉVÉREND QUI AIME SON ARBRE DEVIENT SERPENT.– A) Un homme se rendant au monastère Enjô-ji loue un logis pourvu d’un magnifique jardin. D’innombrables papillons volettent parmi une multitude de fleurs et de plantations d’une indicible beauté. Questionné par l’homme, le maître des lieux répond qu’il a effectué ces plantations pour son père, le célèbre érudit et poète Sukékuni. En effet, son père, passionné de fleurs, a laissé avant sa mort un poème dans lequel il pense être encore amoureux des fleurs dans une autre vie. Il craint que cet attachement ne retienne son père dans la roue des existences. Ayant appris que quelqu’un a rêvé que son père est devenu un papillon, il plante depuis de nombreuses fleurs, pensant que peut -être son père vient s’égarer parmi les fleurs de ce logis. Il répand aussi chaque matin à son intention du sirop de liane ou du miel. B) Ainsi un révérend ayant aimé son mandarinier est devenu un serpent qui niche au pied de l’arbre. Chaque menu attachement nous vaut d’êtres affligés d’une condition mauvaise dans les vies ultérieures ! |
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TC0163 | TE018099 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 35. | LE MAÎTRE EN DISCIPLINE SHÔKÛ EST DÉVORÉ D'AMBITION.– Quand l’administrateur du monastère meurt, le vieux maître en discipline Shôkû, qui s’est retiré depuis longtemps, dit aux disciples qu’il désire se porter candidat pour occuper le poste vacant. Les disciples tentent de le dissuader, au vu de son grand âge. Ils ajoutent que les gens ont pensé qu’il avait quitté ses anciennes charges pour réaliser un beau projet et vont être fort déçus de le voir briguer ce poste. Mais Shôkû n’est nullement convaincu par les vives remontrances et les multiples arguments des disciples. Ceux-ci tiennent conseil et décident de faire peur à Shôkû en lui racontant un songe. Quelques jours plus tard, un disciple vient voir Shôkû et lui raconte son rêve. Une troupe de démons terrifiants répare un énorme chaudron dans la cour. Questionnés, les démons répondent que c’est pour le maître en discipline qui dirige cette communauté. Le disciple qui assure avoir eu cette vision, demande à Shôkû quel grave péché il a pu commettre. Pensant que le maître va être terrifié par ses propos, le disciple voit alors un très large sourire fendre sa bouche jusqu’aux oreilles. Shôkû dit au disciple que son vœu va donc sûrement se réaliser. Qu’il se réjouisse ainsi à soixante-dix ans de ce rêve montre la profondeur de sa cupidité, malgré son érudition. Aucune comparaison avec ce vieillard ignare du récit précédent qui obtient la compréhension subite d’éveillé solitaire. | |
TC0163 | TE018148 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 82. | UN MOINE DU MII-DÉRA VOIT EN SONGE LA PAUVRETÉ QUI EST SON LOT.– Un moine très pauvre décide de quitter le monastère du Mii-déra où il n’a aucune soutien, et de tenter son destin ailleurs. Alors qu’il se repose avant son départ, il voit en songe un jeune garçon à l’air souffreteux et mélancolique chaussé de bottillons de paille et prêt à partir. Questionné par le moine, le garçon répond qu’il demeure ici depuis des années, qu’il n’a jamais quitté le moine et qu’il va faire route avec lui. Il ajoute que ceux qui le voient l’appellent « le jeune dénuement de rétribution ». A ces mots le moine s’éveille et décide alors de demeurer dans le monastère, se repentant de la légèreté de sa conduite. |
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TC0163 | TE018149 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 83. | LE RÉVÉREND DÔJAKU, LORS D’UN PÈLERINAGE À HASÉ, PRIE POUR OBTENIR L’ESPRIT DE LA VOIE.– Dans sa jeunesse, lors d’un pèlerinage à Hasé, le révérend Dôjaku voit en songe un moine qui lui dit : « L’esprit de la Voie n’a pas de forme déterminée. Ton esprit, tel qu’il est, voilà simplement ce qu’on appelle esprit de la Voie. » Aussitôt Dôjaku quitte le monde, rase sa chevelure et va pratiquer l’ascèse. Puis il se construit un ermitage et se livre à la méditation assise ainsi qu’à l’évocation au Bouddha, lisant chaque jour le sûtra d’Amida. Il accomplit ainsi sa Renaissance. |
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TC0163 | TE018177 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 104. | LE CONTRÔLEUR MONACAL KANSHUN DOIT À SA PAUVRETÉ D'ACCOMPLIR SA RENAISSANCE.– Un maître de la loi Kanshun vit dans le plus grand dénuement sur la montagne. Déplorant de ne pas assurer sa subsistance, il se rend depuis des années au sanctuaire du roi de la montagne [divinité de Hiyoshi] où il implore vainement la divinité. Dépité, il rejoint un homme parti faire retraite au sanctuaire d’Inari, dans lequel il reste reclus et prie pendant sept jours. La dernière nuit de son séjour, il rêve qu’une dame très belle et distinguée ouvre la porte de la chapelle et vient vers lui. Elle lui fend la poitrine dans laquelle elle glisse un papier avant de s’en retourner. Le moine lit le papier. C’est un bon pour mille setiers de riz. Il pense avoir bénéficié d’une merveilleuse grâce divine, mais un personnage de haut rang surgit alors entouré d’une nuée de serviteurs. La dame réapparaît alors et dialogue avec le riche personnage. Ce dernier demande à la dame de reprendre ce qu’elle a donné au moine. Certes, il a prié avec ferveur pendant sept jours, mais il s’est plaint à lui depuis des années et c’est délibérément qu’il ne lui a pas prêté oreille. La dame arrache le billet de la poitrine de Kanshun et disparaît. Le moine pense que le riche visiteur doit être le roi de la montagne et est rempli de ressentiment. Il entend alors la dame qui interroge le visiteur sur les raisons de sa venue et de sa conduite envers elle. Le visiteur répond qu’avant de quitter la roue des existences, le moine, s’il obtient en cette vie l’opulence, aura en lui des attachements bien plus profonds et il lui faudra encore demeurer dans un monde souillé. C’est pourquoi il a pris des dispositions pour que Kanshun accomplisse sa Renaissance. Le moine s’éveille alors et par la suite il rompt avec les espoirs de ce monde et se voue entièrement aux exercices en vue de sa prochaine vie. Il accomplit, semble-t-il, une merveilleuse Renaissance. |
