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KeywordMot-cléStichwörtParola chiavePalabra clave: Nourriture | Food | Nahrung | Alimento | Cibo
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ID (coll.)ID (rec.)ID (Samml.)ID (racc.)ID (col.) | ID (ex.)ID (ex.)ID (Ex.)ID (ex.)ID (ex.) | AuthorAuteurVerfasserAutoreAutor | TitleTitreTitelTitoloTitulo | ExemplaExemplaExemplaExemplaExempla | KeywordsMots-clésStichwörterParole chiavePalabras claves |
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TC0001 | TE001319 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 12, 5 | Deux moines qui faisaient des banquets en compagnie de jeunes moines meurent : le premier par étouffement, le second par une ivresse excessive. | |
TC0001 | TE001314 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 10, 31 | La jalousie des maîtres de l’université de Paris, trop enclins à la mollesse et aux nourritures terrestres, s’exerce à l’encontre des maîtres dominicains, ascètes et studieux. Ces derniers rassemblent autour d’eux les meilleurs étudiants. | |
TC0001 | TE001302 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 10, 9 | A l’exemple des frères prêcheurs qui mendient et doivent souvent se contenter de nourriture très frustre, Thomas de Cantimpré a fait une fois l’expérience de cette frugalité. | |
TC0003 | TE001674 | Dominico Cavalca | Esempi [Varanini, Baldassari, 1993] : 67 (2) | Un moine se moque du travail manuel de ses frères; au moment du repas, l’abbé ne lui donne rien puisqu’il ne se consacre qu’à des choses spirituelles. Il fait preuve par la suite d’une grande humilité. | |
TC0004 | TE002750 | Jordanus de Pisis | Esempi : 117 | La nourriture du sage. Il ne faut pas confondre la fin et le moyen; le sage déclare manger pour vivre, et non l’inverse. | |
TC0006 | TE003390 | Jacobus Vitriacensis | Historia occidentalis : 39 (9) | On dit qu’en Orient il y a des hommes que la seule odeur d’un fruit rassasie. | |
TC0006 | TE003378 | Jacobus Vitriacensis | Historia occidentalis : 18 | Jacques de Vitry a vu un chartreux pris d’une faim extraordinaire, dans sa cellule, avant l’heure du repas. Comme il était presque hors d’état de réciter les heures habituelles en raison de cet excès d’inanition, il vit Satan, entrant sous l’aspect d’une femme très belle, qui se mit à préparer en toute hâte le plat posé par le frère près du foyer. Le tentateur, qui avait mis en lui cette faim intolérable, soufflait sur le feu et faisait avec force brûler les morceaux de bois. Une fois que les pois qu’il avait fort bien préparés furent placés dans une écuelle devant le frère, ce cuisinier infernal disparut de sa vue. Le frère, cependant, multipliait les prières, et se fortifiait de signes de croix répétés; il put enfin s’échapper à grand-peine, avec l’aide de Dieu, et attendre l’heure régulière du repas. Comme il se demandait si, oui ou non, il devait manger le mets préparé par le démon, il consulta son prieur. Ce dernier répondit que rien de ce que Dieu a créé ne doit être rejeté pourvu qu’on le reçoive dans 1'action de grâce. Après qu’il eut tout mangé, le frère affirmait qu’en vérité, jamais, ni dans le monde, ni dans sa vie de religieux, il n'avait mangé de nourriture si bien préparée et avec un tel art. | |
TC0006 | TE003367 | Jacobus Vitriacensis | Historia occidentalis : 5 (2) | Une certaine jeune fille pauvre, dans le petit village de Cudot (diocèse de Sens), reçut la visite de la sainte Vierge au cours d’une grave et longue maladie; elle vécut ensuite quarante ans environ sans manger ni boire. Pour humecter la sécheresse de son palais et pour tromper sa faim, elle suçait de temps à autre un peu de poisson ou un autre aliment, sans absorber aucune substance. La nuit de samedi et le dimanche, la paix de Dieu qui surpasse toutes pensées (Ph. 4, 7) la ravissait elle-même en esprit et la rendait si calme et immobile qu’elle n'avait ni voix, ni sens et semblait ne pas respirer. | |
TC0006 | TE003376 | Jacobus Vitriacensis | Historia occidentalis : 14 (1) | Un cistercien, autrefois médecin, rejetait avec mépris les aliments de l’ordre (comme contraires à sa complexion) : il devint un sujet de scandale pour les autres frères. Une nuit, il vit en songe la Vierge Marie, en train de donner un électuaire dans une cuiller d’argent et un flacon d’or à chacun des frères qui s’avançaient comme en procession. Alors que fut venu le tour du frère et qu’il tendait la bouche pour recevoir le remède, la Vierge retira sa main, comme si elle était indignée et pleine de réprobation, et lui dit : Médecin, guéris-toi toi-même (Luc 4, 23). | |
TC0010 | TE000906 | Raoul de Châteauroux | Recueil de reportations de 300 sermons d'auteurs divers : Paris, BnF lat. 16481, Sermo 163, 1 | La plénitude qui vient de ce monde est précaire. Un homme riche dit à son serviteur de lui préparer un plat de quelque chose et de rien ('de aukes et de nient'). Il lui confectionna donc un pâté d’oiseaux vivants. Quand le maître vit ce plat, il dit : " C'est quelque chose ! " Mais quand il l’ouvrit et que les oiseaux s’envolèrent, il dit : " Ce n'est rien du tout ! " - " C'est bien ce que vous aviez demandé ", lui répliqua le serviteur. | |
TC0011 | TE002992 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 77a-b | Au grand scandale des Pharisiens, les disciples de Jésus mangent sans ablutions rituelles. Le Christ répond que la nourriture qui entre par la bouche ne peut souiller l’âme, alors que ce qui sort de la bouche peut souiller l’âme. | |
TC0011 | TE002878 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 13a (1) | La pénitence est comparée à un navire qui mène l’homme sur la mer du monde au port du paradis. La tentation est comparée à un vent contraire. |
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TC0011 | TE002927 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 48a-b | Le corbeau ne reconnaît pas ses petits jusqu’à ce que leurs plumes noircissent ; Dieu les nourrit durant cette période. | |
TC0011 | TE003013 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 84a-b (2) | L’avarice est comme une fièvre continuelle qui empêche de manger et de dormir. | |
TC0011 | TE002928 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 48b (1) | Les cigognes prennent soin de leurs vieux parents. | |
TC0020 | TE003531 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 6 | Au cuisinier d’un évêque qui réclamait des victuailles, un curé n’a plus à offrir que les flancs du crucifié. | |
TC0020 | TE003690 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 165 | Un renard convie une cigogne à un repas et lui sert de la nourriture liquide ; la cigogne retourne l’invitation et sert la nourriture dans un vase. | |
TC0020 | TE003652 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 127 | La guenon trouve la noix amère parce qu’elle s’arrête à la coquille et ne parvient donc pas jusqu’au fruit. De même, les sots ne voient que l’amertume des labeurs et ne parviennent jamais à la douceur des récompences. | |
TC0020 | TE003579 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 54 | Fable du coq trouvant dans du fumier une pierre précieuse et une graine pourrie. Il se précipite sur la graine mais délaisse la pierre précieuse, car elle ne lui est d’aucune utilité. | |
TC0020 | TE003785 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 260 | On dit de la cigogne qu’elle se sacrifie pour ses petits, mais une fois vieille et affaiblie, ces derniers s’occupent d’elle; comme les neveux s’occupent de leur oncle. |
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TC0020 | TE003593 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 68 | Un chef de brigands se convertit en voyant la pénitence qu’un moine fait devant lui. | |
TC0020 | TE003575 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 50 | Des moines refusent de renoncer à une vie luxueuse malgré les dettes de leur abbaye et les avertissements de leur intendant; ils disent préférer enrichir leurs terres avec du fumier pour augmenter leurs revenus. | |
TC0020 | TE003763 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 238 | Une femme allaite son époux prisonnier condamné, par son seigneur, à mourir de faim. Celui-ci, apprenant le dévouement de cette femme, libère le mari. |
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TC0020 | TE003638 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 113 | A chaque fois qu’il mange, un homme sage demande à son serviteur de lui rappeler qu’il va mourir. |
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TC0020 | TE003699 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 174 | Un renard persuade un loup amaigri par le jeûne de le suivre dans un garde-manger muni d’une ouverture étroite. Le loup mange au point de ne plus pouvoir sortir du garde-manger. Et de même, l’usurier mourant laisse la peau des richesses. |
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TC0020 | TE003705 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 180 | Un riche avare a conservé si longtemps une tarte qu’il en sort des souris quand il la sert à ses invités. | |
TC0021 | TE004039 | anon. | Liber exemplorum ad usum praedicantium [Little, 1908] : 110 | Un curé qui avait l’intention de renvoyer sa concubine meurt en s’étranglant à table. | |
TC0021 | TE003951 | anon. | Liber exemplorum ad usum praedicantium [Little, 1908] : 25 | Le diable s’empare d’une religieuse qui avait mangé une laitue sans faire le signe de croix. | |
TC0021 | TE004085 | anon. | Liber exemplorum ad usum praedicantium [Little, 1908] : 154 | Un dragon étouffe le moine Théodore qui mangeait en cachette. | |
TC0027 | TE004884 | Rhazes | La Médecine spirituelle [tr. Brague, 2003] : p. 144, chapitre 13 | Les larmes du gourmand. Un gourmand s’approcha un jour de différentes sortes de nourriture avec une avidité et une gourmandise intenses, au point que, une fois bourré et rempli de ces plats , il ne put plus rien consommer d’autre, ce sur quoi il se mit à pleurer. On lui demanda la cause de ses pleurs, et il répondit que c'était parce qu’il pensait qu’il n'était plus capable de manger quoi que ce soit de ce qui était devant lui. | |
TC0027 | TE004885 | Rhazes | La Médecine spirituelle [tr. Brague, 2003] : p. 144-145, chapitre 13 | Razi et le gourmand insatisfait. Il y avait à Bagdad un homme qui mangeait avec Razi d’un grand plat de dattes fraîches qui était devant nous. Après en avoir consommé une quantité raisonnable, Razi en resta là. Mais lui s’appliqua à s’attaquer à presque toutes. Razi lui demanda, une fois qu’il s’en fut rempli et qu’il eut arrêté car il voyait qu’il fixait ce qu’on enlevait de devant nous, s’il avait satisfait son appétit et apaisé son désir. Il répondit à Razi « Je n'aimerais rien tant que d’être dans mon état initial et que ce plat nous fût présenté maintenant ! » Razi lui dit : « Si la souffrance et la peine qui viennent de ce que l’on sent la faim ne t'ont pas quitté, même pas dans l’état où tu es, quelle était l’attitude juste ? N?était ce pas de s’arrêter avant d’être repu, pour faire reposer ton âme de la lourdeur et de la dilatation dans laquelle tu te trouves à présent, et de la dyspepsie dont tu n'es pas à l’abri, et qui entraîne pour toi assez de maladies pour te faire souffrir plusieurs fois plus que tu ne jouis de ce que tu as consommé ? » Razi vit qu’il avait compris le sens de son discours, qu’il lui avait profité et avait fait son effet sur lui. | |
TC0027 | TE004880 | Rhazes | La Médecine spirituelle [tr. Brague, 2003] : p. 105, chapitre 5 | Le sage crachant sur l’ignare. On raconte qu’un homme avait invité un sage chez lui. Tous les ustensiles domestiques y étaient d’une élégance et d’une beauté extrêmes. L’homme, en revanche, était en son âme à l’extrême de l’ignorance, de la bêtise et de la lourdeur. On dit que ce sage examina tout dans la maison, puis qu’il cracha sur l’homme lui même. Celui ci s’enflamma de colère. Alors, le sage lui dit : « Ne te fâche pas ! C'est que j'ai examiné et inspecté tout ce qu’il y a dans ta maison, et j'ai n'y ai rien vu de plus dégoûtant et de plus vil que ta personne. J'en ai donc fait l’endroit où cracher, car c'est ce qu’elle mérite ! » On dit que cet homme, par la suite, fit peu de cas de sa situation sociale et se passionna pour la science et la spéculation. |
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TC0028 | TE005054 | Federicus Visconti | Sermons et visite pastorale [dir. Bériou, 2001] : Sermo 81 §7, p. 945 | Saint Sabas dissuade ses moines d’aller chercher leur nourriture au lieu de prier, alors que la disette sévit pendant la semaine sainte; des marchands de la ville leur apportent le nécessaire. |
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TC0028 | TE005055 | Federicus Visconti | Sermons et visite pastorale [dir. Bériou, 2001] : Sermo 81 §8, p. 945-946 | Saint Benoit reçoit sa nourriture par un ordre de Dieu au prêtre Romain, tandis qu’il est dans la crypte de Subiaco. | |
TC0031 | TE005518 | Odo Cluniacensis | Collationes libri tres : Livre III, chapitre 20, col. 605 A | Un prévôt d’un monastère d’Autun se nourrit de viande ouvertement et meurt étranglé. |
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TC0031 | TE005519 | Odo Cluniacensis | Collationes libri tres : Livre III, chapitre 20, col. 605 A - B | Un moine demande de la viande à son hôte, mais pressé de manger, il s’étouffe avec un morceau de viande trop chaud. | |
TC0031 | TE005475 | Odo Cluniacensis | Collationes libri tres : Livre I, chapitre 19, col. 532 C | Le roi Saül avait ordonné que personne ne mange quoi que ce soit jusqu’à sa victoire militaire. Cependant Jonathan, son fils, ne connaissait pas cette injonction, et but une goutte de miel. La victoire ne fut alors pas accordée par Dieu, qui manifestait ainsi son indignation pour le manque de respect envers son nom. Jonathan encourt la mort pour avoir méprisé un ordre de Saül. | |
TC0033 | TE006260 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 397 | LE FOU ET LE FAUCON. Un fou mangea le faucon de son maître dont il avait entendu vanter la qualité et déclara n’avoir rien trouvé de plus amer. | |
TC0033 | TE006270 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 407 | Les porcs oublient vite qu’un des leurs a été tué et retournent se nourrir. | |
TC0033 | TE006014 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 160 | LE CHIEN INGRAT. Les amis de la fortune et du monde sont semblables au chien qui remue la queue en signe d’amour devant le pèlerin qui tient à table un os dans la main. Dès qu’il a les mains vides, le chien l’ignore. | |
TC0033 | TE006175 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 314 | LES VERS ET LES CADAVRES. Les vers dévorent les cadavres du roi Antiochus et d’Hérode. | |
TC0033 | TE006212 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 351 | LE BATON DECORTIQUE. Un chevalier refusait toute pénitence. Il lui fut enjoint de se faire servir par son serviteur comme premier plat un bâton décortiqué et de se faire rappeler qu’il mourra. Comme tout ce qu’il mangeait lui semblait amer, le chevalier préféra n’importe quelle pénitence à celle-là. |
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TC0033 | TE006164 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 303 | LE MOINE ET LE DRAGON. Un moine glouton dévoré par un dragon. | |
TC0033 | TE006233 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 370bis | DIEU NOURRIT LES JEUNES CORBEAUX. Les parents des jeunes corbeaux négligent de les nourrir jusqu’à ce qu’ils soient noirs. Devant leurs cris, Dieu les nourrit. | |
TC0033 | TE006241 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 378 | LE FOU, LES TORTUES ET LES PRUNES. Un fou mangeait des tortues qu’il prenait pour des prunes, du fait de leur ressemblance. Comme on le lui reprochait, il répondit en mâchant: "Pourquoi donc s’est-elle fait prune?" | |
TC0033 | TE006285 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 422 | LE REVE QUI NOURRIT. Deux sages se mirent d’accord pour duper un simple: comme ils n’avaient presque plus rien à manger, ils décidèrent que celui qui aurait fait le rêve le plus étonnant mangerait ce qui resterait. Comme le simple faisait semblant de dormir, l’un dit qu’il dirait s’être vu porté par les anges en paradis, l’autre qu’il avait rêvé que les démons voulaient le porter en enfer. Tandis qu’ils dormaient, leur compagnon mangea ce qui restait. Il dit aux autres qu’ayant rêvé que l’un allait en paradis, l’autre en enfer, il s’était dit qu’ils n’avaient plus besoin de rien et avait donc mangé. | |
TC0035 | TE006527 | anon. | British Library, Add. 27909B (fol. 4-11) : fol. 8, n° 38a | De même que la femme enceinte déteste les nourritures habituelles, de même l’âme pleine de l’amour de Dieu, a les péchés en horreur. | |
TC0035 | TE006484 | anon. | British Library, Add. 27909B (fol. 4-11) : fol. 4, n° 3 | Un adolescent, trouvant l’austérité de Clairvaux difficile à supporter, est sur le point de céder à la tentation, lorsque le Christ lui apparaît, et l’en détourne, en lui proposant de tremper son pain dur dans ses blessures. | |
