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KeywordMot-cléStichwörtParola chiavePalabra clave: pacte | pact | Pakt | pacto | patto
55 occurences in ThEMAoccurrences dans ThEMAAuftritte in ThEMAoccorrenze nel ThEMAocurrencias en ThEMA
ID (coll.)ID (rec.)ID (Samml.)ID (racc.)ID (col.) | ID (ex.)ID (ex.)ID (Ex.)ID (ex.)ID (ex.) | AuthorAuteurVerfasserAutoreAutor | TitleTitreTitelTitoloTitulo | ExemplaExemplaExemplaExemplaExempla | KeywordsMots-clésStichwörterParole chiavePalabras claves |
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TC0003 | TE001607 | Dominico Cavalca | Esempi [Varanini, Baldassari, 1993] : 35 | Les conséquences du pacte avec le diable et du blasphème. Le comptable d’un prélat avare commet une faute dans ses comptes. Il commence à blasphémer et demande l’aide du diable. Le matin suivant le diable le noie et le mène dans des affreuses souffrances du purgatoire. Le comptable apparaît ensuite à son vieux maître pour lui conseiller de ne jamais se confier au diable. |
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TC0003 | TE001659 | Dominico Cavalca | Esempi [Varanini, Baldassari, 1993] : 63(11) | Le pape Sylvestre II a obtenu des honneurs et le pontificat grâce à un pacte passé avec le diable, selon lequel il ne doit jamais aller à Jérusalem. Célébrant la messe durant le carême dans l’église de la Sainte-Croix-de-Jérusalem, il confesse son péché et ordonne qu’on lui enlève tous les membres par lesquels il a péché. Réduit à l’état de tronc il est transporté au Latran sur un char. |
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TC0010 | TE000838 | Raoul de Châteauroux | Recueil de reportations de 300 sermons d'auteurs divers : Paris, BnF lat. 16481, Sermo 78, 2 | Le diable donne peine et tourment à ceux qui le servent. Sur la promesse que désormais rien ne lui manquera, un homme fit hommage au diable en l’embrassant sur la bouche. Il put alors s’enrichir en volant impunément de l’argent et des draps dans les foires; et quand il était mis en prison, il était aussitôt délivré. Un jour cependant, le diable le laissa en prison, lui faisant croire qu’il l’aiderait au moment de la pendaison. Il lui fournit en effet la corde pour le pendre, qui était la seule chose dont il avait besoin à ce moment précis. | |
TC0020 | TE003622 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 97 | Saint Jean l’Aumônier est tellement enrichi par Dieu qu’il ne peut donner tous ses biens aux pauvres. | |
TC0021 | TE003974 | anon. | Liber exemplorum ad usum praedicantium [Little, 1908] : 47 | Marie arrache au diable le pacte de Théophile. | |
TC0021 | TE004026 | anon. | Liber exemplorum ad usum praedicantium [Little, 1908] : 98 | Un fils, en confessant le pacte de sa mère morte, la sauve. | |
TC0029 | TE005227 | Jehan de Saint-Quentin | Dits de Jehan de Saint-Quentin [Olsen, 1978] : W. La vie saint Sauveur l’Ermite, p. 254-267 | Préambule (v. 1-10). ~ Un bourgeois et sa femme, riches et charitables, sont sans postérité (v. 11-24). La nuit d’un jeudi Saint, le mari veut jouir de son épouse malgré la solennité du moment et malgré la résistance énergique de la femme. Enfin elle cède, mais voue, par dépit, au diable l’enfant qui naîtra. Le diable accepte l’offre et fait signer à la mère un contrat en bonne et due forme (v. 25- 52). Après la naissance de l’enfant, le diable fait échouer une tentative de le baptiser (v. 53-88). L’enfant fait de brillantes études et se signale par sa beauté et par sa piété. La mère, pleine de repentir, pleure sans cesse (v. 89-108). Dans sa 27e année, l’enfant apprend d’un de ses camarades de jeu qu’il n'a jamais été baptisé parce que sa mère l’a voué au diable (v. 109- 24). Il demande une explication à la mère et, ayant appris la vérité, il part sur le champ trouver un moyen d’être sauvé (125-68). S’avançant, sans plan arrêté, à travers une grande forêt, il trouve la cabane d’un ermite qui lui fait bon accueil et qui conjure le diable qui n'a pas cessé de le suivre. L’enfant expose son cas à l’ermite en lui demandant son aide. Il est envoyé à un homme plus saint encore qui habite tout près (v. 168-211). Le second ermite, nommé Ferré, le renvoie à un troisième (v. 212- 32). Celui ci, qui s’appelle Grégoire, l’adresse au Christ même, qui vient tous les jours avec sa mère célébrer la messe dans une petite chapelle située sur une montagne d’un accès très difficile (v. 233-67). Toujours suivi du diable, le jeune homme y arrive après beaucoup de difficultés, et expose son cas à la Vierge l’implorant d’intervenir. Ayant obtenu l’autorisation de Jésus son fils, elle interpelle le diable et rejette catégoriquement sa revendication, sous prétexte que la lettre n’a pas été signée par le père (v. 268-312). Le Christ en personne administre le baptême au jeune homme et lui donne le nom de Sauveur. La Vierge est marraine (v. 313-22). Sauveur devient ermite pour servir Dieu et Notre Dame, et gagne à sa mort le paradis (v. 323- 27). ~ Prière (v. 128). |
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TC0029 | TE005226 | Jehan de Saint-Quentin | Dits de Jehan de Saint-Quentin [Olsen, 1978] : V. Le dit de la Béguine qui mist le cors nostre seigneur avecques .I. crapaut en .I. escrin, p. 246-253 | Préambule sur le saint sacrement (v. 1-28). En faisant vendre du blé au marché, une riche béguine n'obtient pas le prix escompté; elle se met fortement en colère, maudissant Dieu et ses saints (v. 29-62). Le diable apparaît et lui propose de conclure un pacte : lui provoquerait une hausse des prix, et elle s’engagerait à enfermer l’hostie dans un coffret avec un crapaud et à lui laisser sa grange (v. 63-97). La béguine s’acquitte de sa promesse. L’hostie enfermée commence à crier comme un enfant, de façon que la servante l’entende; elle alerte le curé qui accourt baptiser le nouveau né; mais la béguine nie avoir accouché (v. 98-150). Le curé revient, accompagné du pré¬vôt, et ils finissent par trouver l’hostie qui s’est remise à crier (v. 151 83). La béguine est condamnée à être brûlée (v. 184 92). Le diable prend possession de la grange pro¬mise (v. 193 97). ~ Conclusion (v. 198 200). Prière (v. 201 04). | |
