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KeywordMot-cléStichwörtParola chiavePalabra clave: Monastère | Monastery | Kloster | Monasterio | monastero
37occurences in collectionoccurrences dans le recueilAuftritte in der Sammlungoccorrenze nella raccoltaocurrencias en la colecciónTC0165
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ID (coll.)ID (rec.)ID (Samml.)ID (racc.)ID (col.) | ID (ex.)ID (ex.)ID (Ex.)ID (ex.)ID (ex.) | AuthorAuteurVerfasserAutoreAutor | TitleTitreTitelTitoloTitulo | ExemplaExemplaExemplaExemplaExempla | KeywordsMots-clésStichwörterParole chiavePalabras claves |
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TC0165 | TE018328 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 76, pp. 151-152 | Étienne, un convers de Grandselve, et le cellérier du même monastère sont tous deux mourants. Le cellérier meurt le premier et rend visite à Étienne en rêve, lui ordonnant de manger quelque chose, car le fait qu'il n'ait pas mangé depuis trois jours représente un jeûne excessif. Le moine infirmier, sachant que le cellérier vient de mourir, est surpris lorsqu'il entend parler de l'ordre donné à Étienne. Étienne explique alors qu'il a vu le cellérier entrer dans un endroit si lumineux qu'il ne pouvait pas être observé. Il affirme qu'il a échappé à la mort grâce à cette vision, pour vivre une vie meilleure. Mais peu de temps après avoir mangé, Étienne meurt (non sans avoir promis à l'infirmier de l'aider après sa mort, s'il le peut). Quelques jours plus tard, il apparaît en vision à l'infirmier pour lui rappeler un péché qu'il a commis douze ans plus tôt et qu'il n'a toujours pas confessé. Dès qu'il se réveille, l'infirmier se souvient du péché, se confesse et reconnaît l'importance du sacrement de la confession. |
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TC0165 | TE018314 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 62, p. 135 | Robert, moine de Clairvaux, est envoyé au monastère de Fontmorigny, dans le diocèse de Bourges. Il a une vision dans laquelle le Christ, sa mère et saint Bernard se tiennent dans un beau jardin et parlent de lui. Marie demande au Christ que le moine obtienne la paix de Dieu cinq jours plus tard, et c'est ce qui se passe. |
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TC0165 | TE018289 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 44f, pp. 91-92 | Saint Bernard, en route pour aller voir le comte Théobald de Champagne, rencontre un voleur qui est conduit à la potence. Il demande alors qu'on lui livre le voleur. Théobald arrive sur place et, surpris, lui demande pourquoi il voudrait sauver un voleur. Saint Bernard lui répond que le tourment quotidien d'une vie dans un monastère est une punition plus sévère que la mort immédiate, et emmène le voleur à Clairvaux (où il est connu d'Herbert). Il y reste jusqu'à sa mort, plus de trente ans plus tard, sous le nom de Constant. |
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TC0165 | TE018277 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 37, pp. 76-77 | Le même mardi saint où le moine a une vision de la main de Dieu, le très noble André (archidiacre de Verdun), frappé par la vie sainte qu'on mène à Clairvaux, ainsi qu'un clerc appelé Geoffroy, tous deux encore vivants à l'époque d'Herbert, décident de se convertir à la vie cistercienne. Très délicat, André veut rejoindre un ordre moins strict, mais Robert de Bruges, successeur de saint Bernard comme abbé de Clairvaux, le persuade de rester trois jours pendant que le monastère prie pour lui. Ce même jour, on lui sert une assiette de petits pois (un plat qu'il ne supporte pas d'habitude), qui lui semble si savoureuse qu'il s'en lèche les doigts. Quand les cuisiniers l'informent qu'ils n'ont ajouté que du sel et de l'eau (mais pas de graisse), André comprend qu'il s'agit d'une intervention divine. A partir de ce jour, il est débarrassé de ses tentations, et les légumes lui semblent meilleurs que la viande. |
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TC0165 | TE018313 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 61, pp. 133-134 | Un prêtre veut devenir moine cistercien, mais l'abbé du monastère voisin d'Auberive, qui sait combien il est nécessaire au monastère de femmes où il a célébré la messe, retarde son entrée. Se sentant mal, le prêtre se rend un jour à Auberive où il est accueilli comme novice, pour y mourir quelques jours plus tard. Juste au moment où la tablette des mourants (tabula morientium) est frappée, deux moines ont la même vision: une foule d'anges et de saints allant accueillir le novice. Alors que l'un des moines reste dans l'église pour veiller sur le cadavre, l'autre part se coucher, mais il est sévèrement réprimandé et on l'informe qu'un de ses frères a eu la même vision et chante avec les anges. Le moine court rejoindre ses frères et le lendemain, il raconte à l'abbé ses deux visions. Quelques temps plus tard, l'autre moine qui était resté pour veiller sur le mort, raconte à son tour la vision |