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TC0163 | TE018163 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 94. | UNE NONNE DU CHÔRAKU-JI MANIFESTE LA PUISSANCE MERVEILLEUSE DE FUDÔ.– Pendant des années un moine vénère une haute statue d’un Fudô [un des rois de la science qui représente la volonté du Bouddha suprême de subjuguer les puissances hostiles à l’éveil]. Un jour, alors qu’il psalmodie avec recueillement, la statue disparaît, laissant le socle vide. Stupéfait, alors que le moine s’interroge sur cette disparition, la statue réapparaît. Par la suite, la statue s’éclipse à maintes reprises. Le moine procède à des ablutions, observe une très sévère abstinence, et multiplie les offices et les prières. Il voit alors en songe le vénéré Fudô qui lui dit qu’il se rend de temps à autre depuis plus de vingt ans auprès d’une personne qui le supplie de la secourir. En effet cette dernière craint d’être assaillie, lors de ses derniers instants, par des démons. Le moine demande le nom et le lieu de résidence de cette personne et le vénéré répond qu’il s’agit de la nonne Yuiren-bô qui loge au monastère Chôraku-ji. Le vénéré ajoute qu’il se rendra régulièrement auprès d’elle durant les trois années à venir, car la fin de sa vie approche. Le moine s’éveille de son rêve, et se rend au monastère où il trouve l’ermitage de la nonne vide. Il finit par la rencontrer dans un autre monastère dans lequel loge la confrérie de l’invocation au Bouddha. Il l’interroge sur ses pieux exercices en vue de l’autre monde et la nonne répond qu’elle pratique l’invocation au Bouddha et la récitation de la formule d’invocation à la compassion et au secours de Fudô depuis une vingtaine d’années. Le moine lui narre alors les raisons de sa venue. La nonne est très émue et se réjouit en entendant ce récit. Peu de temps après, la nonne tombe gravement malade, mais elle dit à ses proches que sa mort n’aura lieu que l’année suivante. Et c’est ainsi qu’à la date prévue, sans être malade, elle rend son dernier souffle. |
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TC0163 | TE018176 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 103. | LA GRANDE DIVINITÉ DE SHINRA DAIGNE SE RÉJOUIR QU’UN MOINE AIT ÉVEILLÉ SON CŒUR.– Après l’incendie qui a réduit en cendres le monastère de Mii-déra, un moine éploré membre de la communauté se rend au sanctuaire de la grande divinité de Shinra [divinité protectrice du Mii-déra]. Durant une nuit de veille il médite longuement et s’adresse à la divinité. Inconsolable, il lui demande des explications : pourquoi n’a-t-elle pas protégé le monastère ? Est-elle partie ? Est-ce que la loi du Bouddha a disparu de ces lieux qu’elle a détruit et dont elle était la gardienne ? Alors qu’il s’est assoupi, la divinité lui apparaît en songe, le visage empreint d’une joie indicible. Celle-ci explique au moine ébahi qu’il ne doit pas se lamenter. La loi du Bouddha n’est pas vouée à disparaître et si elle se réjouit c’est qu’un moine de la communauté a fait naître en lui la pensée de l’éveil en voyant ce que le monastère est devenu. Il accomplira assurément sa Renaissance. Le moine rétorque qu’il ne comprend pas que la divinité éprouve de la compassion pour un seul être alors que tant de moines se sont rendus coupables de crimes. La divinité répond qu’elle est certes attristée par les péchés, mais encore plus réjouie de voir un homme suscitant profondément en lui l’esprit de la Voie, ce qui ne se produit que très rarement. Après cette vision le moine est tiré de son rêve. Voilà comment les dieux viennent guider les humains. |
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TC0163 | TE018171 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 102. | UN MOINE QUI VIENT DE LA MONTAGNE PERD CONSCIENCE DEVANT LE SANCTUAIRE DE KAAI.– Un moine qui descend de la montagne voit trois jeunes garçons qui discutent vivement devant le sanctuaire de Tadasu. Interrogés par le moine, les garçons expliquent qu’ils ne sont pas d’accord sur le nom du sûtra que les gens commencent par lire à haute voix devant le dieu. Le premier garçon dit que c’est « le sûtra véridique », le deuxième « le sûtra profond » et le dernier « le sûtra divin ». Le moine s’en amuse et dit qu’ils se trompent tous car il s’agit du « sûtra du cœur ». Le moine quitte les jeunes gens qui se séparent et après avoir parcouru quelques mètres, il a un étourdissement et tombe au milieu de la grève. Il voit alors en songe un homme de noble prestance qui dit ne pas avoir toléré sa conduite. En effet chaque garçon avait de bonnes raisons pour parler ainsi. Dire « le sûtra véridique » n’est pas incorrect car ce sûtra transmet la loi véritable ; dire « le sûtra profond » n’est pas non plus incorrect, car sa doctrine repose sur un principe profond ; dire « le sûtra divin » n’est pas faux car les divinités ont pour lui une prédilection. L’homme reproche au moine d’avoir interrompu la discussion entre les garçons. En effet il se plaisait à les entendre débattre de ces questions. Après avoir vu le dieu lui parler ainsi, le moine inondé de sueur se relève. |
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TC0163 | TE018170 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 101. | UN SAINT HOMME QUI A RELÂCHÉ UNE CARPE PROMISE À UNE OFFRANDE FAIT L’OBJET DE VIFS REPROCHES EN SONGE.–Un ascète qui traverse le lac d’Ômi voit un homme emportant dans sa barque une grosse carpe. Ému par le poisson encore vivant et agité de soubresauts, l’ascète échange son vêtement contre la carpe qu’il remet à l’eau. Alors qu’il pense s’être conduit de façon fort méritoire, il voit en songe durant cette nuit-là un vieillard vêtu de blanc qui lui dit être la carpe qu’il a relâchée le matin même. Il ajoute que la conduite de l’ascète a été déplorable. Le vieillard explique à l’ascète déconcerté qu’il vivait au fond de ce lac avec ce corps écailleux depuis de nombreuses années et qu’il attendait la délivrance. Or il était sur le point d’être apporté comme offrande au sanctuaire de Kamo et allait enfin échapper à ses souffrances. Il reproche à l’ascète d’avoir voulu faire le malin et de prolonger sa condition de bête infligée en rétribution de ses actes passés. |
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TC0163 | TE018169 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 100. | UN HOMME QUI A APPARTENU À LA GARDE DES GENDARMES RENONCE AU MONDE ET ACCOMPLIT SA RENAISSANCE.– Un homme de la garde des gendarmes se rend très souvent dans le sanctuaire de Kamo. Il y prie pour son avancement, dépité de voir son frère cadet réussir une belle carrière au bureau de la police alors que lui-même demeure dans la médiocrité. Une nuit, alors qu’il est confiné dans le sanctuaire, il rêve que les portes s’ouvrent et que l’Amida l’Ainsi-Venu [le Bouddha sauveur qui occupe une place centrale dans l’enseignement de la "Terre Pure"] apparaît dans une lumière irradiant les dix directions. Il se réveille après avoir adoré le Bouddha avec révérence et gratitude. Il regrette d’avoir pensé que le Bouddha ne l’écoutait pas et il éveille alors son cœur, coupe sa chevelure et récite nuit et jour l’invocation au Bouddha. Il meurt après deux ou trois jours de maladie, l’esprit droit à sa dernière heure. |
