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KeywordMot-cléStichwörtParola chiavePalabra clave: ermitage | hermitage | Einsiedelei | eremitorio | eremitaggio
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ID (coll.)ID (rec.)ID (Samml.)ID (racc.)ID (col.) | ID (ex.)ID (ex.)ID (Ex.)ID (ex.)ID (ex.) | AuthorAuteurVerfasserAutoreAutor | TitleTitreTitelTitoloTitulo | ExemplaExemplaExemplaExemplaExempla | KeywordsMots-clésStichwörterParole chiavePalabras claves |
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TC0004 | TE002691 | Jordanus de Pisis | Esempi : 63 | Saint Paul ermite. Saint Paul choisit l’ermitage dans le désert pour demeurer constant dans la contemplation et dans l’amour de Dieu. | |
TC0019 | TE003415 | Humbertus de Romanis | Liber de eruditione praedicatorum [Berthier, 1888-1889] : III, 14 | Saint Apollonius entre en ermitage à quinze ans et vit quarante ans dans les exercices spirituels. Une voix lui dit "A cause de toi je vais perdre la sagesse des sages en Egypte. Vas dans les lieux habités. Tu engendreras un peuple parfait. Apollonius a peur. "Enlève-moi, dit-il, l’esprit de jactance: si je suis élevé au-dessus des frères, je vais tomber loin de tes bienfaits." La voix lui dit de saisir ce qu’il a sur les épaules. Il attrape un petit Ethiopien qui avoue être le démon de l’orgueil. La voix lui dit de continuer. Apollonius prêche. |
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TC0021 | TE003983 | anon. | Liber exemplorum ad usum praedicantium [Little, 1908] : 56 | Un ermite voit anges et diables prêts à se battre. | |
TC0022 | TE004203 | Robert de Gretham | Le Miroir ou les Evangiles des domnées [Aitken, 1922] : 6 | Un frère, dont la soeur menait une vie très libre, se rendit vers la cité dans le but de l’arracher à sa vie de pécheresse. Dès son arrivée il ne tarda pas à la combler de reproches, en insistant surtout sur les tourments réservés aux pécheurs. Touchée par les paroles de son frère, la jeune fille se jeta à ses pieds, en lui demandant de l’amener avec lui dans le désert. Sans se soucier même de se couvrir la tête elle s’en alla, pénitente, avec lui. Chemin faisant, le frère s’aperçut de quelques passants et, pour éviter de se faire remarquer par eux, il dit à sa soeur de s’éloigner un peu de la route. Les voyageurs passés, et comme sa soeur ne reparaissait pas, il se mit à la chercher et, se laissant conduire par les traces sanglantes de ses pas - car elle était allée nu-pieds - il la trouva morte. | |
TC0035 | TE006519 | anon. | British Library, Add. 27909B (fol. 4-11) : fol. 7, n° 32 | Une courtisane tente de séduire un ermite; celui-ci la conduit sur la place du marché, et lui démontre que Dieu peut les voir pécher dans son ermitage aussi bien qu’au milieu des hommes. |
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TC0124 | TE015247 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : [LXXXI], 53 [867a] | Après avoir vécu en ermite, Pierre de Toulouse rejoint Clairvaux où il vécut de nombreuses années. | |
TC0137 | TE012679 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 194 | Nicera le fameux nécromant. Le nécromant Nicera, après avoir été accueilli par un jeune noble, veut lui démontrer sa puissance. Il le conduit à cheval une journée entière jusqu’à une ville habitée par des personnes diformes, petites et noires. Là le jeune homme fut conduit par Nicera devant Lucifer. Epouvanté, le jeune homme invoqua l’aide de Dieu et subitement toute la ville et ses habitants disparurent. Le jeune homme ainsi sauvé se retira dans un ermitage avec un vieil ermite. Le jeune ermite est le préféré de Dieu (par rapport au vieil ermite) parce que ce dernier à affirmé sa foi seulement devant les hommes, tandis que le jeune l’a fait devant les démons. | |
TC0138 | TE019741 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 598 | L'ermite et le pot cassé. | |