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TC0165 | TE018299 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 47, pp. 110-112 | L'abbé d'une abbaye affiliée à Clairvaux souhaite abandonner sa fonction pour se consacrer à la contemplation. Ayant quitté son abbaye, il se rend dans une abbaye proche, espérant être déchu. Pendant les vigiles, il a une vision dans laquelle Bernard le présente à Dieu qui lui dit que s'il veut sa miséricorde, il doit réaffirmer sa vocation, ce qu'il consent à faire. Pourtant le lendemain, il ressent encore des doutes. Pendant l'Eucharistie, il entend une voix qui lui dit qu'il n'aura pas de successeur tant qu'il vivra. Ces mots achèvent de le convaincre : il retourne dans son monastère et reprend ses fonctions d'abbé, ce qu'il continue de faire alors qu'Herbert écrit son livre. L'abbé a souffert de graves maux de tête au début de sa profession. Il raconte secrètement à Herbert comment un dimanche où la migraine était plus forte qu'à l'accoutumée, tenté de quitter le chœur, il a choisi (avec l'aide de Dieu) de demeurer jusqu'à la fin de la célébration de la messe. Au moment de l'Eucharistie, il a été définitivement libéré de sa douleur qui lui est sortie de la tête comme une masse de plomb. |
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TC0165 | TE018310 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 58, pp. 129-130 | L'abbé Abraham de La Prée raconte à Herbert des secrets de sa propre vie. Dans son jeune âge, il cache dans son lit, et ce dès son entrée au monastère, un morceau de tissu neuf pour réparer ses vêtements. Un jour, il le cherche, ne le trouve pas et se confesse. Peu de temps après, alors qu'il fait la vaisselle dans la cuisine, le morceau de tissu tombe du plafond. Le diable responsable du vol ne sait plus quoi en faire après la confession. Homme pieux, pur de corps et d'esprit, il reçoit un jour la visite de la Vierge, à laquelle il est particulièrement dévot, elle lui annonce quelques événements futurs et lui donne un chaste baiser sur les lèvres. Un jour, se disputant avec des Juifs au sujet du christianisme, il sent une terrible odeur qui lui reste dans les narines pendant des jours et qui revient chaque fois qu'il leur parle ou les voit de près. |
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TC0165 | TE018405 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 152, pp. 272-275 | Herbert rapporte un récent miracle qui a eu lieu à Nantes, qu'il a lu à la fin d'un manuscrit et dont il se souvient du contenu, mais pas des mots. Deux clercs experts en littérature, aspirant à l'honneur et à l'argent, liés par l'amour charnel, deviennent prêtres la même année. Se plaignant de la brièveté de la vie, ils promettent de revenir dans les trente jours si l'un d'eux venait à mourir. L'un des deux meurt mais apparaît au-delà des termes établis, expliquant que la volonté divine ne peut être pliée par l'orgueil des hommes et que pour cela, et pour bien d'autres maux innombrables, il a été puni. Le vivant est surpris car il lui semble que le mort ne souffre pas, mais le mort confirme qu'il souffre et fait tomber trois gouttes de sueur sur le vivant, créant ainsi trois trous, un sur son front et deux sur ses joues, le faisant tellement souffrir qu'il en meurt presque. Le défunt lui dit alors qu'il ne mourra pas, mais qu'il peut comprendre combien il est douloureux d'être dans le feu éternel. Il sort un grand parchemin écrit des deux côtés. La personne vivante ne peut pas lire un des deux côtés, même si elle reconnaît les lettres, mais quand l'autre retourne le rouleau elle comprend le texte. Il s'agit d'une lettre dont la teneur (mais pas les mots) se trouve dans le manuscrit vu par Herbert. Dans cette lettre, Belzébuth salue et remercie les prélats qu'il considère comme ses alliées et en lesquelles il a pleinement confiance pour faire sortir d'innombrables âmes du chemin de la vérité par l'exemple de leur vie. La lettre se termine par la promesse d'une rémunération adéquate pour leurs efforts. Le vivant critique les prélats infidèles et demande au mort s'il peut faire quelque chose pour lui ou pour lui-même. Le défunt répond qu'il est trop tard pour lui, mais que les vivants peuvent encore se sauver et même vivre parmi les élus en abandonnant tout pour la vie religieuse. Après la fin de la vision, le vivant donne tous ses biens aux pauvres et entre au monastère de Sainte-Mélaine, à Rennes, où il guérit de ses brûlures (même si les cicatrices demeurent pour le restant de sa vie). Herbert commente en disant que les âmes des morts peuvent revenir pour aider les autres, même lorsqu'elles-mêmes ne peuvent plus recevoir d'aide. |
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TC0165 | TE018361 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 108, pp. 205-207 | Herbert apprend de l'abbé de Saint-Anastase, auquel il s'est secrètement confessé, l'existence de Balsamo, un moine cistercien du même monastère. Envoyé par saint Bernard à Clairvaux pour une commande, il souhaite rester dans ce monastère. À son retour à Saint-Anastase, il fait réciter une messe pour chaque moine de Clairvaux dont la mort est connue et douze autres messes par an, pour tous ceux dont la mort n'a pas été signalée. Très dévoué, pendant huit ans, il récite quotidiennement le psautier en entier et, au moins une fois, s'est flagellé. À l'approche du jour de sa mort, qu'il ne connaît pas, il retourne à Clairvaux pour demander à l'abbé de désigner le nouvel abbé de Saint-Anastase, dont le siège est actuellement vacant. À Clairvaux, il assiste aux funérailles d'un des moines et, pris d'un désir de mourir sur place, il prie Dieu d'exaucer son souhait. Il est immédiatement pris d'une forte fièvre. Le lendemain soir, il a une vision de Dieu, de Notre-Dame et de saint Bernard avec de nombreux saints. Pris dans la vision qui lui donne l'impression d'être parmi eux, il meurt le dixième jour. On se souvient aussi de Balsamo, pour l'époque où, alors qu'il était en route pour rencontrer le pape Alexandre III, il fut capturé par les partisans de l'antipape Octavien, qui le firent tomber de sa mule et le mirent en prison. L'un des ravisseurs tenta alors de monter sur la mule, mais l'animal inoffensif refusa d'être monté ou de bouger, comme s'il se battait pour son maître. Après avoir tout essayé (y compris de frapper l'animal), les partisans du schisme se rendirent compte qu'ils étaient confrontés à un miracle. Ils libérèrent Balsamo et lui ordonnèrent de monter sur la mule qui le reconnut, et sous les yeux de tous redevint obéissante. |
