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KeywordMot-cléStichwörtParola chiavePalabra clave: Monastère | Monastery | Kloster | Monasterio | monastero
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ID (coll.)ID (rec.)ID (Samml.)ID (racc.)ID (col.) | ID (ex.)ID (ex.)ID (Ex.)ID (ex.)ID (ex.) | AuthorAuteurVerfasserAutoreAutor | TitleTitreTitelTitoloTitulo | ExemplaExemplaExemplaExemplaExempla | KeywordsMots-clésStichwörterParole chiavePalabras claves |
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TC0001 | TE001500 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 51, 9 | Un apostat repentant, à qui on avait refusé la réintrégration dans l’ordre dominicain, apparaît damné à une moniale du monastère d’Aywières. Thomas de Cantimpré demande avec force que cela ne se reproduise jamais. | |
TC0001 | TE001489 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 50, 4-6 | En Brabant, Elisabeth de Wans, mariée contre son gré, demeura vierge pendant un an par la protection du crucifix qui la suit en permanence. Cette femme devenue moniale dans le monastère cistercien d’Aywières, connaît l’avenir de chacun des hommes après une vision qu’elle eut au paradis lors d’une ascension mystique. |
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TC0001 | TE001464 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 46, 6 | Une abbesse, ayant connu en vision la mort prochaine de la comtesse Blanche de Champagne fondatrice du monastère d’Argensolles, demande à Dieu de mourir à sa place pour lui laisser le temps de faire pénitence. | |
TC0001 | TE001463 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 46, 5 | En Champagne, dans le monastère cistercien d’Argensolles, une abbesse sans instruction comprend et explique les problèmes théologiques les plus compliqués. | |
TC0001 | TE001529 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 54, 5 | Les yeux d’une moniale cistercienne brillent comme des miroirs après avoir eu la vision du visage du Christ. | |
TC0001 | TE001528 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 54, 4 | Dans un monastère de cisterciennes, le visage d’une religieuse en extase brille comme une flamme. | |
TC0001 | TE001516 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 53, 19 | Prières réclamées par l’empereur Otton IV, pénitent très dévôt, après sa mort lors d’une apparition à l’une de ses parentes devenue abbesse. La récitation, par des moines de différents monastères, de dix mille psautiers accompagnée d’autres prières et de la discipline le font sortir du purgatoire. |
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TC0001 | TE001437 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 38, 2 | Le chevalier Philippe de Montmirail aimait à entendre et à raconter des exempla qu’il avait rapportés de ses nombreux voyages et des fréquentations de saintes personnes. Il fonda de plus de nombreux monastères cisterciens ainsi que des béguinages. |
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TC0001 | TE001429 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 35, 2 | A Liège, un prévôt enlève de force son cousin entré au monastère Saint-Jacques. Devant la complicité de l’évêque, l’abbé convoque le prévôt devant le souverain juge dans un délai de quarante jours. Les deux meurent à la fin de ce délai. |
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TC0001 | TE001349 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 26, 5 | Le monastère de Villers-en-Brabant avait obtenu de l’argent provenant d’un usurier. L’abbé vertueux fait restituer l’argent aux victimes de cet usurier. Le monastère devint très riche après avoir fait restituer ces sommes usuraires. | |
TC0001 | TE001347 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 26, 2 | Les porcs du monastère de Vaucelles étaient engraissés par la paille et la litière que l’on écrasait à l’aide d’un moulin. La chair de ces porcs n'étant pas satisfaisante, un moine porcher demande à Dieu que le moulin s’écroule. | |
TC0001 | TE001379 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 29, 21 | Agnès rentre chez ses parents, après la destruction de son monastère par les Allemands. Violée par son père, elle met au monde un enfant. Elle résiste à la tentation diabolique du suicide et de l’infanticide. Elle se place avec son enfant chez une nourrice juive qu’elle convertit. Agnès est tuée par le mari de la nourrice juive, mais est ressuscité par la Vierge et s’enfuit. |
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TC0001 | TE001378 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 29, 20 | Une jeune juive de 6 ans, Rachel, se fait baptiser et entre en religion au monastère cistercien du Parc, près de Louvain, contre l’avis de ses parents et grâce à l’enseignement d’un prêtre. |
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TC0001 | TE001326 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 17, 2 | Un abbé trop laxiste est déposé; après avoir dilapidé les biens du monastère, il meurt dans une angoisse profonde. | |
TC0001 | TE001321 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 13, 4 | Dans l’abbaye bénédictine d’Affligem en Brabant, un incendie est éteint par la vertu de la parole d’un moine qui avait gardé le silence durant seize ans. | |
TC0001 | TE001291 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 7, 2 | A Aywières, un convers cistercien malade répond à ses détracteurs que sa souffrance est utile au monastère. | |
TC0001 | TE001288 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 4, 3 | Dans un monastère de France, un convers maître d’ouvrage qui faisait agrandir le dortoir des moines est tué par les autres convers jaloux. La justice laïque punit les coupables. | |
TC0001 | TE001224 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 1, 2 | Otton le prieur mène une vie exemplaire et au service de sa communauté jusqu’à sa mort. |
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TC0001 | TE001208 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 1, 20, 6 | Les petits oiseaux reçoivent l’ordre de quitter le novice Hugues. | |
TC0001 | TE001207 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 1, 20, 5 | Le doyen Hugues de Cambrai refusant l’épiscopat entra dans un monastère cistercien et renonça à la chasse. | |
TC0001 | TE001174 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 1, 6, 3 | Un abbé trop soucieux de faste liturgique ruine son monastère d'Anchin. | |
TC0003 | TE001581 | Dominico Cavalca | Esempi [Varanini, Baldassari, 1993] : 18(1) | Un ermite voit un seul diable sur les murs d’une cité, mais beaucoup de démons voletant au-dessus d’un monastère. | |
TC0003 | TE001617 | Dominico Cavalca | Esempi [Varanini, Baldassari, 1993] : 43 | Le diable montre à saint Dominique tous les lieux du monastère qu’il tient sous sa domination: le parloir est le lieu le plus diabolique. | |
TC0009 | TE002638 | Paulus, Monembasiae episcopus | Récits édifiants [Wortley, 1987] : Annexe B | Un moine (Elpidios) harcelé par l’acédie part dans le désert. Il y rencontre un ancien (nu aux cheveux blancs) qui lui rapporte qu’il a demandé à Dieu s’il existait son pareil en vie ascétique sur la terre. Une voix lui répond qu’il l’agit de Serge, le dêmotês d’Alexandrie, un souteneur. L’ancien va le trouver dans son cabaret. Le souteneur lui rapporte deux bonnes actions :1) il a sauvé le mari endetté d’une femme à qui il a donné sans coucher avec elle cent pièces d’or; 2) le gouverneur d’Alexandrie exigeait soixante-dix vierges d’un monastère; il les a subrepticement remplacées par des prostituées; ces dernières deviennent des religieuses. Serge devient moine. Il meurt, suivi de l’ancien. Elpidios enterre l’ancien auprès de Serge. |
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TC0020 | TE003641 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 116 | Le fils unique d’un noble se fait moine. Il dit à son père qu’il est prêt à retourner dans le siècle à la condition que les jeunes meurent autant que les vieux. Touché par cette réponse pleine de sagesse, le père entre en religion avec son fils. | |
TC0020 | TE003643 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 118 | Un abbé invite un novice à imiter le silence des ossements s’il veut rester dans le monastère. |
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TC0020 | TE003756 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 231 | Une femme enivre son mari au point qu’il semble mort; elle le confie au monastère voisin avec la promesse d’une grande partie de ses biens. Le lendemain, à son réveil, l’homme se retrouve tondu et en vêtement monastique et décide d’y rester afin de ne pas se voir accuser d’apostasie. | |
TC0020 | TE003596 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 71 | Un loir souhaite entrer dans un cloître pour être sauvé. Dans le premier, il rencontre un rat accroché à une baliste (piège à rat à bascule ?) qui prétend être sur la croix pour faire pénitence; le second rat, enfermé dans un piège de fer, lui dit qu’il fait aussi pénitence. Dans le troisième cloître, il trouve de nombreux rats dans un lardier, dévorant les provisions, et décide de rester dans ce dernier cloître pour sauver son corps. | |
TC0020 | TE003574 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 49 | (49a) Deux frères sont élevés séparément, l’un dans un monastère, l’autre dans le siècle; le premier devient plus fourbe que l’autre. La situation des moines figitifs est comparée aux corbeaux plein de vice (49b). |
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TC0020 | TE003577 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 52 | Un avocat devenu moine perd tous les procès du monastère car il refuse de mentir. | |
TC0020 | TE003701 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 176 | Un usurier enterré dans un monastère sort de sa tombe pour tourmenter les moines et leur reprocher sa damnation. |
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TC0022 | TE004207 | Robert de Gretham | Le Miroir ou les Evangiles des domnées [Aitken, 1922] : 10 | Un moine se promenait un jour dans un bois près du couvent qu’il habitait, lorsqu’il entendit une voix crier à l’aide. Après avoir cherché partout il vit un lépreux accroupi par terre. Comme le moine reculait devant le spectacle hideux que lui présentait cet infortuné, le lépreux le supplia au nom du Christ de le porter jusqu’à l’abbaye voisine. Le moine, s’efforçant de vaincre sa répugnance, s’approcha et commença à soulever le malheureux. Lui se plaignit du mal que lui faisaient les mains « dures comme l’acier », de son sauveur et l’engagea à ne le toucher que du visage. Otant son capuchon qu’il étendit sur la,terre, le moine approcha son visage et le poussant ainsi fit glisser le lépreux dedans. Il le monta alors sur son dos et se mit en route pour l’abbaye. Arrivé là, le lépreux se transforma et monta au ciel, tout en expliquant au moine ébahi qu’il était Jésus lui-même et qu’il le récompenserait de sa bonne action dans le ciel. | |
TC0029 | TE005228 | Jehan de Saint-Quentin | Dits de Jehan de Saint-Quentin [Olsen, 1978] : X. D'une abesse que Nostre Dame délivra de confusion, p. 268-275 | Préambule (v. 1-12). ~ Tentée par le diable, une pieuse abbesse se laisse séduire par un abbé et devient enceinte (v. 13-20). Le diable donne l’alarme au couvent et dénonce le scandale à la prieure, qui tient conseil avec les autres religieuses (v. 21-40). Le chapitre est convoqué, et on annonce à l’abbesse confondue qu’on portera plainte à l’évêque (v. 41-52). Celui ci, informé de l’affaire, la fait examiner par trois dames qui constatent la grossesse (v. 53-76). L’abbesse emprisonnée se recommande à la Vierge qui apparaît pour la délivrer et confier l’enfant nouveau né à un saint ermite (v. 77-112). Celui ci s’inquiète sur la manière de nourrir le petit, mais le problème trouve une solution miraculeuse, une biche ayant cherché refuge dans sa cabane pendant une chasse dans la forêt (v. 113-36). L’abbesse, toujours en prison, proteste de son innocence et demande à être jugée (v. 137-68). Les trois dames l’examinent une seconde fois et doivent reconnaître qu’elles se sont trompées (v. 169-80). Après avoir été réintégrée dans ses droits, l’abbesse se confesse à l’évêque, avouant qu’elle a réellement péché et qu’elle n'a été sauvée que grâce à la Vierge Marie (v. 181-92). L’évêque se rend, avec une grande suite, à l’ermitage pour chercher l’enfant qu’il baptise et à qui il donne son propre nom (v. 193-200). L’abbesse sert désormais fidèlement Notre Dame (v. 201-04). ~ Prière (v. 205-08). |
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TC0030 | TE005344 | anon. | Libro de los Gatos [Darbord, 1984] : 24 | Les poules refusent de laisser entrer le renard dans le poulailler. Le renard leur dit qu’il a froid et faim. S’il meurt, Dieu les punira. Prises de pitié, les poules lui ouvrent et sont dévorées. | |
TC0030 | TE005366 | anon. | Libro de los Gatos [Darbord, 1984] : 43 | Dans un monastère, le diable pousse un frère à pécher. En étreignant un crucifix, celui-ci échappe à la tentation. | |
TC0031 | TE005481 | Odo Cluniacensis | Collationes libri tres : Livre I, chapitre 27, col. 538 A - 538 C | Un homme impie nommé Dominique débauche une religieuse et lui installe une cabane dans le monastère de Grégoire le Grand à Rome [Saint-Grégoire sur le mont Celio]. Une nuit, il est saisi par deux hommes qui agissent sur l’ordre de Grégoire, mort depuis plus de trois siècles, mais qui continue à parcourir Rome et à se rendre à son monastère. L’homme impie meurt des fièvres 12 jours après. |
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TC0031 | TE005518 | Odo Cluniacensis | Collationes libri tres : Livre III, chapitre 20, col. 605 A | Un prévôt d’un monastère d’Autun se nourrit de viande ouvertement et meurt étranglé. |
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TC0031 | TE005524 | Odo Cluniacensis | Collationes libri tres : Livre III, chapitre 22, col. 606 B - C | Guido, moine de Solignac, a la vision d’un moine mort récemment, Gauzlinus, qui se prosterne devant saint Benoît, mais saint Benoît ne le voit pas car il est vêtu d’une coule bleue. Gauzlinus se redresse et retourne à Déols dont il venait, pour changer de vêtements et remettre la coule. |
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TC0031 | TE005488 | Odo Cluniacensis | Collationes libri tres : Livre II, chapitre 28, col. 572 C | Saint Pacôme recommande aux boulangers de méditer au salut et de ne pas parler de choses futiles. Il fait corriger cette négligence dans certains monastères par son disciple Théodore. |
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TC0031 | TE005516 | Odo Cluniacensis | Collationes libri tres : Livre II, chapitre 34, col. 580 B-581 A | Le monastère de Vézelay fut brûlé à cause de la cupidité des moines. | |
TC0033 | TE006129 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 268 | L’ABOLITION D’UN COUTUME INTERESSANT LA MORT. Le seigneur de Vagnori (Vignory?) avait un fils. Chevalier depuis peu, il se rendit à un tournoi et passa par Clairvaux. Y voyant les soldats de Dieu combattant pour la sainte Vierge et pensant à la fin des deux milices et au fait qu’il pouvait mourir dans l’une ou l’autre, car la mort était commune à ceux qui faisaient partie de l’une et de l’autre, ainsi qu’aux jeunes et aux vieux, il entra dans l’ordre cistercien. Son père s’en vint et menaça de détruire l’abbaye s’il ne quittait pas l’ordre. Il y consentit à condition que son père abolît une coutume en usage sur ses terres. Le père accepta. La coutume était celle-ci: les jeunes y mouraient aussi bien que les vieux. |
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TC0033 | TE005928 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 77 | LE PRETRE ET LA FRITURE. En Poitou, à Lusignan, un prêtre, familier du prieur de l’abbaye cistercienne de Bonnevaux, tardant à s’amender, tomba malade. Il vit venir vers lui deux ours prêts à le dévorer, puis un feu venir le brûler. Il fut sauvé à deux reprises par les prières du prieur mais ne s’amenda pas. Tout près de la mort, il fut entraîné au jugement divin et entendit la sentence portée contre lui. Il revint sur terre et raconta qu’il avait vu deux démons qui s’apprêtaient à le faire cuire dans une immense poêle. A ce moment une goutte d’huile bouillante tomba sur sa main et le brûla jusqu’à l’os. Il mourut. |
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TC0034 | TE006360 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 137 | Alphonse VIII de Castille perd la bataille d’Alarcos car il a péché avec une juive de Tolède et ses fils meurent. Il se repent et fonde le monastère Huelgas de Burgos, il est alors vainqueur à Navas de Tolosa. | |
TC0035 | TE006568 | anon. | British Library, Add. 27909B (fol. 4-11) : fol. 9-9b, n° 43d | A quelqu’un qui lui demandait ce qui est nécessaire pour entrer au cloître, saint Bernard répondit qu’il lui fallait être comme un âne, prêt à accepter n'importe quel fardeau. | |
TC0035 | TE006496 | anon. | British Library, Add. 27909B (fol. 4-11) : fol. 5, n° 15 | Un adolescent, fils unique d’un noble, entre à Clairvaux. Le père vient le reprendre les armes à la main; le fils accepte de rentrer si le père réussit à changer le fait que les jeunes meurent aussi bien que les vieux. Le père se convertit à son tour. |
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TC0036 | TE006671 | Petrus Venerabilis | De miraculis libri duo [Torrell, Bouthillier, 1992] : II, 33 | A son retour d’Angleterre, Pierre le Vénérable, fit halte au monastère d’observance clunisienne de Reuil dans le voisinage de Meaux. Il y fut accueilli par le prieur Bernard qui souffrait d’une forte fièvre. Devant son état, l’abbé de Cluny l’encouragea à se confesser, Bernard s’exécuta et Pierre lui imposa une pénitence en se promettant de venir le voir le lendemain. Au jour dit, il se rendit au chevet du malade et l’exhorte de nouveau à la confession. Bernard lui avoua alors avoir omis de nombreux péchés dans sa confession. Il lui révéla également que pour cela, il avait été puni par une horrible vision en songe la nuit dernière. Il avait vu son jugement, devant des démons hideux qui lui présentèrent une balance à plateaux. Sur celle-ci étaient placés d’un côté son âme, de l’autre ses actions. Les démons l’accusèrent de nombreuses fautes, certaines vraies, d’autres fausses, Bernard était si terrifié qu’il ne pouvait leur répondre. Soudain, apparut un homme beau et bienveillant. Il prit la défense du prieur contre les démons, assurant que puisqu’il s’était confessé la veille, il ne méritait pas sa place parmi eux. Mais son défenseur ne put rien faire pour les péchés non avoués. Il passa donc le reste de la nuit plongé dans une immense crainte et peine. A son réveil, il prit conscience de l’avertissement qui lui a été adressé ainsi que de la miséricorde de Dieu qui lui laissait une seconde chance de se confesser. Après le récit de son expérience, Bernard se confesse sans retenue. Peu de jour après son retour à Cluny, l’abbé apprend la mort du prieur et fait célébrer des suffrages pour le salut de son âme. |
