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KeywordMot-cléStichwörtParola chiavePalabra clave: Vérité | Truth | Warheit | Verdad | Verità
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ID (coll.)ID (rec.)ID (Samml.)ID (racc.)ID (col.) | ID (ex.)ID (ex.)ID (Ex.)ID (ex.)ID (ex.) | AuthorAuteurVerfasserAutoreAutor | TitleTitreTitelTitoloTitulo | ExemplaExemplaExemplaExemplaExempla | KeywordsMots-clésStichwörterParole chiavePalabras claves |
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TC0004 | TE002829 | Jordanus de Pisis | Esempi : 184 | Les filets de pêche. Les pêcheurs de thon, après avoir capturé la proie avec un grand filet, l’enserrent dans un filet plus petit, d’où elle ne peut s’échapper. La prédication essaie d’amener les fidèles dans ses filets représentant l’amour de Dieu. | |
TC0008 | TE002550 | Galandus Regniacensis | Parabolaire [Frielander et al., 1992] : Parabole 2 | Les deux commerçants : l’un vendant de bonnes épices, l’autre, séducteur et trompeur, des poisons. | |
TC0010 | TE000953 | Raoul de Châteauroux | Recueil de reportations de 300 sermons d'auteurs divers : Paris, BnF lat. 16482, Sermo D329 | Le diable, sous l’apparence d’un grand maître, vient prêcher dans une église. Un saint homme de passage à cet endroit soupçonne la supercherie, et le diable lui dit que, puisqu’il est à peu près certain que les hommes ne se convertiront pas, il tient à leur faire connaître la vérité des Ecritures : ils seront punis d’autant plus lourdement qu’ils n'auront rien changé à leur vie tout en connaissant cette vérité. | |
TC0011 | TE003126 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 157a | Le Christ en croix a penché la tête comme le fait un ami pour obtenir un baiser de son ami. Dieu a deux lèvres pour embrasser l’homme : la gloire et la grâce; l’homme en a aussi deux pour embrasser Dieu : la vérité et la paix. | |
TC0011 | TE003077 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 121a | La vérité est odieuse aux orgueilleux comme la lumière l’est aux yeux chassieux ; la vérité est odieuse aux luxurieux comme l’est le parfum au serpent; elle est odieuse aux avares comme le pain à un palais corrompu. | |
TC0020 | TE003758 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 233 | En France, un démon nommé Guinehochet révèle à un homme, par la bouche d’un possédé, qu’un de ses deux fils est en réalité celui d’un prêtre mais refuse de désigner lequel des deux enfants est adultérin. |
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TC0020 | TE003673 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 148 | Un philosophe prédit à Xerxès, roi des Perses, que, malgré l’immensité de son armée, il sera vaincu par lui-même. | |
TC0030 | TE005348 | anon. | Libro de los Gatos [Darbord, 1984] : 28 | Deux compagnons rencontrent des singes. Le menteur les flatte, le véridique leur dit qu’ils sont laids. Le menteur est récompensé, le véridique est rendu aveugle. ~ Bonne vérité (nouveau nom du véridique) surprend une assemblée d’animaux. Un secret le guérit de sa cécité. Il guérit un roi et sa fille. Mauvaise vérité est surpris par les animaux et tué. |
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TC0034 | TE006402 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 154 | Dédaignant les conseils de son maître qui lui a conseillé de se taire, un disciple d’Aristote dit la vérité à Alexandre et le traite de voleur. Le monarque le fait tuer. | |
TC0034 | TE006403 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 154 | Aristippe dit à Diogène qui lave des choux : "Si tu veux flatter Denys, tu ne mangeras pas ces légumes". Diogène répond : "Si tu les mangeais, tu n'aurais pas à faire la cour à Denis et tu dirais la vérité". | |
TC0034 | TE006401 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 154 | Saint Sébastien, connu pour son amour de la vérité, est bastonné à mort parce qu’il reproche à Dioclétien la persécution des chrétiens. | |
TC0034 | TE006468 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 110 | Les seules armes d’un roi doivent être la loyauté et la vérité, il ne combat donc pas. Il va à la bataille richement vêtu et ses vassaux le protègent et meurent pour lui. | |
TC0034 | TE006319 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 110 | La reine des abeilles n'a pas de dard car elle est plus forte et coléreuse que les autres et pourrait donc nuire ou tuer. Ses seules armes sont la vérité et la loyauté. Les abeilles construisent la ruche au meilleur endroit, font la cire et défendent la reine. | |
TC0035 | TE006493 | anon. | British Library, Add. 27909B (fol. 4-11) : fol. 4v, n° 12 | Un hérétique discutant de la foi devient muet et ne retrouve l’usage de la parole qu’après avoir reconnu la vérité. | |
TC0036 | TE006618 | Petrus Venerabilis | De miraculis libri duo [Torrell, Bouthillier, 1992] : I, 8, 3 | Gérard, devenu prieur du monastère du Saint-Sauveur à Nevers, s’oppose à un prévôt qui revendique une possession du monastère. Lors du procès public Gérard plaide sa cause tandis que le prévôt l’accuse de mensonge et assure dire la vérité. Les juges lui demandent de mettre un gage dans la main de Gérard en prononçant la formule adéquate, ce qu’il fait et aussitôt s’écroule mort. Le procès s’arrête après une preuve aussi évidente de faux témoignage. | |