TC0029 | TE005211 | Jehan de Saint-Quentin | Dits de Jehan de Saint-Quentin [Olsen, 1978] : G. Le dit du povre chevalier, p. 62-67 | Préambule (v. 1-8). ~ Un riche chevalier, plein de vices, est réduit à la misère par sa propre faute; il a une femme pieuse et vertueuse (v. 9-20). Parti de chez lui, il rencontre le diable qui lui demande pourquoi il est si triste. Ayant appris la cause de son chagrin, Satan lui propose un pacte : il donnera au chevalier de grandes richesses, et celui ci s’engagera à lui amener sa femme dans un délai convenu; le chevalier accepte les conditions sans hésiter (v. 21-40). Il retourne à la maison et trouve les richesses promises (v. 41-48). Le jour fixé pour la remise de la femme s’approche, et le chevalier s’afflige et pleure pendant toute la nuit qui précède le départ. La femme apprend la cause de cette tristesse, et décide elle même d’accompagner son mari chez le diable (v. 49-68). Le lendemain matin, ils partent pour le rendez vous; ils passent devant une chapelle, et la femme y entre afin de faire une dernière prière à Notre Dame (v. 69-72). Pendant qu’elle prie, la Vierge Marie se substitue à elle et continue la route avec le chevalier, qui ne se doute de rien (v. 93-104). Ils arrivent à l’endroit où les attend le diable, qui se met violemment en colère quand il reconnaît la Mère de Dieu (v. 105-20). Celle ci raccompagne le chevalier à la chapelle où il retrouve sa femme (v. 121¬32). Notre Dame remonte au ciel, et le chevalier raconte à son épouse ce qui s’est passé. Ils tirent la morale du miracle (v. 133-52). ~ Conclusion (v. 153 56). Prière (v. I57 60). |
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TC0029 | TE005212 | Jehan de Saint-Quentin | Dits de Jehan de Saint-Quentin [Olsen, 1978] : H. Le dit du chevalier et de l’escuier, p. 68-76 | Préambule (v. 1-4). ~ Un riche chevalier est réduit à l’extrême indigence; il se désespère et décide de partir pour l’étranger (v. 5-20). Dans une forêt, il rencontre un écuyer qui a l’air triste : lui aussi a perdu sa fortune. Ils décident de faire route ensemble (v. 21-46). Le diable apparaît et propose aux deux hommes de conclure un pacte : le diable leur procurera des richesses, et les deux compagnons s’engagent à renier Dieu et sa Mère. L’écuyer accepte sans hésiter, mais le chevalier, après avoir renié Dieu, refuse d’abandonner la Vierge. Le diable s’en va avec l’écuyer (v. 47-102). Au retour, le chevalier entre dans une chapelle pour prier la Vierge d’intercéder en sa faveur auprès de son Fils. (v. 103-128). L’image de la Vierge descend de l’autel pour essuyer ses larmes et le consoler. Le riche seigneur d’un château voisin, qui se trouvait également dans la chapelle, est témoin de la scène (v. 129-35). A la sortie, il s’adresse au chevalier et l’interroge sur sa situation. Ayant appris qu’il est encore célibataire et qu’il a perdu ses biens, il lui offre sa fille en mariage et promet de le faire héritier de ses terres. Tout finit bien (v. 136-73). ~ L’écuyer mène une vie d’aventures. Voleur, il est pris en flagrant délit et condamné à être pendu (v. 174-80). Il fait appel au diable, qui promet de l’aider et lui donne un hanap d’or et de l’argent pour corrompre le bailli, qui est très avide (v. 181-205). Quand le voleur veut sortir le hanap, il ne trouve qu’une corde. Il est pendu, et le diable s’empare de son âme (v. 206- 16). ~ Conclusion (v. 217-24). Prière (v. 225-28). |
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TC0029 | TE005217 | Jehan de Saint-Quentin | Dits de Jehan de Saint-Quentin [Olsen, 1978] : M. Le dit de l’enfant qui sauva sa mère, p. 105-112 | Préambule sur l’importance de la confession (v. 1-24). ~ Après la mort de son mari, une bourgeoise est réduite à la misère (v. 25-44). Un jour qu’elle s’en plaint, le diable lui apparaît sous la forme d’un marchand et demande la cause de son désespoir. L’ayant apprise, il promet de la rendre riche si elle consent à exécuter ses ordres elle accepte (v. 45-60). Le diable pose quatre conditions : ~ 1) Elle doit déranger les gens qui prient dans l’église (v. 61-72). ~ 2) Elle doit héberger de jour trois pauvres et les chasser la nuit venue (v. 73-75). ~ 3) Elle n'a plus le droit de se confesser (v. 76-82). ~ 4) Elle doit faire forniquer prêtres et chanoines (v. 83-100). ~ ~ Ayant trouvé les richesses promises, la veuve tient scrupuleusement son engagement (v. 101-115). Un jour, cependant, elle tombe gravement malade et est sur le point de mourir. Son fils, qui est clerc, l’engage vivement à se confesser, mais elle refuse, fidèle à sa promesse (v. 116-30). Le fils la persuade de se confesser à lui et insiste pour qu’on cherche ensuite un prêtre; elle finit par y consentir (v. 131-42). Quant la mère est seule, le diable survient et l’étrangle; à son retour le fils la trouve morte (v. 143-48). Il propose de prendre sur lui la pénitence et se confesse au curé qui l’absout (v. 149-88). Un an plus tard, la mère revient remercier son fils de l’avoir tirée des peines du purgatoire. Il meurt peu de temps après et va en paradis où une place lui est réservée (v. 189-204). ~ Conclusion (v. 205-08). |
