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KeywordMot-cléStichwörtParola chiavePalabra clave: Paradis | Heaven | Paradis | Paraíso | Paradiso
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ID (coll.)ID (rec.)ID (Samml.)ID (racc.)ID (col.) | ID (ex.)ID (ex.)ID (Ex.)ID (ex.)ID (ex.) | AuthorAuteurVerfasserAutoreAutor | TitleTitreTitelTitoloTitulo | ExemplaExemplaExemplaExemplaExempla | KeywordsMots-clésStichwörterParole chiavePalabras claves |
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TC0001 | TE001489 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 50, 4-6 | En Brabant, Elisabeth de Wans, mariée contre son gré, demeura vierge pendant un an par la protection du crucifix qui la suit en permanence. Cette femme devenue moniale dans le monastère cistercien d’Aywières, connaît l’avenir de chacun des hommes après une vision qu’elle eut au paradis lors d’une ascension mystique. |
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TC0001 | TE001527 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 54, 2 | Les six causes des joies en paradis, où l’élu sera comme un poisson dans l’eau. | |
TC0001 | TE001526 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 53, 34-35 | En Brabant, Thomas de Cantimpré rencontre un paysan sur son chemin. Ce paysan lui raconte une vision qu’il eût lors des vigiles de sainte Catherine. Il voit une foule immense en haillons, une autre foule et un groupe moins nombreux resplendissant; les premiers sont les âmes des damnés, les deuxièmes les âmes du purgatoire, les troisièmes, la troupe des élus du paradis. |
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TC0001 | TE001518 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 53, 23 | Christine l’Admirable, prend sur elle la moitié des peines du purgatoire du comte de Looz qui lui avait confessé ses péchés avant de mourir. Elle souffre longtemps dans son corps les tourments du purgatoire et voit plus tard la délivrance du comte. |
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TC0001 | TE001516 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 53, 19 | Prières réclamées par l’empereur Otton IV, pénitent très dévôt, après sa mort lors d’une apparition à l’une de ses parentes devenue abbesse. La récitation, par des moines de différents monastères, de dix mille psautiers accompagnée d’autres prières et de la discipline le font sortir du purgatoire. |
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TC0003 | TE001620 | Dominico Cavalca | Esempi [Varanini, Baldassari, 1993] : 46 | La Vierge apparaît à la jeune Musa pour lui conseiller de se préparer chastement à la mort, en abandonnant chants et danses. | |
TC0010 | TE000943 | Raoul de Châteauroux | Recueil de reportations de 300 sermons d'auteurs divers : Paris, BnF lat. 16482, Sermo D198, 3 | Dieu accueille quelquefois avec plus d’amour les pécheurs que beaucoup de vierges. La fille de bonnes gens fut déflorée par son propre frère. Elle le tua et tua ses parents, puis s’en alla vivre au bordel. Un jour, de passage dans une ville en cette compagnie de mauvaises gens, elle entra dans une église, entendit le prédicateur déclarer que Dieu était prêt à dispenser sa miséricorde aux plus grands pécheurs, eussent-ils tué leur frère ou leur soeur, leur père et leur mère. Elle demanda d’une voix forte à se confesser. Le prédicateur la fit attendre, car il n'avait pas fini son sermon. Elle se rendit alors devant un autel de la Vierge, et sa contrition fut telle qu’elle en mourut. Le prédicateur fit prier l’assistance pour qu’elle revînt à la vie. Ressuscitée, elle reprocha au prédicateur de l’avoir soustraite aux joies du paradis, puis se confessa et mourut à nouveau. |
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TC0010 | TE000945 | Raoul de Châteauroux | Recueil de reportations de 300 sermons d'auteurs divers : Paris, BnF lat. 16482, Sermo D201 | Il ne faut pas s’attacher aux richesses du monde. Un saint ermite voulait savoir quel serait son mérite au paradis. L’ange lui répondit qu’il serait le même que celui du pape Grégoire. L’ermite, voyant le pape monté sur un palefroi couvert de soie, se désola, jusqu’à ce qu’il apprît par l’ange qu’il tirait davantage de consolations, en ce monde, de son chat, que le pape Grégoire n'en avait dans la splendeur de ses ornements. | |
TC0010 | TE000825 | Raoul de Châteauroux | Recueil de reportations de 300 sermons d'auteurs divers : Paris, BnF lat. 16481, Sermo 24, 1 | À s’occuper des affaires de ce monde, on risque de tout perdre, le corps et l’âme. Un homme qui s’était beaucoup démené pour devenir évêque renonça à sa charge quand il en mesura les dangers, et il se fit ermite. Après sa mort, il révéla à l’évêque qui l’avait consacré que, sur 50 000 âmes de défunts morts le même jour que lui, trois seulement son parvenues au paradis : la sienne, celle de saint Bernard et de l’un de ses compagnons. Toutes les autres tombaient en pluie dans l’enfer. | |
TC0010 | TE000884 | Raoul de Châteauroux | Recueil de reportations de 300 sermons d'auteurs divers : Paris, BnF lat. 16481, Sermo 113, 3 | L’eucharistie délivre du feu du purgatoire. Conformément à une promesse mutuelle, un religieux défunt apparaît à son confrère pour lui demander de l’aider en célébrant pour lui un nombre donné de messes. Celui-ci célèbre la messe après s’être confessé, prie Dieu de délivrer son ami comme le roi de Babylone le ferait d’un de ses prisonniers, et apprend le lendemain par son ami que ce dernier est délivré, et qu’il part immédiatement au paradis. | |
TC0010 | TE000847 | Raoul de Châteauroux | Recueil de reportations de 300 sermons d'auteurs divers : Paris, BnF lat. 16481, Sermo 7, 3 | Les tourments au purgatoire sont si pénibles que, tout en étant certains qu’ils iront au paradis, ceux qui les subissent ne peuvent penser à leur devenir. Richard, l’élève de maître Sella, apparaît à son maître après sa mort, et lui déclare qu’il est au purgatoire parce qu’il ne voulait pas aller écouter les sermons. Quand le maître touche son vêtement de la main, sa paume est transpercée. | |
TC0010 | TE000858 | Raoul de Châteauroux | Recueil de reportations de 300 sermons d'auteurs divers : Paris, BnF lat. 16481, Sermo 9, 1 | L’ange et l’ermite en présence d’un cadavre, puis d’un pécheur. Seuls ceux qui sont purs vont au paradis. | |
TC0010 | TE000870 | Raoul de Châteauroux | Recueil de reportations de 300 sermons d'auteurs divers : Paris, BnF lat. 16481, Sermo 105, 1 | Ce ne sont pas les biens de ce monde, mais ceux du paradis, qui sont honorables. À Bourges, des gens qui étaient menés au gibet eurent l’idée saugrenue de demander que leur tête soit couronnée de fleurs. | |
TC0011 | TE003132 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 164a-b | Le sang du Christ est la clé de Dieu pour ouvrir le paradis, l’eau de Dieu pour éteindre le feu de l’enfer et le pretium dei pour que justice soit faite. | |
TC0011 | TE002951 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 54a | Dieu aura trois calices après cette vie, respectivement remplis de vin pur, de vin mélé et de lie. Le premier est le ciel réservé aux saints, le deuxième est le purgatoire, le troisième, l’enfer. | |
TC0011 | TE003082 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 125a | Le Christ siège à la droite de Dieu donc les ministres du Christ seront à la droite de Dieu (dans sa lumière et dans sa gloire), tandis que les pécheurs seront à la droite de Dieu, mais sous ses pieds, dans les ténèbres et les peines de l’enfer. | |
TC0011 | TE003069 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 118a-b | Dieu a dans sa cour trois chanceliers : saint Michel qui pèse les âmes; saint Pierre qui est à la porte du ciel et la Vierge Marie. | |
TC0011 | TE003083 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 126a-b | Le vin signifie la joie et la divinité du Christ; le lait signifie la pureté du corps et l’humanité du Christ. Nous pouvons acheter ce pain et ce lait par les prières afin de pouvoir contempler la divinité et l’humanité du Christ au paradis. | |
TC0011 | TE003043 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 99b (2) | Seront chassés du temple céleste les orgueilleux (boeufs), les avares (changeurs), les libidineux (colombes) et les hypocrites (moutons). | |
TC0011 | TE003080 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 122b-123a | A partir de l’étymologie de " Pontifex " pour désigner le Christ comme celui qui fait un pont, présentation du monde comme une mer dangereuse où l’homme risque le naufrage. Il est aidé par le navire de l’innocence, la table de la pénitence et le pont de la Passion; il peut ainsi atteindre le port du Paradis. La table de la pénitence est faite de quatre bois : olivier, palmier, cèdre et cyprès. Le Christ peut être appelé " Pontifex " à cause de ses vêtements liturgiques, du mystère de l’onction et de son office (prier pour le peuple, offrir le sacrifice et distribuer les prébendes). |
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TC0011 | TE002878 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 13a (1) | La pénitence est comparée à un navire qui mène l’homme sur la mer du monde au port du paradis. La tentation est comparée à un vent contraire. |
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TC0011 | TE002891 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 22a-b | Saint Michel pèse les âmes et les divise en quatre catégories qu’il envoie respectivement en enfer, purgatoire ou au paradis. | |
TC0011 | TE003017 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 86a-b | Une goutte du fleuve du paradis est plus grande que l’océan; elle a enlevé tout orgueil à Paul, tout avarice à Matthieu et toute luxure à Marie Madeleine. Elle transforme le loup en agneau et la corneille noire en blanche colombe. |
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TC0012 | TE002655 | Jacobus Passavanti | Specchio di vera penitenza : 19 | Une jeune fille pèche avec son père. Puis elle tue ses parents et devient une prostituée. Un beau jour elle écoute le sermon d’un moine, se repent, meurt et gagne le paradis. |
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TC0020 | TE003814 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 289 | Après la mort de ses parents, le diable montre à leur fille le sens de leur vie : un père très pieux mais peu fortuné et une mère dépravée mais comblée de biens. La nuit suivante, un ange lui dévoile leur sort dans l’au-delà : la mère en enfer et le père au paradis. La jeune fille choisit de suivre l’exemple de son père et se convertit à une vie d’ascète dans une grotte. |
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TC0020 | TE003800 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 275 | Une jeune fille voit la Vierge accompagnée de jeunes vierges, et désire se joindre à elles. Pour cela, il faudra qu’elle s’abstienne de rire pendant trente jours. Après avoir tenu sa promesse, la jeune fille meurt et rejoint la Vierge et ses compagnes au ciel. |
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TC0020 | TE003614 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 89 | Juste avant une bataille, un croisé demande à son cheval de le conduire au paradis. | |
TC0021 | TE004173 | anon. | Liber exemplorum ad usum praedicantium [Little, 1908] : 195a | Après avoir vu ses parents dans l’autre monde, une fille choisit de suivre l’exemple de son père malchanceux et non celui de sa mère. |
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TC0021 | TE004079 | anon. | Liber exemplorum ad usum praedicantium [Little, 1908] : 148 | Pour contrer ses tentations de luxure, Dieu montre à Josaphat en songe les joies du ciel; il voudrait y rester. | |
TC0021 | TE004097 | anon. | Liber exemplorum ad usum praedicantium [Little, 1908] : 166 | Un père qui vient de perdre son fils achète les indulgences d’un collectionneur ; son fils lui apparaît sauvé. |
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TC0027 | TE004877 | Rhazes | La Médecine spirituelle [tr. Brague, 2003] : p. 70, chapitre 1 | Le roi qui méprise le paradis. Razi a entendu dire d’un certain roi hautain qu’un jour on faisait mention devant lui du paradis et de la grandeur de l’agrément qu’on y trouve, et pour l’éternité. Il dit: « Pour moi, cet agrément est gâché et je le trouve amer, quand je pense que je suis par rapport à lui comme quelqu’un à qui on fait une faveur et à qui on accorde un bienfait. » |
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TC0028 | TE005035 | Federicus Visconti | Sermons et visite pastorale [dir. Bériou, 2001] : Sermo 11 §14, p. 427 | Les anges ne peuvent porter au ciel l’âme d’un saint homme, aussi longtemps que David ne I'y a fait consentir par la mélodie de sa cithare. | |
TC0029 | TE005217 | Jehan de Saint-Quentin | Dits de Jehan de Saint-Quentin [Olsen, 1978] : M. Le dit de l’enfant qui sauva sa mère, p. 105-112 | Préambule sur l’importance de la confession (v. 1-24). ~ Après la mort de son mari, une bourgeoise est réduite à la misère (v. 25-44). Un jour qu’elle s’en plaint, le diable lui apparaît sous la forme d’un marchand et demande la cause de son désespoir. L’ayant apprise, il promet de la rendre riche si elle consent à exécuter ses ordres elle accepte (v. 45-60). Le diable pose quatre conditions : ~ 1) Elle doit déranger les gens qui prient dans l’église (v. 61-72). ~ 2) Elle doit héberger de jour trois pauvres et les chasser la nuit venue (v. 73-75). ~ 3) Elle n'a plus le droit de se confesser (v. 76-82). ~ 4) Elle doit faire forniquer prêtres et chanoines (v. 83-100). ~ ~ Ayant trouvé les richesses promises, la veuve tient scrupuleusement son engagement (v. 101-115). Un jour, cependant, elle tombe gravement malade et est sur le point de mourir. Son fils, qui est clerc, l’engage vivement à se confesser, mais elle refuse, fidèle à sa promesse (v. 116-30). Le fils la persuade de se confesser à lui et insiste pour qu’on cherche ensuite un prêtre; elle finit par y consentir (v. 131-42). Quant la mère est seule, le diable survient et l’étrangle; à son retour le fils la trouve morte (v. 143-48). Il propose de prendre sur lui la pénitence et se confesse au curé qui l’absout (v. 149-88). Un an plus tard, la mère revient remercier son fils de l’avoir tirée des peines du purgatoire. Il meurt peu de temps après et va en paradis où une place lui est réservée (v. 189-204). ~ Conclusion (v. 205-08). |
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TC0030 | TE005352 | anon. | Libro de los Gatos [Darbord, 1984] : 32,1 | Un chevalier demande à un homme bon de lui dire les joies du paradis. L’homme bon lui dit que ces joies sont supérieures à tout. Le chevalier demande alors si l’on peut y chasser. L’autre dit que non. Le chevalier est déçu. L’homme bon et érudit lui narre en suite l’exemple suivant du lion, du loup et de la truie (32,2). | |
TC0033 | TE005913 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 62 | LE GROGNEMENT DES PORCS EN ENFER. Quelqu’un, aux débuts de l’ordre cistercien, y entra. Longuement tenté, il se décida à le quitter. Son père et sa mère lui apparurent deux fois pour l’en dissuader. La troisième fois, alors qu’il était bien décidé à quitter l’ordre, sa mère lui apparut, très triste et lui en demandant les causes. Il répondit qu’il ne pouvait supporter la dureté de l’ordre. Sa mère lui demanda s’il pourrait supporter l’enfer ou un de ses tourments les plus légers. Il répondit que l’ordre était d’une grande dureté, avec des veilles quasiment perpétuelles, un silence amer, un lit de fer, une nourriture insipide, etc. Sa mère lui demanda s’il voulait avoir l’expérience d’un léger tourment de l’enfer. Il accepta et entendit un horrible grognement de porcs qui ne pouvait se comparer à aucun tonnerre. Il lui sembla que le ciel se fendît et lui tomba sur la tête. Il hurla de peur. Sa mère le consola et le bruit cessa. Elle lui proposa d’entendre une petite joie du paradis. Il entendit alors de douces voix qui surpassaient toute musique. Sa mère lui conseilla de poursuivre ce qu’il avait entrepris s’il voulait échapper aux tourments de l’enfer. Ce qu’il fit. |
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TC0033 | TE006200 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 339 | LA PIERRE D’ALEXANDRE. Alexandre (le Grand) naviguant sur un fleuve du paradis rencontra un vieillard qui le persuada de rebrousser chemin et lui donna une pierre, lui disant que par son poids, il connaîtrait sa propre valeur. Cette pierre posée sur le plateau d’une balance pèse très lourd; couverte de poussière, elle est très légère. | |
TC0033 | TE006012 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 158 | LES DEMONS APPARAISSENT A SAINT MARTIAL; CELUI-CI RESSUSCITE LE FILS DU COMTE DE POITIERS. Saint Martial avait converti les Limousins ainsi que leur chef et quinze de ses chevaliers, qu’il avait baptisés. Il s’en revenait de Rome, où il avait vu saint Pierre, et logeait près d’un fleuve. Le fils du comte de Poitiers s’y baignait et fut étouffé par le diable. On ne pouvait le trouver. Saint Martial fit sortir du fleuve trois démons à l’aspect d’Ethiopiens, plus noirs que de la suie, pourvus de grands pieds, aux yeux terribles injectés de sang, dont les cheveux couvraient tout le corps, crachant du feu par la bouche et les narines, parlant d’une voix croassante. Ils dirent leur nom et avouèrent quelles étaient leurs fonctions. Le saint leur demanda de ne plus nuire à quiconque et de gagner les contrées désertes. Il ressuscita le jeune homme qui raconta comment l’ange du Seigneur l’avait sauvé, lui avait montré le feu du purgatoire, ses peines multiples, l’avait conduit à la porte du paradis. Les démons se battaient à son sujet quand une voix venue du ciel lui avait enjoint de réintégrer son corps. Il vivrait durant vingt-six ans. Il se tondit, vécut dans la plus grande abstinence, comme les anges le lui avaient enseigné, et se consacra à saint Martial. |
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TC0033 | TE005978 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 125 | JOSAPHAT TENTE PAR UNE JEUNE FILLE. Josaphat fut tenté par une très belle jeune fille qui lui était envoyée par l’enchanteur Thérodas (Théodas) et qui lui promit de devenir chrétienne s’il consentait à passer une seule nuit avec elle. Il vit en songe le lieu de repos des justes et le lieu de misère des pécheurs: il se détourna de la jeune fille. | |
TC0033 | TE006285 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 422 | LE REVE QUI NOURRIT. Deux sages se mirent d’accord pour duper un simple: comme ils n’avaient presque plus rien à manger, ils décidèrent que celui qui aurait fait le rêve le plus étonnant mangerait ce qui resterait. Comme le simple faisait semblant de dormir, l’un dit qu’il dirait s’être vu porté par les anges en paradis, l’autre qu’il avait rêvé que les démons voulaient le porter en enfer. Tandis qu’ils dormaient, leur compagnon mangea ce qui restait. Il dit aux autres qu’ayant rêvé que l’un allait en paradis, l’autre en enfer, il s’était dit qu’ils n’avaient plus besoin de rien et avait donc mangé. | |
TC0033 | TE005996 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 142 | VISION D’ESDRAS. Esdras vit au somment d’une montagne un jeune homme, âgé de trente ans, auquel Dieu avait donné tout pouvoir et que l’armée du ciel composée de jeunes hommes adorait. Un ange lui dit que ce sont ceux qui se voient couronnés. | |
TC0034 | TE006377 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 145 | Lors de la fuite en Egypte de la Vierge avec Jésus, les dragons s’agenouillent devant l’enfant et les bêtes sauvages les guident dans le désert. Jésus a soif, un palmier s’incline jusqu’à lui et une source apparaît au pied de l’arbre. Le palmier est, dès lors, présent au paradis. | |
TC0034 | TE006323 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 226 | Adam et Eve ont perdu le Paradis car ils n'ont pas suivi les conseils de Dieu et ont commis un péché mortel. | |
TC0035 | TE006583 | anon. | British Library, Add. 27909B (fol. 4-11) : fol. 10, n° 45h | Plus le chrétien s’approche de la mort, plus il met d’ardeur à obtenir le trésor du royaume des cieux. | |
TC0035 | TE006495 | anon. | British Library, Add. 27909B (fol. 4-11) : fol. 5, n° 14 | Deux moines de Clairvaux décident que le premier qui mourra dévoilera à l’autre les secrets de la vie éternelle. Le moine défunt revient comme promis et confirme que les joies célestes sont encore plus grandes qu’il ne le croyait. |
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TC0036 | TE006632 | Petrus Venerabilis | De miraculis libri duo [Torrell, Bouthillier, 1992] : I, 20 | Dans ce chapitre l’auteur évoque la vie et la mort d’un saint homme nommé Benoît. Celui-ci vécut un temps comme prêtre mais déjà avec l’âme d’un moine. Quand il décida d’en prendre également l’habit, il entra au monastère de Cluny où sa vie fut un modèle de piété, d’humilité, de patience, et d’esprit de justice dans sa fonction de surveillant du monastère. Sa cellule était un oratoire dédié à saint Michel avec une tour très haute à l’écart pour cacher aux autres moines son ascétisme exceptionnel. ~ Quand vient l’heure de sa mort, au moment des fêtes de Pâques, Benoît est emmené comme il se doit à l’infirmerie, où il est récompensé de sa vie par la vision d’êtres célestes vêtus de blanc remplir la pièce. S’étonnant dans un premier temps de ce qu’il croit être une coutume du monastère ignorée de lui, il appelle l’infirmier qui comprend à ses dires qu’il s’agit d’anges venus chercher l’âme du saint homme pour l’emmener directement au Paradis, celle-ci étant si pure qu’il ne lui était pas nécessaire de purger des fautes inexistantes. | |