TC0035 | TE006521 | anon. | British Library, Add. 27909B (fol. 4-11) : fol. 7v, n° 34a | Un bourgeois parisien, afin de garder la mort toujours à l’esprit, prépare son cercueil dans sa propre maison et le remplit de nourritures pour les pauvres le lendemain de la Toussaint. | |
TC0105 | TE012964 | anon. | Tombel de Chartrose [Sulpice, 2014] : 30 | Dans les plus lointains déserts d’Egypte, en la cité de Racles, vit un moine, saint Antoine. A sa mort, lui succède saint Panuce, abbé. Son esprit est entièrement dévoué à la contemplation : soit il étudie, soit il est au couvent, soit il passe son temps en solitude. Un jour, où il prie Dieu, celui-ci lui montre à quel saint il ressemblerait au règne des cieux. Un ange intervient et lui dit qu’il sera comme un jongleur. Très étonné, il se demande comment un tel ménestrel peut courir aux marchés et aux foires et passer du temps en son abbaye. Il décide d’en rencontrer un et de lui poser la question. Ce dernier lui répond qu’il ne mène pas une vie charitable car il est voleur. Alors Panuce lui demande s’ils font oeuvre de piété entre voleurs. Il lui dit que non. Mais le voleur raconte comment il sauva une pucelle et comment une autre fois il en trouva une égarée à qui il donna trois sous. Panuce emmène le voleur dans son abbaye et l’éduque à la vie sainte. Ils continuent leurs bonnes oeuvres, comme distribuer du pain aux pauvres, et au cours d’un voyage, saint Panuce enseigne au voleur comment se défendre de la tentation. Une fois encore, Panuce a une vision où il voit un ange porter son âme au paradis et lui dire en chantant : « tu es semblable à un marchand qui apporte sa riche marchandise au royaume des cieux ». Panuce quitte alors son cloître et part à la rencontre d’un marchand né en Alexandrie qui devait vendre de la nourriture. Il le convainc de tout distribuer aux pauvres et c'est ce qu’il fit. Lorsque saint Panuce meurt, un ange apparaît. | |
TC0106 | TE015965 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 223 | LE BÂTON DÉCORTIQUÉ. — A un chevalier qui refusait toute pénitence est enjoint de se faire montrer par son serviteur avant chaque repas un bâton décortiqué et de se faire rappeler qu’il mourra. Comme tout ce qu’il mangeait lui semblait amer, le chevalier préféra n’importe quelle pénitence à celle-là. | |
TC0106 | TE015900 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 161 | LE HÉRISSON VOLEUR. Le hérisson chargé de fruits plantés sur ses piquants est pris avec son larcin par le jardinier. | |
TC0106 | TE016013 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 271 | LE ROI QUI NE RIAIT JAMAIS. — Un roi est critiqué par l’un de ses amis parce qu’il ne rit jamais. Il lui prépare alors en guise de réponse une chaise vermoulue installée sur une fournaise et surmontée d’une épée mal attachée. Il fit placer sur cette chaise son ami, entouré d’hommes en armes, et lui fit servir des plats délicieux, en compagnie de jongleurs. Comme l’ami n’arrive pas à se distraire dans cette situation, le roi lui explique que lui non plus ne peut se divertir, puisqu’il se sait cerné par ses péchés, l’adversité, l’enfer et la sentence divine. | |
TC0106 | TE016002 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 260 | LE FOU ET LE FAUCON. — Un fou mangea le faucon de son maître dont il avait entendu vanter la qualité et déclara n’avoir jamais rien mangé de plus amer. | |
TC0106 | TE015872 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 134 | LA HYÈNE ET LES CADAVRES. La hyène s’attaque aux sépultures et aux cadavres. | |
TC0106 | TE015870 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 132 | LE CHIEN INGRAT. — Le chien remue la queue en signe d’amour devant le pèlerin qui tient à table un os dans la main. Dès qu’il a les mains vides, le chien l’ignore. | |
TC0106 | TE016022 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 279 | LE RÊVE QUI NOURRIT. — Deux compagnons se mettent d’accord pour duper un simple: comme ils n’ont presque plus rien à manger, ils décident que celui qui aura fait le rêve le plus beau mangera ce qui reste. Comme le simple fait semblant de dormir, l’un dit qu’il dira s’être vu porté par les anges en paradis, l’autre qu’il a rêvé que les démons voulaient le porter en enfer. Tandis qu’ils dorment, leur compagnon mange ce qui reste; il dit aux autres qu’ayant rêvé que l’un allait en paradis, l’autre en enfer, il s’est dit qu’ils n’avaient plus besoin de rien et a donc mangé. | |
TC0106 | TE015822 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 84 | COMPORTEMENT DES ANIMAUX. Les animaux se rassemblent autour des cadavres. | |
TC0106 | TE015983 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 241 | UNE FEMME FABRIQUANT DU FROMAGE. — Une femme fait son fromage au milieu de la saleté, entourée de mouches et d’animaux. Son fromage est exécrable. | |
TC0106 | TE015982 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 240 | COMPORTEMENT DES ANIMAUX. — Les animaux se rassemblent autour des cadavres pour les dévorer. | |
TC0106 | TE015992 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 250 | L’INTENDANT, LA FILLE DU ROI ET LE CHIEN. — L’intendant auquel un roi avait confié sa fille et son chien, laissa dépérir la fille et engraissa le chien. Le chien étrangla finalement la fille du roi. | |
TC0123 | TE007100 | anon. | Collectaneum exemplorum et visionum Clarevallense [Legendre, 2005] : 157 | En 1160, en Allemagne, une hérésie sévit sous la forme d’une grande armée qui attirait les croyants en leur promettant des délices. On la détruisait par les armes, mais elle réapparaissait plus nombreuse. La rumeur atteignit l’empereur Frédéric, qui proposa d’enfermer les hérétiques dans une fournaise, et de les laisser aller s’ils survivaient. Le mouvement se propagea jusqu’aux diocèses de Besançon et Langres. Enfin, un prince, sur le territoire duquel séjournait l’armée hérétique, prit conseil auprès d’un saint évêque. Celui-ci lui remit une croix à porter sur lui, et lui ordonna de ne rien manger avant d’avoir béni les aliments d’un signe de croix. Le prince rejoignit l’armée hérétique avec quelques hommes, et l’hérésiarque se déclara prêt à discuter avec lui après un repas. Ils furent accueillis sous une tente, où des mets furent disposés en quantité et à une vitesse incroyable, mais le prince défendit à quiconque d’y toucher. Puis il prononça la bénédiction, et les mets accumulés apparurent comme des excréments de toutes sortes. Ainsi fut confondue l’hérésie, qui put ensuite, à grand peine, être détruite. |
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TC0123 | TE007029 | anon. | Collectaneum exemplorum et visionum Clarevallense [Legendre, 2005] : 96 | Un convers, qui vivait parmi des réguliers, avait communié sans avoir confessé une faute. Il ne put ni avaler l’hostie, ni la reprendre dans ses mains car elle fuyait leur contact. Pendant le repas, il avala tous les autres aliments, mais l’hostie resta dans sa bouche. Il ne put l’avaler qu’après avoir confessé sa faute. | |
TC0124 | TE016106 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : 168 [XI, 12] | Saint Bernard disait que, quand le moine doit consommer le vin, il le goûte, mais s’abstient de vider le calice : lui-même au repas laissait le flacon à peine entamé. | |
TC0124 | TE014507 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XI, 2 [158] | Un moine du monastère d’Autun (Duorense) demanda à son hôte de faire cuire rapidement de la viande à la broche. Mais, pressé de manger, il en retira un morceau, le jeta sur les braises, puis l’absorba brûlant et en mourut. | |
TC0124 | TE014513 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XI, 7 [163] | Dans le monastère de Saint-Vincent, pendant le Carême, alors que les moines jeûnaient, se nourrissant seulement de pain et d’eau, un frère viola cette règle. Il tomba malade, et fut écarté de l’autel. Comme il réclamait avec insistance l’hostie, on la lui donna. Mais, au moment même où il la recevait, il rendit l’âme, tandis qu’un peu de bile s’échappait de sa bouche. |
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TC0124 | TE014842 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XLIV, 4 [486] | Un incendie criminel détruisit la récolte engrangée dont Etienne et ses disciples devaient vivre un an. « Quel malheur pour toi ! », lui dit-on. « Quel malheur plutôt pour l’incendiaire ! » répondit-il. | |
TC0124 | TE014895 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : L, 4 [539] | Des moines s’endormirent au chapitre pendant le sermon de Serlon, abbé de l’Aumône. Certains même rirent dans leur sommeil. Tous étaient victimes d’un piège diabolique que put voir un frère : une prostituée invisible les endormait en leur faisant humer des plats succulents. En confession, l’abbé leur demanda pourquoi ils avaient ri à ce moment, et ils avouèrent avoir été victimes d’un songe. |
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TC0124 | TE015220 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : [LXXXI], 25 [849] | En visite à Clairvaux, André, archidiacre de l’évêché de Verdun, subjugué par la ferveur du lieu, entra immédiatement au monastère, de même qu’un clerc du nom de Geoffroy. Comme il peinait à supporter la dureté de la règle, l’abbé Robert mit la congrégation en prière. Peu après, les pois qui donnaient la nausée au nouveau frère, dégagèrent un goût exquis dans sa bouche. | |
TC0124 | TE014512 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XI, 6 [162] | Un frère qui portait un plat de fritures au réfectoire en avala furtivement un morceau. Un liquide immonde jaillit aussitôt de ses mains, car Satan s’était faufilé derrière la bouchée. | |
TC0124 | TE014506 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XI, 1 [157] | Chaque fois que l’occasion se présentait, le prévôt du monastère d’Autun mangeait de la viande avec avidité. Il fut puni de sa gourmandise et mourut étouffé. | |
TC0124 | TE015140 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : LXIX, 2 [770] | Deux frères voyaient chacun la grâce de Dieu sur l’autre. Un vendredi, l’un d’eux vit un moine manger de bon matin. Il lui demanda : « Tu manges si tôt un vendredi ? » Le lendemain, son frère ne vit pas sur lui la grâce de Dieu et l’interrogea : « Qu?as-tu fait ? » Celui-ci finit par comprendre que sa remarque était son péché. Tous deux firent pénitence durant deux semaines pour obtenir le pardon de Dieu. | |
TC0124 | TE014510 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XI, 4 [160] | Une nonne qui avait mangé avidement une laitue sans avoir fait le signe de croix tomba, terrassée par le diable. On fit chercher le père Equitius. Lorsque celui-ci arriva au monastère, le diable cria que la nonne l’avait mordu, car il était assis sur la laitue. | |
TC0124 | TE014511 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XI, 5 [161] | Un frère qui, chaque année, avait l’habitude de se rendre à la cellule de saint Benoît pour jeûner, rencontra un jour un compagnon de route qui avait emporté avec lui des vivres pour le voyage et qui lui proposa de s’arrêter pour manger. Par deux fois, le frère refusa, mais accepta la troisième fois. | |
TC0124 | TE014514 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XI, 8 [164] | Un évêque qui avait fait préparer une lamproie s’en délecta à l’avance durant la messe. En pénitence, il fit donner le poisson à un pauvre. | |
TC0124 | TE014516 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XI, 10 [166] | Dans le réfectoire de l’abbaye d’Igny, l’abbé Pierre aperçut un jeune homme vêtu de blanc qui parcourait les tables des frères et les tentait par divers mets. Interrogé par l’abbé, le jeune homme lui apprit qu’il pénétrait dans tous les locaux de l’abbaye, mais qu’il évitait toutefois le chapitre, c'est-à-dire le lieu où les frères se confessaient lorsqu’ils avaient péché. |
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TC0124 | TE014674 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XXIII, 1 [325] | Le dîner de saint Martin chez l’empereur Maxime fut préparé et servi par l’impératrice elle-même. | |
TC0124 | TE014891 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XLIX, 4 [535] | Saint Ambroise était si occupé par ses taches pastorales, que saint Augustin ne pouvait pas l’approcher. Dans le peu de temps qu’il lui restait il nourrissait son corps par des aliments et son esprit par des lectures. | |
TC0124 | TE014852 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XLIV, 14 [496] | Le grossier brouet de Clairvaux, que les compagnons de saint Bernard confectionnaient à base de feuilles de hêtre, fit l’édification d’un visiteur. | |
TC0124 | TE014517 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XI, 11 [167] | A l’idée même qu’il pouvait manger avec plaisir, saint Bernard perdait l’appétit. | |
TC0124 | TE014715 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XXVIII, 3 [364] | Saint Polycarpe, averti en songe qu’il serait brûlé, invita ses bourreaux à sa table et les traita largement pendant que lui-même se consacrait à la prière. | |
TC0124 | TE014955 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : LV, 16 [599] | Un père de famille avait donné à un pauvre la seule pièce qu’il possédait et avec laquelle il projetait d’acheter quelque aliment pour accompagner son pain. Un homme qu’il n’avait jamais vu lui mit vingt deniers dans la main de la part de son maître et disparut. | |
TC0124 | TE014363 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 15 [25] | Saint Augustin jugeait qu’étant enfant, il avait commis un délit majeur en volant des fruits sans autre mobile que le goût du méfait. | |
TC0124 | TE014954 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : LV, 15 [598] | Un abbé qui avait souhaité manger une lamproie avait dû donner vingt sous en monnaie de Pavie pour s’en procurer une. Comme on la lui avait apportée, cuisinée avec art, mais avant qu’il ait pu y toucher, un pauvre se présenta à la porte et la demanda. L’abbé lui donna tout le poisson, et ce pauvre s’éleva au ciel avec le plat plein de poisson comme s’il portait un cadeau. |
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TC0124 | TE014413 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : IV, 18 [75] | Le serviteur d’un vieillard malade qui souhaitait guérir de son infection buvait l’eau avec laquelle il lavait les plaies pour dominer son aversion. | |
TC0124 | TE015042 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : LXI, 11 [685] | Saint Benoît se rendait à l’oratoire Saint-Jean quand il vit venir le diable sous l’aspect d’un médecin monté sur un mulet, lequel interrogé dit qu’il allait donner la potion aux frères. L’homme de Dieu rentra précipitamment, trouva un vieux moine tourmenté par le démon, lui donna un soufflet qui mit en fuite l’esprit malin. | |
TC0124 | TE014416 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : IV, 21 [78] | Une grappe de raisin offerte à saint Macaire fit le tour des ermites avant de lui revenir. | |
TC0124 | TE015250 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : [LXXXI], 56 [869] | En Espagne, une moniale qui jeûnait est tentée par le diable de manger de la viande. Avant de toucher au plat désiré, elle prie Dieu de l’empêcher de le manger si cela devait entraîner sa damnation. Aussitôt, la viande se change en trois petits corbeaux qu’elle fait jeter dans le fleuve où ils restèrent des années, en témoignage de ce miracle. Guillaume de Saint-Aubin d’Angers, ayant entendu ce récit, fut frappé de componction. | |
TC0124 | TE014775 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XXXVII, 3 [420] | Un saint exorcisait les possédés, ne buvait jamais et mangeait sept figues par jour. Sa réputation grandit et les visiteurs affluèrent. La vanité l’envahit et il perdit son pouvoir d’exorciste. Revenu à Dieu, après cinq mois de prières, il fut délivré de la tentation de vanité. | |
TC0124 | TE014952 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : LV, 13 [596] | Enfant, saint Boniface se dépouillait souvent de son vêtement pour en vêtir un homme nu en qui il voyait le Christ. Sa mère s’étant lamentée de ce qu’il ait vidé le grenier pour nourrir les pauvres, il le remplit à nouveau par sa prière. | |
TC0124 | TE014549 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XII, 32 [200] | Saint Bernard pensait à son précédent repas afin de calmer son appétit. Pour se contrôler, il pesait moralement ce qu’il avait mangé. | |
TC0124 | TE015131 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : LXVI, 3 [761] | Un riche, pour altérer son plaisir durant les festins, avait un esclave chargé de lui rappeler à chaque plat : « Tu mourras. » | |
TC0124 | TE014373 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 25 [35] | Un frère rendu malade par une abstinence excessive se mit à tousser au point de cracher à table. Un des frères mangea ses excrétions afin de lui faire prendre conscience de ses excès. | |
TC0124 | TE015284 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : [LXXXI], 90 [896] | Selon le récit de l’abbé de Clairvaux, Pons, un moine de l’abbaye de Grandselve, maître des novices, rempli d’un amour ardent pour le Christ et bouleversé par la communion du jeudi saint, avait décidé qu’aucun aliment terrestre ne passerait désormais par sa bouche. Mort le samedi saint, il revint, conformément à la demande de l’abbé, quelques jours plus tard resplendissant donner de ses nouvelles. | |