TC0138 | TE019799 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 657 | Dilemme d'un prince pros entre son vœu de chasteté dédié à la Vierge Marie et la nécessité de se marier. |
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TC0140 | TE013817 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Bernardino da Siena, Prediche volgari sul Campo di Siena 1427 [ed. Delcorno, 1989], XXII, 5. | Une religieuse devenue prostituée est convertie par un prêcheur; après un pèlerinage, les deux se retirent dans un ermitage, mais ayant peu de vigilance, ils tombent dans le péché et la femme tombe enceinte. |
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TC0142 | TE018815 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VIII, 14 | Tenté de se retirer dans un ermitage, un moine de Himmerod eut la vision d'un homme d'un aspect vénérable qui tenait un crucifix et touchait avec son doigt les plaies du Christ. Le moine comprit que chaque bon moine soignait ainsi les plaies du Seigneur. La tentation cessa. | |
TC0143 | TE014159 | Caesarius Heisterbacensis | Homiliae de infantia Servatoris [Coppenstein, 1615] : p. 70 | Un ermite habitant près de Constantinople fut visité par l’empereur Théodose. Le lendemain, l’ermite quitta son habitat, effrayé qu’à l’instar de l’empereur tout le monde vienne le déranger et que les louanges lui fassent perdre les fruits de ses labeurs. | |
TC0157 | TE017435 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 111, p. 256, l. 1 – p. 256, l. 6 | Il y a un frère à l’ermitage, nommé Gezo, qui a déjà soixante ans. Quand il récite les psaumes, il se prosterne un vers sur deux, et se relève au suivant | |
TC0157 | TE017395 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 109, p. 219, l. 5 – p. 220, l. 3 | Un jeune homme fraîchement installé à l’ermitage, sur ordre de Pierre Damien, se rend à Ravenne, afin d’y récupérer ses quelques affaires personnelles. Il en profite pour aller chez le forgeron se faire poser des entraves de fer. Et à son retour, il convainc Pierre Damien de le laisser porter ces liens pour sa mortification secrète. Mais comme petit à petit, il en subit des blessures, cela commence à se savoir, dans et hors du monastère. Or, il ne recherchait pas la renommée, mais la discrétion. Il hésite donc. Alors, Dieu vient à son aide : après deux rêves dans lesquels ses liens de fer étaient défaits par Dieu, effectivement, le jour de la fête des apôtres Simon et Jude, pendant l’office de nuit, deux liens se brisent, l’un en deux morceaux, et l’autre en trois. Les autres liens deviennent si flexibles et doux, comme de l’étoffe, qu’ils ne le restreignent plus. Il est ainsi libéré par Dieu de ses chaînes. |
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TC0157 | TE017137 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 70, p. 320, l. 7 – p. 321, l. 15 | Lorsque Pierre Damien était un fringant jeune homme étudiant à Parme, un clerc qui était son voisin, Teuzolinus, avait une maîtresse qui vivait avec lui. Ce clerc était toujours très élégamment vêtu. Il avait aussi une très belle voix, qui attirait l’attention. Tous deux se faisaient remarquer par leur charme et leurs paroles. Pierre Damien en était très troublé, et même après qu’il se fût retiré à l’ermitage, ces souvenirs le gênaient. Le diable tentait de le convaincre que ces gens menaient une vie heureuse. Vingt-cinq ans plus tard, l’année précédant l’écriture de cette lettre (après 1060), le grand incendie de Parme les tua tous deux, montrant ce que cette vie insouciante valait. |