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TC0165 | TE018228 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 32, pp. 62-64 | Richard, autrefois abbé de Savigny, raconte qu'un abbé d'un monastère de sa lignée (en Angleterre), après avoir longtemps vécu comme un pécheur, reçoit comme une grâce les odeurs et les goûts sucrés (parfois séparément, parfois ensemble), une fois devenu moine. Afin de corroborer la véracité du récit, Herbert rapporte de nombreux épisodes similaires, dont un récit de première main. Bien que ce soit courant, Herbert s'étonne qu'une grâce aussi importante ne soit que rarement évoquée dans les vies de saints. Pour ceux qui auraient encore des doutes, Herbert se souvient d'avoir entendu des histoires sur la façon dont Saint Bernard a vu un ange répandre de l'encens parmi les moines qui chantaient dans le chœur. |
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TC0165 | TE018200 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 6, pp. 23-29 | Le maître des novices Acardus raconte sa rencontre avec l'ermite Schetzel, qui remonte à l'époque où il se trouvait à l'évêché de Trèves lors de la construction du monastère de Himmerod. Afin de martyriser sa propre chair, Schetzel vit seul et nu dans la forêt, mangeant très peu, pour l'amour de Dieu. Quatre ans avant sa mort, pendant un hiver beaucoup plus rude que les autres, il passe ses nuits dans la cour d'un homme pauvre et honnête, qu'il ne dérange en aucune façon, puis retourne chaque fois dans la forêt avant le lever du soleil. Parfois, il prend des miettes de pain qu'il garde dans un petit sac, qui est sa seule richesse. Saint Bernard en entend parler et charge Acardus d'aller avec d'autres moines pour saluer l'ermite et lui apporter de modestes présents, une tunique et des sandales. Après avoir évité les moines pendant quelques jours, Scheztel décide finalement d'accepter leur demande de rencontre, faite par l'intermédiaire de l'homme qui l'a accueilli. L'ermite accepte alors les présents, les enfile et les retire immédiatement après. Cela lui permet d'accepter les cadeaux de Bernard (qu'il remercie), sans pour autant les conserver. Frappés par l'affabilité et la bonté de l'homme, les moines lui demandent s'il a déjà subi les tentations de la chair, ou s'il a été dérangé par des démons. Schetzel sourit, affirme que personne n'échappe à la tentation, puis raconte une histoire. Une fois en hiver, nu comme à son habitude, il reçoit la neige envoyée par Dieu comme une couverture qui l'enveloppe complètement, à la seule exception d'une petite ouverture au niveau de son nez, pour respirer. Attiré par la chaleur, un lièvre s'approche de lui et s'assoit sur son visage. L'arrivée du petit animal prend l'ermite par surprise. Il sourit et se surprend à vouloir caresser l'animal, abandonnant ainsi sa concentration et son sérieux. D'un seul effort, Schetzel résiste à la tentation et laisse le lièvre en paix. C'est, dit-il, l'une des plus grandes tentations qu'il ait connues de toute sa vie. Schetzel a raconté cette histoire et d'autres semblables aux moines, avant de les saluer et de se recommander à Bernard. Acardus conclut en racontant le fort impact des paroles de l'ermite sur lui et ses frères, qui ont compris qu'ils n'étaient rien devant l'impressionnante perfection de Schetzel. Celui-ci, ayant prédit sa propre mort, il est à présent enterré au Luxembourg. |
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TC0165 | TE018406 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 153, p. 276 | Jean, vénérable clerc, décide de devenir moine de Cîteaux mais, retardant son entrée au monastère, sa ferveur diminue. Au retour d'un pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle, il a une vision dans laquelle Dieu dit à saint Pierre d'effacer le nom de Jean de son livre, tandis que saint Jacques se porte garant pour lui. Jean se réveille brièvement, stupéfait, et aussitôt après, il fait un autre rêve, où dans le livre, à la place de son nom, il y a un verset du Cantique des Cantiques : "Nous te ferons des pendentifs d'or, avec des grains d'argent". A son réveil, il se rend immédiatement à Cîteaux, où il devient moine avant de devenir abbé de Bonnevaux et enfin évêque de Valence. |