TC0124 | TE014419 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : IV, 24 [81] | Un ermite ne mangeait jamais seul : il attendait pour cela la venue d’un hôte et l’attendait parfois toute la semaine. | |
TC0124 | TE014828 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XLII, 2 [472] | Sanctulus n’ayant rien pour nourrir les ouvriers de son chantier de reconstruction de l’église Saint-Laurent incendiée par les Lombards, trouva dans un four un pain d’une blancheur et d’une taille exceptionnelles. S?étant assuré que ce pain n’était à aucune des ménagères qui avaient fait cuire, il en nourrit ses ouvriers pendant dix jours. | |
TC0124 | TE014815 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XXXVIII, 20 [460] | Hilarion avait chassé un frère trop avide d’argent. Celui-ci tenta de rentrer en grâce, avec l’aide d’Hésychius qu’Hilarion aimait bien. Hésychius ayant apporté sur la table des pois et des herbes, Hilarion trouva qu’ils dégageaient une puanteur insupportable, et ordonna de les donner aux b?ufs. Ceux-ci terrifiés s’enfuirent. | |
TC0124 | TE014368 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : II, 20 [30] | Le corbeau qui, depuis soixante ans, descendait chaque jour porteur d’un demi pain pour Paul en apporta un entier quand Antoine vint séjourner chez l’ermite. Les deux hommes faisant assaut de politesse, le jour passa avant qu’ils ne partagent le don céleste. A son retour, Antoine exprima devant deux frères une grande vénération pour Paul, qu’il situe au paradis et le compare aux abbas Jean et Elie, situés, eux, au désert. Il professe une grande humilité envers lui-même. | |
TC0124 | TE014786 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XXXVII, 14 [431] | Lors d’une fête, un moine proclama qu’il ne mangeait rien de cuit. Un vieux moine lui fit ce reproche : « Tu aurais mieux fait de manger seul dans ta cellule, plutôt que de crier devant les autres. » | |
TC0124 | TE014972 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : LVI, 2 [616] | Dans un pays encore païen, la pluie n’était pas tombée depuis trois ans. Une grande famine sévissait, provoquant une terrible misère et entraînant par dizaine des hommes au suicide. Cependant, évangélisé par l’évêque Wilfrid, ce peuple reçut le baptême. Le jour même, une pluie abondante tomba, ramenant avec elle la prospérité et la joie. |
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TC0124 | TE014543 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XII, 26 [194] | Dorothée le Thébain construisit des abris pour les pauvres. Il leur préparait de la nourriture. Sans cesse au travail, il ne dormait ni ne mangeait, en disant que puisque son corps le tuait, il tuait son corps. | |
TC0124 | TE014393 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : III, 1 [55] | Après avoir tenté de supprimer saint Benoît avec un pain empoisonné (que Benoît confie à un corbeau), le prêtre Florent entreprit de corrompre ses disciples en leur envoyant des filles de joie. Saint Benoît préféra alors s’exiler avec quelques fidèles et céder ainsi la place à son persécuteur. Celui-ci savourait son triomphe, lorsqu’il trouva la mort dans l’effondrement de la terrasse sur laquelle il se tenait. Un frère nommé Maur annonça avec joie la nouvelle à Benoît et fut puni par lui. | |
TC0124 | TE014839 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XLIV, 1 [483] | Postumianus et ses compagnons débarquant dans une île y reçurent une pieuse hospitalité chez un vieillard qui leur servit un repas atrocement frugal. Ils découvrirent que les gens de cette île ignoraient l’usage de l’argent et toutes les fraudes qui s’ensuivent. Quand Postumianus offrit de payer le repas, le vieillard s’enfuit. | |
TC0124 | TE014743 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XXX, 3 [389] | L’évêque Dusinus avait organisé un banquet le mercredi des Cendres : il fut frappé de paralysie. | |
TC0124 | TE014958 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : LV, 19 [602] | Près de Grenoble, à Ferrières, en cherchant du fer, un paysan fut englouti dans la terre. Le croyant mort, sa femme fit dire chaque semaine une messe offrant au prêtre un pain et une chandelle; elle n’y manqua qu’une seule fois. Libéré au bout d’un an, l’homme raconta qu’il avait vécu nourri tous les sept ou huit jours par un pain et éclairé de même par une chandelle à l’exception d’une semaine. | |
TC0124 | TE015214 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : [LXXXI], 19 [843] | Un frère de Clairvaux gardait longtemps en bouche un parfum de miel après qu’il eut reçu l’hostie. Mais ce miel se changea en une absinthe amère après qu’il eut fait un reproche excessif à l’un de ses amis. | |
TC0124 | TE015200 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : [LXXXI], 5 [829] | Un moine de Clairvaux, de santé délicate, attachait une importance excessive aux aliments et à la recherche de médicaments. Une vision de la Vierge le remit sur la bonne voie. | |
TC0124 | TE014533 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XII, 16 [184] | Des frères voulurent donner un peu d’huile à un vieillard. Celui-ci leur montra un petit vase pour l’huile qu’ils lui avaient donnée trois ans plus tôt et qu’il n’avait jamais touchée. | |
TC0124 | TE014519 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XII, 2 [170] | L’Abba Pior se nourrissait tout en marchant, pour ne pas donner trop d’importance à l’acte de manger, et pour éviter que son corps n’en ressente trop de volupté. | |
TC0124 | TE014531 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XII, 14 [182] | Le jour de Pâques, saint Pacôme avait fait pour saint Palémon un plat assaisonné d’huile et de sel. Saint Palémon le refusa et mangea comme à l’accoutumée du pain et du sel. | |
TC0124 | TE014874 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XLVII, 8 [518] | Un frère qui avait laissé perdre trois lentilles fut puni pour gaspillage des biens de Dieu. On le suspendit de ses fonctions d’hebdomadier. | |
TC0124 | TE014691 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XXV, 8 [342] | La visite de frères obligea un ermite à manger en dehors de l’heure de son repas. Ils essayèrent après de le consoler, mais il dit qu’il était triste parce qu’il avait suivi sa propre volonté. | |
TC0124 | TE014875 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XLVII, 9 [519] | Un moine de Cluny mourant vit le diable lui reprocher un sac des miettes de la table qu’il avait omis de manger conformément à la Règle. On prendra donc soin de les ramasser. Un jour, un moine qui n’avait pas eu le temps de les manger avant la fin de la lecture les présenta humblement à l’abbé. Elles se changèrent en perles. | |
TC0124 | TE014524 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XII, 7 [175] | Lorsqu’elle était jeune, la mère de saint Augustin avait l’habitude de boire du vin. Elle abandonna ce vice lorsqu’un jour, sa servante le lui reprocha au cours d’une querelle. | |
TC0124 | TE014469 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : VIII, 14 [121] | Un roi de Thrace très puissant nommé Denis proposa à un courtisan de goûter les délices du pouvoir royal. Il lui fit préparer un pont étroit sur une fosse, un trône sur ce pont, et une épée suspendue par un fil au-dessus de sa tête et l’invita à faire bonne chère devant une table chargée de mets délicats. | |
TC0124 | TE014535 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XII, 18 [186] | Tenté de voler un concombre, l’abba Zénon y renonça, en pensant qu’il ne pourrait pas supporter les tortures imposées aux voleurs. | |
TC0124 | TE014523 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XII, 6 [174] | Une femme d’un âge avancé qui instruisait des jeunes filles leur interdisait de boire, ne serait-ce que de l’eau, pour éviter qu’elles ne prennent l’habitude de la boisson, car qui est accoutumé, jeune, à boire de l’eau, garde plus tard cette habitude, mais en remplaçant l’eau par le vin. | |
TC0124 | TE014537 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XII, 20 [188] | Tandis que des frères proposaient du vin à l’abba Macaire, il répondit : « Écartez de moi cette mort. » Dès lors, les frères eux-mêmes ne prirent plus de vin. | |
TC0124 | TE014682 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XXIV, 7 [333] | Saint Hilarion supportait tous les jours une multitude de tentations. Des femmes nues dormaient avec lui. Quand il était affamé, des repas somptueux lui apparaissaient. Pendant ses prières, il était dérangé par un renard ou par un loup. Tandis qu’il psalmodiait, il vit un combat de gladiateurs, et l’un d’eux, presque mort, tombant à ses pieds, implora une sépulture. |
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TC0124 | TE014899 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : L, 8 [543] | Un ancien alla voir un père qui fit cuire des lentilles, et lui dit : « Prions, avant de manger. » Mais ils prièrent toute la nuit et oublièrent de dîner. | |
TC0124 | TE014536 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XII, 19 [187] | Chaque fois que l’abba Macaire buvait du vin, pour chaque coupe de vin qu’il avait bue, il ne buvait rien pendant une journée entière. Quand ses frères comprirent ce stratagème ascétique, ils cessèrent de lui proposer du vin. | |
TC0124 | TE014522 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XII, 5 [173] | La bienheureuse vierge Aselle s’enferma dans une cellule, jeûnant souvent et se nourrissant uniquement de pain, de sel et d’eau, non par désir de manger, mais par nécessité vitale. | |
TC0129 | TE007273 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei, t. II, De sanctis [Clutius, 1760] : p. 37a | L’aigle fait preuve de générosité lorsqu’il dévore sa proie. Il en laisse une part pour les autres oiseaux. | |
TC0129 | TE007267 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei, t. II, De sanctis [Clutius, 1760] : p. 34b | De même que l’enfant veut sortir du sein de la mère pour avoir une meilleure vie, saint Etienne veut sortir du sein de l’Eglise terrestre pour obtenir les bienfaits de la vie éternelle. |
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TC0129 | TE007367 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei, t. II, De sanctis [Clutius, 1760] : p. 269a | Ascétisme de saint Bernard. Par peur de tomber dans la volupté, saint Bernard mangeait comme s’il s’agissait d’un tourment, ne buvait que de l’eau froide et veillait au-delà des capacités humaines. | |
TC0131 | TE007745 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 084, 1-7 | LE PELICAN. 1/ Il arrive que lorsque le pélican revient vers ses petits, ils l’attaquent et aussitôt il les étrangle. 2/ Ensuite il se perce le côté pour les ressusciter avec son sang; et ils lui rapportent à manger jusqu’à ce qu’il soit guéri. 3/ Au moment où Adam pécha, il se mit en guerre avec Dieu. 4/ Justice le blessa mortellement et Notre-Seigneur Jésus-Christ en répandant son sang sur la croix le ressuscita 5/ et nous avec lui qui étions mort à cause de lui. 6/ C'est pourquoi nous tous ensemble et individuellement devons regretter sa mort jusqu’au Jugement. 7/ Et ainsi nous le nourrirons comme les petits pélicans nourrissent leur père. |
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TC0131 | TE009392 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 371e, 1-17 | CINQUIEME RAISON DE SE CONFESSER. 1/ La cinquième raison pour laquelle il est nécessaire de nous confesser souvent est que quand nous sommes en état de péché le bien que nous faisons nous valent peu de mérite. 2/ A ce propos on lit qu’un clerc récitait chemin faisant les heures de Notre-Dame tout en allant voir une petite amie qu’il avait. 3/ Une dame lui apparut dans un petit bois où il passait et lui dit: "Sire clerc, soyez le bienvenu!" 4/ Il répondit:"Dame, bon jour à vous! -Sire clerc, dit la dame, je vous prie de me dire quel est votre mets préféré. 5/ -Assurément, dame, des pigeons rôtis. - Assurément, beau sire, je veux que vous en ayez". 6/ Aussitôt un jeune homme en apporta deux beaux et bien préparés, sur un plat qui puait horriblement. 7/ La dame dit: "Sire clerc, mangez de ce mets. ~ -Assurément, dame, le mets est beau et bien préparé; 8/ mais le plat sur lequel il est servi est puant et me coupe l’appétit, si bien que je ne saurais en manger dans ces conditions. 9/ -Ah, mon pauvre petit clerc, dit la dame, c'est pourtant une nourriture comme celle-là que vous me servez, à moi qui suis la Vierge Marie. 10/ Vous allez disant les heures, qui sont faites à la louange de mon nom, avec un coeur tout souillé de péché. 11/ Assurément, vous me servez vos beaux pigeons sur un plat puant". En apprenant que c'était Notre-Dame, le clerc se répandit en larmes. 12/ Elle lui dit: "Rentrez chez vous et revenez me parler dans huit jours; ce sont mes instructions". 13/ Il obéit et revint repentant et confessé. Notre-Dame lui fit servir deux pigeons sur un plat si précieux qu’il semblait valoir tout l’or de deux cités. 14/ Le clerc lui dit: "Je vous assure que je n'ai jamais vu si riche vaisselle". 15/ Notre-Dame répondit: "Si vous voulez être mon ami, vous me servirez de tels plats; car ni mon fils, ni moi, ni personne de la cour du ciel ne veut qu’on le serve avec un coeur souillé de péché. 16/ Rentrez chez vous et gardez-vous soigneusement du péché et des occasions de péché, sinon vous ne pouvez être mon ami". C'est pourquoi le clerc prit l’habitude de se confesser souvent. 17/ La cinquième raison de se confesser souvent, c'est que le bien que nous faisons en état de péché nous est de peu de profit. |
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TC0131 | TE009386 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 088a, 1-42 | MULTIPLICATION DES CINQ PAINS. 1/ Quand un peintre prépare un bon tableau, il le dessine d’abord et ensuite il y met les précieuses couleurs. 2/ Tout ce que Jésus fit et dit avait une signification dans le passé, le présent ou l’avenir et quelquefois même dans ces trois temps. 3/ A cause des miracles qu’il faisait en ressuscitant les morts, en guérissant les malades, en nourrissant les pauvres, trois sortes de gens le suivaient: 5/ Les uns pour profiter de lui, d’autres pour le critiquer, les autres pour l’écouter. 6/ Le jour où il multiplia les cinq pains, il demanda à saint Philippe pour l’éprouver 7/ avec quoi on nourrirait cette foule de gens qui le suivaient. 8/ Il répondit: Deux cents deniers de pain ne suffiraient pas pour que chacun en ait une bouchée. 9/ Jésus aurait pu lui répondre s’il avait voulu: 10/ Après ce repas matériel que je veux faire ici, j'en ferai spirituellement un si grand que tout le monde en sera rassasié si sa mauvaise volonté ne le retient. 12/ Et pourtant Judas donnera pour trente deniers celui dont on fera ce repas spirituel. 13/ Dans cette foule en question il y avait un enfant qui avait apporté cinq pains et deux poissons pour sa provision. 14/ Depuis cet enfant devint un de ses bons disciples et on l’appelle saint Memmie de Châlons. 15/ Cet enfant symbolisait la vierge Marie qui garda toute sa vie pureté et innocence, 16/ par qui nous vint Jésus que représentaient les cinq pains d’orge et les deux poissons, qui sont naturellement froids; 17/ car elle le porta et enfanta vierge sans aucune chaleur ni l’ombre d’un péché; et il fut arrêté comme on prend les poissons: 18/ car on attrape les bêtes sauvages pour les dégâts qu’elles font ou pour les manger, 19/ tandis que les pêcheurs ne prennent pas les poissons pour les dégâts qu’ils font, mais pour gagner leur vie. 20/ C'est de cette façon que fut arrêté Jésus, qui ne pouvait pas faire le mal ni même le désirer; 21/ mais la valetaille qui se saisit de lui sans motif est comme les pêcheurs car ils y gagnèrent leur vie. 22/ En effet la plupart d’entre eux se convertirent et furent sauvés parce que Jésus avait prié pour eux son Père du ciel. 23/ Les cinq pains, qui étaient d’orge, annonçaient que ses cinq plaies seraient plus cruelles que les autres, 24/ car si on donnait une seule gifle à un roi, ce serait un affront plus grave que quatre gifles à un pauvre particulier. 25/ Et en réalité elles furent laides et très cruelles. 26/ Quand saint Philippe eut répondu à Jésus que deux cents deniers de pain ne suffiraient pas, 27/ celui qu’on appelle le plus gentil des saints, à savoir saint André, 28/ dit qi'il y avait dans la foule un enfant qui avait cinq pains et deux poissons, mais que ce ne serait rien pour tant de gens. 29/ Il représentait l’Amour qui fit descendre Jésus du ciel sur la terre pour y mourir. 30/ Jésus leur commanda de s’asseoir sur le foin et cela signifie que personne ne mériterait d’être nourri au grand repas de sa Passion 31/ s’il ne reconnaissait être de nature aussi fragile que le foin qui au matin est vert et le soir foin. 32/ Nous devons donc tous reconnaître notre humble condition devant Dieu, car nous sommes de nature encore plus fragile que le foin, 33/ car nous pouvons être un jour en bonne santé et le lendemain puants et pourris, tandis que le foin sent bon. 34/ Quand ils furent rassasiés, Jésus dit: Recueillez les restes pour les mendiants; que ce ne soit pas gaspillé. 35/ Il faut comprendre qu’il commandait à ses disciples de retenir ses actes et ses paroles pour nous nourrir et nous faire entrer dans sa foi, 36/ nous qui sommes venus plus tard et ceux qui viendront jusqu’au Jugement dernier; et ils lui obéirent. 37/ Les douze corbeilles pleines qui restèrent de ce repas représentent les douze articles de la foi qui se succèdent à partir de la sainte Trinité 38/ et de sa vie en partant de sa Nativité, sa Passion et sa glorieuse Résurrection. 39/ Ces douze articles, il nous les a donnés par ses disciples pour régler notre vie religieuse. 40/ Car si nous ne croyons pas tout, nous ne croyons pas assez; et si nous croyons davantage, nous croyons trop. 41/ S’il nourrit cinq mille hommes (sans compter les femmes ni les enfants) avec ces cinq pains et ces deux poissons, 42/ c'était pour nous dire que les hommes de bonne volonté de cinq mille ans et plus jusqu’au Jugement seront tous sauvés par sa Passion, si toutefois ils n'y font pas obstacle, car ce n'est pas Dieu qui sera défaillant. |