TC0036 | TE006657 | Petrus Venerabilis | De miraculis libri duo [Torrell, Bouthillier, 1992] : II, 18 | Peu de jours avant la mort de Matthieu d’Albano, le prieur de Saint-Zénon, à Pise, vit le mourant en songe. Habillé en moine, Matthieu faisait face à un enfant d’une grande beauté qui lui présenta un livre et lui demanda de le lire pour acquérir la connaissance de toutes les langues. L’enfant l’invita ensuite à entrer dans un somptueux palais, mais Matthieu d’Albano répondit ne pas être prêt; aussi l’enfant le laissa-t-il se préparer et il revint vêtu de ses ornements sacerdotaux et pontificaux. Il est alors accueilli par une foule d’enfants angéliques qui entonnent un cantique. |
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TC0037 | TE006707 | Roberto Caracciolo | Roberto Caracciolo, Quaresimale in volgare : 25 | Un moine était tenté de revenir dans le monde. Un jour, au cours d’une promenade, un oiseau l’attire par son chant merveilleux au fond d’un bois où il demeure pendant deux cents ans sans boire ni manger. Retournant au monastère il découvre que tout a changé. Il raconte son aventure. Il s’agissait d’un ange qui lui avait fait éprouver par anticipation la félicité céleste. | |
TC0038 | TE006750 | Vincent Ferrier | Sermones castellanos [Cátedra, 1994] : 23 | Si un riche veut entre au paradis, il doit donner son trésor aux pauvres. | |
TC0106 | TE015801 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 63 | LE GROGNEMENT DES PORCS EN ENFER. Quelqu’un, au début de l’ordre cistercien, y entra. Son père et sa mère lui apparurent pour le dissuader de le quitter, ce qu’il était tenté de faire. La troisième fois, il avoua à sa mère ne pouvoir supporter la dureté de l’ordre. Pour le mettre à l’épreuve des tourments de l’enfer, sa mère lui fit entendre d’abominables cris de porcs. Puis elle lui fit écouter un chant d’une douceur inouïe comme signe des joies du ciel. Il décida donc de persévérer et de rester dans l’ordre. | |
TC0106 | TE015812 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 74 | VISION DE L’ENFER. Un soldat romain, de retour de l’au-delà, rapporte qu’un pont surplombe un fleuve très noir qui dégage une vapeur fétide; il conduit les seuls justes aux prés verdoyants, les injustes tombant dans l’eau. | |
TC0106 | TE015848 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 110 | UNE JEUNE FILLE ÉDIFIÉE PAR LA VISION EN GLOIRE DE SON PÈRE ET PAR CELLE DE LA PUNITION DE SA MÈRE. Une jeune fille prend pour modèle la vie pieuse de son père alors que sa mère mène une vie débauchée. S?étonnant que la mort de son père ait été accompagnée d’un orage tel qu’il a été enseveli à grand peine alors que sa mère l’a été dans le calme, entourée d’honneurs grâce à ses aumônes, elle a la vision des lieux où sa mère est torturée par les démons d’une part, du lieu de clarté dans lequel son père est transporté de joie. Imitant donc la vie de son père, elle devint une sainte. | |
TC0106 | TE016022 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 279 | LE RÊVE QUI NOURRIT. — Deux compagnons se mettent d’accord pour duper un simple: comme ils n’ont presque plus rien à manger, ils décident que celui qui aura fait le rêve le plus beau mangera ce qui reste. Comme le simple fait semblant de dormir, l’un dit qu’il dira s’être vu porté par les anges en paradis, l’autre qu’il a rêvé que les démons voulaient le porter en enfer. Tandis qu’ils dorment, leur compagnon mange ce qui reste; il dit aux autres qu’ayant rêvé que l’un allait en paradis, l’autre en enfer, il s’est dit qu’ils n’avaient plus besoin de rien et a donc mangé. | |
TC0106 | TE015924 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 183 | PLEURS DE L’ABBA SYLVAIN. — L’abba Sylvain, après une extase, pleurait abondamment. Il dit qu’il avait été conduit au Jugement et y avait vu beaucoup de moines aller au supplice et beaucoup de séculiers aller au royaume de Dieu. | |
TC0106 | TE015773 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 36 | MORT DE L’ABBA SYSOI. Sysoi, mourant, voit Abraham, le choeur des prophètes, les apôtres et les anges qui viennent chercher son âme. Il demande à faire pénitence. Ils lui répondent qu’il n’en a pas besoin. Ils reconnaissent qu’il est parfait dans la crainte de Dieu. | |
TC0124 | TE015222 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : [LXXXI], 27 [851] | Un moine de Clairvaux gravement malade, porté à l’extase durant presque la moitié d’une nuit, vit s’entrouvrir le ciel et le Christ descendre pour accueillir un jeune moine mourant. Réveillé, puis guéri, il continua à ressentir le bonheur et la douceur que lui avait provoqués cette vision. | |
TC0124 | TE014884 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XLVIII, 8 [528] | Un moine très dévot à la Vierge mourut sans avoir osé confesser un grave péché, mais en se confiant à la clémence divine. Son compagnon pria beaucoup pour lui, et vit la bienheureuse mère de Dieu apparaître sur l’autel pour lui dire que son compagnon était absout et elle le lui montra heureux, gagnant les cieux. |
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TC0124 | TE015280 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : [LXXXI], 86 [892] | Un frère de Fontmorigny eut la vision de saint Bernard avec la Vierge et le Christ conversant dans un jardin merveilleux. Il apprit ainsi qu’il allait mourir cinq jours plus tard. | |
TC0124 | TE014980 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : LVII, 6 [624] | Un empereur demanda à un ermite pourquoi il se logeait si étroitement, il répondit : « On gagne plus facilement le ciel en quittant une cabane plutôt qu’un palais. » | |
TC0124 | TE014985 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : LVII, 11 [629] | Pastor convainquit sa mère de renoncer à le voir, lui et ses frères, en ce monde, pour les voir dans l’autre monde. | |
TC0124 | TE015277 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : [LXXXI], 83 [889] | Un moine de l’abbaye cistercienne de Fontenay malade répondit avec empressement à l’invitation d’un personnage surnaturel de passer dans le lieu de paix et de joie. Un confrère malade lui aussi mais beaucoup plus réticent, traîna encore longtemps sans quitter son lit jusqu’à la mort. | |
TC0124 | TE014975 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : LVII, 1 [619] | Cédual, roi des Saxons de l’Occident, ayant laissé sa couronne, vint à Rome pour y recevoir le baptême en espérant quitter bientôt ce monde pour la vie éternelle. | |
TC0124 | TE015271 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : [LXXXI], 77 [883] | Dans l’abbaye de Baulaucourt (Burlancurc), un frère nommé Grihardus, atteint par la lèpre, supportait si sereinement son mal qu’on le considérait comme un martyr. Lorsqu’il mourut, l’abbé vit son âme s’envoler comme une colombe et eut la révélation qu’au ciel aussi ses mérites furent reconnus comparables à ceux de saint Jean et de saint Paul. | |
TC0124 | TE014581 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XV, 8 [232] | Saint Antoine vit les anges emporter au ciel l’âme de saint Paul ermite qu’il trouva mort en oraison; deux lions vinrent creuser sa tombe. |
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TC0124 | TE014754 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XXXII, 5 [399] | Un chanoine régulier, qui avait une dilection particulière pour les Cisterciens, eut une vision du ciel, où il cherchait en vain à apercevoir des Cisterciens, quand la Vierge lui apparut et les lui montra groupés sous son manteau tissé d’or. | |
TC0124 | TE015217 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : [LXXXI], 22 [846] | Lorsqu’il était encore novice un frère de Clairvaux parvenu à l’extase vit apparaître saint Paul revêtu des ornements sacerdotaux, qui l’assura de son salut. Plus tard, la Vierge lui apparut aussi et le prenant par la main le conduisit jusqu’à une demeure de lumière où elle pénétra le laissant à la porte. Elle lui apparut encore pour lui assurer qu’il la rejoindrait. | |
TC0124 | TE015202 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : [LXXXI], 7 [831] | Un moine de Clairvaux, tourmenté par ses péchés, reçut la vision du Christ célébrant la messe et élevant le calice rempli des larmes de sainte Madeleine, la pénitente. | |
TC0124 | TE014668 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XXII, 16 [319] | Un frère voulait rendre visite à sa soeur malade dans son monastère, mais elle refusa de lui permettre de venir dans sa communauté de femmes. Elle lui demanda de prier pour elle, espérant qu’ils se verraient dans le royaume céleste. | |
TC0129 | TE009409 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei, t. II, De sanctis [Clutius, 1760] : Sermones De sanctis, [éd. Maggioni, en cours], 463b | Ceux qui sont en Purgatoire portent un fardeau de bois, de foin et de paille ; ceux qui sont en enfer portent un fardeau d’épines, de boue et de pierres; ceux qui sont au ciel apportent avec eux de l’or, de l’argent et des pierres précieuses. | |
TC0129 | TE007319 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei, t. II, De sanctis [Clutius, 1760] : p. 158b | A la mort d’un religieux, saint Marc vient pour emporter son âme au ciel. | |
TC0129 | TE007267 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei, t. II, De sanctis [Clutius, 1760] : p. 34b | De même que l’enfant veut sortir du sein de la mère pour avoir une meilleure vie, saint Etienne veut sortir du sein de l’Eglise terrestre pour obtenir les bienfaits de la vie éternelle. |
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TC0129 | TE009410 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei, t. II, De sanctis [Clutius, 1760] : Sermones De sanctis, [éd. Maggioni, en cours], 581a - 1 | La prière des saints est efficace dans le ciel, en enfer (cf. Grégoire qui délivre l’âme de Trajan), dans les limbes (résurrection de Lazare) et dans le monde. |
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TC0131 | TE007786 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 158, 1-13 | LE MAUVAIS RICHE. 1 On voit ici le riche de l’Evangile, qui était juste possesseur de ses richesses, mais qui fut damné parce qu’il n'avait pas voulu donner au pauvre Lazare des miettes de sa table et qu’il était trop esclave de ses aises. 2 Le mendiant trouva plus de compassion auprès de ses chiens qui lui léchaient ses plaies qu’auprès de leur maître. C'est pourquoi celui-ci à sa mort alla en enfer. 3 Quand il fut en enfer il vit le pauvre au sein du père Abraham. Il pria le père Abraham de lui envoyer par le mendiant une goutte d’eau pour rafraîchir sa langue, car il était tout brûlant. 4 Le père Abraham (qui représente ici Dieu le Tout-Puissant qui est notre père à tous) lui répondit: 5 "Fils, souviens-toi que le mendiant a eu sur terre pauvreté et misères tandis que tu avais richesse et agréments. Aussi est-il juste qu’il ait repos et toi peine." 6 Le riche lui répondit: "Dis au moins à mes cinq frères de ne pas mener une vie qui les amènerait ici." 7 Le père Abraham répondit: "Ils ont Moïse et les prophètes: Qu'ils les croient s’ils veulent." 8 Cela signifie que personne d’entre nous n'a d’excuse s’il ne fait pas son salut, car nous avons les prédicateurs et l’enseignement de la théologie. 9 Le riche avait donné à ses frères le mauvais exemple: aussi ne voulait-il pas qu’ils viennent en enfer, sachant bien que son châtiment en serait accru (ce n'était pas par charité). 10 Cela signifie que si quelqu’un donne un mauvais exemple qui en conduise d’autres à la damnation, son châtiment en grandira en proportion du nombre de ceux qui se seront damnés à cause de lui. 11 Et inversement, plus on aura mené de gens au paradis par son exemple et par son enseignement, plus on verra grandir sa gloire au ciel. 12 Car pour les hérésiarques qui font encore se damner les gens, leur châtiment continue de s’accroître avec le nombre de leurs victimes. 13 Et de même s’accroît au ciel la gloire de ceux dont l’enseignement en a mené d’autres au salut. |
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TC0131 | TE008933 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 051, 1-18 | LE LAVEMENT DES PIEDS. 1/ Jésus par vraie humilité voulut laver les pieds à ses disciples le soir du Jeudi Saint, 2/ en montrant qu’il n'y avait rien d’autre à laver en eux et en nous donnant exemple de véritable humilité. 3/ Car les sièges de paradis avaient été vidés par l’orgueil et il voulait les remplir par l’humilité. 4/ Les vrais humbles peupleront le ciel et les orgueilleux l’enfer. 5/ On est orgueilleux quand on croit valoir plus qu’on ne vaut, pouvoir plus qu’on ne peut, savoir plus qu’on ne sait et valoir mieux que les autres sous quelque rapport. 6/ Le vrai humble croit toujours que les autres valent mieux que lui. 7/ En leur lavant les pieds, il voulait les laver d’abord à Judas, mais il n'accepta pas. 8/ Et Jésus n'insista pas beaucoup, sachant bien qu’il y avait plus à laver dans son coeur qu’à ses pieds. 9/ Saint Pierre non plus n'accepta pas qu’il lui lave les pieds; mais Jésus lui dit: 10/ Pierre, si je ne te lave pas les pieds, je ne veux plus jamais rien partager avec toi. 11/ -Ah, Seigneur, répondit Pierre,alors ne me lave donc pas seulement les pieds, mais les mains et la tête. 12/ Quand il eut lavé les pieds à tous les autres, il s’assit parmi eux et leur dit: 13/ Vous avez vu ce que j'ai fait. Vous m'appelez votre maître et vous avez raison, car je le suis. 14/ En vous lavant les pieds je vous ai donné l’exemple pour que celui qui voudra être au ciel le plus grand soit ici-bas le plus petit. 15/ On peut dire que l’on a bien des raisons de s’humilier quand on ne peut se vanter que de ses péchés. 16/ Les bêtes, les oiseaux sont si glorieusement parés de leurs plumes; et nous du genre humain, nous ne pouvons nous parer que de choses mortes. 17/ Et il plaît à Dieu qu’il en soit ainsi pour que nous ayons plus grand désir d’aller dans notre patrie du ciel, 18/ là où nous serons éternellement parés de robes de vertus. |
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TC0131 | TE008844 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 631, 1-12 | MARTYRE DE SAINTE AGNES. 1/ Sainte Agnès fut conduite au bordel parce qu’elle ne voulait pas épouser le fils du prévôt de Rome. 2/ En effet, comme elle s’appelait Agnès, qui signifie petite agnelle, épouse de l’agneau, elle ne voulait pour mari que le doux Jésus-Christ qui est appelé agneau dans l’Ecriture. 3/ On la mit toute nue, mais Dieu la vêtit de ses cheveux comme l’agneau est vêtu de sa laine. 4/ Quand le fils du prévôt voulut s’approcher d’elle, un diable l’étrangla. 5/ Mais Dieu le ressuscita à sa prière; là elle se montra bonne et juste en priant pour celui à cause de qui on la martyrisait. 6/ Alors le prévôt lui fit couper la tête. Ainsi rendit-elle son âme à Dieu par le martyre. 7/ Après sa mort, apparaissant avec plusieurs autres vierges couronnées, elle leur dit: 8/ "Ne pleurez plus à mon sujet, car je suis en l’heureuse compagnie de Dieu et je ne saurais vous dire les biens éternels que je possède en cette glorieuse compagnie." 9/ La bonne sainte Agnès les quitta alors et retourna au ciel avec ses compagnes, 10/ laissant dans la joie son père et sa mère qui jusque là étaient dans la tristesse. 11/ Ils répétèrent à leurs amis qu’ils avaient vu leur fille couronnée, accompagnée d’un groupe de dames également couronnées. 12/ Elle avait avec elle un agneau qui la conduisait; et c'était Notre-Seigneur qui sous la forme d’un agneau lui tenait compagnie. |
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TC0131 | TE007743 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 083, 1-27 | LES FILS QUI TIRERENT SUR LEUR PERE. 1/ Ici commence une pieuse fiction qui s’applique à Dieu. 2/ Il était un riche homme qui avait quatre enfants; et parmi les richesses qu’il possédait, il avait un arbre que chacun des enfants désirait avoir hors part. 3/ Et pour leur faire plaisir à tous, il le donna à chacun en particulier: Au premier il donna de cet arbre le haut et le bas, au second le vert et le sec, au troisième le bois tordu et le bois droit, au quatrième le bois mort et le bois vivant. 4/ Quand leur père fut mort, chacun prétendait avoir l’arbre parce qu’à chacun il en avait donné la totalité. 5/ Et par ordre d’un juge, ils lièrent le cadavre de leur père à l’arbre et il fut convenu et garanti que celui qui avec son arc tirerait le plus près du coeur du père hériterait de l’arbre. 6/ Les deux premiers en tirèrent assez près et les deux autres déclarèrent qu’ils aimaient encore mieux renoncer à l’arbre que tirer contre leur père. 7/ On sut ainsi qu’ils étaient ses vrais fils: ils eurent l’arbre, les deux autres ayant ainsi prouvé leur batardise. 8/ Ce riche homme représente Dieu 9/ qui est père de quatre sortes de gens et qui possède tous les biens qui sont sous le ciel et au-dessus; 10/ Il est propriétaire de l’arbre de cette vie présente et il le donne à qui il lui plaît. 11/ Et cet arbre, quatre sortes de gens dont il est père comptent bien l’avoir en plus des biens du ciel s’ils vivent correctement. 12/ Et il le donne à tous les quatre comme le riche homme avait fait pour ses enfants. 13/ De cet arbre les grands seigneurs ont le haut et le bas s’ils ne se conduisent pas bien. 14/ Car s’ils font bien leur métier de grands seigneurs, faisant droit à chacun et tort à personne, ils seront encore plus grands au paradis 15/ à condition de rendre à Dieu la gloire, la louange et l’honneur de leur rôle. 16/ Et s’ils ne le font pas, ils doivent craindre d’avoir en enfer, au lieu de cet honneur terrestre et provisoire, une vile et basse situation pour l’éternité: ainsi, ils auraient de l’arbre le haut et le bas. 17/ Les jeunes gens et les voluptueux ont de cet arbre le vert; mais ils ne peuvent le prendre en bonne justice, 18/ car on ne peut aller de délices en délices: ces gens cueillent leurs fruits avant qu’ils soient mûrs. 19/ S’ils ne changent pas de direction, s’ils ne renoncent pas à leurs plaisirs recherchés et transitoires pour l’amour de Dieu, ils auront de cet arbre le vert et le sec, car en enfer on trouve manque et sécheresse de tout bien. 20/ Les gens pauvres et bons que l’on écrase et que l’on chasse et qui manquent cruellement de certains biens, s’ils supportent sereinement pour l’amour de Dieu leurs peines, leur pauvreté et leurs manques, 21/ ont de cet arbre le tordu et le droit, car en supportant pour l’amour de Dieu les ennuis qui sont passagers on gagne le repos du ciel qui est éternel. 22/ Ceux qui, pour accomplir les commandements de Dieu et ses conseils, 23/ veulent pour son amour se soumettre à la règle de quelque ordre religieux, qui veulent user leur corps au service de Dieu et renoncer pour son amour aux agréments terrestres, 24/ ceux-là ont de l’arbre le mort et le vif puisque pour l’amour de Dieu ils se font mort à ce monde dans leur mode de vie et leurs vêtements pour rendre leurs âmes vivantes au ciel éternellement. 25/ C'est parce que Dieu voulait que ces quatre sortes de gens puissent être sauvés en usant comme il faut de l’arbre de notre vie présente qu’il voulut être attaché à l’arbre de la croix. 26/ Et ceux qui par divers péchés font mauvais usage de cet arbre, ils ressemblent à ceux qui tirèrent sur leur père et le blessèrent jusqu’au coeur; 27/ Ceux-là se montrent bâtards de l’héritage s’ils ne se convertissent par vrai repentir, car en ce faisant ils guériraient les plaies de leur père et celles qu’ils se sont faites à eux-mêmes. |
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TC0131 | TE008882 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 739, 1-3 | LES ONZE MILLE VIERGES. 1/ Les onze mille vierges vinrent accueillir l’âme d’un saint homme, parce que toute sa vie il avait eu de la dévotion pour elles: 2/ Tous les jours il en faisait mention et se recommandait à elles. 3/ C'est pourquoi, avec la permission de Dieu elles vinrent le chercher quand il mourut et elles l’emportèrent au ciel en grande joie. | |
TC0131 | TE008667 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 565, 1-7 | FABLE DES LIEVRES ET DES GRENOUILLES. 1/ Le vent qui remuait les feuilles du bois mit en fuite une bande de lièvres. 2/ Dans leur fuite ils se disaient: "Que nous sommes donc peureux, nous qui à cause du mouvement des feuilles quittons notre habitation!" 3/ Une troupe de grenouilles qui se chauffaient au soleil les entendirent: la peur les fit sauter dans l’eau. 4/ Voyant cela un vieux lièvre en conclut: "Nous ne sommes pas les plus lâches de tous les animaux: il y en a même qui ont peur de nous. 5/ Rentrons chez nous et reprenons courage dans nos épreuves, car nous ne sommes pas les seuls à connaître la peur." 6/ Comprenons que chaque fois que nous voyons des gens éprouvés par la souffrance, nous devons reprendre courage et remercier Dieu en pensant que nous en aurions mérité autant si Dieu ne nous épargnait. 7/ Par exemple si un homme est conduit au gibet, il doit reprendre courage en se disant qu’il n'est pas si mal loti que ceux d’enfer, puisqu’en se repentant il peut encore obtenir le paradis, alors que pour eux c'est trop tard. | |
TC0131 | TE008471 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 339, 1-7 | C'EST UN VRAI PARADIS QUE D'AIMER DIEU. 1/ Un diable s’adressa à un saint ermite en ces termes: "Ne fais plus de bien, car tu es inscrit pour aller en enfer". 2/ Le saint ermite répondit: "Je ne vais pas cesser de faire la bien. Car si j'étais assis à une table bien servie et qu’on veuille me mener pendre, 3/ j'en profiterais au maximum en voyant qu’il n'y aura pas de prochaine fois. 4/ De même je peux te dire que si j'étais sûr d’être éternellement damné, j'aimerais et servirais Dieu de toutes mes forces: 5/ Au moins en enfer je pourrais me vanter d’avoir eu un paradis sur terre, car c'est un vrai paradis que d’aimer Dieu. 6/ Celui qui sans aimer Dieu jouirait de tous les plaisirs terrestres ne pourrait se trouver mieux que celui qui de tout son coeur aimerait Dieu et aurait refusé pour son amour tous les plaisirs de ce monde. 7/ Car il n'y a pas d’aussi grand bonheur sur terre que la paix de conscience avec l’amour de Dieu. | |