TC0106 | TE015912 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 173 | LE JUGE ET LA PELOTE DE FIL. Deux femmes se disputent une pelote de fil, l’une disant qu’elle l’a commencée avec du charbon, l’autre avec de l’étoffe blanche. Le juge ordonne de dérouler la pelote et de l’attribuer à celle qui dit la vérité. | |
TC0124 | TE015195 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : [LXXX], 9 [825] | Un abbé bénédictin menait une vie dissolue qui désolait les deux jeunes moines affectés à son service. Une nuit, déguisés en anges et après avoir allumé une foison de cierges, ils lui administrèrent une sévère correction en lui enjoignant de s’amender au plus vite. L’abbé s’exécuta et, quelque temps après, les jeunes gens lui révélèrent leur stratagème. | |
TC0124 | TE014490 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : IX, 17 [141] | Récit coloré des tribulations de l’abba Macaire, qu’une fille, inspirée par le diable, accusa de l’avoir violée. Mais elle ne put accoucher avant d’avoir disculpé le saint homme. | |
TC0131 | TE007963 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 331 | UN ROI NE SAURAIT VALOIR TRENTE DENIERS. 1/ Un sot roi vaniteux et orgueilleux interrogeait sa cour sur sa valeur, 2/ combien il pourrait bien valoir si on le vendait comme on vend diverses choses. 3/ Sa cour, pour lui être agréable, lui répondait que sa valeur était si grande qu’on aurait du mal à l’estimer par rapport aux autres choses terrestres. 4/ Son fou lui dit: "Roi, veux-tu que je te dise combien tu peux valoir? - Oui,s’il te plaît. 5/ -Assurément, dit le fou, tu peux bien valoir environ dingt-neuf deniers, mais tu n'en vaus pas trente. 6/ Car si tu en valais trente, tu vaudrais alors autant que le Dieu tout-puissant qui ne fut vendu que trente deniers". 7/ Dès lors le roi se fit humble et n'osa plus se faire estimer. 8/ Il pleura amèrement sur les souffrances de Notre-Seigneur qui pour l’amour de lui et de nous fut vendu trente deniers. 9/ Il renonça à plusieurs points de vanité auxquels il tenait auparavant. |
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TC0131 | TE007800 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 172, 1-7 | LA ROUE DE FORTUNE. 1 On voit ici que la roue de Fortune tourne en apportant aux uns et aux autres profit ou dommage matériel. 2 Car ce qui devrait être en haut est parfois en bas et ce qui devrait être en bas est parfois en haut. 3 Tricherie domine, Fausseté est en hausse, Loyauté est en baisse, Vérité se trouve au plus bas. 4 Vérité a été reine et règne encore dans les plus nobles lieux; elle régnera éternellement là où Tricherie ne pourra plus régner. 5 Car Vérité est Dieu et Tricherie et Fausseté ne sont pas sans le diable ni le diable sans elles. 6 Elles ne régneront plus après le Jugement, car elles mourront en vivant et vivront en mourant. 7 Et Vérité règne et régnera éternellement en Dieu et en tous les habitants du ciel. | |
TC0131 | TE008312 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 211, 1-13 | LE SERPENT DE VIRGILE. 1 Virgile était si savant magicien qu’il construisit à Rome un serpent d’airain. 2 Quiconque avait introduit sa main dans sa gueule pour faire un serment, il perdait sa main si le serment était faux.; 3 et si le serment était correct, il retirait sa main sans dommage. 4 Un chevalier de Lombardie soupçonnait sa femme à propos de son conducteur de char; mais elle protestait de son honnêteté. 5 Elle s’offrit à en jurer devant le serpent de Rome. Le chevalier accepta. 6 Pendant le voyage, le charreton, sur le conseil de la dame, se déguisa en fou, alla à leur rencontre et embrassa la dame devant tout le monde. 7 Virgile, qui par la divination connaissait leur faute, essaya de déconseiller à la dame de jurer. 8 Mais elle ne l’écouta pas; elle mit sa main dans la gueule du serpent en disant:: 9 "Je le jure, jamais homme ne m'a tenu dans ses bras, excepté mon mari et un fou qui pendant ce voyage m'a embrassée." 10 Comme elle disait la vérité, elle retira sa main sans dommage. 11 Le chevalier rentra chez lui avec sa femme et ne la soupçonna plus jamais; et Virgile, furieux, démolit son serpent. 12 Voilà comme cette femme sut tromper son mari et Virgile. 13 Tout comme les femmes sont habiles à mal faire, les honnêtes femmes sont sages et avisées quand elles veulent faire leur salut. |
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TC0131 | TE008302 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 185, 1-6 | FABLE DE L’HALEINE DU LION. 1 Fable : Dan Noble le lion demanda à un jeune agneau s’il lui trouvait mauvaise haleine. 2 Il répondit: "Oui, assurément, elle pue." Aussitôt le lion le tua. 3 Ensuite il posa la question à une truie. Elle répondit: "Assurément, sire, je suis toute embaumée de votre douce haleine!" Et comme elle avait menti, il la tua aussitôt. 4 Ensuite il demanda au renard. Celui-ci répondit: "Voyez-vous, Messire, je suis fort enrhumé; je ne sens rien." 5 Comprenons: Les martyrs, qui étaient purs et innocents, sont morts pour avoir dit la vérité. Les menteurs mourront pour avoir menti. 6 Et ceux qui ne donnent jamais leur avis seront aussi damnés, car c'est un devoir de toujours blâmer le mal et approuver le bien. |