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TC0131 | TE008885 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 742, 1-13 | LES PECHERIES DE SAINT MAGLOIRE. 1/ Quand saint Magloire eut adressé à Dieu cette prière, il alla sur le bord de mer. 2/ Les vagues de la mer, par la volonté de Dieu, lui rendirent son pêcheur tout vivant. 3/ Saint Magloire s’abstint sept jours de manger du poisson. 4/ Mais au bout de sept jours un ange lui dit que Dieu le déliait de son voeu 5/ et voulait qu’il mange du poisson parce qu’il était vieux et fragile. 6/ "Au premier poisson que ton pêcheur prendra, tu feras couper la queue et tu le rejeteras à l’eau. 7/ Et toute ta vie, tu feras pêcher tous les jours jusqu’à ce que revienne le poisson à la courte queue; alors, arrêtez la pêche." 8/ Dès lors cette règle de pêche fut observée jusqu’au dernier jour de saint Magloire. 9/ On pêchait parfois, avant que revienne le poisson à la courte queue, une si grande quantité de poissons qu’on se demandait ce qu’on en ferait. 10/ Mais ces jours-là il venait tant d’hôtes que le poisson était entièrement mangé, 11/ si bien que selon le plus ou moins grand nombre d’hôtes qui allaient venir, Dieu leur faisait prendre plus ou moins de poissons, 12/ par le poisson à la courte queue qui venait à certains jours plus tôt qu’à d’autres. 13/ De cette façon ils savaient exactement combien ils allaient avoir d’hôtes. |
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TC0131 | TE008107 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 597, 1-12 | LE BRIGAND QUI VIT UN MOINE FAIRE PENITENCE. 1/ Un brigand voulait dépouiller un abbé; l’abbé lui demanda pourquoi il faisait ce métier. 2/ Il répondit: "Pour gagner ma vie." L’abbé lui dit: "Viens donc avec moi et je te fournirai tout ce qu’il te faudra." Le brigand accepta. 3/ L’abbé ordonna à un jeune moine de lui servir toutes les nourritures qu’il demandait. Devant lui ce moine n'usait que de pain et d’eau par ordre de son abbé pour convertir le brigand, mais il mangeait ailleurs comme les autres. 4/ Le brigand pensait: "Certes, par sainte Marie, je ne suis pas aussi grand pécheur que je croyais. Ce moine a dû faire pas mal de crimes, puisqu’il fait une si grande pénitence." 5/ Il lui demanda: "Sérieusement, moine, que Dieu t'aide, je te demande combien d’hommes tu as bien pu tuer en ta vie. 6/ Ah! sainte Marie, quelle question! Le coeur me manquerait s’il me fallait tuer un poulet. 7/ - Alors, pourquoi fais-tu une si grande pénitence? 8/ -Je la fais, répondit le moine, pour l’amour de Notre-Seigneur Jésus-Christ qui pour l’amour de moi fut pauvre trente-deux ans, lui qui était roi et seigneur de toute créature; 9/ et au bout de trente-deux ans il voulut être crucifié dans la honte entre deux brigands tout nus pour effacer et éteindre mes douloureux péchés et les vôtres." 10/ En entendant ces mots, le brigand se mit à pleurer très fort et il repoussa les bons plats qu’on lui avait servis. 11/ A partir de ce jour il se mit à jeûner au pain et à l’eau et atteignit une telle perfection que l’abbé dut lui adoucir sa pénitence et qu’il mourut saintement. 12/ Ainsi se convertit ce brave brigand à cause de la bonne envie qu’il éprouvait devant la pénitence du jeune moine. |
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TC0131 | TE009151 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 781, 50-103 | SORT DES ELUS ET DES DAMNES. 50/ Alors il rendra son jugement en deux phrases. Il dira:"Venez les bénis. Allez les maudits." 51/ C'est à dire: Venez, bénis, au royaume éternel de mon Père, qui vous attend. Allez, maudits, au feu éternel de l’enfer. 52/ A ces mots les diables emmèneront les humains malheureux en enfer, où ils resteront aussi longtemps que Dieu durera (éternellement) dans l’état de damnés à perpétuité. 53/ A nous donc d’agir, tant que nous vivons, pour ne pas partager leur sort; car si nous ne nous y prenons pas avant notre mort, nous n'y pourrons plus rien réparer. 54/ Ensuite le divin juge emmènera avec lui tous les bons en corps et en âme. Ils partageront sa joie aussi longtemps qu’il vivra, c'est à dire éternellement. 55/ Et là au plus humble de ses compagnons du paradis seront servis dix-huit mets. Ce sera l’inverse pour le moins gravement damné d’enfer: 56/ (Laissons de côté les enfants morts-nés des chrétiens et les enfants de moins de sept ans des juifs et des païens; car selon certains ces trois catégories n'auront que la peine des ténèbres.) 57/ Le premier mets qui leur sera servi (ou qu’on leur sert déjà s’ils y sont), c'est condamnation sans appel, découragement sans espoir, 58/ c'est peur sans aucune assurance, c'est laideur sans beauté, 59/ c'est maladie sans répit, c'est haine sans aucun amour, c'est guerre sans trêve, 60/ c'est tristesse sans joie, c'est puanteur sans bonne odeur, c'est ténèbres sans clarté, c'est honte sans honneur; 61/ et comme chacun proclame et regrette le péché pour lequel il est damné, il entend les cris de l’enfer qui ne cessent pas. 62/ Il a torture sans repos; il a froid sans tiédeur et s’il y échappe, c'est pour une chaleur sans rafraîchissement; 63/ il souffre la mort sans trépas; il meurt en vivant et vit en mourant. 64/ Voilà les mets que l’on sert au moins gravement damné de l’enfer; il ne sait pas si son châtiment ne deviendra jamais pire, mais il est bien assuré qu’il ne sera jamais adouci. 65/ Au moindre des bienheureux qui sera au paradis (ou qui y est déjà) on sert dix-huit autres mets, à l’inverse des précédents. 66/ D'abord, il est vivant sans avoir à mourir; il a une jeunesse qui ne vieillira pas; 67/ il a une beauté qui ne passera pas; il est lumineux sans se ternir; il est grand sans rapetisser; il est fort sans s’affaiblir. 68/ Il a parfaite sagesse. Cette parfaite sagesse contient en elle-même tant de perfections 69/ qu’un saint du ciel dans sa parfaite sagesse connaît père et mère, soeurs et frères, femme, enfants et amis, et tous les habitants du paradis aussi parfaitement que s’il ne les avait jamais quittés. 70/ Il ne s’agit pas de ce que nous appelons sur terre se connaître, car cela ne va pas loin: 71/ nous pouvons bien passer trente ans avec quelqu’un sans que nous nous connaissions autrement que de l’extérieur; 72/ mais quiconque est au paradis connaît si parfaitement tous ceux qui y sont 73/ qu’il sait pourquoi chacun a été sauvé, où il est né, comment il s’appelle, quelle langue il parlait et depuis combien de temps il est au ciel. 74/ Si les élus ont envie de voir ce qui se passe en enfer, en purgatoire et sur terre, 75/ Ils voient aussi parfaitement et connaissent tous les habitants de ces trois niveaux comme ceux du ciel. 76/ Ils savent pourquoi ceux d’enfer sont damnés, si c'est pour péché en acte; 77/ ils savent pourquoi les âmes du purgatoire souffrent leur pénitence, 78/ si c'est pour un péché en acte, et combien de temps ils doivent y passer; ils savent qui sur terre est réellement en péché mortel. 79/ Ils voient tout le ciel et la terre de l’extérieur et de l’intérieur aussi parfaitement que nous pourrions voir une noix de verre en notre main et que ce que nous y verrions soit la réalité. 80/ Un miroir n'est qu’un peu de cendre, mais si on y regarde, on voit tout ce que le miroir représente. 81/ De même tous ceux qui sont au ciel, en regardant le précieux miroir de la Trinité, voient, savent et connaissent tout ce qu’ils désirent voir, savoir et connaître. 82/ Ils savent toutes les choses passées et présentes; mais l’avenir n'est connu que de Dieu et de celui à qaui il veut bien le révéler. 83/ S’ils veulent aller d’orient en occident ou d’occident en orient, ils y sont sans perdre de temps. 84/ Ils entendent tout ce qu’ils désirent entendre; ils voient tout ce qu’ils désirent voir. 85/ Ils savent tout ce qu’ils désirent savoir: Ils ont donc la sagesse parfaite. 86/ Ils sont riches sans jamais s’appauvrir; ils sont aimés sans connaître la haine; ils ont la joie sans aucune tristesse. 87/ Ils ont la paix sans discorde. Ils ont une royauté sans fin. Un adage dit: 88/ "Serviteur de roi est l’égal d’un comte et serviteur de Dieu est l’égal d’un roi." 89/ Si un roi a un serviteur, il peut bien lui donner un château ou une cité; 90/ mais il ne peut lui donner un royaume, à moins qu’il lui donne le sien, mais s’il voulait le donner, on ne le lui permettrait pas. 91/ Et cependant n'est pas serviteur du roi qui veut, ni n'est riche sur terre qui veut; mais est serviteur de Dieu qui veut et donc peut avoir paradis qui veut. 92/ Dieu est si grand roi et puissant au-dessus de tous les autres qu’il a plus de royaumes à distribuer qu’il n'a se serviteurs. 93/ Car si tous les fils d’Adam avaient chacun autant d’enfants qu’il y a de descendants d’Adam, et si chacun d’eux avait au ciel un palais aussi vaste que ceux des rois de la terre, 94/ il resterait encore plus d’espace vide qu’il y en aurait d’occupé. 95/ En effet, au dire des astronomes, la terre a neuf mille lieues de diamètre 95/ (si on la perçait comme une pomme avec un poinçon); et elle a vingt sept mille lieues de circonférence; 97/ le ciel est aussi grand au dessus de la terre qu’une immense calotte au dessus de la pointe d’un compas 98/ en effet par rapport à la grandeur du ciel, la terre ne fait pas plus que la pointe d’un compas). 99/ Nous ne devons donc pas nous soucier que Dieu soit embarrassé pour nous recevoir. 100/ Soucions-nous plutôt d’aller chez lui; nous ne saurions le désirer autant que lui désire nous voir entrer à son service. 101/ Il jugerait indigne de donner à l’un de ses bons serviteurs un don plus petit qu’un royaume: tous les élus du paradis sont rois pour l’éternité. 102/ Ils peuvent contempler autant qu’ils veulent la beauté de la sainte Trinité, de la vierge Marie et de tous leurs compagnons du ciel. Ils ont la perfection de tous les biens. 103/ Voilà donc les mets qui seront servis éternellement au moindre des bienheureux du paradis. |
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TC0131 | TE008104 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 587, 1-16 | UNE CURE D'AMAIGRISSEMENT. 1/ Un médecin passa un contrat pour faire maigrir un chevalier. 2/ Quand il eut vu son urine, il fit la grimace en disant: "Je regrette bien d’avoir passé ce contrat avec vous, parce selon votre tempérament, vous n'avez plus qu’un an à vivre." 3/ Là-dessus il s’en alla et le chevalier se mit à pleurer sur ses péchés et sur les souffrances de Notre-Seigneur pieusement et souvent. 4/ Au bout de l’année revint le médecin. Le chevalier lui dit: 5/ "Ah, sire, les médecins se trompent quelquefois: vous aviez dit que je ne pourrais plus vivre qu’un an! 6/ - Je ne voudrais pas n'avoir pas menti, dit le médecin. Mais je n'ai dit cela que pour vous faire maigrir." En effet on ne grossit que si on ne pense pas trop. 7/ Un homme peut être prédisposé à grossir; mais si souvent il se demandait d’où il vient, où il est, où il ira et ce que Dieu a fait pour lui avant sa naissance, il ne ferait pas beaucoup de graisse. 8/ Un homme gras ne pense pas beaucoup. Non pas qu’il ne puisse se montrer intelligent quand il parle, quand il dirige des travaux, quand il donne un conseil, quand il argumente; 9/ mais il ne pourra pas grossir en faisant pénitence ou autres oeuvres qui ont trait au salut de son âme; 10/car jeûner, vivre sobrement, user d’une nourriture pauvre, tout cela ne fait pas grossir et est utile au salut de l’âme. 11/ Certains disent que leur tempérament les porte à grossir. 12/ Qu'ils fassent donc comme les sages cultivateurs qui mettent leur fumier dans les terres maigres et non pas dans les terres grasses où le blé verserait. 13/ De même ceux qui sont gras de par leur nature doivent vivre sobrement et ils ne seront pas plus gras que les autres, car personne ne deviendrait trop gras s’il avait peu à manger. 14/ Deux choses pénibles rendent les gens maigres et secs: faire pénitence et vivre sobrement. 15/ Vivre dans le plaisir et naturellement grossir, voilà ce qui mène certains en enfer. 16/ Rien n'est si bon que vivre sobrement et pour l’amour de Dieu supporter pauvretés, maladies, souffrances et épreuves sans récriminer. | |
TC0131 | TE008879 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 735, 1-9 | HUMILITE DE S. FRANCOIS. 1/ Un jour s. François fut malade. Une fois guéri il se mit une corde au cou et alla au gibet. 2/ Les gens le suivirent, croyant qu’il perdait la raison. Quand tous furent assis autour de lui, il leur dit: 3/ "Bonnes gens, je vais vous dire pourquoi je suis venu ici. J'ai l’habitude de m'abstenir de viande, vous le savez tous. 4/ Pour ne pas devenir escroc et hypocrite devant Dieu, je vous annonce à tous que mes compagnons m'ont fait manger de la poule pendant ma maladie. Je ne veux pas mener une vie qui ne soit connue de tous. 5/ On voit ici que nous devons tous être meilleurs en nous-mêmes que nous ne paraissons à l’extérieur. 6/ Nous ne devons pas être honorés pour notre apparence, mais pour les moeurs et les vertus qui doivent se trouver en nous. 7/ Car ce n'est pas le costume qui doit faire honneur au maître, mais c'est au maître à faire honneur au costume. |
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TC0131 | TE007790 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 162, 1-7 | LES TROIS MOINES QUI BANQUETAIENT. 1 Trois moines bénédictins après avoir festoyé entre eux s’endormirent un jour d’été dans une chambre fermée. 2 L’un d’eux rêva qu’il voyait des moines de plusieurs ordres religieux 3 et que le saint fondateur de leur ordre leur plongeait la main par la bouche jusqu’en l’estomac; et s’il y trouvait des nourritures raffinées, il leur faisait couper la tête. 4 Il vit ainsi couper la tête à plusieurs et à ses deux amis. "Moines ne doivent manger que fèves", disaient les saints. 5 Il pria alors saint François de le tirer de ce mauvais pas et il se ferait franciscain; et saint François accepta. 6 Aussitôt il s’éveilla et se souvint de sa vision. Il constata que ses deux amis avaient la tête coupée, bien que la chambre fût fermée de l’intérieur. 7 Cet événement se produisit en l’archevêché de Lyon. Et le moine qui avait eu cette vision se fit franciscain. |
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TC0131 | TE009092 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 400, 1-10 | CELUI QUI AVAIT MANGE LE ROGNON. 1/ Deux garçons écorchaient une bête la nuit, en cachette du maître de maison. 2/ Le cadet, ayant faim, fit cuire le rognon tout en attisant le feu et il le mangea en se cachant de son compagnon, mais il nia absolument l’avoir mangé. 3/ En les entendant discuter, on se leva, on les arrêta et ils furent jugés à pendre. 4/ L’aîné demanda plusieurs fois à l’autre de lui dire s’il avait mangé le rognon: s’il le lui disait il le sauverait de la pendaison. 5/ Ce fut en vain, pour rien au monde ils n'aurait avoué. Voyant qu’il se laisserait plutôt pendre, l’aîné déclara aux juges: 6/ "Vous n'avez pas lieu de nous pendre, car c'était la viande d’une biche que nous avions trouvée." 7/ Quand on eut contrôlé qu’il disait vrai, on les laissa aller et ils vendirent leur biche quinze sous. 8/ L’aîné en fit trois tas et dit à l’autre: "Ces cinq sous sont pour toi et ceux-ci pour moi. 9/ Et les cinq autres seront pour celui qui mangea le rognon". Le cadet répondit: "Ils seront donc pour moi, car je l’ai mangé". 10/ Ceux qui ne veulent pas se confesser ressemblent à celui qui avait mangé le rognon: pour un peu d’argent ils diraient leurs péchés à plusieurs, mais ils refusent de les avouer en confession. | |
TC0131 | TE008561 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 460, 1-5 | LES PENSEES DE TROIS MOINES AU REFECTOIRE. 1/ Le prieur d’une abbaye et un chevalier virent trois jeunes moines au réfectoire, qui mangeaient l’un des pois, l’autre une couronne d’épines et le troisième des clous de fer. 2/ Le prieur et ce chevalier qui était leur père leur demandèrent à quoi ils pensaient. 3/ Le premier répondit: "Je pensais à manger mes pois." Le second dit: Je pensais à la couronne d’épines dont Jésus fut couronné." Et le troisième: "Je pensais aux cruels clous dont il fut crucifié." 4/ On voit ici combien c'est mal d’entretenir des mauvaises pensées en la présence de Dieu. 5/ Car nous pouvons être assurés qu’il voit nos mauvaises actions et nos mauvaises pensées aussi clairement qu’il voyait les bonnes pensées des deux saints jeunes moines. | |
