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KeywordMot-cléStichwörtParola chiavePalabra clave: Gourmandise | gluttony | Gefrässigkeit | Gula | golosità
94 occurences in ThEMAoccurrences dans ThEMAAuftritte in ThEMAoccorrenze nel ThEMAocurrencias en ThEMA
ID (coll.)ID (rec.)ID (Samml.)ID (racc.)ID (col.) | ID (ex.)ID (ex.)ID (Ex.)ID (ex.)ID (ex.) | AuthorAuteurVerfasserAutoreAutor | TitleTitreTitelTitoloTitulo | ExemplaExemplaExemplaExemplaExempla | KeywordsMots-clésStichwörterParole chiavePalabras claves |
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TC0003 | TE001587 | Dominico Cavalca | Esempi [Varanini, Baldassari, 1993] : 22 | Une moniale est possédée par un diable pour avoir mangé une laitue sans l’avoir bénie. | |
TC0008 | TE002576 | Galandus Regniacensis | Parabolaire [Frielander et al., 1992] : Parabole 15E | Le cinquième paysan, bien que tirant beaucoup de fruit du travail de ses cinq paires de boeufs, se le voit dissiper par son seigneur, auquel il s’est soumis sans condition. Réponse du sage : il faut tenir tête vigoureusement au seigneur : il cédera à l’instant. | |
TC0008 | TE002572 | Galandus Regniacensis | Parabolaire [Frielander et al., 1992] : Parabole 15A | Le premier paysan dit que son seigneur nourrit ses quatre fils mais refuse de nourrir le cinquième qui est vorace et dévore le fruit de sa maisonnée. Réponse du sage : le paysan a jadis volé, en tant que régisseur, son seigneur pour nourrir ce fils-là: il est juste que ce fils soit le plus glouton. S’il sert bien son seigneur, celui-ci les nourrira tous bientôt. | |
TC0008 | TE002552 | Galandus Regniacensis | Parabolaire [Frielander et al., 1992] : Parabole 4 | Combat entre la luxure (et ses soldats, comme gloutonnerie, ivresse, joie creuse, etc.) et la chasteté. Cette dernière est vaincue. Mais la fille du roi (et ses suivantes, comme la miséricorde) parvint à redonner santé à la chasteté. La luxure s’est cachée chez un jeune homme. Sur les conseils de la chasteté, il parvient à faire expirer la luxure. | |
TC0010 | TE000923 | Raoul de Châteauroux | Recueil de reportations de 300 sermons d'auteurs divers : Paris, BnF lat. 16481, Sermo 205, 2 | Mieux vaut faire preuve de patience que vouloir jouir de toutes les joies de ce monde. Le roi Philippe avait mal à l’oeil, mais il ne voulait pas se priver de bon vin; c'est ainsi qu’il perdit son oeil. | |
TC0011 | TE002984 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 71b | Les sept effusions du sang du Christ (circoncision, sueur, tête, coeur, flagellation, perforation des mains et des pieds) ont effacé les sept péchés mortels (luxure, gourmandise, orgueil, colère, envie, avarice, paresse). |
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TC0011 | TE003008 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 83a-b | Le goinfre est semblable à la sangsue qui veut toujours plus de sang. | |
TC0011 | TE002958 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 56b (2) | Les trois péchés de langue du riche : se moquer des pauvres, se goinfrer avec plaisir et s’adonner à la calomnie. | |
TC0020 | TE003600 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 75 | Saint Macaire rencontre le diable chargé de petits flacons : il apporte aux ermites un choix de vices (luxure, envie, gourmandise). Lorsque saint Antoine l’adjure de repartir, le diable lui apprend quel moine a bu à ses fioles. |
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TC0021 | TE004193 | anon. | Liber exemplorum ad usum praedicantium [Little, 1908] : 195b | La gourmandise, le sommeil, l’oisiveté et la coquetterie sont les quatre sources de la luxure, dit l’abba Moyses. | |
TC0021 | TE004085 | anon. | Liber exemplorum ad usum praedicantium [Little, 1908] : 154 | Un dragon étouffe le moine Théodore qui mangeait en cachette. | |
TC0021 | TE004087 | anon. | Liber exemplorum ad usum praedicantium [Little, 1908] : 156 | Un ermite tenté par le diable de rompre le jeûne retarde peu à peu l’heure de son repas. Le diable disparaît sous la forme d’une fumée. | |
TC0021 | TE004083 | anon. | Liber exemplorum ad usum praedicantium [Little, 1908] : 152 | Trouvant un crapaud dans la tombe de son père (sur le cou du cadavre), le comte de Pontoise (?) part à Jérusalem après avoir donné tous ses biens au roi de France. |
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TC0027 | TE004884 | Rhazes | La Médecine spirituelle [tr. Brague, 2003] : p. 144, chapitre 13 | Les larmes du gourmand. Un gourmand s’approcha un jour de différentes sortes de nourriture avec une avidité et une gourmandise intenses, au point que, une fois bourré et rempli de ces plats , il ne put plus rien consommer d’autre, ce sur quoi il se mit à pleurer. On lui demanda la cause de ses pleurs, et il répondit que c'était parce qu’il pensait qu’il n'était plus capable de manger quoi que ce soit de ce qui était devant lui. | |