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TC0034 | TE006455 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 215 | Quand on lui retire sa charge, Théophile demande conseil à un juif magicien. Sur les instructions du diable, celui-ci lui dit d’écrire une lettre dans laquelle il renie sa religion. Théophile s’exécute puis s’en repent et appelle la Vierge à son secours. Elle lui rend la lettre. |
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TC0106 | TE015747 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 10 | THÉOPHILE RENIE LE CHRIST POUR DEVENIR RICHE. Théophile, poussé par le diable, renie le Christ pour devenir riche. | |
TC0106 | TE016010 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 268 | DÉSESPOIR DE THÉOPHILE. — Théophile connut la prospérité puis l’adversité. | |
TC0106 | TE015905 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 166 | L’ERMITE ET LE TAILLEUR DE PIERRE. Un ermite, venu à la ville vendre ses paniers, est hébergé par un tailleur de pierre. Celui-ci lui explique qu’il partage ses gains en trois parties : pour ses dépenses nécessaires, pour l’hospitalité et pour les aumônes. Revenu chez lui, l’ermite demande à Dieu de multiplier les biens de cet homme. Le lendemain, le tailleur de pierre découvrit une cachette pleine de pièces d’or. Il s’enfuit à Constantinople, devint bailli au service de l’empereur et se montra méchant. L’ermite fut rappelé à Dieu en jugement ; il a à répondre des méfaits du tailleur. La Vierge obtient qu’il soit envoyé à Constantinople pour qu’il le fasse revenir dans le droit chemin. Il ne peut lui parler et est battu par ses serviteurs. Rappelé de nouveau à Dieu, la Vierge obtient qu’il soit libéré de sa caution. L’empereur meurt; un autre lui succède; le bailli s’enfuit, revient à son lieu d’origine et retourne à ses habituelles oeuvres de piété. Il accueille l’ermite de la même façon. |
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TC0106 | TE015957 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 215 | UN CHEVALIER TOUJOURS SUR LE QUI-VIVE. — Un chevalier se trouva à égalité avec son adversaire, à la fin d’un duel. Ils convinrent de se lancer ce défi : chacun tuerait l’autre s’il en trouvait l’occasion. L’un d’eux dormait donc toujours tout armé. | |
TC0124 | TE015291 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : [LXXXI], 97 [903] | Un jeune homme a offert son âme à Satan le jour où celle de son compagnon échappait à la damnation. Quand le diable vient réclamer son dû, le pécheur incorrigible ne met pas à profit le délai qu’il a obtenu. Il meurt brutalement sur le chemin de l’abbaye de Morimont. | |
TC0130 | TE007590 | Juan Ruiz | Libro de buen amor [Cátedra, 1992] : strophes 1454-1479 | Le diable conclut un pacte avec un voleur : il le protègera pour ses vols à condition qu’il lui vende son âme. Chaque fois que le voleur est attrapé après avoir commis des larçins, il est sauvé par le diable mais ce dernier finit par se lasser et le voleur est pendu. |
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TC0131 | TE008307 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 200, 1-13 | LA MERCIERE DE SOISSONS ET L’EVEQUE D'ORLEANS. 1 Une brave dame alla trouver l’évêque d’Orléans et lui dit: 2 "Monseigneur, je vous ai fait crédit de trois deniers sur une coiffe que vous avez achetée chez moi quand vous habitiez à Soissons. 3 Comme je ne veux pas que le diable puisse vous les reprocher à la mort, je suis venue vous les réclamer dans votre intérêt." 4 En l’entendant raisonner ainsi, l’évêque fut ému jusqu’aux larmes et lui dit: 5 "Ah, bonne dame, si chacun désirait le salut des autres aussi bien que tu t'es souciée du mien, tout le genre humain serait sauvé. 6 Elle refusa obstinément d’encaisser ces trois deniers que l’évêque souhaitait fort lui rendre. 7 Elle s’en revint à Soissons d’où elle venait et fit ainsi cent douze lieues pour trois deniers qu’on lui devait. 8 Conclusion pratique: Celui qui détient du bien d’autrui doit le rendre; et s’il ne peut le faire, il doit avoir la ferme volonté de restituer. 9 Celui qui a des dettes doit les payer et s’il ne peut le faire, qu’il obtienne des délais. 10 Car de tous les péchés possibles, il n'y en a aucun, si grave soit-il, dont un vrai repentir ne puisse obtenir le pardon, 11 excepté détenir du bien d’autrui quand on a bien de quoi le restituer. 12 Il y a ainsi des gens qui se présentent à la mort sans avoir payé leurs dettes alors qu’ils en avaient les moyens: je me demande bien quel est maintenant leur sort. 13 Tout ce que je sais, c'est qu’il se met en grand danger celui qui sans raison valable emporte le bien d’autrui. |
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TC0131 | TE008049 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 449, 1-5 | LA FILLE DE JEPHTE. 1/ Un chevalier de la loi des Juifs qui se nommait Jephté promit à Dieu 2/ que s’il remportait la victoire dans une bataille où il allait, il lui sacrifierait le premier être de sa maison qu’il rencontrerait à son retour. 3/ Et il rencontra sa fille. Elle lui demanda un délai de trois jours pour pleurer sa virginité, après quoi il la mettrait à mort. 4/ Car c'était grand honte selon la loi de mourir vierge, 5/ alors que maintenant c'est très honorable et méritoire aux yeux de Dieu, pourvu que ce soit pour l’amour de lui. | |