TC0131 | TE008560 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 459, 1-10 | LE JEUNE MOINE ET LES PETITS-FOURS. 1/ Un abbé demanda à un jeune moine ce qu’il pensait des moines du dortoir après la première nuit qu’il y avait passée. 2/ Il répondit: "Je n'en pense pas de bien, car j'ai bien vu qu’ils mangeaient sous leur capuchon et ils ne m'ont rien donné de ce qu’ils mangeaient." 3/ L’abbé répondit: "Ils mangeaient les petits-fours de Dieu. Car à tous les moines de cette abbaye Dieu en donne un à chacun tous les soirs, s’ils veulent bien le lui demander. Demande-lui de t'en donner et il t'en donnera." 4/ Le garçon pensa qu’il n'en serait pas privé faute d’avoir demandé et quand il fut devant son lit le soir il demanda à Dieu un de ses petits-fours. 5/ L’abbé lui en avait caché un dans son capuchon sans qu’il s’en aperçoive. 6/ Il fut heureux de le manger et se réjouit d’être devenu moine puisqu’il avait cette rente d’un petit-four tous les soirs. 7/ Le surlendemain l’abbé lui demanda si les petits-fours étaient bons. 8/ Il répondit: "Je n'en ai pas eu hier soir. - Et que fis-tu alors? 9/ -Je me mis à pleurer en pensant que je ne méritais pas de manger les petits-fours de Dieu." 10/ L’abbé lui dit: "Tu as donc mangé hier soir des petits-fours: Quand les gens de bien pleurent dans leur prière, ils mangent les petits-fours de Dieu. C'est ces petits-fours-là que mangeaient les moines devant leur lit." |
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TC0131 | TE008164 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 711, 1-8 | LE DIABLE A LA MORT DE SAINT BERNARD. 1/ Le diable se présenta à saint Bernard au moment de sa mort et lui dit : 2/ "Bernard, Bernard, penses-tu avoir gagné le paradis en mangeant les oignons et les poireaux de Clairvaux ?" Il voulait dire: pour la grande pénitence que tu as faite. 3/ Saint Bernard répondit: "Certes non. Mais le paradis appartient à mon seigneur Jésus-Christ à deux titres: 4/ Parce qu’il est le fils de Dieu le Père et parce qu’il la gagné par sa glorieuse Passion. 5/ son titre d’héritier légitime du Père lui suffira pour lui; le titre qu’il a acquis par sa Passion, il me le donnera, à moi et à tous ceux qui par amour le lui demanderont dévotement. 6/ Car ma nourriture d’oignons et poireaux ni la pénitence que j'ai pu faire ne m'ont pas fait mériter le paradis, mais mon seigneur l’a gagné pour moi. 7/ Si j'ai fait pénitence, c'était par amour pour lui, de même qu’il l’a faite par amour pour moi." 8/ A ces mots le diable s’enfuit et saint Bernard rendit saintement son âme à Dieu. | |
TC0131 | TE008173 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 721, 1-5 | LA RELIGIEUSE QUI MANGEA UNE LAITUE. 1/ Une religieuse mangea une laitue et aussitôt fut possédée du démon. 2/ Un ermite chassa d’elle le diable et lui demanda pourquoi il y était entré. 3/ Il répondit: "Parce qu’elle n'avait pas fait le signe de croix. Comme elle n'avait pas fait son devoir, j'ai fait le mien." 4/ Nous pouvons voir que c'est bien d’invoquer le nom de Dieu dans tout ce qu’on fait. 5/ Personne ne devrait manger ou boire sans faire le signe de croix et sans remercier Dieu ensuite. | |
TC0131 | TE009292 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 174, 1-7 | LE PAIN DES OUVRIERS DE LA VIGNE. 1 Un patron donna du pain pour nourrir tous ensemble les ouvriers de sa vigne. 2 Il y en eut un qui prit le pain et refusa d’en donner aux autres. 3 Quand les autres se plaignirent au patron, celui-ci mit le voleur en prison et fit asseoir ses ouvriers à sa table. 4 Ce patron, c'est Dieu, qui a fait tous les biens de la terre pour la communauté de ceux qui vivent en sa foi. 5 Les riches qui les entassent sans vouloir en donner aux pauvres doivent craindre d’être jetés après leur mort dans une prison éternelle. 6 Car le mauvais riche (Ci 158) qui était légitime propriétaire de ses biens fut damné pour n'avoir pas voulu donner. 7 Dieu demandera compte aux riches de la mort des pauvres. | |
TC0131 | TE009294 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 278, 1-13 | LE COLOSSE AUX PIEDS D'ARGILE. 1 Nabuchodonozor vit en songe une statue qui avait la tête d’or, la poitrine et les bras d’argent, le ventre de bronze, les jambes de fer et les pieds de terre. 2 Aussitôt il vit la foudre détruire sa statue. Quand il s’éveilla il en fit fabriquer une semblable. 3 Cette statue représente ceux en qui règnent plusieurs péchés en ce monde. 4 Sa tête d’or désigne les orgueilleux qui ne trouvent d’intérêt qu’aux pompes de ce monde, à sa noblesse, aux vanités transitoires. 5 Sa poitrine et ses bras d’argent désignent ceux qui consacrent tout leur coeur, leurs pensées, leurs actions aux richesses de ce monde: ils en font leurs dieux, car ils y pensent davantage qu’à Dieu ou au salut de leur âme. 6 Son ventre d’airain désigne ceux qui apportent tous leurs soins à vivre voluptueusement, à bien manger et à bien boire, 7 avec tous les plaisirs transitoires et vains qu’on peut trouver sur terre. 8 Les gens de cette sorte font leur dieu de leur ventre, ils ne parlent que de manger et boire, comme un bronze qui retentit; et au total, leur bonheur suprême, c'est de manger. 9 Ses jambes de fer désignent ceux qui se fient en leur beauté, leur force, leur argent, leurs amis. 10 Ses pieds de terre signifient que tous ceux qui font reposer leurs affections et leurs pensées sur de telles choses les font reposer sur rien. 11 La foudre qui détruisit la statue signifie 12 que toutes ces sortes de gens, ce sont tisons et menue paille qui brûleront éternellement en enfer s’ils ne renoncent à de tels objectifs. 13 En effet Dieu et tous ses saints recommandent sobriété et pénitence, humilité et patience; Dieu ne saurait mentir et on verra que c'est raisonnable. |
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TC0131 | TE009304 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 311, 1-20 | JESUS ET LA SAMARITAINE. 1/Jésus rencontra une femme qui tirait de l’eau à un puits. 2/ Il lui demanda gentiment: "Femme, donne-moi de ton eau". 3/ En observant la frange de son vêtement elle vit qu’il suivait la loi des Juifs et lui répondit: "Seigneur, tu ne voudrais pas de mon eau." 4/ Jésus lui répondit: "Si tu savais qui te demande de l’eau, tu serais la première à lui en demander. 5/ -Comment me donnerais-tu de l’eau? Tu n'as rien pour puiser et le puits est profond. 6/ Même notre père Jacob qui fit creuser ce puits n'a jamais pu y puiser sans corde ni sans récipient; et tu dis que tu me donnerais de l’eau?" 7/ Jésus lui répondit: "Celui qui boira de cette eau aura encore soif. Mais celui qui boira de celle que je donnerai n'aura jamais soif et son âme aura une source jaillissante en vie éternelle. 8/ -Ah, seigneur, dit la femme, je te prie donc de me donner de cette eau". 9/ Il répondit: "Non, si tu ne vas pas me chercher ton mari". Elle lui dit: "Je n'ai pas de mari. 10/ -Tu dis vrai, dit Jésus, mais tu en as eu cinq et celui avec qui tu es n'est pas ton mari. 11/ -Ah! dit la femme, je crois que tu es prophète. Il est vrai qu’il est écrit dans nos livres que Messias doit venir, qui nous enseignera tout. -C'est vrai, dit Jésus; et c'est moi". 12/ La femme le quitta et s’en alla par la ville en criant: "Venez voir un miracle: J'ai trouvé au puits un prophète qui m'a dit tout ce que j'ai fait". 13/ Il y vint beaucoup de monde à qui Jésus prêcha. Et la femme continuait à crier: "Croyez tout ce qu’il vous dira, car il m'a dit exactement ce que j'ai fait". 14/ Jésus s’assit avec ses disciples; ils lui dirent: "Seigneur, mangerez-vous? 15/ -J'ai,dit-il une autre nourriture à manger que vous ne connaissez pas". 16/ Ils pensèrent que cette femme lui avait apporté à manger au puits où ils l’avaient laissé tout seul. 17/ Mais il leur dit: "Vous n'avez rien compris. Ne savez-vous pas que ma nourriture est de faire la volonté de mon Père qui m'a envoyé?" 18/ Il leur dit qu’il avait mangé à cause de la brave femme qui s’était convertie en l’écoutant. 19/ Nous pouvons ici comprendre que chaque fois que pour son amour nous quittons le péché, nous le nourrissons de la même façon que la brave femme le nourrit au puits. 20/ Car c'est le repas qu’il attend de chacun de nous, que par amour nous veuillons lui donner nos coeurs: alors il considèrera que nous l’aurons nourri. | |
TC0131 | TE008143 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 680, 1-4 | SAINT GERMAIN ET LES BONNES DAMES. 1/ Saint Germain d’Auxerre logeait chez de braves gens et il leur demanda pourquoi ils remettaient la table. 2/ Ils répondirent: "C'est pour que se nourrissent les bonnes créatures." Or il s’agissait de diables, ressemblant à leurs voisins, qui jouaient les invités. 3/ Quand tous furent venus, saint Germain leur interdit de sortir et envoya chercher les voisins à qui ils ressemblaient. On les trouva chez eux, ce qui prouvait la supercherie. 4/ Il chassa les diables. C'est ainsi que Dieu par saint Germain détruisit dans ce pays cette superstition. |
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TC0131 | TE009075 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 276, 13-30 | EXEMPLE DU TAVERNIER.13 Quand un tavernier a un tonneau de vin et qu’on lui demande combien il vend la première pinte, il peut répondre six deniers ou un autre prix; 14 mais dès lors le vin sera "ataverné": on n'aura plus le droit de hausser le prix; n'importe qui pourra en avoir s’il veut payer ce prix, sans qu’on puisse lui refuser légitimement. 15 Cela signifie que Jésus a dû mettre à prix le paradis quand le jeune homme lui demanda ce qu’il devait faire pour l’obtenir. 16 En lui répondant "Observe les commandements et tu l’auras", il nous a "ataverné" le paradis. 17 Aussi nous pouvons tous l’avoir au prix qu’il a fixé au jeune homme, c'est à dire éviter les interdits et accomplir les commandements. 18 Si nous voulons remplir ces conditions nous obtiendrons nécessairement le paradis: car celui qui a fixé ce prix ne peut mentir puisqu’il est la vérité. 19 Si donc nous voulons l’obtenir, il faut que tous nous accomplissions ses commandements, excepté sept sortes de gens : 20 Les premiers sont les enfants de moins de vingt et un ans; ils font exception parce que tout ce qu’ils mangent et boivent leur est indispensable pour les faire vivre et grandir. 21 Nous autres au contraire qui avons dépassé cet âge, notre nourriture ne sert qu’à entretenir notre vie, car notre croissance est terminée: c'est pourquoi nous devons observer les commandements. 22 Les seconds sont ceux qui ont plus de soixante ans. Ils ne sont pas tenus à jeûner s’ils ne le désirent pas, parce que ce qu’ils mangent et boivent leur est nécessaire pour leur assurer vie et chaleur, étant donné qu’ils sont déjà trop froids. 23 Les pauvres travailleurs qui ont femme et enfants sans avoir ni terre ni maison ni ressources pour assurer leur subsistance, c'est la troisième sorte de gens qui sont dispensés, mais pas d’autres travailleurs que ceux-là. 24 Les pauvres qui mendient leur pain forment la quatrième exception. Les femmes enceintes sont le cinquième groupe, pour éviter que les enfants à naître n' en souffrent. 25 Les malades en général, quand la maladie ôte l’appétit et le sommeil: femmes en couches, prisonniers, disons tous les malades. La septième sorte, ce sont les fous, ceux qui ne savent ce qu’ils font. 26 Mais tout le reste des gens doivent "jeûner les commandements" s’ils veulent obtenir le paradis. 27 Car ceux qui ne veulent pas accomplir les commandements refusent le paradis comme celui qui refuse d’y mettre le prix qu’on en demande refuse la marchandise. 28 De la même façon refusent le paradis ceux qui ne veulent pas accomplir les commandements de l’Eglise. 29 S’ils refusent ce prix, Dieu le donnera à ceux qui les accompliront. 30 Et ils y perdront bien plus que lui, car il peut tout sans nous et sans lui nous ne pouvons rien. | |
TC0131 | TE009317 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 371d, 1-4 | QUATRIEME RAISON DE SE CONFESSER. 1/ La quatrième raison pour laquelle il est nécessaire de nous confesser souvent est que la laideur de nos péché nous fait perdre la saveur des biens spirituels, 2/ tout comme le malade, quand l’horreur de sa maladie lui a fait perdre la saveur de toute nourriture, ne trouve aucun mets qui lui plaise. 3/ Et de même celui qui est en péché a perdu le goût et le sens de la piété à cause de la puanteur de son péché. 4/ Ainsi retrouver cette sainte saveur des biens spirituels que nous ont fait perdre nos péchés, c'est la quatrième raison de nous confesser souvent. | |
TC0131 | TE009359 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 555, 1-8 | S. PAUL REFUSE DE GUERIR TIMOTHEE. 1/ S. Paul refusait de guérir son disciple Timothée alors qu’il guérissait les autres malades. 2/ Comme ses compagnons le lui reprochaient, il leur dit: 3/ "Dieu nous a donné le pouvoir de guérir les malades pour qu’ils aient la foi. Or mon disciple a la foi; aussi je le guérirai pas. 4/ Mais je lui conseille de manger un plat de bonnes herbes bouillies et de boire de l’eau mélangée à son vin, et il ne tardera pas à guérir." 5/ Comprenons que les gens qui sont supposés être informés de la foi et croire fermement ne doivent pas demander à Dieu ni aux saints la guérison des fièvres ni de la goutte ni d’autres maladies qui peuvent les frapper. 6/ Mais nous devons supporter avec patience toutes nos épreuves pour l’amour de Dieu qui a tant souffert pour notre amour. 7/ Ceux qui pour la guérison de leurs maladies physiques entreprennent des pélerinages montrent bien 8/ qu’ils ne sont pas disposés à subir les souffrances que Dieu et ses saints ont subies pour l’amour de nous. | |
TC0131 | TE008087 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 547, 1-7 | NABUCHODONOSOR PARMI LES ANIMAUX. 1/ Dieu fit demeurer ce méchant roi Nabuchodonosor sept ans dans les déserts avec les animaux, mangeant la même nourriture qu’eux. Dieu faisait cela pour l’humilier. 2/ Et quand après ces sept ans il s’humilia, Dieu lui rendit son trône. Mais on ne nous dit pas s’il fut sauvé. 3/ Comprenons que parfois Dieu avertit par des maladies ou des épreuves certains qui au lieu d’en faire leur profit s’obstinent dans leurs erreurs sans reconnaître leur faiblesse. 4/ Ainsi ils se damnent, non pas par la faute de Dieu, mais par leur propre défaut, 4/ car il donne une belle preuve d’amour à ceux à qui il envoie la souffrance, 6/ mais ceux-là montrent qu’ils n'aiment ni Dieu ni eux-mêmes en ne supportant pas sans récriminer leurs épreuves pour son amour et pour leur profit, 7/ car c'est le chemin du ciel. | |
TC0131 | TE008086 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 531, 1-6 | VISION D'UN BOURGEOIS QUI FIT L’AUMONE. 1/ Un curé disait à un mourant riche: "Beau seigneur, mettez ordre à vos affaires, car vous n'emporterez rien derrière vous. 2/ - Vous avez raison, répondit-il: je vais l’envoyer en avant." Aussitôt il fit nourrir tous les pauvres de la ville. 3/ Le lendemain il dit à son curé qu’un ange lui avait montré une troupe d’ouvriers du bâtiment 4/ en lui disant que c'était les pauvres qu’il avait fait nourrir qui lui avaient construit au ciel une demeure éternelle. 5/ Cela prouve qu’il avait agi plus astucieusement que s’il avait attendu pour faire nourrir les pauvres après sa mort, car Dieu ne lui en aurait pas témoigné autant de reconnaissance. 6/ Il est plus noble de faire préparer son arrivée que de s’organiser sur place. | |
TC0131 | TE008678 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 583, 1-6 | LE MOINE QUI VOULAIT PROLONGER SA MALADIE. 1/ Un pieux jeune moine neveu d’un abbé était gravement malade 2/ et pour l’amour de Dieu il le supportait si bien qu’il souhaitait n'en être jamais guéri. 3/ L’abbé son oncle le fit visiter par un bon médecin qui lui donna un traitement précis qui devait le guérir rapidement. 4/ Sitôt le médecin parti, le bon jeune moine, qui ne voulait pas être guéri afin de faire plus de profit spirituel en souffrant pour l’amour de Dieu, 5/ prit toutes les nourritures contraires à sa maladie afin qu’elle lui dure longtemps; mais aussitôt sa vertu de patience lui valut d’être guéri. 6/ Cette guérison était plus glorieuse que si elle avait été due au traitement du médecin, parce qu’elle était due à la vertu de patience. | |
TC0134 | TE014073 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei: de tempore [Clutius, 1760] : p. 260a | Dieu cesse de nourrir Élie d’une nourriture céleste. | |
TC0134 | TE013236 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei: de tempore [Clutius, 1760] : p. 245a | Paroles des philosophes devant le tombeau d’Alexandre qui soulignent sa vanité passée. |
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TC0134 | TE013996 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei: de tempore [Clutius, 1760] : p. 28a | Élie est nourri délicieusement par Dieu dans la solitude. Etant retourné dans le monde, il ne trouve guère que de l’eau et du pain. | |