TC0027 | TE004885 | Rhazes | La Médecine spirituelle [tr. Brague, 2003] : p. 144-145, chapitre 13 | Razi et le gourmand insatisfait. Il y avait à Bagdad un homme qui mangeait avec Razi d’un grand plat de dattes fraîches qui était devant nous. Après en avoir consommé une quantité raisonnable, Razi en resta là. Mais lui s’appliqua à s’attaquer à presque toutes. Razi lui demanda, une fois qu’il s’en fut rempli et qu’il eut arrêté car il voyait qu’il fixait ce qu’on enlevait de devant nous, s’il avait satisfait son appétit et apaisé son désir. Il répondit à Razi « Je n'aimerais rien tant que d’être dans mon état initial et que ce plat nous fût présenté maintenant ! » Razi lui dit : « Si la souffrance et la peine qui viennent de ce que l’on sent la faim ne t'ont pas quitté, même pas dans l’état où tu es, quelle était l’attitude juste ? N?était ce pas de s’arrêter avant d’être repu, pour faire reposer ton âme de la lourdeur et de la dilatation dans laquelle tu te trouves à présent, et de la dyspepsie dont tu n'es pas à l’abri, et qui entraîne pour toi assez de maladies pour te faire souffrir plusieurs fois plus que tu ne jouis de ce que tu as consommé ? » Razi vit qu’il avait compris le sens de son discours, qu’il lui avait profité et avait fait son effet sur lui. | |
TC0031 | TE005521 | Odo Cluniacensis | Collationes libri tres : Livre III, chapitre 20, col. 605 B | Un chanoine de Saint-Martin, archiclave du seigneur Obertus, probablement gourmand, est malmené par le démon jusqu’à ce qu’il rende l’âme. | |
TC0031 | TE005520 | Odo Cluniacensis | Collationes libri tres : Livre III, chapitre 20, col. 605 B | Un gros moine de Cormery meurt dans son sommeil. | |
TC0031 | TE005518 | Odo Cluniacensis | Collationes libri tres : Livre III, chapitre 20, col. 605 A | Un prévôt d’un monastère d’Autun se nourrit de viande ouvertement et meurt étranglé. |
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TC0031 | TE005519 | Odo Cluniacensis | Collationes libri tres : Livre III, chapitre 20, col. 605 A - B | Un moine demande de la viande à son hôte, mais pressé de manger, il s’étouffe avec un morceau de viande trop chaud. | |
TC0032 | TE005691 | Ranulphus de Homblonaria | Sermons aux clercs et aux simples gens : 21 | Deux religieux un soir ont soif. Ils ont bien du vin, mais aucun d’eux n'ose dire a l’autre: "Buvons ensemble". Alors, l’un propose de demander: "Que faites vous ?". L’autre lui dira: "Je vous dis la sagesse", et le premier répondra: "C'est au fond de la bouteille que vous la trouverez". | |
TC0032 | TE005690 | Ranulphus de Homblonaria | Sermons aux clercs et aux simples gens : 20 | Un chien porte dans la gueule un fromage qu’il a dû dérober à quelque fenêtre, ou dans une maison. Passant sur un pont, il voit l’ombre du fromage dans l’eau, croit que c'est là son fromage ou un autre, ouvre la gueule, saute dans l’eau, perd son fromage et se noie. |
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TC0033 | TE005945 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 94 | LE MOINE GOURMAND. Un moine gourmand, qui mangeait en cachette, cria que le diable avalait son âme comme un dragon, qu’il avait déjà lié ses pieds et ses genoux et qu’il tenait sa bouche dans la sienne. | |
TC0106 | TE016002 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 260 | LE FOU ET LE FAUCON. — Un fou mangea le faucon de son maître dont il avait entendu vanter la qualité et déclara n’avoir jamais rien mangé de plus amer. | |
TC0106 | TE015870 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 132 | LE CHIEN INGRAT. — Le chien remue la queue en signe d’amour devant le pèlerin qui tient à table un os dans la main. Dès qu’il a les mains vides, le chien l’ignore. | |
TC0106 | TE015820 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 82 | LA GOURMANDISE DU MOINE THÉODORE. Théodore, un moine gourmand, cria que le diable avalait son âme comme un dragon, qu’il avait déjà lié ses pieds et ses genoux et qu’il tenait sa bouche dans la sienne. | |
TC0106 | TE015993 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 251 | UN RENARD TUE UN LOUP. — Un renard donna à un loup un rasoir enveloppé de sang. Le loup l’avala et le trouva excellent. Il changea d’avis quand le rasoir lui déchira les entrailles. | |
TC0123 | TE006991 | anon. | Collectaneum exemplorum et visionum Clarevallense [Legendre, 2005] : 58 | Un moine s’étrangla en mangeant trop de viande. Un autre, trop pressé, se brûla la gorge et en mourut. | |
TC0124 | TE016106 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : 168 [XI, 12] | Saint Bernard disait que, quand le moine doit consommer le vin, il le goûte, mais s’abstient de vider le calice : lui-même au repas laissait le flacon à peine entamé. | |
TC0124 | TE014507 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XI, 2 [158] | Un moine du monastère d’Autun (Duorense) demanda à son hôte de faire cuire rapidement de la viande à la broche. Mais, pressé de manger, il en retira un morceau, le jeta sur les braises, puis l’absorba brûlant et en mourut. | |
TC0124 | TE014513 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XI, 7 [163] | Dans le monastère de Saint-Vincent, pendant le Carême, alors que les moines jeûnaient, se nourrissant seulement de pain et d’eau, un frère viola cette règle. Il tomba malade, et fut écarté de l’autel. Comme il réclamait avec insistance l’hostie, on la lui donna. Mais, au moment même où il la recevait, il rendit l’âme, tandis qu’un peu de bile s’échappait de sa bouche. |