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TC0157 | TE017492 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 153, p. 42, l. 20 – p. 44, l. 21 | Un moine nommé Sylvestre transcrivait le texte de cette lettre sur parchemin. Il fut trompé par le diable qui lui conféra le don des larmes : il ne pouvait plus réprimer ses larmes, jour et nuit, si ce n’est pendant le sommeil et les repas. Il cessa de boire du vin et mangea très peu. Mais il dormit autant qu’il est possible. Le diable lui suggéra de chercher la solitude dans un ermitage. Les autres moines lui proposèrent d’être enfermé seul – mais il réclamait de pourvoir sortir et entrer librement dans la solitude. Ses frères condamnèrent son obstination; c’était probablement un piège du démon. Mais Sylvestre continuait à insister et proclamait sa foi par d'abondantes larmes. Il tomba dans le piège car il n’avait pas assez prêté attention à la distinction entre les larmes envoyées par Dieu et celles envoyées par le diable. Ce sont les larmes authentiques qui sont envoyées par Dieu, mais il y a aussi des larmes fallacieuses. Ce moine fut donc autorisé à vivre dans la solitude. Il se coupa des autres et vagabondait à l’extérieur. Il se croyait au-dessus des conseils de ses frères. Alors, il demanda à consulter un codex très précieux et, en secret, en coupa quatre quaternions – il arrangea aussi la reliure de sorte qu’on ne s’aperçût de rien. Puis, pris par les remords de sa conscience et pour échapper au châtiment, il menaça, si on l’approchait, de se blesser lui-même avec un couteau ou de blesser les autres. Il est clair que ses larmes n’étaient pas la rosée de Dieu, mais l’eau croupissante de l’Enfer. | |
TC0157 | TE017138 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 70, p. 321, l. 16 – p. 322, l. 6 | Un prêtre était nommé Maurus. Il devint moine dans l’ermitage de Pierre Damien, mais peu après, changea d’avis, et viola ainsi le serment qu’il avait fait à Dieu. Alors, pour faire apparaître dans sa chair l’aveuglement de son esprit, son œil s’infecta, et causa une difformité pour le reste de ses jours. Alors qu’il voyageait, plus tard, à Rome en pèlerinage, il traversa un cours d’eau que les autres avaient franchi sans dommage, il tomba de son cheval et fut retrouvé mort un peu plus bas. Celui qui avait refusé de se tenir à sa promesse pour préférer un autre style de vie, perdit ainsi toute chance de vivre. |
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TC0157 | TE017449 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 118, p. 340, l. 8 – p. 340, l. 19 | Il faut jeûner la veille de la fête de Saint Barthélémy, mais certains ne le font pas. Il y a peu, un abbé voyageait avec ses compagnons, en bonne santé, et ils arrivèrent cette veille de fête à l’ermitage. Ils avaient déjeuné, et espéraient dîner avec les moines. Mais le jour suivant, pour leur punition, ils furent contraints par Dieu de jeûner : ils partirent en négligeant de petit déjeuner, et par la suite, ne purent trouver nulle part une goutte de vin, ni au couvent de moniales où ils firent halte, ni dans la maison des laïcs. Ainsi furent-ils contraints d’effectuer le jour de la fête le jeûne qu’ils n’avaient pas accompli la veille. | |
TC0163 | TE018103 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 39. | LE VÉNÉRABLE JÔZÔ FAIT VOLER SON BOL.– Jôzô, un ascète doué de facultés exceptionnelles vit sur la montagne. Chaque jour il fait voler son bol [un des dix- huit objets qu’un renonçant a le droit de posséder] pour récolter de la nourriture. Mais pendant trois jours son bol lui revient vide. Très surpris, il décide de se poster sur un pic pour observer la trajectoire de son bol. Il voit alors un autre bol le rejoindre et transvaser le contenu du sien, et s’en retourner vers sa destination. Jôzô pratique des rites appropriés sur son bol vide et part à sa suite, en direction du Nord, pour aller voir qui est cet homme remarquable capable de subtiliser le contenu de son bol. Il finit par arriver au fond d’un vallon frais et plaisant, devant un rustique ermitage. Il aperçoit dans la hutte un vieux moine émacié qui lit un sûtra. Jôzô, pensant qu’il a affaire à un homme peu ordinaire, expose à l’ermite la raison de sa présence en ce lieu retiré. Le vieux moine répond qu’il va se renseigner, et fait venir un gracieux éphèbe âgé