TC0134 | TE013006 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei: de tempore [Clutius, 1760] : p. 199b | Un démon entre dans le corps d’une religieuse qui a mangé une laitue sans faire le signe de croix. |
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TC0137 | TE012607 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 122 | La communion avec le corps du Christ coupe la faim. Une femme se nourrissait seulement du corps du Christ en communiant chaque jour. Le prêtre lui donna une hostie non consacrée et la femme faillit mourir de faim, car elle n’avait pas reçu le vrai corps du Christ. | |
TC0137 | TE012602 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 117 | Les chiens. Pendant la croisade de saint Louis roi de France on avait emmené des chiens qui après avaient été abandonnés en Terre Sainte quand les croisés s’étaient retirés. Ces chiens n’acceptaient de la nourriture que de la part des marchands chrétiens de passage et ne touchaient pas à celle donnée par les Sarrasins. | |
TC0137 | TE012548 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 86 | Comment un prélat encouragea un pêcheur à faire pénitence en lui donnant de bons poissons. Un voleur dérobe à un évêque son cheval et ses vêtements. L’abbé invite le voleur au monastère et lui offre viande et poisson en abondance, pendant que lui continue à se nourrir de pain et d’eau. Apprenant que l’abbé mange ainsi pour obtenir la miséricorde de Dieu, le voleur repenti entre au monastère où il devient un modèle d’abstinence. |
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TC0137 | TE012530 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 68 | Le moine qui ne voulait pas manger de la viande, même si on le lui ordonnait, et comment il fut puni par Dieu. Un abbé ordonna à l’un de ses moines de manger de la viande parce qu’il était malade; celui-ci ne voulant désobéir à la règle la refuse, mais est puni par Dieu pour désobéissance envers son supérieur. Accablé par la rage, le moine court dans les champs et mange le cadavre puant d’un chien mort qu’il a trouvé. |
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TC0137 | TE012525 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 63 | Les chapons de Saint Benoît. Les disciples de saint Basile vont rendre visite à saint Benoît est sont scandalisés parce qu’il leur offre des chapons à manger. Saint Benoît ressuscite alors des moines morts qui témoignent que pendant leur vie ils n’ont jamais eu la permission de manger des chapons. | |
TC0137 | TE012479 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 17 | Le médecin Taddeo Alderotti. Le médecin Taddeo Alderotti trouva un remède contre la mauvaise digestion qui consistait à faire de la gymnastique avec tous les membres du corps. Il se trouve que le médecin fut invité à déjeuner par un évêque, et Taddeo prit un serviteur et l’étreignit dans ses bras afin de pouvoir exercer chaque membre; ensuite il se fit embrasser à son tour par le serviteur. Alors l’évêque émerveillé renvoya le serviteur et demanda des explications à Taddeo pour cet étrange comportement. Le médecin lui expliqua que c?était seulement un remède contre la mauvaise digestion et pour avoir de l’appétit. | |
TC0137 | TE012876 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 391 | Le pauvre humble s’enrichit; l’orgueilleux ne reçoit rien. Deux pauvres demandaient l’aumône, mais pendant que l’un d’eux demandait humblement quelque chose à manger et s’enrichissait, l’autre demandait l’aumône avec orgueil, montrant un sac de dimension énorme pour y mettre de la nourriture, ce qui faisait fuir les gens effrayés. | |
TC0137 | TE012526 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 64 | Les frères mineurs ne renoncent pas au poisson après avoir mangé de la viande. Le Frère Algiso Bergamasque O. P., alors qu’il était en Grèce, alla dîner chez un noble avec deux frères mineurs. Après avoir mangé des bonnes viandes, les deux mineurs demandèrent du poisson au noble; Frère Algiso fut scandalisé par leurs exigences. | |
TC0137 | TE012587 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 102 | Les boudins. Maître Jacques Barbario de Venise était en voyage avec son épouse enceinte et un autre homme. L’épouse vit une femme qui cuisinait des boudins et eut envie d’en manger. Maître Jacques demanda à la femme qui cuisinait de lui vendre des boudins mais celle-ci refusa parce qu’à ce moment les Vénitiens étaient excommuniés. Le mari jeta alors du mercure dans le chaudron et avec des éclats terribles les boudins sautèrent hors de la marmite. La cuisinière effrayée pris la fuite croyant que le chaudron était possédé par le diable. C’est ainsi que les autres purent manger les boudins. |
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TC0137 | TE012586 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 101 | Les fèves et les pois. Pendant qu’il chevauchait avec un moine simplet, un moine bénédictin, évêque d’Albano, demanda à son compagnon de lui raconter une histoire ; celui-ci raconta comment une fois morts ils seront en présence de saint Benoît : celui-ci ne reconnaissant pas l’évêque parce qu’il n’avait pas sa cuculle, saint Benoît lui fait ouvrir l’estomac pour le reconnaître. S’il y a des olives, des fèves et des pois c'est un moine, s’il y a des poissons et des plats délicats il sera chassé du paradis. |
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TC0138 | TE019341 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 286 | Le porc méprise les mets plus délicats. | |
TC0138 | TE014102 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 25 | L’héritage confié au fils le plus paresseux. |
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TC0138 | TE019142 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 98 | Deux clercs en voyage, l'un des deux, incarnation de l'avarice, se goinfre sans jamais être rassasié. | |
TC0138 | TE019988 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 847 | Les pèlerins affamés au siège d'Antioche sont nourris par une rosée miraculeuse. | |
TC0138 | TE014062 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 7 | Un petit chien qui dépérissait par la bonne chair est rétabli par la diète. |
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TC0138 | TE014048 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 2 | Un ange apprend à un ermite affamé la saveur des racines et de l’eau fraiche. | |
TC0138 | TE014060 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 6 | Un sénéchal gourmand se repent sur les injonctions de son cuisinier. | |
TC0138 | TE014049 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 3 | Une biche aide un ermite rendu malade par des racines à mieux les choisir. | |
TC0138 | TE014065 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 10 | Un saint homme explique à un novice comment vaincre les tentations. |
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TC0138 | TE014059 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 5 | Le diable chassé du monastère par le chant " Te Sanctum Dominum" fait l’éloge de l’abstinence. |
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TC0138 | TE019623 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 499 | Un porc refuse le pain touché par un excommunié. | |
TC0138 | TE014058 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 4 | Un prélat glouton et malade guéri par l’abstinence du cloitre. |
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TC0138 | TE019540 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 438 | Fable du loup et du chien. | |
TC0138 | TE020116 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 51A | Allégorie de l’adversité sous la forme des aliments qui bien qu’agités dans la marmite conservent leur goût. | |
TC0138 | TE019190 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 135 | Le roi d'une année. | |
TC0138 | TE019281 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 226 | La guerre des membres contre le ventre et le cœur. | |
TC0138 | TE020004 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 863 | La penitence apparemment facile. | |
TC0138 | TE020166 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 750A | Vision des pensées des ermites à table. | |
TC0138 | TE019277 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 222 | Une prisonnière est nourrie par le lait de deux amies. | |
TC0138 | TE020031 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 890 | Générosité d'un prélat qui donne une lamproie à un pauvre. | |
TC0138 | TE020232 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 945C | Un ermite qui se voulait tout esprit réclame tout de même à manger. | |
TC0138 | TE019513 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 411 | La croix électuaire suprême. | |
TC0138 | TE019701 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 559 | Le moine qui mange en cachette. | |
TC0138 | TE019891 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 750 | La sainte Vierge refuse sa potion à un moine révolté. | |
TC0138 | TE020036 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 895 | Un clerc invité à la table du roi vole un chapon. | |
TC0138 | TE014145 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 76 | Un prélat ne confie pas un panier de poires à son neveu, mais lui donne charge d’âmes |
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TC0138 | TE014096 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 19 | Leçon d’un sage à un glouton : il vaut mieux nourrir son âme que son corps. | |
TC0138 | TE019834 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 692 | Un médecin impose par ruse une diète à un pape trop gourmand. | |
TC0138 | TE020051 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 912 | Le religieux et le plat d'anguilles. | |
TC0138 | TE014068 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 12 | Comme le lion et le loup captifs l’Homme doit jeûner pour ne pas être esclave de son appétit. | |
TC0138 | TE020040 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 901 | Correction de l'enfant qui réclamait sans cesse à manger. | |
TC0138 | TE019617 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 493 | L'enfant, le chapon et le chien. | |
TC0138 | TE019987 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 846 | Un pèlerin affamé nourri par saint Jacques | |
TC0138 | TE014047 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 1 | Dieu donne une source et un palmier à un ermite affamé | |
TC0138 | TE019601 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 477 | Un prisonnier est miraculeusement nourri grâce aux aumônes de ses parents. | |
TC0138 | TE019371 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 316 | Contrition exemplaire du prince des voleurs. |
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TC0138 | TE019628 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 504 | Le monde comparé à un fou. | |
TC0138 | TE020056 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 917 | Leçon de sobriété donnée à des moines par leur serviteur. | |
TC0139 | TE014228 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 93 p.62 du texte hébreu. | Rabbi Eléazar rendit un jour visite à Rabbi Joseph ben Laquania ; celui-ci fut stupéfait par la quantité de nourriture qu’il ingurgitait. | |
TC0139 | TE016422 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 236 pp.155-156 du texte hébreu | Rabbi Joshua racontait qu'il avait reçu une leçon d'une femme, d'une jeune fille et d'un jeune garçon. Invité à dîner chez une veuve, il engloutit tout ce qu'on lui présenta. Alors elle lui apporta un troisième plat très salé de façon à ce qu'il laisse de la nourriture pour les autres. Un autre jour, il marchait sur un sentier au milieu d'un champ et une jeune fille lui dit que ce sentier était devenu sentier à force d'avoir été piétiné par des voleurs comme lui. Il demanda à une autre jeune fille de lui donner de l'eau . Elle lui en apporta pour lui ainsi que pour son âne. Il la compara à notre mère Rebecca, mais elle lui répondit que lui ne pouvait se comparer à Eliezer. Lorsqu'il demanda à un jeune garçon le meilleur chemin pour aller à la ville, il lui dit qu'il y avait une route longue qui était courte et une courte qui était longue. Celle qui était courte passait par des vignes et des champs pierreux difficiles à traverser, et l'autre était facile mais faisait tout le tour. Rabbi Joshua embrassa le jeune garçon en se félicitant de l'intelligence des fils d'Israël. Il rencontre un petit garçon avec un objet couvert et qui refuse de le dévoiler. |
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TC0139 | TE013165 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 5a, pp.8-9 du texte hébreu | Alexandre le Grand arrive au royaume de Katsia, puis à Carthagène gouvernée par des femmes. Elles lui démontrent que vainqueur ou vaincu, la honte le couvrira de toute fa?on ; Admirant cette leçon de sagesse, il continue donc son chemin vers l’Afrique où on lui présente de la nourriture faite d’or, puisque c'est pour l’or qu’il est venu. Il assiste à un litige entre un homme qui a vendu son champ sans y soupçonner la présence d’un trésor et son acquéreur qui veut le lui rendre, le vendeur refusant de le reprendre, puisqu’il a vendu le champ avec tout ce qu’il contenait. Le roi ordonne de marier entre eux les enfants des plaignants et de donner le trésor en dot à l’épousée. Alexandre admire ce jugement: chez lui, le roi aurait fait exécuter les deux plaignants et confisquer le trésor. Le roi local explique alors à Alexandre que la lumière du soleil et la pluie de son pays natal n'existent que pour les animaux et non pour les hommes qui ne le méritent pas. |
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TC0139 | TE016680 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 257 p.170 du texte hébreu | Rabbi Akiba voulait tester ses disciples. Il leur fit apporter un plat à moitié cuit, et seul un disciple sans intelligence y toucha. Puis il fit apporter un plat bien cuisiné, et tous les autres le mangèrent. Akiba leur expliqua qu'il voulait tester ainsi leur personnalité. | |
TC0139 | TE016137 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 200 pp:134-135 .du texte hébreu | Rabbi Yohanan ben Matya pria son fils d’embaucher des travailleurs juifs, sans lui préciser quelle nourriture leur distribuer. Mais quand Rabbi Yohanan vint le voir, il dit à son fils : " Tu dois les nourrir selon leurs mérites. Même si tu leur donnais ce qui se trouvait sur la table du roi Salomon, ce ne serait pas suffisant, car ils sont les enfants d’Abraham, Isaac et Jacob" . (Suit une description de l’hospitalité sans limites d’Abraham) | |
TC0140 | TE013903 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Bernardino da Siena, Prediche volgari sul Campo di Siena 1427 [ed. Delcorno, 1989], XLI, 4. | Le Christ accomplit le miracle de la multiplication des pains et des poissons pour nourrir toutes les personnes qui l’ont suivi. | |
TC0140 | TE013491 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Predicazione della quaresima 1424 (Firenze, S. Croce, 8 marzo-3 maggio), XXXVIII, 2. | On prédit à certains que celui qui mangera des oies le lundi ne vivra pas au-delà de l’année. Quelques uns croient dans la prédiction et n'en mangent pas, d’autres n'y croient pas et meurent avant la fin de l’année. | |
TC0140 | TE013531 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Predicazione della quaresima 1425 (Firenze S. Croce, 4 febbraio-8 aprile), II, 2. | Encerclés par les Sarrasins, les Croisés français prient Dieu pendant trois jours car ils sont sans provisions; nourris avec de la manne semblable au miel, ils réussissent ensuite à vaincre les Sarrasins. | |
TC0140 | TE013551 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Predicazione della quaresima 1425 (Firenze S. Croce, 4 febbraio-8 aprile), IX, 3. | Les Hébreux sortis d’Egypte sont nourris avec de la manne dans le désert; ils regrettent l’abondance de la nourriture d’Egypte même si là-bas, ils étaient esclaves. Pour cette erreur, seuls deux parmi eux vont entrer dans la terre promise. | |
TC0140 | TE013816 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Bernardino da Siena, Prediche volgari sul Campo di Siena 1427 [ed. Delcorno, 1989], XXII, 4. | Ghino di Tacco enferme un abbé gras qui allait aux Bains à Petriolo pour maigrir, et le nourrit avec des fèves, de l’eau et du pain; il le guérit ainsi en peu de temps. | |
TC0140 | TE013781 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Bernardino da Siena, Prediche volgari sul Campo di Siena 1427 [ed. Delcorno, 1989], VIII, 2. | Une personne gourmande attend avec impatience qu’on lui serve des lasagnes, mais à la première bouchée il se rend compte qu’une mouche est tombée dedans. | |
TC0140 | TE013809 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Bernardino da Siena, Prediche volgari sul Campo di Siena 1427 [ed. Delcorno, 1989], XXI, 1. | Deux hommes de Vérone parient sur un cheval. Le vainqueur reçoit un poulain et est contraint de le faire allaiter par une chèvre. Une fois grand, celui-ci saute et se comporte comme une chèvre. | |
