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KeywordMot-cléStichwörtParola chiavePalabra clave: Générosité | Generosity | Grossmut | Generosidad | Generosità
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ID (coll.)ID (rec.)ID (Samml.)ID (racc.)ID (col.) | ID (ex.)ID (ex.)ID (Ex.)ID (ex.)ID (ex.) | AuthorAuteurVerfasserAutoreAutor | TitleTitreTitelTitoloTitulo | ExemplaExemplaExemplaExemplaExempla | KeywordsMots-clésStichwörterParole chiavePalabras claves |
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TC0001 | TE001345 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 25, 14 | Un pauvre demande à recevoir les habits du généreux comte Thibaud. Il accepte toutes ses demandes mais refuse de lui cèder son bonnet; le pauvre abandonne tous les habits reçus et disparaît. |
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TC0001 | TE001338 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 25, 7 | En 1195, en Teutonie et en Gaule, de nombreux miracles eurent lieu. En Brabant, une dame qui donne sans compter de la farine aux pauvres en période de disette, retrouve ses coffres pleins alors qu’elle les avait vidés pour les pauvres. Ce miracle convertit toute sa famille. | |
TC0004 | TE002718 | Jordanus de Pisis | Esempi : 88 | Le saint père et le tailleur de pierres d’Alexandrie. Pour récompenser la générosité d’un tailleur de pierres, un saint père demande à Dieu de le rendre riche. Ayant découvert un trésor, le tailleur de pierres se rend d’Alexandrie à Constantinople, auprès de la cour de l’empereur où il vit fastueusement. Quand le saint père le rejoint, il l’accueille par des coups de bâton. Alors le saint prie Dieu de lui retirer toutes ses richesses pour remédier à la perdition de son âme. Accusé de quelque méfait, le tailleur de pierres quitte Constantinople en abandonnant tous ses biens, et reprend à Alexandrie son ancien travail. | |
TC0007 | TE002622 | anon. | Le Mesnagier de Paris : 22 | A Paris, une femme, Jeanne la Quentine, femme de Thomas Quentin, apprend que ce dernier la trompe avec une jeune fille pauvre. Elle fournit tout le nécessaire à la maîtresse pour qu’elle puisse bien traiter son mari. Thomas est étonné. Sa maîtresse lui dit la vérité. Thomas va à la messe, se confesse et reste fidèle. | |
TC0008 | TE002586 | Galandus Regniacensis | Parabolaire [Frielander et al., 1992] : Parabole 23 | Avarice, prenant trois de ses filles (vol, rapine et fraude), entre dans le camp de Libéralité et fait un discours pour corrompre ses soldats. Libéralité survient et chasse avarice. Libéralité fait recevoir un avare par l’un de ses voisins, avec mission de s’occuper de lui. L’avare s’aperçoit que sa fortune est alors superflue et abandonne son vice. | |
TC0010 | TE000822 | Raoul de Châteauroux | Recueil de reportations de 300 sermons d'auteurs divers : Paris, BnF lat. 16481, Sermo 12, 1 | Saint Martin a aimé son prochain : il a en réalité donné son manteau à Dieu, qui a fait son éloge. | |
TC0010 | TE000860 | Raoul de Châteauroux | Recueil de reportations de 300 sermons d'auteurs divers : Paris, BnF lat. 16481, Sermo 11, 1 | Saint Martin fut si grand sur terre qu’il " tint Dieu à ses robes " : arrivant à la porte d’Amiens, il comprit que le pauvre qui était là lui était réservé par Dieu. Il lui fit l’aumône de la moitié de son manteau, et [Dieu loua son geste en disant] : " saint Martin m'a revêtu de ce manteau ". | |
TC0010 | TE000859 | Raoul de Châteauroux | Recueil de reportations de 300 sermons d'auteurs divers : Paris, BnF lat. 16481, Sermo 10, 1 | Saint Martin fut si généreux sur terre qu’il " tint Dieu à ses robes ". Dieu lui est apparu avec une foule d’anges et il s’est mis à faire son éloge aux anges en leur disant : " Martin m'a revêtu de ce manteau ". | |
TC0020 | TE003623 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 98 | Un ermite fait le don de tous ses biens, et vend même son évangile au profit des pauvres. | |
TC0020 | TE003618 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 93 | Une messe est miraculeusement suspendue jusqu’au retour d’une noble dame qui était allée donner sa pelisse fourrée à une indigente qui souffrait du froid. |
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TC0020 | TE003617 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 92 | Saint Martin échange sa tunique avec celle d’un pauvre, mais les manches sont trop courtes. Tandis qu’il célèbre la messe, les manches de la tunique de Martin sont miraculeusement remplacées par d’autres brodées d’or et recouvrant les mains. En revanche, les frères hospitaliers ont de riches et chaudes tuniques et laissent souffrir du froid les pauvres du Christ. | |
TC0022 | TE004204 | Robert de Gretham | Le Miroir ou les Evangiles des domnées [Aitken, 1922] : 7 | Deux frères, dont l’un était avare, l’autre généreux, vivaient ensemble. Une famine survint et l’avare, à qui l’habitude qu’avait son compagnon de ne rien refuser aux pauvres ne plaisait nulle-ment, se décida à se séparer de lui. Au bout de quelque temps, ayant tout mangé, il vint rejoindre son frère qui, quoiqu’il n’eût pas cessé de nourrir les pauvres, ne manquait cependant pas de vivres. Un jour qu’il n’y avait plus de pain, un pauvre vint en demander. Etant allé le chercher sur la demande de son frère, l’avare fut bien surpris de trouver la huche toute pleine. Dès ce moment, il se mit à aimer les pauvres. | |
TC0033 | TE005860 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 9 | GENEROSITE DE SAINT JEAN L’AUMONIER. Saint Jean l’Aumônier se vit reprocher sa trop grande largesse. Il répliqua que si le monde entier se réunissait à Alexandrie, il ne pourrait épuiser les trésors de la miséricorde divine. |
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TC0034 | TE006306 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 99 | Saint Martin partage son manteau avec un pauvre. Le ciel s’ouvre et Dieu apparaît avec les anges vêtus de ce même manteau. | |
TC0034 | TE006338 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 119 | Pour faire oublier l’avarice de son père, Titus Vespasien fait force largesses. | |
TC0034 | TE006339 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 120 | Alexandre est aimé pour sa générosité, Antigonos déprécié pour son avarice | |
TC0034 | TE006371 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 140 | Agathocle, roi de Sicile, recommande à ses sujets d’utiliser indifféremment des objets de bois et d’or car il vaut mieux briller par ses bonnes habitudes plutôt que par les jolies choses en sa possession. | |
TC0034 | TE006367 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 140 | Lorsque Scipion l’Africain pénètre dans Carthage, il fait mettre sous bonne garde une très belle femme parce que promise à un noble appelé Indibilis. Le jour de leurs noces, il leur donne l’argent de la rançon versée pour elle. | |
TC0034 | TE006366 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 140 | Alexandre refuse de voir une très belle femme qui vient d’être capturée car elle est mariée à un prince et ordonne qu’on la rende à son mari. Par ce geste, il est l’objet de l’admiration de tous y compris le prince qui lui donne ses terres sans combat. | |
TC0034 | TE006424 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 182 | Gillias d’Agrigente est riche en biens, sentiments et oeuvres pies. Sa maison est une auberge pour tous, il donne nourriture et vêtements à tous ceux qui le lui demandent. Un jour, il accueille cinq cents chevaliers de Gela leur donnant nourriture et vêtements. | |
TC0034 | TE006340 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 120 | Jésus a recommandé de ne pas claironner l’aumône que l’on fait et que la main gauche doit ignorer ce que fait la droite. | |
TC0034 | TE006426 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 182 | Salomon construit temples et palais richement décorés. Il possède une armée très puissante et une garde personnelle de douze mille cavaliers. | |
TC0034 | TE006341 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 120 | Saint Louis a distribué tous les biens du royaume et Dieu les lui a rendus au centuple. | |
TC0034 | TE006369 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 140 | Gaius Fabricius Luscinus refuse d’accepter les trésors envoyés par les Samnites. Il les leur renvoie car il préfère être pauvre que riche et aime mieux avoir de riches vassaux plutôt que de posséder une grande fortune. | |
TC0034 | TE006423 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 181 | Le roi Assuérus invite la noblesse à un banquet qui dure cent quatre vingts jours. | |
TC0034 | TE006422 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 181 | Dans le palais du roi Salomon, douze majordomes sont chargés de prévoir la nourriture en permanence. La reine de Saba qui va lui rendre visite pour se rendre compte de cette magnificence et de la noblesse de ce roi, dit qu’elles surpassent ce qu’elle a entendu à ce propos. |
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TC0034 | TE006420 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 181 | Abraham d’abord puis Loth à Sodome, font préparer un banquet en l’honneur de trois anges. Pour cette raison Dieu préserve Loth lors de la destruction de Sodome et Gomorre. | |
TC0034 | TE006421 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 181 | Jésus bénit cinq pains d’orge et deux poissons qui se multiplient. Plus de cinq milles personnes sont rassasiées et veulent le choisir pour roi. C'est le miracle de la multiplication des pains. | |
TC0034 | TE006337 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 119 | Alexandre donne une grande ville à un homme de situation humble qui refuse ce cadeau trop important. Alexandre répond qu’il ne considère que ce qu’il lui convient, à lui Alexandre, de donner. | |
TC0035 | TE006494 | anon. | British Library, Add. 27909B (fol. 4-11) : fol. 4v, n° 13 | Un homme riche fonde une abbaye. Il consulte sa femme à propos du coût, mais celle-ci l’engage à ne demander des comptes qu’à Dieu. | |
TC0036 | TE006649 | Petrus Venerabilis | De miraculis libri duo [Torrell, Bouthillier, 1992] : II, 10 | Matthieu d’Albano était un prieur plein de charité envers ses moines et les autres personnes, si bien que de nombreux hôtes ont fréquenté son monastère et que d’innombrables pauvres y ont été accueillis, quitte à endetter sa communauté. Il reçut souvent des donations de la part de Henri I roi d’Angleterre et Louis VI le Gros roi de France. |
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TC0124 | TE014827 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XLII, 1 [471] | A Milan, un pauvre trouva une bourse contenant vingt sous et fit publier la chose. Au propriétaire dûment interrogé, il rendit la sacoche mais refusa toute récompense. L’autre, surpris, déclara que, dans ces conditions, il n’avait rien perdu et jeta la sacoche à terre. Le pauvre finit par accepter, mais il alla aussitôt tout distribuer aux pauvres. | |
TC0129 | TE007236 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei, t. II, De sanctis [Clutius, 1760] : p. 15a | Saint Thomas donna tout le trésor du roi des Indes aux pauvres. | |
TC0129 | TE007226 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei, t. II, De sanctis [Clutius, 1760] : p. 6b | Saint Nicolas, très généreux, distribue toutes ses richesses à un homme pauvre (et non pas aux riches) obligé de prostituer ses filles. | |
TC0129 | TE007276 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei, t. II, De sanctis [Clutius, 1760] : p. 44b | Attaquée par des voleurs, la sainte famille doit son salut grâce à l’intervention d’un des attaquants qui voit en l’enfant Jésus le futur sauveur. Cet homme deviendra plus tard le bon larron. |
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TC0129 | TE007272 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei, t. II, De sanctis [Clutius, 1760] : p. 36b | Lorsque l’aigle chasse, il laisse la vie sauve aux oiseaux proches de son nid. | |
TC0129 | TE007273 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei, t. II, De sanctis [Clutius, 1760] : p. 37a | L’aigle fait preuve de générosité lorsqu’il dévore sa proie. Il en laisse une part pour les autres oiseaux. | |
TC0129 | TE007404 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei, t. II, De sanctis [Clutius, 1760] : p. 305b | Les médecins Cosme et Damien soignaient tout autant le corps des riches et des pauvres gratuitement qu’ils sauvaient leurs âmes. | |