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TC0165 | TE018199 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 5, pp. 21-23 | Acardus (plus tard maître des novices alors qu'il est également le maître d'Herbert) fait son noviciat à Clairvaux, sous la direction de saint Bernard. Un jour, le saint le prend à part avec deux autres novices pour les avertir qu'un quatrième novice va s'échapper, emmenant avec lui des biens du monastère. Résistant à la tentation de dormir, Acardus reste seul éveillé et voit deux énormes Éthiopiens qui, après être entrés dans le dortoir, circulent parmi les novices avec un poulet rôti sur la broche. Le seul qui se réveille est le novice mentionné par Bernard, qui va immédiatement chercher des livres à voler. Acardus réveille ses deux frères et ensemble, ils arrêtent le fugitif. Le lendemain, impénitent, il est chassé, et peu après, il devient fou. Au cours de son noviciat, Acardus subit de nombreuses tentations qu'il raconte à ses novices une fois devenu maître. Par exemple, les lumières qui s'allument dans l'église et s'éteignent lorsque le nom de Dieu est prononcé, ou une vision dans laquelle Acardus combat un démon qui lui est apparu vêtu comme un gladiateur, et qu'il vainc en lui brisant la tête. Quand Acardus le prend par les cheveux pour le traîner dehors, divers fragments d'os et de chair restent attachés à sa main, qui continue à exhaler une horrible puanteur pendant toute une année. Herbert décide alors de raconter une histoire qu'Acardus racontait aux novices, faisant d'Acardus lui-même le narrateur de l'extrait. |
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TC0165 | TE018364 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 111, pp. 210-213 | Au temps du du roi Edward le confesseur, il y a à Berkeley une femme qui s'adonne au vice. Elle a un corbeau qu'elle aime beaucoup. Un jour, elle entend la voix de l'oiseau, et l'interprète comme un mauvais présage. À ce moment, un messager entre et lui annonce la mort de son fils et de toute sa famille. Sentant venir sa propre mort, elle fait venir ses deux autres enfants, l'un moine et l'autre nonne, leur demandant d'essayer de sauver au moins son corps, en le gardant, avec certaines procédures, à l'église pendant trois jours. Les deux premières nuits, des démons brisent les chaînes de son tombeau. La troisième nuit, à l'aube, le monastère est ébranlé : un démon brise les portes et ordonne à la femme de quitter son tombeau. Face à sa résistance, il brise les dernières chaînes et la traîne hors de l'église, où un superbe cheval noir l'emmène. On peut l'entendre crier sur quatre miles. Grégoire raconte une histoire similaire d'un homme dans le quatrième livre de ses Dialogues. Un autre exemple est ce que l'on raconte de Charles Martel en France. Célèbre pour sa force et pour avoir arrêté les Sarrasins, après avoir été enterré à Saint-Denis, les démons le traînent hors de la chapelle en guise de punition pour avoir dépouillé tous les monastères afin de payer ses soldats. Son corps n'est jamais retrouvé et le miracle est révélé par l'évêque d'Orléans. |
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TC0165 | TE018211 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 17, pp. 43-44 | Un convers de Clairvaux qui a quitté le monastère à trois reprises puis a été accepté de nouveau, supporte pendant de nombreuses années (avec beaucoup de patience) de très graves souffrances physiques dues au cancer, ayant foi dans les vertus purificatrices de la douleur. Peu avant sa mort, il prédit son propre salut éternel et se met à chanter, à la stupéfaction de ses confrères qui le voient insensible à la douleur. Saint Bernard en parle au chapitre, le présentant comme un exemple de pénitence et de patience. |
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TC0165 | TE018359 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 106, pp. 196-204 | Eskilo, à seize ans, est envoyé par ses parents en Saxe pour étudier. Gravement malade, il reçoit l'extrême onction et, à l'agonie, est laissé pour mort. Pris par une vision, il entre dans une maison dans laquelle il est immédiatement enveloppé de flammes et se croit condamné pour l'éternité. C'est alors qu'il voit un passage menant à un palais. Lorsqu'il entre dans le palais, il voit la Vierge Marie sur un trône, qui lui reproche d'avoir osé se présenter devant elle. Trois personnes vénérables prennent sa défense et la Vierge fait semblant d'être en colère contre lui pour ne lui avoir jamais exprimé sa dévotion. Terrifié, Eskilo demande pardon et propose de payer pour sa libération. Lorsque la Vierge lui demande cinq sortes de blé, le jeune homme promet de payer. Il se réveille à la surprise de tous, ne pouvant que remercier Dieu de ne plus être au sein des flammes. Une fois la vision racontée, un homme sage lui dit qu'il sait qu'Eskilo sera un homme important pour l'Église et qu'il devra construire à ses frais cinq monastères d'ordres différents avec au moins douze moines pour chacun. Devenu évêque de Lund, Eskilo fonde d'abord les cinq monastères, puis de nombreux autres, à ses frais et à ceux d'autres fidèles, pour les Cisterciens, les Chartreux et les Prémontrés, non seulement au Danemark mais aussi en Saxe, en Slavonie, en Suède et en Norvège, travaillant en même temps à éradiquer le paganisme et l'hérésie, qu'il abhorre. Un noble de ces terres refuse d'obéir à Eskilo et de se séparer de sa femme, une parente de sang ; excommuniée, la femme est retrouvée morte dans son lit, la gorge tranchée par un démon. Un autre homme riche se marie avec la femme d'un autre chevalier et Eskilo, après de nombreux avertissements non entendus, lui inflige un anathème. Les deux pécheurs sont étouffés dans leur sommeil avec leurs deux enfants. La notoriété de l'événement convainc de nombreux pécheurs de changer de vie. Elie, le dixième évêque de Ribe, au Danemark, trouve l'hostie qu'il a laissée intacte, divisée en cinq parties pour signifier, comme on le comprendra plus tard, les cinq évêques, dont Elie, qui dans le schisme entre Alexandre III et Victor IV prend le parti de ce dernier. Plus tard, Elie, plus intéressé par la richesse que par l'âme de ses fidèles, refuse, sur le point de mourir, de se confesser et de communier. Il est retrouvé mort, étouffé par les démons et jeté sur un phare. Le frère d'Eskilo meurt sans confession et sans lui avoir demandé pardon pour l'avoir offensé à tort. Un jour qu'Eskilo est en train de prier, son frère apparaît devant lui, en silence, avec une attitude pénitente, enveloppé de flammes, à l'exception de son cou, sa tête et le haut de ses épaules. Stupéfait, Eskilo ne parle pas mais, tourmenté par le chagrin de son frère, il demande le lendemain de nombreuses messes et prières pour lui au chapitre. Tout ce qui précède a été dit à Herbert par Eskilo lui-même. |