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TC0131 | TE007754 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 125, 1-10 | MIRACLE DU DOIGT DE CHAIR. 1/ Dieu dans sa bonté changea son corps dans l’eucharistie en un doigt de chair tout sanglant, 2/ à la prière de saint Grégoire pour convertir une femme qui doutait de la présence réelle. 3/ Aussitôt qu’elle retrouva la foi, il retrouva sa forme de pain. 4/ Nous pouvons comprendre que Dieu ne fait des miracles que pour rendre la foi à ceux qui doutent 5/ ou pour manifester un saint qu’il veut faire connaître et honorer de ceux qui jusque là ne le connaissaient pas. 6/ Croyons fermement les douze articles du Credo sans rien de plus ni de moins, 7/ car la foi n'a pas de mérite sur des points que le raisonnement peut démontrer. 8/ Les philosophes de tous les temps se damnent quand ils ne veulent croire ce qui ne peut être démontré, 9/ alors que nous devons croire ce que nous ne pouvons ni comprendre ni prouver. 10/ Et si nous croyons ainsi, nous trouverons au ciel comme des choses claires les vérités que nous aurons crues ici-bas sans trop chercher à les justifier. |
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TC0131 | TE008416 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 223, 1-9 | L’IDOLE GARDIENNE D'UN TRESOR. 1 Un sarrasin confia son trésor à la garde d’une idole par la bouche de qui le diable parlait. 2 Des brigands volèrent le trésor et dirent à l’idole: "Si tu nous accuses, nous te briserons la tête." 3 Le païen demanda à l’idole qui avait volé son trésor. 4 L’idole lui répondit: "Ma foi, mon cher monsieur, quelle époque! Les gens ne sont plus ce qu’ils étaient et si je vous disais ce que je sais, on me briserait la tête: aussi je préfère me taire." 5 On peut comprendre que pour avoir dit la vérité plusieurs ont subi réellement le martyre; mais plus souvent on les martyrise par la langue et par l’intention. 6 Les gens de bien ne doivent pas pour autant renoncer à dire la vérité. 7 Car Dieu est vérité dans la bouche et dans le coeur de ses amis: 8 Il les délivrera des dangers éternels, mais pas des dangers temporels. 9 Car il permet que ses amis aient à souffrir en ce monde pour avoir plus grand mérite au ciel. | |
TC0131 | TE008200 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 560, 1-22 | LA MALADIE ET LA MORT DE SAINT GREGOIRE. 1/ Saint Grégoire demanda à Dieu qu’un empereur païen soit sauvé à causes des beaux jugements qu’il avait rendus et qu’on pouvait lire sur son tombeau. 2/ Dieu le sauva à sa prière, mais un ange lui dit: "Comme tu as demandé qu’un homme soit sauvé sans avoir été baptisé, 3/ Dieu te donne à choisir entre ces deux pénitences: ou bien être après ta mort deux jours en purgatoire, ou bien être malade toute ta vie. 4/ - Hélas, dit saint Grégoire, il n'y a aps d’aussi bonne prison que celle de Dieu. 5/ J'aime encore mieux être toute ma vie malade que deux jours en purgatoire." 6/ Dès lors une maladie le prit qui lui faisait rendre tout ce qu’il mangeait, si bien qu’il ne pouvait tenir debout. 7/ Et couché sur son lit il dictait à Pierre son diacre les beaux livres qui instruisent encore l’Eglise. 8/ Pierre en écartant le rideau du lit vit le Saint-Esprit qui lui soufflait ce qu’il dictait. Aussitôt il perdit la vue, mais Dieu la lui rendit à la demande de saint Grégoire. 9/ Saint Grégoire mourut saintement quand il eut supporté cette maladie quatorze ans. 10/ Après sa mort l’empereur voulait faire brûler ses livres, prétendant que ce n'était que bourdes et mensonges, 11/ que pour les écrire il avait dissipé le trésor de l’Eglise; et certains ecclésiastiques étaient de cet avis. 12/ En réalité il l’avait dépensé à nourrir les pauvres et à faire les bons livres qu’il nous a laissés. 13/ Alors Pierre le diacre dit devant tout le monde: "Ne dites pas que les livres de saint Grégoire ne sont pas vrais, car je vous le dis en vérité: 14/ J'ai vu très nettement le Saint-Esprit sous la forme d’une colombe lui enseigner ce qu’il me faisait écrire. 15/ Et pour que vous soyez certains que que je dis la vérité et que ces livres contiennent la vérité, je vais mettre ma main sur les livres: 16/ Si je ne meurs, brûlez-moi avec les livres et si je meurs, considérez-les comme vrais." 17/ Aussitôt il mourut saintement; c'est pourquoi on n'osa pas brûler les livres. C'était la preuve que le maître et son secrétaire étaient tous deux des saints. 18/ Le bon saint Grégoire ne doutait pas de ce que le Saint-Esprit avait dit par sa bouche 19/ (il avait dit que le feu de purgatoire est plus chaud que le nôtre d’autant de degrés que notre feu réel est plus chaud que celui qui est peint sur le mur) 20/ puisque pour éviter deux jours de purgatoire il choisit d’être toute sa vie gravement malade. 21/ Cependant la théologie enseigne qu’un seul jour de pénitence ou d’épreuves supportées patiemment pour l’amour de Dieu efface un an du feu de purgatoire. 22/ Ils sont donc fous ceux qui refusent les épreuves de ce monde, alors qu’elles si profitables après la mort. |