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TC0163 | TE018168 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 99. | SHÔBON ET ÉICHÔ QUITTENT LA MONTAGNE POUR ALLER VIVRE DANS LA CAPITALE DU SUD.– L’abbé Shôbon et le contrôleur monacal Eichô passent de longues années à étudier dans le monastère du mont Hiei. Puis ils partent pour Nara. Shôbon pense qu’il a plus de chance de devenir célèbre au temple de Todai-ji qui est peu fréquenté, et il conseille, de façon quelque peu hypocrite, à son ami de se séparer de lui et de se rendre au temple Kôfuku-ji qui fourmille de monde. Tous deux sont des clercs distingués mais Eichô qui a un cœur droit progresse rapidement et devient contrôleur monacal alors que Shôbon n’affiche aucun succès. Malgré sa grande érudition, Shôbon se comporte comme un fourbe. Il possède un coffret rempli de fragments de textes essentiels des Ecritures qu’il découpe dans des manuscrits empruntés. Son érudition ne lui rapporte rien et il finit par perdre la vue et à sa mort il manifeste des signes patents de ses nombreux péchés. Eichô, lui, reclus dans le sanctuaire de Kasuga, voit à maintes reprises en songe la divinité. Mais celle-ci se montre toujours de dos. Eichô la questionne et la divinité répond qu’elle ne peut se tourner vers lui car il ne prie pas pour sa propre vie future. En effet, les Bouddhas ne jugent sans doute pas conformes à leur dessein les prières que l’on fait uniquement pour la vie présente. |
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TC0163 | TE018144 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 78. | FIDÉLITÉS DIVERSES AU SUTRA DU LOTUS.– A) Le général en second Masamichi lit assidûment le sûtra du lotus depuis sa jeunesse. Cependant, au service de la cour, il commet à contrecœur quantité d’actes mauvais mais ne cesse de réciter un verset du sûtra du lotus. Plus tard il est écrit que Masamichi dans ses derniers instants de vie, après avoir entonné ce verset, voit apparaître toutes sortes de signes fastes et qu’il a sans aucun doute accompli sa Renaissance. Le haut dignitaire Michimasa est incrédule et dit qu’un homme comme Masamichi qui a passé son existence à tuer des êtres vivants, à suivre égoïstement son chemin n’a pu accomplir sa Renaissance. Quelques années plus tard, le dignitaire, lors d’un sermon entend une nonne raconter qu’alors qu’elle pensait que sa pauvreté l’empêchait d’accomplir des actes en vue de sa Renaissance, elle a vu en songe un moine qui lui dit qu’une personne qui invoque le Bouddha d’un cœur pur ne manque pas de renaître au paradis. Ce moine dit aussi que récemment le général en second Masamichi a accompli sa Renaissance grâce à son cœur pur et sa foi dans le sûtra du lotus. Après avoir entendu le récit de la nonne, Michmasa ajoute foi alors à ce qu’on lui avait dit. B) On raconte aussi qu’un certain Seng Yan, maître de la Loi dans un pays de Chine nommé Bing [Shanxi], entreprend de lire mille fois le sûtra du lotus pour parvenir à la Renaissance. A la centième lecture, durant la nuit il sent en songe qu’il est pourvu d’ailes et qu’il peut voler. En effet, les mots du sûtra se sont assemblés pour former des ailes. Alors Seng Yan, espérant voler jusqu’au paradis prend son envol et se pose à destination au pied d’une allée bordée d’arbres ornés de joyaux. Les mots qui ont poussé sur son corps comme des plumes se muent en plus de soixante-neuf mille bouddhas rayonnants [comme le nombre de mots dans le sûtra du lotus], qui se rangent tous autour du bouddha Amida. Celui-ci explique à Seng Yan, très ému, qu’il doit retourner dans le monde d’en bas pour terminer ses mille lectures, et instruire la foule des vivants. Après ces paroles, les bouddhas redeviennent des ailes, et Seng Yan s’en retourne. Lorsqu’il se réveille de ce songe, il adore ces bouddhas en se prosternant, et éveille son cœur en effectuant la lecture du sûtra. C) Le maître en méditation Hui Chao, profondément attaché au sûtra du lotus, prend à son service un jeune moine qui se révèle doué d’une capacité remarquable pour deviner les pensées et les sentiments des autres. Mais quand Hui Chao décide de ne plus lire le sûtra du lotus, mais de réciter les formules véridiques, composées de peu de mots, le moine disparaît subitement. Hui Chao qui se désole de son absence voit en rêve le moine qui lui dit être en réalité le Bodhisattva Jizô. Ce dernier dit à Hui Chao qu’il a admiré sa ferveur à se consacrer au sûtra du lotus, mais qu’il l’a quitté, fort déçu de le voir s’appliquer dorénavant aux formules véridiques. En réalité, l’erreur qu’il lui reproche n’est pas dans le contenu des formules véridiques, mais c’est de rejeter une pratique à laquelle il consacrait ses efforts. D) Un moine dévoyé et père de nombreux enfants ne manque pas, dès qu’un petit se trouve en âge de parler, de lui apprendre les titres des chapitres du sûtra du lotus. Puis il lui apprend à lire à haute voix un chapitre, voire un rouleau. A ceux qui le questionnent, le moine dit qu’enseigner ce sûtra, c’est l’intention originelle de la venue du Bouddha en ce monde. Ainsi permet-il à ses enfants de nouer un lien, s’il arrive qu’ils meurent en bas âge. On n’a pas le sentiment qu’il soit difficile de renaître avec la condition d’être humain, mais en vérité l’expression « renaître dans cette condition pour avoir parfaitement observé les commandements [l’interdiction du meurtre, du vol, de la fornication, du mensonge et de la consommation d’alcool] » en montre toute la difficulté. Et c’est bien grâce à la diffusion de ce sûtra que l’humanité n’a pas disparu. |
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TC0163 | TE018151 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 85. | LE MAÎTRE INSTRUCTEUR JITSUIN VOIT SES PÉCHÉS S’EFFACER LORS D’UNE CÉRÉMONIE EN L’HONNEUR DU GRAND BOUDDHA.– Lors d’une cérémonie en l’honneur du grand Bouddha, un ascète voit en songe un moine qui lui dit que dans toute cette foule se trouve le maître instructeur Jitsuin et que les péchés que ce dernier a commis depuis très longtemps sont effacés. L’ascète fait chercher Jitsuin et lui demande à quelles pratiques il se livre. Jitsuin répond qu’il s’est tenu devant le Bouddha et qu’il a éveillé en lui une foi plus profonde qu’à l’ordinaire, et qu’il a lu tout le sûtra du principe de la sagesse. | |