TC0131 | TE008303 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 186, 1-5 | FABLE DU LIMAÇON ET DE L’AIGLE. 1 Fable : Un limaçon demandait à un aigle de lui apprendre à voler. 2 L’aigle répondit : "Tu ne sauras jamais voler si tu n'abandonnes ta coquille." 3 Le limaçon répondit : "J'aime mieux ne jamais voler que d’abandonner ma coquille pour voler : je n'ai pas une telle envie de voler." 4 Cela signifie : Nous désirons tous le paradis; mais certains aiment tant leur corps que cet amour les tire en enfer. 5 Ils pourront bien renoncer à voler jusqu’au paradis pour ce trop grand amour de leur corps, ressemblant en cela au limaçon, car ils aiment trop cette puante coquille où ils sont si mal logés. | |
TC0131 | TE007755 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 127, 1-6 | SAINT BERNARD CONVERTIT SAINT GUILLAUME. 1/ Dieu par saint Bernard de Clairvaux convertit saint Guillaume qui était duc d’Aquitaine 2/ en lui montrant le corps de Jésus; 3/ et auparavant il était incroyant et rebelle à sainte Eglise. 4/ Notre-Seigneur le convertit en lui montrant son corps dans la main de saint Bernard, 5/ au point qu’il consacra à la pénitence tout le reste de sa vie, ce qui l’amena au port du salut. 6/ Il est maintenant saint au paradis et on l’appelle saint Guillaume du Désert. |
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TC0131 | TE009051 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 067, 1-32 | DIEU IRRITE S’ETAIT CROISE LES BRAS... 1/ Ici commence une pieuse fiction qui met en scène Dieu lui-même. 2/ Quand Adam eut péché, Dieu avait quelque raison de nous montrer son mécontentement, 3/ en se croisant les bras comme cette image nous représente. 4/ Longtemps après parut un saint homme dévot et religieux: Ce fut Moïse qui par sa piété et ses prières sut si bien apaiser Dieu 5/ que par bonté il déplia vers lui son bras gauche qui signifie justice et droiture, en lui donnant loi au mont Sinaï 6/ pour gouverner et faire entrer le peuple d’Israël dans son obéissance s’il voulait renoncer à ses fautes et suivre les commandements contenus dans la loi. 7/ Longtemps après parut une noble demoiselle belle et douce, courtoise et sage et très bonne. 8/ Ce fut Amour qui contraignit Dieu à déplier son bras droit qui signifie en lui pitié et miséricorde. 9/ Dieu avait dès lors les deux bras étendus en indiquant qu’il voulait que ceux qui sans raison avaient pris l’initiative de le courroucer reviennent sans crainte faire la paix avec lui. 10/ C'est pourquoi notre mère sainte Eglise, qui est sa vraie épouse et amie, crie en son nom à tout le genre humain par quatre fois une parole que le Saint-Esprit par le Sage rappelle et cite: 11/ "Reviens à moi, reviens à moi, reviens à moi, reviens à moi, ami". 12/ Pourquoi? Parce que j'ai les bras étendus pour t'embrasser. Reviens à moi, car j'ai la tête penchée pour te donner un baiser. 13/ Reviens à moi, car j'ai les mains ouvertes pour te faire des cadeaux. Reviens à moi, car j'ai le côté ouvert pour te cacher dans mon sein. 14/ Et pour que tu sois certain que je ne te refuserai rien que tu me demandes par amour, tu sais qu’en bourse percée il ne peut rien demeurer? 15/ C'est pour cela que j'ai les mains percées: en signifiant que je donne tout sans rien retenir. 16/ Et souviens-toi, tu sais que le jour du Jeudi saint je donnai mon précieux corps à tous mes disciples dans le saint sacrement de l’autel 17/ pour le distribuer comme il convient à tout le genre humain vivant en la foi de l’Eglise. 18/ Tu sais que cette nuit-là je me donnai pour être arrêté et battu vilement en plusieurs manières. 19/ Tu sais que je donnai mes vêtements et ensuite je me donnai pour être crucifié ignominieusement. 20/ Tu sais que la chose la plus précieuse sous le ciel après moi, je la donnai à saint Jean l’Evangeliste: 21/ c'était ma très douce vierge mère, dont l’excellence ne peut être mesurée au ciel ni sur terre. 22/ Tu sais qu’ensuite je me suis donné et j'ai remis mon esprit entre les mains de mon Père. 23/ Et ainsi, suspendu à la croix, j'avais tout donné sans rien retenir 24/ excepté un précieux bijou que l’on ne m'avait encore pas demandé: c'était le royaume de Paradis. 25/ Tu sais qu’à ma droite il y avait un brigand crucifié près de moi en juste châtiment de ses crimes. 26/ Et pour son repentir, parce qu’il me reconnut comme son créateur, 27/ quand il me pria d’avoir pitié de lui, je lui donnai ce fameux royaume de paradis que j'avais encore à donner. 28/ Tu peux bien voir et être certain que j'ai les mains percées, car je donne tout sans rien retenir. 29/ Voici pourquoi je t'ai dit de revenir à moi et que je te donnerais tout ce que tu me demanderas par amour: C'est que plus je donne, plus je possède; 30/ et j'ai encore plus à donner que tu ne saurais demander; 31/ et je désire encore plus te donner que jamais demandeur ne désira recevoir. 32/ Mais je te prie de te donner tout à moi et je me donnerai à toi. |
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TC0131 | TE008204 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 758, 5-39 | VISION AU COURS DE LA NUIT DE LA TOUSSAINT. 5/ La nuit où cette fête fut établie, un saint homme était en oraison et un ange porta son esprit au ciel. 6/ Il y vit douze prêtres dont l’un en habit d’évêque qui dit à Dieu: 7/ "Seigneur, tu ouvriras mes lèvres et ma bouche annoncera ta louange". 8/ Vint ensuite une multitude de chevaliers qui firent tous la révérence au roi. 9/ Vint ensuite une multitude d’archevêques, d’évêques et d’abbés qui firent tous la révérence au roi. 10/ Vint ensuite une grande troupe de nobles dames couronnées qui firent toutes la révérence au roi. 11/ "Ah, seigneur, dit l’esprit que l’ange portait, qui est le misérable à qui Dieu montre tant de beaux secrets?" 12/ L’ange répondit: "Tu n’as encore rien vu." 13/ Il l’amena alors dans un lieu où il y avait des âmes qui étaient plongées dans le feu jusqu’aux chevilles des pieds, 14/ d’autres jusqu’aux genoux, d’autres jusqu’au nombril, d’autres jusqu’aux mamelles, d’autres jusqu’à la gorge, d’autres entièrement plongés. 15/ Il aperçut une échelle par laquelle ceux qui étaient purifiés par ce feu montaient au ciel. 16/ "Je vais te dire, dit l’ange, le sens de tout ce que tu as vu. 17/ Les douze prêtres que tu as vus au début, ce sont les douze apôtres (et celui que tu as vu en habit d’évêque, c'est saint Pierre), qui tous remercient Dieu d’avoir institué la fête de Tous Saints. 18/ Les chevaliers, ce sont les saints martyrs qui remercient Dieu de cette fête. 19/ Le groupe de prélats que tu as vus, ce sont les saints confesseurs, qui remercient également Dieu d’avoir institué cette fête. 20/ Ces dames que tu as vues, ce sont les saintes vierges, qui remercient Dieu de cette fête. 21/ C'est parce que tous ceux et toutes celles qui se retrouvent au ciel ont une grande joie en pensant qu’une fois tous les ans on fera mémoire d’eux dans toute l’Eglise. 22/ Ceux que tu as vus dans le feu jusqu’aux chevilles, ce sont les bonnes gens qui ont vécu saintement dans le monde ou en religion, 23/ mais à qui il restait quelque trace de faute à purifier: ils font là-bas le complément de leur pénitence. 24/ Ceux que tu y as vus enfoncés jusqu’aux genoux, c'est une catégorie de braves gens qui ont observé les commandements de l’Eglise 25/ et qui de plus ont accompli quelques bonnes actions; mais ils ont des péchés véniels: ils doivent s’en purifier par cette pénitence. 26/ Ceux qui y sont jusqu’au nombril ont accompli les commandements, 27/ ils ont cependant fait de gros péchés dont ils se sont confessés avec repentir; mais ils doivent en faire ici la pénitence. 28/ Ceux qui y sont jusqu’aux mamelles n'ont pas observé tous les commandements; 29/ ils ont engagé leur coeur dans les intrigues du monde qui les ont conduits à quelques grands péchés. 30/ Après repentir et confession, ils en font ici la pénitence. 31/ Ceux qui y sont jusqu’à la gorge n'ont guère observé les commandements et ils ont fait d’horribles péchés; 32/ ils ont cependant fait quelque bonne action qui leur a mérité de ne pas mourir sans repentir ni confession. 33/ Ils font ici leur pénitence et la feront un certain temps. 34/ Ceux qui y sont entièrement plongés ont été de grands pécheurs et n'ont guère fait de bien. 35/ Cependant ils ont demandé à Dieu sa pitié et se sont repentis. 36/ Dieu les a donc acceptés, mais ils feront ici longtemps leur pénitence. INSTITUTION DE LA COMMEMORATION DES DEFUNTS. 37/ Avec la permission de Dieu je t'ai montré et expliqué tout cela pour que tu le répètes au pape et que tu lui dises ce que Dieu lui commande: 38/ De même qu’il a institué la fête de Toussaint (ce qui est bien), qu’il fasse faire le lendemain la fête de ceux qui font leur pénitence en purgatoire." 39/ Alors le pape Boniface, quand le saint homme lui eut raconté sa vision, institua cette fête le lendemain de la Toussaint. | |
TC0131 | TE009053 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 072, 1-15 | SIGNE DE TAU, SIGNE DE CROIX. 1/ Dieu commanda par son ange aux enfants d’Israël de faire sur leur porte le signe de Tau avec le sang de l’agneau: 2/ là où ce signe ne serait pas, l’ange mettrait à mort l’aîné des enfants 3/ et là où il serait, Dieu n'exercerait pas sa dure justice contre les habitants de la maison. 4/ Ce signe de Tau annonçait la crucifixion de Notre-Seigneur qui doit être inscrite dans nos coeurs comme la plus grande sécurité qu’on puisse avoir d’être sauvé. 5/ C'est le jeton qui nous donnera accès à la distribution d’aumône du roi du ciel. 6/ Et qui ne sera pas muni de ce jeton, il a lieu de craindre de n'être pas reçu dans l’autre monde. 7/ C'est pourquoi saint Paul dit: Ayons en nous les sentiments qui furent ceux de Jésus-Christ. 8/ Et saint Grégoire dit que la meilleure garantie qu’une créature humaine puisse avoir de son salut, 9/ c'est de souvent pleurer amèrement de compassion en pensant à tout ce que Notre-Seigneur a souffert pour l’amour de nous. 10/ La croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ fut d’abord connue sous la forme d’une potence qui signifiait dans l’Ancien Testament un gibet. 11/ Elle indique que s’il voulait s’attacher par amour et se suspendre à ce gibet en pleurant sur celui qui pour notre amour y fut suspendu, 12/ on éviterait le puant gibet d’enfer. 13/ Cette potence signifie aussi une béquille, annonçant que la croix de Jésus serait une solide béquille qui pourrait empêcher le genre humain de succomber à sa triste condition. 14/ Et personne n'est si faible dans sa lutte contre le péché qu’elle ne puisse, s’il veut s’y appuyer avec amour, le soutenir contre tous les diables de l’enfer. 15/ Et personne, tant soit-il fort ou savant, ne tombe dans le péché sinon faute d’avoir voulu s’appuyer et soutenir à cette solide béquille. |
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TC0131 | TE008571 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 484, 1-7 | MARTYRE DE SAINT LAURENT. 1/ Saint Laurent distribua aux pauvres le trésor de l’Eglise. 2/ L’empereur lui demanda ce qu’il avait fait du trésor de son maître; à l’exemple de saint Thomas d’Inde, il lui présenta les pauvres à qui il l’avait donné. 3/ Comme il n'en rendait pas d’autre compte, l’empereur le fit rôtir et griller sur un gril de fer. 4/ Mais la chaleur du feu de l’amour de Dieu qu’il avait en son coeur lui permettait de souffrir patiemment le feu matériel sur lequel on le faisait rôtir. 5/ C'est ainsi que saint Laurent rendit saintement son âme à Dieu par le martyre. 6/ Nous voyons que c'est bien de donner aux pauvres puisque c'est pour cette raison que saint Laurent fut cruellement martyrisé. 7/ Il en est au ciel couronné pour l’éternité. |
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TC0131 | TE008569 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 482, 1-36 | L’APOTRE SAINT THOMAS CHEZ LE ROI D'INDE. 1/ Le roi d’Inde envoya un serviteur chercher un habile architecte pour lui fire un magnifique palais. 2/ A ce serviteur apparut Jésus qui promit de lui trouver un bon architecte; et il lui donna saint Thomas, qui n'avait aucune envie d’y aller. 3/ Mais Jésus lui dit d’y aller sans crainte, car il y trouverait la couronne du martyre. 4/ Saint Thomas s’en alla donc avec le messager du roi d’Inde. Ils passèrent par une cité où un roi mariait son fils; et ils furent invités aux noces. 5/ Un domestique donna une gifle à saint Thomas parce qu’il n'avait pas les bonnes manières du crû. 6/ Alors saint Thomas dit en hébreu: "Pour t'éviter d’en être puni dans l’autre monde, un lion te tuera à la fontaine où tu vas et un chien noir apportera ici le bras avec lequel tu m'as frappé, si bien que tout le monde le verra." 7/ Aussitôt le lion le tua et un chien noir apporta le bras comme saint Thomas l’avait annoncé. 8/ La jongleresse, qui comprenait l’hébreu, déclara: "Dieu est ici, ou l’un de ses serviteurs." Elle révéla au roi ce qu’elle avait entendu saint Thomas annoncer. 9/ Aussitôt le roi lui témoigna le plus grand respect et le pria de bénir le lit de la mariée. Il accepta. 10/ Jésus vint avec lui et conseilla au jeune marié et à sa femme de garder leur virginité et il leur enseigna sa précieuse foi qu’ils embrassèrent volontiers. 11/ Alors saint Thomas prêcha devant tout le peuple de la cité et Dieu par sa parole convertit toute la cité à sa foi. 12/ Quand saint Thomas eut instruit dans la foi du vrai Dieu tous ces gens et qu’il les eut baptisés, il se rendit en Inde avec son guide. 13/ Le roi lui témoigna beaucoup de respect à cause du bien que son serviteur Abanès disait de lui. 14/ Le roi lui donna les clés de son trésor pour lui construire son palais et il s’en alla demeurer dans une autre région en attendant que son palais soit construit. 15/ Dès que le roi s’en fut allé, saint Thomas se mit à distribuer le trésor aux pauvres; il prêchait et baptisait tous ceux qui voulaient recevoir la foi au vrai Dieu. 16/ Quand le roi apprit qu’il distribuait ainsi le trésor qu’il lui avait laissé pour faire son palais, 17/ il revint au pays et demanda à saint Thomas où était le palais qu’il lui avait fait. 18/ Saint Thomas fit venir tous les pauvres de la ville devant lui à la cour du roi; ils y vinrent volontiers, espérant recevoir encore quelquechose. 19/ Il les montra au roi: "Voici les ouvriers qui vous ont construit au ciel un palais immortel." 20/ Le roi à ces mots le fit mettre en prison: ce n'était pas un bilan! 21/ Quand saint Thomas fut en prison, le frère du roi mourut; un ange porta son âme au ciel et lui montra un palais si magnifique qu’aucun homme ne pourrait le concevoir ni le décrire. 22/ "Voici le beau palais que Thomas a construit pour le roi en distribuant son trésor aux pauvres. 23/ Si tu veux rendre au roi la somme que Thomas a distribuée de son trésor, le palais t'appartiendra et je te remettrai avec ton corps", dit l’ange à l’âme du frère du roi. 24/ Il accepta avec empressement; il fut immédiatement ressuscité, ce qui fit grand plaisir au roi et à toute la nation. 25/ Le ressuscité dit au roi: "Mon frère, un ange m'a montré au ciel un palais immortel que Thomas, l’apôtre de Dieu, a construit pour vous en distribuant votre trésor aux pauvres. 26/ Cet ange m'a dit de vous payer ce qu’il vous a coûté pour que ce palais soit à moi et j'en suis tout à fait d’accord. 27/ Le roi en l’entendant parler fut touché par la foi et répondit: "Mon frère, moi, je ne suis pas d’accord. Ce palais sera à moi et nous en ferons un autre pour toi." 28/ Ils firent donc tirer de prison saint Thomas et s’agenouillèrent respectueusement devant lui; ils eurent la foi et saint Thomas les baptisa et toute la cité se convertit à la foi au vrai Dieu. 29/ Le roi et son frère firent si bien qu’ils se trouvèrent en possession du palais immortel que saint Thomas leur avait construit au ciel par leurs aumônes et par la précieuse foi en Dieu qu’il inscrivit dans leur coeur. 30/ C'est ainsi que nous pouvons collectivement ou individuellement nous construire au ciel un palais immortel 31/ en évitant les défenses de l’Eglise, en accomplissant les commandements et en faisant l’aumône chacun selon sa position sociale et selon ses ressources, suivant l’enseignement du vieux Tobie à son fils: 32/ "Fils, si Dieu te prête abondamment, rends-lui abondamment. S’il te prête peu, de ce peu qu’il te prête rends-lui un peu. 33/ Quand on peut le faire, il faut donner aux pauvres: les sages ne pensent pas qu’on puisse être sauvé sansavoir pitié des pauvres. 34/ On ne garde pas le commandement de Notre-Seigneur si on n'aide les pauvres dans le besoin quand on peut le faire. 35/ Car son commandement est que nous aimions notre prochain comme nous-mêmes: 36/ C'est à dire que lorsque nous avons pourvu à nos besoins nous devons pourvoir aux leurs. |
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TC0131 | TE007855 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 227, 1-17 | LE CHOIX DES CHEMINS. 1 Deux voyageurs dans un pays lointain demandent leur chemin. 2 Un brave homme pour les renseigner leur dit: "Il y a deux routes possibles, l’une à droite, l’autre à gauche. 3 Dans celle de gauche, il y a une lieue de bonne route, mais ensuite c'est fini: dans tout le reste du voyage, si long qu’il soit, il n'y en a plus de bonne. 4 Dans celle de droite il y a une lieue de mauvaise route, mais ensuite c'est fini: dans tout le reste du voyage, si long qu’il soit, il n'y en a plus de mauvaise." 5 Cela signifie que nous pouvons marcher vers la vie éternelle par deux voies, celle de droite ou celle de gauche. 6 La voie de gauche, c'est vivre en enfer sans mourir et mourir sans vivre et vivre et mourir tout ensemble pour l’éternité. 7 Mais elle comporte un petit bout de bon chemin, qui est vivre en ce monde selon la chair et satisfaire tous ses désirs, 8 en cherchant son plaisir, se vêtir avec élégance, rechercher honneurs, richesses et plaisirs passagers et vains qu’on peut trouver sur terre; 9 mais après la mort on a les souffrances éternelles comme on l’a déjà dit: c'est la voie de gauche, celle de l’enfer. 10 La voie de droite est celle de l’homme qui veut pour l’amour de Dieu éviter ce que l’Eglise défend, faire ce qu’elle commande 11 (c'est à dire observer les jeûnes commandés, sanctifier les fêtes, éviter le péché autant que possible et se confesser en cas de faute) 12 vivre donc dans l’obéissance de l’Eglise et distribuer aux pauvres son argent quand on en a plus que le nécessaire: c'est la voie de droite, celle du ciel. 13 Et après ce bout de chemin pénible si nous voulons le choisir, nous ne trouverons jamais rien qui nous soit pénible, mais nous aurons éternellement tous les biens que nous pourrons désirer. 14 Il faut donc être fou pour ne pas choisir cette voie de droite où il y a si grand profit et si peu de difficulté 15 qu’elle devrait être bien plus fréquentée que celle de gauche; en fait, elle l’est un peu moins, pour cette malheureuse lieue de bon chemin que l’on trouve tout de suite à gauche. 16 Cette voie de gauche d’ailleurs n'est pas si bonne qu’elle soit exempte de peines (que voulaient éviter ceux qui l’ont choisie) sans parler des difficultés et des remords de conscience. 17 Mais un fou n'a peur de rien jusqu’au moment où il est châtié. |
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TC0131 | TE009098 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 461, 1-25 | TOUT LE MONDE DOIT DESIRER LE PARADIS. 1/ Il y a quatre sortes de gens qui doivent normalement désirer le paradis: ceux qui sont beaux et ceux qui sont laids, ceux qui sont riches et ceux qui sont pauvres. 2/ Si quelqu’un a un bel habit, il désire qu’il lui dure longtemps; normalement et d’ordinaire on évite davantage de le salir qu’un habit quelconque. 3/ De la même façon personne ne devrait éviter davantage de se laisser tomber dans le péché que les belles gens, car ils doivent désirer que leur beauté leur dure longtemps; 4/ ils seront ainsi beaux deux fois, ici et au paradis; ce serait lamentable qu’ils soient beaux ici-bas et laids en enfer. 5/ Je déclare donc que ceux qui sont beaux doivent normalement désirer le paradis pour avoir deux beautés, puisqu’ils en ont déjà une. 6/ Ceux qui sont laids doivent penser qu’ils auront été vraiment malchanceux s’ils vont en enfer, car ils seraient alors laids deux fois; 7/ aussi doivent-ils désirer normalement aller au paradis: ils y seront beaux au moins une fois, puisqu’ils ne peuvent l’être deux fois. 8/ Toutefois ils ont une vie plus sûre que les beaux, car ils ont moins qu’eux de propositions et d’occasions de pécher. 9/ Aussi les beaux auront un plus grand mérite au ciel s’ils gardent bien leur beauté pour l’amour de Dieu; 10/ et s’ils vont en enfer ils seront plus damnés que les laids parce qu’ils auront fait servir au péché la grâce de leur beauté. 11/ Les riches doivent normalement désirer le paradis, car ils doivent désirer être riches longtemps. 12/ Ils peuvent se dire qu’il n'y a pas gros bénéfice à être riche un petit moment en ce monde et pauvre éternellement en enfer. 13/ Il doit donc s’appliquer à aller au paradis: il sera ainsi riche deux fois puisque Dieu lui a déjà fait la faveur de le faire riche une fois. 14/ Et s’il va en enfer, il sera bien plus damné que s’il avait été pauvre, parce qu’il aura fait mauvais usage de ce que Dieu lui avait confié. 15/ Et les pauvres ne doivent-ils pas désirer normalement le paradis, eux qui ont tant à souffrir? 16/ Ils doivent penser qu’ils auront été vraiment malchanceux s’ils sont pauvres aussi en enfer. 17/ C'est pourquoi ils doivent supporter patiemment pour l’amour de Dieu ce qu’ils ont à souffrir: ils obtiendront ainsi la richesse éternelle du ciel. 18/ Si les pauvres savaient le cadeau que Dieu leur fait en leur donnant la pauvreté, ils l’en aimeraient de tout leur coeur, car c'est le chemin direct pour aller au ciel. 19/ En effet le voyageur qui est trop chargé a plus de mal à faire son voyage que s’il était sans bagage , il risque même de ne pas aboutir. 20/ Ceux qui sont riches n'ont pas tout gagné et ceux qui sont pauvres n'ont pas tout perdu. 21/ Il y a des gens qui font leur salut en étant pauvres et qui se damneraient s’ils étaient riches; et d’autres qui font leur salut en étant riches et qui se damneraient dans la pauvreté. 22/ C'est pourquoi nous devons croire que Dieu, qui connaît nos coeurs, place chacun de nous dans la situation où il peut le mieux faire son salut. 23/ On peut faire son salut en toute situation; car tous les riches peuvent faire leur salut et tous les pauvres peuvent se damner. 24/ De même qu’à partir de n'importe quelle plante l’araignée fabrique du poison et l’abeille fabrique du miel, 25/ à partir de n'importe quoi les fous se font du tort et les sages du profit. |