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TC0131 | TE008093 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 563, 1-18 | LE DIABLE AVOUE POURQUOI IL TENTE LES HOMMES. 1/ Un ermite qu’un diable avait pris par la main lui demanda pourquoi il le tenait ainsi. 2/ Il répondit: "J'aimerais mieux tenir la clé de ton coeur si je pouvais l’avoir." 3/ L’ermite lui demanda: "Veux-tu me dire pourquoi vous êtes si enragés à nous tenter?" 4/ Le diable répondit: "C'est pour retarder le Jugement. Car bien que nous autres qui sommes en l’air et sur terre, nous souffrions plus que je ne pourrais te le dire, 5/ nous ne souffrons cependant pas autant que nous souffrons en enfer après le Jugement. 6/ C'est pourquoi nous voudrions que ce Jugement n'arrive jamais; et nous savons qu’il n'arrivera pas avant que les sièges du ciel qui furent les nôtres soient remplis par les justes du genre humain. 7/ C'est pour cela que nous vous tentons, toi et les autres, pour empêcher que personne aille au paradis. 8/ C'est ainsi que nous retardons le Jugement. Maintenant tu sais pourquoi nous vous tentons." 9/ L’ermite lui dit: "En m'expliquant ton point de vue, tu me donnes courage. Mais dis-moi encore une chose: Où préfères-tu habiter? en l’air ou sur la terre? 10/ Il répondit: "En l’air, parce que j'espère voir Dieu. - Ne l’as-tu jamais vu? - Oui, quand il me créa, mais seulement à cet instant. 11/ - Aimerais-tu le voir?" Le diable répondit: 12/ "Je te le dis en vérité, je souhaiterais être dès maintenant en enfer sans espoir d’en sortir, si je pouvais seulement le revoir en sa grande beauté comme je le vis quand il me créa, 13/ si grande sera la joie de ceux qui le verront éternellement dans sa grande beauté. 14/ L’ermite lui répondit: "Je vous défie tous: Toute ma vie je serai plus fort pour vous résister, après tout le bien que tu m'as dit de Dieu." 15/ La diable s’en alla, regrettant bien de lui avoir dit la vérité. 16/ Si nous pensions tous aux paroles de ce diable, nous prendrions grand soin de ne pas tomber dans leurs filets. 17/ Nous supporterions sans nous plaindre nos épreuves pour l’amour de Dieu 18/ de façon à ne pas perdre cette vision merveilleuse que les diables regrettent tant. |
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TC0137 | TE012528 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 66 | Le coq, ou de celui qui veut vivre en paix. Deux coqs avertissent un homme que sa femme le trahit et il les tue; un troisième coq suggère au mari de faire semblant de ne pas voir s’il veut vivre en paix. | |
TC0138 | TE019420 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 364 | Saint Thomas d'Aquin éclairé par la lumière céleste pour décrire l'Eucharistie. |
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TC0138 | TE014112 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 36 | Véridique et falsidique au pays des singes | |
TC0138 | TE019849 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 707 | Les quatre maisons de Paix, Justice, Vérité et Miséricorde apparaissent à un étudiant. |
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TC0138 | TE020153 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 694A | Paroles édifiantes d'un ermite sur le pauvreté des menteurs et la richesse des amateurs de vérité. | |
TC0138 | TE014123 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 47 | Un avocat devenu moine perd tous les procès du monastère | |
TC0138 | TE014127 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 51 | Conseil d’un avocat à un paysan rusé | |
TC0139 | TE013198 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 36, p. 26 du texte hébreu | Rabbi Eliezer, accusé d’hérésie, déclare devant le tribunal que " le Juge connait la vérité" . Il est ainsi sauvé du châtiment car le juge croit qu’il reconnait son autorité alors qu’Eliezer s’en remet à Dieu. Il s’est retrouvé dans cette redoutable situation parce qu’il a accepté d’écouter un disciple de Jésus sans lui faire admettre son erreur au lieu de fuir sa compagnie. | |
TC0139 | TE017101 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 268 p.176 du texte hébreu | Au cours d'un débat sur la vérité, Rabina apprit de Rabbi Tabut qu'il existait un endroit appelé Kuchta (vérité en araméen) où personne ne mentait et ne voyait ses jours raccourcis à cause d'un mensonge. Il se maria avec une femme qui vivait là et en eut deux fils. Un jour, alors que sa femme se lavait les cheveux et qu'un voisin lui demandait où elle était , il lui répondit qu'elle n'était pas à la maison, car il jugeait indécent de mentionner qu'elle se lavait les cheveux. En punition, ses deux fils moururent. Aux habitants de la ville venant lui demander une explication, il raconta la vérité et ils le chassèrent de leur ville. | |