TC0131 | TE007973 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 341, 1-13 | LE PACTE DIABOLIQUE DE MOUFLE. 1/ Un diable dit à un clerc tout découragé qu’il ferait de lui un grand personnage 2/ à condition qu’il lui donne son âme quand il entrerait dans une ville qui s’appellerait Moufle. 3/ Il accepta parce qu’il pensait bien l’éviter. 4/ Le diable lui dit de demander à un certain abbé, qu’il lui nomma, de le recevoir comme moine, et il le ferait recevoir. Ce qui fut fait. 5/ Il se conduisit si bien qu’il devint abbé de son abbaye et il gagna à Rome un procès pour le chapitre de Reims contre l’archevêque. 6/ A la mort de l’archevêque, les chanoines le nommèrent archevêque à cause du procès qu’il leur avait gagné. 7/ Quand il fut archevêque, il alla faire les visites que doit faire un archevêque; et il tomba malade à Gand en Flandre, sa ville natale. 8/ Alors le diable vint, qui lui dit: "Allons, bel ami, il te faut venir; je suis venu te chercher, parce que tu m'appartiens". 9/ Il répondit: "S’il plaît à Dieu, mon ami, je ne le suis pas. Je sais bien que je devais t'appartenir quand j'entrerais dans une ville qui s’appellerait Moufle". 10/ Le diable lui dit: "Où es-tu donc? -Je suis à Gand. 11/ - Eh, pauvret, dit le diable, quelle différence y a-t-il entre Gand et Moufle?" 12/ Alors, il se confessa et échappa ainsi à son pouvoir: le diable qui croyait l’attraper se trouva lui-même attrapé grâce au puissant sacrement de confession, 13/ il ne réussit pas à faire de l’archevêque ce qu’il voulait. |
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TC0131 | TE007798 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 170, 1-19 | LE PACTE DES TROIS AVERTISSEMENTS. 1 Un diable apparut à un garçon découragé et lui proposa de le rendre riche s’il voulait. 2 Il pourrait cependant quitter son service à trois avertissements qu’il lui ferait; s’il ne le quittait pas, le diable aurait son âme. 3 Le malheureux, qui ne pensait qu’à l’argent, y consentit sans avoir demandé quels seraient ces trois avertissements. 4 Il fut si riche qu’il avait plusieurs domestiques et menait grand train de vie. 5 Un jour qu’il se faisait peigner par un barbier devant une fenêtre, il entendit une voix qui disait: "Il est chenu, le vieillard!" 6 Une autre fois, comme il s’appuyait sur un bâton pour une douleur qu’il avait au pied, il entendit une voix qui disait: "Il penche vers la tombe, le vieillard!" 7 Quand il dut s’aliter, il reçut la visite d’un grand médecin, qui au vu de son urine lui dit: 8 "Cher Monsieur, faites venir votre curé et confessez-vous avec soin, sans rien omettre; 9 car sans aucun doute vous allez mourir: je vous en donne avis et vous recommande à Dieu." Le malheureux ne tint aucun compte de tout cela. 10 Bientôt survint le diable avec ses crochets et ses engins, qui lui dit: " Debout, bel ami! Je suis venu te chercher! 11 - Grâce à Dieu, bel ami, répondit le malheureux, je n'irai pas, car tu ne m'as pas encore fait les trois avertissements que tu dois me faire." 12 Le diable répondit: "Mais si! Je t'ai dit que tu étais chenu et que tu penchais vers la tombe. 13 Et par la bouche du médecin je t'ai dit de te convertir et tu n'en as rien fait. 14 Quand je t'ai dit que tu étais chenu, pourquoi n'as-tu pas pensé que ta richesse ne t'empêchait pas de vieillir? 15 Quand tu avais mal au pied, pourquoi n'as-tu pas pensé que ta richesse ne t'empêchait pas de te défaire? 16 Quand je t'ai dit que tu étais en train de mourir, pourquoi ne t'es-tu pas confessé? Tu serais sorti de mon service. 17 Et puisqu’à ces trois avertissements tu n'as pas reconsidéré ta vie, il te faut embarquer. En route!" Et aussitôt il l’emporta. 18 Il aurait mieux valu pour lui de rester pauvre pour être sauvé que de devenir riche pour être damné. 19 Car, dit le proverbe, "J'estime peu les agréments qui nous mènent aux châtiments." |
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TC0131 | TE008657 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 521, 1-6 | VICTOIRE D'UN ROI AUMONIER. 1/ Il était un roi qui pratiquait beaucoup l’aumône. 2/ Pour le récompenser Dieu envoya son ange vaincre et défaire un roi qui lui faisait la guerre. 3/ Et l’ange était accompagné d’une grande troupe de pauvres défunts. 4/ Quand il vit cette grande troupe, le roi ennemi demanda la paix, alors que jusque là il voulait se battre; et ensuite ils furent bons amis. 5/On peut voir ici les avantages de l’aumône: on mérite son paradis, on augmente sa richesse sur terre et de plus on reçoit aide et protection en divers domaines. 6/ Les gens qui pratiquent l’aumône sont plus rarement que les autres victimes de serviteurs indélicats, de brigands ou d’escrocs. | |
TC0131 | TE008444 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 316, 1-7 | LA BEGUINE EN PURGATOIRE. 1/ Deux bonnes béguines demeuraient ensemble. 2/ Elles se promirent que la première qui mourrait apparaîtrait à sa compagne. 3/ Elle le fit en effet et vint lui dire: "Compagne, sache que je suis pour deux ans et huit jours dans le feu de purgatoire 4/ parce que je ne racontais pas souvent à toi ni à personne les bonnes paroles que j'avais entendues au sermon". 5/ Et c'était justice. Car il y eut un brave homme qui avait entendu une bonne parole et parce qu’elle était bonne il résolut de ne pas la répéter. 6/ La voix du ciel lui dit: "Aussi longtemps que tu la garderas pour toi, tu n'entendras rien de plus". 7/ C'est aussi raisonnable, car on ne trouve personne qui connaisse autant de sages maximes que ceux qui en parlent volontiers en les enseignant aux autres. | |