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TC0036 | TE006663 | Petrus Venerabilis | De miraculis libri duo [Torrell, Bouthillier, 1992] : II, 24-2 | Il y avait au monastère de Lihon-en-Santerre, rattaché à la maison de Cluny, un frère qui n’avait de moine que l’habit. En effet il montrait peu de disposition pour les choses religieuses malgré les remontrances et les flagellations fréquentes. ~ Alors qu’il était consigné au cloître, au lieu de faire pénitence, le moine fomenta une vengeance. La nuit venue, à l’aide d’une clef qu’il a subtilisée, il s’introduisit dans les greniers, où sont entreposées les réserves de nourriture du monastère, pour y mettre le feu. Alors que celui-ci gagnait en vigueur, le coupable alarma ses frères afin de faire croire à son innocence. Mais tandis que les moines s’affairaient pour éteindre l’incendie, restant inactif, le mauvais moine regardait les effets de son méfait. Dieu ne pouvant permettre une si vile action au sein d’un monastère, punit celui-ci en le foudroyant d’une mort instantanée. Les religieux se précipitèrent sur lui et s’apprêtèrent à s’occuper dignement de son corps quand sa culpabilité leur fut miraculeusement révélée. La main du criminel, bien que sans vie, tenait encore fermement la clef qui lui avait permis de commettre son crime. Il fut dès lors excommunié et son corps placé hors du cimetière. |
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TC0036 | TE006648 | Petrus Venerabilis | De miraculis libri duo [Torrell, Bouthillier, 1992] : II, 9 | Dans l’exercice de sa charge de Prieur au monastère de Saint-Martin-des-Champs, Matthieu d’Albano se montrait plein de miséricorde et de justice. Il augmenta les revenus du monastère grâce à ses requêtes auprès des rois et princes. Quand il le pouvait, il veillait les malades et s’occupait lui-même des pauvres et des hôtes. Il pourvoyait aux besoins de sa communauté comme un père attentionné, mais appliquait aussi des flagellations sanglantes et des remontrances enflammées aux pécheurs qui étaient parfois envoyés au cachot. Il menaça même d’enfermer vivant dans un sépulcre un moine spirituellement mort, afin qu’il retrouve par la pénitence le chemin de la foi. Par la seule crainte de son nom, il réforma de nombreux monastères et abbayes où la discipline s’était relâchée. |
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TC0036 | TE006649 | Petrus Venerabilis | De miraculis libri duo [Torrell, Bouthillier, 1992] : II, 10 | Matthieu d’Albano était un prieur plein de charité envers ses moines et les autres personnes, si bien que de nombreux hôtes ont fréquenté son monastère et que d’innombrables pauvres y ont été accueillis, quitte à endetter sa communauté. Il reçut souvent des donations de la part de Henri I roi d’Angleterre et Louis VI le Gros roi de France. |
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TC0036 | TE006650 | Petrus Venerabilis | De miraculis libri duo [Torrell, Bouthillier, 1992] : II, 11 | Dès la première année de son abbatiat, Pierre le Vénérable fit appel à lui pour restaurer l’observance : il enleva tout ce qui était superflu dans la nourriture, la boisson et les moeurs de Cluny. Il fait respecter la discipline par les frères qui s’en étaient éloignés. Après quelques temps Pierre le renvoie à Saint-Martin-des-Champs et le remplace par un autre frère. | |
TC0036 | TE006651 | Petrus Venerabilis | De miraculis libri duo [Torrell, Bouthillier, 1992] : II, 12 | Pierre le Vénérable expose dans ce bref récit les événements qui ont mené au dit schisme de Cluny. A la mort de l’abbé Hugues Ier (+1109), est nommé à sa succession l’abbé Pons de Mergueil. Après un premier temps d’abbatiat sobre et modeste, le nouvel abbé, commence à changer de conduite ce qui suscite une opposition grandissante chez les moines. L’affaire remonte jusqu’au pape Calixte II (+1124) : il décide de rencontrer l’abbé de Cluny qui renonce à sa charge et part pour Jérusalem avec l’intention de ne jamais revenir. Les frères clunisiens, à la demande du pape, désignent alors un nouvel abbé Hugues de Marcigny; mais il meurt cinq mois plus tard. Pierre le Vénérable est alors élu pour reprendre la tête de la congrégation et les premiers temps se passent au mieux. Mais en 1123, l’abbé déchu rentre en Italie et séjourne à Ravenne. De là, il reprend contact avec les moines qui lui sont restés fidèles et complote de reprendre sa place au sein du monastère. En l’absence du présent abbé, Pierre le Vénérable, qui se trouve à ce moment en Aquitaine, Pons investit et met à sac le monastère, imposant son autorité, pourchassant ceux qui lui résistent et semant la terreur dans les environs grâce à une armée de mercenaires. Le prieur Bernard et les moines fidèles à Pierre s’étaient réfugiés à l’extérieur du monastère livré à Satan. |
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TC0036 | TE006647 | Petrus Venerabilis | De miraculis libri duo [Torrell, Bouthillier, 1992] : II, 8 | Matthieu d’Albano, sa profession de foi accomplie à Cluny, retourna au monastère de Saint-Martin-des-Champs. C’est là qu’après sept ans de ferveur religieuse exemplaire, il succéda au prieur. Malgré le travail requis par sa charge, sa dévotion resta sans faille. Plein de contrition, il s’adonnait régulièrement à la lecture des Saintes Écritures, à la contemplation ainsi qu’à la méditation, domptant son corps (par les jeûnes, le cilice, les veilles) pour enrichir sa foi. Pendant vingt ans, Matthieu exerça sa charge de prieur sur trois cents frères. Il ne sacrifiait jamais sa vie monastique à cette fonction qui l’accaparait beaucoup. | |
TC0036 | TE006646 | Petrus Venerabilis | De miraculis libri duo [Torrell, Bouthillier, 1992] : II, 7 | Ne sachant à quel ordre se vouer, Matthieu d’Albano se souvient que son ami, l’archevêque Raoul de Reims louait la qualité de la vie religieuse de Cluny. Cependant, ce monastère étant trop loin et Matthieu craignant d’être empêché en route de renoncer à son voeu, il choisit le monastère de Saint-Martin-des-Champs, fille de Cluny. Il demande au prieur de le recevoir comme moine, celui-ci l’informe qu’il doit attendre l’heure accoutumée pour prendre l’habit. Matthieu insiste sur l’urgence de la situation et finit par convaincre le prieur de convoquer un chapitre immédiatement pour l’intégrer à la communauté. Peu de temps après, il rejoint Cluny où il accomplit sa profession de foi, devenant ainsi moine à part entière. | |
TC0036 | TE006656 | Petrus Venerabilis | De miraculis libri duo [Torrell, Bouthillier, 1992] : II, 17 | Pour lutter contre le schisme qui divise l’Église, Matthieu d’Albano est envoyé en mission dans la ville de Milan où, il rétablit l’unité catholique. Épuisé par la lutte, il tombe malade et rentre à Pise où il sent sa fin venir. Malgré cela, l’évêque d’Albano ne faiblit pas dans son zèle (à la curie) et dans ses pratiques monastiques (office divin). De même, il célèbre quotidiennement la messe et continue d’assumer sa charge jusqu’à ce que la maladie l’oblige à s’aliter au début de l’Avent. Très affaibli, Matthieu, charge ses frères de faire ses adieux à ses proches, Pierre le Vénérable, ainsi que toute sa communauté, Albéric, abbé de Vézelay, ses amis et frères de Saint-Martin-des-Champs, ainsi que ceux qu’il a connus et aimés, les recommandant à Dieu. |
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TC0036 | TE006654 | Petrus Venerabilis | De miraculis libri duo [Torrell, Bouthillier, 1992] : II, 15 | A peine Matthieu d’Albano était-il entré dans sa nouvelle charge de prieur du monastère de Saint-Martin-des-Champs qu’il fut confronté aux difficultés financières de celui-ci. Il s’aperçut que le monastère était débiteur de nombreux juifs. Le prieur s’étonna que les moines aient pu contracter des dettes auprès des ennemis de Dieu. Il exigea alors que ces dettes soient remboursées et interdit dès lors tout emprunt d’argent aux juifs. | |
TC0038 | TE006745 | Vincent Ferrier | Sermones castellanos [Cátedra, 1994] : 18 | Un frère qui ne savait que dire l’Ave Maria meurt. Ses compagnons, le considérant comme un ignorant, refusent de l’enterrer dans un lieu sacré. Quand on découvre que de sa bouche sort un lys avec l’Ave Maria ecrit en lettres d’or, on reconnaît que son âme est au paradis. | |
TC0106 | TE015807 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 69 | UN JOUR EN ENFER. A des visiteurs qui s’étonnaient de la dureté de sa vie, un ancien dit que cela n’était rien en comparaison d’un seul jour en enfer. | |
TC0123 | TE007047 | anon. | Collectaneum exemplorum et visionum Clarevallense [Legendre, 2005] : 139 | Un abbé cistercien raconta qu’un ermite, demeurant non loin de son monastère, promit au diable, qui se plaignait d’être damné, d’intercéder pour son salut. Un ange lui révéla que si le diable acceptait de dire : « J’ai péché », ou seulement de le penser du fond du coeur, il serait sauvé. L’ermite tout joyeux et émerveillé de la clémence divine retrouva le diable et lui proposa de s’avouer pécheur, mais celui-ci refusa. |
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TC0123 | TE007001 | anon. | Collectaneum exemplorum et visionum Clarevallense [Legendre, 2005] : 68 | Un convers désobéissant fut traîné à travers le dortoir et flagellé par deux démons. Une première fois la venue des frères, alertés par le vacarme, les fit fuir, mais ils revinrent à la charge, et le traînèrent jusqu’à la porte du monastère. C’est l’intervention de la Vierge qui les contraignit enfin à lâcher leur proie. |
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TC0124 | TE015162 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : LXXI, 6 [792] | Saint Bernard au bout d’un an dans la maison des novices ignorait en la quittant si elle était voûtée et croyait que l’église avait seulement une fenêtre à son abside alors qu’elle en avait trois. | |
TC0124 | TE015215 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : [LXXXI], 20 [844] | Un moine de Clairvaux eut la vision du Christ crucifié le vendredi saint alors qu’il se trouvait dans le cloître. | |
TC0129 | TE007357 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei, t. II, De sanctis [Clutius, 1760] : p. 266b | Conversion de chevaliers voleurs à qui l’on permet de boire du vin au monastère. | |
TC0131 | TE008892 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 749, 1-6 | SAINT CREPIN ET SAINT CREPINIEN. 1/ Saint Crépin et saint Crépinien furent jetés à l’eau, une pierre au cou, dans la rivière au dessous de Soissons. 2/ Ils remontèrent se courant une bonne lieue sous la glace. 3/ Alors on les tira de l’eau vivants et on les martyrisa cruellement. Dieu convertit par eux toute la cité de Soissons, avant leur mort et après. 4/ Ils rendirent saintement leur âme à Dieu par le martyre. 5/ On trouve maintenant une abbaye de chanoines réguliers à l’endroit où ils furent jetés à l’eau et une autre de bénédictins à l’endroit où on les en tira. 6/ Les pierres qu’ils avaient au cou y sont encore; on y va en pélerinage. | |
TC0131 | TE008908 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 775, 1-7 | EPURATION D'UNE ABBAYE DE TOURS. 1/ Une abbaye bénédictine fut fondée dans le diocèse de Tours en l’honneur de saint Martin. 2/ Cette abbaye avait de grands revenus; les moines y étaient si riches et si nobles que par coquetterie la plupart s’habillaient de soie noire. 3/ Dieu voulut qu’ils soient détruites de la manière suivante: une nuit, deux anges allèrent au dortoir et l’un d’eux les assomma tous avec un maillet. 4/ Il n'en réchappa qu’un seul qu’ils épargnèrent parce qu’il avait une dévotion aux épîtres de saint Paul. L’abbaye fut repeuplée avec d’autres religieux. 6/ Aucun religieux (ni religieuse) ne peut être si élégant que dans l’humble costume de son ordre. 7/ Le Baptiste est plus élégant au ciel dans sa haire que le riche de l’Evangile en enfer dans sa pourpre. |
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TC0131 | TE008159 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 705, 7-12 | JEUNESSE DE SAINT BERNARD. 7/ Après avoir fait ses études à Paris, il revint dans son pays et avec trente-cinq compagnons il demanda le vivre et le vêtement au deuxième abbé de Cîteaux, qui les reçut tous comme moines. 8/ Quelque temps après, l’abbé lui commanda de prêcher devant l’évêque de Châlons; saint Bernard voulut refuser, mais son abbé persista. 9/ Saint Bernard en oraison devant Notre-Dame s’endormit. Et Notre-Dame lui mit sa sainte mamelle dans la bouche et lui enseigna la science divine. 10/ Dès lors il devint l’un des plus intelligents prédicateurs de son temps et il prêcha devant l’évêque. 11/ Puis son abbé l’envoya sur le site de Clairvaux. Dieu construisit par lui l’église de Clairvaux et plusieurs abbayes cisterciennes. 12/ Il y reçut sept cents moines durant sa vie. |
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TC0131 | TE008561 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 460, 1-5 | LES PENSEES DE TROIS MOINES AU REFECTOIRE. 1/ Le prieur d’une abbaye et un chevalier virent trois jeunes moines au réfectoire, qui mangeaient l’un des pois, l’autre une couronne d’épines et le troisième des clous de fer. 2/ Le prieur et ce chevalier qui était leur père leur demandèrent à quoi ils pensaient. 3/ Le premier répondit: "Je pensais à manger mes pois." Le second dit: Je pensais à la couronne d’épines dont Jésus fut couronné." Et le troisième: "Je pensais aux cruels clous dont il fut crucifié." 4/ On voit ici combien c'est mal d’entretenir des mauvaises pensées en la présence de Dieu. 5/ Car nous pouvons être assurés qu’il voit nos mauvaises actions et nos mauvaises pensées aussi clairement qu’il voyait les bonnes pensées des deux saints jeunes moines. | |
TC0131 | TE008205 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 779, 15-18 | LES ETOURNEAUX DU MONT SINA??. 15/ Comme le couvent de Sainte Catherine est dans un désert, grâce à Dieu et à sa providence, 16/ chaque année au temps de la récolte des olives, une grande quantité d’étourneaux se perchent sur le couvent et chacun laisse tomber une olive. 17/ Ils font plusieurs voyages, si bien que les moines ont en abondance de l’huile pour leur subsistance de toute l’année. 18/ Dieu prend soin d’eux de cette façon par amitié pour sainte Catherine. | |
TC0131 | TE008176 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 728, 1-7 | LE LION DE SAINT JEROME. 1/ Un lion se présenta devant saint Jérôme, dans un couvent de moines où il était, avec l’air de se chercher un maître. 2/ Saint Jérôme lui confia un âne à mener au bois et en pâture. 3/ Les marchands d’une caravane de chameaux lui volèrent son âne pendant qu’il dormait. 4/ On le soupçonnait de l’avoir mangé. Mais tous les jours il allait à l’endroit où il l’avait perdu, jusqu’au jour où il entendit les marchands qui revenaient avec son âne. 5/ Il les amena malgré eux à l’abbaye avec leurs marchandises. 6/ Les marchands demandèrent pardon à genoux à saint Jérôme. 7/ Ils versèrent une rente à l’abbaye sur leurs biens pour l’amour de Dieu et en expiation de leur vol. |
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TC0131 | TE008190 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 779, 1-14 | MARTYRE DE SAINTE CATHERINE. 1/ Sainte Catherine fut mise entre les roues. 2/ Mais Dieu les empêcha de lui faire du mal: il foudroya les roues et les bourreaux. 3/ On la mit en prison; Dieu par ses paroles convertit la reine et Porphyre son grand écuyer. 4/ Quand le roi l’apprit il fit décapiter la reine, Porphyre, et tous les principaux personnages de la cour. 5/ Tous ainsi baptisés dans leur sang rendirent saintement leur âme à Dieu par le martyre. 6/ Et sainte Catherine était toujours avec eux, qui les prêchait. 7/ Le roi la condamna à être décapitée. Elle pria Dieu d’être bon envers ceux qui auraient dévotion pour elle : une voix du ciel l’en assura aussitôt. 8/ Elle rendit ainsi saintement son âme à Dieu par le martyre. 9/ Elle fut ensevelie par les anges, qui portèrent son saint corps au mont Sinaï, à vingt jours de marche du lieu où elle fut décapitée. On y trouve un couvent de moines. 10/ Son corps produit de l’huile comme saint Nicolas de Bari; toutes les lampes du couvent en sont alimentées et on en soigne les malades; de pieux pèlerins peuvent même en rapporter. 11/ Nous devrions apprendre à régner comme elle régna, car elle fut reine sur la terre et elle règne maintenant au ciel pour l’éternité. 12/ Les théologiens disent que si Dieu voulut qu’elle soit portée au mont Sinaï, 13/ c'est parce que c'est là que fut donnée la première loi à Moïse pour soumettre le peuple d’Israël à Dieu en évitant ce qu’il défendant et en faisant ce qu’il commandait. 14/ Il faut féliciter sainte Catherine qui par fidélité à Dieu a souffert un dur martyre en défendant la valeur de l’Ancien Testament et du Nouveau joints ensemble et a converti plusieurs personnes à la foi chrétienne. |
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TC0131 | TE008194 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 349, 7-19 | ALAIN DE LILLE CONVERS AU CONCILE. 7/ Après avoir entendu un berger, Alain de Lille voulut s’abaisser et, sans faire état de sa maîtrise en théologie, il entra chez les convers-aux-grandes-barbes dans une abbaye cistercienne. 8/ Il y fut quatorze ans convers sans jamais laisser penser qu’il sache son Miserere. 9/ Il dérobait les chaussures de ses confrères, par humilité il les graissait et les reportait au pied de leur lit sans qu’on sache jamais, sinon par soupçon, qui faisait cela. 10/ Pour le retrouver, maître Pierre Abélard signala à Rome une hérésie, pour laquelle tous les prélats furent convoqués. Notre convers fit demander à son abbé de l’emmener avec lui. 11/ Quand le concile fut installé, Maître Pierre du haut de sa chaire, dit en latin: "Le commencement était parole et la parole était Dieu et Dieu était la parole. Où était alors Dieu?" 13/ Chacun se tut. On signala au pape qu’un convers voulait parler et il lui donna sa bénédiction. 14/ Le convers fit cette réponse: "Maître, le commencement était parole et la parole était Dieu et Dieu était la parole. Où était alors Dieu? 15/ Taisez-vous-en, car ni vous ni moi ne saurions en parler: il lui suffisait de savoir lui seul où il était. 16/ -Ah, dit maître Pierre, ou c'est la voix du diable, ou c'est la voix d’Alain! 17/ -Ce n'est pas la vox du diable, c'est la voix d’Alain". 18/ Maître Pierre demanda au pape et à tout le concile de lui pardonner d’avoir signalé cette hérésie, car il ne l’avait fait que pour retrouver maître Alain. 19/ Alors maître Alain fut fort honoré par le pape et tout le concile; mais il voulut depuis rester simple convers. |
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TC0131 | TE009060 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 116, 1-11 | BABEL ET LES SOIXANTE-DOUZE LANGAGES. 1/ Les descendants de Noé entreprirent de construire une tour 2/ pour se mettre à l’abri s’il survenait un autre déluge semblable au précédent. 3/ Ils firent cette tour si haute qu’au dire de certains elle portait déjà sept lieues d’ombre au lever et au coucher du soleil et qu’elle comptait sept mille cinq cents marches. 4/ Mais Dieu, ne trouvant pas souhaitable pas qu’ils montent plus haut, 5/ leur changea leur langage en soixante-douze langues, car tel était le nombre des ouvriers. 6/ De là sont venus les diverses langues que l’on parle encore. Car si ces hommes n'avaient pas entrepris cette tour, toute l’humanité parlerait la même langue, 7/ comme font les oiseaux d’une même espèce et les bêtes, qui se comprennent, chantent ou crient dans la même langue suivant leur espèce. 8/ Et bien que ce fléau soit une conséquence du péché, il a quand même des avantages, 9/ car il y en a plus d’un qui ne voudraient pas rester en place s’ils comprenaient toutes les langues. 10/ Et les âmes trouvent à voyager plus d’inconvénients que de profits, car, dit saint Bernard, toutes les fois que je suis sorti de ma clôture, j'y suis rentré moins homme qu’au départ. 11/ Et ce qui montre bien que les voyages sont nuisibles à plus d’un, c'est qu’on a fait construire les clôtures et les cellules des monastères. |