TC0131 | TE008061 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 486, 1-4 | LE DON PROPORTIONNEL A L’AUMONE. 1/ Comme saint Martin avait tout donné aux pauvres, un écuyer s’agenouilla devant lui et dit: 2/ "Sire, j'appartiens à une grande dame qui vous envoie par moi trois bourses d’argent. Malheureusement l’une est tombée dans la mer, mais voici les deux autres. 3/ Saint Martin se retourna vers saint Brice et lui dit: "Si tu avais donné à tel pauvre l’aumône que je t'avais dite et que tu as gardée malgré mon ordre, sois assuré que les trois bourses seraient arrivées à bon port." 4/ Comprenons que si quelqu’un donne aux pauvres sans lésiner, Dieu lui rend sans lésiner. | |
TC0131 | TE008897 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 759, 1-12 | JEUNESSE DE SAINT MARTIN. 1/ Saint Martin, tout chevalier qu’il fût, aidait son serviteur à se déshabiller quand il était trop fatigué; 2/ il lui lavait les pieds et voulait faire autant de travail que son serviteur. 3/ Il donna la moitié de son manteau à la porte d’Amiens, comme nous l’avons déjà raconté. 4/ Puis il se fit baptiser et ordonner sous-diacre par saint Hilaire évêque de Poitiers. 5/ Dès lors, il refusa de se battre. L’empereur lui dit qu’il n'était devenu chrétien que par lâcheté. 6/ Saint Martin lui répondit: "Pour réfuter votre accusation, j'irai demain me battre avec la croix pour seule arme." Il tint parole et aussitôt la paix fut conclue. 7/ Sur le conseil de saint Hilaire, saint Martin retourna alors en son pays et subit beaucoup d’épreuves dans ce voyage. 8/ Il ne réussit à convertir que sa mère; son père resta dans ses erreurs. 9/ On voit ici qu’il peut y avoir des parents sauvés dont les enfants sont damnés et inversement des enfants sauvés dont les parents sont sauvés. 10/ Car il est écrit: "Le fils ne portera pas les péchés du père ni le père ceux du fils: à chacun son propre fardeau. 11/ C'est pourquoi ils sont fous et méchants, ceux qui se damnent l’un pour l’autre. 12/ On en voit parfois, et c'est grand dommage pour eux. |
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TC0131 | TE008575 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 494, 1-7 | LE CLERC QUI DONNAIT DAVANTAGE. 1/ Un clerc au service d’un homme riche lui prêchait l’aumône. 2/ Son patron lui permit de donner trente sous par semaine. Il en donna quarante et le patron trouva son argent augmenté d’autant. 3/ Il lui permit ensuite de donner davantage et son argent s’en accrut davantage. 4/ Quand il raconta cela à son clerc, celui-ci lui dit qu’il avait toujours donné la moitié en plus. 5/ Alors le patron lui dit de donner autant qu’il voudrait. 6/ Ainsi ce brave homme devint riche sur terre et au ciel. 7/ Car il y a trois profits dans l’aumône: on voit prospérer ses affaires, les pauvres y trouvent leur vie et on y gagne le ciel. | |
TC0131 | TE007848 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 220, 1-2 | LE LION ET LA SOURIS. 1 Un lion éveillé par une souris, s’il l’attrape ne la tue pas: ce ne serait pas digne de lui de faire du mal à si petite bête. 2 Les puissants de ce monde doivent s’abstenir de faire du tort à ceux sur qui ils ont pouvoir, à l’exemple de l’épervier et du lion. | |
TC0131 | TE008547 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 416, 1-6 | SAINT LOUIS ET LE CLERC QUI VIDA SON URINAL. 1/ Le bon saint Louis allait une nuit entendre Matines aux cordeliers de Paris, escorté de deux sergents d’armes; et un clerc par erreur lui vida son urinal sur la tête. 2/ Le lendemain il convoqua le clerc et lui donna la cure de Saint-Quentin-en-Vermandois parce qu’il avait coutume de se lever à cette heure-là pour étudier. 3/ Ce clerc aurait pu vider son urinal sur d’autres qui ne l’en auraient pas aussi bien payé, 4/ car bien qu’il ne l’ait pas fait exprès, bien des gens s’en seraient indignés. 5/ Mais le bon saint Louis voulait obéir à la loi de Dieu qui nous commande de rendre le bien pour le mal, procédé qui vient à bout de toutes les inimitiés. 6/ Ils oublient cela, ceux qui refusent de pardonner pour l’amour de Dieu le mal qu’on leur a fait. |
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TC0134 | TE012992 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei: de tempore [Clutius, 1760] : p. 160b | Alexandre le Grand souffre de soif avec toute son armée. Quelqu’un lui procure une cruche d’eau, mais Alexandre la renverse car il ne veut pas boire sans ses soldats. | |
TC0134 | TE013996 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei: de tempore [Clutius, 1760] : p. 28a | Élie est nourri délicieusement par Dieu dans la solitude. Etant retourné dans le monde, il ne trouve guère que de l’eau et du pain. | |
TC0137 | TE012488 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 26 | L’aumône et la générosité font augmenter les biens temporels. Les habitants de Camul ont un tel sens de l’hospitalité qu’ils offrent leurs biens à leurs hôtes. Le Grand Khan cherche à éliminer cette habitude, mais eux s’y opposent, étant convaincus que la générosité fait augmenter leurs biens. | |
TC0137 | TE012717 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 232 | La charité du pauvre récompensée. Un pauvre, qui devait soutenir sa famille et n’avait qu’un peu de pain et un peu de monnaie, sortit pour acheter quelque chose à manger avec le pain. En rentrant chez lui, il trouva un pauvre lui demandant à manger auquel il donna tout ce qu’il avait. Aussitôt apparut un homme qui lui donna vingt deniers. | |
TC0137 | TE012484 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 22 | "L’abbé "Date" (= "Donné"). L’abbé d’un monastère surnommé "Donné" à cause de sa générosité, est déposé par les moines. Le monastère devient de plus en plus pauvre jusqu’à ce qu’une voix suggère de réintégrer Date dans son poste. Commence alors une période d’abondance." | |
TC0138 | TE019193 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 138 | Le jongleur qui demande l’aumône au roi de Macédoine. | |
TC0138 | TE019187 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 132 | Générosité de l'empereur Titus. | |
TC0138 | TE020203 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 893A | Un roi donne en aumône une coupe qui est aussitôt vendu à un courtisan. Ceci ne décourage pas la générosité du roi qui déclare: « Si j'avais donné deux coupes il en serait revenu deux. » | |
TC0138 | TE020031 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 890 | Générosité d'un prélat qui donne une lamproie à un pauvre. | |
TC0138 | TE020034 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 893 | Un pauvre chevalier refuse une récompense d'Alexandre. | |
TC0138 | TE019845 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 703 | Discussion sur la générosité des chevaliers. | |
TC0138 | TE020035 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 894 | Générosité d'un roi malgré l'avis de ses barons. | |
TC0138 | TE019604 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 480 | Vie et mort d'un chanoine très généreux qui refuse à sa mort une hostie non consacrée. |
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TC0138 | TE019605 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 481 | Vision de la récompense céleste destinée à un homme généreux. | |
TC0138 | TE019574 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 449 | Comment il faut aimer Dieu: de toute son âme et de toute sa force. | |
TC0138 | TE019952 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 811 | Générosité absolue d'un noble à l’imitation du Christ. | |
TC0140 | TE013899 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Bernardino da Siena, Prediche volgari sul Campo di Siena 1427 [ed. Delcorno, 1989], XL, 4. | Après avoir donné tous ses biens comme aumône, un homme s’offre lui-même à un pauvre. | |
TC0140 | TE013755 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Prediche della primavera 1425 (Siena, chiesa di S. Francesco e Piazza del Campo, 20 aprile-10 giugno), XL, 1. | Alexandre le Grand ne voulait pas pardonner à l’un de ses barons; Aristote lui fait remarquer que l’âme généreuse ne se fâche pas contre celui qui lui est de beaucoup inférieur, car la vraie grandeur n'est pas dans la force mais dans la maîtrise de soi et le pardon. | |
TC0140 | TE013820 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Bernardino da Siena, Prediche volgari sul Campo di Siena 1427 [ed. Delcorno, 1989], XXII, 8. | Une veuve offre comme aumône les seuls deux talents qu’elle possédait. Son offre est plus chère à Dieu que toute autre. | |
TC0142 | TE018617 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VI, 5, 9 | Ensfried, le doyen de la collégiale Saint-André de Cologne, invita son voisin Lambert avec sa femme pour un dîner. Les invités attendirent longtemps qu'on leur apporte le plat principal, mais en vain : il n'y avait que du pain sur la table. Lambert qui connaissait bien la générosité exceptionnelle d'Ensfried envers les pauvres demanda à un serviteur s'ils avaient encore quelque chose à manger. Le serviteur répondit qu'au dernier moment Ensfried avait tout envoyé aux pauvres. Lambert fit alors apporter de la nourriture de sa maison. | |
TC0142 | TE018618 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VI, 5, 10 | Lambert, citoyen de Cologne, visita un jour la cuisine de son voisin et ami Ensfried, doyen de la collégiale Saint-André de Cologne. Il y vit rôtir plusieurs oies et poulets et pensa qu'Ensfried s’occupait bien de sa famille. Quand le rôti fut prêt, Ensfried entra, découpa la volaille en tranches et envoya tout aux veuves et aux nécessiteux. | |
TC0142 | TE018490 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : IV, 69 | Une femme qui recevait les abbés cisterciens quand ils se rendaient au Chapitre général s'enrichit ou s'appauvrit selon sa générosité. | |
TC0146 | TE014271 | Petrus Alfonsi | Disciplina clericalis [Leone, 2010] : XXIX Exemplum de prudenti consiliarii regis filio | Un sage conseiller du roi laisse, en mourant, tous ses biens à son fils. Ce dernier est accueilli par le souverain, qui le console de la mort de son père, lui confirme ses possessions et lui promet qu’un jour il lui donnera le titre qui appartenait à son père. Le temps passe et une grave famine survient. Le jeune homme prend donc de la nourriture et du vin du garde-manger et en fait généreusement don aux nécessiteux. Les provisions étant épuisées, le jeune homme puise dans son patrimoine; il vend vêtements et pierres précieuses et avec ce qu’il gagne, sauve de nombreuses vies. Pendant ce temps, un notaire qui habitait dans la même région, pris de rancoeur, décide de référer au roi que ce jeune homme avait dilapidé tout son patrimoine. Le roi, furieux, convoque le jeune homme et le réprimande vertement. Le jeune homme lui illustre les raisons de ses actes, lui expliquant avoir transféré son patrimoine dans l’unique endroit où il sera toujours en sûreté. Après avoir dit au souverain combien de personnes en avait bénéficié, le jeune homme est félicité et le titre de son père lui est attribué. Ainsi, grâce à ce titre, le jeune homme accumula de nouvelles richesses encore plus précieuses. | |
TC0148 | TE015489 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1095 | THÉODOSE SUPPORTE LA SOIF. — Quelqu’un avait remarqué que l’empereur Théodose avait très chaud et lui apporta une fraîche boisson aromatique. Malgré la soif qui le tenaillait, l’empereur dit de la donner à quelqu’un d’autre. Domptant avec courage sa soif, il encourageait ainsi les autres soldats à faire de même. | |
TC0157 | TE017178 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 72, p. 365, l. 7 – p. 365, l. 11 | Léon, archevêque de Ravenne, atteint d’une paralysie de la bouche, renonça à son autorité et vécut quatre ans reclus. Durant le règne d’Otton III († 1002), c’est Frédéric qui devint évêque de Ravenne, et alloua à son prédécesseur des biens ecclésiaux amplement suffisants à ses besoins. |
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TC0157 | TE017396 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 110, p. 236, l. 19 – p. 237, l. 10 | Gerard de Farvaldo, citoyen de Ravenne, était déjà vieux lorsque Pierre Damien, enfant, le vit. Lors d’une famine, il fit couper ses récoltes et vendit même ses biens pour fournir de la nourriture à autant de personnes que possible. Et lorsque tout fut consommé, et que rien ne resta pour nourrir ceux qui avaient encore faim, il pleura. Aujourd’hui, ses descendants sont riches, et possèdent un patrimoine plus grand que celui de leur grand-père. | |