TC0137 | TE012830 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 345 | L’enfant qui devait aller en enfer. Une femme stérile obtient de la Vierge d’avoir un fils à la condition qu’il aille en enfer. Par l’intercession d’un ermite, l’enfant est accompagné de la Vierge et visite le paradis et l’enfer puis est libéré du voeu de sa mère. |
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TC0137 | TE012853 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 368 | La science s’obtient parfois à l’aide des démons. Un clerc de Paris était considéré comme stupide et, pour cette raison, ridiculisé. Un diable lui donna alors une pierre qui lui permettait de connaître tout et qui lui permit de disputer dans les écoles. Après sa mort, le clerc vit son âme jetée de part et d’autre d’une vallée de souffre par des démons à longues griffes et soumise aux tourments. De retour à la vie, il entra dans l’Ordre cistercien en se soumettant à une dure pénitence. |
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TC0137 | TE012847 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 362 | La Vierge Marie libère les prisonniers. Une femme, dont le fils avait été capturé par les ennemis, se rend à l’église et prie la Vierge de lui restituer son fils unique. Elle prend comme gage l’enfant Jésus des bras de la statue et promet de le restituer seulement quand la Vierge lui aura restitué son fils. | |
TC0137 | TE012678 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 193 | Robert fils du diable. Un couple âgé ne pouvaient pas avoir de fils malgré leurs prières à la Bienheureuse Vierge. Ils obtiennent du diable un fils nommé Robert, mais promettent en échange son âme. Pendant sa vie Robert commet les pires forfaits, jusqu’à ce que sa mère lui confesse la promesse faite au diable. Les deux, avec l’aide de la Bienheureuse Vierge, s’adressent à un ermite et celui-ci impose une pénitence de nombreuses années. |
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TC0137 | TE012693 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 208 | Saint Pierre. Un homme obtient de saint Pierre la résurrection de sa femme en échange de la moitié des années qui lui restent à vivre. La femme le quittant ensuite pour un autre homme, le mari demande alors la restitution de tout ce qui lui appartient et la femme meurt à l’instant. | |
TC0137 | TE012867 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 382 | L’ambition conduit l’homme à faire des pactes avec le diable. Le pape Sylvestre II, quand il était encore moine, fit un pacte avec le diable pour pouvoir devenir puissant. Il devint d’abord maître de l’empereur Otton et de Robert de France, puis fut fait archevêque de Ravenne et enfin pape, mais à la fin il fit pénitence, ce qui le sauva. | |
TC0137 | TE012803 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 318 | L’étudiant transporté par le diable. Un noble de Rome savait que le pape voulait faire cardinal son fils qui étudiait à Paris. Le père lui envoya un messager lui demandant de retourner à Rome. Mais le messager arriva à Paris seulement un jour avant la nomination des cardinaux. L’étudiant demanda alors conseil à un nécromant qui, pendant la nuit, fit apparaître un diable sous la forme d’un cheval qui l’emmèna en volant à Rome; de cette manière, il arriva à temps pour être consacré cardinal. |
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TC0138 | TE019803 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 661 | Conversion d'un chevalier qui a failli vendre son âme au diable. | |
TC0138 | TE019430 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 374 | Le signe de croix fait disparaître le diable et sa cour. |
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TC0138 | TE019806 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 664 | Conversion d'un chevalier qui a failli vendre son âme au diable. |
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TC0138 | TE019120 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 58 | Conversion d'un ambitieux (Théophile) qui avait conclut un pacte avec le diable. | |
TC0138 | TE019897 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 756 | Histoire de Don Juan. |
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TC0138 | TE019302 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 247 | Le sceau diabolique effacé par la confession. |
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TC0138 | TE014146 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 77 | Épisode de la vie de saint Basile: il libère un homme du pacte qu’il avait passé une nuit avec le diable dans le cimetière des juifs. |
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TC0138 | TE019890 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 748 | La sainte Vierge prend la place d'une femme que son époux voulait livrer au diable. | |
TC0138 | TE019773 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 631 | Remords tardive d'une veuve luxurieuse au service du diable. |
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TC0138 | TE014132 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 56 | Conversion et salut d’un pape voué au diable (légende de Gerbert). |
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TC0140 | TE013453 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Predicazione della quaresima 1424 (Firenze, S. Croce, 8 marzo-3 maggio), XXVI, 6. | Un joueur, désespéré d’avoir perdu au jeu ses biens, invoque le diable ; pendant une garde nocturne, deux fois un griffon le frappe, mais dans les deux cas l’homme réussit à le chasser, en priant Dieu et enfin en se confessant à un prêtre; toutefois, à cause de la gravité d’une plaie il meurt. |