TC0163 | TE018081 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 19. | SÔSHIN RESTITUE UNE ÉTOLE APRES SA MORT.– Le moine Senshun, après avoir étudié sur la montagne, réside dans un monastère du pays de Tsu. Il possède un ensemble de trois étoles qui ont été possédées par plusieurs dignitaires dont l’illustre Bodhisattva Monju. Le moine Sôshin, habitant non loin du monastère, devient le disciple de Senshun. Après avoir entendu les histoires merveilleuses autour de ces étoles, il désire en hériter et Senshun lui en donne une en lui promettant les deux autres à sa mort. Mais le disciple tombe malade et meurt. A sa demande, il est enterré avec son étole. Par la suite Senshun vient réclamer aux disciples de Sôshin l’étole manquante, pour ne pas dépareiller l’ensemble. Quand les disciples de Sôshin rapporte les dernières volontés de leur maître, Senshun peine à les croire, mais finit par se résigner, tout en se désolant. Or, un an après, Senshun voit en rêve le défunt Sôshin qui lui dit avoir pu renaître dans la cour intérieure grâce aux mérites acquis en revêtant l’étole. Sôshin ajoute que devant la profonde affliction de Senshun, il lui rend et lui demande d’aller ouvrir le coffre où elle était rangée autrefois. Une fois éveillé, le moine ouvre le coffre et trouve l’étole bien pliée, à sa place. Il se met à pleurer devant cet extraordinaire prodige. Plus tard, à l’heure de sa mort, il revêt les étoles et accomplit sa Renaissance. Puis un de ces disciples en hérite à son tour et accomplit lui aussi sa Renaissance. |
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TC0163 | TE018109 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 45. | UN HOMME, POUR N’AVOIR PAS PARLÉ À L’ARTICLE DE LA MORT, EN CONSERVE DU RESSENTIMENT.– Un homme gravement malade fait appel à un ascète. Celui-ci observe un comportement déconcertant du malade. En effet, celui-ci, malgré son affaiblissement, ne pense pas qu’il va mourir. Et il en est ainsi pour les femmes de la maison, dont une de ses filles qu’il chérit tout particulièrement. Sa mère étant morte, l’homme s’est démené, malgré sa maladie pour trouver un gendre. Au bout de quelques jours l’état du malade empire et l’ascète lui conseille vivement de prendre des dispositions avant de quitter ce monde. L’homme semble accepter, et tous dans la maison sont éplorés. Comme la nuit tombe, l’homme dit qu’il réglera ses affaires le lendemain. Mais pendant la nuit son état devient critique, et l’ascète insiste encore. Alors le malade tente, pendant deux heures d’exprimer ses dernières volontés, mais, suite à ses souffrances, sa parole demeure incompréhensible. Il propose alors de les écrire, mais sa main tremble trop fort. La nourrice de sa fille tente de dicter à l’ascète les intentions du malade, mais celui-ci ne les approuve pas et on déchire le papier. Malgré tout l’esprit de cet homme reste intact, et chacun éprouve une grande pitié de le voir souffrir sans pouvoir exprimer tout ce qu’il a en tête. Au petit matin il perd conscience et le lendemain, dans la matinée, il donne les signes d’un grand effroi, pousse deux cris et expire. Il apparaît en songe plus tard au narrateur de ce récit, vêtu d’un soyeux vêtement, muet et semblant heureux. Même maintenant, il lui est difficile d’oublier cette vision. Il faudrait que ceux qui ont du jugement tournent constamment leurs pensées vers le terme de leur vie et prient bouddhas et Bodhisattvas que leurs souffrances soient légères et qu’ils soient accompagnés par un ami de bien. Si, à l’instant ultime vos pensées ne sont pas droites, les pratiques de toute votre vie seront vaines. Au contraire, ceux qui ont accumulé des mérites grâce à l’invocation au Bouddha et qui ont fait un retour sur eux-mêmes garderont l’esprit droit au dernier moment en compagnie d’un ami de bien. Leurs oreilles n’entendent plus que le vœu d’Amida, et leur bouche ne prononce plus que son nom. Ils ne sont pas attachés à ce monde souillé et se consolent de perdre femme et enfants Ils finissent par accomplir leur Renaissance. « Quand on est de longtemps averti de l’heure de la mort et qu’on l’attend le cœur battant d’impatience, on est semblable à un homme qui, devant quitter son pays, a les yeux fixés sur le moment du départ ». Comment ne pas aspirer à accomplir sa Renaissance quand on est accueilli par un céleste cortège, qu’on entend résonner la musique et qu’un parfum merveilleux se répand et qu’on contemple son auguste face. |
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TC0163 | TE018096 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 32. | UN MOINE ITINÉRANT DU MONT SHOSHA ACCOMPLIT SA RENAISSANCE EN CESSANT DE SE NOURRIR .– Un moine itinérant vivant depuis plusieurs années sur le mont Shosha confie un jour au doyen son intention de cesser de se nourrir pour s’éteindre paisiblement, en gardant son esprit droit et son corps exempt de toute maladie afin de renaître ainsi au paradis. Il ajoute que d’autres procédés comme l’autocrémation ou la noyade dans la mer sont trop ostentatoires, et source de violentes souffrances. Le moine demande au doyen de n’en parler à personne, et il lui annonce que c’est leur dernière conversation, car il va vivre reclus dans un ravin, en observant un silence absolu. Le doyen, très ému, lui demande toutefois la permission de venir le voir discrètement. Le moine accepte et se retire. Le doyen, craignant d’être importun, laisse passer quelques jours, et se rend au lieu indiqué par le moine et il trouve ce dernier installé dans une petite hutte, lisant un sûtra. A la remarque du doyen sur sa maigreur et ses souffrances, l’ermite, ne voulant pas rompre son vœu de silence, écrit sa réponse. Il a souffert pendant plusieurs jours, mais un éphèbe divin apparu en songe l’a rafraîchi en lui versant de l’eau dans la bouche. Depuis ses forces sont revenues, et sa fin promet d’être belle. Le doyen, émerveillé, ne peut s’empêcher de rapporter ces faits à son disciple le plus proche. Ainsi peu à peu le bruit se répand, et les moines du monastère vont voir le reclus pour nouer un lien [lien de salut avec le Bouddha qu’un homme peut contracter par l’intermédiaire d’un saint homme]. Le moine très déçu de la trahison du doyen, ne peut rien faire. La rumeur se propage, et on vient de tout le canton en menant grand tapage. Le doyen tente vainement de ramener le calme. Le reclus, toujours muet, est tout attristé par cette situation qu’il a générée. Jour et nuit, on lui lance des offrandes, des grains de riz ; il finit par disparaître. Toutes les recherches pour le retrouver demeurent infructueuses, et on découvre, quelques jours plus tard, non loin de la hutte de l’ermite, le sûtra qu’il lisait. Ainsi les pratiques qui permettent d’accéder au rang de Bouddha ou de Bodhisattva consistent toutes à attacher du prix à la Loi et à mépriser sa propre vie. Il n’y a pas à médire de ceux qui suivent cette voie. Tel le fameux Shandao, patriarche de l’école de l’invocation au Bouddha, ayant pourtant assurément accompli sa Renaissance, qui monte à la cime d’un arbre et se jette en bas. Ainsi est-il de nombreux exemples de personnes qui, ayant mis fin à leur vie par de semblable pratiques, donnent des signes évidents de leur heureuse Renaissance : parfum inconnu qui se répand, nuées violettes qui se déploient et aussi cette eau répandue dans la bouche du moine par un éphèbe. Il faut respecter et croire ces exemples. Et le comble de la sottise serait de troubler la foi d’autrui. rn |