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TC0131 | TE008092 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 562, 1-5 | SAINT GILLES ET CHARLEMAGNE. 1/ Un des veneurs du roi Charlemagne blessa à la cuisse saint Gilles à travers une biche qui cherchait asile auprès de lui pour échapper à ce veneur. 2/ Quand le roi le sut, il en fut contristé et voulait le faire guérir par ses médecins. 3/ Mais le saint homme refusa; il préféra supporter sa blessure sans se plaindre jusqu’à ce qu’elle soit guérie. 4/ Depuis lors le roi le tint en grande amitié, ce qui lui fut profitable quand, à la prière du saint homme, Dieu lui pardonna un péché qu’il gardait sur la conscience et dont il se confessa à lui. 5/ C'est en son honneur que le roi fonda son abbaye de Provence qui s’appelle toujours Saint-Gilles, à six lieues d’Avignon. |
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TC0131 | TE007969 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 337 | LES TROIS LIVRES DU FRERE CONVERS. 1/ Trois chevaliers, des ,laïcs sans aucune instruction, dont l’un était vieux et les deux autres jeunes, entrèrent dans une abbaye cistercienne pour entendre la messe. 2/ Le plus vieux se mit à pleurer devant un autel et les deux jeunes lui demandèrent pourquoi il pleurait. 3/ Il répondit : "Je pleure pour tout le temps que j'ai perdu dans les vanités de ce monde; pour le regagner, je veux devenir convers de cette abbaye". 4/ Les deux autres lui dirent: "Si vous vous faites convers, nous le serons avec vous". 5/ Le jour-même, ils prirent l’habit de convers et y passèrent l’année. 6/ Vers la fin de cette année, les deux jeunes dirent à l’ancien qu’ils feraient mieux de sortir de l’abbaye, parce que, comme ils n'étaient pas clercs (= ne sachant pas lire), ils avaient l’impression d’y perdre leur temps. 7/ L’ancien répondit: "Je ne m'en irai pas faute de savoir lire; car depuis que je suis entré céans j'ai appris à lire trois livres: 8/ il y en a un écrit en lettres noires, un autre en lettres rouges et le troisième en lettres d’or. 9/ J'étudie d’abord celui aux lettres noires, puis celui aux lettres rouges et enfin celui aux lettres d’or. 10/ Mon livre en lettres noires, ce sont mes horribles péchés et la très mauvaire vie que j'ai menée, 11/ et la mort d’enfer qui m'était destinée si je ne m'étais repenti de mes péchés. 12/ Quand je regarde sur ce livre j'éprouve tant de haine pour le péché que personne ne pourrait me faire rentrer dans le monde pour renouveler les péchés 13/ que Dieu dans sa douce bonté m'a pardonnés par le sacrement de confession. 14/ Quand j'ai étudié un bon bout de temps sur ce livre, je passe à mon livre aux lettres rouges. 15/ J'y considère la courtoisie de mon doux Dieu Jésus-Christ qui a voulu répandre son précieux sang pour laver mes douloureux péchés si généreusement 16/ que si j'avais dans mes yeux deux fontaines de larmes pour pleurer sans cesse de compassion sur les souffrances qu’il voulut endurer pour moi, ces larmes ne me suffiraient pas. 17/ Quand je considère ce livre, j'y trouve la marque d’un tel amour 18/ et un tel engagement entre mon Dieu et moi, puisqu’avec son sang il a lavé mes péchés, 19/ que je suis bien affligé en moi-même d’être si tard entré en religion. 20/ Si bien que personne ne pourrait me faire sortir de cet état de religion, ce qui me priverait de pouvoir étudier ce bienheureux livre. 21/ Ensuite, pour me réjouir et récréer, je regarde dans mon livre aux lettres d’or. 22/ Je pense à cette assemblée éternelle du ciel qui ne demande qu’à recevoir les pécheurs repentants, 23/ cette assemblée où tous sont rassasiés de tout ce qu’ils peuvent désirer ou souhaiter 24/ et le seront éternellement en regardant le miroir de la sainte Trinité. 25/ Quand je considère ce livre, tous les plaisirs du monde, toutes les richesses, tout ce qu’il y a sous le ciel me semble n'être que du fumier par comparaison avec les biens de là-haut. 26/ Si bien qu’avec ces trois livres je veux faire mon salut et cette science-là me suffit. 27/ Vous partirez si voul le voulez, mais quant à moi, je ne partirai pas". 28/ "Ah, dirent les deux autres chevaliers, qu’irions-nous chercher dans le monde? Assurément nous demeurerons avec vous et avec ces trois livres nous ferons notre salut". 29/ Les trois chevaliers restèrent à l’abbaye sans savoir lire. 30/ Ils firent leur salut en méditant sur ces trois livres; nous pouvons tous faire notre salut de la même façon. 31/ Car personne, si savant soit-il par ailleurs, ne peut se sauver sans avoir ces trois livres inscrits dans son coeur; leur connaissance est indispensable à quiconque veut être sauvé. 32/ Personne sans avoir conscience de ses péchés, sans avoir compassion des souffrances de Notre-Seigneur, sans avoir une ferme espérance des biens du ciel, 33/ personne, dis-je, sans ces trois choses ne peut faire son salut, excepté les petits enfants qui ne savent pas, faute d’âge et de raison. |
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TC0131 | TE008097 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 568, 1-10 | LE PAIN TREMPE AU COTE DU CHRIST. 1/ Un jeune moine de famille riche quittait l’abbaye où son père l’avait fait moine: il trouvait qu’on y mangeait du pain trop grossier. 2/ Quand il fut dans la campagne, il eut faim; rencontrant un voyageur, il lui demanda s’il n'avait pas de pain. 3/ "J'en ai bien, dit l’autre, mais c'est du pain d’orge. - Du pain d’orge? dit le jeune homme. Que Dieu m'assiste, il n'est pas question que j'en mange. 4/ Je quitte une abbaye, dont je suis moine, parce qu’on y mange un pain trop grossier; mais ce n'est quand même pas du pain d’orge!" 5/ Le voyageur répondit: "Mon bon ami, bien que ce soit du pain d’orge, je puis te montrer comment tu lui trouveras bonne saveur." 6/ Le garçon répondit: "Vraiment, sire, j'aimerais voir cela, car je n'ai jamais entendu parler de délicieux pain d’orge." 7/ Alors le voyageur lui montra une plaie qu’il avait au côté droit et lui dit: "Mon garçon, trempe ici ton pain et tu lui trouveras du goût." 8/ Aussitôt il disparut, car c'était Jésus-Christ qui voulait ramener ce garçon à son abbaye. 9/ Alors le garçon s’en retourna à son abbaye, en pleurant sur les souffrances de Notre-Seigneur; et depuis ce jour-là il n'osa plus se plaindre du pain qu’il mangeait. 10/ A la suite de cette vision il fut toute sa vie un bon religieux et en pleura mainte larme. La rencontre de ce voyageur fut la chance de sa vie. |
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TC0131 | TE008057 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 474, 1-6 | UNE ABBAYE CONSTRUITE PAR LES DIABLES. 1/ Autre histoire merveilleuse. Deux saints religieux s’étaient égarés dans un lieu désert la veille de la Saint-Michel. 2/ Ils trouvèrent une belle abbaye bénédictine où on leur donna l’hospitalité; ils y furent bien reçus et servis. 3/ Le lendemain, l’un de nos deux religieux prêcha au chapitre sur la fête des saints anges et les moines un à un quittèrent le sermon. 4/ Le religieux demanda à l’un des moines quelle sorte de gens ils étaient. Il répondit: "Nous sommes des diables d’enfer que Dieu a obligés à construire pour vous cette maison." 5/ Le religieux se signa et aussitôt ils se trouvèrent tout seuls dans les bois et il n'y avait pas trace de monastère. 6/ Dieu montra ainsi qu’il est tout-puissant et qu’il aime fort ses amis, puisque par amitié pour ces deux religieux il obligea les diables à construire ce monastère. |
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TC0131 | TE008043 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 439, 11-15 | LA MAUVAISE COUTUME. 11/ Comme un père ordonnait à son fils de revenir à la maison, ce dernier refusa à moins qu’on supprime une mauvaise coutume de son royaume, à savoir que les jeunes ne risquent plus de mourir autant que les vieux, ni les riches autant les pauvres. 12/ Quand son père l’entendit parler ainsi, il se convertit et resta avec lui. 13/ Il y fit construire une belle abbaye où ils vécurent tous trois dans l’obéissance le reste de leur vie et ils eurent une sainte mort. 14/ Nous pouvons donc être bien assurés qu’il est bon d’assister à la messe, 15/ puisque, par suite de la messe de l’ermite à laquelle l’enfant avait assisté, il y eut tant de gens sauvés grâce à la fondation de cette abbaye. |
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TC0131 | TE008080 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 518, 1-4 | PESEE D'UNE FORMULE D'ABSOUTE. 1/ Un écuyer apporta cent livres à un couvent de moines pour qu’ils prient pour une sienne dame qui était morte et dont il était exécuteur testamentaire. 2/ Il se trouva frustré du peu de mots qu’il avait entendus au chapitre pour l’absoute de sa dame. 3/ Le prieur, plein de confiance en Dieu, fit écrire ces paroles sur une feuille de parchemin qu’en présence de l’écuyer ils mirent dans la balance en face de ses cent livres. 4/ Dieu voulut que la formule soit plus lourde dans la balance. Quand l’écuyer vit ce miracle, il rapporta cent autres livres pour une nouvelle absoute de sa dame. |
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TC0134 | TE013984 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei: de tempore [Clutius, 1760] : p. 299b | Un saint père évoque Moïse dans la nuée qui parlait avec Dieu puis avec le peuple quand il en sortit; de la même manière, le moine étant dans son monastère, parle avec Dieu, et étant dans le monde, il parle souvent avec le diable. | |
TC0137 | TE012598 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 113 | Histoire de Michel Dacha. Michel Dacha, doge de Venise, refuse le titre de roi de Hongrie par amour de sa ville et après avoir veillé au bien de Venise, il décide de veiller au bien de son âme, abandonne le duché et entre au monastère de Saint-Georges. | |
TC0137 | TE012611 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 126 | L’ours d’Ezzelino dont on disait qu’il savait lire. Ezzelino de Romano, en voulant priver un abbé de son abbaye, lui dit qu’il pourrait la garder seulement s’il réussissait à apprendre à lire à un ours dans l’espace d’un mois. Sur les conseils d’un ami, l’abbé décida d’insérer des morceaux de viande entre les pages d’un livre le jour où il emmerait l’ours à Ezzelino. L’ours feuilleta le livre pour prendre la viande et pendant qu’il mangeait, l’ours, comme font toujours les ours quant ils mangent, murmurait ainsi qu’il semblait lire à voix basse. Ezzelino amusé laissa l’abbaye aux moines. | |
TC0137 | TE012832 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 347 | La Vierge donne de l’argent à un monastère en difficulté. | |
TC0137 | TE012600 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 115 | L’excommunication des mouches. Saint Bernard fonda un monastère mais celui-ci fut assailli par une quantité énorme de mouches; saint Bernard les ayant excommuniées, elles sont toutes retrouvées mortes le jour suivant. |
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TC0137 | TE012883 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 398 | S’il ne restitue pas l’excès, l’avare ne prospère pas. L’abbé de Saint-Pantaléon de Cologne confia à un frère marchand l’argent du monastère qui, l’ajoutant au sien, s’enrichit. Mais le marchand fit aumône au monastère avec l’argent excédentaire, tandis que l’abbé retint toute sa part du gain pour lui. Le marchand charitable s’enrichit, tandis que l’abbé resta pauvre et continua à pécher. |
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TC0137 | TE012501 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 39 | La mort annoncée par un signe. Au monastère de Pontide quand un moine va mourir on entend pendant 15 jours des coups sur la table; dans ce cas tous les moines doivent se confesser. Un jour que tous les moines étaient arrivées à la fin du quinzième jour, des hommes armés entrèrent et tuèrent le prieur. | |
TC0137 | TE012743 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 258 | La saignée faite au couvent de Fermo. Un barbier ayant pratiqué une saignée sur un frère s’étonna qu’il ne sorte pas de sang. Il fit bouger le frère et subitement du sang commença à sortir; la même chose arriva aux autres frères saignés. Il pensa que celà était dû à une propriété de la pierre sur laquelle le barbier avait assis les frères pour les saigner. Cependant frère Alexandre de Fermo dit que la pierre n’était pas la cause mais que c?était dû à l’endroit et à la conjonction astrale. | |
TC0138 | TE019357 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 302 | Protection particulière de la sainte Vierge sur un monastère tourmenté par les hérétiques. |
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TC0138 | TE014059 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 5 | Le diable chassé du monastère par le chant " Te Sanctum Dominum" fait l’éloge de l’abstinence. |
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TC0138 | TE014104 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 28 | Le monastère des goliards où chacune des neuf chambres représente un vice. |
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TC0138 | TE014064 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 9 | Un moine découragé rencontre le Christ et revient au couvent |
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TC0138 | TE020032 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 891 | L'argent volé par un prélat ne peut enrichir son frère mais l'appauvrit. | |
TC0138 | TE014123 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 47 | Un avocat devenu moine perd tous les procès du monastère | |
TC0138 | TE019819 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 677 | Le monastère dévoué à la Vierge. |
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TC0140 | TE013724 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Prediche della primavera 1425 (Siena, chiesa di S. Francesco e Piazza del Campo, 20 aprile-10 giugno), XXXI, 1. | Un saint père est guidé par un ange à travers la cité et sur la place il voit peu de démons sous la forme de mouches tandis que dans le monastère il en voit beaucoup et s’en étonne. | |
TC0142 | TE019031 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : XI, 42 | Dans le diocèse de Cologne, un chevalier-usurier nommée Thierry se mourait. Il faisait toujours le geste de mâcher. On lui demanda pourquoi et il répondit que des démons lui fonçaient des deniers dans la bouche. Il pria ensuite de l’emmener au monastère de Rolduc, pour chasser les démons, mais une fois arrivé, il hurla qu'il y en avait encore plus. On le ramena chez lui, et le chevalier mourut torturé par les démons. | |
TC0142 | TE018925 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VIII, 90 | En Saxe dans un monastère de moniales, il y avait une jeune fille à qui on ne permettait pas d'assister aux Matines jusqu'à la fin, elle devait aller dormir. Lors d’une grande solennité, la maîtresse lui dit de partir avant le Te Deum. La jeune fille resta suivre le reste de l’office hors du chœur, et quand débuta le Te Deum laudamus elle vit le ciel s’ouvrir et le chœur des moniales y monter. Les uns après les autres, les anges, les apôtres, les prophètes, les martyrs, les confesseurs et les vierges se joignirent aux sœurs pour louer Dieu. L’hymne terminée, le chœur des sœurs redescendit sur terre. |
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TC0142 | TE019109 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : XII, 47 | Dans le monastère Prémontré d'Arnsburg, mourut un copiste très diligent. Quand on ouvrit sa tombe vingt ans après, on trouva sa main intacte, tandis que tout le reste devint poussière. | |
TC0142 | TE018002 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : IV, 17 | Poussé par la colère un serf du monastère tue un autre serf en dehors de la clôture. | |
TC0142 | TE018009 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : IV, 25 | Dans un monastère cistercien deux jeunes filles rivalisent pour s’instruire. L’une d’elles, malade, promet à la prioresse six deniers si elle empêche sa compagne d’étudier tant qu’elle-même est malade. | |
TC0142 | TE017852 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : I, 23 | Un riche chanoine malade en route pour Cologne où il voulait consulter les médecins, reçoit l'hospitalité dans l'abbaye de Heisterbach: il y reste, se convertit et renvoie sa suite. | |
TC0142 | TE018023 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : IV, 37 | Henri, chevalier de Bonn qui avait passé le Carême à l'abbaye de Heisterbach, demande à l'abbé Gévard de lui vendre une pierre de l'église qui lui servait d'oreiller et lui permettait de bien dormir aux offices, ce qui était en fait dû à une tentation diabolique. |
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TC0142 | TE018184 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : IV, 64 | A ceux qui protestaient contre l'implantation du monastère à Heisterbach sur le montagne de Stromberg, Philippe, archevêque de Cologne, déclare que son diocèse ne peut qu'en être amélioré : les moines qui prient pour les autres ne nuisent à personne, mais sont utiles à beaucoup de gens. | |
TC0155 | TE016364 | Johannes Maior | Magnum Speculum Exemplorum (en russe) : 242 | Un homme fait le vœu d’embrasser la vie monastique s'il échappe au naufrage. Une fois sauvé, il manque à son serment. Un an après le jour où il a prononcé ce vœu, il est tué par une pierre tombée sur sa tête. | |
TC0155 | TE016365 | Johannes Maior | Magnum Speculum Exemplorum (en russe) : 243 | Un marchand de Ravenne, connu de Pierre Damien, lui promet d’entrer au monastère avec lui et lève la main en serment. Il a portant rompu sa promesse. Quelque temps après, dans un combat, il se fait couper cette même main. Ainsi mutilé, il entre finalement en religion. | |
TC0155 | TE016363 | Johannes Maior | Magnum Speculum Exemplorum (en russe) : 241 | Le roi Rudolf affronte ses ennemis le jour du vendredi saint. Il fait le voeu de fonder un monastère en l’honneur de la sainte Croix, s’il remporte la victoire. Les ennemis vaincus, il fonde, en 1280, le fameux monastère de la sainte Croix dans la ville de Toulme. | |
TC0155 | TE016126 | Johannes Maior | Magnum Speculum Exemplorum (en russe) : 3 | De pieuses moniales refusent de quitter le monastère en feu malgré les ordres de l’évêque. Une d’elles lui demande d’ordonner au feu d’épargner le monastère. L’évêque le fait au nom de la Sainte Trinité et le feu s’éteint. | |