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TC0131 | TE009074 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 276, 1-12 | LE JEUNE HOMME RICHE DE L’EVANGILE. 1 Un jeune homme demanda à Jésus ce qu’il devait faire pour obtenir la vie éternelle. 2 Il répondit: "Accomplis les commandements et tu l’auras." Le jeune homme répondit: "Je les ai accomplis depuis que j'ai su les comprendre." 3 Alors Jésus lui dit: "Veux-tu être parfait?" Il répondit que oui. "Prends ce que tu as et donne-le aux pauvres; prends ta croix et suis-moi." 4 Et aussitôt le jeune homme le quitta. Et Jésus dit à ses disciples: 5 "Il est aussi difficile à un riche d’entrer au paradis qu’il serait à un chameau de passer par le trou de l’aiguille." 6 Celui qui est si attaché à sa richesse qu’à cause de cet attachement il viole les commandements de Dieu (comme les jeûnes et autres commandements de l’Eglise), ce riche-là ne peut aller au ciel car il est esclave de sa richesse. 7 et cet autre se montre riche de coeur, d’intention et d’action, qui pour veiller à ses affaires renonce à servir Dieu. 8 Au contraire le riche qui aime Dieu par dessus tout et qui pour son amour évite de violer les interdits de l’Eglise, qui respecte les commandements plus que tout et qui distribue aux pauvres son superflu, 9 un tel riche peut être sauvé, car il n'est pas au service de sa richesse, mais sa richesse est à son service. Il n'est pas obligé de tout donner et peut être sauvé sans cela. 10 Mais si on veut être parfait, il faut tout donner aux pauvres et prendre la croix de pénitence en suivant Jésus-Christ de la façon qu’il proposa au jeune homme. 11 C'est sur cette réponse qu’est construite la vie de tous les ordres religieux, en trois points: pauvreté, obéissance et chasteté. 12 Celui qui porte en lui ces trois points, il porte sa croix à la suite de Jésus; et c'est la voie des parfaits. |
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TC0131 | TE007969 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 337 | LES TROIS LIVRES DU FRERE CONVERS. 1/ Trois chevaliers, des ,laïcs sans aucune instruction, dont l’un était vieux et les deux autres jeunes, entrèrent dans une abbaye cistercienne pour entendre la messe. 2/ Le plus vieux se mit à pleurer devant un autel et les deux jeunes lui demandèrent pourquoi il pleurait. 3/ Il répondit : "Je pleure pour tout le temps que j'ai perdu dans les vanités de ce monde; pour le regagner, je veux devenir convers de cette abbaye". 4/ Les deux autres lui dirent: "Si vous vous faites convers, nous le serons avec vous". 5/ Le jour-même, ils prirent l’habit de convers et y passèrent l’année. 6/ Vers la fin de cette année, les deux jeunes dirent à l’ancien qu’ils feraient mieux de sortir de l’abbaye, parce que, comme ils n'étaient pas clercs (= ne sachant pas lire), ils avaient l’impression d’y perdre leur temps. 7/ L’ancien répondit: "Je ne m'en irai pas faute de savoir lire; car depuis que je suis entré céans j'ai appris à lire trois livres: 8/ il y en a un écrit en lettres noires, un autre en lettres rouges et le troisième en lettres d’or. 9/ J'étudie d’abord celui aux lettres noires, puis celui aux lettres rouges et enfin celui aux lettres d’or. 10/ Mon livre en lettres noires, ce sont mes horribles péchés et la très mauvaire vie que j'ai menée, 11/ et la mort d’enfer qui m'était destinée si je ne m'étais repenti de mes péchés. 12/ Quand je regarde sur ce livre j'éprouve tant de haine pour le péché que personne ne pourrait me faire rentrer dans le monde pour renouveler les péchés 13/ que Dieu dans sa douce bonté m'a pardonnés par le sacrement de confession. 14/ Quand j'ai étudié un bon bout de temps sur ce livre, je passe à mon livre aux lettres rouges. 15/ J'y considère la courtoisie de mon doux Dieu Jésus-Christ qui a voulu répandre son précieux sang pour laver mes douloureux péchés si généreusement 16/ que si j'avais dans mes yeux deux fontaines de larmes pour pleurer sans cesse de compassion sur les souffrances qu’il voulut endurer pour moi, ces larmes ne me suffiraient pas. 17/ Quand je considère ce livre, j'y trouve la marque d’un tel amour 18/ et un tel engagement entre mon Dieu et moi, puisqu’avec son sang il a lavé mes péchés, 19/ que je suis bien affligé en moi-même d’être si tard entré en religion. 20/ Si bien que personne ne pourrait me faire sortir de cet état de religion, ce qui me priverait de pouvoir étudier ce bienheureux livre. 21/ Ensuite, pour me réjouir et récréer, je regarde dans mon livre aux lettres d’or. 22/ Je pense à cette assemblée éternelle du ciel qui ne demande qu’à recevoir les pécheurs repentants, 23/ cette assemblée où tous sont rassasiés de tout ce qu’ils peuvent désirer ou souhaiter 24/ et le seront éternellement en regardant le miroir de la sainte Trinité. 25/ Quand je considère ce livre, tous les plaisirs du monde, toutes les richesses, tout ce qu’il y a sous le ciel me semble n'être que du fumier par comparaison avec les biens de là-haut. 26/ Si bien qu’avec ces trois livres je veux faire mon salut et cette science-là me suffit. 27/ Vous partirez si voul le voulez, mais quant à moi, je ne partirai pas". 28/ "Ah, dirent les deux autres chevaliers, qu’irions-nous chercher dans le monde? Assurément nous demeurerons avec vous et avec ces trois livres nous ferons notre salut". 29/ Les trois chevaliers restèrent à l’abbaye sans savoir lire. 30/ Ils firent leur salut en méditant sur ces trois livres; nous pouvons tous faire notre salut de la même façon. 31/ Car personne, si savant soit-il par ailleurs, ne peut se sauver sans avoir ces trois livres inscrits dans son coeur; leur connaissance est indispensable à quiconque veut être sauvé. 32/ Personne sans avoir conscience de ses péchés, sans avoir compassion des souffrances de Notre-Seigneur, sans avoir une ferme espérance des biens du ciel, 33/ personne, dis-je, sans ces trois choses ne peut faire son salut, excepté les petits enfants qui ne savent pas, faute d’âge et de raison. |
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TC0131 | TE009389 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 604a, 1-61 | 1/ Ensuite le prêtre commence le Credo, qui rassemble tous les articles de notre foi 2/ et dont le contenu doit être connu par tous les chrétiens mieux que tout autre texte dont on parle dans l’Eglise, 3/ car il contient les principaux points de notre foi, ce que nous devons nécessairement croire et sans quoi nous ne pouvons être sauvés. 4/ Et puisque ce livre est en français et que tous ceux qui le liront ne comprennent pas le latin, 5/ ils pourront en noter ici le contenu, qui est conforme à l’enseignement que Notre-Seigneur nous a transmis par ses disciples. 6/Je crois en Dieu le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, 7/ et en Jésus-Christ son Fils notre seigneur, qui est une même chose avec le Père; 8/ qui fut conçu du Saint-Esprit et saintement né de Marie sa vierge-mère; 9/ qui souffrit sous Ponce-Pilate juqu’à être crucifié, mort et enseveli; qui descendit aux enfers et ressuscita de la mort le troisième jour; 10/ qui monta au ciel, siège à la droite de Dieu le Père tout-puissant et reviendra juger les vivants et les morts. 11/ Je crois au Saint-Esprit, en la sainte Eglise et en toute la compagnie des saints, 12/ en la rémission des péchés, en la résurrection de la chair et en la vie éternelle. 13/ Il faut que chacun connaisse et croie fermement ces derniers articles. 14/ Bien sûr nous croyons tous et devons croire à Dieu en trois personnes, Père, Fils et Saint-Esprit, trois en personnes et un en divinité, 15/ mais nous devons croire aussi que tout ce qu’on chante ou qu’on lit dans l’Eglise et tous ses commandements, 16/ tout cela est l’oeuvre du Saint-Esprit et qu’il n'y a pas un mot de la théologie reconnue par l’Eglise qui ne soit pure vérité. 17/ Nous devons aussi croire fermement que tous ceux que l’Eglise déclare saints et saintes sont bien au ciel. 18/ Nous devons aussi croire fermement que tous les péchés dont nous nous confessons avec repentir, pleurant se les avoir faits et résolus à les éviter de toutes nos forces à l’avenir, 19/ dès quele prêtre nous en absout, Dieu nous les pardonne, si bien qu’ils cesseront de nous valoir l’enfer, 20/ si nombreux qu’ils soient, si laids, si énormes, si répugnants, si honteux qu’ils soient; 21/ il nous en reste à faire la pénitence ici ou en purgatoire, ou ici et là; mais les indulgences, les pénitences, les larmes et les bonnes prières en effacent une partie et parfois le tout. 22/ Nous devons aussi croire en la résurrection de la chair, en telle manière que ce même corps que nous avons, même s’il est pourri ou brûlé ou noyé en mer, Dieu nous le rendra au Jugement. 23/ Car ce n'est pas aussi extraordinaire de changer une chose en une autre que de tout créer à partir de rien. 24/ Si un charpentier sait bien édifier une grande salle, il saurait certainement construire une petite maison. 25/ Par conséquent, puisque Dieu a créé de rien le monde entier, il nous refera bien au Jugement, à partir de la cendre que nos corps seront devenus, des corps vivants et rénovés; 26/ car étant capable de grandes choses, il peut en faire des moindres. 27/ Que personne ne mette en doute ces articles de la foi: 28/ Si quelqu’un les croyait tous sauf un seul, il en serait damné aussi éternellement que s’il n'en croyait aucun. |
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TC0131 | TE008487 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 368, 1-6 | FABLE DE LA CORNEILLE INGENIEUSE. 1/ Une corneille mit des pierres dans une cruche. Et quand le niveau de l’eau se fut élevé, elle put en boire. 2/ De même nous devons multiplier les bonnes oeuvres pour obtenir la grâce de Dieu. 3/ Car trois sortes de gens vont au paradis, par trois moyens: par nature, par force et par astuce. 4/ Ceux qui aiment Dieu par dessus toute chose y vont par nature. 5/ Ceux qui usent leur corps en pénitence et donnent aux pauvres selon leurs moyens pour l’amour de Dieu y vont par force. 6/ Ceux qui pour l’amour de Dieu soumettent leur volonté propre à celle d’un autre en gardant les trois voeux de religion y vont par astuce. | |
TC0131 | TE008686 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 593, 1-6 | ENCORE DES MOEURS DES SINGES. 1/ Tout comme le singe désire faire les oeuvres de l’homme, à qui il ressemble en plusieurs points, 2/ de même nous devons désirer faire les oeuvres de Dieu, à la ressemblance de qui nous sommes créés. 3/ Car c'est pour nous donner l’exemple qu’il voulut faire pénitence: nous devons donc la faire pour l’amour de lui en l’imitant. 4/ Ainsi il nous prendra pour lui tenir compagnie au ciel éternellement si à la mort il nous trouve en bonne pénitence, tout comme les chasseurs s’amusent bien avec les singes qu’ils ont pris là où ils se chauffaient au soleil. 5/ Ces singes ne perdent pas grand chose quand on les capture, car il leur serait arrivé dans leurs déserts d’avoir faim et froid et ils ont tout ce qu’il leur faut à la cour des rois et des grands seigneurs. 6/ De même c'est nous qui y gagnons le profit éternel quand Dieu nous prend occupés à ses oeuvres. | |
TC0131 | TE008484 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 364, 1-3 | LES HABITS DU DIMANCHE. 1/ Certains ouvriers travaillent toute la semaine dans des celiers souterrains: ils portent leur plus vilain costume et vivent assez pauvrement. 2/ Leurs bons habits sont suspendus, ils ne les mettront que le dimanche. 3/ De même seront parés au ciel du costume immortel des vertus ceux qui ici-bas vivent pour l’amour de Dieu dans l’humilité. | |
TC0134 | TE014061 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei: de tempore [Clutius, 1760] : p. 217b | En faisant abstinence, Eve était vierge. Après avoir mangé le fruit défendu, elle s’enflamme des désirs charnels puis est chassée du Paradis. |
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TC0137 | TE012671 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 186 | Les damnés sont plus nombreux que les sauvés. Un moine après la mort apparaît à son abbé et lui dit qu’avec lui étaient mortes 50000 autres personnes et que seules 55 étaient au paradis, toutes les autres étant damnées. | |
TC0137 | TE012475 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 13 | Le chevalier qui ne mangeait pas. Un chevalier, après avoir mangé un fruit trouvé dans un fleuve, n’a plus faim, jusqu’au moment où, cinquante jours après, il est contraint de manger à un banquet, et soudain éprouve la sensation de faim. Le fruit provenait peut-être du paradis terrestre. | |
TC0137 | TE012791 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 306 | Les prières des confrères libèrent un frère du purgatoire. Un prieur des frères prêcheurs prit dans l’Ordre un jeune et lui enseigna la logique et tous les bons enseignements. Mais celui-ci tomba malade et comme il était à l’agonie, le prieur lui demanda de lui apparaîre après sa mort. Le jeune homme apparut tout en flammes au prieur dans l’église après les matines ; il lui dit qu’il était en purgatoire et lui demanda des suffrages pour son âme. Alors le prieur rassembla tous ses frères pour dire la messe pour les morts durant laquelle le prieur pleurait avec une vraie compassion pour le sort du jeune. La nuit suivante, le jeune homme apparut au prieur, avec quarante hommes et femmes entourés d’une lumière brillante, le remercia pour ce qu’il avait fait car, grâce à lui, il était en train d’aller au paradis. |
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TC0137 | TE012805 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 320 | Hugues de Saint Victor au purgatoire. Hugues de Saint Victor fut très illustre en sciences et bon dans ses actions mais il n’observait pas une stricte discipline. Avant de mourir, il avait promis à un ami de lui apparaîre après la mort. Il apparut à son ami qui lui demanda où il se trouvait. Hugues répondit qu’il était au paradis mais qu’il avait été au purgatoire où un démon l’avait frappé très fort en disant qu’il l’avait mérité parce qu’il n’avait pas soumis sa chair à une discipline assez dure pendant qu’il était vivant. |
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TC0138 | TE019345 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 290 | Un ménestrel console un roi qui vient de perdre son fils unique. |
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TC0138 | TE014098 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 21 | Un vieillard dit connaitre la clé du paradis et relate la mauvaise expérience d’un paysan qui tue sa poule par goût du profit. | |
TC0138 | TE014149 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 81 | Vision d’Arsenius. Un ermite demande à Dieu la voie du paradis. Un ange lui montre pendant la nuit trois sortes de fous qui symbolisent trois types de pécheurs. Les premiers portent du bois trop lourd, les seconds veulent faire rentrer une trop longue poutre dans un château, le troisième se sert d’un vase troué. |
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TC0138 | TE019520 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 418 | Trois hommes et un pain. | |
TC0138 | TE019698 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 556 | Le moine et l'oiseau. | |
TC0138 | TE019506 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 404 | Le cheval qui emporte son maître dans sa dernière croisade. | |
TC0138 | TE020185 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 850A | Un pèlerin meurt saintement en mer loin des siens après avoir vu sa place au ciel. | |
TC0138 | TE020147 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 591A | Peines d'enfer et joies de paradis doubleront après le Jugement. | |
TC0138 | TE020168 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 765A | Ceux qui renoncent à leur propre volonté ont double couronne au ciel. | |
TC0138 | TE019515 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 413 | Un croisé affirme son bonheur de mourir en martyr plutôt qu'en confesseur. | |
TC0138 | TE019823 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 681 | Vision de la Vierge sauvant ses dévots. | |
TC0138 | TE019413 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 357 | Conversion d’hérétiques par un miracle de saint Pierre martyre: l'hostie dissipe une illusion du paradis. |
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TC0138 | TE019605 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 481 | Vision de la récompense céleste destinée à un homme généreux. | |
TC0138 | TE019824 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 682 | Juif converti par la Vierge. |
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TC0139 | TE016103 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 179 p.127.du texte hébreu | Rabbi Patra avait beaucoup de patience et répétait à un éléve particulièrement rétif 400 fois la même chose jusqu’à qu’il le sache. Un jour, il fut appelé au dehors pour accomplir une bonne action, et quand il revint, l’élève ne savait toujours pas sa leçon. Il avait été distrait par l’absence de son maître. Rabbi Patra recommença donc du début et répéta la leçon 400 fois. Une voix venue du ciel lui demanda s’il préférait 400 années de vie en plus ou bien la promesse du paradis pour lui et les siens. Il demanda immédiatement la deuxième récompense, mais Dieu lui accorda les deux. | |
TC0139 | TE013185 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 24, p.18 du texte hébreu | Yakim habitant de Serodot était le neveu de Rabbi Yossi ben Yoezer. Ce dernier fut mené à son exécution alors que son neveu était à cheval. Ce dernier lui dit :" considère ta situation et considère la mienne." Rabbi Yossi lui répondit :" Si telle est la récompense de celui qui offense Dieu, combien plus grande sera celle de celui qui l’honore !" Yakim lui dit :" Qui honore plus Dieu que toi et vois quelle est ta récompense !(le supplice)" A ces mots, Rabbi Yossi lui répondit :" Si tel est le châtiment de celui qui honore Dieu, combien plus grand est celui de celui qui l’offense !" . Yakim fut extrêmement bouleversé par ses paroles et se soumit à quatre supplices différents : la lapidation, le feu, l’épée et la strangulation, et ainsi il obtint son pardon et eut sa place au paradis. |
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TC0139 | TE016633 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 254 p.169 du texte hébreu | Rabbi Shimon ben Lakish était un brigand avant de se repentir et de devenir un sage connu pour sa piété et son amour de l'étude. Après sa mort, il alla au Paradis. Mais les deux brigands qui autrefois l'accompagnaient et qui ne s'étaient pas repentis, arrivèrent en Enfer. Voyant Rabbi Shimon, ils se révoltèrent contre ce qui leur semblait injuste. Dieu leur dit que Shimon s'était lui repenti. Les deux brigands demandèrent alors à se repentir à leur tour, mais Dieu leur dit que ce n'était plus possible une fois morts. | |
TC0139 | TE016119 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 192 p.131.du texte hébreu | Rabbi Hananya disait : " Certains ne nourrissent pas leurs parents convenablement et vont au Paradis, et d’autres les nourrissent bien et vont en Enfer." | |
TC0139 | TE016120 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 193 pp.131-132.du texte hébreu | Un homme donnait à son père la meilleure nourriture possible, mais il l’insultait lorsque ce dernier n’agissait pas comme il le voulait. Pour cela, il alla en Enfer. Un autre faisait travailler durement son père au moulin, mais ainsi il prenait sur lui les châtiments prévus pour ceux qui ne travaillaient pas et sauva son père. Pour cela, il alla au Paradis. | |
TC0139 | TE016122 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 195 pp.132-133.du texte hébreu | Rabbi Shimon Resh Lakish étudiait à Tibériade et il buvait chaque jour de l’eau que le potier lui apportait. Un jour, ce dernier refusa de lui apporter de l’eau à moins que Resh Lakish ne prie pour lui et qu’il soit assis à son côté au Paradis. Resh Lakish lui répondit qu’il prierait pour qu’il soit assis au Paradis avec ses compagnons de métier, car chacun doit rester avec ses semblables. Rabbi Pinhass nous rapporte la parabole du roi qui recevait ses sujets assis sur les sièges qu’ils avaient eux-mêmes apportés, c’est-à-dire les justes avec les justes et les pécheurs avec les pécheurs | |
TC0140 | TE013621 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Prediche della primavera 1425 (Siena, chiesa di S. Francesco e Piazza del Campo, 20 aprile-10 giugno), IV, 2. | Saint François, humble, se considérait toujours comme un pécheur, même après avoir eu la vision d’un palais préparé pour lui dans la vie éternelle. | |
TC0140 | TE013388 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Predicazione della quaresima 1424 (Firenze, S. Croce, 8 marzo-3 maggio), I, 2. | A la porte du Paradis Saint Pierre demande à chaque âme si elle s’est confessée, en repoussant les âmes impénitentes. | |
TC0142 | TE018881 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VII, 53 | Une moniale mourut en souriant et en disant : » Soyez bienvenue ma douce dame, soyez bienvenue ! » Elle vit la Vierge Marie venue pour l'emmener au ciel. | |