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TC0165 | TE018198 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 4, pp. 13-20 | Avant d'entrer à Clairvaux, Guillaume a été un moine bénédictin à Saint-Aubain d'Angers, où il était tenu en grande estime par l'abbé et ses confrères. Avec certains d'entre eux, il a vécu pendant des années presque en ermite, dans une dépendance du monastère. Il mangeait très peu, grâce à l'aide de Dieu, et malgré une tentation forte. Un jour, un frère arrive et lui ordonne de manger de la viande en raison de sa faiblesse physique. Après un premier refus, il cède et mange un peu, pour ensuite le regretter amèrement. C'est alors qu'apparaît un homme vêtu de blanc scintillant, qui se présente comme un pèlerin venu lui rendre visite. Il lui reproche d'avoir cédé à la tentation et lui raconte l'histoire suivante. Une religieuse en Espagne, habituée à ne manger que du pain et de l'eau, cède à la tentation et lui demande de préparer de la viande. Avant de manger, elle prie Dieu de l'empêcher d'en manger si cela peut nuire à son âme. La viande se transforme en trois poussins de corneille, sans plumes. Lorsqu'il est confirmé qu'il n'y avait que trois petits morceaux de viande dans l'assiette, la religieuse jette les corbeaux dans la rivière ; et depuis ce jour ils n'ont pas cessé de flotter. Conforté par la vision, Guillaume accepte la pénitence et demande qui est le pèlerin, qui lui répond qu'il ne peut pas le dire ; il n'a pas besoin de nourriture humaine et sa seule préoccupation est la santé de Guillaume. Il le salue et disparaît sans laisser de trace, démontrant ainsi sa nature angélique, comme Guillaume le raconte à Herbert plus de vingt ans plus tard. En entrant à Clairvaux, attiré par la renommée de Saint Bernard, il a de nombreuses visions, mais n'en raconte que peu, à très peu d'auditeurs. Durant l'une d'elles, lorsqu'il chante les psaumes à prime, il voit saint Malachie, vêtu en évêque, le jour de l'anniversaire de sa mort. Il est accompagné par saint Bernard, également coiffé d'une mître mais ne portant pas la bague épiscopale, qui lui fait un grand honneur et observe avec attention Malachie, les moines de la communauté ainsi que l'autel. La vision s'achève sur la fin du psaume. Dans une autre vision, Guillaume demande à saint Bernard de lui révéler s'il sera sauvé. Bernard lui reproche de faire une trop grande demande, mais lui répond malgré tout, (mais Herbert ignore la réponse). Dans une troisième vision, alors qu'il est malade à l'infirmerie, Guillaume voit entrer un diable habillé en prostituée qui se déplace lascivement entre les lits des moines malades, jusqu'à s'arrêter devant le lit d'un jeune moine. Le diable dit au moine de le suivre et d'amener son compagnon, qui les attendrait dehors, alors il s'en va. Le lendemain, Guillaume raconte sa vision à l'abbé Robert, qui va parler au jeune moine, mais celui ci nie vouloir quitter l'ordre. Cependant après quelques jours, il quitte le monastère avec son compagnon ; au moment où Herbert écrit, il s'est installé dans un autre monastère. Guillaume a beaucoup d'autres visions qu'Herbert ne raconte pas pour ne pas ennuyer ses lecteurs. Il meurt dans la sainteté, comme il a vécu. |
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TC0165 | TE018213 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 19, pp. 46-49 | Un moine de Clairvaux, encore vivant du temps d'Herbert, depuis déjà quarante ans au monastère, vierge et de grande sainteté, a la grâce particulière de pouvoir voir chaque fois qu'il lève les yeux des démons, monstrueux et nombreux. Une nuit, alors qu'il prie seul, il ressent une forte perturbation et voit une énorme foule de démons remplir la pièce, hurlant et le frappant. Il les renvoie avec le signe de la croix et en priant la Vierge. Le lendemain, les démons reviennent et cette fois, il en remarque un en particulier, assis à la fenêtre, ailé et menaçant. Ils disparaissent tous grâce à l'invocation du nom du Sauveur et au signe de croix. Une nuit, le moine voit une lampe suspendue dans les airs qui l'éclaire pendant qu'il prie ; il essaie de l'atteindre, mais elle s'éloigne toujours, pour revenir au même endroit lorsque le moine est de retour à son poste. Après un certain temps, la lampe disparaît pour ne plus jamais réapparaître. Herbert raconte une autre vision du moine, dans laquelle saint Augustin l'emmène voir les damnés et les âmes bénies, pour lui faire choisir où il veut aller après la mort. Suite à cette vision, le moine consacre toute sa dévotion au saint. Un jour, il tombe malade à l'infirmerie de l'abbaye de Noirlac, près de Bourges ; c'est alors qu'un moine meurt en l'absence des infirmiers. Son âme se détache de son corps et reste suspendue au dessus de lui comme un globe lumineux, jusqu'au retour de la communauté. Un autre jour, dans une paroisse, il voit le Christ sous la forme d'un enfant qui montre tout son dégoût pour le prêtre officiant, prouvant ainsi que la valeur du sacrement est indépendante des vertus du prêtre. |