TC0155 | TE016252 | Johannes Maior | Magnum Speculum Exemplorum (en russe) : 128 | Un ange montre à un saint de nombreux démons sous la forme de mouches tourner autour du monastère, tandis que dans la cité il ne voit qu’un seul démon. L’ange lui explique que, dans le monastère, les moines combattent Satan, voilà pourquoi il a besoin d’une grande armée, tandis que dans la cité un seul démon suffit. | |
TC0155 | TE016334 | Johannes Maior | Magnum Speculum Exemplorum (en russe) : 213 | Un riche monastère fait envie aux gens de voisinage qui interdisent aux moines de faire paître leurs cochons sur leurs territoires sous peine de confisquer les terres monastiques. Un jour, un frère laïc chargé de surveiller les cochons a tellement envie d’assister à la liturgie qu’il demande aux animaux de paître sans lui et surtout de ne pas transgresser les limites de la forêt monastique. Les cochons obéissent. À la suite de ce miracle, les voisins se repentissent et cessent leurs procès contre le monastère. | |
TC0157 | TE017152 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 72, p. 339, l. 1 – p. 340, l. 17 | Dans le monastère de Saint-Sylvestre, un moine mourut. Les autres moines accomplirent les rites usuels. Mais alors qu’ils avaient dit l’Agnus Dei, le corps se releva et commença à blasphémer contre Dieu, le crucifix, et la Vierge. Il raconta qu’il avait été emporté par Lucifer, son nouveau seigneur. Il leur dit que la messe était inutile. Pourtant, les moines ne se laissèrent pas décourager. Ils chantèrent et se flagellèrent sans discontinuer. Enfin, le moine mort se releva, confessa le péché de fornication qui lui avait valu la damnation, se repentit, fit pénitence, et mourut le jour suivant en rendant grâce à Dieu. Cette histoire fut rapportée par Humbert, dont les paroles sont gages de vérité. |
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TC0157 | TE017180 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 76, p. 381, l. 12 – p. 383, l. 27 | Il y a peu, Pierre Damien se rendit à Milan en compagnie du pape Nicolas. L’abbé du monastère Saint-Simplicien lui envoya alors un vase d’argent. Or, les membres de la Curie ne peuvent accepter de dons de la part de ceux qui ont des affaires en cour de jugement, mais seulement de la part de ceux qui ne sont pas en procès. Il vérifia donc auprès de cet homme ce qu’il en était. Il n’avait aucune affaire en cours. Il envoyait ce cadeau, dit-il, en pure amitié. Or, Pierre Damien se récusa : entre moines, on n’achète pas l’amitié par des présents ; elle est donnée gratuitement. Mais à ce moment, Pierre Damien souhaitait en fait que l’autre lui force la main, l’oblige à accepter. La nuit, en chantant les psaumes, il prit conscience de ce mal. Il retourna donc trouver l’abbé et lui expliqua qu’il ne pouvait décidément accepter ce don. Comme l’autre insistait, Pierre Damien lui suggéra de l’offrir à un des deux monastères qu’il avait fait construire, afin de le doter. Mais en revenant au monastère, Pierre Damien fut aussi torturé par ce don. Après beaucoup d’états d’âme, il décida que même au nom du monastère, il ne pouvait l’accepter. Il retourna ce don et sera dans le futur plus vigilant en ce qui concerne les sordides cadeaux. |
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TC0157 | TE017509 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 168, p. 241, l. 14 – p. 242, l. 4 | Léon avait été évêque de Pozzuoli (Puteolanus), et s’était fait ermite. C’est lui qui raconte cette histoire. Au monastère de Naples, dédié à saint Agnellus, un homme fut possédé du démon. Il attaqua férocement son voisin et le tua. Puis immédiatement, le démon sortit de lui, et il n’eut plus jamais d’attaque de ce type. Quand on l’interrogea, il expliqua qu’il avait vu non un homme, mais un chien noir qui voulait le mordre, et qu’il l'avait donc tué. Les voix de la providence sont impénétrables. | |
TC0157 | TE017093 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 56, p. 159, l. 17 – p. 160, l. 14 et lettre 109, p. 218, l. 6 – p. 219, l. 2 | Pierre Damien relate un événement qui vient de se produire. Deux jeunes moines arrivent à l’ermitage. L’un d’eux, nommé Michael, vient à la confession. Il explique qu’il vient d’une famille de militaires et que sa mère a voulu le marier, mais qu’il a refusé. Devenu moine, il a revêtu une ceinture de fer : lorsqu’il aurait trouvé le lieu où il devait se fixer, Dieu briserait la ceinture. Or, ce même jour, le jeune moine, alors qu’il méditait sur un passage de la Règle, avait senti monter le don des larmes, et sa ceinture s’était brisée en deux morceaux. Il se réjouit de ce que Dieu avait répondu à sa prière. |
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TC0157 | TE017126 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 68, p. 292, l. 27 – p. 297, l. 19 | Un illustre exemple local de bon gouvernement est celui du marquis Hugo, qui régna sur les mêmes territoires que le destinataire de cette lettre, terres baignées par la mer Tyrrhénienne et la mer Adriatique. Lorsqu’il se rendit compte qu’à cause d’hommes séditieux, il ne pouvait régner efficacement sur les deux régions, il céda à l’empereur le Camerino et le duché de Spolète, et garda la Toscane. À cette époque, le prince de Capoue succomba à un complot fomenté par des hommes qui l’entouraient. Le vertueux Hugo, dès qu’il l’apprit, assiégea la ville, la prit, et tua les assassins. De nombreuses histoires de ce type circulent à son propos, et sont d’une grande portée pour l’édification. Lorsque ce Hugo n’était qu’un enfant, son père, le marquis Obertus, fils naturel du roi Hugo, et marié à Guilla, fille du marquis Boniface, encourut la colère de l’Empereur Otton Ier, et dut fuir en exil en Pannonie. À son retour, il trouva ce fils qui n’était plus un nourrisson. Il accusa sa femme d’adultère. Ils durent en venir aux serments et à une forme d’ordalie devant une cour : l’enfant fut laissé libre et sans indication, et parmi toute la foule, il sut directement reconnaître son père. Par cela, l’honneur et l’entente de la famille fut restaurée. Ce même marquis Hugo, lorsqu’il était de sortie, choisissait souvent de partir seul en avant, et s’adressait ainsi aux paysans : " n’est-il pas vrai que votre seigneur, Hugo, est trop sévère et dur ? , les paysans le récusaient toujours, l’assurant que leur seigneur était le meilleur qu’ils puissent souhaiter. Il s’assurait ainsi de gouverner justement envers eux, ce à quoi il accordait beaucoup d’importance. Cette manière d’interroger les humbles est à l’image du Christ lui-même. Lorsque Hugo fut sur le point de mourir, son peuple était très affligé. Un vieil évêque, alors, vit une bûche brûler, qui portait les mots : « le marquis Hugo a vécu cinquante ans ». Cela fut interprété comme un bon présage. Mais néanmoins, Hugo mourut. Il avait fait construire six monastères, et les avait dotés richement, en terres, en serfs, mais aussi en objets précieux. C’est dans l’un d’eux, érigé dans la cité de Florence en l’honneur de la Mère de Dieu, que son corps repose. L'empereur Otton III, qui l’enviait, se réjouit de sa mort, mais lui aussi mourut quelques temps après. Il n’aurait pas du se réjouir ainsi : il le rejoignit dans la mort. Enfin, parmi les moines du même monastère, on raconte qu’une nuit, l’abbé Marinus eut une vision : il vit Hugo, qui demanda à ce que son corps, qui reposait sur le ventre, soit tourné, afin de reposer sur le dos, selon les rites. L’abbé vérifia les faits et trouva effectivement le corps face contre terre. Il n’est pas étonnant qu’un homme si bon veuille respecter les rites. |
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TC0157 | TE017053 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 17, p. 165, l. 5 – p. 166, l. 16 | Un homme ordinaire vit dans les faubourgs de la ville de Fano. Rendu soucieux par les déclarations d’un moine sur un possible inceste avec sa femme, il choisit de rester chaste. Il assiste avec scrupule aux offices canoniques au monastère de Saint Paternian, quelles que soient les conditions météorologiques, tout en bravant sur son chemin des bruits et voix effrayantes, produits par les esprits malins dans le but de le terrifier. Il y a un an, il a été attaqué par des chiens, des loups, d’autres animaux qui l'ont mordu et lui ont ôté ses vêtements. Il parvint dénudé et avec retard aux portes déjà fermées du monastère et se prosterna en prière. Lorsqu’il se relèva, ses vêtements avaient été déposés à côté de lui – on ne sait si c’est le fait des anges ou de l’esprit malin, contraint de rendre ce qu’il avait pris. Une autre fois, sur le chemin du même monastère, la route lui fut barrée par la rivière Argille en crue. Il s’absorba dans sa prière et se trouva miraculeusement transféré sur l’autre rive. Dieu vient donc admirablement en aide à ceux qui le prient scrupuleusement à tous les offices | |
TC0157 | TE017251 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 82, p. 446, l. 5 – p. 446, l. 24 | Hier, au crépuscule, un jeune frère du nom de Jean est venu raconter ce fait. Lorsqu’il vivait au monastère de Chiazerna, il était chargé d’entretenir la salle du trésor. Un jour après Complies, il rangea les livres liturgiques, et les enferma. Mais il semble qu’une étincelle de sa bougie ait enflammé l’un des tissus qui protégeaient les livres. Le matin suivant, lorsqu’il ouvrit l’armoire, la fumée et la chaleur étaient intenses. Mais les livres étaient intacts. Le feu avait touché presque tous les tissus qui protégeaient les livres, et troué le meuble-même, mais ne s’était pas attaqué aux livres. Les frères louèrent Dieu qui avait protégé les livres dans l’armoire en feu comme les hébreux dans la fournaise chaldéenne. Le jeune frère qui raconte cette histoire est peu éduqué mais très obéissant et pur. | |
TC0157 | TE017121 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 66, p. 268, l. 16 – p. 269, l. 22 | Sophia, sœur du comte Uguzo et fille du comte Rainer, il y a à peu près six ans, demanda à ce qu’on lui construise une tombe au monastère de Saint-Christophe Martyr. Elle était encore en bonne santé à ce moment. L’abbé résista, puis céda à contre-coeur. Lorsque la tombe fut achevée, elle entra pour la visiter, et tomba immédiatement malade. Elle fit une fausse-couche et mourut. Elle fut enterrée, mais pendant un an, cette tombe magnifique produisit une odeur si fétide qu’il fut impossible de vivre dans la moitié du monastère. Pierre Damien fut consulté et interpréta l’évènement ainsi : Dieu veut par-là rappeler à chacun ce que devient toute chair, quelque charmante qu’elle ait pu être pendant sa vie transitoire sur Terre. |
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TC0157 | TE017460 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 123, p. 404, l. 17 – p. 405, l. 16 | L’impératrice Agnès entendit ce récit du pape Léon IX lui-même. Sa tante, quand elle se fit moniale, fut placée dans un monastère d’hommes. Elle y partageait sa cellule avec une femme naine. Une nuit, elle tenta de réveiller sa compagne qui dormait profondément. À la fin, excédée, elle lui dit, sans y penser, « Démon, lève-toi », et c’est bien le diable qui se leva, sous la forme de la femme naine. Il commença à chanter les psaumes avec la moniale. Mais arrivé au psaume 67 : « que dieu surgisse, et que soient dispersés ses ennemis », le démon s’arrêta. Effrayée et ne comprenant pas ce qui se passait, la moniale fit le signe de croix. Alors, le démon disparu, révélant ainsi qui il avait été. Pendant les heures de la nuit, le diable se servit du cadavre d’un homme récemment pendu pour effrayer cette moniale. L’abbé et les moines vinrent le combattre par leurs prières. Plus tard, la divine providence révéla qu’ainsi, ils avaient sauvé l’homme. Le diable avait cru effrayer les vivants, mais il perdit une âme ! | |
TC0157 | TE017474 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 142, p. 516, l. 27 – p. 518, l. 19 | Un moine vivait au monastère de Saint-Vincent, non loin du mont Petrusa. Damien y avait établi une règle particulièrement stricte quant au début du Carême : trois jours de jeûne au pain et à l’eau, le silence, la mortification... Mais ce frère brisa la règle du jeûne, et comme il était doué de nombreux talents, on fut indulgent avec lui. Au milieu du Carême, il semblait en bonne santé, quand il fut pris d’une légère maladie. Pierre Damien vint le voir et l’incita à se confesser, mais il affirma n’avoir rien de plus sur la conscience que ce qu’il avait déjà confessé. Le deuxième jour de sa maladie, assis dans son lit, il demanda instamment l’extrême onction. L’abbé résista, mais il insista. Puis, tout se passa très vite : il se confessa à mi-voix à un frère, qui eut à peine le temps de lui prescrire quinze ans de pénitence ; il reçut le dernier sacrement; dans un vomissement de bile, il mourut. La bile continua à couler jusque sur le pavé de l’église pendant la cérémonie funèbre. |
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TC0157 | TE017475 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 142, p. 518, l. 27 – p. 520, l. 24 | Dans le même monastère de Saint Vincent, la règle avait été établie, chaque jour, en plus des heures canoniques, de chanter un office à la Vierge. Gozo, moine talentueux mais de caractère défectueux, persuada ses frères d’écarter cette nouveauté et de s’en tenir aux heures traditionnelles. Alors, de tels malheurs s’abattirent sur eux qu’ils furent dans la détresse : pillages dans la région, attaques, incendie, des serfs moururent, et les moines se sentaient menacés. Ils demandèrent l’aide de l’Empereur, en Allemagne, et obtinrent des sanctions, mais de peu d’effets. Alors, ils demandèrent la médiation de Pierre Damien. Celui-ci leur dit de faire pénitence et de ré-instituer les offices à la Vierge. Alors seulement, la paix revint. Le Seigneur les accueillit de nouveau car ils avaient de nouveau accueilli le Seigneur. |
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TC0157 | TE017472 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 142, p. 515, l. 1 – p. 515, l. 15 | Deux frères, un vieux et un jeune, avaient été chargés de monter la garde dans un domaine nommé Ravenniana, qui appartient au monastère de Classis. Le huitième jour avant Noël, un vendredi, veille du samedi où on lirait douze leçons, le jeune moine demanda au plus vieux, Laetus, ce qu’ils feraient ce jour. Le plus vieux, quoique robuste et en bonne santé, affirma qu’il ne jeûnerait pas, et en effet, ce jour-là, il mangea et bu tant qu’il lui plut. Le jeune, lui, jeûna au pain et à l’eau. Mais huit jours plus tard, alors que tous célébraient Noël, le vieux moine fut enterré. |
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TC0157 | TE017466 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 132, p. 446, l. 22 – p. 447, l. 6 | Dans le monastère de (San Appolinaire) in Classe, le même monastère où réside le destinataire de cette lettre (son neveu Marinus), mais du temps où Pierre Damien y était, il y avait un moine qui fut nommé assistant prieur. Il était ambitieux et mit tous ses efforts à devenir abbé. Il intriguait, trompait... jusqu’à ce qu’il tombe malade. Mourant, dans un état de délire, il disait : voilà, on va me donner le bâton d’abbé, je vais commander le monastère, j’aurai gagné. Il laissa les frères très dubitatifs sur son salut à venir. | |
TC0157 | TE017471 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 142, p. 503, l. 20 – p. 504, l. 9 | Un homme venu de Milan, sur son chemin pour rendre visite à Pierre Damien, passa par le monastère [de Gamugno, dont les frères sont destinataires de la lettre]. Il y observa que les moines ne se conduisaient pas du tout comme ils devraient : ils bavardaient, s’entretenaient avec des laïcs, hommes et vieilles femmes... Cet homme en conçut une très mauvaise opinion de leur monastère et de leur ordre monastique en général. Et il semble même qu’il abandonna son projet de se faire moine. |
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TC0157 | TE017167 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 72, p. 356, l. 11 – p. 356, l. 23 | Dans le monastère le monastère du Clivus Scauri à Rome, il y a une grotte dite de Saint Grégoire. Le saint buvait à la source qui s’y trouve et, l’été, couchait sur une banquette de pierre qui s’y trouve. Un jour, une chienne enceinte entra, peut-être pour s’y désaltérer, ou pour y mettre bas. Elle tomba morte à l’approche de la banquette de pierre. Si même un animal sans raison fut jugé avec une telle sévérité, que penser des hommes pécheurs qui s’approchent de l’autel ? Il faut craindre la sévérité divine. | |
TC0157 | TE017402 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 110, p. 242, l. 23 – p. 243, l. 12 | L’abbé Hugues de Cluny raconte cette histoire. Un pèlerin arriva à un ermitage où résidait un frère saint. Ce frère lui donna un message pour le monastère de Cluny : les moines devaient persévérer dans leur pratique des aumônes. En effet, les âmes qui souffraient des supplices infernaux étaient par elles soulagées. Le pèlerin, après un temps assez long, parvint au monastère de Cluny et put transmettre le message. | |
TC0157 | TE017166 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 72, p. 354, l. 7 – p. 356, l. 6 | Ce récit a été rapporté à Pierre Damien par ses frères. Dans le monastère du Clivus Scauri, construit par saint Grégoire à Rome, un garçon fut fait oblat par ses parents. Plus tard, il quitta le monastère pour se marier. Mais par le jugement de Dieu, une maladie de la gorge l’atteignit, qui manqua de le tuer. Alors, il demanda à retourner au monastère et y fit pénitence. Sa femme et d’autres personnages se tenaient à son chevet, et il poussait de grands cris; Il raconta que l’apôtre André et saint Grégoire le flagellaient pour ses mauvaises actions : parce qu’il avait quitté le monastère et pris femme, parce qu’il ne donnait pas aux mendiants, surtout écossais, et de plus se moquait d’eux, et parce qu’il avait emprunté à une veuve six sous qu’il avait ensuite refusé de lui rendre. Il dit aussi qu’il allait mourir le surlendemain à midi. Le surlendemain, un dimanche, il se leva, se précipita à l’église de saint André, et dit qu’il avait été purifié par la flagellation que lui avaient infligé les saints comme au jour de son baptême. À l’heure qu’il avait prédite, pendant la messe, il mourut. On trouva sur son corps les traces d’une flagellation physique. |
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TC0157 | TE017398 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 110, p. 238, l. 1 – p. 239, l. 12 | Le margrave Manfred possède des terres à la frontière de la Ligurie. Lui et sa femme sont très généreux envers les pauvres. Un dimanche de Pâques que sa maison était magnifiquement ornée, et qu’un festin était dressé et en présence de nombreux vassaux, il servit, avec ses gens, la nourriture aux pauvres qui étaient attablés. Quant à lui, il mangea les restes. Ce festin avait été prévu spécialement pour les pauvres. C’est Léon qui fit ce récit, lui-même ermite depuis près de vingt ans. Lorsqu’il était ermite sur les terres du margrave, la femme de ce dernier avait établi cette règle : si un messager portait une requête de la part des ermites, elle doublait le montant de l’aumône, systématiquement. Ce margrave établit également six ou sept monastères dans son duché et les dota généreusement. Mais pour autant, ses descendants ne sont pas privés de bien : ses neveux possèdent une large part de la Bourgogne, et leur sœur est mariée à l’empereur. Sur cette Terre-même, Dieu rétribue ceux qui sont généreux. |