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TC0124 | TE014512 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XI, 6 [162] | Un frère qui portait un plat de fritures au réfectoire en avala furtivement un morceau. Un liquide immonde jaillit aussitôt de ses mains, car Satan s’était faufilé derrière la bouchée. | |
TC0124 | TE014506 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XI, 1 [157] | Chaque fois que l’occasion se présentait, le prévôt du monastère d’Autun mangeait de la viande avec avidité. Il fut puni de sa gourmandise et mourut étouffé. | |
TC0124 | TE014510 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XI, 4 [160] | Une nonne qui avait mangé avidement une laitue sans avoir fait le signe de croix tomba, terrassée par le diable. On fit chercher le père Equitius. Lorsque celui-ci arriva au monastère, le diable cria que la nonne l’avait mordu, car il était assis sur la laitue. | |
TC0124 | TE014511 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XI, 5 [161] | Un frère qui, chaque année, avait l’habitude de se rendre à la cellule de saint Benoît pour jeûner, rencontra un jour un compagnon de route qui avait emporté avec lui des vivres pour le voyage et qui lui proposa de s’arrêter pour manger. Par deux fois, le frère refusa, mais accepta la troisième fois. | |
TC0124 | TE014515 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XI, 9 [165] | Lorsqu’il mourut, le comte de Nevers qui, toute sa vie, avait été très gourmand, devint une nourriture pour les vers. Son fils le vit en rêve : un ver horrible lui dévorait la langue. La vision se répétant trois fois, le fils du comte se rendit à la sépulture de son père et, ayant déterré le corps, il comprit que le songe était réalité. Ayant tout abandonné et vendu sa vaisselle d’or et d’argent, il se retira chez les Chartreux. Il disait y être venu, non pour manger, mais pour faire pénitence. |
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TC0124 | TE014514 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XI, 8 [164] | Un évêque qui avait fait préparer une lamproie s’en délecta à l’avance durant la messe. En pénitence, il fit donner le poisson à un pauvre. | |
TC0124 | TE014516 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XI, 10 [166] | Dans le réfectoire de l’abbaye d’Igny, l’abbé Pierre aperçut un jeune homme vêtu de blanc qui parcourait les tables des frères et les tentait par divers mets. Interrogé par l’abbé, le jeune homme lui apprit qu’il pénétrait dans tous les locaux de l’abbaye, mais qu’il évitait toutefois le chapitre, c'est-à-dire le lieu où les frères se confessaient lorsqu’ils avaient péché. |
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TC0124 | TE014517 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XI, 11 [167] | A l’idée même qu’il pouvait manger avec plaisir, saint Bernard perdait l’appétit. | |
TC0124 | TE014968 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : LV, 29 [612] | L’abba Pastor interrogé par un de ses frères au sujet de l’héritage qui lui était échu lui répondit : « Si tu le donnes à l’Église, les clercs en feront bombance; si tu le laisses à ta famille, tu n’en auras aucune récompense, mais si tu le laisses aux pauvres, tu seras sans souci. » | |
TC0124 | TE014954 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : LV, 15 [598] | Un abbé qui avait souhaité manger une lamproie avait dû donner vingt sous en monnaie de Pavie pour s’en procurer une. Comme on la lui avait apportée, cuisinée avec art, mais avant qu’il ait pu y toucher, un pauvre se présenta à la porte et la demanda. L’abbé lui donna tout le poisson, et ce pauvre s’éleva au ciel avec le plat plein de poisson comme s’il portait un cadeau. |
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TC0124 | TE014624 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XIX, 4 [276] | Ceolred (Chelredum) roi débauché et ennemi des clercs mourut subitement pendant qu’il festoyait avec sa cour. | |
TC0124 | TE014743 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XXX, 3 [389] | L’évêque Dusinus avait organisé un banquet le mercredi des Cendres : il fut frappé de paralysie. | |
TC0124 | TE014531 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XII, 14 [182] | Le jour de Pâques, saint Pacôme avait fait pour saint Palémon un plat assaisonné d’huile et de sel. Saint Palémon le refusa et mangea comme à l’accoutumée du pain et du sel. | |
TC0130 | TE007571 | Juan Ruiz | Libro de buen amor [Cátedra, 1992] : strophes 298-303 | Un lion dit au cheval qu’il doit lui rendre hommage en lui baisant la main. Le cheval feint de s’y soumettre et décoche une ruade au lion lorsque celui-ci ce baisse pour lui ôter un clou qu’il prétend avoir dans son sabot. Cependant, en prenant la fuite, le cheval meurt car il a trop mangé. | |
TC0130 | TE007564 | Juan Ruiz | Libro de buen amor [Cátedra, 1992] : strophes 226-229 | Un chien carnassier qui se promène le long d’une rivière voit le reflet du morceau de viande qu’il tient dans la gueule. Il veut s’en emparer et perd tout. | |