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TC0163 | TE018083 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 21. | SUKÉSHIGÉ ACCOMPLIT SA RENAISSANCE GRÂCE À UNE SEULE INVOCATION.– Sukéshigé, un ancien sergent du palais royal, est tué par la flèche d’un brigand. Avant de succomber, il s’écrie « Hommage au Bouddha Amida ! ». Les gens du bourg voisin qui l’ont entendu accourent et le trouvent assis sur ses talons, les paupières closes, tourné vers l’ouest. Le moine Jakuin qui connaît Sukéshigé, mais ignorant cette affaire, voit en songe cette nuit là un homme mort au bord du chemin dans une vaste lande. De nombreux moines se trouvant là disent à Jakuin qu’il doit voir un « Renaissant » qui se trouve ici. Il y va et découvre qu’il s’agit de Sukéshigé. Son rêve se termine alors. Le matin même, un jeune garçon qui était au service de Sukéshigé, apprend le décès de celui-ci à Jakuin. Par ailleurs, un ascète voit aussi en songe quelqu’un qui lui demande de se mettre en route et de nouer un lien avec un « Renaissant ». L’endroit est bien le logis de Sukéshigé, et la date coïncide aussi. Cette unique invocation de Sukéshigé et sa renaissance dans la Terre Pure diffère vraiment de ces longues années accumulées par le recteur demeuré dans une Voie mauvaise [récit précédent]. |
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TC0163 | TE018093 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 31. | UNE DAME SE REND AU TENNÔ-JI ET SE JETTE À LA MER.– Une mère et sa fille sont dames de compagnie chez une personne de naissance princière. Après quelques années, la fille meurt. Sa mère est extrêmement affligée et sa douleur ne fait que croître au fil des ans. La femme ne peut restreindre les manifestations de sa tristesse, même lorsque les circonstances l’exigent. Or, au début de la troisième année, la dame d’atour, sans avertir quiconque, quitte la ville avec sa jeune servante qui se charge de son sac dans lequel se trouvent quelques vêtements et un coffret. Elles finissent par arriver toutes deux au Tennô-ji. Elles logent chez un habitant à qui la dame explique qu’elle a l’intention de rester sept jours pour accomplir l’invocation au Bouddha, et offre à son hôte un vêtement. Chaque jour la dame d’atour fait ses dévotions, et fait offrande au reliquaire du coffret et de deux vêtements. La septaine accomplie, l’hôte pense que la dame va repartir, mais celle-ci se sentant merveilleusement purifiée, décide de rester encore sept jours. Après ce temps écoulé, elle dit à son hôte qu’elle veut encore prolonger son séjour d’une semaine. Elle lui donne de nouveau un vêtement. Mais l’homme tente de refuser son cadeau, disant qu’il en a suffisamment mais elle le force à accepter. Elle invoque ainsi le Bouddha pendant trois semaines. Puis elle demande à son hôte de la conduire, avant son départ, à la baie de Naniwa. L’homme la guide sur la plage. Là, ils embarquent et tout en ramant, l’hôte mène la dame ça et là. Se trouvant loin au large, la dame reste tournée vers l’ouest, en invoquant le Bouddha, et d’un bond se jette dans la mer. L’homme horrifié tente de la sauver, mais la dame a coulé comme une pierre. Une nuée apparaît alors et recouvre la barque, accompagnée d’un parfum suave. Profondément ému l’homme rejoint le rivage, où des gens se sont assemblés, intrigués par un nuage violet au large. A son retour, l’homme trouve dans son logis des écrits de la dame dans lesquels elle décrit des songes. A la fin de chaque semaine, elle a vu des Bodhisattvas venir la chercher. Ainsi, le septième jour de la troisième septaine, elle a vu Amida avec le cortège des bodhisattvas venir la chercher. |
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TC0163 | TE018131 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 65. | UN EMPLOYÉ DE LA CHANCELLERIE PRIVÉE DE L’EMPEREUR HORIKAWA ENTRE DANS LA MER PAR NOSTALGIE DE SON SOUVERAIN.– L’empereur Horikawa apprécié de tous, nobles et manants, pour sa délicatesse, son raffinement et son règne admirable dans un monde en paix, meurt à l’âge de vingt-neuf ans. Un employé assidu de la chancellerie privée de l’empereur, ne supportant pas cette disparition, se lamente et finit par prendre la tonsure. Il ne fait qu’implorer les bouddhas pour connaître le lieu de Renaissance de l’empereur. Or plusieurs années plus tard il voit apparaître en songe l’empereur qui est devenu un dragon dans la mer de l’ouest. Un jour de grand vent l’homme embarque sur un canot et prend la mer. Ballotté par les flots, il finit par disparaître. Il est certain qu’il a rejoint le défunt empereur, et qu’il continue de le servir. On connaît plusieurs exemples de simples domestiques qui offrent leur vie, alors que d’autres sur qui on compte se montrent plus négligents. Cela tient aux liens noués dans une existence antérieure. |