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TC0142 | TE019082 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : XII, 23 | Un clerc nommé Everwach fut faussement accusé de détournement d'argent devant son maître, l’évêque d'Utrecht. Ayant perdu ses notices, il avait peur d’être mis en examen public, et conclut, par désespoir, un pacte avec le diable. Avec son aide, Everwach devint encore plus riche et puissant, tout en blasphémant contre Dieu. Quand Olivier, l’écolâtre de Cologne, arriva dans le diocèse d'Utrecht pour prêcher la croisade, Everwach s'opposa violemment à lui et voulut même le tuer. Armé d'un couteau, il suivit le prédicateur pendant trois jours, mais le troisième jour il mourut subitement et subit diverses tortures infernales. Dieu cependant eut pitié de lui, et Everwach retourna à la vie pour faire pénitence. Comme il avait péché contre la Croix, il devait racheter son péché dans la croisade. Il le fit d'une manière exemplaire, en faisant une pénitence sévère. Peu après son retour de la croisade, il tomba malade, atteint du feu sacré. Une nuit, il eut une révélation : pour se guérir il devait aller prier à l’église de Saint Nicolas. Il y alla et y fit quatorze prières, sans résultat. Désespéré, il invoqua saint Nicolas. A la quinzième prière, la maladie cessa. Everwach fit reconstruire l’église avec ses propres moyens et y servait, en habit monacal, avec sa femme. |
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TC0142 | TE018605 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : V, 56 | Un sonneur de cloches qui allait partir en pèlerinage, promit à une femme du même village qui partait, elle aussi, en pèlerinage, de sonner les Matines plus tôt que d'habitude. La nuit, le diable le réveilla et lui dit d'aller sonner. Le sonneur comprit qu'il était encore trop tôt et, en pensant que c’était la femme qui l'avait réveillé, sortit de l’église pour lui dire d'aller dormir. Tout à coup, il vit le diable sous l'aspect d'un bœuf noir qui l’emporta dans l'air, jusqu'à la tour d'un château. Le diable lui proposa de conclure un pacte avec lui, sinon, il le laisserait là mourir de faim ou le ferait tomber du haut de la tour. Le sonneur refusa et ordonna au diable, au nom du Christ, de le déposer par terre. Le diable le fit, mais loin du village où le sonneur habitait. Il lui fallut quatre jours pour y retourner. | |
TC0142 | TE017861 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : I, 32 | Un étudiant devait sa science à une pierre magique donnée par le diable. Malade et proche de la mort, il se confessa et rejeta la pierre. Les démons emportèrent son âme et lui firent subir des tourments infernaux. Renvoyé sur terre après sa mort par l’intervention divine, le ressuscité se fit moine cistercien. Par la suite, en raison de mérite de sa vie, il devint abbé à Morimond. |
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TC0142 | TE017891 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : II, 12 | Sur les conseils d’un paysan, un jeune homme ruiné a renié Dieu dans un pacte avec le diable. Il n’a cependant pas renié la Vierge Marie. Entré dans une église pour prier la vierge, la statue de Marie s’anime pour supplier l’Enfant-Jésus qu’elle a déposé sur l’autel. Plein de contrition, elle obtient pour lui le pardon. Témoin de la scène, le chevalier à qui il avait vendu et hypothéqué ses biens, lui propose d’épouser sa fille et de récupérer ainsi son héritage par la dot. |
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TC0148 | TE015331 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 939 | LA LÉGENDE DE ROBERT LE DIABLE. — L’épouse d’un comte n’avait pas de descendance et ne cessait de prier le Christ pour en avoir. Mais sans résultat. A la fin des fins, elle promit au diable de lui donner l’enfant s’il lui faisait en avoir un. Elle eut un fils que l’on nomma Robert. Plus il grandissait et plus il devenait méchant. Il commença par mordre les seins de ses nourrices, puis, devenu plus grand, il frappa d’autres gens. Il réduisait tous ceux qui lui tenaient tête, enlevait les vierges, et mêmes les épouses, et les violait; il tuait les hommes. Fait chevalier il n’en devint que plus méchant. Une fois, sa mère, que les plaintes à son sujet peinaient beaucoup, lui dit qu’on chercherait en vain à le rendre meilleur car elle voyait bien qu’il ne ferait jamais que le mal. Robert se jeta alors sur elle, l’épée à la main, lui disant que soit il la tuait, soit elle lui avouait pour quelle raison elle lui avait dit cela et le pourquoi de sa méchanceté. Sa mère, terrifiée, lui raconta comment elle l’avait donné au diable. Sur ces mots il alla à Rome, cherchant à se confesser au pape. Celui-ci l’ayant finalement l’envoya à un saint reclus qui au cours de sa messe demanda au Christ de lui faire connaître la pénitence à imposer, car ce qu’il avait entendu l’avait laissé perplexe. Il lui fut envoyé par une colombe un feuillet sur lequel se trouvait écrite la nature de la pénitence: ne plus parler sans la permission de l’ermite, se faire fou, supporter sans impatience les offenses des enfants et des autres gens, coucher avec les chiens, ne rien manger qui ne leur fut arraché. Robert accepta cette pénitence avec joie et promit de la mener à bien. Tondu comme le sont les fous par l’ermite, il se rendit à la capitale du royaume. Suivi par les enfants, il monta dans la grande salle au palais royal, se battit avec les chiens, arracha de leurs crocs ce qu’il leur était jeté; les courtisans leur lancèrent alors des os et d’autres choses pour le voir combattre avec les chiens. Le roi remarquant qu’il