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TC0157 | TE017159 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 72, p. 350, l. 15 – p. 351, l. 7 | Toute l’Europe connaît les hauts faits d’Hidulphe, qui fut archevêque de Trèves. Il supplia l’évêque de Toul (alors Jacob Leuchae) de lui trouver un lieu pour se retirer dans la solitude. Mais d’abord, il renonça à sa charge, se choisit un successeur, et fit construire un monastère. Puis, il embrassa la discipline monastique. Ses nombreux miracles attestent de l’approbation divine. |
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TC0157 | TE017388 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 106, p. 182, l. 18 – p. 185, l. 3 | Les frères de Cluny racontèrent ces deux exemples exceptionnels. Macuardus était le chef du monastère. Il désigna son successeur, Maieul, et se retira dans une petite cabane. Un soir, il demanda du fromage. Mais le responsable du cellier, occupé, ne le lui fournit pas – il se plaignit à son assistant de la double charge qu’il devait supporter en servant deux abbés. Le vieil abbé, lorsqu’il entendit ceci, fut scandalisé. Il était d’autant plus sensible à ce genre de choses qu’il était coupé du monde par la cécité. Le lendemain, il se rendit au chapitre, reprit l’autorité à Maieul, punit le responsable du cellier, puis rendit l’autorité à Maieul. Maieul montra son humilité en acceptant ce traitement. Plus tard, Maieul dut se rendre à Rome et demanda à un frère de l’accompagner, car il voulait le nommer abbé au monastère de Saint Paul. Le frère résista et rechigna, et l’abbé partit sans lui. Mais resté au monastère, soumis aux reproches de ses frères, l’homme comprit qu’il avait mal agit. Il se pressa pour rattraper Maieul qui l’avait devancé. Il arriva au bord d’une rivière et, voyant l’abbé de l’autre côté, il se prosterna. L’abbé le vit, comprit, et envoya le bateleur le chercher. Maieul demanda à l’homme ce qu’il voulait. Celui-ci lui demanda pardon. En signe de repentance véritable, Maiolus lui fit embrasser un lépreux, et le lépreux fut guéri. Ainsi, l’obéissance et l’humilité furent récompensées. |
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TC0157 | TE017160 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 72, p. 351, l. 8 – p. 351, l. 13 | Déodat fut également évêque de Trèves (VIIe s.). Il obtint de Girbald, évêque de Leucha, de se retirer dans les Vosges. Il y vécut une bonne vie, fonda des monastères, et obtint la grâce de Dieu. | |
TC0157 | TE017174 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 72, p. 360, l. 17 – p. 361, l. 4 | Gaudiosus, en charge de l’Église d’Abitina, en Afrique, prit la fuite devant l’invasion Vandale. Avec Saint Quodvultdeus et d’autres évêques, ils fondèrent un monastère dans la ville de Parthenope (Naples). S’il put fuir sa charge devant les épées Vandales, combien plus légitime est-il de fuir devant les châtiments éternels ! |
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TC0158 | TE017031 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 489 | Le religieux qui s'appropria les cinq cents perles données à la communauté.– Un animal monstrueux, sans mains ni pieds, rampe dans un bourbier infect. Il a été dans une existence antérieure un vihâra-svâmin qui s'est approprié les cinq cents perles données par des marchands à la communauté. |
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TC0158 | TE016918 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 404 [G] | Trois récits sur un même thème.– Un arhat, un roi et un bhiksu voient leur vie se prolonger parce qu'ils ont respectivement sauvé des fourmis, restauré un vieux stûpa et bouché avec de la boue un trou dans le mur d'un monastère bouddhique. |
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TC0161 | TE017742 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XXVIII, 18 | COMMENT UN SUPÉRIEUR DU KIMBUSEN N’EST PAS EMPOISONNÉ APRÈS AVOIR MANGÉ DES CHAMPIGNONS VÉNÉNEUX.– Un vieux moine, depuis longtemps second de son monastère est jaloux de son Supérieur. Désirant prendre sa place, il décide de l’empoisonner avec des champignons vénéneux. Il cueille des watari, et les accommode savoureusement. Puis il invite le Supérieur à venir les déguster. Ce dernier accepte l’invitation et mange tous les champignons, tandis que le vieux moine mange des champignons comestibles. Mais le Supérieur ne montrant aucun signe de malaise, dit au moine qu’il n’a encore jamais mangé des watari aussi merveilleusement préparés ! Le vieux moine, honteux pense que son supérieur était au courant de sa machination. En réalité, le Supérieur mangeait des watari pour son ordinaire depuis des années, sans en être empoisonné. | |
TC0161 | TE017695 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : IV, 28 | HISTOIRE DU CORPS D'APPARITION D'UN KANNON EN SANTAL BLANC DE L'INDE.– Dans le sanctuaire d’un monastère, le Bodhisattva Kanjizai apparaît aux pèlerins qui prient, après une période de jeûne, devant son icône. Une balustrade est élevée pour ne pas s’approcher trop près de l’image. Les pèlerins lancent des fleurs et savent que leurs vœux sont exaucés quand elles s’accrochent aux membres du Bodhisattva. Un moine forme trois vœux et lancent ses fleurs qui se suspendent à la main, aux bras, au cou et à la tête du Bodhisattva. Le gardien du monastère est émerveillé et prédit que le moine deviendra un Bouddha et lui demande de le conduire plus tard dans le nirvâna. |
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TC0161 | TE017709 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XI, 10 | COMMENT DENGYO-DAISHI EST PASSÉ À LA CHINE ET RENTRE EN TRANSMETTANT LA SECTE DU TENDAI.– Le moine ermite Dengyô-daishi voit surgir dans des cendres d’encens une relique de Bouddha, et un vase en or dans lequel il met la relique qu’il adore jour et nuit. Il décide de fonder à cet endroit un monastère pour y propager la Loi de la Secte du Tendai. Il se rend en Chine pour étudier les textes de la Loi et y est reconnu comme celui digne de les propager dans son pays. De retour au Japon, il se rend en pèlerinage au temple d’Usa où il demande la protection du Grand Bodhisattva pour réaliser ses vœux : construire un monastère, y installer des moines pour propager la Parole sainte, et façonner une statue du Bouddha Yakushi pour guérir tous les êtres. Une voix merveilleuse et divine répond à Dengyô- daishi en lui accordant sa protection et en lui donnant une robe violette qu’il devra porter quand il façonnera la statue. Après l’accomplissement de ces tâches, lors d’un autre pèlerinage, un nuage violet s’élève de la montagne et recouvre la cour dans laquelle Dengyô- daishi explique un sûtra. Et c’est ainsi que la Secte du Tendai est devenue prospère. |
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TC0161 | TE017691 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : I, 31 | COMMENT LE NOTABLE SHUDATSU A CONSTRUIT LE MONASTÈRE DU GI-ON.– Le notable indien Shudatsu devient pauvre pour la septième fois de sa vie. Pour ne pas mourir de faim il vend un boisseau de bois et rapporte du riz que sa femme met à cuire. Des disciples du Bouddha viennent mendier leur nourriture. L’épouse offre son riz aux deux disciples, et prend la résolution de garder le riz restant pour elle et son époux, pour continuer à vivre .Le Bouddha Shaka se présente à son tour et l’épouse emplie de joie lui offre le riz qui reste. Au retour de son époux, grâce à la générosité de sa femme, les greniers de sa maison se remplissent miraculeusement de trésors. Shudatsu décide alors de fonder une demeure pour la Communauté des moines et d’y faire offrande chaque jour .Il couvre d’or la place d’un magnifique site cédé par un prince. Il installe le Bouddha, des Bodhisattva et les cinq cents disciples dans cette merveilleuse demeure appelée le monastère de Gi-on. |
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TC0161 | TE017701 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : VII, 10 | COMMENT DES PIGEONS DU MONASTÈRE DU MUR DE ROC DE HEISHU, EN CHINE, RENAISSENT HOMMES POUR AVOIR ENTENDU LE SÛTRA DE SAPIENCE DE DIAMANT..– Un vieux moine très pieux récite assidûment des sûtras dans son monastère qu’entendent deux pigeonneaux logés dans le toit, et qu’il nourrit. Leurs ailes n’étant pas formées quand ils essaient de s’envoler, ils tombent et meurent. Le moine, très attristé, les enterre. Plus tard il voit dans un rêve deux enfants qui disent avoir été ces oiseaux et précisent le lieu où ils doivent renaître bientôt. Plusieurs mois après, il rencontre ces garçons et très attendri, raconte leur histoire à leur mère et à leurs proches. Le moine s’engage à travailler au salut de ces deux enfants et retourne au monastère. Les animaux recueilleront toujours du bénéfice à entendre la lecture des sûtras. |
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TC0161 | TE017715 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XII, 18 | COMMENT UN BOUDDHA DU YATA-DERA EN LA PROVINCE DE KAWACHI NE BRÛLE PAS AU FEU.– Une veuve veut faire peindre l’image du Bouddha Amida pour en faire offrande au monastère Yata-dera. Etant très pauvre, elle laisse passer le temps et n’accomplit pas son vœu. Mais un jour elle glane des épis de riz et appelle un peintre qui, ému par ce vœu, accepte de copier l’image, qui est installée dans le sanctuaire principal du monastère. Mais un voleur brûle ce sanctuaire. Dans le feu il ne reste que l’image peinte qui n’a subi aucun dommage. Grâce à l’esprit d’éveil de cette femme, et de sa foi, le bouddha a accompli ce miracle. |
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TC0161 | TE017714 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XII, 08 | COMMENT ON CÉLÈBRE AU YAKUSHIJI L'ASSEMBLÉE DES DIX MILLE LAMPES.– Etatsu, moine du monastère Yakushiji , célèbre une assemblée de la Loi d’un jour lors d’une fête à laquelle tous les moines assistent, après avoir revêtu leurs vêtements de la Loi. La nuit, des lampes offertes par des donateurs et préparées par les moines sont allumées dans tout le monastère. Cette fête aura lieu chaque année à date fixe. Après la mort d’Etatsu, il y a toujours une lumière sur sa tombe la nuit de l’Assemblée des Dix mille lampes | |
TC0161 | TE017713 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XI, 28 | COMMENT CHISHÔ-DAISHI COMMENCE D' ÉTABLIR SON ÉCOLE AU MII¬-DERA.– Chishô-daishi , moine très vénéré, Grand Maître, désirant établir une Ecole pour transmettre la Loi bouddhique, s’arrête dans un monastère dans lequel se trouvent une grande statue du Bouddha futur et un puits. Un moine explique au Grand Maître que le puits se nomme Mii, « les Trois Puits » Chishô-daishi rencontre un très vieux moine qui ne se nourrit que de poissons, dont les arêtes et les écailles éparpillées au sol, laissent planer une odeur nauséabonde. Interrogé, le vieux moine explique qu’il se tient là depuis cent soixante ans et qu’il n’y a que Chishô-daishi, Grand Maître, digne de maintenir ce monastère après lui. Eploré, le vieux moine s’en retourne. Un homme très distingué survient et annonce au Grand Maître qu’il est le protecteur de la Loi du Bouddha et qu’il lui donne toute sa confiance pour la transmettre. Chishô-daishi apprend que cet homme est un dieu et retourne dans l’habitation du vieux moine où flotte à présent une odeur très parfumée. Les restes des poissons sont devenus d’éclatantes tiges de lotus bouillies. Le Grand Maître apprend que ce vieux moine apparaît dans les rêves comme le Bouddha futur. Chishô-daishi établit son Ecole dans ce monastère avec de nombreux disciples, enseigne et propage la Loi du Bouddha. |
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TC0161 | TE017699 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : VI,12 | COMMENT HOKYO DU GYOKANJI, DE CHINE, OBTIENT DE REVENIR À LA VIE PARCE QU'IL A FABRIQUÉ UNE IMAGE DE SHAKA.– Le moine Hôkyô fabrique une statue de Shaka, empereur des dieux. Il meurt, ainsi que Daichi, un autre moine du monastère Gyôkanji. Daichi renaît après trois jours et raconte aux moines qu’il a vu Hôkyô au royaume des morts et qu’un moine très distingué a demandé au roi Emma, qui juge les morts, de renvoyer Hôkyô à la vie pour terminer sa statue. Hôkyô se nourrit de feuilles de lotus et revient à la vie. Il achève la statue de Shaka et meurt La statue se trouve toujours au monastère. |
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TC0161 | TE017712 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XI, 25 | COMMENT KÔBO-DAISHI COMMENCE DE CONSTRUIRE LE MONT KÔYA.– Kôbo-daishi, le Grand Maître de la Propagation de la Loi, à l’aube de sa vieillesse, part en quête de la Grotte merveilleuse de la concentration d’extase, indiquée par la masse à trois pointes que Kôbo-daishi a lancée dans l’espace. Il rencontre deux divinités : un chasseur avec ses deux chiens qui lui dit connaître le lieu, puis, près d’une rivière, le roi de la montagne qui l’emmène à l’endroit où se trouve la masse à trois pointes et la Grotte merveilleuse. Le Grand Maître donne ses monastères, construit des maisons, des sanctuaires et des stûpas, dont un très grand, dans les montagnes, ainsi qu’un lieu pour l’entrée en concentration. Il prend la pose des jambes croisées et entre en concentration. On ouvre régulièrement la Grotte pour le raser et changer son vêtement. Puis on arrête de le faire. Un recteur monacal venu en pèlerinage à la Grotte entre et voit apparaître le Grand-Maître. Il lui coupe les cheveux, renfile les grains de son rosaire, et l’habille d’un vêtement purifié, puis repart très triste. Depuis, lors des nombreux pèlerinages (interdits aux femmes), la porte de la Grotte s’entrouvre d’elle-même et des bruits retentissent dans la montagne gardée par les deux divinités. |
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TC0163 | TE018076 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 14. | UN MAÎTRE EN DISCIPLINE YÔKAN AU MONASTÈRE ZENRIN-JI.– 1) Le maître en discipline Yôkan demeure toujours au service de l’empereur, malgré sa profonde piété envers l’invocation au Bouddha. Retiré sur des collines au Zenrin-ji, il vit en prêtant aux gens. Chacun le respecte et ne commet de malhonnêteté à son endroit. Si un indigent ne rembourse pas son prêt, Yôkan se dédommage en lui faisant réciter les invocations, en plus ou moins grand nombre selon le montant de l’emprunt. Puis l’empereur nomme Yôkan intendant du Tôdai-ji. Contre toute attente, celui-ci accepte. Ses disciples se disputent âprement les terres du Todai-ji exemptées d’impôt. Mais l’intendant, lui, les consacre [les revenus] de toutes les terres pour la réfection du monastère. Il se déplace sur une étrange monture pour se rendre au monastère. Dès la fin des travaux de restauration, il donne sa démission. Il n’a détourné aucun bien du monastère pour son propre usage et les gens comprennent que l’empereur a estimé que Yôkan était le seul à pouvoir prendre soin du monastère délabré. 2) Le maître Yôkan fait distribuer aux malades du Yakuô-ji les fruits d’un prunier du monastère. Cet arbre surnommé « le prunier champ de compassion » demeure encore aujourd’hui, témoin du passé. 3) Un jour au monastère, un visiteur voit le maître étaler un grand nombre de bâtonnets à calculer. L’homme pense que Yôkan calcule les intérêts de ses prêts mais ce dernier lui répond qu’il a oublié le nombre d’invocations au Bouddha qu’il a prononcées ces années passées. 4) Le maître en discipline se rend à la cérémonie d’intronisation de sa fonction d’intendant vêtu d’habits peu ragoûtants, monté sur un cheval étique et d’aspect misérable. Les enfants lui demandent si la cérémonie va bien avoir lieu, et le maître répond qu’en fait les enfants se demandent si c’est bien lui l’intendant du Tôdai-ji ! 5) Ensuite Yôkan désire devenir chapelain du monastère Hosshô-ji, édifié par un empereur retiré, car « qui accepte l’aumône peut bien accepter la royauté » ainsi que le dit ce verset relevé dans les Ecritures. Là aussi, il se rend à son palais dans une tenue non conforme aux usages. Par la suite, il ne se rend jamais au monastère pour s’acquitter des ses fonctions. Les moines se plaignent auprès de l’empereur qui rétorque que l’indiscipline de Yôkan est d’un autre prix que la discipline de tout un chacun et n’émet aucun blâme. 6) A la fin de sa vie, le maître fait venir auprès de lui un ascète comme ami de bien. Il lui demande de réciter le texte des douze catégories d’écriture du Grand Véhicule. Yôkan est très mécontent car l’ascète ne fait qu’énumérer les titres des douze catégories. Dans ses derniers moments de lucidité, il fait réciter l’invocation au Bouddha et écoute en purifiant son cœur. Il prononce ensuite à plusieurs reprises un verset et accomplit sa Renaissance. |
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TC0163 | TE018074 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 12. | UN MOINE SE PRÉSENTE CHEZ AKIYOSHI, GOUVERNEUR DU MIMASAKA.– Un moine entre dans la maison du gouverneur du Mimasaka et psalmodie les Ecritures. Il répond à son hôte qui le questionne qu’il vit d’aumônes dans un monastère. Il ajoute qu’il a engrossé une fille qui est à son service, et il demande alors au gouverneur de lui donner des vivres pour subvenir aux besoins de cette femme. Le gouverneur, pris de pitié, accepte. Le moine, ne souhaitant pas que l’on sache où il demeure, refuse d’être accompagné par un porteur et repart portant lui-même les provisions. Le gouverneur, intrigué, le fait suivre par un domestique. Après une longue marche, le moine entre dans un ermitage de branchages au fond d’une profonde vallée isolée. Il déballe les vivres et parlant seul, déclare qu’il a de quoi se nourrir durant sa retraite. Puis il se lave les pieds et entre dans le silence. Le domestique, dissimulé sous un arbre, s’émeut en entendant le moine réciter le sûtra du lotus toute la nuit. Le lendemain le domestique s’en retourne et rapporte à son maître tout ce qu’il a vu. Le gouverneur, s’étant douté lors de la visite du moine qu’il avait affaire à un homme peu ordinaire, renvoie le domestique à l’ermitage avec d’autres vivres et avec une lettre dans laquelle il demande au moine de l’avertir de ses besoins. Le moine, plongé dans sa récitation du sûtra du lotus ne répond pas. Le domestique s’en retourne, après avoir déposé les vivres devant l’ermitage. Quelques jours plus tard, le domestique, curieux, retourne sur les lieux. Là, il trouve l’ermitage désert. Le moine est parti, emportant les premières provisions avec lui, mais laissant les autres vivres déposés devant l’ermitage. Pour cacher leurs mérites, ceux qui possèdent l’esprit de la loi déclarent avoir commis des fautes, craignant de devenir objet de vénération. |