TC0131 | TE009092 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 400, 1-10 | CELUI QUI AVAIT MANGE LE ROGNON. 1/ Deux garçons écorchaient une bête la nuit, en cachette du maître de maison. 2/ Le cadet, ayant faim, fit cuire le rognon tout en attisant le feu et il le mangea en se cachant de son compagnon, mais il nia absolument l’avoir mangé. 3/ En les entendant discuter, on se leva, on les arrêta et ils furent jugés à pendre. 4/ L’aîné demanda plusieurs fois à l’autre de lui dire s’il avait mangé le rognon: s’il le lui disait il le sauverait de la pendaison. 5/ Ce fut en vain, pour rien au monde ils n'aurait avoué. Voyant qu’il se laisserait plutôt pendre, l’aîné déclara aux juges: 6/ "Vous n'avez pas lieu de nous pendre, car c'était la viande d’une biche que nous avions trouvée." 7/ Quand on eut contrôlé qu’il disait vrai, on les laissa aller et ils vendirent leur biche quinze sous. 8/ L’aîné en fit trois tas et dit à l’autre: "Ces cinq sous sont pour toi et ceux-ci pour moi. 9/ Et les cinq autres seront pour celui qui mangea le rognon". Le cadet répondit: "Ils seront donc pour moi, car je l’ai mangé". 10/ Ceux qui ne veulent pas se confesser ressemblent à celui qui avait mangé le rognon: pour un peu d’argent ils diraient leurs péchés à plusieurs, mais ils refusent de les avouer en confession. | |
TC0131 | TE009294 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 278, 1-13 | LE COLOSSE AUX PIEDS D'ARGILE. 1 Nabuchodonozor vit en songe une statue qui avait la tête d’or, la poitrine et les bras d’argent, le ventre de bronze, les jambes de fer et les pieds de terre. 2 Aussitôt il vit la foudre détruire sa statue. Quand il s’éveilla il en fit fabriquer une semblable. 3 Cette statue représente ceux en qui règnent plusieurs péchés en ce monde. 4 Sa tête d’or désigne les orgueilleux qui ne trouvent d’intérêt qu’aux pompes de ce monde, à sa noblesse, aux vanités transitoires. 5 Sa poitrine et ses bras d’argent désignent ceux qui consacrent tout leur coeur, leurs pensées, leurs actions aux richesses de ce monde: ils en font leurs dieux, car ils y pensent davantage qu’à Dieu ou au salut de leur âme. 6 Son ventre d’airain désigne ceux qui apportent tous leurs soins à vivre voluptueusement, à bien manger et à bien boire, 7 avec tous les plaisirs transitoires et vains qu’on peut trouver sur terre. 8 Les gens de cette sorte font leur dieu de leur ventre, ils ne parlent que de manger et boire, comme un bronze qui retentit; et au total, leur bonheur suprême, c'est de manger. 9 Ses jambes de fer désignent ceux qui se fient en leur beauté, leur force, leur argent, leurs amis. 10 Ses pieds de terre signifient que tous ceux qui font reposer leurs affections et leurs pensées sur de telles choses les font reposer sur rien. 11 La foudre qui détruisit la statue signifie 12 que toutes ces sortes de gens, ce sont tisons et menue paille qui brûleront éternellement en enfer s’ils ne renoncent à de tels objectifs. 13 En effet Dieu et tous ses saints recommandent sobriété et pénitence, humilité et patience; Dieu ne saurait mentir et on verra que c'est raisonnable. |
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TC0131 | TE008009 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 371e, 1-17 | CINQUIEME RAISON DE SE CONFESSER. 1/ La cinquième raison pour laquelle il est nécessaire de nous confesser souvent est que quand nous sommes en état de péché le bien que nous faisons nous valent peu de mérite. 2/ A ce propos on lit qu’un clerc récitait chemin faisant les heures de Notre-Dame tout en allant voir une petite amie qu’il avait. 3/ Une dame lui apparut dans un petit bois où il passait et lui dit: "Sire clerc, soyez le bienvenu!" 4/ Il répondit:"Dame, bon jour à vous! -Sire clerc, dit la dame, je vous prie de me dire quel est votre mets préféré. 5/ -Assurément, dame, des pigeons rôtis. - Assurément, beau sire, je veux que vous en ayez". 6/ Aussitôt un jeune homme en apporta deux beaux et bien préparés, sur un plat qui puait horriblement. 7/ La dame dit: "Sire clerc, mangez de ce mets. -Assurément, dame, le mets est beau et bien préparé; 8/ mais le plat sur lequel il est servi est puant et me coupe l’appétit, si bien que je ne saurais en manger dans ces conditions. 9/ -Ah, mon pauvre petit clerc, dit la dame, c'est pourtant une nourriture comme celle-là que vous me servez, à moi qui suis la Vierge Marie. 10/ Vous allez disant les heures, qui sont faites à la louange de mon nom, avec un coeur tout souillé de péché. 11/ Assurément, vous me servez vos beaux pigeons sur un plat puant". En apprenant que c'était Notre-Dame, le clerc se répandit en larmes. 12/ Elle lui dit: "Rentrez chez vous et revenez me parler dans huit jours; ce sont mes instructions". 13/ Il obéit et revint repentant et confessé. Notre-Dame lui fit servir deux pigeons sur un plat si précieux qu’il semblait valoir tout l’or de deux cités. 14/ Le clerc lui dit: "Je vous assure que je n'ai jamais vu si riche vaisselle". 15/ Notre-Dame répondit: "Si vous voulez être mon ami, vous me servirez de tels plats; car ni mon fils, ni moi, ni personne de la cour du ciel ne veut qu’on le serve avec un coeur souillé de péché. 16/ Rentrez chez vous et gardez-vous soigneusement du péché et des occasions de péché, sinon vous ne pouvez être mon ami". C'est pourquoi le clerc prit l’habitude de se confesser souvent. 17/ La cinquième raison de se confesser souvent, c'est que le bien que nous faisons en état de péché nous est de peu de profit. |