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TC0163 | TE018090 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 28. | LE GOUVERNEUR DE L’IYO, ENTRÉ EN RELIGION, ACCOMPLIT SA RENAISSANCE.– 1) Le gouverneur de l’Iyo Yoriyoshi ne fait que commettre des péchés depuis sa jeunesse, se livrant à de nombreux massacres. Chacun pense que c’est assurément l’enfer qui attend cet homme. Mais Yoriyoshi entend un moine retiré du monde parler de l’impermanence du monde et de la crainte qu’inspire la rétribution des fautes. A ces mots le gouverneur éveille son cœur, se rase le crâne et passe sa vie à demander la Renaissance au paradis. Plein de compassion, il se livre à de pieux exercices dans la chapelle du moine et verse tant de larmes que celles-ci coulent à flots jusqu’au sol du jardin. Par la suite il dit être sûr d’accomplir sa Renaissance. Son cœur résolu qui s’est éveillé en lui ne diffère en rien de celui qui le poussait à faire tomber une citadelle rebelle. On rapporte qu’il connaît une fin merveilleuse et accomplit sa Renaissance. Il ne faut pas se rabaisser, même si l’on a commis de nombreux péchés. Quand on éveille sérieusement son cœur, on accomplit sa Renaissance. 2) Le fils de Yoriyoshi, lui, manque d’un ami de bien et n’éveille pas en lui son cœur contrit. Il est atteint d’une grave maladie quand une femme, voisine de sa demeure, voit en songe d’innombrables êtres terrifiants qui lui disent venir arrêter quelqu’un. Puis ils poussent un homme devant eux et un être au-devant du cortège porte un écriteau avec cette inscription : « Condamné à l’enfer sans répit ». Tirée de son rêve, la femme apprend que le fils de Yoriyoshi a expiré à l’aube. |
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TC0165 | TE018302 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 50, pp. 116-117 | À Notre-Dame de Noirlac, au cours d'une grave épidémie qui dura 35 jours, de nombreux moines meurent, dont l'abbé Franco, réalisant ainsi leur désir d'atteindre la porte de la mort et celle de la vie. Un jeune moine appelé Bernard, resté vierge jusqu'à sa mort, rêve que l'abbé Franco lui présente saint Bernard le jour même de sa mort, lui disant : "Aujourd'hui, tu seras avec moi au paradis". Le jeune moine Bernard parvient à l'annoncer à ses confrères à temps, puis meurt, confirmant la prophétie de saint Bernard. |
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TC0165 | TE018404 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 151, pp. 270-271 | Suivant leur penchant lubrique, deux clercs adolescents de Rouen se sont unis. L'un d'eux nommé Gautier meurt et, au bout d'un an exactement, apparaît très triste à son compagnon pour lui montrer sa situation. Les deux se retrouvent en un lieu singulier. D'un côté, on trouve une fosse très profonde, brûlante et malodorante ; de l'autre côté se tient un ours très féroce. Au milieu, un agneau terrorisé. Le mort dit qu'il est cet agneau et qu'il est dans cette position depuis un an, sans pouvoir s'échapper d'un côté pour ne pas tomber dans la fosse, ni de l'autre pour ne pas être dévoré par l'ours. Au réveil, l'adolescent comprend que la vision lui a été envoyée par Dieu, il abandonne les pompes ecclésiastiques et entre à Clairvaux, sous la direction de saint Bernard, où il vit dans la vertu. |
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TC0165 | TE018202 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 8, pp. 32-33 | Robert, abbé de Clairvaux, voit dans un rêve deux anges ayant pris l'apparence d'adolescents, qui couvrent de fleurs le chœur de l'église de Clairvaux. Il les questionne; ils expliquent qu'ils sont là pour célébrer la mort d'un moine qui vient de mourir. | |
TC0165 | TE018407 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 154, p. 277 | Hugues, un laïc de vie religieuse, aime la vérité et ne dit jamais de mensonges. Il ne jure jamais de quelque façon que ce soit, comme le font souvent les laïcs. Il est particulièrement dévoué à la Mère de Dieu. Alors qu'il est proche de la mort, il a une vision dans laquelle la Vierge l'appelle par son nom. Au réveil, il ne la voit pas de près, mais il se concentre en lui-même pour réfléchir à cet appel et pour remercier Dieu. Il est mort peu après, en paix et heureux. | |
TC0165 | TE018406 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 153, p. 276 | Jean, vénérable clerc, décide de devenir moine de Cîteaux mais, retardant son entrée au monastère, sa ferveur diminue. Au retour d'un pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle, il a une vision dans laquelle Dieu dit à saint Pierre d'effacer le nom de Jean de son livre, tandis que saint Jacques se porte garant pour lui. Jean se réveille brièvement, stupéfait, et aussitôt après, il fait un autre rêve, où dans le livre, à la place de son nom, il y a un verset du Cantique des Cantiques : "Nous te ferons des pendentifs d'or, avec des grains d'argent". A son réveil, il se rend immédiatement à Cîteaux, où il devient moine avant de devenir abbé de Bonnevaux et enfin évêque de Valence. |
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TC0165 | TE018223 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 27, pp. 56-57 | Le diable tente un moine de Clairvaux, qui se prépare à s'échapper du monastère. La nuit, il voit saint Bernard et saint Malachie en rêve, bénissant les moines dans le dortoir. Lorsqu'ils arrivent devant lui, Malachie l'accuse d'être un mauvais moine, et Bernard le frappe avec un bâton. Le moine se réveille dans la douleur et est conduit à l'infirmerie, où il confesse au prieur qu'il voulait s'échapper. Acceptant la pénitence, il est débarrassé des tentations. |
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TC0165 | TE018209 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 15, p. 42 | Un convers de Clairvaux, bouvier, voit dans un rêve le Christ conduisant un troupeau de bétail. Il meurt au bout de sept jours et saint Bernard célèbre sa sainteté. | |
TC0165 | TE018392 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 139, pp. 253-255 | Herbert raconte une histoire bien connue dans la région de Langres, où elle s'est produite trois ans plus tôt. Un homme se dispute avec un autre ; il le croit si cupide et est si sûr de sa damnation qu'il promet de donner sa propre âme au diable si ce dernier n'emporte pas celle de l'avare. Celui-ci part alors en pèlerinage à Jérusalem, où il meurt repenti, après s'être confessé : le diable apparaît alors en rêve au premier homme et réclame l'âme qui lui a été promise. Terrifié, l'homme demande un répit de trois jours et le prêtre, à qui il demande de l'aide, lui dit que le seul espoir de salut est d'entrer dans le monastère voisin de Morimond. L'homme accepte, mais n'étant alors plus troublé par d'autres rêves, il reporte son entrée au monastère. Le troisième jour, le diable revient et accorde un nouveau délai d'un jour. Sur la route de Morimond, à une bifurcation, l'homme se sépare un bref instant de l'ami qui l'accompagne et est plus tard retrouvé mort, étouffé par un mauvais esprit. L'ami s'enfuit et raconte à tous ce qui s'est produit. |