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TC0165 | TE018223 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 27, pp. 56-57 | Le diable tente un moine de Clairvaux, qui se prépare à s'échapper du monastère. La nuit, il voit saint Bernard et saint Malachie en rêve, bénissant les moines dans le dortoir. Lorsqu'ils arrivent devant lui, Malachie l'accuse d'être un mauvais moine, et Bernard le frappe avec un bâton. Le moine se réveille dans la douleur et est conduit à l'infirmerie, où il confesse au prieur qu'il voulait s'échapper. Acceptant la pénitence, il est débarrassé des tentations. |
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TC0165 | TE018418 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 162, pp. 287-288 | D'un homme qui a souvent été enlevé par des démons. Ponce raconte l'histoire d'un paysan de la région de Narbonne qui était tombé amoureux de la femme d'un autre paysan. Un jour, dans la rue, il rencontre un esprit impur sous la forme d'un magicien qui lui dit qu'il peut l'aider, s'il accepte de le servir en tout. Le paysan accepta, accomplit l'adultère, et à partir de ce jour, il fut souvent enlevé par les démons, parfois plusieurs jours de suite. Personne ne savait où il était allé. Un moine du monastère cistercien voisin de Fontfroide l'a approché pour l'aider, l'a emmené à l'église et lui a rendu la raison avant de le laisser sortir. Cependant et après un long moment, l'homme a de nouveau été enlevé et on ne sait plus rien de lui. |
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TC0165 | TE018195 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 1, pp. 3-7 | Un moine du nom de Reinaldus, après avoir passé trente ans de sa vie à lutter contre la luxure, fait preuve de perfection spirituelle pendant vingt ans au monastère de Saint-Amand avant de devenir moine cistercien à Clairvaux. Seulement quarante jours avant sa mort, il accepte de révéler une vision qu'il a eue huit ans plus tôt au moment de la récolte. Un jour, à Clairvaux, en regardant ses frères dans les champs, il voit la Vierge habillée de blanc, accompagnée de sainte Elisabeth et de Marie-Madeleine, descendre la colline pour porter secours aux moines. A partir de ce jour, sa dévotion à Marie devient encore plus profonde qu'avant. Quatorze jours après avoir raconté cette vision, Reinaldus en a une deuxième dans laquelle la Vierge prépare une tunique très blanche pour sa mort. Reinaldus raconte la vision pour consoler Herbert, qui est très malade à l'époque, pensant que la vision le concerne, mais c'est lui-même qui meurt vingt-cinq jours plus tard. Reinaldus a donc eu une vision concernant sa propre mort : dans ses derniers instants, il entend deux coups sur la "tabula morientium", puis il récite l'Ave Maria jusqu'à son dernier souffle. Il est enterré avec un convers qui meurt le même jour. Au moment de leur mort, un saint homme a une vision de la construction de deux temples à Clairvaux : l'un dans l'infirmerie des moines et l'autre dans celle des convers, tous deux splendides, mais le premier plus noble, ce qui indique que la sainteté du moine est plus grande que celle du convers. |
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TC0165 | TE018354 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 101, pp. 187-190 | Henry, autrefois moine à Clairvaux et abbé au Danemark, raconte à Herbert une histoire qui est arrivée à un convers de son monastère. Avant d'entrer au monastère, le jeune homme se rend en terre païenne où les habitants vénèrent un démon qui réside dans une statue impure. Le démon a besoin de grandes quantités de nourriture certains jours de l'année, pendant lesquels tout le monde s'adonne à des méfaits. Un jour, le jeune homme, assistant aux célébrations païennes, voit le démon habillé en empereur et invoque immédiatement le nom de Dieu, faisant le signe de croix en secret. Le démon réagit et parle au jeune homme dans sa langue maternelle, pour l'effrayer. Alors que tout le monde se demande à qui le démon parle, le jeune homme se cache, n'étant pas encore solide dans sa foi. De retour dans son pays, il devient moine et raconte l'histoire pour édifier ses confrères. Herbert commente en disant que si le signe de croix invoqué par un faible croyant a tant de force, combien plus il en aura pour ceux qui sont forts dans leur foi, et les très rares prédicateurs qui se rendent sur ces terres parviennent à faire baptiser des milliers de païens. |
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TC0165 | TE018221 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 25, p. 55 | Le même abbé raconte qu'il a vu un démon offrir une coupe de vin rouge à tous les moines réunis dans le chœur, et disparaître lorsque l'un d'eux l'a prise et l'a bue. L'abbé appelle à lui le moine qui lui confesse qu'il a décidé à ce moment de céder à la convoitise et d'abandonner le monastère. Lorsque l'abbé lui décrit la vision qu'il vient d'avoir, le moine se repent. Il accepte la pénitence et est renforcé dans sa décision de ne plus jamais se laisser vaincre par la tentation. |