TC0157 | TE017126 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 68, p. 292, l. 27 – p. 297, l. 19 | Un illustre exemple local de bon gouvernement est celui du marquis Hugo, qui régna sur les mêmes territoires que le destinataire de cette lettre, terres baignées par la mer Tyrrhénienne et la mer Adriatique. Lorsqu’il se rendit compte qu’à cause d’hommes séditieux, il ne pouvait régner efficacement sur les deux régions, il céda à l’empereur le Camerino et le duché de Spolète, et garda la Toscane. À cette époque, le prince de Capoue succomba à un complot fomenté par des hommes qui l’entouraient. Le vertueux Hugo, dès qu’il l’apprit, assiégea la ville, la prit, et tua les assassins. De nombreuses histoires de ce type circulent à son propos, et sont d’une grande portée pour l’édification. Lorsque ce Hugo n’était qu’un enfant, son père, le marquis Obertus, fils naturel du roi Hugo, et marié à Guilla, fille du marquis Boniface, encourut la colère de l’Empereur Otton Ier, et dut fuir en exil en Pannonie. À son retour, il trouva ce fils qui n’était plus un nourrisson. Il accusa sa femme d’adultère. Ils durent en venir aux serments et à une forme d’ordalie devant une cour : l’enfant fut laissé libre et sans indication, et parmi toute la foule, il sut directement reconnaître son père. Par cela, l’honneur et l’entente de la famille fut restaurée. Ce même marquis Hugo, lorsqu’il était de sortie, choisissait souvent de partir seul en avant, et s’adressait ainsi aux paysans : " n’est-il pas vrai que votre seigneur, Hugo, est trop sévère et dur ? , les paysans le récusaient toujours, l’assurant que leur seigneur était le meilleur qu’ils puissent souhaiter. Il s’assurait ainsi de gouverner justement envers eux, ce à quoi il accordait beaucoup d’importance. Cette manière d’interroger les humbles est à l’image du Christ lui-même. Lorsque Hugo fut sur le point de mourir, son peuple était très affligé. Un vieil évêque, alors, vit une bûche brûler, qui portait les mots : « le marquis Hugo a vécu cinquante ans ». Cela fut interprété comme un bon présage. Mais néanmoins, Hugo mourut. Il avait fait construire six monastères, et les avait dotés richement, en terres, en serfs, mais aussi en objets précieux. C’est dans l’un d’eux, érigé dans la cité de Florence en l’honneur de la Mère de Dieu, que son corps repose. L'empereur Otton III, qui l’enviait, se réjouit de sa mort, mais lui aussi mourut quelques temps après. Il n’aurait pas du se réjouir ainsi : il le rejoignit dans la mort. Enfin, parmi les moines du même monastère, on raconte qu’une nuit, l’abbé Marinus eut une vision : il vit Hugo, qui demanda à ce que son corps, qui reposait sur le ventre, soit tourné, afin de reposer sur le dos, selon les rites. L’abbé vérifia les faits et trouva effectivement le corps face contre terre. Il n’est pas étonnant qu’un homme si bon veuille respecter les rites. |
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TC0157 | TE017088 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 51, p. 135, l. 20 – p. 136, l. 11 | Cette histoire a été rapportée à Pierre Damien par Henri, abbé du monastère de Saintes Flore et Lucille, sur le territoire d’Arezzo. Alors qu’ils passaient tous deux devant une basilique, celui-ci raconta qu’elle s’appelait autrefois Sainte Marie la Pauvre. Mais un jour, Guilla, mère du Marquis Hugo, passa dans les parages. Elle s’émut du nom de cette église : celle qui était reine au ciel ne pouvait être qualifiée de pauvre ici-bas. Elle s’enquit des terres qui étaient en sa possession dans la région, qui étaient nombreuses. Elle décida d’en doter généreusement l’église, afin qu’on ne l’appelât plus ainsi. | |
TC0157 | TE017398 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 110, p. 238, l. 1 – p. 239, l. 12 | Le margrave Manfred possède des terres à la frontière de la Ligurie. Lui et sa femme sont très généreux envers les pauvres. Un dimanche de Pâques que sa maison était magnifiquement ornée, et qu’un festin était dressé et en présence de nombreux vassaux, il servit, avec ses gens, la nourriture aux pauvres qui étaient attablés. Quant à lui, il mangea les restes. Ce festin avait été prévu spécialement pour les pauvres. C’est Léon qui fit ce récit, lui-même ermite depuis près de vingt ans. Lorsqu’il était ermite sur les terres du margrave, la femme de ce dernier avait établi cette règle : si un messager portait une requête de la part des ermites, elle doublait le montant de l’aumône, systématiquement. Ce margrave établit également six ou sept monastères dans son duché et les dota généreusement. Mais pour autant, ses descendants ne sont pas privés de bien : ses neveux possèdent une large part de la Bourgogne, et leur sœur est mariée à l’empereur. Sur cette Terre-même, Dieu rétribue ceux qui sont généreux. |
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TC0158 | TE016933 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 408 [F] | Les huit devas.– Huit histoires concernant des hommes qui obtiennent de renaître dans la condition de deva pour avoir éprouvé des sentiments bienveillants envers le Buddha. Dans la quatrième, le Buddha, pour assurer un mérite à un homme qui est venu le chercher en char, consent à monter dans le char, au lieu de se transporter par quelque moyen surnaturel. |
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TC0158 | TE016932 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 408 [E] | Le Buddha las des offrandes qu'on lui fait.– Le Buddha condamne les offrandes trop considérables qu'on fait aux religieux ou à lui-même. | |
TC0158 | TE016926 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 407 [D] | Les sept libéralités.– Les sept libéralités sont : 1° la libéralité de la bonne vue par laquelle un homme regarde avec bienveillance son père et sa mère, ses maîtres et ses aînés, les çramanas et les brahmanes; 2° la libéralité de l'air avenant qui consiste a avoir l'air avenant envers ces mêmes personnes; 3° la libéralité du langage aimable; 4° la libéralité des attitudes prévenantes; 5° la libéralité des sentiments généreux; 6° la libéralité qui consiste à offrir des lits et des sièges pour s'asseoir; 7° la libéralité qui consiste à laisser libre accès dans la maison où l'on habite. |
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TC0158 | TE016661 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 214 | L'homme qui jette ses richesses dans un bol.– Un homme qui ne sait où mettre en sûreté ses richesses les jette dans un grand bol placé devant un temple; les effets de cette libéralité seront indestructibles. | |
TC0158 | TE016885 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 400 [J] | Les cinq cents singes.– Le bon roi singe sauve cinq cents singes en leur faisant traverser la rivière (cf. n° 114). | |
TC0158 | TE016878 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 400 [C] | La vieille guenon tombée au fond d'un ravin.– Une vieille guenon tombée au fond d'un ravin est sauvée par les singes qui à l'instigation de leur roi forment une chaîne en se suspendant les uns aux autres (cf. n° 358). | |
TC0158 | TE016918 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 404 [G] | Trois récits sur un même thème.– Un arhat, un roi et un bhiksu voient leur vie se prolonger parce qu'ils ont respectivement sauvé des fourmis, restauré un vieux stûpa et bouché avec de la boue un trou dans le mur d'un monastère bouddhique. |
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TC0158 | TE016460 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 34 | Le Bodhisattva, gardien d'un cimetière.– Le Bodhisattva , gardien d'un cimetière, donne au propriétaire du terrain de sépulture tous les cadeaux que lui font les parents des morts; son maître, touché de tant d'honnêteté, le marie et lui donne une somme pour son établissement. | |
TC0158 | TE017030 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 488 | Voleur de grains et Essence du joyau d'or.– « Voleur de grains » a vidé le silo d'un homme riche; c'est un être qui n'a ni mains, ni pieds, ni tête, ni yeux. Quand l'homme riche l'a déposé sur le chemin, trois jours après il y reçoit la visite d'un homme jaune dont les chars et les serviteurs sont jaunes et qui s'appelle «Essence du joyau d'or». «Voleur de grains» explique au maître de maison que cet homme habite à trois cents pas de là et qu'il trouvera sous un arbre, à cet endroit, cent jarres pleines d'or, puis il disparaît. | |
TC0158 | TE016920 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 404 [I] | Le jeune homme qui prépare un banquet pour des religieux.– Un jeune homme qui a préparé un repas somptueux pour des religieux se le voit refuser; il l'offre à cinq cents marchands qui le récompensent. | |
TC0158 | TE017021 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 479 | La servante laide qui devient belle et qui est épousée par son maître.– Un Pratyeka Buddha ayant repoussé les propositions déshonnêtes de la femme d'un maître de maison, se voit refuser par elle toute nourriture; la servante laide lui en apporte et à cause de cela, devient belle et elle est prise comme première épouse par le maître de maison. |
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TC0158 | TE016868 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 394 | Le lion, le bœuf et le chacal.– Une bonne a épargné un jeune veau qu'elle élève avec son lionceau. Quand le veau et le lionceau sont devenus grands, ils forment une paire de bons amis; mais les calomnies du chacal les ayant désunis, ils se tuent l'un l'autre (cf. n° 336). |
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TC0158 | TE016895 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 402 [D] | La générosité de Sudatta.– Sudatta approuve sa femme qui a donné à des religieux tout ce qu'il y avait de nourriture dans la maison. | |
TC0158 | TE016937 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 408 [J] | Le roi Kaniska et l'anneau d'or.– Le roi Kaniska montre à ses courtisans l'utilité des bonnes œuvres en les invitant à retirer son anneau d'or d'une marmite bouillante .Le roi réplique que ses mauvaises actions antérieures sont comme la marmite d’eau bouillante, mais que, par repentance et par les bonnes œuvres, il éteint l’ardeur du feu, supprime les trois voies mauvaises et obtient la condition d’homme ou de deva. (cf. n° 100). | |
TC0158 | TE016880 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 400 [E] | Maitrakanyaka et le supplice de la roue de feu.– Les joies qu'il a éprouvées par quantités proportionnées aux nombres quatre, huit, seize et trente-deux sont la récompense du bien qu'il a fait à sa mère en lui donnant deux pièces de monnaie, puis quatre, puis huit, puis seize. Le supplice de la roue de feu, qu'il porte sur sa tête, lui est infligé parce qu'il a cassé des cheveux à sa mère. Il en est délivré parce qu'il conçoit la pensée de concentrer en lui les douleurs de tous ceux qui souffrent (cf. n°39). |
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TC0158 | TE016894 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 402 [C] | La femme qui, sauvée par son mari, prend pour amant un estropié.– Une femme qui a été sauvée de la famine par son mari, prend pour amant un estropié. Elle essaie vainement de tuer son mari et revient dans le pays où celui-ci a été nommé roi, portant l'estropié sur ses épaules. Le roi lui pardonne. |
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TC0158 | TE016628 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 184 | Le notable qui, par sa libéralité, s'attire un châtiment.– Un notable ayant offert un repas à une communauté de moines, un vieil arhat lui dit que par cette libéralité, il s'attirera un grand châtiment, parce qu'en faisant cette offrande il n'a songé qu'à assurer sa félicité actuelle et future. | |
TC0158 | TE016600 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 158 | La foi n'est rien sans les oeuvres, ni les oeuvres sans la foi.– Deux frères sont devenus çramanas. L'aîné est un contemplatif qui n'aime pas à faire des libéralités; le cadet est généreux, mais enfreint volontiers les défenses. Dans une vie ultérieure, l'un, en qualité de bhiksu, est obligé d'aller de lieu en lieu mendier sa nourriture; l'autre, sous forme d'éléphant, reçoit tout ce dont il a besoin. Le bhiksu vient expliquer les causes de ces transformations à l'éléphant qui, très attristé, refuse de boire et manger. Le roi, qui est informé de cette conversation, fait venir le bhiksu qui raconte ces faits et lui donne l'intelligence des préceptes religieux. |
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TC0158 | TE016947 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 411 [C] | Le roi Canda Pradyota et les chars chargés de grains d'or.– Cinq cents chars chargés de bols pleins de grains en or sont amenés au roi Çanda; c'est, dit Kâtyâyana, pour récompenser le roi d'avoir donné cinq bols pleins d'eau à un Pratyeka Buddha dans une existence antérieure. | |