TC0142 | TE018887 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VII, 59 | Un moine cistercien, qui avait une dévotion particulière pour Notre-Dame, fut ravi en esprit et admis à contempler le ciel de gloire. Ayant vu les divers ordres de l’Église triomphante, les Anges, les Patriarches, les Prophètes, les Apôtres, les Martyrs, les Confesseurs, puis répartis selon leurs insignes, 1es Chanoines Réguliers, les Prémontrés, les Clunisiens, il s’inquiéta de son ordre à lui. Et il regardait de tous côtés, et ne découvrait aucun des siens dans le Royaume de Gloire. Alors se tournant vers la bienheureuse Mère de Dieu, il gémit et lui dit : « Pourquoi donc, Dame très sainte, ne vois-je ici personne de Cîteaux ? Pourquoi les plus dévoués de vos serviteurs sont-ils exclus de ces béatitudes ? » Et la Reine du Ciel lui répondit : « Ceux de Cîteaux me sont au contraire si chers et si familiers que je les réchauffe sous mes bras ». Et ouvrant le manteau qui la couvrait et qui était d’une largeur merveilleuse, elle lui montra une multitude innombrable de moines, de frères convers et de moniales. Lui, plein d’une grande joie, rendit grâces, et son esprit ayant réintégré son corps, il raconta à son abbé ce qu’il avait vu et entendu. |
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TC0142 | TE019025 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : XI, 36 | Dans l'abbaye cistercienne de Maizières un moine se mourait. Comme il faisait très chaud, il demanda la permission d'enlever sa coule, et l’infirmier le lui permit par compassion. Le moine mourut, mais pendant que ses confrères priaient autour de son corps dans l’oratoire, il se redressa et demanda que l’on appelle l’abbé. Il raconta ensuite que saint Benoît lui avait refusé l’entrée du Paradis parce qu’il ne portait pas sa coule. Il la revêtit et s’endormit en paix. |
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TC0142 | TE018925 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VIII, 90 | En Saxe dans un monastère de moniales, il y avait une jeune fille à qui on ne permettait pas d'assister aux Matines jusqu'à la fin, elle devait aller dormir. Lors d’une grande solennité, la maîtresse lui dit de partir avant le Te Deum. La jeune fille resta suivre le reste de l’office hors du chœur, et quand débuta le Te Deum laudamus elle vit le ciel s’ouvrir et le chœur des moniales y monter. Les uns après les autres, les anges, les apôtres, les prophètes, les martyrs, les confesseurs et les vierges se joignirent aux sœurs pour louer Dieu. L’hymne terminée, le chœur des sœurs redescendit sur terre. |
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TC0142 | TE019018 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : XI, 30 | À l'heure où mourut Gerbrand, abbé de Klaarkamp, une religieuse de Sion vit des anges amener son âme au ciel. Elle vit de plus comment on donna à Widon, prieur de Klaarkamp, deux bâtons pastoraux. Il rendit l'un et garda l'autre. Ce Widon devint, en effet, abbé de Saint-Bernard, puis abbé de Klaarkamp où il occupait toujours ce poste. | |
TC0142 | TE018884 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VII, 56 | Kuno, citoyen de Zülpich, arriva jusqu’à la mer avec d’autres croisés. Là il tomba gravement malade. L'heure de sa mort approchant, il sembla joyeux. Ses compagnons s’étonnèrent et il leur expliqua : « Notre Dame m’a promis une récompense pour avoir abandonné femme et enfants pour l’amour de son Fils, je vois le ciel ouvert. » | |
TC0142 | TE018821 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VIII, 45 | La sœur Christine de Walberberg, étant en extase mentale, se vit transportée dans un lieu très beau, sans doute, au paradis. Elle y vit une personne très vénérable et d'une beauté extraordinaire qui dit être l'archange [Michel] qui présentait à Dieu les âmes des mourants, y compris celles de moines, convers et moniales cisterciens. L'archange prédit à Christine qu'elle mourrait à Pâques. Puis, elle vit une très belle mitre sur l'autel et demanda à l'archange quel serait l'avenir de l'âme d'un prêtre, son bon ami. « Quand il mourra – dit l'ange – je lui mettrai cette mitre sur le tête ». |
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TC0142 | TE018996 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : XI, 8 | Pendant que mourait un moine, un autre vit des moines tout blancs venir du ciel et emporter avec eux l'âme du mourant sous forme d'un bel enfant. | |
TC0142 | TE018994 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : XI, 6 | À l'abbaye cistercienne de Himmerod, un pieux convers nommé Obert se mourrait après des années de maladie. Il revint à lui un instant. Confus, Obert demanda ce qu'il faisait ici. Il avait déjà entendu des anges chanter et voulait absolument retourner au ciel ! Peu après, il expira. | |
TC0142 | TE018990 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : XI, 2 | À l'abbaye cistercienne de Himmerod, un moine-prêtre d'une vie exemplaire nommé Mayner, tomba malade. L’abbé le fit placer dans une maison séparée et mit quatre frères à sa disposition. Mayner dit que ses frères avaient certainement besoin de se reposer après les travaux du jour et les laissa partir. La nuit, les quatre frères retournèrent pour dire la prière nocturne et Mayner leur annonça que lors de leur absence il avait écouté une musique céleste d'une beauté inimaginable, puis avait vu les habitants du ciel accueillir un saint moine cistercien dont le nom resta inconnu. Certains, cependant, reprochèrent aux cisterciens d’être assez négligents dans les prières pour les morts et de garder leurs vieux vêtements après avoir reçu le vêtement de remplacement. Ayant raconté cette vision, Mayner mourut. Apparemment, le moine admis au ciel dans la vision, c’était lui. |
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TC0142 | TE018991 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : XI, 3 | À l'abbaye cistercienne de Himmerod, un sacristain d'une vie exemplaire nommé Isenbard, tomba malade. Une nuit, un frère qui s'occupait de lui, le vit bouger les lèvres. Il eut peur qu'Isenbard ne perdît la raison, mais les paroles qu'il prononçait à voix très basse étaient si sages et édifiantes que le frère appela l’abbé. Quand celui-ci arriva, Isenbard lui raconta qu'il avait assisté à la psalmodie céleste. Au ciel, il avait vu plusieurs moines cisterciens. Certains d'eux avaient des vêtements d'un blanc impeccable, certains y avaient des taches. Isenbard expliqua que ces taches étaient médisance, envie, négligence et tout ce qui nuisait à la sincérité du cœur. Il instruisit et consola ensuite plusieurs personnes : des frères, des novices, des hôtes de l'abbaye, et mourut en paix. |
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TC0142 | TE018993 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : XI, 5 | Un jeune convers de l'abbaye cistercienne de Himmerod tomba malade et reçut la dernière onction. En même temps, un autre frère venait de mourir et on laissa le jeune convers seul. Il entendit alors des anges chanter puis les vit approcher de son lit. Ils l'invitèrent à partir avec eux au ciel. Heureux, le convers consentit. Quand ses confrères revinrent il leur annonça sa mort imminente et mourut en paix. | |
TC0142 | TE018776 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VII, 20, 2 | Dans le village français de Quida habitait une jeune fille paralysée, très pieuse et sage. Une fois, le jour de la fête de la Purification de la Vierge, elle était seule à la maison, attristée par le fait qu'elle ne pouvait pas vénérer la Vierge Marie comme il fallait ce jour-là. Du coup, elle se vit, dans une vision, transportée à la Jérusalem céleste où elle assista à la messe célébrée par le Christ lui-même. A la fin de la messe, le Christ vint recueillir les cierges, selon l'usage cistercien. La jeune fille, sachant que l'heure du retour approchait, ne voulut pas restituer le sien. Alors, l’ange brisa le cierge dans sa main : il lui prit la partie supérieure et lui laissa la partie inférieure. Revenue à elle, la jeune fille trouva ce bout du cierge toujours serré dans sa main. |
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TC0142 | TE018992 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : XI, 4 | À l'abbaye cistercienne de Himmerod, il y avait un jeune moine très pieux, très dévot envers la Vierge Marie. Il tomba malade et l'heure de sa mort approchait. Au même moment, un certain convers de Himmerod eut une vision : au son de la tablette, il se rendait aux obsèques d'un frère qui venait de mourir. Il se vit ensuite dans un palais d'une beauté extraordinaire. Une très belle dame entra dans la salle et le convers, troublé, demanda ce qu'elle y faisait, car il était interdit aux femmes d'entrer dans un monastère cistercien. Elle répondit qu'elle avait un droit spécial sur ce lieu et qu'elle venait souvent voir ses amis. C’était sans doute la Vierge Marie venue pour emmener au ciel l’âme du jeune moine. |
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TC0142 | TE019115 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : XII, 53 | Un revenant convers bénédictin donna des nouvelles de l'autre monde, où la plus haute gloire qu'il avait vue était celle des cisterciens. | |
TC0142 | TE019107 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : XII, 45 | Un moine cistercien apparut après sa mort à l’un de ses amis en disant que son âme était allée au ciel plus vite qu’aucune flèche. | |
TC0142 | TE018796 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VII, 37, 2 | Bertram, moine à l'abbaye cistercienne de Cereto, adorateur de la Vierge Marie, fut emmené du couvent par un ange (lui faisant de signes de la part de l’abbé) au paradis terrestre. Il y vit Hénoch et Élie ainsi qu’un livre dans lequel les noms de tous les prédestinés étaient écrits en lettres d’or. Une voix céleste lui dit que rien ne pouvait supprimer son nom de ce livre. |
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TC0142 | TE018999 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : XI, 11 | À l'abbaye cistercienne de Himmerod, il y avait un convers nommé Mengoz, un homme très simple et pieux. Une fois, il fut gravement blessé à la jambe. Son abbé qui était sur le point de partir pour le chapitre général à Cîteaux, lui défendit de mourir avant son retour. Quand il revint, l’abbé apprit que Mengoz venait de mourir. Il rappela toutefois au mort son ordre et aussitôt Mengoz revint à la vie. Il dit être au paradis où un siège d'or était préparé pour lui. Cependant, un saint prieur de Himmerod, qui était mort quelque temps avant, lui reprocha sa désobéissance et l’obligea à revenir sur terre pour parler à l’abbé. Mengoz raconta tout ce qu'il avait vu au ciel et s’endormit en paix. |
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TC0142 | TE019104 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : XII, 43 | L'abbesse de Dietkirchen mourut saintement. Quand il apparut à sainte Asceline, celle-ci lui demanda pourquoi elle n'était pas apparu plus tôt, durant les premiers trente jours. L’abbesse répondit qu'elle était dans la gloire du paradis, de plus, elle ne voulait pas déranger Asceline, occupée avec les reliques des Onze Mille Vierges. | |
TC0142 | TE019105 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : XII, 44,1 | Une religieuse morte saintement apparut à sainte Asceline, sa sœur spirituelle, dans un globe de feu. À la question sur l’état de son âme, elle cita le verset suivant : « Ce que nous avions entendu dire, nous l'avons vu dans la ville de l’Éternel, le maître de l'univers, dans la ville de notre Dieu [Ps 48, 9] ». | |
TC0142 | TE019111 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : XII, 49 | Un Prémontré mourut pendant qu’il prêchait la croisade. Quelque temps après, il apparut à l’un de ses compagnons. Celui-ci l'interrogea sur l’état de son âme et sur ce qu'il avait éprouvé après la mort. Le Prémontré répondit qu'au début il ne voyait que des démons autour de lui, qui l'accusaient de diverses fautes, et il n'y avait personne pour l'aider. Jésus apparut lui-même et lui dit : « Suis-moi, parce que tu as prêché sur moi ». Les démons s'enfuirent et le prédicateur fut emmené au paradis. |
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TC0142 | TE018645 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VI, 10, 9 | Dans le livre des visions de Sainte Asceline, Césaire de Heisterbach lut qu'elle avait vu en vision un siège magnifique qu'on disait réservé à un certain Allemand aveugle. Il comprit aussitôt qu'il s’agissait d'Engelbet, aveugle de naissance, un homme d'une vie très simple et vertueuse. | |
TC0142 | TE019000 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : XI, 12 | Quand Hermann, futur abbé de Heisterbach, était encore novice à Himmerod, on lui présenta Gozbert, un convers qui était mort et puis ressuscité. Hermann lui demanda de raconter quelque chose d’édifiant, et Gozbert lui dit que, étant tombé malade, il avait vu près de son lit un inconnu. Cette personne lui palpa les jambes, puis le ventre et enfin la poitrine. Quand il toucha sa tête, le convers expira et se vit au paradis où un siège lui était réservé aux pieds de Marie. Gozbert revint sur terre, mais l'heure de sa délivrance était proche : il mourut trois jours après la conversation avec Hermann. |
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TC0143 | TE014291 | Caesarius Heisterbacensis | Homiliae de infantia Servatoris [Coppenstein, 1615] : p. 130, col. A-B | Un sous-prieur d’un monastère en Lombardie, adorateur de la Vierge Marie, fut emmené par un ange (apparu sous la forme d’un moine) du couvent au paradis. Il y vit Hénoch et Élie ainsi qu’un livre dans lequel les noms de tous les prédestinés étaient écrits en lettres d’or. Une voix céleste lui dit que rien ne pouvait supprimer son nom de ce livre. Il mourut quelques années après. |
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TC0143 | TE014085 | Caesarius Heisterbacensis | Homiliae de infantia Servatoris [Coppenstein, 1615] : p. 25 | Adam envoya son fils Seth au Paradis. A son retour, Adam demanda ce qu’il y avait vu. " Une très belle Vierge" , répondit-il. Alors, Adam dit presqu’en chantant : " Marie" . | |
TC0148 | TE015536 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1141 | LA VISION D’ESDRAS. — Esdras vit sur la montagne une grande foule de jeunes gens vêtus de blanc, d’une beauté resplendissante et éclatants de lumière. Il vit que l’on amenait un jeune homme qui surpassait en beauté tous les autres et qu’adorait toute la milice céleste. C’était surtout la foule des jeunes gens qui se prosternait devant lui pour l’adorer. Il les releva et leur donna à chacun une palme et une couronne. Esdras demanda à l’ange le sens de ce qu’il lui montrait et qui étaient ces personnages. L’ange lui répondit ce que chante l’Eglise des martyrs : " Ce sont ceux qui viennent des plus grands tourments; ils sont à l’instant couronnés et reçoivent les palmes." | |
TC0148 | TE015696 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1295 | SAINT FURSY VOIT DES ANGES LOUER DIEU. — Saint Fursy, gravement malade, fut conduit deux fois hors de son corps pour y revenir. La première fois il vit et entendit la multitude des anges louant Dieu. | |
TC0148 | TE015695 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1294 | SAINT IGNACE INSPIRÉ PAR LES ANGES. — Saint Ignace, évêque d’Antioche, vit en extase des anges qui entamaient doucement un cantique de louanges au début du psaume, cantique qu’ils achevaient à la fin du psaume. Il décida d’introduire dans son diocèse les antiennes avant et après les psaumes, habitude qui se généralisa dans les autres diocèses. | |
TC0148 | TE015639 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1240 | La prière est comme un messager envoyé à la cour céleste auprès du pape suprême. | |
TC0150 | TE014462 | Frère Robert le Chartreux | Le Chastel Perilleux [Brisson, 1974] : [11] | La Vierge Marie apparaît une nuit à une jeune fille du nom de Musa, en compagnie de belles demoiselles de son âge, vêtues de blanc. Quant Musa les voit, elle connaît un grand désir de les rejoindre. La Vierge lui demande si tel est son souhait et Musa lui répond positivement. Elle lui recommande alors de se garder de toutes légèretés afin de se préparer chastement à la mort en abandonnant chants, danses, rires et jeux, et lui annonce qu’elle viendra la chercher le trentième jour. La jeune fille change ainsi son comportement du jour au lendemain en se justifiant auprès de ses parents inquiets. Au vingt-cinquième jour, elle tombe malade. Cinq jours après, elle voit venir la Vierge en compagnie des belles jeunes filles, qui l’appelle doucement. Musa lui répond d’une voix claire et nette qu’elle vient à elle. À ce moment-là, elle rend l’âme et quitte son corps pour habiter avec les vierges. |
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TC0152 | TE015082 | anon. | Paris, BnF, nouv. acq. fr. 4464 [transc. A. Sulpice] : I | Un ange et un ermite voyagent ensemble. Le premier jour, l’ange jette un homme à la mer. Il justifie son acte auprès de l’ermite effrayé en lui disant qu’il lui a montré un des jugements de Dieu. Puis, l’ange et l’ermite sont accueillis par un autre ermite. Au moment du départ, le lendemain matin, l’ange lui vole une coupe d’argent dans laquelle l’ermite les avait fait boire et la cache sous son vêtement. Le troisième jour, ils sont hébergés par un mauvais chevalier, voleur. L’ange, le lendemain matin, lui offre la coupe d’argent volée la veille. Le quatrième jour, ils logent de nouveau chez un bon chevalier qui leur prête son fils pour leur indiquer le chemin mais l’ange étrangle l’enfant et le jette mort dans une fosse. Á la vue de cet événement, l’ermite veut fuir mais l’ange le rattrape et le conduit chez un prudhomme qui les reçoit fort bien. Le lendemain matin, l’ange pousse son jeune écuyer hors d’un pont et le noie. L’ange explique alors à l’ermite pourquoi il a agi ainsi : le premier ermite a été jeté et noyé en mer afin d’aller au paradis; s’il était resté en vie, il serait retourné dans le monde et aurait été damné. La coupe d’argent du second a été volée, car il passait trop de temps à s’en soucier et en oublier Dieu. Quant au vilain chevalier, l’ange lui a donné la coupe afin de lui payer un loyer car il les avait hébergés. Si l’ange a tué le jeune fils, c'est pour que son père, qui ne pouvait avoir d’enfant et avait pris pour habitude de donner tout ce qu’il possédait à l’Église, soit de nouveau généreux envers les autres et ne consacre pas tout à son enfant, qui, plus tard, serait lui aussi devenu avare. Enfin, le jeune écuyer a connu la mort afin d’être sauvé d’un péché qu’il allait bientôt commettre : il avait pour désir de tuer son maître. Á ces mots, l’ange disparaît et l’ermite retourne à son ermitage, louant Dieu. |
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TC0152 | TE015105 | anon. | Paris, BnF, nouv. acq. fr. 4464 [transc. A. Sulpice] : Example, XI | Une noble dame, qui prend soin des lépreux, est mariée à un riche seigneur qui ne les aime pas. Un jour, où il est absent, un lépreux vient frapper à la porte et la dame lui demande s’il veut boire ou manger. Le lépreux lui répond qu’il souhaite se reposer dans sa chambre. Il lui prie de le porter car il a grand besoin de se reposer avant de manger. La dame lui répond alors qu’il connaît bien l’aversion que son mari porte envers les lépreux et qu’il y a de grande chance qu’il les tue s’il le trouve dans son lit. Le lépreux se met à pleurer. Ayant grande pitié, la dame le porte et le couche sur son lit. Elle lui met un oreiller sous la tête et le couvre de beaux vêtements. Peu de temps après, son mari rentre tout las de la chasse et veut se coucher dans son lit. La dame, de peur de sa réaction, ne veut lui ouvrir la porte de leur chambre. Le chevalier, en colère, brise la porte et se couche sur son lit. Une fois reposé, il va voir sa femme et la remercie d’avoir préparé une si belle chambre dont l’odeur est si agréable qu’il se croit au paradis. La dame, étonnée, entre dans la chambre, constate les dires de son mari et ne trouve pas une seule trace du lépreux. Elle raconte alors le miracle à son mari qui aussitôt se convertit et devient doux comme un agneau. |
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TC0155 | TE016163 | Johannes Maior | Magnum Speculum Exemplorum (en russe) : 35 | Un moine méditant sur une phrase: « Pour le Seigneur, un jour est comme mille ans et mille ans sont comme un seul jour », voit, dans l’église, un oiseau merveilleux. En suivant l’oiseau, il sort du monastère et se trouve dans un jardin magnifique où il demeure pendant trois cents ans sans boire ni manger. Retournant au monastère, il découvre que tout a changé. Il raconte son aventure et meurt, entourés de frères. | |
TC0155 | TE016331 | Johannes Maior | Magnum Speculum Exemplorum (en russe) : 210 | Un ermite demande à Dieu de lui montrer les supplices de l’enfer et la gloire du paradis. Un ange vient pour l’accompagner. Aux enfers, l’ermite voit un père et un fils qui se reprochent mutuellement d’être responsables de la damnation qu’ils subissent. Au paradis, il voit un père et un fils se remercier l’un l’autre pour l’amour et le respect qu’il se sont donnés. | |
TC0155 | TE016253 | Johannes Maior | Magnum Speculum Exemplorum (en russe) : 129 | Un saint père est ressuscité après sa mort: il dit à ses confrères qu’il ne sait pas comment il a mérité le royaume céleste. | |
TC0158 | TE016511 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 84 | Sûtra- du roi Makhâdeva qui entra en religion quand ses cheveux blanchirent.– Le vertueux roi Makhâdeva abdique et entre en religion aussitôt que son chambellan lui a montré que ses cheveux devenaient blancs. Dans une existence ultérieure, il est le roi Nemi dont la bienfaisance est telle qu'il obtient de visiter vivant les enfers, puis la résidence des devas. | |
TC0158 | TE016939 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 409 | Histoire de Nanda.– Premier récit : Nanda est contraint d'entrer en religion; comme il pense encore avec regret à sa femme, le Buddha lui fait voir les délices des cieux et les tourments des enfers : Nanda est alors affermi dans sa foi et devient arhat. Deuxième récit : Le roi de Kâçî est prêt à faire des folies pour s'assurer la possession d'une courtisane; un singe, devenu veuf, qui a épousé une deuxième guenon et qui est poursuivi pour cela par les autres singes, vient se réfugier auprès du roi et lui montre que sa conduite ne diffère en rien de celle du roi. Il lui explique l'inanité des désirs. |