d’une quinzaine d’années vêtu d’un splendide habit à la chinoise. L’ermite réprimande alors le jeune homme en le sommant de ne plus jamais jouer de si mauvais tours. L’éphèbe s’en retourne sans un mot, rouge de confusion. Puis l’ermite convie Jôzô à se restaurer avant de reprendre la route du retour. Un éphèbe de même allure que le premier lui sert quatre poires de Chine dans un plat en pierre précieuse et sur un éventail de bois de cyprès. Jôzô se délecte en dégustant une poire au goût délicieux, tel un nectar céleste, qui rafraîchit tout son corps et lui redonne toutes ses forces. Une fois rentré chez lui, Jôzô raconte que cet ermite doit certainement être de la race de ceux qui se muent en Immortels en lisant le sûtra du lotus. |
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TC0163 | TE018102 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 38. | UN DISCIPLE DU SUPÉRIEUR GÉNÉRAL DU TENDAI BÉNÉFICIE DE L’EFFICACE DU SÛTRA DU LOTUS.– Giéi, un moine itinérant, se perd dans la montagne et erre pendant dix jours. Il finit par aboutir dans une pinède où se trouve un bel ermitage. Les objets y sont parfaits, le jardinet est couvert de fleurs magnifiques. Le moine qui éprouve une joie sans pareille devant toute cette beauté voit un jeune ascète à l’intérieur qui récite d’une voix merveilleuse le sûtra du lotus. Après avoir lu le premier rouleau, l’ascète le repose sur une table, et le rouleau se réenroule de lui-même. Et la même chose se produit avec les huit rouleaux après la lecture de l’ascète. L’ascète sort, aperçoit Giéi, et lui demande comment il est parvenu jusqu’à ce lieu retiré de la montagne. Après avoir entendu le récit de Giéi, il l’invite à entrer et lui fait servir par de gracieux éphèbes des mets succulents d’une saveur surnaturelle. L’ascète raconte qu’il a erré longtemps, après avoir été réprimandé, lorsqu’il était disciple, par un supérieur général de la pagode de l’Est. Puis, son âge avançant, il a décidé de s’établir dans ce lieu et d’y attendre la mort. Géié lui rétorque que dans cet endroit sensé être désert, il voit la présence d’éphèbes. Il ajoute que contrairement à ce qu’il prétend, il ne semble guère d’un âge avancé. Alors l’ascète lui répond en citant des passages du sûtra du Lotus : « Des éphèbes divins seront à son service. » et « si quelqu’un peut entendre ce texte, sa maladie se trouvera dissipée ; il ne vieillira pas, il ne mourra pas ». Puis l’ascète demande à Giéi de repartir sur le champ, ne voulant subir aucun contact humain, mais Giéi obtient de rester pour la nuit, en promettant de rester caché et de ne faire aucun bruit. Dans la nuit, subitement, un vent violent se lève et une troupe de démons de formes variées et de bêtes sauvages apparaît et va dresser dans la pinède une table sur laquelle ils déposent diverses offrandes. Un démon s’écrie qu’il sent la présence d’un homme. Alors l’ascète entonne une prière et psalmodie le sûtra du lotus. L’aube venue, les démons disparaissent. Quand Géié interroge l’ascète sur ces démons, celui-ci répond en citant le sûtra du lotus : « S’il réside dans un lieu retiré, je lui dépêcherai dieux, rois dragons, silènes, démons, génies et autres qui lui feront une foule pour écouter la Loi ». Quand Géié s’apprête à repartir, l’ascète lui donne un guide pour l’accompagner. C’est une fiole d’eau qui bondit dans les airs et le précède en voletant. Géié suit cette fiole pendant quatre heures, et retrouve le chemin de son hameau. La fiole retourne alors chez l’ascète. |