ne voulait manger que ce qui était jeté aux chiens, leur lança beaucoup de choses afin que celui qu’il croyait fou pût en manger. Robert refusait de coucher ailleurs qu’avec les chiens, sous l’escalier. Ses nuits s’y passaient en pleurs et en prière. Les Barbares avaient fait irruption dans le royaume et le dévastaient. Le roi et ses hommes marchèrent au combat. Alors que Robert s’apitoyait beaucoup sur son sort et priait pour lui, l’ange du Seigneur lui apparut, lui demandant de le suivre, d’accepter les armes envoyées par Dieu, d’aller porter secours à son seigneur et après avoir remporté la victoire, de remettre les armes là où il les avait prises. Il le mena près d’une fontaine, dans le jardin, lui remit de blanches armes frappées d’une croix rouge et le fit monter sur un cheval blanc. Volant vers le champ de bataille, il pénétra les rangs de l’ennemi, le mit en fuite et l’anéantit. Ayant remporté la victoire, il revint là d’où il était parti et déposa les armes et le cheval où l’ange le lui avait dit. Ce que vit la fille unique du roi, qui était muette, de la fenêtre de sa chambre. Le roi revint et demanda à ses hommes qui était ce chevalier aux blanches armes qui s’était ainsi comporté. Il fut introuvable. La fille désignait du doigt le fou, mais elle fut vivement réprimandée par son père. Les ennemis revinrent avec une armée plus forte. Robert, averti par l’ange, libéra le roi et son armée. Ce que voyant, le roi demanda à ses chevaliers de le capturer afin qu’il le promût aux plus grands honneurs. L’un des chevaliers, ne pouvant le capturer malgré tous ses efforts, planta sa lance dans la cuisse de Robert. Le fer resta dans la blessure. Robert déposa les armes près de la fontaine, enleva le fer, le jeta et mis de la mousse sur sa blessure. Ce que voyant, la fille du roi accourut et s’empara du fer de lance. Le roi dit que si le chevalier vainqueur se présentait, il lui donnerait sa fille en mariage et le ferait héritier de son royaume. Son sénéchal se blessa alors la cuisse et apporta le fer d’une lance. Le chevalier qui avait blessé Robert ne fut pas dupe mais n’osa rien dire. Le sénéchal devait épouser la jeune fille qui protestait, montrait le fou et repoussait le sénéchal. Son père la réprimandait vivement et voulait la contraindre au mariage. Dieu la guérit alors. Elle raconta à son père ce qu’elle avait vu, apporta le fer de lance que le chevalier reconnut pour sien. Arriva l’ermite qui avait imposé la pénitence, enjoignant à Robert de parler et de révéler la vérité, ce qu’il fit avec peine. Le roi voulut lui donner sa fille unique, renoncer à son royaume et le lui laisser. Les hommes de son père lui demandèrent d’être leur chef. Mais il refusa de répondre à leurs souhaits. Il quitta tout et partit avec l’ermite. |
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TC0148 | TE015401 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1008 | LE SCEAU DU DIABLE INSCRIT DANS LA MAIN. — Deux frères Prêcheurs erraient dans les montagnes d’Irlande sans trouver leur chemin quand ils aperçurent non loin d’eux un petit homme. Ils l’appelèrent mais il se mit à fuir. S?étant mis à sa poursuite, ils le rattrapèrent alors que la montagne devenait plus escarpée. Ils lui demandèrent leur chemin mais il sut à peine leur répondre. Insistant pour qu’il leur dît qui il était, il finit par avouer qu’il avait été l’esclave des démons pendant trente ans. Il leur avait prêté hommage et il portait imprimé sur la main leur sceau, sur lequel était écrit l’acte de cet hommage. Les frères réussirent à le persuader de les accompagner jusqu’au village. Une fois arrivés, l’un des frères prêcha l’abomination des péchés et la miséricorde que Dieu accordaient à ceux qui se confessaient. L’homme dit alors son fait devant tous. Comme il avait confessé en pleurant son péché au frère, il s’aperçut que le sceau du diable avait disparu de sa main. Quelques jours plus tard, réconforté et instruit, il revint dans la même forêt pour en rapporter quelques affaires quand il rencontra le démon auquel il avait prêté hommage et qui parcourait les montagnes, accompagnés d’une foule d’autres démons, de chevaux noirs et de chiens. Le démon lui demanda s’il n’avait pas vu un esclave en fuite. L’homme finit par demander s’ils ne le reconnaissaient pas. Ils dirent que non. Il leur assura qu’il était bien celui qu’ils recherchaient. Ils regardèrent sa main et n’y trouvèrent pas leur sceau. Ils le traitèrent alors de menteur. Il s’en revint tout heureux vers les frères et resta en leur compagnie. | |
TC0155 | TE016153 | Johannes Maior | Magnum Speculum Exemplorum (en russe) : 25 | Un riche chevalier, réduit à la misère par sa propre faute, fait un pacte avec le diable: le diable lui promet de grandes richesses à condition de lui amener sa femme dans un délai convenu. Le jour fixé, en allant au rendez-vous, ils passent devant une chapelle. La femme effrayée implore la permission d’y entrer pour prier la Vierge Marie. Pendant qu’elle prie, la Vierge Marie se substitue à elle et continue la route avec le chevalier. Ils arrivent à l’endroit où les attend le diable, qui se met en colère quand il reconnaît la Mère de Dieu. Celle-ci blâme violemment le chevalier et lui ordonne d’aller chercher sa femme à la chapelle. | |