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TC0165 | TE018379 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 126, pp. 235-236 | Dans la Geste de Charlemagne, se trouve le récit d'un miracle qui apporte un terrible exemple. À Bayonne, en Gascogne, au moment où Charlemagne s'apprête à entrer en Espagne, le chevalier Romaric mourant demande à un parent de vendre son cheval pour en faire profiter les pauvres. Le cheval est vendu pour une centaine de sous, mais le parent garde l'argent pour lui-même. Après trente jours, Romaric lui apparaît en rêve pour lui dire qu'il a passé trente jours dans un lieu douloureux à cause de lui. Il est à présent sur le point d'entrer au ciel, tandis que son parent, à cause de son sacrilège, entrera bientôt dans le même lieu de souffrance, mais pour l'éternité. Le lendemain, l'homme entend un bruit terrible et est emporté par les esprits. Il est retrouvé mort seulement quatre jours plus tard, et à quatre jours de marches de l'emplacement où il a disparu. |
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TC0165 | TE018226 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 30, pp. 60-61 | Un moine de Clairvaux raconte à Herbert qu'il a subi des tentations de type charnelles à son entrée au monastère, mais que saint Bernard (qui vient de mourir), lui a rendu visite en rêve et lui a promis le salut éternel s'il restait dans l'ordre, en disant qu'il était prêt à répondre de lui au jour du Jugement dernier. | |
TC0165 | TE018353 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 100, p. 187 | Avant de devenir convers au monastère cistercien de Fontenay, un homme d'origine germanique et un de ses compagnons, également chrétien, s'y rendent pour des raisons de commerce avec les païens, encore nombreux en Europe de l'Est. Arrivés dans un endroit isolé, ils trouvent une idole en bois, adorée par les habitants de la ville voisine, plus déments que dévots. Les deux hommes brûlent la statue et s'enfuient pour éviter d'être capturés ; leur foi n'est pas suffisamment forte pour qu'ils agissent publiquement. La nuit suivante, le futur convers de Fontenay est bouleversé et voit en rêve un esprit lui jeter des braises ardentes dans les yeux en disant : "Hier tu m'as brûlé, aujourd'hui je te brûlerai". Réveillé avec une grande douleur dans les yeux, il est longuement et durement éprouvé. |
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TC0165 | TE018283 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 43, pp. 85-87 | Un moine de Clairvaux particulièrement dévoué à saint Jean célèbre la Toussaint et, tout en méditant un verset de l'Apocalypse, est en extase et embrasse spirituellement le Christ. Un jour, alors qu'il s'est endormi après la messe, il a une vision du Christ et de saint Jean, ce qui le renforce dans sa conviction de la vérité de l'Apocalypse, qu'il avait entendue remise en question par certains hérétiques. Quinze jours plus tard, il a une autre vision dans laquelle saint Jean d'abord et le Christ ensuite lui parlent de l'importance de la pénitence et des larmes. Enfin, le jour de l'anniversaire de la naissance de saint Jean, il est transporté en esprit et voit le saint en train de célébrer la messe. Dans son sommeil, il voit alors le Christ et sa mère entrer dans un palais dont la porte mène au ciel et reste toujours ouverte. Lorsqu'il se réveille, le sentiment de joie demeure longtemps. |
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TC0165 | TE018282 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 42, pp. 81-85 | Un adolescent allemand de 14 ans s'arrête à Clairvaux, sur la route de Paris. Son professeur, dès qu'il voit le lieu et les moines, décide d'entrer dans l'ordre cistercien et l'invite à faire de même. Mais le jeune homme, hostile aux Cisterciens (et qui prie même Dieu de ne jamais lui donner envie d'entrer dans cet ordre), s'obstine à refuser. Cette nuit-là, il fait un rêve dans lequel on lui dit qu'il mourra s'il va à Paris ; le lendemain, il fait un autre rêve dans lequel il se trouve plongé dans laboue d'un puits, avec saint Jean et un autre saint qui lui apparaît sous la forme de saint Bernard et de Gérard, le portier du monastère. Le jeune homme leur promet de devenir moine. Il est libéré du puits et le lendemain il est accueilli par Saint Bernard dans l'ordre, où il reste, malgré le fait que son maître (ayant changé d'avis) tente de l'en détourner. Un confrère voit le Christ descendre de la croix pour embrasser l'adolescent, et raconte sa vision à Herbert. Une autre fois, le jeune garçon rêve qu'il entre dans une pièce où se trouve le Christ crucifié avec sa mère et saint Jean sur le côté. L'odeur de cette pièce l'accompagne pendant trois jours. Un jour, il entend l'harmonie des voix angéliques, ce qui le comble de bonheur pendant longtemps, même après que le son ait disparu de ses oreilles. Un jour de Pâques, alors que la résurrection est célébrée dans le chœur, il a une vision du Christ lui montrant ses mains percées de clous, sur lesquelles il pleure de joie, ne sachant pas que la vision lui est réservée. Dans sa vision la plus importante, un jour de Pentecôte, il voit la Trinité, mais il ne peut l'expliquer avec des mots. Après 26 ans à Clairvaux, le moine décède. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'Herbert peut divulguer les visions que le moine lui a racontées. |
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TC0165 | TE018295 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 44n, pp. 97-100. | Un prêtre vit à quatre jours de marche de Clairvaux, où il veut se rendre pour devenir moine. Le jour de la mort de saint Bernard, il rêve d'un cortège funèbre. Cinq jours plus tard, apprenant la date du décès de saint Bernard, il comprend que le rêve le concernait. Ce soir-là, il a la vision d'une étoile entrant dans le ciel, et quelques jours plus tard, en extase, il voit saint Bernard suivre le même chemin que l'étoile. Il a une autre vision de Bernard en tant qu'agriculteur travaillant dans un immense champ, dont les cultures représentent les nombreux individus qui sont devenus ou deviendront des moines grâce à son exemple. Suite à cette vision, il entre à Clairvaux, où, en tant que novice, il a d'autres visions de Bernard qui l'encourage à persévérer, aussi bien éveillé que dans son sommeil, en prenant l'apparence d'un autre moine. Le lendemain, lors des vigiles, il ressent la présence de la grâce divine comme jamais auparavant, ce qui le conduit à pleurer pieusement, jour et nuit pendant plusieurs jours. |