TC0158 | TE016942 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 410 [C] | Conversion de cinq cents Nirgranthas et de cinq cents marchands.– Cinq cents Nirgranthas, désespérés de ce que le Buddha a triomphé de leur maître, veulent se tuer; ils sont convertis. Un marchand jette à la mer ses joyaux pour sauver ses compagnons en péril de faire naufrage; ses joyaux lui sont rendus par un dieu de la mer; il en fait des largesses, entre en religion et ses compagnons suivent son exemple. |
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TC0158 | TE017042 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 500 | Le sûtra du prince héritier Sudâna (Siu-ta-na).– Le roi Çibi possédait ving mille épouses, mais n'avait pas de fils. Lorsque enfin une de ses femmes eut un garçon, on le nomma Sudâna parce qu'à sa naissance le lait jaillit spontanément du sein des vingt mille épouses (sanscrit Sudhâna; vraisemblablement racine dhâ qui signifie «téter»). Dès son enfance, il se distingue par sa libéralité. Il épouse la fille d'un roi, Mâdrî, dont il a un fils et une fille. Voulant se conduire selon la pâramitâ de charité, il demande à son père toutes les richesses du trésor royal pour les offrir à son peuple. Son père les lui donne. Un roi rival demande l'éléphant blanc du roi. Le prince héritier l'accorde et encourt ainsi la colère de son père, qui l'exile dans la montagne T'an-t'o. Sa femme exige qu'il l'emmène avec leurs deux enfants. Ils partent au milieu des larmes du peuple. En route, il cède son cheval à un brahmane qui le lui demande et s'attelle lui-même à son char. II donne successivement ses vêtements, ceux de sa femme et de ses enfants à d'autres brahmanes. Après mille aventures ils arrivent dans la montagne où un religieux enseigne la Loi au prince héritier tandis que Mâdrî et les enfants cherchent leur nourriture dans les bois. Un brahmane vient un jour lui demander ses deux enfants; il les lui donne en l'absence de Mâdrî, qui, après avoir exprimé son désespoir, reconnaît qu'elle s'est engagée à ne s'opposer à aucun désir de son mari. Çakra, transformé en vieux brahmane qui a douze sortes de laideurs, vient demander au prince héritier de lui donner son épouse. Il y consent. Çakra reprend alors sa forme de roi des devas et promet au prince que ses enfants seront vendus dans son pays, qu'ils ne souffriront pas de privations et que lui et les siens reviendront dans le royaume d'où ils sont exilés. Les enfants sont vendus par le brahmane à leur grand-père et le vieux roi donne l'ordre d'aller chercher son fils, qui est reçu en grande pompe, et qui, après sa mort, devient le Buddha. |
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TC0158 | TE016438 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 13 | Sûtra du roi Sa-ho-t'an.– Wen-tchou-che-li (Manjuçrî) transformé en brahmane met à l'épreuve la libéralité de ce roi. Il l'oblige à être son esclave et à lui donner sa propre femme comme servante en exigeant qu'ils le servent tous deux pieds nus. Il vend séparément l'homme et la femme. L'homme reçoit de son nouveau maître l'ordre de ne pas laisser faire d'enterrement, sans autorisation, dans le terrain dont il a la garde. La femme, enceinte, accouche d'un fils que sa maîtresse exige qu'elle tue. Quand elle veut l'enterrer dans le terrain gardé par son mari, celui-ci, se conformant aux ordres reçus, refuse d'ensevelir l'enfant. Alors ils sont miraculeusement transportés dans leur palais où l'enfant ressuscité reparaît également. Assis au haut des airs, sur une fleur de lotus, Wen-tchou-che-li loue le roi et la reine. |
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TC0158 | TE016982 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 440 | Le perroquet et la perle.– Un perroquet avale une perle; un religieux qui l'a vu faire se laisse rouer de coups plutôt que de le dénoncer; mais le perroquet ayant été tué par accident, il déclare qu'on trouvera la perle dans son corps. | |
TC0158 | TE016798 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 344 | Le chasseur revêtu d’un kâsâya et l'éléphant.– Un éléphant à la mort de son père et de son grand-père enterre leurs défenses, sachant que c'est pour s'en emparer que les chasseurs tuent les éléphants. Survient un chasseur, il lui donne les défenses de son grand-père; mais le chasseur va boire et perd chez le marchand de vin la valeur de son ivoire. Il retourne dans la forêt et l'éléphant lui donne les défenses de son père. L'homme s'enivre de nouveau. La troisième fois, pour surprendre l'éléphant, il se revêt d'un kâsâya (vêtement religieux) et décoche une flèche empoisonnée entre les yeux de l'éléphant qui, par respect pour le kâsâya, ne se venge pas avant de mourir. (Cf. n° 28.) |
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TC0158 | TE016439 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 14 | Le prince Sudàna.– Cf. vol. III, n° 5oo. Le sûtra du prince héritier Sudâna (Siu-ta-na).– Le roi Çibi possédait vingt mille épouses, mais n'avait pas de fils. Lorsque enfin une de ses femmes eut un garçon, on le nomma Sudâna parce qu'à sa naissance le lait jaillit spontanément du sein des vingt mille épouses (sanscrit Sudhâna; vraisemblablement racine dhâ qui signifie «téter»). Dès son enfance, il se distingue par sa libéralité. Il épouse la fille d'un roi, Mâdrî, dont il a un fils et une fille. Voulant se conduire selon la pâramitâ de charité, il demande à son père toutes les richesses du trésor royal pour les offrir à son peuple. Son père les lui donne. Un roi rival demande l'éléphant blanc du roi. Le prince héritier l'accorde et encourt ainsi la colère de son père, qui l'exile dans la montagne T'an-t'o. Sa femme exige qu'il l'emmène avec leurs deux enfants. Ils partent au milieu des larmes du peuple. En route, il cède son cheval à un brahmane qui le lui demande et s'attelle lui-même à son char. II donne successivement ses vêtements, ceux de sa femme et de ses enfants à d'autres brahmanes. Après mille aventures ils arrivent dans la montagne où un religieux enseigne la Loi au prince héritier tandis que Mâdrî et les enfants cherchent leur nourriture dans les bois. Un brahmane vient un jour lui demander ses deux enfants; il les lui donne en l'absence de Mâdrî, qui, après avoir exprimé son désespoir, reconnaît qu'elle s'est engagée à ne s'opposer à aucun désir de son mari. Çakra, transformé en vieux brahmane qui a douze sortes de laideurs, vient demander au prince héritier de lui donner son épouse. Il y consent. Çakra reprend alors sa forme de roi des devas et promet au prince que ses enfants seront vendus dans son pays, qu'ils ne souffriront pas de privations et que lui et les siens reviendront dans le royaume d'où ils sont exilés. Les enfants sont vendus par le brahmane à leur grand-père et le vieux roi donne l'ordre d'aller chercher son fils, qui est reçu en grande pompe, et qui, après sa mort, devient le Buddha. |
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TC0158 | TE016971 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 429 | L'étudiant et l'ermite.– Les disciples d'un sage ermite se prêtent les uns aux autres une aide réciproque; seul un jeune étudiant ne pense qu'à lui. Aussi, quand il tombe malade, il ne se trouve personne pour le soigner. L'ermite vient le voir et lui enseigne que, dans la vie en communauté, chacun doit traiter son upâdhyâya comme son père et ses condisciples comme ses frères. |
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TC0158 | TE016432 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 8 | Le Bodhisattva, précipité dans un puits, sauve ses agresseurs condamnés .– Un maître de maison, nommé Sien-t'an, se ruine en libéralités; pour refaire sa fortune, il va sur la mer; mais au retour ses compagnons, pour lui ravir ses joyaux, le précipitent dans un puits; il réussit à s'en échapper; de retour dans son pays, il reçoit de grandes richesses des marchands, ses compagnons, qu'il a sauvés du châtiment en intercédant pour eux auprès du roi. | |
TC0158 | TE016745 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 295 | Ceux qui regardaient fabriquer des jarres.– En regardant un potier tourner des vases, un homme oublie d'aller à une réunion où on lui aurait offert de la nourriture et donné des présents. |
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TC0158 | TE016792 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 338 | Le lion tombé dans un puits et sauvé par un chacal.– Un vieux lion tombé dans un puits tari est sauvé par un petit chacal qui amène de l'eau dans le puits, en sorte que le lion peut surnager et sortir. On a souvent besoin d'un plus petit que soi. | |
TC0158 | TE016579 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 139 | Le lièvre qui se jette dans le brasier.– Un brahmane est servi par un renard, un singe, une loutre et un lièvre; ce dernier se jette dans le feu pour lui procurer de quoi manger (cf. le n° 21). |
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TC0158 | TE016948 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 412 | Celui qui priait le deva P'i-mo dans l'espérance d'obtenir un grand bonheur.– Un homme passe son temps à implorer un deva et laisse à son frère cadet le soin de faire les travaux des champs; il a tort car les prières aux devas ne peuvent apporter aucun avantage; seuls les actes de libéralité reçoivent leur rétribution. | |
TC0158 | TE016578 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 138 | Les disciples du Buddha et le dragon.– Le dragon qui fait tomber la pluie dans la mer est comparable aux disciples du Buddha qui répandent leurs libéralités sur la communauté. | |
TC0158 | TE016424 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 1 | Çakra éprouve le Bodhisattva.– Pour éprouver le Bodhisattva, Çakra lui fait croire que la vertu de la libéralité est punie par les châtiments des enfers. Le Bodhisattva répond qu'il subira ces supplices plutôt que de renoncer à la pratique de la bienfaisance. |
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TC0158 | TE016430 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 6 | Le Bodhisattva livre tous ses biens, sa femme et son fils.– Un roi vertueux est tourmenté par Çakra, qui sous différentes formes se présente à lui pour tenter de mettre en défaut sa bienfaisance. Le roi donne son royaume, puis son char, puis un second char, qui lui a été procuré par l'intervention d'un ami, enfin sa femme et son fils qui se trouvent dès lors en danger de mort. |
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TC0158 | TE016801 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 347 | Le roi qui entre en religion pour n'avoir pas à punir mille imbéciles.– Dans un royaume où les malfaiteurs sont si rares qu'on les considère simplement comme des imbéciles, on amène au roi un voleur en demandant qu'il soit puni; le roi, qui voudrait ne pas infliger de châtiments, déclare qu'il punira cet homme quand il se sera trouvé un total de mille imbéciles. Contrairement à son attente, les mille imbéciles sont assez rapidement rassemblés; pour n'avoir pas à les châtier, le roi entre en religion. | |
TC0158 | TE017013 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 471 | La jeune fille qui vendit ses cheveux pour offrir un repas au Buddha.– Une jeune fille qui a des cheveux admirables les vend pour cinq cents livres d'or afin de pouvoir offrir un repas au Buddha. Au moment où elle rend hommage au Buddha, ses cheveux repoussent instantanément. | |
TC0158 | TE016442 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 17 | Le riche brahmane Wei-lan ( Velâma).– Un brahmane très riche et très généreux ne vaut pas plus qu'un homme pauvre qui ne peut offrir que des légumes, de la bouillie de riz et des nattes de paille, mais qui va « jusqu'au bout de la bonté ». | |
TC0158 | TE016668 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 221 | Le criminel qui se voit repoussé par son meilleur ami.– Un homme qui a commis un crime se voit repoussé par son meilleur ami : il trouve un refuge chez un ami moins intime. | |
TC0158 | TE016865 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 391 | Les cinq cents singes et l'arbre à kakis.– Pour se débarrasser d'une bande de singes, des villageois les tiennent cernés sur un seul arbre et se mettent en devoir de couper l'arbre; mais un petit singe met le feu au village et sauve ainsi ses compagnons. | |
TC0158 | TE016497 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 70 | Sûtra (des Bodhisattvas) tuant un nâga pour sauver tout un royaume.– Pour délivrer un royaume d'un funeste nâga, deux Bodhisattvas se transforment l'un en lion, l’autre en éléphant. Le lion monte sur l'éléphant et tous deux livrent combat au nâga dont ils ne triomphent qu'au prix de leur propre vie (cf. t. III, p. 69-70). |