TC0139 | TE016040 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 124 pp.84-85 du texte hébreu | Un homme très riche décida de renoncer au monde et à son héritage et de se consacrer à l’étude. Il passait toutes les fêtes chez son frère. Un jour, il arriva à l’improviste et sa belle-soeur était justement en train de laver ses habits et avait enlevé ses bijoux. Voyant son beau-frère, elle fut gênée et entra dans la maison. Lui partit également de son côté. Elle ne savait pas qu’entretemps un oiseau avait volé les bijoux et les avait cachés dans son nid. Lorsque son mari rentra, elle lui raconta en pleurant qu’elle ne retrouvait plus ses bijoux et que la seule personne ayant été présente était son frère et l’accusa donc de vol. Il comparut devant le tribunal rabbinique de Rabbi Johanan ben Zakkai, et refusa de prêter serment tout en assurant qu’il disait la vérité. Le rabbi pria le ciel, et dans la nuit, il lui fut révélé par une voix céleste que l’oiseau avait volé les bijoux qu’il put ainsi restituer à sa propriétaire. |
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TC0140 | TE013682 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Prediche della primavera 1425 (Siena, chiesa di S. Francesco e Piazza del Campo, 20 aprile-10 giugno), XVII, 5. | A Milan une mère fachée contre son fils lui dit qu’il n'est pas le fils légitime pour qu’il n'hérite pas. Celui-ci demande alors à sa mère de prouver son affirmation mais elle n'est pas en mesure de le faire. | |
TC0140 | TE013754 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Prediche della primavera 1425 (Siena, chiesa di S. Francesco e Piazza del Campo, 20 aprile-10 giugno), XXXIX, 4. | Trois détracteurs, mus par l’envie, accuse un évêque de Jérusalem qui se trouve contraint à l’exil pour sept ans. Après cette période, ceux-ci sont touchés par la mort sur laquelle ils avaient juré de dire la vérité, sauf un qui s’était repenti. |
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TC0158 | TE016853 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 379 | Le rusé voleur.– Il coupe la tête de son oncle, qui a commis un vol avec lui, pour qu'on ne le reconnaisse pas; il fait les funérailles de son oncle sans jamais se laisser prendre; il possède la fille du roi. Cinq ans plus tard, l'enfant né de la fille du roi reconnaît son père; le voleur est donc découvert, mais on lui pardonne. |
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TC0158 | TE016513 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 86 | Le roi Adarçamukha, les aveugles et l'éléphant.– Le roi «Face de miroir» (Adarçamukha), pour démontrer aux hérétiques qu'ils ne peuvent pas connaître la vérité, invite des aveugles à palper un éléphant et montre que les idées qu'ils se font de l'animal sont fausses et contradictoires. | |
TC0158 | TE016873 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 399 | Le fruit du bilva.– Des lièvres, effrayés par le bruit que fait un fruit en tombant dans l'eau, prennent la fuite; leur frayeur se communique de proche en proche aux autres animaux; le lion met fin à cette panique en montrant quelle en est la cause initiale. | |
TC0158 | TE016650 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 203 | Le trésor caché et le serpent venimeux.– Le Buddha dit d'un trésor caché que c'est un serpent venimeux; un homme qui n'ajoute pas foi à cette parole s'empare du trésor, il est fait prisonnier, torturé et condamné à mort, Il n'échappe au dernier supplice que parce qu'il déclare que la parole du Buddha était véridique. |
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TC0158 | TE016862 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 388 | Le vieux chat « Flamme » et les cinq cents rats.– Un vieux chat prétend s'être converti et ne plus vouloir faire de mal; les rats le croient et n'ont plus peur de lui; mais quand ils rentrent dans leur trou, le chat prend et mange celui d'entre eux qui vient en dernier. Sa ruse est découverte parce que ses excréments renferment des poils et des os du rat. |
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TC0161 | TE017693 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : III, 22 | HISTOIRE DU NOTABLE ROSHI .– Shaku, empereur des dieux, se met en colère et décide de châtier le notable Roshi pour son avarice et sa cupidité. Il prend son apparence et distribue toutes les richesses de sa maison. Quand Roshi revient chez lui, personne n’est capable de dire qui est le vrai Roshi. Le roi, qui ne discerne pas non plus le vrai et le faux, va voir le Bouddha avec les deux Roshi. Shaku retrouve son apparence et expose la faute de Roshi au Bouddha. |