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TC0165 | TE018281 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 41, pp. 80-81 | Un novice de Clairvaux prie souvent avec les mains jointes ou en position d'offrant. Une nuit, au début de la veillée, alors qu'il prie les yeux fermés, il entend le Christ lui ordonner de lui tendre ses mains. Il ne sait pas s'il est dans un rêve ou à l'état de veille. Une fois devenu moine, alors qu'il prie dans la même église, de la manière habituelle, il est ravi en esprit et voit le Christ lui prendre les mains comme pour accueillir sa profession de moine. |
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TC0165 | TE018336 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 84, pp. 166-168 | Un moine de Clairvaux, tourmenté par ses péchés, voit le Christ célébrer la messe et exhiber les larmes de Marie Madeleine contenues dans un calice, afin que chacun puisse voir combien il apprécie la contrition et la pénitence. Une nuit, le même moine rêve qu'il se trouve dans un lac très profond. C'est alors que le Christ arrive en marchant sur l'eau, et l'emmène dans une agréable prairie. Une autre fois, alors qu'il demande avec insistance un signe pour savoir s'il recevra le pardon divin, un rasoir tranchant lui donne en un clin d'œil une barbe et une tonsure. Peut-être que la coupure, écrit Herbert, est un indice du vice de somnolence dont il souffre. |
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TC0165 | TE018330 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 78, pp. 154-159 | Herbert raconte une série d'histoires à propos de Geoffroy de Melun, d'abord moine de Clairvaux puis évêque de Sorrès en Sardaigne, qu'il lui a racontées en privé. Un jour, alors qu'il se trouve dans le chœur de Clairvaux, il voit une procession de saints, accompagnés par des acolytes, des diacres, des sous-diacres et des prêtres. La procession, conduite par la Vierge accompagnée des apôtres Pierre et Jean part du nord de l'église, comme si elle venait du cimetière, et se dirige vers l'infirmerie, où elle disparaît. Tescelin, un homme âgé et vénérable, se trouve là. Geoffroy pense que la vision indique son salut. Un autre jour, alors qu'il chante avec les autres, il voit un démon sous la forme d'un singe qui traverse le chœur, s'arrête devant lui, lui rit au visage en dilatant les narines, puis disparaît pour ne plus jamais réapparaître. Malade, il perd la force de chanter dans le chœur, et supplie Bernard de l'aider. Bernard lui apparaît en rêve, fait le signe de la croix et le touche là où il a ressenti une douleur, et lorsqu'il se réveille, Geoffroy est complètement guéri. Une autre fois, un moine qui fait partie de ses proches tombe malade. Alors qu'il prie pour sa santé, Geoffroy a une vision dans laquelle on lui dit qu'un des moines guérira, mais pas celui auquel il est le plus attaché, qui mourra. La vision se concrétise, et Reinald de Cluny décède. Priant avec beaucoup de larmes pour sa mère, il souhaite savoir où elle se trouve dans l'au-delà. Une voix divine lui reproche de demander ce qu'il n'est pas autorisé à savoir. Après une vision dans laquelle un homme vénérable lui met une bague au doigt, il devient évêque de Sorrès pour une durée de sept ans et est pour les autres un exemple de sainteté. Alors que la mort approche, bien qu'il l'ignore, il se rend à Clairvaux et prie Dieu de lui permettre d'y mourir. Malade, après quelques jours de souffrance, il reçoit l'extrême-onction et meurt le jour de la consécration de l'église de Clairvaux. Il est enterré à côté de Geoffroy de La Roche-Vanneau. Avant la mort de Geoffroy, un des moines de Clairvaux a la vision d'un lit élégant en cours de préparation, et le jour de sa mort, il voit une lumière très intense autour de son corps, déjà apporté à l'église. Il comprend que Geoffroy est avec Dieu. Deux mois plus tard, le même moine a une vision dans laquelle Geoffroy est habillé en prêtre, comme s'il se préparait à célébrer la messe. Il y aurait d'autres histoires à raconter, mais Herbert n'en choisit qu'une : Geoffroy décide de restaurer une vieille église en ruines et, pendant les travaux, un vieux coffre contenant des reliques de saints et une hostie parfaitement conservée est retrouvé, pour la plus grande joie des personnes présentes. |
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TC0165 | TE018318 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 66, pp. 140-142 | La veille de sa mort, le roi Guillaume a une vision dans laquelle il saigne d'une blessure. Un moine du continent raconte à Robert, fils d'Aimon, un rêve dans lequel le roi est écrasé par le crucifix. Guillaume oblige le moine à lui donner cent sous, en se moquant de lui et en disant que le rêve lui est venu du désir de gagner de l'argent. Malgré les avertissements de ses amis, le roi, après un repas copieux, part à la chasse avec Walter Tyrel de Flandre. Avisant un cerf, Walter bande son arc. Mais le soleil l'aveugle, et c'est Guillaume qu'il atteint avec sa flèche. Il meurt sur le coup. Voyant le roi mort, Walter prend la fuite sans être poursuivi. Le corps de Guillaume est enterré à Winchester, sous la tour de la cathédrale, dont l'effondrement quelques années plus tard est attribué à ses péchés. Ces évènements se produisent en 1100, la treizième année de son règne, et c'est au cours de ces années que naît l'ordre cistercien. |
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TC0166 | TE018470 | Gregorius I | Dialogues, Lib. IV : IV, 51, 1 | Un homme croit trop au pouvoir des rêves. Une nuit, il se voit vivre une longue vie en songe. Dès qu'il se réveille, il prend la décision de conserver son argent afin de se préparer à une longue existence. Quelques temps plus tard, il meurt soudainement, sans avoir pu profiter de sa fortune et sans s'en être servi pour le salut de son âme. | |
TC0166 | TE018476 | Gregorius I | Dialogues, Lib. IV : IV, 57, 8-16 | Le moine Justus, expert en médecine, tombe malade et se trouve mourant. Alors que son frère Copiosus est à son chevet, il lui avoue avoir gardé en sa possession trois pièces d'or. Copiosus fait part de cette révélation à ses frères qui trouvent effectivement les trois pièces. Grégoire, afin de corriger le mourant décide que personne ne pourra lui parler, qu'il sera enseveli dans le fumier avec ses pièces d'or Ainsi, l'angoisse lui permettra de laver ses péchés et l'exemple servira de leçon aux autres moines. Trente jours après la mort de Justus, afin de faire preuve de charité envers le défunt, Grégoire décide que chaque jour durant trente jours, le sacrifice eucharistique sera offert à son intention. Le trentième jour, Copiosus fait un songe dans lequel il voit son frère lui annoncer qu'il venait d'être admis à la communion des élus. |
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