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TC0163 | TE018070 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 8. | A)SUKÉKUNI QUI AIME LES FLEURS DEVIENT PAPILLON. B)UN RÉVÉREND QUI AIME SON ARBRE DEVIENT SERPENT.– A) Un homme se rendant au monastère Enjô-ji loue un logis pourvu d’un magnifique jardin. D’innombrables papillons volettent parmi une multitude de fleurs et de plantations d’une indicible beauté. Questionné par l’homme, le maître des lieux répond qu’il a effectué ces plantations pour son père, le célèbre érudit et poète Sukékuni. En effet, son père, passionné de fleurs, a laissé avant sa mort un poème dans lequel il pense être encore amoureux des fleurs dans une autre vie. Il craint que cet attachement ne retienne son père dans la roue des existences. Ayant appris que quelqu’un a rêvé que son père est devenu un papillon, il plante depuis de nombreuses fleurs, pensant que peut -être son père vient s’égarer parmi les fleurs de ce logis. Il répand aussi chaque matin à son intention du sirop de liane ou du miel. B) Ainsi un révérend ayant aimé son mandarinier est devenu un serpent qui niche au pied de l’arbre. Chaque menu attachement nous vaut d’êtres affligés d’une condition mauvaise dans les vies ultérieures ! |
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TC0163 | TE018099 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 35. | LE MAÎTRE EN DISCIPLINE SHÔKÛ EST DÉVORÉ D'AMBITION.– Quand l’administrateur du monastère meurt, le vieux maître en discipline Shôkû, qui s’est retiré depuis longtemps, dit aux disciples qu’il désire se porter candidat pour occuper le poste vacant. Les disciples tentent de le dissuader, au vu de son grand âge. Ils ajoutent que les gens ont pensé qu’il avait quitté ses anciennes charges pour réaliser un beau projet et vont être fort déçus de le voir briguer ce poste. Mais Shôkû n’est nullement convaincu par les vives remontrances et les multiples arguments des disciples. Ceux-ci tiennent conseil et décident de faire peur à Shôkû en lui racontant un songe. Quelques jours plus tard, un disciple vient voir Shôkû et lui raconte son rêve. Une troupe de démons terrifiants répare un énorme chaudron dans la cour. Questionnés, les démons répondent que c’est pour le maître en discipline qui dirige cette communauté. Le disciple qui assure avoir eu cette vision, demande à Shôkû quel grave péché il a pu commettre. Pensant que le maître va être terrifié par ses propos, le disciple voit alors un très large sourire fendre sa bouche jusqu’aux oreilles. Shôkû dit au disciple que son vœu va donc sûrement se réaliser. Qu’il se réjouisse ainsi à soixante-dix ans de ce rêve montre la profondeur de sa cupidité, malgré son érudition. Aucune comparaison avec ce vieillard ignare du récit précédent qui obtient la compréhension subite d’éveillé solitaire. | |
TC0163 | TE018148 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 82. | UN MOINE DU MII-DÉRA VOIT EN SONGE LA PAUVRETÉ QUI EST SON LOT.– Un moine très pauvre décide de quitter le monastère du Mii-déra où il n’a aucune soutien, et de tenter son destin ailleurs. Alors qu’il se repose avant son départ, il voit en songe un jeune garçon à l’air souffreteux et mélancolique chaussé de bottillons de paille et prêt à partir. Questionné par le moine, le garçon répond qu’il demeure ici depuis des années, qu’il n’a jamais quitté le moine et qu’il va faire route avec lui. Il ajoute que ceux qui le voient l’appellent « le jeune dénuement de rétribution ». A ces mots le moine s’éveille et décide alors de demeurer dans le monastère, se repentant de la légèreté de sa conduite. |
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TC0163 | TE018176 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 103. | LA GRANDE DIVINITÉ DE SHINRA DAIGNE SE RÉJOUIR QU’UN MOINE AIT ÉVEILLÉ SON CŒUR.– Après l’incendie qui a réduit en cendres le monastère de Mii-déra, un moine éploré membre de la communauté se rend au sanctuaire de la grande divinité de Shinra [divinité protectrice du Mii-déra]. Durant une nuit de veille il médite longuement et s’adresse à la divinité. Inconsolable, il lui demande des explications : pourquoi n’a-t-elle pas protégé le monastère ? Est-elle partie ? Est-ce que la loi du Bouddha a disparu de ces lieux qu’elle a détruit et dont elle était la gardienne ? Alors qu’il s’est assoupi, la divinité lui apparaît en songe, le visage empreint d’une joie indicible. Celle-ci explique au moine ébahi qu’il ne doit pas se lamenter. La loi du Bouddha n’est pas vouée à disparaître et si elle se réjouit c’est qu’un moine de la communauté a fait naître en lui la pensée de l’éveil en voyant ce que le monastère est devenu. Il accomplira assurément sa Renaissance. Le moine rétorque qu’il ne comprend pas que la divinité éprouve de la compassion pour un seul être alors que tant de moines se sont rendus coupables de crimes. La divinité répond qu’elle est certes attristée par les péchés, mais encore plus réjouie de voir un homme suscitant profondément en lui l’esprit de la Voie, ce qui ne se produit que très rarement. Après cette vision le moine est tiré de son rêve. Voilà comment les dieux viennent guider les humains. |
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TC0163 | TE018155 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 86. | MINAMOTO NO CHIKAMOTO ENCOURAGE LARGEMENT LA PRATIQUE DE L’INVOCATION AU BOUDDHA ET ACCOMPLIT SA RENAISSANCE.– Le gouverneur Minamoto no Chikamoto, pris de remords pour les péchés qu’il a commis passe ses journées à prier avec ferveur pour renaître au paradis. A sa nomination il ne donne pas la primauté au culte des dieux, mais à celui des Bouddhas. Durant son mandat il édifie une grande chapelle dans laquelle il installe une immense statue du Bouddha Amida. Il encourage les habitants à pratiquer l’invocation. Il les récompense selon le nombre des invocations : cent mille invocations correspondent à un setier de riz, il relaxe des inculpés de délits s’ils pratiquent l’invocation. Ainsi toutes les provinces voisines envient ce pays prospère et ce peuple soumis. A la fin de son mandat, lorsque Minamoto se met en route vers la capitale, tous se sentent orphelins. Finalement le gouverneur n’entre pas dans la capitale, mais quitte le monde et s’installe dans le monastère du Mii-déra. Lorsque sa dernière heure arrive, il entend une musique suave et voit apparaître toutes sortes de signes fastes. Il est écrit qu’il accomplit sa Renaissance. |
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TC0163 | TE018168 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 99. | SHÔBON ET ÉICHÔ QUITTENT LA MONTAGNE POUR ALLER VIVRE DANS LA CAPITALE DU SUD.– L’abbé Shôbon et le contrôleur monacal Eichô passent de longues années à étudier dans le monastère du mont Hiei. Puis ils partent pour Nara. Shôbon pense qu’il a plus de chance de devenir célèbre au temple de Todai-ji qui est peu fréquenté, et il conseille, de façon quelque peu hypocrite, à son ami de se séparer de lui et de se rendre au temple Kôfuku-ji qui fourmille de monde. Tous deux sont des clercs distingués mais Eichô qui a un cœur droit progresse rapidement et devient contrôleur monacal alors que Shôbon n’affiche aucun succès. Malgré sa grande érudition, Shôbon se comporte comme un fourbe. Il possède un coffret rempli de fragments de textes essentiels des Ecritures qu’il découpe dans des manuscrits empruntés. Son érudition ne lui rapporte rien et il finit par perdre la vue et à sa mort il manifeste des signes patents de ses nombreux péchés. Eichô, lui, reclus dans le sanctuaire de Kasuga, voit à maintes reprises en songe la divinité. Mais celle-ci se montre toujours de dos. Eichô la questionne et la divinité répond qu’elle ne peut se tourner vers lui car il ne prie pas pour sa propre vie future. En effet, les Bouddhas ne jugent sans doute pas conformes à leur dessein les prières que l’on fait uniquement pour la vie présente. |
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TC0163 | TE018157 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 88. | LE FILS DU CONTRÔLEUR SURNUMÉRAIRE DE L’IMPÔT NARIKIYO VA VIVRE SUR LE KOYÂ.–Le fils du collecteur d’impôt Narikiyo qui s’adonne la chasse et la pêche, conçoit l’esprit de la Loi lors d’un pèlerinage et désire ardemment réduire son corps à néant pour pratiquer la Voie du Bouddha. Ses parents s’opposent farouchement à ce désir et le garçon garde secrète son intention. Plus tard il se rend à la capitale et rend visite à un révérend à qui il confie son intention de raser sa chevelure. Le révérend le questionne sur ses motivations, et le jeune homme répond qu’il est fortuné, qu’il a une femme et des enfants auxquels il est attaché, mais devant la précarité de ce monde, tout lui paraît dépourvu de sens. Il lui semble plus sage de se lancer à corps perdu dans la Voie du Bouddha. Le révérend, très ému par ces paroles s’apprête à raser le crâne du jeune homme, lui ôte sa coiffe et voit sa chevelure tomber en désordre sur ses épaules. Le garçon explique que par crainte de revenir sur sa décision, il a coupé, avant de venir, le toupet de ses cheveux. Le révérend n’a plus alors aucun doute sur le sérieux des intentions du jeune homme. Ce dernier reçoit la tonsure et se mêle aux disciples du révérend, et pendant trois ans travaille le jour, et la nuit prononce sans relâche l’invocation au Bouddha. Le révérend, émerveillé devant la conduite exemplaire de ce disciple qui ne se soucie aucunement de son corps ni de sa vie, lui suggère malgré tout de mettre son corps au repos en s’établissant au monastère du Kôya, pour prononcer sans relâche l’invocation au Bouddha. Le jeune homme répond qu’il pense encore parfois à sa femme et ses enfants, et que s’il s’établit dans les profondeurs de la montagne, il n’aura plus ces pensées et se sentira beaucoup mieux. Et c’est ainsi qu’il monte sur le Kôya et mène une vie exemplaire dans le groupe des vingt-quatre du monastère de la Renaissance. Tous ses proches, bouleversés par sa disparition, le recherchent, vivant ou mort. Ses parents finissent par apprendre qu’il vit sur le Kôya. Ils lui écrivent une lettre dans laquelle ils expriment leur respect pour son entrée en religion mais aussi leur mécontentement devant son silence et le choix de son monastère. Devant la position inflexible de leur fils, les parents l’invitent à une entrevue au pied du Kôya et sont bouleversés de le voir ainsi, amaigri et vêtu de haillons. Malgré le grand désarroi de ses parents, l’homme dit que c’est à contrecœur qu’il a quitté son monastère pour les rencontrer. Il ajoute que cette rencontre sera la dernière. S’ils souhaitent le revoir, ils doivent éveiller leur cœur et aspirer à la Voie du Bouddha. Sa femme venue elle aussi, l’observe discrètement par l’interstice d’une cloison et éclate en sanglots. Tous repartent, encore plus éplorés qu’auparavant. Plus tard ils envoient à leur fils toutes sortes de choses. Celui-ci accepte ces dons comme moyen d’effacer les péchés de ces donateurs et il les distribue à ses compagnons. Ses parents construisent pour lui un grand ermitage, mais il le cède à quelqu’un d’autre. Lui-même vit alors sans abri fixe, ne se lave plus, ne lave plus ses vêtements. Il ne pense qu’à méditer, attendant que le Bouddha vienne l’accueillir à l’heure de sa mort. C’est lui qui s’occupe de la crémation des morts, recueille les restes et accomplit les rites avec grand soin. Chaque jour il se rend dans un sanctuaire, été comme hiver, sans chapeau ni cape, souvent trempé jusqu’aux os ou glacé jusqu’à la moelle. A ceux qui s’en étonnent, il dit qu’il ne ménage pas sa vie car il a éveillé son cœur et désire à présent accomplir sa Renaissance. Ainsi il meurt au bout de sept ou huit ans après avoir renoncé au monde, assis sur ses talons, prononçant sans relâche l’invocation au Bouddha. |
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TC0163 | TE018081 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 19. | SÔSHIN RESTITUE UNE ÉTOLE APRES SA MORT.– Le moine Senshun, après avoir étudié sur la montagne, réside dans un monastère du pays de Tsu. Il possède un ensemble de trois étoles qui ont été possédées par plusieurs dignitaires dont l’illustre Bodhisattva Monju. Le moine Sôshin, habitant non loin du monastère, devient le disciple de Senshun. Après avoir entendu les histoires merveilleuses autour de ces étoles, il désire en hériter et Senshun lui en donne une en lui promettant les deux autres à sa mort. Mais le disciple tombe malade et meurt. A sa demande, il est enterré avec son étole. Par la suite Senshun vient réclamer aux disciples de Sôshin l’étole manquante, pour ne pas dépareiller l’ensemble. Quand les disciples de Sôshin rapporte les dernières volontés de leur maître, Senshun peine à les croire, mais finit par se résigner, tout en se désolant. Or, un an après, Senshun voit en rêve le défunt Sôshin qui lui dit avoir pu renaître dans la cour intérieure grâce aux mérites acquis en revêtant l’étole. Sôshin ajoute que devant la profonde affliction de Senshun, il lui rend et lui demande d’aller ouvrir le coffre où elle était rangée autrefois. Une fois éveillé, le moine ouvre le coffre et trouve l’étole bien pliée, à sa place. Il se met à pleurer devant cet extraordinaire prodige. Plus tard, à l’heure de sa mort, il revêt les étoles et accomplit sa Renaissance. Puis un de ces disciples en hérite à son tour et accomplit lui aussi sa Renaissance. |
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TC0163 | TE018080 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 18. | L’ASCÉTE RAKUSAI DU MONASTÉRE MYÔHÔ-JI AU PAYS DE TSU.– 1) Rakusai décide de se retirer du monde et de vivre en ermite après avoir vu un homme travailler la terre en frappant durement son bœuf. En effet, c’est un horrible péché de jouir sans rien faire des productions dues aux efforts d’hommes et aux souffrances des bêtes. L’ascète parcourt tout le pays et arrive au monastère Myôhô-ji. Il se rend dans l’ermitage d’un moine qui est absent, met quelques fagots dans le feu et se chauffe le dos. Lorsque le moine revient, il est furieux devant les façons intolérables de Rakusai. Ce dernier lui dit être un ascète itinérant qui a éveillé son cœur. Pensant que son hôte est aussi un disciple du Bouddha, Rakusai s’étonne de son avarice. Il propose de lui rendre le bois qu’il a brûlé. Le maître des lieux demande alors à Rakusai de se mettre à l’aise et éprouve de la sympathie au récit de ses intentions. L’ascète défriche un coin de montagne et s’installe dans un ermitage construit avec des branchages. 2) Quelques années plus tard, un ministre entré en religion dépêche le guerrier Moritoshi pour rencontrer Rakusai avec ordre de constater la sainteté de cet homme. Le guerrier remet une lettre très bienveillante à l’ermite ainsi que des présents. Rakusai répond qu’il n’est rien pour bénéficier de telles paroles. Comme il serait malséant de refuser les cadeaux, il les accepte, mais seulement pour cette fois. Il ajoute qu’il n’a rien à demander au ministre et qu’il ne peut aucunement lui être utile. Le messager rapporte ces propos au seigneur qui trouve l’ermite véritablement digne de respect et décide de ne plus s’adresser à lui. Rakusai distribue tous ses présents à ses confrères du monastère sans rien garder pour lui. A un moine qui s’étonne de cette conduite, l’ermite répond que rendre ces offrandes serait, par crainte de convoitise, manquer de compassion. En effet, refuser serait contraire à l’esprit du Bouddha. 3) Près de ce monastère une veuve âgée vit dans un affreux dénuement. L’ermite lui fait constamment des dons provenant des offrandes qu’il reçoit de tous côtés. Un jour, il lui apporte des gâteaux de riz et en chemin laisse tomber son chapelet. L’ayant égaré dans une épaisse végétation, il renonce à le chercher et consulte un fabricant pour lui en commander un autre. Mais un corbeau vient alors se poser sur l’un des toits du monastère avec le chapelet de Rakusai dans son bec. L’ermite récupère son chapelet et depuis l’oiseau devient son familier. Par la suite, à voir ses façons, l’oiseau se fait pour ainsi dire le protecteur de la Loi. 4) De très nombreux lotus poussent dans un étang devant l’ermitage. Or, un été, aucune fleur n’éclot. A ceux qui s’en étonnent, l’ermite répond que c’est cette année qu’il doit quitter ce monde et que les lotus fleuriront dans le lieu où il se trouvera. Il s’éteint en effet cette année là, son esprit restant toujours aussi droit jusqu’à la fin. |
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TC0163 | TE018069 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 7. | A) LE RÉVÉREND KYÔKAI D'ODAWARA BRISE SON POT À EAU. B) LE MAÎTRE INSTRUCTEUR YÔHAN DU SONSHÔ COUPE SON ARBRE .– A) Le révérend Kyôkai quitte son monastère pour s’installer sur le mont Kôya. Un jour, alors qu’il se recueille, il s’aperçoit qu’il a oublié son pot à eau sur le sol de la galerie extérieure. Très attaché à cet objet, il craint que quelqu’un ne le lui dérobe. Mais trouvant cette inquiétude absurde qui l’empêche de s’absorber entièrement dans ses prières, il brise le pot. B) Ainsi le maître instructeur Yôhan du Sonshô, plante un magnifique prunier rouge qu’il affectionne tout particulièrement. Un jour, durant l’absence de ses disciples, il demande à un moinillon de lui apporter une hache, et il coupe alors le prunier au ras du sol, et le couvre de sable, ne laissant aucune trace de son arbre. Aux questions de ses disciples, il répond que son attachement était absurde. |
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TC0163 | TE018091 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 29. | GENDAYÛ, DU PAYS DE SANUKI, ÉVEILLE SOUDAINEMENT SON CŒUR ET ACCOMPLIT SA RENAISSANCE.– Gendayû égorge les êtres vivants et cause la perte des humains, inspirant une immense terreur autour de lui. Revenant de la chasse, il passe devant une maison où l’on célèbre l’installation d’une effigie du Bouddha. Trouvant cette cérémonie amusante, il met pied à terre, enjambe le dos des fidèles agenouillés, s’installe près du célébrant et lui demande ce que signifie son homélie. Effrayé, le moine cesse son prêche, et lui explique que le serment d’Amida [le Bouddha sauveur] est digne de confiance, lui décrit les joies du paradis et les souffrances de ce monde, et tout le reste. Gendayû dit qu’il aimerait bien devenir moine et qu’il ignore le chemin pour se rendre dans la contrée où réside le Bouddha. Il demande si le Bouddha lui répondra s’il l’appelle de toutes ses forces. Le moine répond que s’il éveille profondément son cœur, il obtiendra sans nul doute sa réponse. Gendayû demande alors d’être fait moine sur le champ. Mais son serviteur lui suggère de rentrer chez lui pour régler ses affaires avant de se retirer du monde. Gendayû est furieux et le menace de son sabre. Tous sont épouvantés. Mais Gendayû se glisse à genoux devant le célébrant et exige d’avoir le crane rasé immédiatement, menaçant le moine à son tour. Le moine obtempère et fait de lui un moine. Vêtu d’un froc et d’une étole, Gendayû prend le chemin de l’ouest en criant « Hommage au Bouddha Amida ». Tous ceux qui l’entendent sont très émus. Cheminant au fil des jours Gendayû arrive dans un monastère de montagne. Un des moines, suspicieux, est très touché par le récit de ce voyageur, et lui offre un peu de riz séché. Mais Gendayû dit qu’il n’a pas envie de se nourrir et que sa seule pensée est de marcher à travers monts, forêts, lacs et rivières jusqu’à ce que le Bouddha daigne lui répondre. Il reprend sa marche vers l’ouest, suivi par un moine qui le trouve installé sur un rocher à la pointe d’un éperon montagneux dominant la mer. Gendayû explique au moine que c’est ici que le Bouddha répond à ceux qui l’invoquent. En effet, à ses appels, l’auguste voix résonne légèrement du côté de la mer. Gendayû demande au moine de partir et de revenir dans sept jours, pour voir ce qu’il est devenu. Sept jours plus tard le moine, accompagné de nombreux confrères, trouvent Gendayû dans la même position, assis, paumes jointes tourné vers l’ouest, les yeux fermés. Sur la pointe de sa langue a poussé une fleur de lotus bleue. Les moines lui rendent hommage, détachent la fleur et l’offrent au gouverneur du pays qui la donne ensuite au seigneur d’Uji. Même si on n’accumule pas de mérites, on accomplit sa Renaissance quand on met toute sa confiance dans le Bouddha au plus profond de son cœur. |