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TC0158 | TE016678 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 231 | Çakra et Brahma usent d'un artifice pour attirer au ciel de nouveaux devas.– Çakra et Brahma, attristés de voir se dépeupler leur ciel, usent d'un stratagème : Çakra se transforme en lion et veut dévorer les habitants de quatre-vingt mille royaumes; ceux-ci s'enfuient effrayés. Brahma, changé en brahmane, leur conseille de donner trente personnes à dévorer au lion dans chaque village. Le roi livre alors trente condamnés à mort; le brahmane, offre le choix à ces condamnés ou d'être dévorés ou d'observer les défenses. Leur conversion est immédiate et quand ils racontent leurs aventures aux autres habitants, tous se convertissent également. |
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TC0159 | TE017580 | Petrus Lemovicensis | De oculo morali | Un roi souhaitait organiser sa succession. Il demanda qu’on appelle ses trois fils et déclara vouloir que le plus fainéant d’entre eux hérite du royaume. Le premier déclara que celui-ci devrait lui revenir car, installé devant la cheminée, il était si fainéant qu’il laissait ses jambes étendues brûler. Le second se déclara tout aussi compétent puisque, quand bien même une corde lui serrerait le cou, il ne la couperait pas avant d’être pendu, même s’il avait une épée dans la main droite. Le troisième, enfin, assura être le plus méritant pour régner après son père. Il se dit si fainéant qu’allongé sur son lit, il laissait l’eau de ses yeux couler, du côté droit comme du côté gauche, sans jamais bouger ou arranger sa literie. Le roi choisit alors le troisième pour lui succéder, le qualifiant d’authentiquement fainéant. En effet, le premier appréciait trop la compagnie d’une foule démoniaque, préférant se brûler au feu du pêché plutôt que de s’en éloigner. Le second, après avoir constaté être attaché par les cordes de ses pêchés, ne fait rien pour s’en extraire en utilisant une épée comme l’épée de sa langue, au moyen de la confession. Le troisième, enfin, avec les larmes coulant de ses deux yeux, du côté droit comme du côté gauche, entend les enseignements tant des joies du Paradis que des tourments de l’Enfer. Grâce à sa fainéantise, il ne souhaite se tourner ni du côté droit, avec l’amour et les récompenses, ni du côté gauche, avec les pêchés, la peur et les tourments. |
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TC0159 | TE017559 | Petrus Lemovicensis | De oculo morali | Constantin était un homme petit de stature mais grand en vertu. Quand un paysan vint le rencontrer et lui dit avec mépris qu’il n’y avait chez lui rien d’honorable, Constantin éclata de joie, l’embrassa et l’enlaça. Il le remercia de l’avoir vu tel qu’il était. S’il s’était élevé avec ses mérites, il voulait toujours apparaître humble auprès des gens à la manière d’une étoile au Paradis. | |
TC0160 | TE017196 | anon. | Recueil de sermons et d’exempla - Cambrai, BM, 574 [transc. A. Perard] : n°13 | Un moine était tenté de revenir dans le monde. Un jour, au cours d’une promenade, un oiseau l’attire par son chant merveilleux au fond d’un bois où il demeure pendant deux cents ans sans boire ni manger. Retournant au monastère il découvre que tout a changé. Il raconte son aventure. Il s’agissait d’un ange qui lui avait fait éprouver par anticipation la félicité céleste. | |
TC0160 | TE017209 | anon. | Recueil de sermons et d’exempla - Cambrai, BM, 574 [transc. A. Perard] : n°26 | Deux moines désirent savoir si les joies du ciel sont aussi grandes que le prétend la sainte Ėcriture. Ils se font une promesse : le premier d’entre eux qui meurt dit à l’autre comment sont les joies du paradis. Lorsque l’un des deux meurt, il revient voir son compagnon et lui confirme la grandeur du paradis et l’encourage à poursuivre ses bonnes œuvres. | |
TC0160 | TE017243 | anon. | Recueil de sermons et d’exempla - Cambrai, BM, 574 [transc. A. Perard] : n°60 | Un roi qui craignait Dieu et vivait en grande humilité, se fait construire une pauvre maison dans un cimetière et part y demeurer. Or, le roi Alexandre en entend parler. Il se rend dans la ville où séjourne le roi et il lui demande pourquoi il reste là. Le roi lui répond qu'il sait qu'il va mourir et que bientôt son corps ne restera pas dans son riche palais mais sera jeté au cimetière et mangé par les vers. C'est pour cela qu'il a fait faire sa maison dans un tel lieu. Il précise également que par ce biais il pense davantage à la mort que s'il demeurait dans les plaisances mondaines. Lorsque sa fin approche, des anges lui rendent visite et lui annoncent qu'ils sont là pour lui tenir compagnie jusqu'au jour de sa mort qui doit avoir lieu 3 jours après. Ils lui annoncent aussi qu'il recevra la couronne de victoire. Trois jours après cette vision, il est porté au paradis. |
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TC0161 | TE017751 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XXXI, 28 | COMMENT FUJIWARA NO NOBUNORI EST MORT DANS LA PROVINCE D'ETCHÛ.– Fujiwara no Nobunori part rejoindre son père, gouverneur de la province d’Etchû, et tombe gravement malade pendant le voyage. Constatant que son fils ne guérit pas, et malgré son chagrin, le gouverneur prépare Nobunori au passage dans le monde ultérieur. Un moine s’installe à son chevet pour l’exhorter aux prières et lui décrit les peines de l’enfer, et l’existence intermédiaire, où l’on se retrouve seul dans une vaste plaine sans oiseaux ni bêtes à poils. Nobunori demande si on y entend des chants pour être consolé. Puis, mourant, il fait comprendre gestuellement à son père qu’il désire écrire. On lui donne un pinceau et un papier sur lequel il écrit trois strophes de poésie. Il meurt avant d’avoir terminé le dernier mot, que son père achève. Il avait péché car il n’avait pas pensé en mourant aux Trois Joyaux du Bouddhisme [Bouddha, sa Loi, et sa Communauté]. |
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TC0161 | TE017719 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XV, 39 | COMMENT LA NONNE, MÈRE DU CONTRÔLEUR MONACAL GENSHIN, S'EN VA RENAÎTRE DANS LA CONTRÉE BIENHEUREUSE.– Le contrôleur monacal Genshin reçoit des offrandes après avoir enseigné à l’impératrice de Sanjô les Huit Leçons sur le Lotus de la Loi. Il envoie ces offrandes à sa mère qui lui répond qu’elle ne l’a pas élevé pour qu’il soit brillant et célèbre, mais pour qu’il devienne un saint ermite avant sa mort et la secourt durant sa vie pour son existence ultérieure. Genshin répond qu’il n’a pas l’intention de devenir célèbre et commence une vie de réclusion dans la montagne. Il écrit à sa mère, entrée elle-même en religion, qu’il ne sortira de sa réclusion qu’à sa demande. Après neuf ans passés dans la montagne, il éprouve brusquement la nostalgie de sa mère et décide, malgré la promesse faite à sa mère, de partir à sa rencontre. En chemin Genshin rencontre un homme portant une lettre qui lui est adressée par sa mère. Celle-ci lui demande de venir rapidement la voir, car elle sent sa fin toute proche. Genshin arrive auprès de sa mère mourante, très étonnée de le voir venir si vite. Elle lui dit que c’est grâce à l’engagement profond et touchant qui les lie que cette rencontre a pu avoir lieu. Après avoir récité le nembutsu (répétition de l’hommage au Bouddha), elle meurt et s’en va renaître dans la Contrée Bienheureuse. |
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TC0161 | TE017718 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XIV, 03 | COMMENT UN MOINE DU DÔJÔJI DE LA PROVINCE DE KII A SECOURU DES SERPENTS EN COPIANT LE LOTUS DE LA LOI.– Deux moines partis en pèlerinage s’arrêtent dans la maison d’une veuve qui tombe amoureuse du moine le plus jeune. Elle lui demande de l’épouser, mais il refuse de rompre son vœu. La femme tente de le séduire pendant toute la nuit et le moine lui promet de s’unir à elle dès son retour. Mais, effrayé par cette idée, le moine s’enfuit par un autre chemin. La femme ayant appris la nouvelle se désole et meurt. Un serpent sort de sa chambre et part à la poursuite des deux moines qui se réfugient dans le monastère du Dôjôji. Les moines enferment alors le jeune moine dans leur cloche. Le serpent parvient à entrer et s’enroule autour de la cloche et la frappe pendant des heures. Les moines intrigués voient des larmes de sang sortir des yeux du serpent qui repart à vive allure. La cloche s’embrase et le jeune moine se consume entièrement. Plus tard, le doyen du monastère voit en songe un très grand serpent qui lui dit avoir été le moine enfermé dans la cloche et s’être marié avec la mauvaise femme transformée en serpent venimeux. Ce grand serpent implore le vieux moine de copier le Lotus de la Loi afin de lui enlever toute douleur. Le doyen copie alors le sûtra et le célèbre avec les moines à l’intention des deux serpents .Après cela, le doyen voit en songe un moine et une femme qui lui disent avec un air très joyeux qu’ils sont dépouillés de leur corps de serpent pour renaître au ciel. |
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TC0161 | TE017726 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XX, 12 | COMMENT LE MAÎTRE D'EXTASE SANSHU DU MONT IBUKI OBTIENT L'ACCUEIL D'UN TENGU.– Le Maître d’Extase Sanshu ne fait que psalmodier le nembutsu ( invocation au Bouddha) et n’étudie pas les textes de la Loi. Une nuit, récitant devant l’autel et la statue du Bouddha, une voix lui dit de continuer à psalmodier ses prières et qu’il sera accueilli le lendemain. Le saint homme, le lendemain, s’installe, tourné vers l’ouest, avec ses disciples avec qui il récite le nembutsu. Il voit à la cime de la montagne un Bouddha apparaître dans une lumière d’or. Des Bodhisattvas jouent une musique merveilleuse et des fleurs tombent du ciel. Sanshu, entré en adoration, rampe, monte sur un socle de lotus d’or violacé tenu par le Bodhisattva Kannon et, accueilli par le Bouddha, s’en va. Les disciples commencent une prière ininterrompue pour la destinée du saint homme. Après plusieurs jours, des moines trouvent dans la montagne Le Maître de la Loi Sanshu attaché, nu, aux branches d’un cryptomère. Croyant le Maître au paradis, ils se désolent et le délient, malgré les protestations de Sanshu qui dit que Bouddha viendra l’accueillir et lui a ordonné de rester ainsi. Les disciples comprennent que le saint homme, n’étant pas doué de sage réflexion, s’est laissé prendre à la machination d’un tengu (démon). Le Maître d’Extase Sanshu, atteint de folie, meurt après quelques jours. |
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TC0162 | TE017780 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XIV, 05 | COMMENT UN HOMME SAUVE L’ÂME D'UNE RENARDE EN COPIANT LE SÛTRA DU LOTUS.– Un beau jeune homme rencontre une charmante jeune fille qu’il courtise. Il désire ardemment s’unir à cette femme, mais celle-ci répond qu’elle doit refuser, car elle perdrait la vie. L’homme insiste et elle finit par céder. Ils passent la nuit ensemble dans une cabane, et quand le jour se lève la jeune fille dit qu’elle va mourir et demande à l’homme de copier le sûtra du Lotus, et d’en faire offrande pour que son âme repose en paix après sa mort. L’homme ne croyant pas en cette prédiction, et trouvant cette demande absurde, promet cependant de respecter sa demande. La femme s’empare de l’éventail de l’homme et lui demande de venir chez elle le lendemain pour constater sa mort. L’homme doute malgré tout et se rend chez elle. Sa vieille mère éplorée apparaît et lui annonce la mort de sa fille. Il entre et voit le corps d’une jeune renarde, le visage couvert par son éventail. Il comprend alors qu’il a fait l’amour avec une renarde. Toutefois, honorant sa promesse, il copie et offre durant sept jours une partie du sûtra du Lotus. La femme lui apparaît dans un rêve, telle une déesse, et lui dit que grâce à ses bienfaits, elle a pu renaître, lavée de ses péchés. |
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TC0162 | TE017785 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XIV, 04 | COMMENT UNE FEMME, GRÂCE AU POUVOIR DU LOTUS DE LA LOI, QUITTE SA CONDITION DE SERPENT POUR RENAÎTRE AU CIEL.– Après avoir passé la nuit avec une très belle femme, l’empereur Shômu lui remet une boîte emplie de mille ryôs (37,5 kilos) d’or. Tous deux meurent quelque temps après, et, suite aux dernières volontés de la femme, on enterre avec elle la boîte offerte par l’empereur. Dans les monts de l’est se trouve un temple où tous les pèlerins qui s’y rendent meurent. Le grand ministre Kibi, n’éprouvant aucune crainte, va prier dans ce temple. Il voit apparaître une femme merveilleuse et effrayante qui lui explique que tous les visiteurs du temple à qui elle a voulu se confier sont morts de peur. Elle raconte à Kibi que depuis qu’elle a été enterrée avec le don de l’empereur avec qui elle a passé une nuit, elle a reçu un cœur de serpent venimeux, et qu’elle est condamnée, pour avoir péché, à ne jamais s’éloigner de sa tombe. Elle supplie Kibi de creuser la tombe, de sortir l’or, et de copier à son intention le sûtra du lotus de la loi, avec la moitié de l’or, et de garder l’autre pour lui, en guise de remerciement. Le grand ministre accepte d’accomplir le vœu de cette âme. Il creuse la tombe, et il y trouve un grand serpent à qui il demande de partir. Le serpent s’enfuit et Kibi prend la boîte et emploie tout l’or pour copier le sûtra et offrir à l’intention de la femme une grande cérémonie de lecture. Par la suite, la femme lui apparaît en rêve, et lui dit qu’elle a quitté sa condition de serpent pour renaître au ciel. Le grand ministre et cette femme ont été certainement dans le passé des amis de bien. |
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TC0162 | TE017784 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XIV, 03 | COMMENT UN MOINE DU TEMPLE DE DÔJÔJI, EN LA PROVINCE DE KI, SAUVE DES SERPENTS EN COPIANT LE SÛTRA DU LOTUS DE LA LOI.– Deux moines partis en pèlerinage s’arrêtent dans la maison d’une veuve qui tombe amoureuse du moine le plus jeune. Elle lui demande de l’épouser, mais il refuse de rompre son vœu. La femme tente de le séduire pendant toute la nuit et le moine lui promet de s’unir à elle dès son retour. Mais, effrayé par cette idée, le moine s’enfuit par un autre chemin. La femme ayant appris la nouvelle se désole et meurt. Un serpent sort de sa chambre et part à la poursuite des deux moines qui se réfugient dans le monastère du Dôjôji. Les moines enferment alors le jeune moine dans leur cloche. Le serpent parvient à entrer et s’enroule autour de la cloche et la frappe pendant des heures. Les moines intrigués voient des larmes de sang sortir des yeux du serpent qui repart à vive allure. La cloche s’embrase et le jeune moine se consume entièrement. Plus tard, le doyen du monastère voit en songe un très grand serpent qui lui dit avoir été le moine enfermé dans la cloche et s’être marié avec la mauvaise femme transformée en serpent venimeux. Ce grand serpent implore le vieux moine de copier le Lotus de la Loi afin de lui enlever toute douleur. Le doyen copie alors le sûtra et le célèbre avec les moines à l’intention des deux serpents .Après cela, le doyen voit en songe un moine et une femme qui lui disent avec un air très joyeux qu’ils sont dépouillés de leur corps de serpent pour renaître au ciel. |
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TC0162 | TE017787 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XVI, 06 | COMMENT, GRÂCE AU SECOURS DE KANNON, UN HOMME DE LA PROVINCE DE MUTSU, QUI PREND DES FAUCONS AU NID, CONSERVE LA VIE.– Une mère faucon construit son nid au sommet d’un arbre accroché à un éperon rocheux, au-dessus de l’océan, pour échapper à un homme qui, chaque année, capture son petit pour le vendre. L’homme finit par trouver le nouveau nid mais constate qu’il est inaccessible. Son voisin propose de l’aider. Ils plantent un gros pieu au sommet du rocher et attachent au bout d’une corde un grand panier dans lequel l’homme prend place. Son voisin ayant saisi la corde le fait descendre jusqu’au nid. Là, l’homme saisit le jeune faucon, le dépose dans le panier pour que son voisin le remonte et attend le retour de la nacelle pour remonter à son tour. Mais le voisin s’empare du jeune faucon et s’en retourne chez lui, abandonnant notre homme à son sort. Il raconte à la femme de l’homme que la corde a cassé et qu’il est mort, suite à une chute vertigineuse. L’homme, resté au bord du nid, passe des jours à se lamenter, et malgré sa piété (chaque dix-huitième jour de chaque mois, après s’être purifié, il lit le livre de Kannon) il pense que sa mort est un châtiment mérité, car il a péché toutes ces années en capturant ces oiseaux. Il implore Kannon pour ne pas tomber pendant sa vie ultérieure dans les trois voies (de l’enfer, des démons et des bêtes) et être accueilli en Terre Pure. Un énorme serpent venimeux surgit des flots, gravit le flanc de la roche et s’apprête à avaler l’homme qui lui plante sa dague dans la tête. Le serpent surpris continue de monter. Alors l’homme s’accroche à son dos et parvient à escalader la falaise. Il comprend que c’est Kannon, transformé en serpent qui l’a sauvé. Il retrouve sa famille et le dix-huitième jour du mois, quand il ouvre la boîte aux sûtras pour y prendre le livre de Kannon, il reconnaît sa dague fichée dans un rouleau. A l’instant il conçoit l’esprit de la Voie et se fait moine. |
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TC0162 | TE017776 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XX, 12 | COMMENT LE RÉVĒREND MOINE SANSHU DU MONT IBUKI EST ACCUEILLI PAR UN TENGU.– Le Maître d’Extase Sanshu ne fait que psalmodier le nembutsu ( invocation au Bouddha) et n’étudie pas les textes de la Loi. Une nuit, récitant devant l’autel et la statue du Bouddha, une voix lui dit de continuer à psalmodier ses prières et qu’il sera accueilli le lendemain. Le saint homme, le lendemain, s’installe, tourné vers l’ouest, avec ses disciples avec qui il récite le nembutsu. Il voit à la cime de la montagne un Bouddha apparaître dans une lumière d’or. Des Bodhisattvas jouent une musique merveilleuse et des fleurs tombent du ciel. Sanshu, entré en adoration, rampe, monte sur un socle de lotus d’or violacé tenu par le Bodhisattva Kannon et, accueilli par le Bouddha, s’en va. Les disciples commencent une prière ininterrompue pour la destinée du saint homme. Après plusieurs jours, des moines trouvent dans la montagne le Maître de la Loi Sanshu attaché, nu, aux branches d’un cryptomère. Croyant le Maître au paradis, ils se désolent et le délient, malgré les protestations de Sanshu qui dit que Bouddha viendra l’accueillir et lui a ordonné de rester ainsi. Les disciples comprennent que le saint homme, n’étant pas doué de sage réflexion, s’est laissé prendre à la machination d’un tengu (démon). Le Maître d’Extase Sanshu, atteint de folie, meurt après quelques jours. |
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TC0163 | TE018088 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 26. | DU VIEILLARD « PLUS ENCORE » EN PAYS D'ÔMI.– Un vieil homme, mendiant en pays d’Ômi, ne sait que dire « plus encore ». Tous le surnomment « le vieux plus encore » et éprouvent de la compassion à son égard. Or un ascète du pays de Yamato, lors d’une vision, voit que le vieil homme accomplit sa Renaissance. L’ascète s’installe dans la hutte de branchages du mendiant et espère entendre pendant la nuit les exercices pratiqués par le vieillard. Mais le mendiant n’en pratique aucun, et à l’ascète qui le questionne, il répond que sa seule pratique, c’est le « plus encore », ces mots qu’il ne cesse de répéter. Quand il a faim, il se représente des démons affamés, et il se dit qu’ils souffrent plus encore. Ayant trop froid ou trop chaud, il imagine ce que sont l’enfer glacé et l’enfer brûlant. Sa crainte de tomber dans l’une des voies mauvaises s’accroît chaque fois qu’il éprouve de la souffrance. Quand il rencontre des plaisirs de ce monde, mets délicieux, couleur ravissante, chant magnifique, parfum suave, il ne s’y abandonne pas, et pense que le paradis doit être plus merveilleux encore. Le moine, très ému par ces propos s’en va. |
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TC0163 | TE018172 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 23. | UN SAINT HOMME REFUSE DE RECEVOIR UN VISITEUR.– Un ascète pratique sans relâche l’invocation au Bouddha. Prétextant une affaire importante, il refuse de recevoir un visiteur. Questionné par un de ses disciples, il répond qu’ayant obtenu la condition d’être humain, il n’y a rien de plus important pour lui que d’échapper cette fois-ci à la roue des existences, et de renaître au paradis. Ainsi il est dit dans le Sutra de la méditation assise : « Aujourd’hui on s’occupe de ceci, demain on vaquera à cela ; attaché aux plaisirs, aveugle aux souffrances, on ne prend pas garde à la venue de ce brigand, la mort. » |
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TC0163 | TE018168 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 99. | SHÔBON ET ÉICHÔ QUITTENT LA MONTAGNE POUR ALLER VIVRE DANS LA CAPITALE DU SUD.– L’abbé Shôbon et le contrôleur monacal Eichô passent de longues années à étudier dans le monastère du mont Hiei. Puis ils partent pour Nara. Shôbon pense qu’il a plus de chance de devenir célèbre au temple de Todai-ji qui est peu fréquenté, et il conseille, de façon quelque peu hypocrite, à son ami de se séparer de lui et de se rendre au temple Kôfuku-ji qui fourmille de monde. Tous deux sont des clercs distingués mais Eichô qui a un cœur droit progresse rapidement et devient contrôleur monacal alors que Shôbon n’affiche aucun succès. Malgré sa grande érudition, Shôbon se comporte comme un fourbe. Il possède un coffret rempli de fragments de textes essentiels des Ecritures qu’il découpe dans des manuscrits empruntés. Son érudition ne lui rapporte rien et il finit par perdre la vue et à sa mort il manifeste des signes patents de ses nombreux péchés. Eichô, lui, reclus dans le sanctuaire de Kasuga, voit à maintes reprises en songe la divinité. Mais celle-ci se montre toujours de dos. Eichô la questionne et la divinité répond qu’elle ne peut se tourner vers lui car il ne prie pas pour sa propre vie future. En effet, les Bouddhas ne jugent sans doute pas conformes à leur dessein les prières que l’on fait uniquement pour la vie présente. |