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TC0134 | TE013053 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei: de tempore [Clutius, 1760] : p. 244b | Darius fuyant Alexandre a soif et boit de l’eau croupie en disant qu’il n’a jamais bu avec plus de plaisir. | |
TC0134 | TE012892 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei: de tempore [Clutius, 1760] : p. 28b | Une parabole de Barlaam. Un homme qui mange du miel en étant suspendu à une branche haut dessus d’un précipice, ne pense plus au danger. | |
TC0137 | TE012601 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 116 | Les douze marrons. Pendant le Carême, le cuisinier du pape mangea chaque soir douze marrons; reprimandé par le pape, il se justifia en disant que tous les prélats mangeaient des dattes le soir. N'ayant pas de dattes, il mangeait des marrons. |
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TC0137 | TE012723 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 238 | Les déjeuners imposés par la règle plaisent à Dieu. Le dimanche avant Noël deux frères du monastère de Classe, un jeune et un vieux, se mirent à table mais le jeune observa le déjeuner habituel avec pain et eau, tandis que le vieux mangea tout ce qui lui plaisait. La nuit de Noël pendant que tous les frères réunis fêtaient la Nativité, le vieux frère était entouré seulement par ses proches qui pleuraient sa mort. | |
TC0137 | TE012625 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 140 | La tête de l’anguille. Un frère dénonça au chapitre l’un de ses confrères parce que celui-ci leurs servait à manger seulement des têtes d’anguille et gardait pour lui tout le corps; le frère alors porta à table seulement les têtes d’anguille. | |
TC0138 | TE019973 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 832 | L’allégorie de l'avarice, la gloutonnerie et l’orgueil. | |
TC0138 | TE019696 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 554 | Un frère est guéri de son appétit âpres avoir goûté une pomme de l'arbre de la Gloire divine. | |
TC0138 | TE019246 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 191 | Épicure fait l’éloge de la sobriété. | |
TC0138 | TE019701 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 559 | Le moine qui mange en cachette. | |
TC0138 | TE014096 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 19 | Leçon d’un sage à un glouton : il vaut mieux nourrir son âme que son corps. | |
TC0138 | TE014092 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 15 | La véritable abstinence, voie royale pour le paradis. |
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TC0138 | TE020057 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 918 | Correction d'un moine qui se plaignait de la frugalité du dernier chapitre. | |
TC0138 | TE020056 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 917 | Leçon de sobriété donnée à des moines par leur serviteur. | |
TC0139 | TE016415 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 229 , p.149 du texte hébreu | Manah faisait parvenir régulièrement de l’argent à un pauvre homme. Un jour, il ne put s’en acquitter par lui-même et demanda à son fils de s’en occuper à sa place. Ce dernier revint en disant que cet homme n’avait pas besoin de charité, puisqu’il l’avait trouvé en train de boire le meilleur vin. Manah dit alors que cet homme était habitué à la meilleure chère et par conséquent il lui envoya une somme double de la somme habituelle. Avant sa mort, il fit ses comptes et décida qu’il n’avait pas donné assez d’aumônes et légua la moitié de sa fortune aux pauvres. | |
TC0139 | TE016413 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 227 p.148 du texte hébreu | Un homme vint demander à Rabba la charité en lui expliquant qu’il ne mangeait que de la bonne viande et du vin bien qu’il soit pauvre car Dieu les lui envoyait. Alors Rabba refusa de le nourrir. Mais par coïncidence, son neveu venait lui rendre visite et était accueilli par un bon repas, et le pauvre put en profiter. | |
TC0139 | TE016412 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 226 p.148 du texte hébreu | Un homme qui avait l’habitude de se nourrir de viande et de bon vin devint pauvre et vint demander de l’aide à Rabbi Nehemiah. Ce dernier l’invita à partager son repas qui se composait de lentilles. Mais l’homme ne put supporter ce régime et mourut. | |
TC0140 | TE013446 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Predicazione della quaresima 1424 (Firenze, S. Croce, 8 marzo-3 maggio), XXIV, 1. | Une femme reçoit comme cadeau un panier de cerises de la part d’un paysan et, pour pouvoir les manger avec gourmandise, se retire dans une chambre, ne se rendant pas compte qu’elle est observée par l’homme. Le mari rentré, elle fait semblant de n'avoir pas mangé les cerises. | |
TC0140 | TE013536 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Predicazione della quaresima 1425 (Firenze S. Croce, 4 febbraio-8 aprile), III, 5. | Un âne sort de la route pour manger les haies dont les épines déchirent les sacs de farine. L’ânier le bat en utilisant une exclamation proverbiale : "Tu est sorti du droit chemin, tu es allé à la haie, tu as rompu le sac et tu as versé le contenu. Reçois donc, reçois donc." | |