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TC0165 | TE018328 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 76, pp. 151-152 | Étienne, un convers de Grandselve, et le cellérier du même monastère sont tous deux mourants. Le cellérier meurt le premier et rend visite à Étienne en rêve, lui ordonnant de manger quelque chose, car le fait qu'il n'ait pas mangé depuis trois jours représente un jeûne excessif. Le moine infirmier, sachant que le cellérier vient de mourir, est surpris lorsqu'il entend parler de l'ordre donné à Étienne. Étienne explique alors qu'il a vu le cellérier entrer dans un endroit si lumineux qu'il ne pouvait pas être observé. Il affirme qu'il a échappé à la mort grâce à cette vision, pour vivre une vie meilleure. Mais peu de temps après avoir mangé, Étienne meurt (non sans avoir promis à l'infirmier de l'aider après sa mort, s'il le peut). Quelques jours plus tard, il apparaît en vision à l'infirmier pour lui rappeler un péché qu'il a commis douze ans plus tôt et qu'il n'a toujours pas confessé. Dès qu'il se réveille, l'infirmier se souvient du péché, se confesse et reconnaît l'importance du sacrement de la confession. |
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TC0165 | TE018314 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 62, p. 135 | Robert, moine de Clairvaux, est envoyé au monastère de Fontmorigny, dans le diocèse de Bourges. Il a une vision dans laquelle le Christ, sa mère et saint Bernard se tiennent dans un beau jardin et parlent de lui. Marie demande au Christ que le moine obtienne la paix de Dieu cinq jours plus tard, et c'est ce qui se passe. |
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TC0165 | TE018289 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 44f, pp. 91-92 | Saint Bernard, en route pour aller voir le comte Théobald de Champagne, rencontre un voleur qui est conduit à la potence. Il demande alors qu'on lui livre le voleur. Théobald arrive sur place et, surpris, lui demande pourquoi il voudrait sauver un voleur. Saint Bernard lui répond que le tourment quotidien d'une vie dans un monastère est une punition plus sévère que la mort immédiate, et emmène le voleur à Clairvaux (où il est connu d'Herbert). Il y reste jusqu'à sa mort, plus de trente ans plus tard, sous le nom de Constant. |
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TC0165 | TE018277 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 37, pp. 76-77 | Le même mardi saint où le moine a une vision de la main de Dieu, le très noble André (archidiacre de Verdun), frappé par la vie sainte qu'on mène à Clairvaux, ainsi qu'un clerc appelé Geoffroy, tous deux encore vivants à l'époque d'Herbert, décident de se convertir à la vie cistercienne. Très délicat, André veut rejoindre un ordre moins strict, mais Robert de Bruges, successeur de saint Bernard comme abbé de Clairvaux, le persuade de rester trois jours pendant que le monastère prie pour lui. Ce même jour, on lui sert une assiette de petits pois (un plat qu'il ne supporte pas d'habitude), qui lui semble si savoureuse qu'il s'en lèche les doigts. Quand les cuisiniers l'informent qu'ils n'ont ajouté que du sel et de l'eau (mais pas de graisse), André comprend qu'il s'agit d'une intervention divine. A partir de ce jour, il est débarrassé de ses tentations, et les légumes lui semblent meilleurs que la viande. |
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TC0165 | TE018313 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 61, pp. 133-134 | Un prêtre veut devenir moine cistercien, mais l'abbé du monastère voisin d'Auberive, qui sait combien il est nécessaire au monastère de femmes où il a célébré la messe, retarde son entrée. Se sentant mal, le prêtre se rend un jour à Auberive où il est accueilli comme novice, pour y mourir quelques jours plus tard. Juste au moment où la tablette des mourants (tabula morientium) est frappée, deux moines ont la même vision: une foule d'anges et de saints allant accueillir le novice. Alors que l'un des moines reste dans l'église pour veiller sur le cadavre, l'autre part se coucher, mais il est sévèrement réprimandé et on l'informe qu'un de ses frères a eu la même vision et chante avec les anges. Le moine court rejoindre ses frères et le lendemain, il raconte à l'abbé ses deux visions. Quelques temps plus tard, l'autre moine qui était resté pour veiller sur le mort, raconte à son tour la vision |
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TC0165 | TE018299 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 47, pp. 110-112 | L'abbé d'une abbaye affiliée à Clairvaux souhaite abandonner sa fonction pour se consacrer à la contemplation. Ayant quitté son abbaye, il se rend dans une abbaye proche, espérant être déchu. Pendant les vigiles, il a une vision dans laquelle Bernard le présente à Dieu qui lui dit que s'il veut sa miséricorde, il doit réaffirmer sa vocation, ce qu'il consent à faire. Pourtant le lendemain, il ressent encore des doutes. Pendant l'Eucharistie, il entend une voix qui lui dit qu'il n'aura pas de successeur tant qu'il vivra. Ces mots achèvent de le convaincre : il retourne dans son monastère et reprend ses fonctions d'abbé, ce qu'il continue de faire alors qu'Herbert écrit son livre. L'abbé a souffert de graves maux de tête au début de sa profession. Il raconte secrètement à Herbert comment un dimanche où la migraine était plus forte qu'à l'accoutumée, tenté de quitter le chœur, il a choisi (avec l'aide de Dieu) de demeurer jusqu'à la fin de la célébration de la messe. Au moment de l'Eucharistie, il a été définitivement libéré de sa douleur qui lui est sortie de la tête comme une masse de plomb. |
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TC0165 | TE018310 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 58, pp. 129-130 | L'abbé Abraham de La Prée raconte à Herbert des secrets de sa propre vie. Dans son jeune âge, il cache dans son lit, et ce dès son entrée au monastère, un morceau de tissu neuf pour réparer ses vêtements. Un jour, il le cherche, ne le trouve pas et se confesse. Peu de temps après, alors qu'il fait la vaisselle dans la cuisine, le morceau de tissu tombe du plafond. Le diable responsable du vol ne sait plus quoi en faire après la confession. Homme pieux, pur de corps et d'esprit, il reçoit un jour la visite de la Vierge, à laquelle il est particulièrement dévot, elle lui annonce quelques événements futurs et lui donne un chaste baiser sur les lèvres. Un jour, se disputant avec des Juifs au sujet du christianisme, il sent une terrible odeur qui lui reste dans les narines pendant des jours et qui revient chaque fois qu'il leur parle ou les voit de près. |
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TC0165 | TE018405 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 152, pp. 272-275 | Herbert rapporte un récent miracle qui a eu lieu à Nantes, qu'il a lu à la fin d'un manuscrit et dont il se souvient du contenu, mais pas des mots. Deux clercs experts en littérature, aspirant à l'honneur et à l'argent, liés par l'amour charnel, deviennent prêtres la même année. Se plaignant de la brièveté de la vie, ils promettent de revenir dans les trente jours si l'un d'eux venait à mourir. L'un des deux meurt mais apparaît au-delà des termes établis, expliquant que la volonté divine ne peut être pliée par l'orgueil des hommes et que pour cela, et pour bien d'autres maux innombrables, il a été puni. Le vivant est surpris car il lui semble que le mort ne souffre pas, mais le mort confirme qu'il souffre et fait tomber trois gouttes de sueur sur le vivant, créant ainsi trois trous, un sur son front et deux sur ses joues, le faisant tellement souffrir qu'il en meurt presque. Le défunt lui dit alors qu'il ne mourra pas, mais qu'il peut comprendre combien il est douloureux d'être dans le feu éternel. Il sort un grand parchemin écrit des deux côtés. La personne vivante ne peut pas lire un des deux côtés, même si elle reconnaît les lettres, mais quand l'autre retourne le rouleau elle comprend le texte. Il s'agit d'une lettre dont la teneur (mais pas les mots) se trouve dans le manuscrit vu par Herbert. Dans cette lettre, Belzébuth salue et remercie les prélats qu'il considère comme ses alliées et en lesquelles il a pleinement confiance pour faire sortir d'innombrables âmes du chemin de la vérité par l'exemple de leur vie. La lettre se termine par la promesse d'une rémunération adéquate pour leurs efforts. Le vivant critique les prélats infidèles et demande au mort s'il peut faire quelque chose pour lui ou pour lui-même. Le défunt répond qu'il est trop tard pour lui, mais que les vivants peuvent encore se sauver et même vivre parmi les élus en abandonnant tout pour la vie religieuse. Après la fin de la vision, le vivant donne tous ses biens aux pauvres et entre au monastère de Sainte-Mélaine, à Rennes, où il guérit de ses brûlures (même si les cicatrices demeurent pour le restant de sa vie). Herbert commente en disant que les âmes des morts peuvent revenir pour aider les autres, même lorsqu'elles-mêmes ne peuvent plus recevoir d'aide. |
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TC0165 | TE018361 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 108, pp. 205-207 | Herbert apprend de l'abbé de Saint-Anastase, auquel il s'est secrètement confessé, l'existence de Balsamo, un moine cistercien du même monastère. Envoyé par saint Bernard à Clairvaux pour une commande, il souhaite rester dans ce monastère. À son retour à Saint-Anastase, il fait réciter une messe pour chaque moine de Clairvaux dont la mort est connue et douze autres messes par an, pour tous ceux dont la mort n'a pas été signalée. Très dévoué, pendant huit ans, il récite quotidiennement le psautier en entier et, au moins une fois, s'est flagellé. À l'approche du jour de sa mort, qu'il ne connaît pas, il retourne à Clairvaux pour demander à l'abbé de désigner le nouvel abbé de Saint-Anastase, dont le siège est actuellement vacant. À Clairvaux, il assiste aux funérailles d'un des moines et, pris d'un désir de mourir sur place, il prie Dieu d'exaucer son souhait. Il est immédiatement pris d'une forte fièvre. Le lendemain soir, il a une vision de Dieu, de Notre-Dame et de saint Bernard avec de nombreux saints. Pris dans la vision qui lui donne l'impression d'être parmi eux, il meurt le dixième jour. On se souvient aussi de Balsamo, pour l'époque où, alors qu'il était en route pour rencontrer le pape Alexandre III, il fut capturé par les partisans de l'antipape Octavien, qui le firent tomber de sa mule et le mirent en prison. L'un des ravisseurs tenta alors de monter sur la mule, mais l'animal inoffensif refusa d'être monté ou de bouger, comme s'il se battait pour son maître. Après avoir tout essayé (y compris de frapper l'animal), les partisans du schisme se rendirent compte qu'ils étaient confrontés à un miracle. Ils libérèrent Balsamo et lui ordonnèrent de monter sur la mule qui le reconnut, et sous les yeux de tous redevint obéissante. |
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TC0165 | TE018228 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 32, pp. 62-64 | Richard, autrefois abbé de Savigny, raconte qu'un abbé d'un monastère de sa lignée (en Angleterre), après avoir longtemps vécu comme un pécheur, reçoit comme une grâce les odeurs et les goûts sucrés (parfois séparément, parfois ensemble), une fois devenu moine. Afin de corroborer la véracité du récit, Herbert rapporte de nombreux épisodes similaires, dont un récit de première main. Bien que ce soit courant, Herbert s'étonne qu'une grâce aussi importante ne soit que rarement évoquée dans les vies de saints. Pour ceux qui auraient encore des doutes, Herbert se souvient d'avoir entendu des histoires sur la façon dont Saint Bernard a vu un ange répandre de l'encens parmi les moines qui chantaient dans le chœur. |
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TC0165 | TE018200 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 6, pp. 23-29 | Le maître des novices Acardus raconte sa rencontre avec l'ermite Schetzel, qui remonte à l'époque où il se trouvait à l'évêché de Trèves lors de la construction du monastère de Himmerod. Afin de martyriser sa propre chair, Schetzel vit seul et nu dans la forêt, mangeant très peu, pour l'amour de Dieu. Quatre ans avant sa mort, pendant un hiver beaucoup plus rude que les autres, il passe ses nuits dans la cour d'un homme pauvre et honnête, qu'il ne dérange en aucune façon, puis retourne chaque fois dans la forêt avant le lever du soleil. Parfois, il prend des miettes de pain qu'il garde dans un petit sac, qui est sa seule richesse. Saint Bernard en entend parler et charge Acardus d'aller avec d'autres moines pour saluer l'ermite et lui apporter de modestes présents, une tunique et des sandales. Après avoir évité les moines pendant quelques jours, Scheztel décide finalement d'accepter leur demande de rencontre, faite par l'intermédiaire de l'homme qui l'a accueilli. L'ermite accepte alors les présents, les enfile et les retire immédiatement après. Cela lui permet d'accepter les cadeaux de Bernard (qu'il remercie), sans pour autant les conserver. Frappés par l'affabilité et la bonté de l'homme, les moines lui demandent s'il a déjà subi les tentations de la chair, ou s'il a été dérangé par des démons. Schetzel sourit, affirme que personne n'échappe à la tentation, puis raconte une histoire. Une fois en hiver, nu comme à son habitude, il reçoit la neige envoyée par Dieu comme une couverture qui l'enveloppe complètement, à la seule exception d'une petite ouverture au niveau de son nez, pour respirer. Attiré par la chaleur, un lièvre s'approche de lui et s'assoit sur son visage. L'arrivée du petit animal prend l'ermite par surprise. Il sourit et se surprend à vouloir caresser l'animal, abandonnant ainsi sa concentration et son sérieux. D'un seul effort, Schetzel résiste à la tentation et laisse le lièvre en paix. C'est, dit-il, l'une des plus grandes tentations qu'il ait connues de toute sa vie. Schetzel a raconté cette histoire et d'autres semblables aux moines, avant de les saluer et de se recommander à Bernard. Acardus conclut en racontant le fort impact des paroles de l'ermite sur lui et ses frères, qui ont compris qu'ils n'étaient rien devant l'impressionnante perfection de Schetzel. Celui-ci, ayant prédit sa propre mort, il est à présent enterré au Luxembourg. |
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TC0165 | TE018406 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 153, p. 276 | Jean, vénérable clerc, décide de devenir moine de Cîteaux mais, retardant son entrée au monastère, sa ferveur diminue. Au retour d'un pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle, il a une vision dans laquelle Dieu dit à saint Pierre d'effacer le nom de Jean de son livre, tandis que saint Jacques se porte garant pour lui. Jean se réveille brièvement, stupéfait, et aussitôt après, il fait un autre rêve, où dans le livre, à la place de son nom, il y a un verset du Cantique des Cantiques : "Nous te ferons des pendentifs d'or, avec des grains d'argent". A son réveil, il se rend immédiatement à Cîteaux, où il devient moine avant de devenir abbé de Bonnevaux et enfin évêque de Valence. |
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TC0165 | TE018199 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 5, pp. 21-23 | Acardus (plus tard maître des novices alors qu'il est également le maître d'Herbert) fait son noviciat à Clairvaux, sous la direction de saint Bernard. Un jour, le saint le prend à part avec deux autres novices pour les avertir qu'un quatrième novice va s'échapper, emmenant avec lui des biens du monastère. Résistant à la tentation de dormir, Acardus reste seul éveillé et voit deux énormes Éthiopiens qui, après être entrés dans le dortoir, circulent parmi les novices avec un poulet rôti sur la broche. Le seul qui se réveille est le novice mentionné par Bernard, qui va immédiatement chercher des livres à voler. Acardus réveille ses deux frères et ensemble, ils arrêtent le fugitif. Le lendemain, impénitent, il est chassé, et peu après, il devient fou. Au cours de son noviciat, Acardus subit de nombreuses tentations qu'il raconte à ses novices une fois devenu maître. Par exemple, les lumières qui s'allument dans l'église et s'éteignent lorsque le nom de Dieu est prononcé, ou une vision dans laquelle Acardus combat un démon qui lui est apparu vêtu comme un gladiateur, et qu'il vainc en lui brisant la tête. Quand Acardus le prend par les cheveux pour le traîner dehors, divers fragments d'os et de chair restent attachés à sa main, qui continue à exhaler une horrible puanteur pendant toute une année. Herbert décide alors de raconter une histoire qu'Acardus racontait aux novices, faisant d'Acardus lui-même le narrateur de l'extrait. |
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TC0165 | TE018364 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 111, pp. 210-213 | Au temps du du roi Edward le confesseur, il y a à Berkeley une femme qui s'adonne au vice. Elle a un corbeau qu'elle aime beaucoup. Un jour, elle entend la voix de l'oiseau, et l'interprète comme un mauvais présage. À ce moment, un messager entre et lui annonce la mort de son fils et de toute sa famille. Sentant venir sa propre mort, elle fait venir ses deux autres enfants, l'un moine et l'autre nonne, leur demandant d'essayer de sauver au moins son corps, en le gardant, avec certaines procédures, à l'église pendant trois jours. Les deux premières nuits, des démons brisent les chaînes de son tombeau. La troisième nuit, à l'aube, le monastère est ébranlé : un démon brise les portes et ordonne à la femme de quitter son tombeau. Face à sa résistance, il brise les dernières chaînes et la traîne hors de l'église, où un superbe cheval noir l'emmène. On peut l'entendre crier sur quatre miles. Grégoire raconte une histoire similaire d'un homme dans le quatrième livre de ses Dialogues. Un autre exemple est ce que l'on raconte de Charles Martel en France. Célèbre pour sa force et pour avoir arrêté les Sarrasins, après avoir été enterré à Saint-Denis, les démons le traînent hors de la chapelle en guise de punition pour avoir dépouillé tous les monastères afin de payer ses soldats. Son corps n'est jamais retrouvé et le miracle est révélé par l'évêque d'Orléans. |