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TC0165 | TE018355 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 102, pp. 190-191 | Un grand nombre de monastères cisterciens sont fondés en Slavonie, une terre encore récemment païenne. Les moines reçoivent du pape le pouvoir de baptiser. La veille de l'arrivée de certains de ces moines dans une ville païenne, les habitants ont le sentiment qu'une armée invisible est en train de fuir, vaincue. Le lendemain, les moines arrivent et baptisent un grand nombre de personnes des deux sexes, confirmant que les troubles nocturnes ont été causés par la fuite des démons. |
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TC0165 | TE018392 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 139, pp. 253-255 | Herbert raconte une histoire bien connue dans la région de Langres, où elle s'est produite trois ans plus tôt. Un homme se dispute avec un autre ; il le croit si cupide et est si sûr de sa damnation qu'il promet de donner sa propre âme au diable si ce dernier n'emporte pas celle de l'avare. Celui-ci part alors en pèlerinage à Jérusalem, où il meurt repenti, après s'être confessé : le diable apparaît alors en rêve au premier homme et réclame l'âme qui lui a été promise. Terrifié, l'homme demande un répit de trois jours et le prêtre, à qui il demande de l'aide, lui dit que le seul espoir de salut est d'entrer dans le monastère voisin de Morimond. L'homme accepte, mais n'étant alors plus troublé par d'autres rêves, il reporte son entrée au monastère. Le troisième jour, le diable revient et accorde un nouveau délai d'un jour. Sur la route de Morimond, à une bifurcation, l'homme se sépare un bref instant de l'ami qui l'accompagne et est plus tard retrouvé mort, étouffé par un mauvais esprit. L'ami s'enfuit et raconte à tous ce qui s'est produit. |
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TC0165 | TE018345 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 92, p. 175 | Dans le monastère de Longpont, un convers garde pour lui, sans permission, un peu d'argent et de la nourriture. Le jour de Pâques, au moment de communier, il a l'impression d'avaler du charbon brûlant et vomit en sortant de l'église. Il part ensuite se confesser directement à l'abbé. Le lendemain, l'abbé, au chapitre, impose une pénitence à tous, y compris à Herbert qui est présent, et qui ne sait pas si ce convers, malade depuis longtemps, s'est jamais remis. |
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TC0165 | TE018320 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 68, p. 144 | Deux jeunes sœurs sont emmenées par leurs parents au monastère de Fontaines-Les-Nonnes, où elles meurent très vite. La première à mourir apparaît à sa sœur, quelques jours après son décès, pour lui annoncer qu'elle ne peut être amenée devant Dieu avant qu'elles ne soient toutes les deux réunies dans l'au-delà, et lui dit de se préparer car elle aussi va bientôt mourir. Elle lui demande également de prier pour l'âme de Guiard, un maçon dévot à la Vierge qui est mort pendant la construction de l'église, afin que son âme puisse être transférée au lieu du répit. La jeune fille encore vivante annonce donc la prophétie à tous, et meurt au jour annoncé. |
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TC0165 | TE018282 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 42, pp. 81-85 | Un adolescent allemand de 14 ans s'arrête à Clairvaux, sur la route de Paris. Son professeur, dès qu'il voit le lieu et les moines, décide d'entrer dans l'ordre cistercien et l'invite à faire de même. Mais le jeune homme, hostile aux Cisterciens (et qui prie même Dieu de ne jamais lui donner envie d'entrer dans cet ordre), s'obstine à refuser. Cette nuit-là, il fait un rêve dans lequel on lui dit qu'il mourra s'il va à Paris ; le lendemain, il fait un autre rêve dans lequel il se trouve plongé dans laboue d'un puits, avec saint Jean et un autre saint qui lui apparaît sous la forme de saint Bernard et de Gérard, le portier du monastère. Le jeune homme leur promet de devenir moine. Il est libéré du puits et le lendemain il est accueilli par Saint Bernard dans l'ordre, où il reste, malgré le fait que son maître (ayant changé d'avis) tente de l'en détourner. Un confrère voit le Christ descendre de la croix pour embrasser l'adolescent, et raconte sa vision à Herbert. Une autre fois, le jeune garçon rêve qu'il entre dans une pièce où se trouve le Christ crucifié avec sa mère et saint Jean sur le côté. L'odeur de cette pièce l'accompagne pendant trois jours. Un jour, il entend l'harmonie des voix angéliques, ce qui le comble de bonheur pendant longtemps, même après que le son ait disparu de ses oreilles. Un jour de Pâques, alors que la résurrection est célébrée dans le chœur, il a une vision du Christ lui montrant ses mains percées de clous, sur lesquelles il pleure de joie, ne sachant pas que la vision lui est réservée. Dans sa vision la plus importante, un jour de Pentecôte, il voit la Trinité, mais il ne peut l'expliquer avec des mots. Après 26 ans à Clairvaux, le moine décède. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'Herbert peut divulguer les visions que le moine lui a racontées. |
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TC0165 | TE018323 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 71, p. 148 | Le moine Humbert, originaire de Poitiers et moine à Grandselve, raconte qu'un laïc très religieux, gravement malade, se rend au monastère pour y mourir. Lorsqu'il revient à la vie peu après, il raconte les nombreuses choses qu'il a vues, dont la plus importante est que la mère de Dieu visite le monastère trois fois par jour : pour les vigiles, la messe et complies. |