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TC0158 | TE016440 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 15 | Le roi Ho-mo et le voleur.– Le roi Ho-mo avait toutes les perfections. Un jour, dans son royaume, un homme, à bout de ressources, commet un vol et avoue sa faute. Le roi, se sentant responsable de la misère de ses sujets, leur donne ses biens et accroît ainsi la prospérité de toute la région. Le souverain obtient les cinq bonheurs : après sa mort, il naît parmi les devas Trâyastrimças et aucun de ses sujets ne va en enfer |
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TC0158 | TE016904 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 402 [N] | La grande tortue et les cinq cents marchands.– La grande tortue est tuée par les cinq cents marchands à qui elle a sauvé la vie, et ces marchands eux-mêmes sont mis à mort par des éléphants (cf. n° 434). |
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TC0158 | TE016441 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 16 | Le Buddha et le maître de maison pauvre.– Le Buddha, apprenant qu'un maître de maison se croit trop pauvre pour offrir ses humbles offrandes, lui explique que la valeur de l'acte de libéralité réside dans la pureté de l'intention. | |
TC0158 | TE016657 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 210 | Le çrâmanera qui, en quêtant, doit obtenir dix boisseaux de riz.– Un çrâmanera doit obtenir, en quêtant, dix boisseaux de riz en un jour et alors son maître lui enseigne une gâthâ. La quête doit durer quatre-vingt-dix jours. Un bienfaiteur lui donne d'un coup les neuf cents boisseaux de riz qu'il aurait recueillis en quêtant; il peut alors se consacrer à l'étude des gâthâs et en apprend quatorze cents en trois mois. |
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TC0158 | TE016643 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 196 | L'homme sage, l'homme stupide et l'homme avare.– L'homme qui fait des libéralités s'assure du bonheur pour ses existences futures; il est comparable au sage qui, menacé par l'incendie, se hâte de mettre ses richesses à l'abri. L'homme stupide ou l'avare perdent tout quand la mort vient les frapper. |
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TC0158 | TE016486 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 59 | Les marchands en proie aux femmes démoniaques et le roi-cheval volant qui les sauve.– Des marchands sont en proie à des femmes démoniaques : un cheval merveilleux (le Bodhisattva) sauve ceux d'entre eux qui se cramponnent à lui et leur fait traverser la mer (cf. le n° 37). | |
TC0158 | TE016451 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 25 | Les animaux reconnaissants et l’homme ingrat.– Une tortue sauvée de la mort par le Bodhisattva le prévient qu'une inondation va survenir. Le Bodhisattva monte sur un bateau et sauve un serpent, un renard et un homme. Le renard reconnaissant lui donne un trésor caché, mais l'homme le dénonce comme ayant pris cet or en violant une tombe. Le Bodhisattva jeté en prison est sauvé par le serpent qui lui remet une médecine capable de guérir le fils du roi, piqué par le serpent (cf. n° 49). |
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TC0158 | TE017029 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 487 | L'oie sauvage aux plumes d'or.– Un homme est né, après sa mort, sous la forme d'une oie sauvage qui a des plumes d'or; par compassion pour son ancienne famille il revient chaque jour auprès d'elle et lui abandonne une de ses plumes d'or. Par cupidité, les gens de sa famille se saisissent de lui et lui arrachent toutes ses plumes d'or, mais leur calcul a été mauvais, car ce sont des plumes ordinaires qui repoussent à la place des anciennes. |
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TC0158 | TE017015 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 473 | La vieille femme avare.– Une vieille femme avare est transportée en esprit dans les enfers où elle voit que des supplices l'attendent, tandis que sa servante, qui est bienfaisante, sera merveilleusement récompensée. |
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TC0158 | TE016914 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 404 [C] | Le pauvre homme qui donne à un religieux ses six mesures de farine.– Un pauvre homme donne successivement les six mesures de farine dont il est chargé à un religieux qui lui répond à chaque don nouveau : «Pourquoi si peu?» Il devient roi. | |
TC0158 | TE016915 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 404 [D] | La mendiante qui devient reine.– Une mendiante, pour avoir fait don de deux pièces de monnaie, devient reine. | |
TC0158 | TE016487 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 60 | Le Bodhisattva, étant un roi-poisson, sauve d'autres poissons.– Le Bodhisattva étant un roi-poisson sauve tous les poissons en compagnie de qui il avait été fait prisonnier dans un filet. | |
TC0158 | TE016875 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : hors numérotation [ 2e récit après le num. 399] | Le jeune garçon qui livre sa chair pour sauver ses parents affamés.– Un roi avait six fils; il est tué avec cinq de ses fils. Le sixième s'échappe avec sa femme et leur jeune garçon; ils souffrent de la faim et l'enfant leur livre chaque jour un peu de sa chair et s'en nourrit lui-même. Abandonné sur la route, il est invité par Çakra transformé en loup, à donner le dernier morceau de sa chair; il le donne et Çakra reprenant la forme humaine lui demande s'il regrette d'avoir livré sa chair à ses parents. Sur la réponse négative du jeune garçon, celui-ci devient tel qu'auparavant. |
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TC0158 | TE016877 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 400 [B] | Le perroquet animé de piété filiale.– Un perroquet recueille des fleurs et des fruits pour ses parents aveugles. Le maître d'un champ le prend dans un filet, mais quand il apprend pour quelle raison touchante il a été volé, il remet en liberté son prisonnier. | |
TC0158 | TE016644 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 197 | La colombe, l'épervier et le roi des Çibis.– Le roi des Çibis rachète au poids de sa chair la colombe menacée par l'épervier (cf. n° 2 1). | |
TC0158 | TE016485 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 58 | Le cerf bienfaisant, le corbeau serviable et l'homme ingrat.– Un cerf a sauvé un homme qui se noyait et demande pour unique récompense à l'homme, qui lui offre d'être son esclave, qu'il ne signale pas sa présence dans la région. La femme du roi, ayant vu ce cerf en songe, désire avoir sa peau et ses cornes pour s'en faire un vêtement et une parure. En échange d'une préfecture, d'un vase d'or et d'un vase d'argent, l'homme qui avait été sauvé par le cerf le trahit et devient aussitôt lépreux. Un corbeau pique l'oreille du cerf qui n'entend pas venir le roi, prêt à le tuer. Le cerf demande qu'on l'épargne un instant et fait le récit du sauvetage. Le roi, ému, interdit la chasse au cerf dans son royaume et sa femme meurt de rage en apprenant sa magnanimité. |
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TC0158 | TE016917 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 404 [F] | L'homme et la femme qui se vendent comme esclaves .– Un homme et sa femme décident de se vendre comme esclaves afin de pouvoir faire les frais d'un repas offert aux religieux. | |
TC0158 | TE016916 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 404 [E] | Le peintre accusé par sa femme et loué par le juge.– Un peintre qui a donné à des religieux les trente onces d'or qu'il a gagnées est accusé par sa femme et loué par le juge. | |
TC0158 | TE016651 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 204 | Le naufragé qui sacrifie sa vie.– Dans un naufrage, un religieux abandonne la planche qui aurait pu le sauver afin que son supérieur ne soit pas noyé. | |
TC0159 | TE017670 | Petrus Lemovicensis | De oculo morali | Un homme généreux a volé le cochon de son voisin. Le Christ, qui n’oublie jamais les personnes charitables, lui apparaît sous la forme d’un homme pauvre à la recherche d’un barbier. Le voleur de cochon se propose immédiatement de lui couper la barbe et les cheveux. Ce faisant il découvre à l’arrière du crâne du pauvre homme une paire d’yeux. Le voleur le questionne et ce dernier révèle son identité. Le Christ lui dit alors que c’est grâce à ces yeux qu’il a pu voir le cochon qu’il avait caché dans une grotte. Le Christ disparaît aussitôt et l’homme plein de remords restitue à son voisin le cochon qu’il avait dérobé. |
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TC0159 | TE017574 | Petrus Lemovicensis | De oculo morali | Valère Maxime rapporte qu’Archytas de Tarente avait appris la philosophie loin de chez lui, auprès de Pythagore. Lorsqu’il revint dans son domaine, il le trouva dévasté par la négligence de son curateur. Furieux, Archytas refusa de le punir car il valait mieux qu’il reste impuni plutôt qu’il le soit injustement et excessivement sous le coup de la colère. De la même manière, offensé par un serviteur, Platon entra dans une colère noire. Craignant de manquer de modération dans sa punition, il confia à son ami et neveu Speusippe le soin de l’exécuter car l’incartade d’un domestique et sa punition excessive sont toutes deux à proscrire. Valère Maxime estime que Platon est plus modéré qu’Archytas, qui est trop généreux. |
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TC0161 | TE017740 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XXVII, 24 | COMMENT L'ÉPOUSE D'UN HOMME, APRÈS QU'ELLE EST MORTE, REPREND SA FIGURE PREMIÈRE ET RENCONTRE SON ANCIEN MARI.– Un gouverneur nouvellement nommé propose à un pauvre servant de l’accompagner et de s’installer dans sa province. Celui-ci accepte et avant de partir, il quitte l’épouse avec laquelle il a habité et partagé sa pauvreté pendant des années. Il se marie avec une autre femme plus aisée. Peu à peu, il s’enrichit dans la province, mais soudain il éprouve l’envie de revoir son épouse d’avant. Après quelques années, la charge du gouverneur étant terminée, l’homme repart vers la capitale et décide de retourner vivre avec elle. Il trouve une maison affreusement délabrée, et se sent soudain très mélancolique. Il pénètre dans la maison et voit son épouse, seule, à l’endroit où elle se tenait jadis. Elle lui parle joyeusement et après de longues conversations, ils se couchent en s’étreignant dans leurs bras et s’endorment. Le matin, le soleil pénètre dans la pièce. L’homme se réveille en sursaut, et voit que celle qu’il étreint dans ses bras est un cadavre complètement desséché. Effrayé, il demande aux habitants de la maison voisine s’ils ont vu la femme d’à côté. Les voisins lui racontent que cette femme, ayant été quittée par son mari, est tombée malade et est morte de chagrin et qu’elle est restée là, car personne n’est venu l’enlever de la maison. L’homme, épouvanté, ne dit rien et s’en retourne. Ainsi l’âme de cette épouse est restée sur place pour rencontrer son mari et s’unir à lui. C’est pourquoi, en pareil cas, il faut s’informer pour éviter de se retrouver avec un fantôme ! |
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TC0161 | TE017736 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XXV, 12 | COMMENT YORIYOSHI, FILS DE MINAMOTO NO YORINOBU ASON, A TUÉ D'UN COUP DE FLÈCHE UN VOLEUR DE CHEVAUX.– Dans l’est du pays, un homme, ne pouvant refuser, offre un cheval au guerrier Yorinobu, ancien gouverneur de Kawashi. En chemin, un voleur suit le cortège en secret, mais ne parvient pas à déjouer la vigilance de l’escorte pour s’emparer du cheval. Les guerriers installent le cheval dans les écuries de Yorinobu. Yoriyoshi, le fils de Yorinobu va voir son père pour lui demander de lui donner ce cheval. Mais son père, avant même que son fils commence à parler, lui dit que le lendemain, quand il fera jour, il pourra voir le cheval, et le prendre s’il lui plaît. Yoriyoshi monte la garde auprès de son père durant la nuit. Mais Yorinobu est réveillé par quelqu’un qui crie qu’on a enlevé le cheval. Sans rien dire à son fils, il part dans la nuit à la poursuite du voleur. Mais Yoriyoshi a entendu aussi ces cris et il part à son tour à sa poursuite. Son père pense que son fils va venir, et le fils pense que son père est déjà parti. Le voleur, se croyant en sûreté, ralentit son allure. Alors Yorinobu, sans même savoir s’il est là, parle à son fils et lui demande de tirer une flèche. Il entend avant la fin de ses paroles de bruit de l’arc et celui des étriers vidés par le voleur. Il dit à son fils de rattraper et de ramener le cheval. Yorinobu et son fils retournent se coucher sans dire un mot sur leur aventure. Le lendemain, Yorinobu, fait sortir le cheval sans un mot à son fils pour avoir si bien agi pendant la nuit, et pose sur lui une belle selle avant que Yoriyoshi reçoive l’animal. |