TC0140 | TE013612 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Predicazione della quaresima 1425 (Firenze S. Croce, 4 febbraio-8 aprile), LV, 2. | Daniel montra à Nabuchodonosor comment il avait été trompé par les prêtres du temple qui mangeaient les sacrifices destinés à Dieu. | |
TC0142 | TE018498 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : IV, 79 | Un simple moine dit une bonne parole à la demande de Henri, moine cistercien, devenu évêque d’Albano et cardinal: « Les cisterciens seront examinés par saint Benoît à la porte du paradis, il fera entrer les moines mais Henri, évêque, sera examiné plus sévèrement, il n’entrera que si on trouve dans son ventre la nourriture des moines, légumes, fèves, pois. » | |
TC0142 | TE018499 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : IV, 80 | Le Christ apparut à un clerc nouvellement entré dans l’ordre cistercien et désireux de déjà le quitter à cause de la mauvaise nourriture. Il lui offrit un morceau de pain dur trempé dans le sang de sa plaie. Ce pain était si délicieux, que le novice, libéré de la tentation, mangea dorénavant avec plaisir toute nourriture monastique. |
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TC0142 | TE018501 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : IV, 82 | Un moine de Heisterbach qui souffrait de l'abstinence de son ordre, vit, quand il ferma les yeux en priant, une écuelle pleine de viande et lui-même dévorer la nourriture comme un chien. Frappé par la honte, il se réveilla brusquement et se tapa la tête contre le mur. |
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TC0142 | TE018502 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : IV, 83 | Un convers de Heisterbach prosterné pendant la messe ronge une pièce de bois qu'il croit, par inspiration diabolique, être de la viande. | |
TC0142 | TE018770 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VII, 16, 8 | Le frère Christian de Himmerod tomba gravement malade. Comblé par les visites de Dieu et de la Vierge Marie pendant sept jours, il refusa les aliments de l'infirmerie. | |
TC0142 | TE018617 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VI, 5, 9 | Ensfried, le doyen de la collégiale Saint-André de Cologne, invita son voisin Lambert avec sa femme pour un dîner. Les invités attendirent longtemps qu'on leur apporte le plat principal, mais en vain : il n'y avait que du pain sur la table. Lambert qui connaissait bien la générosité exceptionnelle d'Ensfried envers les pauvres demanda à un serviteur s'ils avaient encore quelque chose à manger. Le serviteur répondit qu'au dernier moment Ensfried avait tout envoyé aux pauvres. Lambert fit alors apporter de la nourriture de sa maison. | |
TC0142 | TE018542 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : V, 6, 1 | Christian, moine à l'abbaye cistercienne de Himerrod vit le diable se moquer d'un novice qui faisait semblant de boiter afin d’être admis à l’infirmerie et y bénéficier d'un régime alimentaire moins strict. Ce novice, jadis un prêtre séculier, ne réussit d'ailleurs pas sa probation et retourna dans le monde. |
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TC0142 | TE018634 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VI, 8 | Christian, un moine très simple et naïf, devint cellérier à l'abbaye Saint-Nicolas de Brauweiler. Quand il voyait les employés du monastère voler de la nourriture pour leurs familles, il fermait les yeux, en se disant que c’étaient des gens nécessiteux. | |
TC0142 | TE018970 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : IX, 47 | Une femme laïque très pieuse avait l’habitude de communier chaque jour. Elle se sentait tellement comblée par le Corps du Christ qu'elle n'avait pas besoin d'autre nourriture. Une fois, son prêtre rapporta ce miracle à un évêque. Celui-ci, sceptique, proposa au prêtre de tenter une épreuve sur la femme et lui donner une hostie non consacrée. Après l'avoir pris, la femme eut une faim si terrible qu'elle croyait en mourir. En pleurant, elle dit au prêtre qu’elle avait perdu la grâce de Dieu à cause de ses péchés. Il rendit grâce à Dieu, lui donna le vrai Corps du Christ, et la faim disparut. | |
TC0142 | TE018731 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : X, 57 | Un chevalier nourrissait des pigeons. On lui dit qu’il péchait gravement, car les oiseaux nuisaient aux greniers et aux semis voisins. Le chevalier invita alors les pigeons à le quitter si c’était la volonté de Dieu. Ils s’envolèrent et ne revinrent plus. | |
TC0142 | TE018726 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : X, 52 | Dans le diocèse de Trèves, un homme fut bloqué au fond d'une mine d'argent suite à un éboulement. Son épouse, le croyant mort, fit célébrer une messe pour lui. Comme elle était pauvre et ne pouvait commander plusieurs messes, elle brûla un peu d’encens devant l'autel chaque jour pendant une année, en ne s’interrompant que trois jours. Après un an, quand la mine fut dégagée, on trouva le mineur qui raconta que tous les jours, sauf trois, il avait senti une odeur très suave qui l'avait tant comblé qu'il n'avait pas besoin de nourriture. Sa femme comprit alors qu’il avait été nourri par ses offrandes. | |
TC0142 | TE018929 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VIII, 94 | Une moniale cistercienne ne reçut pas, une fois, sa ration d'une journée. Il endura avec une patience exemplaire cette épreuve et ne se plaignit pas. Dieu lui envoya alors des aliments invisibles qui la comblèrent de bonheur. | |
TC0142 | TE018497 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : IV, 78 | Trois chevaliers se firent moines cisterciens dans l'abbaye d’Himmerod. Un jour, quelqu'un qui les connaissait bien dans le monde demanda à l'abbé comment il était possible que les personnes accoutumées à une meilleure nourriture, puissent manger de simple légumes sans condiment. « J'ai trois grains de poivre, répondit l'abbé, qui donnent un goût exceptionnel à toute nourriture: longues vigiles nocturnes, travail manuel et désespoir de ne jamais avoir une nourriture meilleure ». | |
TC0148 | TE015591 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1193 | LES PORCS SONT DÉGOÛTÉS PAR LES CHOSES DOUCES ET LES AROMATES. | |
TC0148 | TE015551 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1156 | APPARITION DE SAINT ANDRÉ PROMETTANT DE L’AIDE AUX CROISÉS. — Saint André apparut audit jeune homme [le Provençal, alias Pierre Barthélemy] et lui dit que les péchés commis après la prise de la ville avaient entraîné persécution et famine. Si les croisés faisaient pénitence, leurs frères défunts combattraient pour eux, luttant contre les neuf dixièmes des Sarrasins, qu’ils écraseraient. Les croisés ne combattraient que contre le reste. Très inférieurs en nombre, les croisés écrasèrent les Turcs et s’emparèrent de leurs biens. Or, ils avaient jeûné, eux et leurs chevaux, pendant huit jours, et beaucoup n’avaient mangé que des herbes, des feuilles ou des racines d’arbres. Ils firent une sortie et reçurent alors une pluie divine qui refit leurs forces et celles de leurs chevaux. De plus, la lance du Christ était sous leurs yeux et les incitait à bien se comporter. | |
TC0148 | TE015592 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1194 | LES ENVIES DES FEMMES ENCEINTES. — La femme enceinte a horreur des nourritures douces et aime à goûter aux nourritures amères. | |
TC0148 | TE015555 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1160 | LE CRI DU MILAN. — Le milan craignant la tempête à venir, sentant le froid de ses pieds et privé de proie, fait comme crier son amour à Dieu en lui indiquant de quoi il manque. | |
TC0148 | TE015391 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 998 | LE DIABLE CHASSÉ PAR LA CONFESSION. — Sérapion avait l’habitude de manger en cachette un pain et n’osait se confesser. Poussé par les paroles d’un abba, il se confessa. A peine avait-il fini que le diable sortit de son sein, où il cachait ordinairement le pain, comme une flamme et dans une puanteur de soufre. | |
TC0148 | TE015478 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1084 | LES BRAHMANES EXPOSENT LEUR MODE DE VIE À ALEXANDRE. — Les Brahmanes écrivirent à Alexandre que chez eux se dilater la panse n’était pas permis. Il en découlait qu’ils étaient exempts de toute maladie et vivaient longtemps. L’immortalité seule leur manquait. Ils la demandaient à Alexandre qui avaient entendu parler de leur mode de vie. Ils se nourrissaient d’herbes et de racines, des fruits de la terre et de l’eau du fleuve. Ils élisaient le plus sage d’entre eux. Ils consacraient le reste de leur temps à l’étude de la sagesse. Alexandre promit dans l’une de ses lettres de leur donner tout ce qu’ils demanderaient. Didyme, leur chef spirituel, demanda l’immortalité. | |
TC0148 | TE015652 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1252 | SAINT DOMINIQUE OBTIENT DU PAIN PAR SA PRIÈRE. — Saint Dominique était dans un couvent de frères et les serviteurs n’avaient pas de pain à offrir. Il se mit à prier. Entrèrent alors dans le réfectoire des hommes très beaux portant des corbeilles de pain blanc. Puis ils disparurent. | |
TC0148 | TE015524 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1129 | UNE ROSÉE CÉLESTE EST ENVOYÉE AUX CROISÉS. — Godefroy de Bouillon et les croisés avaient pendant longtemps assiégé Antioche et étaient encerclés par Kerboga et une multitude de Sarrasins. Ils étaient victimes d’une telle famine qu’ils n’avaient pas de quoi manger et leurs chevaux dévoraient de faim l’écorce des arbres. Ils firent une sortie quasi désespérée. Le Christ leur envoya alors une rosée qui les réconforta. Ils en mangèrent pendant trois jours. Faisant irruption sur les Sarrasins ils les écrasèrent. | |
TC0148 | TE015335 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 943 | LA MAUVAISE PÉNITENCE D’UNE MANICHÉENNE. — Dans le diocèse de Châlons, aux environs du Mont-Aimé, une petite vieille du nom d’Alberea, manichéenne, ne mangeait du fait de ses faux principes ni viande, ni ?ufs, ni fromage et s’abstenait de beaucoup d’autres choses, pour suivre la doctrine de sa secte et non à cause de Dieu. Sa réputation était si grande que tous les habitants la jugeaient comme une très sainte femme. Pour dissimuler son erreur, elle communiait tous les dimanches mais n’avait en fait aucune dévotion pour le corps du Christ. Arrêtée, elle fut brûlée. Elle avoua suivant la procédure que tous ses actes étaient des oeuvres diaboliques destinées à corrompre les âmes. Une telle pénitence ne lui était non seulement d’aucun profit, mais plus encore lui était nuisible. |
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TC0148 | TE015308 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 916 | LES CORBEAUX MARINS ET LES HUÎTRES. — Les corbeaux évitent de s’attaquer aux huîtres de mer. Quand ils les trouvent hors de leurs coquilles, ils les mangent; sinon ils n’osent s’y attaquer. | |
TC0148 | TE015481 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1087 | UN PRÉLAT TROP NOURRI EST GUÉRI PAR LE JEÛNE. — Un prélat qui faisait tous les jours de plantureux repas se trouvait en mauvaise santé et ne pouvait être guéri par les remèdes. Désespérant de la vie, il se fit cistercien. Il s’habitua alors à une vie plus chiche et aux jeûnes, reprit des forces. Son corps devint robuste. L’archevêque de Reims l’apprit mais n’en crut rien. Il lui rendit visite. Mangeant dans le réfectoire de l’abbaye, il vit le moine manger une pleine assiette de fèves, une autre de légumes. Il ait alors a celui qui faisait le service: ?Porte mon assiette à ce moine qui, quand il avait les bonnes choses en abondance, était sans forces et ne pouvait manger, pour qu’il éclate après l’avoir avalée. ?L’archevêque s’en alla, ayant bien compris que le piment des moines était la faim. | |
TC0148 | TE015456 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1062 | UN FRÈRE ET UN VIEILLARD OUBLIENT DE S?ALIMENTER. — Un frère alla trouver un vieillard qui lui prépara un plat de lentilles et proposa de dire encore une prière. L’un dit tout le psautier, l’autre trois Prophètes. Le matin, celui qui était venu s’en alla et ils oublièrent de s’alimenter. | |
TC0148 | TE015442 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1048 | LES FRUITS CONSOMMABLES APRÈS LA GELÉE. — Les peureux sont semblables aux légumes rouges (olera rubra) ou aux fruits durs, ou des bois, qui ne peuvent être mangés à moins d’avoir été cuits par le gel ou par le feu. | |
TC0148 | TE015668 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1267 | LA PRIÈRE DE SAINTE MARIE MADELEINE L’EMPORTE AU CIEL. — Marie Madeleine se cacha pendant trente ans dans une grotte près d’Arles et de Tarascon après avoir converti les gens de Provence autour de Marseille. Elle priait sept fois par jour. Elle s’élevait dans le ciel, nourrie de la lumière céleste, puis était ramenée sur terre. Un saint vit la lumière jaillir de la grotte vers le ciel. S?approchant, il entendit une voix dire qu’il y avait ici la pécheresse Marie. Elle lui dit de lui rapporter des vêtements de femme. Ce qu’il fit. Elle lui dit alors d’aller à un oratoire de frères qui étaient près de là, au désert. Ce qu’il fit. Il la trouva déjà arrivée et prostrée devant l’autel. Elle reçut l’eucharistie de sa main et mourut, les mains jointes. |
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TC0148 | TE015708 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1307 | LES POULES EN AOÛT. — Les poules veulent moins venir en août à la maison de leur maître qu’en hiver où elles trouvent peu de choses (à manger). | |
TC0148 | TE015523 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1128 | SAINT JACQUES NOURRIT UN PÈLERIN. — Un habitant de Vézelay venait de Saint-Jacques. Il avait tout dépensé et n’osait mendier. Il s’endormit et vit en rêve que saint Jacques lui apportait manger. En se réveillant, il trouva un pain blanc, cuit à la cendre. Il en mangea en faisant des actions de grâces et mit le restant dans son sac. Il en vécut à l’aise pendant quinze jours; il en mangeait deux fois par jour et le trouvait entier tous les matins. | |
TC0148 | TE015709 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1308 | LA LOUVE REPENTANTE. — Une louve avait l’habitude de venir à la cellule d’un frère qui lui donnait les restes de son repas. Un jour, ne le trouvant pas, elle s’empara d’un pain et ne reparut pas le lendemain. Le solitaire, très peiné, pria le Christ. La louve revint, se prosterna à ses pieds comme pour demander pardon. Il doubla sa pitance. | |
TC0148 | TE015482 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1088 | UN CHIEN DÉLICAT ET MALADE EST GUÉRI PAR LE JEÛNE. — Quelqu’un avait un petit chien de race, élevé dans les raffinements mais qui dépérissait. Il réfléchit comment il pouvait extorquer une grosse somme d’argent à l’un de ses riches bourgeois qui était avare, se disant: ?Ce chien ne daigne toucher qu’à des mets royaux. Mais en en mangeant, il dépérit et se meurt. Cet avare le laissera mourir de faim et n’osera pas lui donner sa nourriture habituelle à cause de son avarice. — Il lui recommanda bien le chien en lui demandant d’y veiller au péril de ses biens et de le lui rendre comme il le lui confiait. L’avare enferma le chien dans une chambre où celui-ci pleura et se lamenta longtemps, jeûnant ainsi pendant toute une journée. L’avare lui fit faire un ragoût de son. Le chien commença par le renifler, et recula; puis il le lécha; enfin, avec une horreur mêlée de dégoût, il en mangea. Il s’y habitua petit à petit et en mangea avec bon appétit deux fois par jour. Son maître le retrouva, à sa grande surprise, gras et fort. | |
TC0148 | TE015469 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1075 | UNE SOURCE ET UN PALMIER POUR PAUL PREMIER ERMITE. — Une source fut donnée à Paul devant la porte de sa cellule ainsi qu’un palmier qui fournissait fruits et vêtements. Tous deux séchèrent à sa mort. | |
TC0148 | TE015509 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1115 | LE JEÛNE DES ÂNES. — Les ânes sauvages, tout en jeûnant, se nourrissent de vent. | |
TC0148 | TE015508 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1114 | UN MANGEUR VORACE EST RÉPRIMANDÉ. — Deux hommes mangeaient de conserve. L’un dévorait, alors que l’autre mangeait très calmement. Ce dernier dit à l’autre, comme en l’y invitant, de manger. Il répondit qu’il mangeait bien. L’autre répondit que non: il mangeait mal, car il dévorait tout, comme un loup. | |
TC0148 | TE015332 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 940 | LA CONVERSION DE SAINT GERMAIN D’AUXERRE. — Germain, gouverneur de la Bourgogne, refusa de renoncer à son faste et à la chasse, malgré les objurgations de saint Amateur. L’évêque fit couper pendant son absence un poirier où Germain avait fait suspendre des têtes de cerf en guise de trophées de chasse. A son retour, Germain voulut tuer l’évêque qui s’enfuit à Autun. Ayant attiré Germain dans l’église Saint-Etienne, Amateur et Simplice le tonsurèrent en prédisant qu’il serait le futur évêque. A partir de ce moment, et pendant trente ans, il se mortifia tellement que jamais il n’usa de froment, de vin, sinon à Pâques et à Noël, de vinaigre, d’huile, de légumes ou de sel. Portant toujours cilice, il dormait sur la dure dans les pleurs et les gémissements. Il devint évêque de la ville et mourut après d’innombrables conversions, après des miracles de vertu, l’extirpation des hérésies et trois résurrections. Il brilla, même après sa mort, par des miracles sans nombre. |