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TC0163 | TE018074 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 12. | UN MOINE SE PRÉSENTE CHEZ AKIYOSHI, GOUVERNEUR DU MIMASAKA.– Un moine entre dans la maison du gouverneur du Mimasaka et psalmodie les Ecritures. Il répond à son hôte qui le questionne qu’il vit d’aumônes dans un monastère. Il ajoute qu’il a engrossé une fille qui est à son service, et il demande alors au gouverneur de lui donner des vivres pour subvenir aux besoins de cette femme. Le gouverneur, pris de pitié, accepte. Le moine, ne souhaitant pas que l’on sache où il demeure, refuse d’être accompagné par un porteur et repart portant lui-même les provisions. Le gouverneur, intrigué, le fait suivre par un domestique. Après une longue marche, le moine entre dans un ermitage de branchages au fond d’une profonde vallée isolée. Il déballe les vivres et parlant seul, déclare qu’il a de quoi se nourrir durant sa retraite. Puis il se lave les pieds et entre dans le silence. Le domestique, dissimulé sous un arbre, s’émeut en entendant le moine réciter le sûtra du lotus toute la nuit. Le lendemain le domestique s’en retourne et rapporte à son maître tout ce qu’il a vu. Le gouverneur, s’étant douté lors de la visite du moine qu’il avait affaire à un homme peu ordinaire, renvoie le domestique à l’ermitage avec d’autres vivres et avec une lettre dans laquelle il demande au moine de l’avertir de ses besoins. Le moine, plongé dans sa récitation du sûtra du lotus ne répond pas. Le domestique s’en retourne, après avoir déposé les vivres devant l’ermitage. Quelques jours plus tard, le domestique, curieux, retourne sur les lieux. Là, il trouve l’ermitage désert. Le moine est parti, emportant les premières provisions avec lui, mais laissant les autres vivres déposés devant l’ermitage. Pour cacher leurs mérites, ceux qui possèdent l’esprit de la loi déclarent avoir commis des fautes, craignant de devenir objet de vénération. |
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TC0163 | TE018066 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 4. | SENKAN, CHAPELAIN IMPERIAL, RENONCE AU MONDE ET VIT EN RECLUS.– Le chapelain impérial Senkan, grand érudit, rencontre le révérend Kûya et lui demande que faire pour assurer son salut dans sa prochaine vie. Devant l’insistance du chapelain, le révérend lui conseille le renoncement. Le chapelain se dépouille de ses ornements, renvoie les gens de son escorte, part seul et devient un reclus. Encore insatisfait, il aperçoit une nuée couleur d’or vers laquelle il se dirige. Il construit un ermitage en ce lieu, se retire du monde et pratique l’ascèse. On dit que ce chapelain est apparu en songe comme l’avatar de Kannon et que le nom de Senkan est la forme abrégée de ce Bodhisattva. |
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TC0163 | TE018141 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 75. | DEUX CHAMBRIÈRES DE JÔTÔMON – IN VIVENT AU FOND DES MONTAGNES.– Un ascète en quête d’un lieu où s’établir découvre au fond d’une sombre vallée deux femmes qui habitent deux misérables huttes de branchages. Le moine les questionne, mais celles-ci restent muettes. Elles finissent par répondre au moine touché par la décision de ces femmes de se retirer ainsi du monde. Lorsqu’elles avaient vingt ans, elles étaient au service de l’impératrice retirée Jôtômon-in. Mais elles décidèrent de disparaître pour échapper, dans ces lieux voués au raffinement, aux souffrances du corps et aux multiples péchés. Après avoir erré quelque temps dans des endroits habités, elles ont fini par s’installer dans ce lieu où elles vivent depuis quarante ans. Tous les quinze jours une des deux femmes se rend au bourg pour subvenir à leurs besoins. Après avoir pris des nouvelles l’une de l’autre, en ouvrant leur fenêtre, elles consacrent leurs journées à invoquer le Bouddha. L’ascète est très ému par la franchise et l’élégance de ce récit, et il se met à pleurer. Ils se promettent de se retrouver dans l’unique terre pure de Bouddha. L’ascète s’en retourne, et revient plus tard avec des robes et des vivres, mais les deux ermitages ne sont plus habités. Les femmes ont disparu vers une destination inconnue. Ainsi loger un corps souillé et éphémère au fond des forêts, confier sa vie au Bouddha afin d’obtenir un état de pureté sans régression, est en vérité une conduite dictée par une volonté personnelle. |