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TC0165 | TE018339 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 86, p. 170 | Le roi Louis raconte un autre miracle eucharistique, qui se produit la même année près de Chartres. Le prêtre, au moment de l'Eucharistie, voit l'hostie se transformer presque complètement en une chair pure et belle, ne demeurant pain que là où se trouvent ses doigts, à son grand étonnement et à celui de tous ceux qui sont présents. Le corps du Christ est ensuite placé dans un reliquaire en cristal, où il est vu par un membre de la cour du roi Louis qui confirme la vérité des faits. Herbert pense que la récente abondance de miracles, notamment eucharistiques, s'explique par une volonté de fortifier les fidèles contre la propagation de l'hérésie en France. |
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TC0165 | TE018389 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 136, pp. 249-250 | Rodolphe, un moine de La Prée-sur-Arnon, avant d'entrer au monastère, se rend à Jérusalem, où il entend l'histoire suivante qu'il raconte ensuite à Herbert. Un homme très riche et noble joue aux dés dans la région de Jérusalem. Bien qu'ils ne se connaissent peu, il jure (devant l'autre joueur) sur la croix et le tombeau du Christ de toujours dire la vérité. Mais l'autre n'est pas convaincu : alors l'homme insiste sur le fait que l'autre devra le payer par sa propre barbe et son menton. Aussitôt, sa barbe se détache de sa peau et, comprenant la gravité de son faux serment, il va demander pardon devant le Saint-Sépulcre, puis confesse publiquement son péché devant le patriarche de Jérusalem. |
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TC0165 | TE018405 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 152, pp. 272-275 | Herbert rapporte un récent miracle qui a eu lieu à Nantes, qu'il a lu à la fin d'un manuscrit et dont il se souvient du contenu, mais pas des mots. Deux clercs experts en littérature, aspirant à l'honneur et à l'argent, liés par l'amour charnel, deviennent prêtres la même année. Se plaignant de la brièveté de la vie, ils promettent de revenir dans les trente jours si l'un d'eux venait à mourir. L'un des deux meurt mais apparaît au-delà des termes établis, expliquant que la volonté divine ne peut être pliée par l'orgueil des hommes et que pour cela, et pour bien d'autres maux innombrables, il a été puni. Le vivant est surpris car il lui semble que le mort ne souffre pas, mais le mort confirme qu'il souffre et fait tomber trois gouttes de sueur sur le vivant, créant ainsi trois trous, un sur son front et deux sur ses joues, le faisant tellement souffrir qu'il en meurt presque. Le défunt lui dit alors qu'il ne mourra pas, mais qu'il peut comprendre combien il est douloureux d'être dans le feu éternel. Il sort un grand parchemin écrit des deux côtés. La personne vivante ne peut pas lire un des deux côtés, même si elle reconnaît les lettres, mais quand l'autre retourne le rouleau elle comprend le texte. Il s'agit d'une lettre dont la teneur (mais pas les mots) se trouve dans le manuscrit vu par Herbert. Dans cette lettre, Belzébuth salue et remercie les prélats qu'il considère comme ses alliées et en lesquelles il a pleinement confiance pour faire sortir d'innombrables âmes du chemin de la vérité par l'exemple de leur vie. La lettre se termine par la promesse d'une rémunération adéquate pour leurs efforts. Le vivant critique les prélats infidèles et demande au mort s'il peut faire quelque chose pour lui ou pour lui-même. Le défunt répond qu'il est trop tard pour lui, mais que les vivants peuvent encore se sauver et même vivre parmi les élus en abandonnant tout pour la vie religieuse. Après la fin de la vision, le vivant donne tous ses biens aux pauvres et entre au monastère de Sainte-Mélaine, à Rennes, où il guérit de ses brûlures (même si les cicatrices demeurent pour le restant de sa vie). Herbert commente en disant que les âmes des morts peuvent revenir pour aider les autres, même lorsqu'elles-mêmes ne peuvent plus recevoir d'aide. |
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TC0165 | TE018407 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 154, p. 277 | Hugues, un laïc de vie religieuse, aime la vérité et ne dit jamais de mensonges. Il ne jure jamais de quelque façon que ce soit, comme le font souvent les laïcs. Il est particulièrement dévoué à la Mère de Dieu. Alors qu'il est proche de la mort, il a une vision dans laquelle la Vierge l'appelle par son nom. Au réveil, il ne la voit pas de près, mais il se concentre en lui-même pour réfléchir à cet appel et pour remercier Dieu. Il est mort peu après, en paix et heureux. | |
TC0165 | TE018228 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 32, pp. 62-64 | Richard, autrefois abbé de Savigny, raconte qu'un abbé d'un monastère de sa lignée (en Angleterre), après avoir longtemps vécu comme un pécheur, reçoit comme une grâce les odeurs et les goûts sucrés (parfois séparément, parfois ensemble), une fois devenu moine. Afin de corroborer la véracité du récit, Herbert rapporte de nombreux épisodes similaires, dont un récit de première main. Bien que ce soit courant, Herbert s'étonne qu'une grâce aussi importante ne soit que rarement évoquée dans les vies de saints. Pour ceux qui auraient encore des doutes, Herbert se souvient d'avoir entendu des histoires sur la façon dont Saint Bernard a vu un ange répandre de l'encens parmi les moines qui chantaient dans le chœur. |