TC0140 | TE013806 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Bernardino da Siena, Prediche volgari sul Campo di Siena 1427 [ed. Delcorno, 1989], XX, 2. | Une femme reçoit comme cadeau un panier de cerises de la part d’un paysan et, pour pouvoir les manger voracement, se retire dans une chambre, ne se rendant pas compte qu’elle est observée par l’homme. Le mari rentré, elle fait semblant de n'avoir pas mangé les cerises. | |
TC0140 | TE013781 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Bernardino da Siena, Prediche volgari sul Campo di Siena 1427 [ed. Delcorno, 1989], VIII, 2. | Une personne gourmande attend avec impatience qu’on lui serve des lasagnes, mais à la première bouchée il se rend compte qu’une mouche est tombée dedans. | |
TC0142 | TE018507 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : IV, 88 | Dans le diocèse de Cologne, une famille de chevaliers retranchée dans une forteresse, confia la clé de la porte à un serviteur qu’ils croyaient fidèle. Celui-ci profita du sommeil de ses maîtres pour ouvrir à leurs ennemis qui les tuèrent. Regrettant son forfait, le traître alla se confesser au pénitencier du pape. N'ayant pu soutenir une pénitence sérieuse, il demanda une autre, puis une autre. Finalement, le pénitencier lui demanda quelle pénitence il pourrait supporter. « De ne pas manger d'ail que je déteste », répondit le serviteur. Une fois la pénitence donnée, le serviteur eut une telle envie d'ail, que l’ayant vu dans le jardin, il se précipita pour en manger. Il se rendit de nouveau auprès du pénitencier, mais celui-ci, indigné, le chassa. |
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TC0142 | TE018504 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : IV, 85 | Un cellérier Prémontré gourmand s’offrit une friture dans son cellier ; le diable l'emporta en haut du clocher, d'où on eut du mal à le récupérer. | |
TC0142 | TE018505 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : IV, 86 | La troisième férie avant les Cendres une moine bénédictin et un prêtre séculier firent un banquet somptueux jusqu’au milieu de la nuit. Ils demandèrent au serviteur d’apporter une poule, plus grasse que les autres. En la découpant, le serviteur trouva un gros crapaud, à la place des intestins de la poule. | |
TC0142 | TE017893 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : II, 15, 1 | A Paris, un riche chanoine de l’église Notre-Dame, gourmand, luxurieux, se confesse à l’heure de mourir. Il est enterré en grande pompe. Il apparaît plus tard à un ami pour lui annoncer qu'il est damné par manque de vraie contrition lors de sa confession tardive. |
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TC0142 | TE018509 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : IV, 89,2 | Lors du repas à l'occasion de la prise de voile par une certaine matrone, un prévôt augustinien, à qui son abbé avait défendu de manger de la viande, en vola un morceau à son voisin. Le morceau se bloqua dans son gorge et l'aurait certainement étouffé si un moine cistercien, présent au banquet, ne lui avait donné un coup de poing. | |
TC0148 | TE015391 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 998 | LE DIABLE CHASSÉ PAR LA CONFESSION. — Sérapion avait l’habitude de manger en cachette un pain et n’osait se confesser. Poussé par les paroles d’un abba, il se confessa. A peine avait-il fini que le diable sortit de son sein, où il cachait ordinairement le pain, comme une flamme et dans une puanteur de soufre. | |
TC0148 | TE015481 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1087 | UN PRÉLAT TROP NOURRI EST GUÉRI PAR LE JEÛNE. — Un prélat qui faisait tous les jours de plantureux repas se trouvait en mauvaise santé et ne pouvait être guéri par les remèdes. Désespérant de la vie, il se fit cistercien. Il s’habitua alors à une vie plus chiche et aux jeûnes, reprit des forces. Son corps devint robuste. L’archevêque de Reims l’apprit mais n’en crut rien. Il lui rendit visite. Mangeant dans le réfectoire de l’abbaye, il vit le moine manger une pleine assiette de fèves, une autre de légumes. Il ait alors a celui qui faisait le service: ?Porte mon assiette à ce moine qui, quand il avait les bonnes choses en abondance, était sans forces et ne pouvait manger, pour qu’il éclate après l’avoir avalée. ?L’archevêque s’en alla, ayant bien compris que le piment des moines était la faim. | |
TC0148 | TE015505 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1111 | L’ÉVÊQUE ET LES GROS MANGEURS. — Etienne de Bourbon a vu un évêque dont on disait qu’il faisait venir à sa table de gros mangeurs pour mieux aiguiser son appétit et lui faire sentir la dureté du jeûne. | |
TC0150 | TE014458 | Frère Robert le Chartreux | Le Chastel Perilleux [Brisson, 1974] : [7] | Un clerc vil et luxurieux, très dévoué à la Vierge Marie, se voit dans un songe, à table, servi par une demoiselle d’une souveraine beauté. Cette jeune fille, qui n’est autre que la Vierge Marie, lui apporte les viandes les plus délicieuses mais présentées sur des plats très sales. Celui-ci lui faisant remarquer qu’il ne peut manger dans une vaisselle aussi négligée, elle lui répond à son tour qu’elle ne peut être louée par un clerc plein d’ignominie. Une fois réveillé, le clerc servit la Vierge longtemps et saintement. |