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TC0165 | TE018242 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 35, pp. 74-75 | Novice à Clairvaux, Anfulso a une vision du Christ sur la croix. Dans ses prières, le Christ le bénit, ainsi qu'un autre novice, mais il refuse d'en bénir un troisième. Celui-ci, nommé Malgerus, quitte le monastère trois jours plus tard. Herbert recueillit l'histoire auprès d'Anfulso lui-même, peu avant son décès, tandis que le second novice vit toujours de façon pieuse et juste. |
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TC0165 | TE018444 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : CPS-H 7, pp. 308-309 | En Italie, il existe un double monastère à Camalia, dont la partie supérieure est dédiée aux plus fervents, l'inférieure aux moins dévots. Un homme, qui menait une existence pervertie avant d'entrer au monastère, devient moine dans le monastère supérieur. Tourmenté et tenté par les démons, le prieur lui confie d'abord un compagnon qui reste dans sa cellule, puis l'envoie au monastère inférieur. Ici aussi les tentations continuent. Les tentatives de corruption finissent par venir à bout de sa résolution. Le moine quitte le monastère puis est ensuite retrouvé pendu. |
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TC0165 | TE018326 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 74, p. 150 | Une grande mortalité frappe le monastère de Grandselve : en deux mois seulement, quarante-cinq moines meurent, acceptant la mort avec une grande piété, presque comme s'ils pressentaient la grâce qui les attendait. | |
TC0165 | TE018285 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 44b, pp. 88-89 | Simon, abbé du monastère bénédictin de Chézy, aime Saint Bernard et souhaite entrer à Clairvaux. Bernard, qui sait que la présence de Simon est nécessaire à Chézy, lui demande d'attendre, lui assurant qu'il mourra à Clairvaux. Simon accepte et y entre, très âgé, après la mort de Bernard. Par la grâce de Dieu, il vit encore sept ans, donnant à tous un admirable exemple de ferveur et de dévouement. |
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TC0165 | TE018284 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 44a, pp. 87-88 | Guido, cellérier à Clairvaux et frère de Saint-Bernard, s'oppose pour des raisons économiques au retour d'un frère au monastère (qui est sur le point de mourir en Normandie). Bernard lui reproche de s'inquiéter plus de l'argent et des animaux que de son frère, et prédit un malheur : comme il ne veut pas que les moines de Clairvaux meurent dans leur monastère, il mourra lui-même loin de Clairvaux. Sa prédiction s'avère juste, car Guido meurt à Pontigny. |
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TC0165 | TE018319 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 67, pp. 142-143 | Deux sœurs, originaires du diocèse de Meaux, doivent se marier le même jour, l'aînée à un homme, la cadette au Christ. L'aînée, voyant que le meilleur des maris est destiné à la plus jeune, souhaite prendre sa place. Aucune des deux ne veut d'un époux charnel et leurs parents, les voyant si sûres de leur choix, décident de les laisser entrer à Fontaines-les-Nonnes, un monastère de femmes de l'ordre de Fontevrault, où Herbert pense qu'elles vivent encore. | |
TC0165 | TE018331 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 79, pp. 159-161 | Dans le diocèse de Meaux, une mère porte un petit garçon appelé Hungerus, remerciant Dieu de l'avoir rendu si beau et si sain. Son mari ajoute qu'il est un bel enfant et qu'il sera un bon prêtre, mais la mère s'y oppose, voulant que son fils soit un appui pour leur vieillesse, et non un prêtre. Dès que les mots sont prononcés, l'enfant fait une crise d'épilepsie et la mère, repentie, demande à Dieu de sauver l'enfant, prête à s'offrir en échange. Emmené le lendemain au monastère de Fontaines-les-Nonnes, elle prie la Vierge Marie et lui donna son fils, qui guérit immédiatement. Il est alors débarrassé des crises. Devenu prêtre, il entre dans l'ordre des Prémontrés, au monastère de Valsery, près de Soissons, où il reste jusqu'à sa mort, tout comme son père qui le rejoint au monastère. Le frère de Hungerus, Radulfus, gravement malade, a une vision dans laquelle il descend lui-même dans une vallée profonde et sombre, tandis que des moines demandent à Hungerus pourquoi il ne sauve pas son frère qui descend aux enfers. À son réveil, Radulfus décide d'entrer dans le même monastère que son frère, ce à quoi il n'avait jamais pensé auparavant. |
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TC0165 | TE018286 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 44c, pp. 89-90 | Le juge Gonario de Lacon, au retour de son pèlerinage à Saint-Martin de Tours, s'arrête à Clairvaux, où Saint-Bernard tente en vain de le persuader de rester, rendant même la vue à un aveugle. Gonario part, mais Bernard prophétise qu'il reviendra à Clairvaux. Peu après la mort du saint, encore dans la quarantaine et au sommet de sa vigueur, Gonario laisse, en échange du royaume céleste, son pouvoir et ses possessions terrestres à ses fils pour entrer humblement à Clairvaux. Gonario est toujours en vie vingt-cinq ans plus tard, quand Herbert raconte son histoire. |
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