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TC0165 | TE018205 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 11, pp. 35-39 | Arnulfus de Majorque, originaire de Flandre, riche et membre d'une très grande famille, dépend de saint Bernard ; mais d'un commun accord, ils décident de ne pas rendre publique sa reconversion avant de s'occuper de l'entreprise familiale. Au même moment, une voix divine s'adresse à un fermier, lui disant d'aller avec Arnulfus à Clairvaux pour se convertir. Les deux hommes font le voyage ensemble. À Clairvaux, saint Bernard compare la conversion d'Arnulfus à la résurrection de Lazare et lui impose la récitation de trois "Pater" comme pénitence, lui recommandant de persévérer jusqu'à sa mort. Arnulfus, inquiet que la pénitence soit trop légère pour expier ses péchés, est rassuré par Bernard, qui lui assure qu'elle est suffisante, et qu'à sa mort il sera directement conduit à Dieu. Herbert ne se souvient pas d'avoir jamais vu quelqu'un d'aussi plein de sollicitude et de scrupules dans sa dévotion. Un soir, un moine voit un ange s'approcher d'Arnulfus, qui tente de l'embrasser, mais l'ange lui échappe et disparaît. Arnulfus pendant de nombreuses années, et jusqu'à sa mort, est tourmenté par de graves maladies, qu'il supporte avec une âme sereine. Un jour, de trop grandes douleurs lui font perdre conscience (à tel point qu'on choisit de lui administrer l'extrême onction). Une fois réveillé, il célèbre la vérité de la parole du Christ. On le prend tout d'abord pour un fou, mais il confirme ensuite que dans la vie éternelle, ce qui a été donné sur terre sera rendu au centuple. Tous les spectateurs sont surpris qu'un laïc illettré puisse s'exprimer de cette façon et y voient l'intervention du Saint-Esprit. |
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TC0165 | TE018421 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 165, pp. 290-297 | Un moine de Clairvaux, qui fut en partie témoin oculaire des faits, raconte que dans une ville proche de Cologne, une femme a été tourmentée pendant neuf ans par des démons. Un soir, la femme et son mari entendent une voix qui leur ordonne de fermer les yeux pour ne pas voir les jeux des démons. Ils obéissent terrifiés et entendent les sons d'une foule de démons jouant et criant alors qu'ils sortent de la cave voisine pour entrer chez eux. Une fois, en rentrant chez eux, les démons trouvent un histrion avec sa femme, que les mauvais esprits ont forcé à sauter et à danser, battant et insultant la femme à cause de ses vêtements indécents. Des démons sous forme de femmes lui apparaissent souvent, essayant de la persuader d'aller les voir pendant deux ou trois ans, et la battant lorsqu'elle refuse. A noter en particulier un de ces démons qui vient souvent, avec une voix féminine, dire aux époux que si jamais la femme accepte d'aller avec ces femmes-démons, elle serait liée à eux pour toujours. Ce démon a également prédit l'arrivée des autres démons et a dit que pour cela il serait sévèrement puni. Elle a également appelé la femme "sœur" et l'homme "frère" et a prétendu être la sœur de son mari, née des mêmes parents. Un jour, alors qu'elle était enfant et lui un peu plus âgé, à cause d'un incendie, elle est sortie de la maison de son père et laissée devant une autre pendant que ses parents s'occupaient du feu. Le feu était une illusion et disparut dès que les démons enlevèrent la petite fille qu'ils remplacèrent par un démon. Ce dernier, malade, ne mangeait que la tête des animaux et lorsqu'il mourut, il fut enterré comme s'il était la fille. Bien que la femme-démon jura au nom du Christ, de Marie et de tous les saints, Herbert ne sait pas si c'était pour une tromperie ou sincère. Herbert, ne pouvant raconter toutes les tortures endurées par la femme et son mari, en choisit quelques-unes. Un jour, des paysans passant devant la maison du couple entendent des voix de démons ; l'un d'eux, mû par l'imprudence plutôt que par la foi, prend une pierre et tente de frapper la source invisible de la voix ; il est frappé en retour par le démon et est blessé. Invitée à un mariage, une femme trouve chez elle des vêtements précieux, mais comme ils ne sont pas à elle, elle les met dans un coffre et part avec ses propres vêtements. Lors du banquet de mariage, elle est attaquée par un démon qui lui jette du fumier sur le visage et les vêtements, l'obligeant à rentrer chez elle où les précieux vêtements ont entre-temps disparu. Une autre fois, dans la cave, elle trouve une grosse somme d'argent ; avec son mari, ils décident de ne prendre qu'une seule pièce pour la donner en offrande ; quand la femme revient, il ne reste que l'argent pour le donner en offrande ; quand l'homme arrive, même cet argent a disparu. En sortant de la cave, ils trouvent un démon sous la forme d'une jeune et belle fille, qui lui ordonne de la suivre pour aller voir sa maîtresse. La femme retourne