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TC0155 | TE016290 | Johannes Maior | Magnum Speculum Exemplorum (en russe) : 168 | Un abbé gourmand tombe malade : aucune médecine ne réussit à le soulager. Ayant lu que le jeûne est le meilleur remède, il commence à pratiquer l’abstinence ce qui finalement guérit non seulement son corps, mais aussi son âme. ~ | |
TC0157 | TE017508 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 168, p. 241, l. 1 – p. 241, l. 13 | Albuinus, évêque de Paris, avait jeûné durant sept mois et deux jours. C’était alors un samedi, et un sanglier était prévu à dîner. Son appétit l’emporta, et il décida de repousser le jeûne à une autre semaine. Il satisfit sa gourmandise. Mais le samedi suivant, il mourut. La punition correspondait évidemment au péché. | |
TC0157 | TE017474 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 142, p. 516, l. 27 – p. 518, l. 19 | Un moine vivait au monastère de Saint-Vincent, non loin du mont Petrusa. Damien y avait établi une règle particulièrement stricte quant au début du Carême : trois jours de jeûne au pain et à l’eau, le silence, la mortification... Mais ce frère brisa la règle du jeûne, et comme il était doué de nombreux talents, on fut indulgent avec lui. Au milieu du Carême, il semblait en bonne santé, quand il fut pris d’une légère maladie. Pierre Damien vint le voir et l’incita à se confesser, mais il affirma n’avoir rien de plus sur la conscience que ce qu’il avait déjà confessé. Le deuxième jour de sa maladie, assis dans son lit, il demanda instamment l’extrême onction. L’abbé résista, mais il insista. Puis, tout se passa très vite : il se confessa à mi-voix à un frère, qui eut à peine le temps de lui prescrire quinze ans de pénitence ; il reçut le dernier sacrement; dans un vomissement de bile, il mourut. La bile continua à couler jusque sur le pavé de l’église pendant la cérémonie funèbre. |
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TC0157 | TE017472 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 142, p. 515, l. 1 – p. 515, l. 15 | Deux frères, un vieux et un jeune, avaient été chargés de monter la garde dans un domaine nommé Ravenniana, qui appartient au monastère de Classis. Le huitième jour avant Noël, un vendredi, veille du samedi où on lirait douze leçons, le jeune moine demanda au plus vieux, Laetus, ce qu’ils feraient ce jour. Le plus vieux, quoique robuste et en bonne santé, affirma qu’il ne jeûnerait pas, et en effet, ce jour-là, il mangea et bu tant qu’il lui plut. Le jeune, lui, jeûna au pain et à l’eau. Mais huit jours plus tard, alors que tous célébraient Noël, le vieux moine fut enterré. |
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TC0157 | TE017473 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 142, p. 515, l. 16 – p. 515, l. 23 | Un moine rapporta à Pierre Damien qu’un jour, alors qu’il portait de la friture au réfectoire, il fut pris d’un appétit soudain et en mangea un morceau. Alors, il fut pris d’une telle pulsion qu’il agit comme jamais auparavant, et sans pouvoir se contenir, se masturba. Il est clair qu’avec la nourriture, le diable s’était emparé de lui. | |
TC0158 | TE016763 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 313 | Traire l'ânesse.– Les habitants d'un royaume de la frontière ne connaissaient pas les ânes, mais ils avaient entendu dire que le lait d'ânesse est excellent. Ils se mirent donc à traire un âne, qui par l'oreille, qui par la tête, qui par le pied, qui par la queue, etc., et furent la risée de tout le monde. | |
TC0158 | TE016756 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 306 | Celui qui goûtait les mangues.– Un notable donne de l'argent à un autre homme pour qu'il aille lui acheter des mangues. Il lui recommande de prendre les fruits doux et beaux. Pour s'assurer qu'ils le sont, le commissionnaire les goûte tous. Quand le notable les reçoit, il refuse de les manger et les fait jeter. | |
TC0158 | TE016779 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 328 | L'enfant qui a obtenu des bonbons.– Une nourrice s'endort, tenant dans ses bras un jeune enfant. Un passant donne à l'enfant des bonbons et profite de sa gourmandise pour le dépouiller de ses colliers et pendeloques. | |
TC0158 | TE016719 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 269 | Couper l'arbre pour en prendre les fruits.– Pour manger les fruits que doit porter un grand arbre, un sot coupe l'arbre avant que les fruits soient produits. | |
TC0158 | TE016686 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 237 | Le sot qui mangeait du sel.– Un sot qui a trouvé bon un aliment assaisonné de sel, ne mange que du sel en pensant que le goût sera meilleur. | |
TC0159 | TE017635 | Petrus Lemovicensis | De oculo morali | Un étudiant reproche à l’un de ses anciens camarades d’avoir abandonné les études. Il lui rappelle qu’avant, il négligeait tout pour ses apprentissages et leurs devoirs et que maintenant, il préférait la boisson (calices, i.e. coupes) aux livres (codices), il préférait le saumon (salmone) à Salomon (Salomone). Il déplore que ce changement ne soit pas celui de la main droite de Dieu. | |