TC0157 | TE017079 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 44, p. 28, l. 17 – p. 30, l. 7 | Dans un monastère de Pérouse, dédié au Saint Sauveur, et que Pierre Damien dirigea, il y avait eu un moine, un certain Guinizo, qui s’intéressait aux sciences séculières et aux affaires de droit. Il cherchait à changer les abbés et perturber les frères, et eut finalement recours à l’aide du diable pour nuire à ses rivaux. Il se lia même corporellement au diable. Il demanda à ce dernier de le prévenir du moment de sa mort trois jours à l’avance et vivait dans cette fausse sécurité. Un jour, il tomba malade et son maître trompeur lui apparut, et lui dit qu’il mourrait le surlendemain. Il appela alors ses frères et leur raconta en détail son contrat avec le malin. Ils le pressèrent de se confesser et de faire pénitence, mais il tomba dans un profond sommeil, dont on ne pouvait le réveiller. Mais s’ils cessaient de lui parler de ce sujet, il se réveillait et conversait avec eux. Si on lui parlait de faire pénitence, il retombait évanoui, et ce jusqu’à sa mort. Il tomba alors entre les mains du diable. Après quoi, durant plusieurs nuits, un groupe de chiens noirs semblait garder sa tombe, et effrayait les observateurs. L’entêtement et l’esprit querelleur sont une bien mauvaise chose chez un moine. Comme il refusa de vivre en paix avec ses frères, il perdit la paix éternelle. Les personnalités agitées et emportées devraient apprendre de ce récit. |
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TC0158 | TE016602 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 160 | Le bhiksu qui croyait pouvoir réintégrer la communauté avec l'aide d'un démon.– Un bhiksu, chassé d'une communauté, rencontre un démon qui, lui aussi, avait été renvoyé par le roi des devas Vaiçramana. Il offre au bhiksu de lui rendre sa renommée en le portant à travers les airs à la condition qu'ils partagent ensemble les offrandes que le moine recevra. Le démon étant invisible, les villageois voient le bhiksu seul dans les airs et, croyant qu'il a reçu la sagesse, ils l'installent dans le temple, d'où il avait été chassé, et lui apportent des offrandes. Mais, un jour, le démon rencontrant des satellites du roi Vaiçramana eut grand'peur et laissa tomber le bhiksu qui mourut. |
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TC0158 | TE016619 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 175 | Le roi-chasseur, les deux rois-cerfs et la biche.– Deux rois des cerfs conduisent cinq cents cerfs. L'un de ces rois est le Bodhisattva . Le roi du pays voulant chasser, ces deux rois-cerfs le supplient à genoux de se contenter des deux cerfs par jour qu'ils lui enverront pour ses cuisines. Le pacte étant conclu, c'est le tour d'une biche pleine d'aller à la mort. Plein de compassion pour elle, le Bodhisattva se présente à sa place au palais sous la forme d'un roi-cerf. Le roi des hommes, honteux d'être moins généreux qu'un cerf, interdit la chasse dans son royaume et concède cette forêt aux cerfs sous le nom de Forêt des cerfs (Mrgadâva) [cf. n° 18]. | |
TC0158 | TE016753 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 303 | Le mari, la femme et la galette.– Un mari et sa femme ont convenu qu'une galette appartiendra à celui d'entre eux qui gardera le plus longtemps le silence; des voleurs surviennent, le mari les laisse tout prendre dans sa maison, et même enlever sa femme sans rien dire. | |
TC0158 | TE016443 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 18 | Le roi chasseur, le roi des cerfs et la biche.– En vertu d'un pacte conclu entre le roi des hommes et le roi des cerfs, un cerf par jour doit être livré à la cuisine du roi des hommes; le sort ayant désigné une biche pleine, celle-ci excipe de son état pour demander à être momentanément épargnée. Le roi des cerfs se dévoue à sa place (cf n° 175). | |
TC0163 | TE018166 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 97. | UNE FEMME AU SERVICE DE LA PRINCESSE DE LA QUATRIÈME AVENUE DEVIENT UNE MENDIANTE POUR AVOIR PRONONCÉ UNE MALÉDICTION.– Voici ce qu'une vieille nonne mendiante raconte de sa vie. Servante chez la princesse de la quatrième avenue, elle entretient alors une liaison avec un homme qui est nommé gouverneur dans une province. Ce dernier lui propose de venir avec lui. Celle-ci fait ses adieux à la princesse et à tous ceux de sa maison. Tous la comblent de cadeaux d’adieu. Mais à l’heure du départ, aucune voiture ne se présente pour l’emmener. Elle apprend alors que l’homme est parti, accompagnée de son épouse qui avait feint jusque là de ne rien savoir, mais qui a soudain pesté contre l’intention de son époux de l’abandonner. La nonne explique que, honteuse de cette trahison, elle ne se montre plus au palais, accomplit dorénavant les purifications et entreprend cent nuits de pèlerinage nocturne à Kibuné [sanctuaire où la divinité est censée protéger les amants malheureux]. C’est là qu’elle implore la divinité de l’aider à décharger sa colère. Elle demande que le mal frappe la femme de son amant en échange de sa propre vie. Elle ajoute que si elle demeure saine et sauve par la suite, elle s’engage à mendier le reste de sa vie et à accepter de tomber en enfer dans sa prochaine vie. Un mois après l’arrivée du couple dans la province, l’épouse qui prend son bain aperçoit soudain à travers les vapeurs un être qui fait pendre du plafond une jambe longue d’un empan, revêtue d’une chaussette. Cette chose n’étant visible que d’elle seule, elle est frappée sur l’heure d’un mal sévère et meurt. La nonne se réjouit de cette mort, mais finit par être tourmentée par toutes sortes de contrariétés, des songes terribles et demeure dans un état misérable. Etant vieille à présent, la nonne regrette ses pensées coupables qui lui interdisent le salut en cette vie, mais ces regrets resteront stériles. |
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