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TC0165 | TE018211 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 17, pp. 43-44 | Un convers de Clairvaux qui a quitté le monastère à trois reprises puis a été accepté de nouveau, supporte pendant de nombreuses années (avec beaucoup de patience) de très graves souffrances physiques dues au cancer, ayant foi dans les vertus purificatrices de la douleur. Peu avant sa mort, il prédit son propre salut éternel et se met à chanter, à la stupéfaction de ses confrères qui le voient insensible à la douleur. Saint Bernard en parle au chapitre, le présentant comme un exemple de pénitence et de patience. |
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TC0165 | TE018359 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 106, pp. 196-204 | Eskilo, à seize ans, est envoyé par ses parents en Saxe pour étudier. Gravement malade, il reçoit l'extrême onction et, à l'agonie, est laissé pour mort. Pris par une vision, il entre dans une maison dans laquelle il est immédiatement enveloppé de flammes et se croit condamné pour l'éternité. C'est alors qu'il voit un passage menant à un palais. Lorsqu'il entre dans le palais, il voit la Vierge Marie sur un trône, qui lui reproche d'avoir osé se présenter devant elle. Trois personnes vénérables prennent sa défense et la Vierge fait semblant d'être en colère contre lui pour ne lui avoir jamais exprimé sa dévotion. Terrifié, Eskilo demande pardon et propose de payer pour sa libération. Lorsque la Vierge lui demande cinq sortes de blé, le jeune homme promet de payer. Il se réveille à la surprise de tous, ne pouvant que remercier Dieu de ne plus être au sein des flammes. Une fois la vision racontée, un homme sage lui dit qu'il sait qu'Eskilo sera un homme important pour l'Église et qu'il devra construire à ses frais cinq monastères d'ordres différents avec au moins douze moines pour chacun. Devenu évêque de Lund, Eskilo fonde d'abord les cinq monastères, puis de nombreux autres, à ses frais et à ceux d'autres fidèles, pour les Cisterciens, les Chartreux et les Prémontrés, non seulement au Danemark mais aussi en Saxe, en Slavonie, en Suède et en Norvège, travaillant en même temps à éradiquer le paganisme et l'hérésie, qu'il abhorre. Un noble de ces terres refuse d'obéir à Eskilo et de se séparer de sa femme, une parente de sang ; excommuniée, la femme est retrouvée morte dans son lit, la gorge tranchée par un démon. Un autre homme riche se marie avec la femme d'un autre chevalier et Eskilo, après de nombreux avertissements non entendus, lui inflige un anathème. Les deux pécheurs sont étouffés dans leur sommeil avec leurs deux enfants. La notoriété de l'événement convainc de nombreux pécheurs de changer de vie. Elie, le dixième évêque de Ribe, au Danemark, trouve l'hostie qu'il a laissée intacte, divisée en cinq parties pour signifier, comme on le comprendra plus tard, les cinq évêques, dont Elie, qui dans le schisme entre Alexandre III et Victor IV prend le parti de ce dernier. Plus tard, Elie, plus intéressé par la richesse que par l'âme de ses fidèles, refuse, sur le point de mourir, de se confesser et de communier. Il est retrouvé mort, étouffé par les démons et jeté sur un phare. Le frère d'Eskilo meurt sans confession et sans lui avoir demandé pardon pour l'avoir offensé à tort. Un jour qu'Eskilo est en train de prier, son frère apparaît devant lui, en silence, avec une attitude pénitente, enveloppé de flammes, à l'exception de son cou, sa tête et le haut de ses épaules. Stupéfait, Eskilo ne parle pas mais, tourmenté par le chagrin de son frère, il demande le lendemain de nombreuses messes et prières pour lui au chapitre. Tout ce qui précède a été dit à Herbert par Eskilo lui-même. |
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TC0165 | TE018198 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 4, pp. 13-20 | Avant d'entrer à Clairvaux, Guillaume a été un moine bénédictin à Saint-Aubain d'Angers, où il était tenu en grande estime par l'abbé et ses confrères. Avec certains d'entre eux, il a vécu pendant des années presque en ermite, dans une dépendance du monastère. Il mangeait très peu, grâce à l'aide de Dieu, et malgré une tentation forte. Un jour, un frère arrive et lui ordonne de manger de la viande en raison de sa faiblesse physique. Après un premier refus, il cède et mange un peu, pour ensuite le regretter amèrement. C'est alors qu'apparaît un homme vêtu de blanc scintillant, qui se présente comme un pèlerin venu lui rendre visite. Il lui reproche d'avoir cédé à la tentation et lui raconte l'histoire suivante. Une religieuse en Espagne, habituée à ne manger que du pain et de l'eau, cède à la tentation et lui demande de préparer de la viande. Avant de manger, elle prie Dieu de l'empêcher d'en manger si cela peut nuire à son âme. La viande se transforme en trois poussins de corneille, sans plumes. Lorsqu'il est confirmé qu'il n'y avait que trois petits morceaux de viande dans l'assiette, la religieuse jette les corbeaux dans la rivière ; et depuis ce jour ils n'ont pas cessé de flotter. Conforté par la vision, Guillaume accepte la pénitence et demande qui est le pèlerin, qui lui répond qu'il ne peut pas le dire ; il n'a pas besoin de nourriture humaine et sa seule préoccupation est la santé de Guillaume. Il le salue et disparaît sans laisser de trace, démontrant ainsi sa nature angélique, comme Guillaume le raconte à Herbert plus de vingt ans plus tard. En entrant à Clairvaux, attiré par la renommée de Saint Bernard, il a de nombreuses visions, mais n'en raconte que peu, à très peu d'auditeurs. Durant l'une d'elles, lorsqu'il chante les psaumes à prime, il voit saint Malachie, vêtu en évêque, le jour de l'anniversaire de sa mort. Il est accompagné par saint Bernard, également coiffé d'une mître mais ne portant pas la bague épiscopale, qui lui fait un grand honneur et observe avec attention Malachie, les moines de la communauté ainsi que l'autel. La vision s'achève sur la fin du psaume. Dans une autre vision, Guillaume demande à saint Bernard de lui révéler s'il sera sauvé. Bernard lui reproche de faire une trop grande demande, mais lui répond malgré tout, (mais Herbert ignore la réponse). Dans une troisième vision, alors qu'il est malade à l'infirmerie, Guillaume voit entrer un diable habillé en prostituée qui se déplace lascivement entre les lits des moines malades, jusqu'à s'arrêter devant le lit d'un jeune moine. Le diable dit au moine de le suivre et d'amener son compagnon, qui les attendrait dehors, alors il s'en va. Le lendemain, Guillaume raconte sa vision à l'abbé Robert, qui va parler au jeune moine, mais celui ci nie vouloir quitter l'ordre. Cependant après quelques jours, il quitte le monastère avec son compagnon ; au moment où Herbert écrit, il s'est installé dans un autre monastère. Guillaume a beaucoup d'autres visions qu'Herbert ne raconte pas pour ne pas ennuyer ses lecteurs. Il meurt dans la sainteté, comme il a vécu. |
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TC0165 | TE018213 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 19, pp. 46-49 | Un moine de Clairvaux, encore vivant du temps d'Herbert, depuis déjà quarante ans au monastère, vierge et de grande sainteté, a la grâce particulière de pouvoir voir chaque fois qu'il lève les yeux des démons, monstrueux et nombreux. Une nuit, alors qu'il prie seul, il ressent une forte perturbation et voit une énorme foule de démons remplir la pièce, hurlant et le frappant. Il les renvoie avec le signe de la croix et en priant la Vierge. Le lendemain, les démons reviennent et cette fois, il en remarque un en particulier, assis à la fenêtre, ailé et menaçant. Ils disparaissent tous grâce à l'invocation du nom du Sauveur et au signe de croix. Une nuit, le moine voit une lampe suspendue dans les airs qui l'éclaire pendant qu'il prie ; il essaie de l'atteindre, mais elle s'éloigne toujours, pour revenir au même endroit lorsque le moine est de retour à son poste. Après un certain temps, la lampe disparaît pour ne plus jamais réapparaître. Herbert raconte une autre vision du moine, dans laquelle saint Augustin l'emmène voir les damnés et les âmes bénies, pour lui faire choisir où il veut aller après la mort. Suite à cette vision, le moine consacre toute sa dévotion au saint. Un jour, il tombe malade à l'infirmerie de l'abbaye de Noirlac, près de Bourges ; c'est alors qu'un moine meurt en l'absence des infirmiers. Son âme se détache de son corps et reste suspendue au dessus de lui comme un globe lumineux, jusqu'au retour de la communauté. Un autre jour, dans une paroisse, il voit le Christ sous la forme d'un enfant qui montre tout son dégoût pour le prêtre officiant, prouvant ainsi que la valeur du sacrement est indépendante des vertus du prêtre. |
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TC0165 | TE018223 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 27, pp. 56-57 | Le diable tente un moine de Clairvaux, qui se prépare à s'échapper du monastère. La nuit, il voit saint Bernard et saint Malachie en rêve, bénissant les moines dans le dortoir. Lorsqu'ils arrivent devant lui, Malachie l'accuse d'être un mauvais moine, et Bernard le frappe avec un bâton. Le moine se réveille dans la douleur et est conduit à l'infirmerie, où il confesse au prieur qu'il voulait s'échapper. Acceptant la pénitence, il est débarrassé des tentations. |
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TC0165 | TE018418 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 162, pp. 287-288 | D'un homme qui a souvent été enlevé par des démons. Ponce raconte l'histoire d'un paysan de la région de Narbonne qui était tombé amoureux de la femme d'un autre paysan. Un jour, dans la rue, il rencontre un esprit impur sous la forme d'un magicien qui lui dit qu'il peut l'aider, s'il accepte de le servir en tout. Le paysan accepta, accomplit l'adultère, et à partir de ce jour, il fut souvent enlevé par les démons, parfois plusieurs jours de suite. Personne ne savait où il était allé. Un moine du monastère cistercien voisin de Fontfroide l'a approché pour l'aider, l'a emmené à l'église et lui a rendu la raison avant de le laisser sortir. Cependant et après un long moment, l'homme a de nouveau été enlevé et on ne sait plus rien de lui. |
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TC0165 | TE018195 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 1, pp. 3-7 | Un moine du nom de Reinaldus, après avoir passé trente ans de sa vie à lutter contre la luxure, fait preuve de perfection spirituelle pendant vingt ans au monastère de Saint-Amand avant de devenir moine cistercien à Clairvaux. Seulement quarante jours avant sa mort, il accepte de révéler une vision qu'il a eue huit ans plus tôt au moment de la récolte. Un jour, à Clairvaux, en regardant ses frères dans les champs, il voit la Vierge habillée de blanc, accompagnée de sainte Elisabeth et de Marie-Madeleine, descendre la colline pour porter secours aux moines. A partir de ce jour, sa dévotion à Marie devient encore plus profonde qu'avant. Quatorze jours après avoir raconté cette vision, Reinaldus en a une deuxième dans laquelle la Vierge prépare une tunique très blanche pour sa mort. Reinaldus raconte la vision pour consoler Herbert, qui est très malade à l'époque, pensant que la vision le concerne, mais c'est lui-même qui meurt vingt-cinq jours plus tard. Reinaldus a donc eu une vision concernant sa propre mort : dans ses derniers instants, il entend deux coups sur la "tabula morientium", puis il récite l'Ave Maria jusqu'à son dernier souffle. Il est enterré avec un convers qui meurt le même jour. Au moment de leur mort, un saint homme a une vision de la construction de deux temples à Clairvaux : l'un dans l'infirmerie des moines et l'autre dans celle des convers, tous deux splendides, mais le premier plus noble, ce qui indique que la sainteté du moine est plus grande que celle du convers. |
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TC0165 | TE018354 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 101, pp. 187-190 | Henry, autrefois moine à Clairvaux et abbé au Danemark, raconte à Herbert une histoire qui est arrivée à un convers de son monastère. Avant d'entrer au monastère, le jeune homme se rend en terre païenne où les habitants vénèrent un démon qui réside dans une statue impure. Le démon a besoin de grandes quantités de nourriture certains jours de l'année, pendant lesquels tout le monde s'adonne à des méfaits. Un jour, le jeune homme, assistant aux célébrations païennes, voit le démon habillé en empereur et invoque immédiatement le nom de Dieu, faisant le signe de croix en secret. Le démon réagit et parle au jeune homme dans sa langue maternelle, pour l'effrayer. Alors que tout le monde se demande à qui le démon parle, le jeune homme se cache, n'étant pas encore solide dans sa foi. De retour dans son pays, il devient moine et raconte l'histoire pour édifier ses confrères. Herbert commente en disant que si le signe de croix invoqué par un faible croyant a tant de force, combien plus il en aura pour ceux qui sont forts dans leur foi, et les très rares prédicateurs qui se rendent sur ces terres parviennent à faire baptiser des milliers de païens. |
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TC0165 | TE018221 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 25, p. 55 | Le même abbé raconte qu'il a vu un démon offrir une coupe de vin rouge à tous les moines réunis dans le chœur, et disparaître lorsque l'un d'eux l'a prise et l'a bue. L'abbé appelle à lui le moine qui lui confesse qu'il a décidé à ce moment de céder à la convoitise et d'abandonner le monastère. Lorsque l'abbé lui décrit la vision qu'il vient d'avoir, le moine se repent. Il accepte la pénitence et est renforcé dans sa décision de ne plus jamais se laisser vaincre par la tentation. |
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TC0165 | TE018355 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 102, pp. 190-191 | Un grand nombre de monastères cisterciens sont fondés en Slavonie, une terre encore récemment païenne. Les moines reçoivent du pape le pouvoir de baptiser. La veille de l'arrivée de certains de ces moines dans une ville païenne, les habitants ont le sentiment qu'une armée invisible est en train de fuir, vaincue. Le lendemain, les moines arrivent et baptisent un grand nombre de personnes des deux sexes, confirmant que les troubles nocturnes ont été causés par la fuite des démons. |
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TC0165 | TE018392 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 139, pp. 253-255 | Herbert raconte une histoire bien connue dans la région de Langres, où elle s'est produite trois ans plus tôt. Un homme se dispute avec un autre ; il le croit si cupide et est si sûr de sa damnation qu'il promet de donner sa propre âme au diable si ce dernier n'emporte pas celle de l'avare. Celui-ci part alors en pèlerinage à Jérusalem, où il meurt repenti, après s'être confessé : le diable apparaît alors en rêve au premier homme et réclame l'âme qui lui a été promise. Terrifié, l'homme demande un répit de trois jours et le prêtre, à qui il demande de l'aide, lui dit que le seul espoir de salut est d'entrer dans le monastère voisin de Morimond. L'homme accepte, mais n'étant alors plus troublé par d'autres rêves, il reporte son entrée au monastère. Le troisième jour, le diable revient et accorde un nouveau délai d'un jour. Sur la route de Morimond, à une bifurcation, l'homme se sépare un bref instant de l'ami qui l'accompagne et est plus tard retrouvé mort, étouffé par un mauvais esprit. L'ami s'enfuit et raconte à tous ce qui s'est produit. |
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TC0165 | TE018345 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 92, p. 175 | Dans le monastère de Longpont, un convers garde pour lui, sans permission, un peu d'argent et de la nourriture. Le jour de Pâques, au moment de communier, il a l'impression d'avaler du charbon brûlant et vomit en sortant de l'église. Il part ensuite se confesser directement à l'abbé. Le lendemain, l'abbé, au chapitre, impose une pénitence à tous, y compris à Herbert qui est présent, et qui ne sait pas si ce convers, malade depuis longtemps, s'est jamais remis. |
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TC0165 | TE018320 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 68, p. 144 | Deux jeunes sœurs sont emmenées par leurs parents au monastère de Fontaines-Les-Nonnes, où elles meurent très vite. La première à mourir apparaît à sa sœur, quelques jours après son décès, pour lui annoncer qu'elle ne peut être amenée devant Dieu avant qu'elles ne soient toutes les deux réunies dans l'au-delà, et lui dit de se préparer car elle aussi va bientôt mourir. Elle lui demande également de prier pour l'âme de Guiard, un maçon dévot à la Vierge qui est mort pendant la construction de l'église, afin que son âme puisse être transférée au lieu du répit. La jeune fille encore vivante annonce donc la prophétie à tous, et meurt au jour annoncé. |
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TC0165 | TE018282 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 42, pp. 81-85 | Un adolescent allemand de 14 ans s'arrête à Clairvaux, sur la route de Paris. Son professeur, dès qu'il voit le lieu et les moines, décide d'entrer dans l'ordre cistercien et l'invite à faire de même. Mais le jeune homme, hostile aux Cisterciens (et qui prie même Dieu de ne jamais lui donner envie d'entrer dans cet ordre), s'obstine à refuser. Cette nuit-là, il fait un rêve dans lequel on lui dit qu'il mourra s'il va à Paris ; le lendemain, il fait un autre rêve dans lequel il se trouve plongé dans laboue d'un puits, avec saint Jean et un autre saint qui lui apparaît sous la forme de saint Bernard et de Gérard, le portier du monastère. Le jeune homme leur promet de devenir moine. Il est libéré du puits et le lendemain il est accueilli par Saint Bernard dans l'ordre, où il reste, malgré le fait que son maître (ayant changé d'avis) tente de l'en détourner. Un confrère voit le Christ descendre de la croix pour embrasser l'adolescent, et raconte sa vision à Herbert. Une autre fois, le jeune garçon rêve qu'il entre dans une pièce où se trouve le Christ crucifié avec sa mère et saint Jean sur le côté. L'odeur de cette pièce l'accompagne pendant trois jours. Un jour, il entend l'harmonie des voix angéliques, ce qui le comble de bonheur pendant longtemps, même après que le son ait disparu de ses oreilles. Un jour de Pâques, alors que la résurrection est célébrée dans le chœur, il a une vision du Christ lui montrant ses mains percées de clous, sur lesquelles il pleure de joie, ne sachant pas que la vision lui est réservée. Dans sa vision la plus importante, un jour de Pentecôte, il voit la Trinité, mais il ne peut l'expliquer avec des mots. Après 26 ans à Clairvaux, le moine décède. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'Herbert peut divulguer les visions que le moine lui a racontées. |
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TC0165 | TE018323 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 71, p. 148 | Le moine Humbert, originaire de Poitiers et moine à Grandselve, raconte qu'un laïc très religieux, gravement malade, se rend au monastère pour y mourir. Lorsqu'il revient à la vie peu après, il raconte les nombreuses choses qu'il a vues, dont la plus importante est que la mère de Dieu visite le monastère trois fois par jour : pour les vigiles, la messe et complies. |
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