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TC0148 | TE015454 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1060 | LES PREMIERS CHRÉTIENS OUBLIAIENT PARFOIS DE S?ALIMENTER. — Les premiers chrétiens habitaient dans des cabanes et passaient leurs nuits en prière. Ils trouvaient une telle joie dans l’étude et dans la contemplation de la sagesse qu’ils en oubliaient de s’alimenter pendant trois, quatre, cinq ou six jours. | |
TC0148 | TE015468 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1074 | DU PAIN ENVOYÉ À PAUL PREMIER ERMITE. — Paul Premier Ermite jeûnait jusqu’à ce qu’un demi-pain lui fût envoyé. Pain qui fut envoyé entier à l’arrivée d’Antoine. | |
TC0148 | TE015497 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1103 | UN MOINE TROP GRAS EST RÉPRIMANDÉ. — Deux moines étaient venus trouver l’abba Elie. Les voyant gras et le teint frais, il dit à l’un de rougir car il avait engraissé comme une truie. La pâleur et la maigreur, disait Elie, étaient avec l’humilité l’honneur des moines. | |
TC0148 | TE015317 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 925 | VISION RÉCIPROQUE DE LA GRÂCE CHEZ DEUX FRÈRES. — Deux frères de la même communauté voyaient chacun chez l’autre, par don divin, la grâce de Dieu. L’un reprocha à un frère de manger de grand matin. Le jour suivant, l’autre frère ne vit pas la grâce de Dieu dans son compagnon. Il lui demanda ce qu’il avait fait. Il avoua avoir porté un mauvais jugement. Les deux compagnons prièrent et firent pénitence ensemble. Deux semaines plus tard, le second vit la grâce de Dieu descendre de nouveau sur le premier. | |
TC0148 | TE015505 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1111 | L’ÉVÊQUE ET LES GROS MANGEURS. — Etienne de Bourbon a vu un évêque dont on disait qu’il faisait venir à sa table de gros mangeurs pour mieux aiguiser son appétit et lui faire sentir la dureté du jeûne. | |
TC0148 | TE015706 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1305 | L’ÂNE DU LÉPREUX. — L’âne du lépreux, plus il est gras, plus il est rebelle. | |
TC0148 | TE015458 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1064 | LE JEÛNE DE SAINTE CÉCILE. — Sainte Cécile jeûnait deux ou trois jours. | |
TC0148 | TE015470 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1076 | LE CHRIST NOURRIT SAINT BENOÎT. — Saint Benoît jeûnait durant le carême dans une grotte quand le diable brisa la cloche afin que le moine qui était seul au courant et lui fournissait le nécessaire par une corde, ne l’entendît plus. Le Christ apparut au moine le jour de Pâques et lui dit: ?Voilà que tu prépares des mets délicieux alors que mon serviteur Benoît est rongé de faim dans un tel endroit!? Le moine apporta alors à Benoît ce qu’il avait préparé, lui annonçant que c?était le jour de Pâques. | |
TC0148 | TE015472 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1078 | UNE COLOMBE NOURRIT SAINTE CATHERINE. — Dieu nourrissait sainte Catherine privée de nourriture dans son cachot, au moyen d’une colombe. | |
TC0148 | TE015466 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1072 | LE DIABLE SOUFFRE DE VOIR MARIE D’OIGNIES MANGER. — Après un jeûne rigoureux, sainte Marie d’Oignies se restaura afin de conserver ses forces. Le diable lui apparut alors en disant: ?Mange, gloutonne!? Il souffrait plus de la voir s’alimenter que de faire abstinence. | |
TC0148 | TE015506 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1112 | LE JEÛNE DU CRAPAUD. — Le crapaud, sortant de son trou, croit que la terre ne lui suffira pas. Enfermé dans son trou, il jeûne et pèse sa nourriture avec sa patte. | |
TC0148 | TE015507 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1113 | LE CHIEN QUI GARDE LE FOIN. — Un chien garde le foin sans permettre aux autres animaux faméliques d’en manger. Ils le mangent malgré lui et sans lui. | |
TC0148 | TE015488 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1094 | Alors que Marie d’Oignies se restaurait à une heure tardive, elle vit des anges et saint Jean l’Evangéliste monter et descendre à sa table. | |
TC0148 | TE015477 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1083 | ACTION DU JEÛNE SUR DE SAINTES FEMMES. — Un gâteau de miel semblait sortir de la gorge de saintes femmes qui venaient de prier, de jeûner et d’être ravies par l’extase. | |
TC0148 | TE015311 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 919 | UN PAIN BLANC DEVIENT NOIR. — Un moine trouvait un pain blanc après sa prière. Sa négligence et sa paresse firent qu’il devint noir. Il revint au siècle. Mais alors qu’il prêchait devant des frères, il s’aperçut que les mots qu’il prononçait pour eux étaient dirigés contre lui-même. Il se repentit et se retira dans une grotte où il se macéra dans la pénitence et les larmes jusqu’à ce qu’un ange lui annonçât que sa pénitence avait été acceptée par Dieu et son péché remis. Il vécut ensuite du travail de ses mains. | |
TC0148 | TE015714 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1313 | SAINTE MARIE D’OIGNIES TERMINE SA VIE EN PRIÈRE. Un séraphin apparaît à Marie. Elle chante Alléluia et loue le Christ, trois jours durant, en langue vulgaire, sans que tout puisse être compris par le prieur d’Oignies. Elle a des révélations sur la Trinité, les anges, le Christ et la sainte Vierge. Elle affirme que saint Etienne a obtenu la conversion de saint Paul. Elle annonce la venue de prédicateurs; elle prie le Christ pour ses amis. ~ Un ange la guérit de ses maux de gorge. Elle peut ainsi continuer à chanter. Elle donne son livre de prières aux frères. ~ Le Christ, saint André et d’autres saints l’assistent. Ayant reçu l’extrême onction, elle voit les apôtres. Saint Pierre lui montre les clefs du ciel. Certains de ses amis morts lui apparaissent ainsi qu’un religieux indigne qui avait pris femme et qui souffrait au purgatoire. L’évêque de Toulouse Folquet voit une colombe lui apporter l’eucharistie. ~ Une douce manne lui est envoyée car elle ne pouvait plus avaler ni supporter l’odeur du pain. Par deux fois une lumière rayonnante fit resplendir son visage. Tentée de recevoir une hostie non consacrée, elle se mit à détester l’odeur du pain. Elle révèle à ses secrétaires des secrets qu’ils ne dévoilent pas. Elle voit le lieu qui lui est réservé au ciel. Ses révélations dépassent la compréhension des assistants, y compris Jacques de Vitry. Son visage resplendit. Elle chante la beauté du Christ. Elle refuse ensuite de révéler ce qu’elle voit. Elle chante Alléluia. Elle met en fuite le diable. Elle prie et chante Alléluia. Elle meurt un dimanche, la veille de la Saint-Jean Baptiste, en 1213. |
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TC0148 | TE015304 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 912 | UNE PÉNITENCE DE PRIME ABORD AISÉE, MAIS IMPOSSIBLE À ACCOMPLIR. — Un mauvais chevalier vint demander à son évêque une pénitence. Comme il les refusait toutes, l’évêque en vint à lui demander ce qu’il faisait le plus volontiers. Le chevalier répondit que c?était célébrer les fêtes. L’évêque lui demanda alors de célébrer le dimanche en s’abstenant de tout travail servile. Le dimanche suivant, voyant une araire dans un champ, le chevalier se mit à labourer. Il revint voir l’évêque pour lui avouer son échec. L’évêque lui demanda alors ce qu’il détestait le plus: les poireaux crus, répondit-il. Il lui ordonna alors de ne pas en manger. Mais de retour chez lui, voyant des femmes en laver et en manger, il ne put s’empêcher d’y goûter. Reconnaissant alors sa misère, il demanda à l’évêque de lui imposer la pénitence de son choix. | |
TC0148 | TE015460 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1066 | SAINT PIRIDION (SPIRIDION) BRISE SON JEÛNE. — Saint Piridion (Spiridion) avait l’habitude de jeûner plusieurs jours de suite durant le carême. Un pèlerin épuisé arriva un jour de carême. N?ayant rien d’autre, Piridion lui fit préparer de la viande de porc. Le pèlerin refusa avec énergie, disant qu’il était chrétien. Piridion lui dit alors: ?Mange et je mangerai avec toi car ?tout est pur pour les purs?. — | |
TC0148 | TE015514 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1119 | LA VORACITÉ DE LA HYÈNE. — La hyène jeûne jusqu’au soir. La nuit, elle déterre les cadavres pour les dévorer. | |
TC0150 | TE014458 | Frère Robert le Chartreux | Le Chastel Perilleux [Brisson, 1974] : [7] | Un clerc vil et luxurieux, très dévoué à la Vierge Marie, se voit dans un songe, à table, servi par une demoiselle d’une souveraine beauté. Cette jeune fille, qui n’est autre que la Vierge Marie, lui apporte les viandes les plus délicieuses mais présentées sur des plats très sales. Celui-ci lui faisant remarquer qu’il ne peut manger dans une vaisselle aussi négligée, elle lui répond à son tour qu’elle ne peut être louée par un clerc plein d’ignominie. Une fois réveillé, le clerc servit la Vierge longtemps et saintement. |
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TC0152 | TE015101 | anon. | Paris, BnF, nouv. acq. fr. 4464 [transc. A. Sulpice] : VII | Un saint ermite est si dévoué envers le Christ que tous les jours les anges et ce dernier lui parlent. Un jour, où il prie le Christ, il demande s’il existe un autre ermite comme lui. Le Christ lui répond qu’il y a en ville un boucher qui est tout son pareil et il lui donne son nom. Aussitôt, l’ermite décide de rencontrer son compagnon. Lorsqu’il arrive chez le boucher, il lui demande l’hospitalité ce que le boucher lui offre immédiatement. Il est l’heure de dîner et l’on met la table. L’ermite est ébahi de voir autant de mets, lui qui ne mange que des herbes, de l’eau et du pain. Il se demande comment son hôte, qui a une femme, une belle maison et des richesses, peut lui ressembler, alors qu’il est tout seul comme un chien. Au moment de s’asseoir pour dîner, le boucher se met une serviette autour du cou, prend le plus beau morceau de viande, rentre dans une pièce et ferme la porte derrière lui. Un peu plus tard, il sort de la pièce et vient s’asseoir à table. L’ermite ne mange que du pain et de l’eau, comme à son habitude, tandis que le boucher se nourrit de bonnes viandes et boit de bons vins. L’ermite se demande intérieurement comment ce boucher, si gras et si à son aise, peut lui ressembler, lui qui est si maigre et qui n’a que la peau sur les os. Au moment de partir, il explique au boucher la raison de sa venue et lui demande quels biens il peut faire pour être aimé de Dieu. Le boucher lui répond qu’il s’occupe chaque jour de son père qui est si vieux qu’il ne peut quitter son lit, et ce depuis dix ans. Le boucher en prend soin comme un enfant : avant de dîner, il lui donne le repas, lui coupe ses morceaux, lui met dans la bouche; lorsqu’il veut faire ses nécessités, il porte son père dans les champs puis le recouche; il fait lui-même son lit de peur qu’il ne soit mal fait. Et chaque jour, son père le bénit. L’ermite, fier d’être comparé à un tel homme aussi bon et aussi généreux, retourne en son ermitage. |
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TC0152 | TE015102 | anon. | Paris, BnF, nouv. acq. fr. 4464 [transc. A. Sulpice] : VIII | Un riche homme a trois enfants, tous mariés, sauf le plus jeune. Il tombe malade et, croyant mourir, les convoque. Il demande à chacun ce qu’ils vont faire pour lui à sa mort. Le premier lui promet de construire une chapelle où l’on chantera chaque jour une messe pour le défunt père; le second, lui promet de fonder deux chapelles dans lesquelles l’on chantera tous les jours des messes pour l’âme du défunt et au milieu desquelles se trouvera une maison pour les pauvres qui prieront pour lui. Le troisième fils dit alors à son père qu’il pourra faire autant que ses deux frères. Le père, étonné, lui demande comment cela est possible, lui qui n’est ni marié ni riche. Le fils lui répond qu’il fera autant car ses deux frères ne tiendront pas leur promesse et ne feront rien de ce qu’ils ont dit : s’ils possèdent du blé, du vin, des fruits ou autre nourriture, ils préfèrent les laisser pourrir plutôt que de les donner à leurs voisins ou aux pauvres pour l’amour de Dieu. Pour ce troisième enfant, il est possible de garder des choses par raison, mais c'est commettre le péché d’avarice que de garder des choses pour les laisser pourrir au lieu de les donner à ceux qui en ont besoin. |
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TC0155 | TE016338 | Johannes Maior | Magnum Speculum Exemplorum (en russe) : 217 | Une jeune fille s’étant brouillée avec sa tante, refuse de manger. Forcée de le faire, elle dit qu’elle mange au nom du diable. Le diable aussitôt entre dans son corps. Libérée par un moine pieux, la jeune fille se convertit. | |
TC0155 | TE016377 | Johannes Maior | Magnum Speculum Exemplorum (en russe) : 254 | Deux jeunes moines, chargés d’apporter des dattes à abba Jean, préfèrent mourir de faim dans le désert que de toucher à la nourriture d’autrui. | |
TC0157 | TE017387 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 106, p. 180, l. 9 – p. 181, l. 18 | Atto, citoyen d’Osimo, homme prudent et honnête, raconta cette histoire en présence de Pierre Damien. Une femme était veuve et avait fort confiance en un prêtre pour obtenir le salut de son mari. Elle lui envoyait de nombreux présents et lui rappelait d’inclure l’homme dans ses prières. Mais le prêtre était avaricieux et ne proposait jamais à manger à la servante, pas même de la nourriture qu’elle apportait. Elle commença à s’en offusquer. Un jour, la servante s’arrêta en chemin, mangea elle-même la nourriture et pria pour l’homme, puis elle prit le chemin du retour. Cette même nuit, la femme reçut un rêve : pour la première fois, la prière avait réellement été efficace pour soulager l’homme. La femme trouva cela très mystérieux. Elle interrogea de nouveau sa servante, et insista jusqu’à enfin obtenir la vérité. Par là il apparaît que les aumônes faites aux pauvres sont plus utiles que les cadeaux faits aux prêtres de mauvaise vie. |
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TC0157 | TE017393 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 108, p. 193, l. 20 – p. 194, l. 2 | Un évêque qui avait converti des milliers de païens raconta qu’un jour, en Éthiopie, on lui servit du dragon. Ainsi fut réalisé le psaume qui dit : tu brisas la tête du dragon et la donnas à manger aux Éthiopiens. | |
TC0157 | TE017436 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 111, p. 257, l. 1 – p. 257, l. 5 | Comme on le lit chez Eutrope, le consul Varron avait combattu Hannibal à Cannes, et perdu. Il ne mangea jamais plus allongé à table. Si même les païens agissent ainsi, comment les chrétiens peuvent-ils rester assis au repas divin ? | |
TC0157 | TE017386 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 106, p. 179, l. 3 – p. 180, l. 8 | Un prêtre et moine nommé Pierre, qui a vécu près de soixante-dix ans à l’ermitage de Nonantula et y vit encore, fit ce récit, qu’il tenait de frères venant de la région du lac de Côme. Des tailleurs de pierre travaillaient au mont Chiavenna. Ils étaient sur le chemin du retour. L’un d’eux s’aperçut qu’il avait oublié un outil et s’en fut le chercher. Mais alors, un effondrement le fit prisonnier de la caverne creusée. Ses collègues tentèrent de dégager son corps, mais en vain. Ils rentrèrent chez eux. Un an plus tard, ils cherchèrent de nouveau ses restes. Ils trouvèrent l’homme vivant. Il raconta que chaque jour, une colombe lui avait apporté du pain, qui suffisait à le rassasier. Seulement, un jour, il ne reçut pas de pain et souffrit terriblement de faim. Or, sa femme avait demandé que chaque jour, une messe fût dite pour lui – excepté un jour où, à cause de la neige, elle ne put se rendre à l’église. C’est ce jour là qu’il avait souffert de la faim. | |
TC0157 | TE017181 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 79, p. 399, l. 5 – p. 399, l. 24 | Dans l’Historia Tripartita, on lit qu’une famine éclata dans la province de Jérusalem. Le peuple attendit de Cyril, évêque de Jérusalem, qu’il leur fournisse de la nourriture dans la nécessité. Comme il n’avait pas d’argent, il vendit des objets sacrés. Il put ainsi nourrir la foule. l’Empereur Constance en fut fâché, d’autant plus qu’il savait qu’Acace, évêque de Césarée, en Palestine, complotait contre ledit Cyril. Acace prétendait, en effet, que Cyril avait vendu le vêtement liturgique offert par Constantin à Macaire, alors évêque de Jérusalem. C’était un vêtement de soie et d’or. Il fut acheté par un danseur de théâtre. Mais lorsque celui-ci le mit pour exécuter sa danse habituelle, il tomba mort. Acace força alors Cyril à démissionner. Pierre Damien a lui aussi perdu le vêtement épiscopal. Il s’attend donc, de même, à être démis. |