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TC0163 | TE018142 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 76. | LE RECTEUR MONACAL ÉISHIN SE PRÉSENTE AU RÉVÉREND KÛYA.– Le contrôleur monacal Éishin rend visite au vertueux révérend Kûya. Éishin demande au vieil homme comment accomplir sa Renaissance. Ce dernier répond que si l’on tient en dégoût ce monde souillé et que l’on aspire du fond du cœur à la terre pure, même si on est dépourvu de sagesse et de pratique vertueuse, on peut accomplir sa Renaissance. Éishin, trouvant ce jugement très fin verse des larmes et par la suite garde toujours en tête cet enseignement et donne la primauté au rejet du monde souillé et à la quête de la terre pure. | |
TC0163 | TE018143 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 77. | LE RÉVÉREND KÛYA SE DÉPOUILLE DE SON VÊTEMENT ET L’OFFRE À LA GRANDE DIVINITÉ BRILLANTE DE MATSUNOO.– En visite dans la capitale, le révérend et ascète Kûya croise un homme semblant transi de froid. Questionné par le révérend, l’homme répond qu’il est la grande divinité brillante du sanctuaire de Matsunoo et qu’il est heureux d’enfin rencontrer le révérend Kûya pour lui exposer ses doléances. Il dit qu’il souffre d’un froid insupportable à cause de la bise des pensées dévoyées, des notions erronées, et du givre des passions et actes porteurs de mal. Puis il demande au révérend de lui offrir une lecture du sûtra du lotus. Kûya ému et confus répond qu’il fera cette offrande dans le sanctuaire de la divinité. Puis il dit qu’il veut lui offrir sa chemise qu’il porte sous son vêtement depuis quarante ans et qui est imprégnée de la lecture du sûtra du lotus. Le dieu enfile la chemise et, tout joyeux, dit qu’il se sent alors parfaitement réchauffé et qu’il protègera dorénavant le révérend Kûya jusqu’à l’heure où il réalisera la Voie du Bouddha. Le zèle de cet ascète a permis à tous de pratiquer l’invocation au Bouddha, qui n’était pas alors répandu encore au Japon. Au cours de ses pérégrinations, Kûya proclame Amida [le Bouddha sauveur] et les gens l’appellent « l’ascète d’Amida » ou « l’ascète de la ville ». Là où il manque un pont il en construit un, là où il manque un puits il en creuse un. On peut dire qu’il est le fondateur de l’invocation. Ainsi il accomplit sa Renaissance en ayant fait de la lecture du sûtra du lotus et de l’invocation au Bouddha des actes conduisant au paradis. |
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TC0163 | TE018146 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 80. | LE RÉVÉREND KAKUNÔ, QUI DEMEURE AUPRÈS DU TOMBEAU DU PRINCE, AIME LA MUSIQUE.– A) L’ascète Kakunô a un amour peu ordinaire pour la musique. Sa seule occupation est de fabriquer toutes sortes d’instruments avec des matériaux offerts par la nature (planche, crin de cheval, tige de bambou…). Tout en jouant de ces instruments, il se dit que le concert des Bodhisattvas et des saints doit être vraiment merveilleux. Si un enfant s’empare d’un de ses instruments pour jouer et le détruit, Kakunô se met en colère. Des années plus tard, quand l’ermite meurt, il entend résonner à ses oreilles le céleste concert. Son corps demeure longtemps indemne de toute dégradation, et tous les gens du voisinage viennent le vénérer, tel un Bouddha. Il disparaît le quarante-neuvième jour [période intermédiaire avant que soit fixé le sort posthume du défunt], et nul n’a connaissance de son destin. Pour ceux qui croient que la musique est une conduite qui conduit à la terre pure, elle devient en effet un moyen de Renaissance. B) Un saint homme très vertueux questionné sur ses pratiques dit qu’il s’applique à s’abstenir des mauvaises actions et à accomplir toutes les actions encouragées par le Bouddha. L’homme ajoute qu’il n’a aucune prétention sur son lieu de Renaissance, et c’est Le Bouddha qui le jugera et qui en décidera. Sa fin est merveilleuse : il meurt assis sur ses talons, les mains jointes immobiles durant plusieurs jours. C) Un ami de bien vient visiter un brillant docteur ès lettres chinoises qui agonise, et l’exhorte à invoquer le Bouddha. Mais l’homme, poète, est obsédé par les beautés du vent et de la lune et ne prête pas attention aux conseils de son ami. Alors celui-ci lui dit qu’un homme comme lui qui a composé tant de vers remarquables devrait laisser quelque pièce pour célébrer le paradis qui doit posséder encore plus de splendeurs que les plus beaux sites de notre monde ! L’homme voit en imagination aussi nettement qu’en réalité toutes les ressources du paradis. Il finit par prononcer l’invocation, et vit ses derniers moments comme il les a souhaités. Les amis de bien qui assistent les mourants doivent connaître à fond le cœur humain. D) La prêtresse de Yoshhida, mourante, fait venir le révérend Yakunin comme ami de bien. Celui-ci l’encourage à prononcer l’invocation au Bouddha. La dame récite plusieurs passages essentiels avec une expression de parfaite fermeté et connaît une fin merveilleuse qui attendrit tout son entourage. Mais le révérend, lui, s’est endormi pendant les prières et ne semble pas vouloir se retirer. C’est alors que la prêtresse revient à la vie. Durant quatre heures, elle ne montre plus l’expression qu’elle avait précédemment, et c’est toute languissante qu’elle rend son dernier soupir. Le révérend dit qu’elle vit là sa véritable fin. Un démon a accompli un de ses tours, déjoué par la vertu de ce saint homme. E) Un malade mourant fait venir un moine, ami de bien qui l’exhorte à prononcer l’invocation au Bouddha. Mais l’homme ne dit rien. Le moine, pensant que l’homme est sourd, récite l’invocation d’une voix forte à son oreille. Alors qu’il semble que tout soit fini, l’homme guérit. Il raconte plus tard que cette voix insupportable a résonné dans tous ses membres, et qu’il n’a pas eu la moindre pensée, fût-ce pour une Renaissance au paradis. |
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TC0163 | TE018178 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 105. | LE ROI DE LA MONTAGNE PARLE PAR LA BOUCHE D’UNE NONNE.– Entendant une vieille nonne possédée par la grande divinité de Hiyoshi et prononçant toutes sortes d’oracles, un moine scandalisé l’interpelle et la met à l’épreuve. Il lui demande quelle pratique il doit mettre en œuvre pour s’assurer d’aller renaître au paradis. La nonne, malgré la conduite détestable du moine, accepte de l’instruire. Elle lui conseille l’ascèse, la foi et les exercices assidus pour accumuler les mérites. Et s’il croit en elle, elle lui dira les deux choses qu’il faut garder par-devers soi. Après réflexion, le moine, pénétré de respect, demande à entendre l’oracle pour acquérir une foi profonde. Alors la nonne l’instruit : les deux choses essentielles sont la compassion et la simplicité du cœur. Sans elles il est extrêmement difficile d’accomplir sa Renaissance. Le moine se lamente devant la difficulté de la tâche. L’oracle lui répond que l’essentiel est la simplicité du cœur, même si sa compassion est imparfaite. Le moine verse des larmes et, depuis, accomplit un pèlerinage chaque année au sanctuaire de Hiyoshi. |
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TC0163 | TE018144 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 78. | FIDÉLITÉS DIVERSES AU SUTRA DU LOTUS.– A) Le général en second Masamichi lit assidûment le sûtra du lotus depuis sa jeunesse. Cependant, au service de la cour, il commet à contrecœur quantité d’actes mauvais mais ne cesse de réciter un verset du sûtra du lotus. Plus tard il est écrit que Masamichi dans ses derniers instants de vie, après avoir entonné ce verset, voit apparaître toutes sortes de signes fastes et qu’il a sans aucun doute accompli sa Renaissance. Le haut dignitaire Michimasa est incrédule et dit qu’un homme comme Masamichi qui a passé son existence à tuer des êtres vivants, à suivre égoïstement son chemin n’a pu accomplir sa Renaissance. Quelques années plus tard, le dignitaire, lors d’un sermon entend une nonne raconter qu’alors qu’elle pensait que sa pauvreté l’empêchait d’accomplir des actes en vue de sa Renaissance, elle a vu en songe un moine qui lui dit qu’une personne qui invoque le Bouddha d’un cœur pur ne manque pas de renaître au paradis. Ce moine dit aussi que récemment le général en second Masamichi a accompli sa Renaissance grâce à son cœur pur et sa foi dans le sûtra du lotus. Après avoir entendu le récit de la nonne, Michmasa ajoute foi alors à ce qu’on lui avait dit. B) On raconte aussi qu’un certain Seng Yan, maître de la Loi dans un pays de Chine nommé Bing [Shanxi], entreprend de lire mille fois le sûtra du lotus pour parvenir à la Renaissance. A la centième lecture, durant la nuit il sent en songe qu’il est pourvu d’ailes et qu’il peut voler. En effet, les mots du sûtra se sont assemblés pour former des ailes. Alors Seng Yan, espérant voler jusqu’au paradis prend son envol et se pose à destination au pied d’une allée bordée d’arbres ornés de joyaux. Les mots qui ont poussé sur son corps comme des plumes se muent en plus de soixante-neuf mille bouddhas rayonnants [comme le nombre de mots dans le sûtra du lotus], qui se rangent tous autour du bouddha Amida. Celui-ci explique à Seng Yan, très ému, qu’il doit retourner dans le monde d’en bas pour terminer ses mille lectures, et instruire la foule des vivants. Après ces paroles, les bouddhas redeviennent des ailes, et Seng Yan s’en retourne. Lorsqu’il se réveille de ce songe, il adore ces bouddhas en se prosternant, et éveille son cœur en effectuant la lecture du sûtra. C) Le maître en méditation Hui Chao, profondément attaché au sûtra du lotus, prend à son service un jeune moine qui se révèle doué d’une capacité remarquable pour deviner les pensées et les sentiments des autres. Mais quand Hui Chao décide de ne plus lire le sûtra du lotus, mais de réciter les formules véridiques, composées de peu de mots, le moine disparaît subitement. Hui Chao qui se désole de son absence voit en rêve le moine qui lui dit être en réalité le Bodhisattva Jizô. Ce dernier dit à Hui Chao qu’il a admiré sa ferveur à se consacrer au sûtra du lotus, mais qu’il l’a quitté, fort déçu de le voir s’appliquer dorénavant aux formules véridiques. En réalité, l’erreur qu’il lui reproche n’est pas dans le contenu des formules véridiques, mais c’est de rejeter une pratique à laquelle il consacrait ses efforts. D) Un moine dévoyé et père de nombreux enfants ne manque pas, dès qu’un petit se trouve en âge de parler, de lui apprendre les titres des chapitres du sûtra du lotus. Puis il lui apprend à lire à haute voix un chapitre, voire un rouleau. A ceux qui le questionnent, le moine dit qu’enseigner ce sûtra, c’est l’intention originelle de la venue du Bouddha en ce monde. Ainsi permet-il à ses enfants de nouer un lien, s’il arrive qu’ils meurent en bas âge. On n’a pas le sentiment qu’il soit difficile de renaître avec la condition d’être humain, mais en vérité l’expression « renaître dans cette condition pour avoir parfaitement observé les commandements [l’interdiction du meurtre, du vol, de la fornication, du mensonge et de la consommation d’alcool] » en montre toute la difficulté. Et c’est bien grâce à la diffusion de ce sûtra que l’humanité n’a pas disparu. |
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TC0163 | TE018150 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 84. | LE CONTRÔLEUR MONACAL ÉSHIN RENONCE AU MONDE PAR FIDÉLITÉ AUX SENTIMENTS DE SA MÈRE.– Le contrôleur monacal Eshin, pris par ses obligations, ne peut manifester à sa mère pauvre et très âgée sa piété filiale. Quand il reçoit de nombreuses gratifications après avoir présidé un office bouddhique, il s’empresse d’aller porter tous ces présents à sa mère. Mais celle-ci se met à pleurer. Elle reproche à son fils cet acte qui la conduira aux enfers, alors qu’elle pensait qu’avoir un fils moine contribuerait à son salut dans l’autre monde. A ces mots le moine éveille son cœur et renonce au monde. | |
TC0163 | TE018081 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 19. | SÔSHIN RESTITUE UNE ÉTOLE APRES SA MORT.– Le moine Senshun, après avoir étudié sur la montagne, réside dans un monastère du pays de Tsu. Il possède un ensemble de trois étoles qui ont été possédées par plusieurs dignitaires dont l’illustre Bodhisattva Monju. Le moine Sôshin, habitant non loin du monastère, devient le disciple de Senshun. Après avoir entendu les histoires merveilleuses autour de ces étoles, il désire en hériter et Senshun lui en donne une en lui promettant les deux autres à sa mort. Mais le disciple tombe malade et meurt. A sa demande, il est enterré avec son étole. Par la suite Senshun vient réclamer aux disciples de Sôshin l’étole manquante, pour ne pas dépareiller l’ensemble. Quand les disciples de Sôshin rapporte les dernières volontés de leur maître, Senshun peine à les croire, mais finit par se résigner, tout en se désolant. Or, un an après, Senshun voit en rêve le défunt Sôshin qui lui dit avoir pu renaître dans la cour intérieure grâce aux mérites acquis en revêtant l’étole. Sôshin ajoute que devant la profonde affliction de Senshun, il lui rend et lui demande d’aller ouvrir le coffre où elle était rangée autrefois. Une fois éveillé, le moine ouvre le coffre et trouve l’étole bien pliée, à sa place. Il se met à pleurer devant cet extraordinaire prodige. Plus tard, à l’heure de sa mort, il revêt les étoles et accomplit sa Renaissance. Puis un de ces disciples en hérite à son tour et accomplit lui aussi sa Renaissance. |
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TC0163 | TE018123 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 59. | DIVERSES RÉFLEXIONS SUR LA CONDITION HUMAINE.– A) Après les propos de trois mendiants sur un certain Ômi, un moine se sent misérable et honteux en pensant que les Bouddhas et les Bodhisattvas doivent trouver la conduite des hommes bien légère. B) Un homme passe la nuit dans un logis tenu par un vieil homme perclus de douleurs. Pris de pitié pour le vieillard, il lui conseille de se retirer du monde et d’invoquer Bouddha avant de mourir. Mais le vieillard répond qu’il désire occuper le poste de notable quand celui qui l’occupe actuellement, âgé de trois ans de plus que lui, sera mort. Voilà bien une conduite profondément coupable et digne de pitié. Les espérances que nourrissent en ce monde les grands comme les humbles témoignent d’une même attitude. C) Lors d’un conflit guerrier, un homme, personnage de haut rang, est capturé et emmené brutalement pour être décapité. Et dans cette situation pitoyable et désespérée, les badauds sont peinés de voir l’homme faire soudain un écart pour éviter de mettre le pied sur des ronces. D) Et voici ce que répond, Zennin, illustre moine du célèbre monastère Mii-Déra, à ceux qui le félicitent, quand il est promu au titre le plus élevé dans la hiérarchie ecclésiastique : « Dans une vie antérieure, j’ai occupé le rang de roi dans les six cieux du monde du désir et dans les quatre cieux de méditation. Comment un rang obtenu dans ce minuscule pays perdu aurait-il de quoi me plaire ? ». De façon générale, l’homme ordinaire ignore ce qu’est sa propre condition dans ce qu’elle a de bas et de vulgaire. |
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TC0163 | TE018109 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 45. | UN HOMME, POUR N’AVOIR PAS PARLÉ À L’ARTICLE DE LA MORT, EN CONSERVE DU RESSENTIMENT.– Un homme gravement malade fait appel à un ascète. Celui-ci observe un comportement déconcertant du malade. En effet, celui-ci, malgré son affaiblissement, ne pense pas qu’il va mourir. Et il en est ainsi pour les femmes de la maison, dont une de ses filles qu’il chérit tout particulièrement. Sa mère étant morte, l’homme s’est démené, malgré sa maladie pour trouver un gendre. Au bout de quelques jours l’état du malade empire et l’ascète lui conseille vivement de prendre des dispositions avant de quitter ce monde. L’homme semble accepter, et tous dans la maison sont éplorés. Comme la nuit tombe, l’homme dit qu’il réglera ses affaires le lendemain. Mais pendant la nuit son état devient critique, et l’ascète insiste encore. Alors le malade tente, pendant deux heures d’exprimer ses dernières volontés, mais, suite à ses souffrances, sa parole demeure incompréhensible. Il propose alors de les écrire, mais sa main tremble trop fort. La nourrice de sa fille tente de dicter à l’ascète les intentions du malade, mais celui-ci ne les approuve pas et on déchire le papier. Malgré tout l’esprit de cet homme reste intact, et chacun éprouve une grande pitié de le voir souffrir sans pouvoir exprimer tout ce qu’il a en tête. Au petit matin il perd conscience et le lendemain, dans la matinée, il donne les signes d’un grand effroi, pousse deux cris et expire. Il apparaît en songe plus tard au narrateur de ce récit, vêtu d’un soyeux vêtement, muet et semblant heureux. Même maintenant, il lui est difficile d’oublier cette vision. Il faudrait que ceux qui ont du jugement tournent constamment leurs pensées vers le terme de leur vie et prient bouddhas et Bodhisattvas que leurs souffrances soient légères et qu’ils soient accompagnés par un ami de bien. Si, à l’instant ultime vos pensées ne sont pas droites, les pratiques de toute votre vie seront vaines. Au contraire, ceux qui ont accumulé des mérites grâce à l’invocation au Bouddha et qui ont fait un retour sur eux-mêmes garderont l’esprit droit au dernier moment en compagnie d’un ami de bien. Leurs oreilles n’entendent plus que le vœu d’Amida, et leur bouche ne prononce plus que son nom. Ils ne sont pas attachés à ce monde souillé et se consolent de perdre femme et enfants Ils finissent par accomplir leur Renaissance. « Quand on est de longtemps averti de l’heure de la mort et qu’on l’attend le cœur battant d’impatience, on est semblable à un homme qui, devant quitter son pays, a les yeux fixés sur le moment du départ ». Comment ne pas aspirer à accomplir sa Renaissance quand on est accueilli par un céleste cortège, qu’on entend résonner la musique et qu’un parfum merveilleux se répand et qu’on contemple son auguste face. |
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TC0163 | TE018082 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 20. | SHINJÔ-BÔ DEVIENT, POUR UN TEMPS, DÉMON-DES-MONTAGNES.– Le moine Shinjô-bô, disciple du recteur du monastère de Toba, désirant se retirer du monde des hommes, demande à son maître d’intercéder en sa faveur pour occuper un poste vacant de moine adepte de la concentration au monastère de Hosshô-Ji, à Kyoto. Le recteur accepte et le moine passe ses jours à invoquer Bouddha. Dans l’ermitage voisin de Shinjô-bô vit le moine Éisen-bô qui distribue de la nourriture à des lépreux matin et soir. Shinjô-bô, lui, nourrit les mendiants. Ces deux détenteurs de l’esprit de la Voie vivent séparés par une simple haie, et chacun reste de son côté. Apprenant que le recteur est très souffrant, Shinjô-bô lui rend visite. Au recteur qui dit vivre leur dernière rencontre avant de quitter ce monde, le moine, ému de compassion, répond qu’il le retrouvera dans l’autre monde où il continuera de le servir. Shinjô-bô s’en retourne et peu de temps après, le recteur s’éteint. Quelques années plus tard, Éisen-bô, le voisin de Shinjô-bô, est souffrant, et trépasse de façon merveilleuse, suscitant l’admiration de tous. Deux ans plus tard, Shinjô-bô, frappé par un mal étrange qui le rend fou, succombe à son tour. Sa vieille mère est très attristée et finit par être possédée elle aussi par un esprit. De sa bouche sortent les mots de son fils défunt. Il explique qu’il a passé un contrat avec son recteur monacal, ce qui l’a entraîné dans la condition de démon-des-montagnes. Il ajoute que cette condition dure six ans, et qu’il la quittera l’an prochain pour gagner enfin le paradis. Il demande à tous de prier pour lui et n’ayant pas survécu à sa mère, il se lamente de ne pas avoir pu être pour elle un ami de bien et de n’avoir pu prier pour son salut après sa mort. Au contraire, parti avant elle, il devait la conduire au paradis, mais au lieu de cela, au vu de sa condition actuelle, il en est réduit à la tourmenter. La vieille mère éclate en sanglots, bâille, et revient à son état ordinaire. Puis elle écrit des textes sacrés dont elle fait offrande à son fils. L’hiver venu, la parole de Shinjô-bô sort à nouveau de la bouche de la vieille femme. Le moine exprime sa joie d’avoir bénéficié des prières pour son salut dans l’autre monde. A l’aurore, il obtiendra enfin la délivrance. Pour preuve, il demande à tous de sentir la puanteur de son corps infect. Sur ces mots la mère retient son souffle, puis l’expulse, libérant une odeur nauséabonde qui emplit la maison. A l’aurore, la voix assure avoir régénéré ce corps impur et être arrivé au paradis. La mère de Shinjô-bô souffle et une haleine embaumée d’un parfum suave se répand dans la maison. Il faut absolument se garder de promettre à quiconque de le suivre, si haut que soient les mérites dus à son austérité ! |