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TC0161 | TE017692 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : II, 04 | COMMENT LE BOUDDHA ADORE UN STUPA.– Le Bouddha explique à ses disciples pourquoi il adore avec dévotion un stûpa. Une reine met au monde un enfant après les prières du roi aux dieux dragons .Le garçon a dix ans quand le roi souffre d’une maladie inguérissable. Cependant un médecin assure que le roi guérira grâce à un remède composé des yeux et de la moelle des os d’un homme qui n’a pas connu la colère. Le prince, enfant sans colère, demande à un hors-caste de le sacrifier malgré les larmes de sa mère, pour accomplir son devoir filial et guérir son père. Le roi guérit mais quand il s’inquiète de ne plus voir son fils, il apprend avec une infinie tristesse la vérité et décide d’élever un stûpa sur le mont Yu. Si le Bouddha adore ce stupa, c’est qu’il fut ce prince et que c’est grâce à lui qu’il a connu l’éveil. |
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TC0161 | TE017693 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : III, 22 | HISTOIRE DU NOTABLE ROSHI .– Shaku, empereur des dieux, se met en colère et décide de châtier le notable Roshi pour son avarice et sa cupidité. Il prend son apparence et distribue toutes les richesses de sa maison. Quand Roshi revient chez lui, personne n’est capable de dire qui est le vrai Roshi. Le roi, qui ne discerne pas non plus le vrai et le faux, va voir le Bouddha avec les deux Roshi. Shaku retrouve son apparence et expose la faute de Roshi au Bouddha. |
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TC0161 | TE017691 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : I, 31 | COMMENT LE NOTABLE SHUDATSU A CONSTRUIT LE MONASTÈRE DU GI-ON.– Le notable indien Shudatsu devient pauvre pour la septième fois de sa vie. Pour ne pas mourir de faim il vend un boisseau de bois et rapporte du riz que sa femme met à cuire. Des disciples du Bouddha viennent mendier leur nourriture. L’épouse offre son riz aux deux disciples, et prend la résolution de garder le riz restant pour elle et son époux, pour continuer à vivre .Le Bouddha Shaka se présente à son tour et l’épouse emplie de joie lui offre le riz qui reste. Au retour de son époux, grâce à la générosité de sa femme, les greniers de sa maison se remplissent miraculeusement de trésors. Shudatsu décide alors de fonder une demeure pour la Communauté des moines et d’y faire offrande chaque jour .Il couvre d’or la place d’un magnifique site cédé par un prince. Il installe le Bouddha, des Bodhisattva et les cinq cents disciples dans cette merveilleuse demeure appelée le monastère de Gi-on. |
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TC0162 | TE017785 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XIV, 04 | COMMENT UNE FEMME, GRÂCE AU POUVOIR DU LOTUS DE LA LOI, QUITTE SA CONDITION DE SERPENT POUR RENAÎTRE AU CIEL.– Après avoir passé la nuit avec une très belle femme, l’empereur Shômu lui remet une boîte emplie de mille ryôs (37,5 kilos) d’or. Tous deux meurent quelque temps après, et, suite aux dernières volontés de la femme, on enterre avec elle la boîte offerte par l’empereur. Dans les monts de l’est se trouve un temple où tous les pèlerins qui s’y rendent meurent. Le grand ministre Kibi, n’éprouvant aucune crainte, va prier dans ce temple. Il voit apparaître une femme merveilleuse et effrayante qui lui explique que tous les visiteurs du temple à qui elle a voulu se confier sont morts de peur. Elle raconte à Kibi que depuis qu’elle a été enterrée avec le don de l’empereur avec qui elle a passé une nuit, elle a reçu un cœur de serpent venimeux, et qu’elle est condamnée, pour avoir péché, à ne jamais s’éloigner de sa tombe. Elle supplie Kibi de creuser la tombe, de sortir l’or, et de copier à son intention le sûtra du lotus de la loi, avec la moitié de l’or, et de garder l’autre pour lui, en guise de remerciement. Le grand ministre accepte d’accomplir le vœu de cette âme. Il creuse la tombe, et il y trouve un grand serpent à qui il demande de partir. Le serpent s’enfuit et Kibi prend la boîte et emploie tout l’or pour copier le sûtra et offrir à l’intention de la femme une grande cérémonie de lecture. Par la suite, la femme lui apparaît en rêve, et lui dit qu’elle a quitté sa condition de serpent pour renaître au ciel. Le grand ministre et cette femme ont été certainement dans le passé des amis de bien. |
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TC0163 | TE018077 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 15. | JAKUSHIN, LE SECRÉTAIRE DU DÉPARTEMENT DES AFFAIRES DE LA COUR ENTRÉ DANS LA VOIE.– 1) Le secrétaire des affaires de la cour, Jakushin, désire entrer dans la Voie du Bouddha et se montre très compatissant. Il remet sa propre ceinture à une femme qui pleure pour avoir égaré une ceinture garnie de pierres précieuses destinée à son maître. Puis Jakushin emprunte une ceinture à quelqu’un pour remplir son office de secrétaire lors de la séance à la cour. 2) Un jour, il se rend au palais, monté sur un cheval. Il s’arrête pour vénérer chaque pagode, chapelle ou stèle. Il laisse son cheval paître à sa guise, si bien que le soir arrive. Le valet de Jakushin est excédé et fouette brutalement l’animal. Jakushin pousse des cris et se lamente : un lien l’unit certainement à ce cheval qui a pu être son père ou sa mère dans une existence antérieure. On comprend alors pourquoi on peut lire dans les notes du secrétaire : « Mon corps hante la ville, mais mon cœur s’est retiré du monde ». 3) Quand Jakushin prend de l’âge, il se rase la tête et va étudier les écritures sur le mont Yokawa. Là, il rencontre le révérend Zôga qui accepte de le former. A la lecture des premiers mots du Maka shikan (« La grande somme de quiétude et de contemplations »), le secrétaire éclate en sanglots. Le maître Zôga pensant que son élève ne peut avoir déjà pénétré le sens profond du texte est furieux et lui décoche un coup de poing. Jakushin se retire, mais demande de nouveau au maître de lui expliquer les écritures. Mais il éclate de nouveau en sanglots, et se fait encore malmener par Zôga. Quelques jours plus tard, il renouvelle sa demande auprès du maître, et se met encore à pleurer, et plus fort que jamais, lors de la lecture des écritures. Alors le révérend a lui aussi les larmes aux yeux devant la vénération de son élève. Il lui dispense ensuite sereinement son enseignement. Jakushin parvient à un haut degré de vertu, Quand il accomplit sa Renaissance, c’est le seigneur de la chapelle entré en religion qui assure la cérémonie de lecture de l’oraison chantée et qui donne cent mille pièces de chanvre blanchi au soleil. |
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TC0163 | TE018076 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 14. | UN MAÎTRE EN DISCIPLINE YÔKAN AU MONASTÈRE ZENRIN-JI.– 1) Le maître en discipline Yôkan demeure toujours au service de l’empereur, malgré sa profonde piété envers l’invocation au Bouddha. Retiré sur des collines au Zenrin-ji, il vit en prêtant aux gens. Chacun le respecte et ne commet de malhonnêteté à son endroit. Si un indigent ne rembourse pas son prêt, Yôkan se dédommage en lui faisant réciter les invocations, en plus ou moins grand nombre selon le montant de l’emprunt. Puis l’empereur nomme Yôkan intendant du Tôdai-ji. Contre toute attente, celui-ci accepte. Ses disciples se disputent âprement les terres du Todai-ji exemptées d’impôt. Mais l’intendant, lui, les consacre [les revenus] de toutes les terres pour la réfection du monastère. Il se déplace sur une étrange monture pour se rendre au monastère. Dès la fin des travaux de restauration, il donne sa démission. Il n’a détourné aucun bien du monastère pour son propre usage et les gens comprennent que l’empereur a estimé que Yôkan était le seul à pouvoir prendre soin du monastère délabré. 2) Le maître Yôkan fait distribuer aux malades du Yakuô-ji les fruits d’un prunier du monastère. Cet arbre surnommé « le prunier champ de compassion » demeure encore aujourd’hui, témoin du passé. 3) Un jour au monastère, un visiteur voit le maître étaler un grand nombre de bâtonnets à calculer. L’homme pense que Yôkan calcule les intérêts de ses prêts mais ce dernier lui répond qu’il a oublié le nombre d’invocations au Bouddha qu’il a prononcées ces années passées. 4) Le maître en discipline se rend à la cérémonie d’intronisation de sa fonction d’intendant vêtu d’habits peu ragoûtants, monté sur un cheval étique et d’aspect misérable. Les enfants lui demandent si la cérémonie va bien avoir lieu, et le maître répond qu’en fait les enfants se demandent si c’est bien lui l’intendant du Tôdai-ji ! 5) Ensuite Yôkan désire devenir chapelain du monastère Hosshô-ji, édifié par un empereur retiré, car « qui accepte l’aumône peut bien accepter la royauté » ainsi que le dit ce verset relevé dans les Ecritures. Là aussi, il se rend à son palais dans une tenue non conforme aux usages. Par la suite, il ne se rend jamais au monastère pour s’acquitter des ses fonctions. Les moines se plaignent auprès de l’empereur qui rétorque que l’indiscipline de Yôkan est d’un autre prix que la discipline de tout un chacun et n’émet aucun blâme. 6) A la fin de sa vie, le maître fait venir auprès de lui un ascète comme ami de bien. Il lui demande de réciter le texte des douze catégories d’écriture du Grand Véhicule. Yôkan est très mécontent car l’ascète ne fait qu’énumérer les titres des douze catégories. Dans ses derniers moments de lucidité, il fait réciter l’invocation au Bouddha et écoute en purifiant son cœur. Il prononce ensuite à plusieurs reprises un verset et accomplit sa Renaissance. |
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TC0163 | TE018089 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 27. | UNE LUMIÈRE IRRADIE SUR LA TÊTE D’UN CONVERS AU SERVICE DU CONTRÔLEUR MONACAL DE L’IYO.– Un moine très pieux au service du contrôleur monacal de l’Iyo récite sans relâche l’invocation au Bouddha. Une nuit, le contrôleur monacal sort pour une affaire. Le moine marche devant la voiture, un flambeau à la main. C’est alors que le contrôleur voit, dans les reflets de ce feu une lumière irradier au-dessus de la tête du convers. Stupéfait devant un tel prodige, il fait porter le flambeau à un autre homme, mais le moine reste toujours illuminé. Plus tard, le contrôleur convoque le moine et le soustrait de son service, en lui demandant de se consacrer dorénavant uniquement à l’invocation. Et pour sa subsistance il lui cède une parcelle de rizière. Le moine répond qu’il est fort désappointé devant cette proposition car, pour lui, le servir ne nuit en rien à sa pratique de l’invocation. Le contrôleur lui détaille les raisons de sa décision, et le moine finit par accepter. Il partage la rizière entre ses deux fils qui le nourrissent et il bâtit un ermitage dans lequel il demeure jusqu’à sa mort, récitant l’invocation sans jamais se laisser distraire. Pour accomplir sa Renaissance on peut avoir un esprit borné et il n’est pas non plus nécessaire d’aller se perdre dans les montagnes au fond des forêts. |
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TC0163 | TE018074 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 12. | UN MOINE SE PRÉSENTE CHEZ AKIYOSHI, GOUVERNEUR DU MIMASAKA.– Un moine entre dans la maison du gouverneur du Mimasaka et psalmodie les Ecritures. Il répond à son hôte qui le questionne qu’il vit d’aumônes dans un monastère. Il ajoute qu’il a engrossé une fille qui est à son service, et il demande alors au gouverneur de lui donner des vivres pour subvenir aux besoins de cette femme. Le gouverneur, pris de pitié, accepte. Le moine, ne souhaitant pas que l’on sache où il demeure, refuse d’être accompagné par un porteur et repart portant lui-même les provisions. Le gouverneur, intrigué, le fait suivre par un domestique. Après une longue marche, le moine entre dans un ermitage de branchages au fond d’une profonde vallée isolée. Il déballe les vivres et parlant seul, déclare qu’il a de quoi se nourrir durant sa retraite. Puis il se lave les pieds et entre dans le silence. Le domestique, dissimulé sous un arbre, s’émeut en entendant le moine réciter le sûtra du lotus toute la nuit. Le lendemain le domestique s’en retourne et rapporte à son maître tout ce qu’il a vu. Le gouverneur, s’étant douté lors de la visite du moine qu’il avait affaire à un homme peu ordinaire, renvoie le domestique à l’ermitage avec d’autres vivres et avec une lettre dans laquelle il demande au moine de l’avertir de ses besoins. Le moine, plongé dans sa récitation du sûtra du lotus ne répond pas. Le domestique s’en retourne, après avoir déposé les vivres devant l’ermitage. Quelques jours plus tard, le domestique, curieux, retourne sur les lieux. Là, il trouve l’ermitage désert. Le moine est parti, emportant les premières provisions avec lui, mais laissant les autres vivres déposés devant l’ermitage. Pour cacher leurs mérites, ceux qui possèdent l’esprit de la loi déclarent avoir commis des fautes, craignant de devenir objet de vénération. |