à la maison et sort avec son mari avec une faux et une hache, car la fille, transformée en une horrible vieille femme, commence à la battre. La femme se défend avec l'aide de son mari et alors que la vieille femme s'échappe, ils lui jettent la hache qui ouvre alors les pustules infectées de son dos. Après quelques jours, la démone revient, en pleurs et vêtue d'une robe sombre, pour reprocher à la femme d'avoir cassé trois côtes de sa maîtresse alors qu'elle s'était défendue quelques jours auparavant. Un 29 juin, jour de la fête des saints Pierre et Paul, les démons entrent dans la maison et battent la femme jusqu'à presque la tuer. Ils lui donnent jusqu'au 15 août, fête de l'Assomption de Marie, pour se plier à leur volonté. Si elle n'obéit pas, ils reviendront n'importe quand pour la tuer, ainsi que son mari et son fils. Terrifié, le couple se rend à Cologne avec leur prêtre pour parler à l'archevêque, qui, cependant, se trouve à ce moment-là en Italie avec l'empereur. Après avoir raconté leur histoire au doyen de la cathédrale, une prière publique est décidée et le couple rentre chez lui accompagné de deux saints hommes : le curé Eberard et un moine de Clairvaux. À leur arrivée, ils tentent de purifier la maison, mais les démons parviennent à éteindre la bougie (bénite le 2 février en la fête de la Purification de la Vierge) apportée par Eberard et le moine. Le démon, qui a appelé la femme "sœur", s'approche d'elle et lui annonce que cette nuit-là, les autres démons, furieux de son voyage à Cologne, viendront pour la punir. La femme demande donc au prêtre et au moine de rester; accompagnés de six autres paroissiens, ils passent la nuit dans la maison. Lorsque la lumière s'éteint, ils entendent tous la voix du démon qui s'adresse à son mari, l'appelant frère et annonçant l'arrivée des autres démons. Terrifiés, ils pensent tous à s'enfuir, mais le prêtre demande à l'esprit de leur dire s'il sera blessé ou non. Le démon répond que le mal ne sera fait qu'à ceux qui veulent défendre sa sœur, et que les démons qui arrivent sont des anges déchus et des âmes damnées de meurtriers, de parjures, d'adultères et de toutes sortes de méchants, y compris un grand hérétique qui vient de mourir. A l'arrivée des démons, le démon se détourne, car il est détesté d'eux pour avoir parlé à la femme. Une foule de démons arrive pour battre la femme, ignorant son mari qui tente de la protéger en s'interposant. Ils la battent jusqu'au lendemain matin et alors le couple quitte la maison pour en rejoindre une autre. Mais les anges de Satan suivent les âmes (car ils ne sont pas liés à des lieux) et ne cessent de les persécuter. Jusqu'ici, c'est le récit du moine de Clairvaux, qui a vu et entendu en partie l'histoire racontée, mais qui ne sait pas comment elle s'est déroulée. Herbert, quant à lui, a récemment appris que, sept ans après ces événements, la femme a surmonté cette persécution grâce à la miséricorde de Dieu et vit désormais en paix à Cologne. |
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TC0165 | TE018283 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 43, pp. 85-87 | Un moine de Clairvaux particulièrement dévoué à saint Jean célèbre la Toussaint et, tout en méditant un verset de l'Apocalypse, est en extase et embrasse spirituellement le Christ. Un jour, alors qu'il s'est endormi après la messe, il a une vision du Christ et de saint Jean, ce qui le renforce dans sa conviction de la vérité de l'Apocalypse, qu'il avait entendue remise en question par certains hérétiques. Quinze jours plus tard, il a une autre vision dans laquelle saint Jean d'abord et le Christ ensuite lui parlent de l'importance de la pénitence et des larmes. Enfin, le jour de l'anniversaire de la naissance de saint Jean, il est transporté en esprit et voit le saint en train de célébrer la messe. Dans son sommeil, il voit alors le Christ et sa mère entrer dans un palais dont la porte mène au ciel et reste toujours ouverte. Lorsqu'il se réveille, le sentiment de joie demeure longtemps. |
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TC0165 | TE018240 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 33, pp. 64-66 | Herbert rapporte une histoire racontée par Ælred de Rievaulx dans un de ses sermons. Dans un monastère de l'ordre des Gilbertines, une religieuse (qui vit peut-être encore au temps d'Ælred) a une vision dans laquelle une lumière lui communique la vérité divine. Secouée par ses sœurs, elle reprend ses esprits et raconte sa vision. D'autres religieuses ont la même expérience. L'une d'entre elles, cependant, non convaincue de l'origine divine des visions, a également peur d'oublier les personnes qui lui sont chères. Encouragée à croire aux visions, elle demande aux sœurs de prier pour elle et pour savoir si les visions viennent vraiment de Dieu. Le vendredi saint, elle a une vision dans laquelle la lumière divine se transforme en une vision du Christ sur la croix, doté de cinq blessures sanglantes; il la regarde avec douceur. |
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