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TC0163 | TE018156 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 87. | LE RÉVÉREND SHINKAI N’ARRÊTE SES PAS EN NUL ENDROIT.– Quand l’ascète itinérant Shinkai séjourne en Chine ses pratiques se révèlent très inhabituelles. On raconte qu’ayant pénétré dans les montagnes avec deux compagnons, lors de sa méditation assise, sans abri, il s’expose à la pluie et la rosée durant de longues périodes allant jusqu’à cinquante jours. De retour dans son pays, il erre par monts et forêts sans jamais s’arrêter. Rien-bô, l’une des nombreuses sœurs de Shinkai, s’inquiète du sort de son frère qu’elle n’a plus vu depuis plusieurs années quand elle voit surgir un individu répugnant, amaigri et vêtu de haillons. Elle reconnaît alors Shinkai, et prise d’une grande pitié, elle demande à Shinkai de s’établir et de pratiquer l’invocation au Bouddha. Rien-bô bâtit alors un ermitage pour son frère et lui adjoint les services d’un jeune moine. Après plusieurs mois de cette vie paisible, Shinkai reçoit un ascète avec lequel il s’entretient toute une nuit. Le jeune moine entend la conversation. Shankai dit qu’il souhaite reprendre ses pérégrinations sans but, en se gardant de toute souillure du cœur. Le jeune moine pense que ce départ ne se fera pas de sitôt, mais Shankai disparaît quelques jours plus tard. Le jeune moine, très attristé, le recherche et finit par le retrouver et demande à Shankai de rester auprès de lui. Mais ce dernier rétorque qu’il ne peut donner satisfaction à sa requête, désirant rester distant, et le jeune moine s’en retourne. Et désormais on perd toute trace de ce saint homme. |
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TC0165 | TE018241 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 34, pp. 66-74 | Dominique, le premier moine de Carrecedo (près de Léon, en Espagne), quitte le monastère pour devenir ermite et mène une vie très sainte, marquée par d'énormes privations, notamment en matière de nourriture (à tel point qu'avant d'atteindre la vieillesse, il a déjà perdu toutes ses dents). Comme il le dit à Herbert, qui le connaît bien pour l'avoir fréquenté, il reçoit en échange de ses souffrances le don de jouir d'un grand bonheur dans la contemplation de Dieu et des anges. Herbert raconte quelques-unes des tentations auxquelles Dominique est soumis : un diable horrible prend sa place dans l'impasse du chœur ; trois diables sous l'apparence de voleurs et de meurtriers le guettent au cours d'un voyage. A chaque fois, sa sérénité les fait disparaître. Une nuit, une foule de démons l'assaille, mais ils disparaissent tous au signe de la croix ; une autre fois, il voit le diable sous la forme d'un dragon, mais devant le nom du Christ et le signe de la croix, il ne peut rien faire d'autre que voler autour de lui sans lui faire de mal. Les visions de monstres, de démons et d'animaux sont quotidiennes, de jour comme de nuit, et elles ne disparaissent pas même lorsque Dominique ferme les yeux et se couvre de ses vêtements ; cependant, même lorsqu'il voit des monstres de feu, ils ne peuvent pas lui faire de mal. Les formes extraordinaires que prennent parfois les diables ne disparaissent pas même avec le signe de la croix, mais seulement avec le signum vitae. Ces assauts continus des démons ne lui inspirent aucune terreur ; au contraire, fort de la grâce divine, il les combat en toute sérénité. Ne voulant pas pécher par orgueil, malgré les demandes pressantes d'Herbert, Dominique ne raconte pas les visions célestes dont il est témoin, sauf pour dire qu'elles sont fréquentes et lumineuses. Doué d'un esprit prophétique, mais avec beaucoup d'humilité, ce n'est qu'après beaucoup d'insistance qu'il reconnaît avoir reçu une ration de nourriture du ciel pendant trois années entières. |
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