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TC0163 | TE018075 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 13. | UN ASCÈTE DE L’AGU-I, DE PASSAGE À LA CAPITALE, RENCONTRE UN MOINE QUI VIT RETIRÉ.– Un ascète se rendant à la capitale trouve sur son chemin une nonne qui lui dit que quelqu’un veut le rencontrer. Elle le fait entrer dans une petite maison où loge un vieux moine. Celui-ci explique qu’il n’a pas d’ami de bien et demande à l’ascète de régler ses affaires après sa mort. Le moine lui cédera sa maison, misérable, mais bien tranquille, malgré le tapage émanant du bureau de police lorsqu’un coupable y subit la question. L’ascète, après ces confidences, s’engage auprès du moine et lui rend visite régulièrement pour le rassurer. Plus tard, avant et après le décès du moine, l’ascète prend soin de lui, et respecte ses dispositions. Puis l’ascète cède la maison à la religieuse qui lui dit avoir servi ce moine pendant des années sans connaître son nom, sans jamais voir personne lui rendre visite Elle ajoute qu’une personne inconnue apportait les vivres nécessaires pour eux deux à chaque saison. |
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TC0163 | TE018129 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 63. | SHÖKÜ DONNE SA VIE EN ÉCHANGE DE CELLE DE SON MAÎTRE.– Alors que dans le monastère MIi-déra le chapelain impérial Chikyô très âgé et malade agonise, le fameux devin Séiméi dit qu’il n’y a plus aucun recours à cette fin inéluctable, sauf si un disciple très attaché au chapelain accepte de prendre sa place. Chikyô dévisage alors tous ses disciples mais aucun ne semble vouloir échanger sa vie contre la sienne. Or le jeune maître instructeur Shôkû s’approche du chapelain et dit qu’il souhaite donner sa vie et offrir son corps aux bouddhas des trois mondes [passé, présent et futur]. Avant cela, il demande la permission d’aller visiter sa mère pour lui exposer les raisons de sa décision. A ces mots, tous sont très émus. Shôkû explique à sa mère que par sa conduite il est assuré de bénéficier de la pitié des bouddhas des trois mondes. Et son acte méritoire permettra aussi sans aucun doute l’éveil de sa mère dans l’autre monde. Ainsi par l’abandon de ce misérable corps, c’est à deux êtres qu’il rendra ses bienfaits. La mère de Shôkû se désole d’être abandonnée par son fils, mais accepte sa décision, sachant qu’en vérité ni jeunes ni vieux ne sont assurés de leur sort ni de leur fin. Elle lui enjoint de renaître dans la terre pure et de lui obtenir son salut. Il envoie une lettre au devin Séiméi pour effectuer les prières en vue de l’échange des vies. Pendant la nuit, Shôkû pris de douleurs insupportables se rend à son ermitage, met ses affaires en ordre et se tourne vers une peinture représentant le vénéré Fudô [l’un des rois de la science]. Très éploré, il adresse à la divinité une dernière prière pour invoquer sa compassion et ne pas tomber dans une voie mauvaise. Alors des larmes de sang coulent des yeux du Bouddha de l’image. Une auguste voix dit alors que puisque Shôkû prend la place de son maître, Bouddha va prendre celle de Shôkû. Cette voix transperce le moine jusqu’aux os, et lui pénètre le foie. Il se sent subitement revigoré. Dès lors le chapelain, libéré de sa maladie, met toute sa confiance en Shôkû devenu un disciple remarquable. On dit que les traces de larmes sont toujours visibles sur l’image de Fudô installée plus tard dans le palais impérial. |
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TC0163 | TE018071 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 9. | LE MOINE BUSSHU, AU VAL DE SHIMIZU, PRÈS DE LA COLLINE DE KAGURA.– Un voleur pénètre dans le pavillon des purifications où réside le moine Busshu parti ramasser du bois. Il dérobe de menus objets et s’enfuit. Mais il constate qu’il se retrouve sur les lieux de son méfait, malgré toutes ses tentatives pour s’en éloigner. Quand le moine revient, le voleur lui promet de lui rendre tous ses objets volés, si le moine le laisse enfin rentrer chez lui. Busshu, très compatissant, laisse le voleur tout emporter. Des années plus tard, le moine, se faisant construire un ermitage, voit le charpentier se régaler en dégustant un poisson. Il demande alors à une pieuse laïque qui lui apporte des offrandes régulièrement, de lui servir du poisson. Celle-ci, indignée par cette incroyable requête, lui sert malgré tout du poisson préparé avec soin. Le moine mange, met les restes dans un pot pour plus tard. La femme, jugeant cette conduite regrettable, propose pourtant au moine de lui cuisiner encore du poisson. Mais il refuse, disant son envie passée. Ce même Busshu, malade, seul dans son logis délabré, par une nuit éclairée par une lune très brillante, récite à haute voix l’invocation au Bouddha. Tous l’entendent s’écrier qu’il est enfin heureux. Au petit jour, on le trouve assis sur ses talons, paumes jointes, comme plongé dans le sommeil. |
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TC0163 | TE018177 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 104. | LE CONTRÔLEUR MONACAL KANSHUN DOIT À SA PAUVRETÉ D'ACCOMPLIR SA RENAISSANCE.– Un maître de la loi Kanshun vit dans le plus grand dénuement sur la montagne. Déplorant de ne pas assurer sa subsistance, il se rend depuis des années au sanctuaire du roi de la montagne [divinité de Hiyoshi] où il implore vainement la divinité. Dépité, il rejoint un homme parti faire retraite au sanctuaire d’Inari, dans lequel il reste reclus et prie pendant sept jours. La dernière nuit de son séjour, il rêve qu’une dame très belle et distinguée ouvre la porte de la chapelle et vient vers lui. Elle lui fend la poitrine dans laquelle elle glisse un papier avant de s’en retourner. Le moine lit le papier. C’est un bon pour mille setiers de riz. Il pense avoir bénéficié d’une merveilleuse grâce divine, mais un personnage de haut rang surgit alors entouré d’une nuée de serviteurs. La dame réapparaît alors et dialogue avec le riche personnage. Ce dernier demande à la dame de reprendre ce qu’elle a donné au moine. Certes, il a prié avec ferveur pendant sept jours, mais il s’est plaint à lui depuis des années et c’est délibérément qu’il ne lui a pas prêté oreille. La dame arrache le billet de la poitrine de Kanshun et disparaît. Le moine pense que le riche visiteur doit être le roi de la montagne et est rempli de ressentiment. Il entend alors la dame qui interroge le visiteur sur les raisons de sa venue et de sa conduite envers elle. Le visiteur répond qu’avant de quitter la roue des existences, le moine, s’il obtient en cette vie l’opulence, aura en lui des attachements bien plus profonds et il lui faudra encore demeurer dans un monde souillé. C’est pourquoi il a pris des dispositions pour que Kanshun accomplisse sa Renaissance. Le moine s’éveille alors et par la suite il rompt avec les espoirs de ce monde et se voue entièrement aux exercices en vue de sa prochaine vie. Il accomplit, semble-t-il, une merveilleuse Renaissance. |
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TC0163 | TE018170 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 101. | UN SAINT HOMME QUI A RELÂCHÉ UNE CARPE PROMISE À UNE OFFRANDE FAIT L’OBJET DE VIFS REPROCHES EN SONGE.–Un ascète qui traverse le lac d’Ômi voit un homme emportant dans sa barque une grosse carpe. Ému par le poisson encore vivant et agité de soubresauts, l’ascète échange son vêtement contre la carpe qu’il remet à l’eau. Alors qu’il pense s’être conduit de façon fort méritoire, il voit en songe durant cette nuit-là un vieillard vêtu de blanc qui lui dit être la carpe qu’il a relâchée le matin même. Il ajoute que la conduite de l’ascète a été déplorable. Le vieillard explique à l’ascète déconcerté qu’il vivait au fond de ce lac avec ce corps écailleux depuis de nombreuses années et qu’il attendait la délivrance. Or il était sur le point d’être apporté comme offrande au sanctuaire de Kamo et allait enfin échapper à ses souffrances. Il reproche à l’ascète d’avoir voulu faire le malin et de prolonger sa condition de bête infligée en rétribution de ses actes passés. |
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TC0163 | TE018157 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 88. | LE FILS DU CONTRÔLEUR SURNUMÉRAIRE DE L’IMPÔT NARIKIYO VA VIVRE SUR LE KOYÂ.–Le fils du collecteur d’impôt Narikiyo qui s’adonne la chasse et la pêche, conçoit l’esprit de la Loi lors d’un pèlerinage et désire ardemment réduire son corps à néant pour pratiquer la Voie du Bouddha. Ses parents s’opposent farouchement à ce désir et le garçon garde secrète son intention. Plus tard il se rend à la capitale et rend visite à un révérend à qui il confie son intention de raser sa chevelure. Le révérend le questionne sur ses motivations, et le jeune homme répond qu’il est fortuné, qu’il a une femme et des enfants auxquels il est attaché, mais devant la précarité de ce monde, tout lui paraît dépourvu de sens. Il lui semble plus sage de se lancer à corps perdu dans la Voie du Bouddha. Le révérend, très ému par ces paroles s’apprête à raser le crâne du jeune homme, lui ôte sa coiffe et voit sa chevelure tomber en désordre sur ses épaules. Le garçon explique que par crainte de revenir sur sa décision, il a coupé, avant de venir, le toupet de ses cheveux. Le révérend n’a plus alors aucun doute sur le sérieux des intentions du jeune homme. Ce dernier reçoit la tonsure et se mêle aux disciples du révérend, et pendant trois ans travaille le jour, et la nuit prononce sans relâche l’invocation au Bouddha. Le révérend, émerveillé devant la conduite exemplaire de ce disciple qui ne se soucie aucunement de son corps ni de sa vie, lui suggère malgré tout de mettre son corps au repos en s’établissant au monastère du Kôya, pour prononcer sans relâche l’invocation au Bouddha. Le jeune homme répond qu’il pense encore parfois à sa femme et ses enfants, et que s’il s’établit dans les profondeurs de la montagne, il n’aura plus ces pensées et se sentira beaucoup mieux. Et c’est ainsi qu’il monte sur le Kôya et mène une vie exemplaire dans le groupe des vingt-quatre du monastère de la Renaissance. Tous ses proches, bouleversés par sa disparition, le recherchent, vivant ou mort. Ses parents finissent par apprendre qu’il vit sur le Kôya. Ils lui écrivent une lettre dans laquelle ils expriment leur respect pour son entrée en religion mais aussi leur mécontentement devant son silence et le choix de son monastère. Devant la position inflexible de leur fils, les parents l’invitent à une entrevue au pied du Kôya et sont bouleversés de le voir ainsi, amaigri et vêtu de haillons. Malgré le grand désarroi de ses parents, l’homme dit que c’est à contrecœur qu’il a quitté son monastère pour les rencontrer. Il ajoute que cette rencontre sera la dernière. S’ils souhaitent le revoir, ils doivent éveiller leur cœur et aspirer à la Voie du Bouddha. Sa femme venue elle aussi, l’observe discrètement par l’interstice d’une cloison et éclate en sanglots. Tous repartent, encore plus éplorés qu’auparavant. Plus tard ils envoient à leur fils toutes sortes de choses. Celui-ci accepte ces dons comme moyen d’effacer les péchés de ces donateurs et il les distribue à ses compagnons. Ses parents construisent pour lui un grand ermitage, mais il le cède à quelqu’un d’autre. Lui-même vit alors sans abri fixe, ne se lave plus, ne lave plus ses vêtements. Il ne pense qu’à méditer, attendant que le Bouddha vienne l’accueillir à l’heure de sa mort. C’est lui qui s’occupe de la crémation des morts, recueille les restes et accomplit les rites avec grand soin. Chaque jour il se rend dans un sanctuaire, été comme hiver, sans chapeau ni cape, souvent trempé jusqu’aux os ou glacé jusqu’à la moelle. A ceux qui s’en étonnent, il dit qu’il ne ménage pas sa vie car il a éveillé son cœur et désire à présent accomplir sa Renaissance. Ainsi il meurt au bout de sept ou huit ans après avoir renoncé au monde, assis sur ses talons, prononçant sans relâche l’invocation au Bouddha. |