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TC0163 | TE018096 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 32. | UN MOINE ITINÉRANT DU MONT SHOSHA ACCOMPLIT SA RENAISSANCE EN CESSANT DE SE NOURRIR .– Un moine itinérant vivant depuis plusieurs années sur le mont Shosha confie un jour au doyen son intention de cesser de se nourrir pour s’éteindre paisiblement, en gardant son esprit droit et son corps exempt de toute maladie afin de renaître ainsi au paradis. Il ajoute que d’autres procédés comme l’autocrémation ou la noyade dans la mer sont trop ostentatoires, et source de violentes souffrances. Le moine demande au doyen de n’en parler à personne, et il lui annonce que c’est leur dernière conversation, car il va vivre reclus dans un ravin, en observant un silence absolu. Le doyen, très ému, lui demande toutefois la permission de venir le voir discrètement. Le moine accepte et se retire. Le doyen, craignant d’être importun, laisse passer quelques jours, et se rend au lieu indiqué par le moine et il trouve ce dernier installé dans une petite hutte, lisant un sûtra. A la remarque du doyen sur sa maigreur et ses souffrances, l’ermite, ne voulant pas rompre son vœu de silence, écrit sa réponse. Il a souffert pendant plusieurs jours, mais un éphèbe divin apparu en songe l’a rafraîchi en lui versant de l’eau dans la bouche. Depuis ses forces sont revenues, et sa fin promet d’être belle. Le doyen, émerveillé, ne peut s’empêcher de rapporter ces faits à son disciple le plus proche. Ainsi peu à peu le bruit se répand, et les moines du monastère vont voir le reclus pour nouer un lien [lien de salut avec le Bouddha qu’un homme peut contracter par l’intermédiaire d’un saint homme]. Le moine très déçu de la trahison du doyen, ne peut rien faire. La rumeur se propage, et on vient de tout le canton en menant grand tapage. Le doyen tente vainement de ramener le calme. Le reclus, toujours muet, est tout attristé par cette situation qu’il a générée. Jour et nuit, on lui lance des offrandes, des grains de riz ; il finit par disparaître. Toutes les recherches pour le retrouver demeurent infructueuses, et on découvre, quelques jours plus tard, non loin de la hutte de l’ermite, le sûtra qu’il lisait. Ainsi les pratiques qui permettent d’accéder au rang de Bouddha ou de Bodhisattva consistent toutes à attacher du prix à la Loi et à mépriser sa propre vie. Il n’y a pas à médire de ceux qui suivent cette voie. Tel le fameux Shandao, patriarche de l’école de l’invocation au Bouddha, ayant pourtant assurément accompli sa Renaissance, qui monte à la cime d’un arbre et se jette en bas. Ainsi est-il de nombreux exemples de personnes qui, ayant mis fin à leur vie par de semblable pratiques, donnent des signes évidents de leur heureuse Renaissance : parfum inconnu qui se répand, nuées violettes qui se déploient et aussi cette eau répandue dans la bouche du moine par un éphèbe. Il faut respecter et croire ces exemples. Et le comble de la sottise serait de troubler la foi d’autrui. rn |
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TC0163 | TE018083 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 21. | SUKÉSHIGÉ ACCOMPLIT SA RENAISSANCE GRÂCE À UNE SEULE INVOCATION.– Sukéshigé, un ancien sergent du palais royal, est tué par la flèche d’un brigand. Avant de succomber, il s’écrie « Hommage au Bouddha Amida ! ». Les gens du bourg voisin qui l’ont entendu accourent et le trouvent assis sur ses talons, les paupières closes, tourné vers l’ouest. Le moine Jakuin qui connaît Sukéshigé, mais ignorant cette affaire, voit en songe cette nuit là un homme mort au bord du chemin dans une vaste lande. De nombreux moines se trouvant là disent à Jakuin qu’il doit voir un « Renaissant » qui se trouve ici. Il y va et découvre qu’il s’agit de Sukéshigé. Son rêve se termine alors. Le matin même, un jeune garçon qui était au service de Sukéshigé, apprend le décès de celui-ci à Jakuin. Par ailleurs, un ascète voit aussi en songe quelqu’un qui lui demande de se mettre en route et de nouer un lien avec un « Renaissant ». L’endroit est bien le logis de Sukéshigé, et la date coïncide aussi. Cette unique invocation de Sukéshigé et sa renaissance dans la Terre Pure diffère vraiment de ces longues années accumulées par le recteur demeuré dans une Voie mauvaise [récit précédent]. |
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TC0163 | TE018108 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 44. | UNE FEMME À L’ARTICLE DE LA MORT VOIT UN DÉMON PRENDRE DIVERSES FORMES.– Une femme retirée du monde tombe gravement malade et fait venir auprès d’elle un ascète qui est pour elle un ami de bien. Celui-ci l’encourage à invoquer le Bouddha. Subitement la femme change de couleur et donne des signes d’épouvante. Elle dit à l’ascète qu’elle voit des êtres terrifiants qui tirent un char de feu. L’ascète lui demande de prononcer sans relâche le nom du Bouddha Amida. En effet, si on prononce dix fois l’invocation au Bouddha en présence d’un ami de bien, on renaît au paradis. La femme prononce alors l’invocation et son visage se détend et redevient joyeux. L’ascète l’interroge à nouveau, et la femme dit que le char de feu a disparu et a laissé place à un char merveilleux qui porte une foule d’habitantes des cieux jouant de la musique. L’ascète lui conseille de ne pas songer à monter sur ce char, mais de continuer à attacher son esprit au Bouddha Amida, et à s’en remettre à sa venue. Elle poursuit ses invocations et voit un moine qui s’avance vers elle et lui propose de le suivre pour la guider sur son chemin. L’ascète lui demande de ne pas suivre ce moine, car il n’est nul besoin de guide pour aller au paradis. C’est en prononçant l’invocation qu’on accède tout naturellement au paradis. Ainsi l’ascète encourage la femme qui dit qu’à présent elle ne voit plus personne. Alors l’ascète lui répond que c’est le moment d’invoquer le Bouddha avec un esprit ferme et un désir profond d’atteindre au plus vite le paradis. Elle prononce encore et encore l’invocation et expire. Voilà un cas où un démon a pris toutes sortes de formes pour égarer un être humain. |
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TC0163 | TE018079 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 17. | LE RÉVÉREND SENMYÔ ET LE RÉVÉREND KAKUSON.– 1) Le révérend Senmyô vit retiré sur la montagne et pratique assidument la contemplation du Principe. Un jour, alors qu’il se livre à la méditation dans son oratoire, il entend une voix dans le ciel. Quand il demande qui parle ainsi, la voix répond qu’elle est la triple éminence de ces lieux [les trois divinités principales du mont Hiéi ] et qu’elle parcourt le ciel trois fois par jour pour protéger le moine. Senmyô ne se soucie aucunement de ses besoins quotidiens et n’accepte comme aumône que le riz qu’un moinillon mendie dans les ermitages voisins pour le nourrir. Une impératrice décide, suite à un vœu, de subvenir aux besoins d’un moine particulièrement remarquable. Ayant appris que l’ascète Senmyô est éminemment respectable, elle coud pour lui une étole de ses propres mains. Elle imagine ensuite avec le moinillon un subterfuge pour que le moine accepte son présent. Quand le moinillon apporte l’étole au révérend, il lui dit qu’il ignore le nom de son donateur. Senmyô prend l’étole et la jette dans un ravin en disant : « Bouddhas des trois mondes, daignez accepter ceci ». 2) Le révérend donne aux gens tout ce qu’ils demandent. Un jour il détache quelques lattes de bois de son plancher qu’il donne à quelqu'un qui en a besoin. Par une nuit noire, son ami le révérend Kakuson vient le voir et tombe, ne voyant pas les lattes manquantes du plancher. Il s’écrie « Aie ! Je me suis fait mal !». Senmyô le sermonne. En effet, si Kakuson était mort à cet instant, ses derniers mots auraient dû être « Hommage au Bouddha Amida », et non pas « Aie ! Je me suis fait mal ! ». 3) Un jour Senmyô rend visite au révérend Kakuson. Ce dernier doit s’absenter pour une tâche urgente mais met longuement de l’ordre dans ses affaires avant de partir. Senmyô, intrigué, va voir après le départ de son ami ce qu’il a fait tout ce temps. Il trouve alors des scellés sur chacune des affaires de Kakuson. Il est furieux d’une telle méfiance à son égard, et quand son ami revient, Senmyô lui exprime tout son ressentiment. Mais Kakuson explique qu’il n’a pas l’habitude de cacher ses biens, qu’il ne craint pas d’être volé, mais que si quelque chose disparaissait, il pourrait avoir un soupçon à l’égard de son ami, ce qui serait alors un grave péché. Il s’est méfié de lui-même, et non de son ami. 4) Plus tard, quand Kakuson meurt, Senmyô déclare que son ami a assurément accompli sa Renaissance, car il s’est montré vraiment avisé en apposant des scellés sur ses biens. Par la suite, en rêve, il rencontre Kakuson. Il lui demande à quel degré de paradis a eu lieu sa renaissance. Il dit se trouver au degré inférieur de l’étage inférieur, et cela grâce aux conseils de prière de Senmyô. Senmyô lui demande alors si lui-même pourrait y accéder. Son ami lui répond que sans nul doute Senmyô est déjà promis au degré supérieur de l’étage supérieur. 5) Un jour qu’il quitte la montagne et se rend en ville, Kakuson voit un cheval entravé. Pris de pitié, il le délivre de ses liens. Le maître de l’animal prend le révérend pour le voleur, le ligote et le conduit au bureau de police. Quand l’inspecteur le questionne, le révérend dit qui il est. L’inspecteur, navré de cette erreur, le fait délier en toute hâte et le laisse repartir, après de nombreuses excuses. Mais Kakuson s’en va en lui répondant sèchement. |
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TC0163 | TE018092 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 30. | UN MAÎTRE EN MÉDITATION SE REND AU MONT FUDARAKU.– Le mari d’une nourrice, entré en religion, aspire à accomplir sa Renaissance. Pour garder l’esprit droit devant la mort, exempt de toute maladie, il se résout à subir l’autocrémation. Pour éprouver sa résistance, il plaque contre ses flancs deux fers de houe brûlants. Malgré des brûlures insupportables, le moine s’apprête à mettre son projet de crémation à exécution quand il songe soudain qu’il n’est en rien assuré d’aller renaître au paradis. Il décide alors de se rendre au mont Fudaraku [montagne mythique où réside le Bodhisattva Kannon]. Il panse ses plaies, loue une barque, s’exerce au maniement du gouvernail, et lorsque le vent devient propice à son départ, il met voile vers le sud. Sa femme et ses enfants ne peuvent le retenir et sont éplorés en voyant la barque disparaître au large. Tous pensent qu’il a dû atteindre le but de son pèlerinage, mû par une volonté aussi ferme. C’est aussi ce que fit, des années auparavant, un saint homme accompagné de son disciple. |
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TC0163 | TE018090 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 28. | LE GOUVERNEUR DE L’IYO, ENTRÉ EN RELIGION, ACCOMPLIT SA RENAISSANCE.– 1) Le gouverneur de l’Iyo Yoriyoshi ne fait que commettre des péchés depuis sa jeunesse, se livrant à de nombreux massacres. Chacun pense que c’est assurément l’enfer qui attend cet homme. Mais Yoriyoshi entend un moine retiré du monde parler de l’impermanence du monde et de la crainte qu’inspire la rétribution des fautes. A ces mots le gouverneur éveille son cœur, se rase le crâne et passe sa vie à demander la Renaissance au paradis. Plein de compassion, il se livre à de pieux exercices dans la chapelle du moine et verse tant de larmes que celles-ci coulent à flots jusqu’au sol du jardin. Par la suite il dit être sûr d’accomplir sa Renaissance. Son cœur résolu qui s’est éveillé en lui ne diffère en rien de celui qui le poussait à faire tomber une citadelle rebelle. On rapporte qu’il connaît une fin merveilleuse et accomplit sa Renaissance. Il ne faut pas se rabaisser, même si l’on a commis de nombreux péchés. Quand on éveille sérieusement son cœur, on accomplit sa Renaissance. 2) Le fils de Yoriyoshi, lui, manque d’un ami de bien et n’éveille pas en lui son cœur contrit. Il est atteint d’une grave maladie quand une femme, voisine de sa demeure, voit en songe d’innombrables êtres terrifiants qui lui disent venir arrêter quelqu’un. Puis ils poussent un homme devant eux et un être au-devant du cortège porte un écriteau avec cette inscription : « Condamné à l’enfer sans répit ». Tirée de son rêve, la femme apprend que le fils de Yoriyoshi a expiré à l’aube. |
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TC0163 | TE018084 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 22. | LE SIEUR TACHIBANA ACCOMPLIT SA RENAISSANCE POUR AVOIR FAIT UN VŒU.– Le sieur Tachibana âgé de quatre-vingts ans ignore encore la loi du Bouddha. Il ne fait pas maigre les jours d’abstinence, n’éprouve aucun respect envers les moines et il ne s’amende pas quand quelqu’un l’admoneste. Alors qu’il est administrateur de domaines dans l’Yio, à l’automne, il sent venir sa dernière heure, mais conserve un esprit droit, et accomplit sa Renaissance. Une nuée violette apparaît, et un suave parfum se répand à la ronde. Déconcertés, les gens demandent à sa femme à quelles pratiques son mari s’est adonné pendant sa vie. Celle-ci répond qu’il n’a jamais accompli aucun acte méritoire, mais que chaque soir, depuis le sixième mois de l’avant dernière année, sans se soucier de son apparence, il se tournait vers l’ouest, lisait un certain texte et se prosternait en joignant ses mains. Dans cette déclaration de vœu, Tachibana s’adresse humblement à Amida l’Ainsi-Venu [le Bouddha sauveur] , ses deux bodhisattvas et à la foule des saints. Il déclare que son esprit est resté stupide, malgré sa condition d’être humain, et qu’il ne s’est jamais adonné à la moindre pratique. Il ajoute dans ce texte qu’il s’apprête à regagner les mains vides une des trois mauvaises Voies. Puis il cite le grand vœu d’Amida qui dit que si un homme coupable de quatre crimes graves et de cinq transgressions majeures demande au moment de mourir de renaître dans sa contrée et répète dix fois « Hommage au Bouddha », il l’accueillera. C’est pourquoi Tachibana explique dans son texte que chaque soir il se tournait vers l’ouest et invoquait le précieux nom d’Amida. D’autre part, on raconte qu’un saint homme a accompli sa Renaissance en prononçant à chaque heure, comme si c’était la dernière de sa vie, la décuple invocation. Ainsi si l’on a dans le cœur sans jamais l’oublier la pensée du paradis, on ne manquera pas d’y renaître à l’heure de sa mort. |
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TC0163 | TE018085 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 23. | UN SAINT HOMME REFUSE DE RECEVOIR UN VISITEUR.– Un ascète pratique sans relâche l’invocation au Bouddha. Prétextant une affaire importante, il refuse de recevoir un visiteur. Questionné par un de ces disciples, il répond qu’ayant obtenu la condition d’être humain, il n’y a rien de plus important pour lui que d’échapper cette fois-ci à la roue des existences, et de renaître au paradis. Ainsi il est dit dans le Sutra de la méditation assise : « Aujourd’hui on s’occupe de ceci, demain on vaquera à cela ; attaché aux plaisirs, aveugle aux souffrances, on ne prend pas garde à la venue de ce brigand, la mort. » |
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TC0165 | TE018329 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 77, pp. 152-154 | Bernard, un moine de Grandselve, craint qu'en tant que novice il ne puisse se sauver à cause de ses péchés. L'abbé Ponce le rassure en lui disant que s'il reste dans l'ordre cistercien, il sera lui-même le garant de son âme. Bernard, d'origine noble, est infirmier et se consacre avec beaucoup de soin à tous les malades. Pendant l'épidémie, il veut aussi être avec le Christ et, saisi par une légère fièvre, il se couche. Ponce lui fait un gentil reproche, pensant que le novice craint la mort, mais Bernard affirme le contraire. Quelques jours plus tard, la fièvre augmente et on lui administre les derniers sacrements. Lorsque l'abbé s'approche de lui, Bernard lui dit qu'il n'est plus nécessaire qu'il se porte garant de son âme, car il a déjà été présenté à Dieu et a entendu de sa vraie voix que ceux qui restent dans l'ordre cistercien jusqu'à la mort obtiennent le salut éternel, ce qui est confirmé par la présence au ciel de tous ses frères décédés. |
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TC0165 | TE018328 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 76, pp. 151-152 | Étienne, un convers de Grandselve, et le cellérier du même monastère sont tous deux mourants. Le cellérier meurt le premier et rend visite à Étienne en rêve, lui ordonnant de manger quelque chose, car le fait qu'il n'ait pas mangé depuis trois jours représente un jeûne excessif. Le moine infirmier, sachant que le cellérier vient de mourir, est surpris lorsqu'il entend parler de l'ordre donné à Étienne. Étienne explique alors qu'il a vu le cellérier entrer dans un endroit si lumineux qu'il ne pouvait pas être observé. Il affirme qu'il a échappé à la mort grâce à cette vision, pour vivre une vie meilleure. Mais peu de temps après avoir mangé, Étienne meurt (non sans avoir promis à l'infirmier de l'aider après sa mort, s'il le peut). Quelques jours plus tard, il apparaît en vision à l'infirmier pour lui rappeler un péché qu'il a commis douze ans plus tôt et qu'il n'a toujours pas confessé. Dès qu'il se réveille, l'infirmier se souvient du péché, se confesse et reconnaît l'importance du sacrement de la confession. |
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TC0165 | TE018298 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 46, pp. 105-110 | Fastradus, abbé de Cambron, à la mort de Robert de Bruges, est élu abbé de Clairvaux. A l'annonce de l'élection, il s'enfuit et se rend à la chartreuse du Val Saint-Pierre où, ravi en extase, il a une vision de la Vierge qui lui confie son fils. La vision élimine toute résistance en lui. Une fois à Clairvaux, il brille par ses vertus, dont l'abstinence, qu'il cultivait déjà avant même d'entrer au monastère. Un jour, le vestimentaire de Clairvaux veut donner à Fastradus un vêtement légèrement meilleur que ceux qu'il porte habituellement. Fastradus lui reproche son geste, affirme qu'il veut être traité comme tous les autres moines, que son statut d'abbé ne signifie pas qu'il doit être privilégié. La grâce de l'Esprit Saint Paraclet rayonne sur son visage et, selon Herbert, une fois devenu abbé de Cîteaux il aurait fait encore plus, s'il n'avait pas été éloigné de Dieu par des moines indignes de sa vie très sainte. Pierre de Toulouse est frappé d'une vision miraculeuse : il s'agit d'un cortège composé du Christ et de milliers de saints descendant du ciel jusqu'à l'église de Clairvaux, où un splendide mausolée est en train d'être construit pour un très saint homme sur le point de mourir. Le lendemain, Pierre est triste et raconte sa vision à Herbert. Après une vingtaine de jours, la nouvelle de la mort de Fastradus parvient à Clairvaux : alors qu'il était à Paris avec le pape Alexandre, il est tombé malade et est mort au bout de cinq jours. La plainte est universelle, du pape au roi de France. La splendeur de sa mort confirme que la magnificence du mausolée était véritablement une prophétie de son décès. Herbert parle d'une autre vision, dont l'origine est pour lui incertaine. Un saint homme en Angleterre, le jour de la mort de saint Bernard, voit un ange gigantesque emporter une âme immense au ciel tout en manifestant une grande joie. Le même homme, le jour de la mort de Fastradus, voit l'ange amener au ciel une autre âme qui, bien que très grande elle aussi, ne peut être comparée à la précédente. Herbert conclut en disant qu'il a raconté ces quelques épisodes de la vie de Fastradus non pas en les considérant comme exhaustifs - cela aurait été au-delà de ses capacités - mais pour conserver sur papier ces épisodes que seuls lui ou quelques autres connaissaient. |
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TC0165 | TE019740 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : CPS-H 16, p. 318 | D'un ermite à qui la bienheureuse mère de Dieu envoya trois pommes du paradis, et qu'elle délivra miséricordieusement... | |
TC0165 | TE018305 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 53, pp. 123-124 | Gérard, moine de Boulancourt, souffre de "l'elephantinum morbum", une sorte de lèpre, qu'il supporte avec une tant de patience qu'on le considère comme un martyr. Le jour de ses funérailles, un des moines voit s'approcher trois personnes vénérables, et l'une d'elles frappe le corps du défunt, d'où s'envole une colombe. Les trois personnes parlent alors entre elles, et comparant l'âme à une colombe à la recherche d'une source, affirment que l'âme du défunt entrera au ciel sans difficulté, grâce à ses mérites, égaux à ceux de Jean et Paul. |
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TC0165 | TE018203 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 9, p. 33 | Un moine a une vision où l'on prépare des vêtements précieux à l'infirmerie de Clairvaux. À sa grande surprise, une voix lui explique qu'ils sont destinés à l'âme d'un moine cistercien qui se prépare au mariage. Mais comme l'âme est beaucoup moins belle que sa condition, elle aura besoin de ces beaux vêtements pour plaire à son nouveau mari. À ce moment, un moine est mort qui, bien que plein de bonne volonté, était paresseux et avait donc bien besoin que ses frères prient pour lui. |
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TC0165 | TE018413 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 161, pp. 286-287 | Ponce, évêque d'Auvergne, raconte à Herbert l'histoire d'un prêtre qui voit des esprits et des âmes au Purgatoire ou en des lieux de châtiment (mais pas les âmes sauvées) ainsi que d'innombrables démons. Au début, il est terrifié par ces visions, mais il apprend à les apprécier. Il voit les âmes destinées à être sauvées devenir de plus en plus belles. Quand elles sont belles, il sait que le lendemain elles seront déplacées en un lieu de paix. Il apprend tout cela d'un chevalier défunt et, à partir de ce jour, on le prévient régulièrement à l'avance quand certains vont mourir. En réalité, un cheval incomplet lui apparaît, auquel on ajoute chaque jour quelque chose. Lorsqu'il ne lui manque qu'un seul membre, il sait que son propriétaire mourra le lendemain. Si quelqu'un l'interroge sur un de ses amis, il peut lui dire s'il fait partie des punis, en donnant également des informations sur le défunt, comme preuve de la véracité de ses propres paroles. |