TC0159 | TE017583 | Petrus Lemovicensis | De oculo morali | Les yeux du gourmand sont affutés comme ceux de l’aigle. Une fois lancé hors de son nid dans les hauteurs, l’aigle fonce sur les proies, dans les rivières comme sur terre. Tout comme les yeux des personnes spirituelles ne cherchent que Dieu, les yeux des personnes gourmandes sont tournés vers la nourriture et leur estomac dont ils ont fait un dieu. | |
TC0159 | TE017593 | Petrus Lemovicensis | De oculo morali | Quand un chien guide d’aveugle voit un os dans la boue, il se jette dessus, trainant son maître avec lui dans la saleté. De la même manière, la gourmandise aveugle une personne et la jette dans la fange des péchés. Il en est ainsi depuis l’origine car c’est ainsi qu’Ève fut tentée. | |
TC0159 | TE017584 | Petrus Lemovicensis | De oculo morali | L’excitation des gourmands se fait par les yeux. Dès lors, il ne faut pas regarder le vin lorsqu’il est jaune comme l’or et luit dans le verre. Il se boit en douceur mais, au final, il vous mord comme le serpent et, à la manière des petits du basilic (regulus), il répand son venin. Il suffit de voir le basilic (regulus) une fois pour se faire tuer. |
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TC0160 | TE017290 | anon. | Recueil de sermons et d’exempla - Cambrai, BM, 574 [transc. A. Perard] : n°65 | Histoire d’un chevalier très convoiteux, orgueilleux, luxurieux et gourmand qui a pris pour habitude de voler et piller les bons marchands et toutes sortes de gens, mais qui ne supporte pas entendre de jurons prononcés sur le Christ. Or, un jour, il entend un homme jurer et blasphémer sur le Christ. Le chevalier descend alors de cheval, frappe l’homme et le laisse ainsi pour mort. Les amis de l’homme vont se plaindre au souverain prince du pays qui demande à voir le chevalier. Quand il entend pourquoi le chevalier l’a battu, le sire le pardonne immédiatement et lui donne le droit de corriger tous ceux qui insultent le Christ. Après une longue vie, il meurt d’une maladie. Une nuit, Dieu lui envoie un saint ange qui lui demande de se confesser afin que le diable n’ait pas connaissance de ses fautes. Le chevalier lui répond que cela fait trente ans qu’il ne s’est pas confessé et que ses péchés sont bien trop nombreux à raconter. L’ange le rassure en lui disant qu’il possède une liste de ses péchés et qu’il lui soufflera quand le prêtre se tiendra à son chevet. Le jour de sa mort, le chevalier énumère ses péchés un à un, aidé par l’ange. Après la communion, il s’endort doucement et voit le corps du Christ crucifié sur la croix qui lui dit combien il a été un grand pécheur mais qui lui pardonne tous ses péchés car il a protégé son nom. |
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TC0160 | TE017198 | anon. | Recueil de sermons et d’exempla - Cambrai, BM, 574 [transc. A. Perard] : n°15 | Un jeune homme, qui se nourrit abondamment de bons mets, décide de prendre l’habit. Peu de temps après, il finit par demander à l’abbé l’autorisation de quitter l’abbaye, ne supportant plus les privations alimentaires. L’abbé lui conseille de prier davantage et de persévérer. Le jeune homme suit ces recommandations mais finit par quitter l’abbaye discrètement. Sur son chemin, il est arrêté par un homme qui lui demande où il va, d’où il vient et ce qu’il a à faire. Le jeune homme lui répond qu’il vient de nulle part et qu’il va là où il aura un métier et quelque chose à faire. A ces mots, l’homme, qui est Jésus Christ, le questionne davantage et obtient la vérité. Il lui montre alors sa plaie de côté toute sanglante et ordonne au jeune homme de retourner en son abbaye et de penser à cette plaie quand il sera confronté à la difficulté. Le jeune homme y retourne et mène une vie sainte. | |
TC0163 | TE018071 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 9. | LE MOINE BUSSHU, AU VAL DE SHIMIZU, PRÈS DE LA COLLINE DE KAGURA.– Un voleur pénètre dans le pavillon des purifications où réside le moine Busshu parti ramasser du bois. Il dérobe de menus objets et s’enfuit. Mais il constate qu’il se retrouve sur les lieux de son méfait, malgré toutes ses tentatives pour s’en éloigner. Quand le moine revient, le voleur lui promet de lui rendre tous ses objets volés, si le moine le laisse enfin rentrer chez lui. Busshu, très compatissant, laisse le voleur tout emporter. Des années plus tard, le moine, se faisant construire un ermitage, voit le charpentier se régaler en dégustant un poisson. Il demande alors à une pieuse laïque qui lui apporte des offrandes régulièrement, de lui servir du poisson. Celle-ci, indignée par cette incroyable requête, lui sert malgré tout du poisson préparé avec soin. Le moine mange, met les restes dans un pot pour plus tard. La femme, jugeant cette conduite regrettable, propose pourtant au moine de lui cuisiner encore du poisson. Mais il refuse, disant son envie passée. Ce même Busshu, malade, seul dans son logis délabré, par une nuit éclairée par une lune très brillante, récite à haute voix l’invocation au Bouddha. Tous l’entendent s’écrier qu’il est enfin heureux. Au petit jour, on le trouve assis sur ses talons, paumes jointes, comme plongé dans le sommeil. |
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