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TC0163 | TE018080 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 18. | L’ASCÉTE RAKUSAI DU MONASTÉRE MYÔHÔ-JI AU PAYS DE TSU.– 1) Rakusai décide de se retirer du monde et de vivre en ermite après avoir vu un homme travailler la terre en frappant durement son bœuf. En effet, c’est un horrible péché de jouir sans rien faire des productions dues aux efforts d’hommes et aux souffrances des bêtes. L’ascète parcourt tout le pays et arrive au monastère Myôhô-ji. Il se rend dans l’ermitage d’un moine qui est absent, met quelques fagots dans le feu et se chauffe le dos. Lorsque le moine revient, il est furieux devant les façons intolérables de Rakusai. Ce dernier lui dit être un ascète itinérant qui a éveillé son cœur. Pensant que son hôte est aussi un disciple du Bouddha, Rakusai s’étonne de son avarice. Il propose de lui rendre le bois qu’il a brûlé. Le maître des lieux demande alors à Rakusai de se mettre à l’aise et éprouve de la sympathie au récit de ses intentions. L’ascète défriche un coin de montagne et s’installe dans un ermitage construit avec des branchages. 2) Quelques années plus tard, un ministre entré en religion dépêche le guerrier Moritoshi pour rencontrer Rakusai avec ordre de constater la sainteté de cet homme. Le guerrier remet une lettre très bienveillante à l’ermite ainsi que des présents. Rakusai répond qu’il n’est rien pour bénéficier de telles paroles. Comme il serait malséant de refuser les cadeaux, il les accepte, mais seulement pour cette fois. Il ajoute qu’il n’a rien à demander au ministre et qu’il ne peut aucunement lui être utile. Le messager rapporte ces propos au seigneur qui trouve l’ermite véritablement digne de respect et décide de ne plus s’adresser à lui. Rakusai distribue tous ses présents à ses confrères du monastère sans rien garder pour lui. A un moine qui s’étonne de cette conduite, l’ermite répond que rendre ces offrandes serait, par crainte de convoitise, manquer de compassion. En effet, refuser serait contraire à l’esprit du Bouddha. 3) Près de ce monastère une veuve âgée vit dans un affreux dénuement. L’ermite lui fait constamment des dons provenant des offrandes qu’il reçoit de tous côtés. Un jour, il lui apporte des gâteaux de riz et en chemin laisse tomber son chapelet. L’ayant égaré dans une épaisse végétation, il renonce à le chercher et consulte un fabricant pour lui en commander un autre. Mais un corbeau vient alors se poser sur l’un des toits du monastère avec le chapelet de Rakusai dans son bec. L’ermite récupère son chapelet et depuis l’oiseau devient son familier. Par la suite, à voir ses façons, l’oiseau se fait pour ainsi dire le protecteur de la Loi. 4) De très nombreux lotus poussent dans un étang devant l’ermitage. Or, un été, aucune fleur n’éclot. A ceux qui s’en étonnent, l’ermite répond que c’est cette année qu’il doit quitter ce monde et que les lotus fleuriront dans le lieu où il se trouvera. Il s’éteint en effet cette année là, son esprit restant toujours aussi droit jusqu’à la fin. |
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TC0163 | TE018135 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 69. | LE MAÎTRE DE LA LOI ÉISHÛ POSSÈDE L’ÉLÉGANCE DU CŒUR– Le maître de la loi Éishû est issu d’une famille pauvre, et possède l’élégance du cœur. Il passe tout son temps à jouer de la flûte. Les voisins, incommodés, finissent tous par partir. Mais malgré sa pauvreté, son comportement est approuvé par tous. Son lointain parent Yorikiyo [l’intendant du sanctuaire de Hachiman] le prend en pitié et lui propose son aide. Éishû répond qu’il y a une chose qu’il désire ardemment demander à l’intendant et qu’il va venir sans tarder. Yorikiyo regrette alors amèrement d’avoir manifesté de la sympathie pour cet individu qui de toute évidence va l’accabler de demandes. Éishû se présente devant l’intendant. Ce dernier est sûr que le maître de la loi convoite un domaine quand le moine lui dit que Yorikiyo possède de nombreuses terres dans Tsukushi. Mais ce qu’il sollicite, c’est que l’intendant lui fasse don d’une flûte en bambou chinois. Il ajoute que depuis des années, à cause de sa basse condition, il cherche vainement à acquérir pareil instrument. Yorikiyo est très ému par cette demande, et lui promet de lui offrir une flûte aussitôt. Mais il veut faire plus pour lui et lui propose de l’aider pour améliorer ses conditions de vie. Mais Éishû dit qu’il n’a besoin de rien. Il se satisfait de son vêtement et de la nourriture qui se présente à lui. Yorikiyo est émerveillé devant l’élégance du cœur de cet homme. Il lui offre une flûte, et, malgré les dires du moine, il se charge plus tard des besoins nécessaires d’Éishû. | |
TC0163 | TE018079 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 17. | LE RÉVÉREND SENMYÔ ET LE RÉVÉREND KAKUSON.– 1) Le révérend Senmyô vit retiré sur la montagne et pratique assidument la contemplation du Principe. Un jour, alors qu’il se livre à la méditation dans son oratoire, il entend une voix dans le ciel. Quand il demande qui parle ainsi, la voix répond qu’elle est la triple éminence de ces lieux [les trois divinités principales du mont Hiéi ] et qu’elle parcourt le ciel trois fois par jour pour protéger le moine. Senmyô ne se soucie aucunement de ses besoins quotidiens et n’accepte comme aumône que le riz qu’un moinillon mendie dans les ermitages voisins pour le nourrir. Une impératrice décide, suite à un vœu, de subvenir aux besoins d’un moine particulièrement remarquable. Ayant appris que l’ascète Senmyô est éminemment respectable, elle coud pour lui une étole de ses propres mains. Elle imagine ensuite avec le moinillon un subterfuge pour que le moine accepte son présent. Quand le moinillon apporte l’étole au révérend, il lui dit qu’il ignore le nom de son donateur. Senmyô prend l’étole et la jette dans un ravin en disant : « Bouddhas des trois mondes, daignez accepter ceci ». 2) Le révérend donne aux gens tout ce qu’ils demandent. Un jour il détache quelques lattes de bois de son plancher qu’il donne à quelqu'un qui en a besoin. Par une nuit noire, son ami le révérend Kakuson vient le voir et tombe, ne voyant pas les lattes manquantes du plancher. Il s’écrie « Aie ! Je me suis fait mal !». Senmyô le sermonne. En effet, si Kakuson était mort à cet instant, ses derniers mots auraient dû être « Hommage au Bouddha Amida », et non pas « Aie ! Je me suis fait mal ! ». 3) Un jour Senmyô rend visite au révérend Kakuson. Ce dernier doit s’absenter pour une tâche urgente mais met longuement de l’ordre dans ses affaires avant de partir. Senmyô, intrigué, va voir après le départ de son ami ce qu’il a fait tout ce temps. Il trouve alors des scellés sur chacune des affaires de Kakuson. Il est furieux d’une telle méfiance à son égard, et quand son ami revient, Senmyô lui exprime tout son ressentiment. Mais Kakuson explique qu’il n’a pas l’habitude de cacher ses biens, qu’il ne craint pas d’être volé, mais que si quelque chose disparaissait, il pourrait avoir un soupçon à l’égard de son ami, ce qui serait alors un grave péché. Il s’est méfié de lui-même, et non de son ami. 4) Plus tard, quand Kakuson meurt, Senmyô déclare que son ami a assurément accompli sa Renaissance, car il s’est montré vraiment avisé en apposant des scellés sur ses biens. Par la suite, en rêve, il rencontre Kakuson. Il lui demande à quel degré de paradis a eu lieu sa renaissance. Il dit se trouver au degré inférieur de l’étage inférieur, et cela grâce aux conseils de prière de Senmyô. Senmyô lui demande alors si lui-même pourrait y accéder. Son ami lui répond que sans nul doute Senmyô est déjà promis au degré supérieur de l’étage supérieur. 5) Un jour qu’il quitte la montagne et se rend en ville, Kakuson voit un cheval entravé. Pris de pitié, il le délivre de ses liens. Le maître de l’animal prend le révérend pour le voleur, le ligote et le conduit au bureau de police. Quand l’inspecteur le questionne, le révérend dit qui il est. L’inspecteur, navré de cette erreur, le fait délier en toute hâte et le laisse repartir, après de nombreuses excuses. Mais Kakuson s’en va en lui répondant sèchement. |
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TC0163 | TE018125 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 61. | GONSÔ PREND EN PITIÉ ÉIKÔ.– Eikô, un vieux moine pauvre, a installé sa mère dans le monastère et assure difficilement sa subsistance. Quand il reçoit sa part de riz, il la divise en quatre portions : une pour sa mère, une pour un mendiant, une pour son petit domestique et enfin une pour lui. Un jour son voisin Gonsô entend le petit domestique sangloter. Celui-ci dit à Gonsô que son maître Eikô vient de mourir et qu’il ne sait comment procéder aux funérailles. D’autre part il s’inquiète du sort de la mère du défunt. Gonsô, pris de pitié, lui promet de s’occuper avec lui des funérailles, et de prendre sur sa ration de riz pour nourrir la mère d’Eikô. Ainsi dans la nuit Gonsô et le garçon procèdent à l’inhumation du défunt dans la montagne. Quant à la vieille dame, elle continue de recevoir sa nourriture comme auparavant, sans jamais apprendre qu’elle a perdu un fils. Mais un jour, alors que le domestique lui livre sa nourriture tardivement, il ne peut retenir ses sanglots devant les plaintes de la vieille femme, et il lui avoue toute la vérité. A ces mots la femme, effondrée, dit que son attente de voir son fils venir lui rendre visite a donc été vaine, et dans l’instant elle expire. Gonsô procède à son inhumation dans un temple de montagne et se dépense sans compter pour toutes les cérémonies de célébration. Plus tard Gonsô, ce personnage remarquable, a été nommé à titre posthume, recteur monacal. |
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TC0163 | TE018126 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 62. | LA MÈRE DU CONTRÔLEUR MONACAL SHÔZAN VOUE À SON FILS UNE TENDRESSE PROFONDE.– Le contrôleur monacal Shôzan vit très pauvrement dans la montagne enneigée. Il n’ose demander de l’aide à sa mère avec qui il entretient de lointaines relations. Mais celle-ci adresse à son fils une lettre de la capitale où elle réside, s’inquiétant avec délicatesse de sa situation. Elle lui fait porter aussi quelques présents. Shôzan est très ému par cette attention et il allume un feu et prépare la nourriture offerte par sa mère à son messager transi de froid. Mais ce dernier fond en larmes et refuse de manger. Il explique que la mère de Shôzan, à bout de ressources, a coupé sa chevelure pour l’échanger contre cette nourriture. Il n’est rien qui, pour la profondeur de la compassion, surpasse les sentiments d’une mère. Et c’est ainsi pour les oiseaux et toutes les bêtes même privées de raison. Ainsi un homme élevant un faucon entreprit de tuer une chienne pour la lui donner à manger. Il ouvre le ventre de la chienne : en sortent deux petits. La chienne qui s’est enfuie revient les chercher mais tombe morte. A cette vue, l’homme renonce au monde. |
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TC0166 | TE018458 | Gregorius I | Dialogues, Lib. IV : IV, 38, 1 | Quelqu'un voit par révélation la maison de Deusdedit, un marchand de chaussures, se construire. Les bâtisseurs semblent ne venir que le samedi. Il s'informe alors de la vie de Deusdedit et apprend que tout le surplus de bien qu'il obtient, il le donne chaque samedi à l'église Saint-Pierre au profit des pauvres. | |
TC0166 | TE018427 | Gregorius I | Dialogues, Lib. IV : IV, 23, 1-2 | Suranus est un vénérable abbé du district de Sora. Un jour, il voit apparaître des prisonniers évadés fuyant les pillages des Lombards. Il leur donne tous ses biens ainsi que ceux de son monastère. Lorsque les prisonniers repartent, les Lombards arrivent au monastère, arrêtent Suranus et exigent tout son or. L'abbé n'ayant plus rien, il est exécuté par les Lombards sur une montagne bordée par une grande forêt. Au moment où le corps du vénérable abbé touche le sol, la terre se met à trembler sous le poids de la sainteté d'un tel homme. | |
TC0166 | TE018481 | Gregorius I | Dialogues, Lib. IV : IV, 62, 2 | Un serviteur devait dix mille talents à son maître. Il fit pénitence et obtint l'annulation de sa dette. Cependant, il refusa de remettre la dette de cent deniers que lui devait un autre serviteur. Apprenant cela, le maître ordonna donc à son serviteur de rembourser la dette qu'il avait effacée. Cette parabole vaut pour le pardon : si nous ne pardonnons pas du fond du coeur ce qui nous a blessés, alors Dieu exige de nouveau ce qu'il avait remis par la pénitence. |
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