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KeywordMot-cléStichwörtParola chiavePalabra clave: mensonge | lie | Lüge | mentira | bugia
108 occurences in ThEMAoccurrences dans ThEMAAuftritte in ThEMAoccorrenze nel ThEMAocurrencias en ThEMA
ID (coll.)ID (rec.)ID (Samml.)ID (racc.)ID (col.) | ID (ex.)ID (ex.)ID (Ex.)ID (ex.)ID (ex.) | AuthorAuteurVerfasserAutoreAutor | TitleTitreTitelTitoloTitulo | ExemplaExemplaExemplaExemplaExempla | KeywordsMots-clésStichwörterParole chiavePalabras claves |
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TC0001 | TE001350 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 26, 7-8 | A Cambrai, un laïc croit que l’abbé a le pouvoir de permettre aux moines de mentir. | |
TC0004 | TE002699 | Jordanus de Pisis | Esempi : 71 | Saint Nicolas et le juif trompé. Un marchand trompe son créancier, un juif, en lui restituant l’argent caché dans un bâton creux; Dieu le punit comme parjure. | |
TC0004 | TE002736 | Jordanus de Pisis | Esempi : 104 | Le pain qui saigne. Le sang qui coule du pain coupé est le signe de l’aumône manquée. | |
TC0007 | TE002602 | anon. | Le Mesnagier de Paris : 2 | Suzanne et les vieillards. Ou Suzanne au bain. Suzanne se divertit dans un jardin. Deux prêtre juifs tombent amoureux d’elle. Lors de son bain, ils veulent abuser d’elle : si elle refuse, ils diront l’avoir surprise en flagrant délit d’adultère. Elle préfère être accusée. Elle est condamnée à mort. Un enfant demande aux juges de demander sous quel arbre elle a commis l’adultère. Les avis divergent. Le mensonges des juifs est découvert. | |
TC0020 | TE003727 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 202 | Une femme qui disait qu’elle donnerait sa vie pour son amant; elle est mise à l’épreuve par celui-ci qui place des étoupes enflammées sur leurs pieds. Elle s’occupe uniquement de son pied quand leurs pieds brûlent. | |
TC0020 | TE003732 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 207 | Un évêque déclare qu’il préférerait que son neveu soit débauché plutôt que menteur, car le mensonge est un vice qui s’empire avec l’âge, contrairement à la luxure qui décroît dans la vieillesse. |
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TC0020 | TE003806 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 281 | Une femme en pleurs raconte au prêtre que sa fille est diffamée par un voisin car elle a repoussé ses avances; la jeune fille ne trouve plus aucun prétendant. |
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TC0020 | TE003546 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 21 | Fable du loup léchant le joug du boeuf à la surprise du bouvier, ignorant qu’il s’agit d’une ruse pour étrangler le boeuf. | |
TC0020 | TE003592 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 67 | Un jongleur reçu chichement dans une abbaye, loue devant l’abbé avare le somptueux traitement qui lui a été procuré durant son séjour. L’abbé réprimande alors le moine qui était en charge du jongleur pour sa supposée largesse. | |
TC0020 | TE003627 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 102 | Un paysan en danger promet sa vache et son veau à saint Michel. Une fois hors de danger, il renie sa promesse: saint Michel n’aura " ne la vache, ne le veel" . |
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TC0020 | TE003578 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 53 | Un chevalier devenu moine ne sait plus vendre les ânes du monastère car il refuse de mentir. |
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TC0020 | TE003762 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 237 | Un homme bat son épouse car elle ne cesse de le contredire. Pour se venger, la femme fait croire aux serviteurs d’un roi malade que son époux est un excellent médecin qui cache son talent et refuse de soigner à moins d’être battu. |
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TC0020 | TE003789 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 264 | Une diseuse de bonne aventure envoie des espions pour obtenir des informations sur ses futurs clients; c’est ainsi que dans une ville, elle apprend à une femme que son fils, effectivement étudiant à Paris, deviendra évêque. Cette femme lui donne sa propre chemise en paiement de cette fausse prophétie. | |
TC0020 | TE003760 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 235 | Constamment interrogé par sa femme au sujet des secrets du sénat, son mari lui fait croire que les sénateurs envisagent d’instaurer la polygamie. Aussitôt, la femme se précipite au Sénat pour exiger la polyandrie. | |
TC0020 | TE003577 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 52 | Un avocat devenu moine perd tous les procès du monastère car il refuse de mentir. | |
TC0020 | TE003701 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 176 | Un usurier enterré dans un monastère sort de sa tombe pour tourmenter les moines et leur reprocher sa damnation. |
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TC0030 | TE005363 | anon. | Libro de los Gatos [Darbord, 1984] : 40 | Un renard se vante de ses ruses. Le chat n'en connaît qu’une: fuir quand il le faut. Viennent les chiens. Le chat s’enfuit, le renard est dévoré. | |
TC0030 | TE005348 | anon. | Libro de los Gatos [Darbord, 1984] : 28 | Deux compagnons rencontrent des singes. Le menteur les flatte, le véridique leur dit qu’ils sont laids. Le menteur est récompensé, le véridique est rendu aveugle. ~ Bonne vérité (nouveau nom du véridique) surprend une assemblée d’animaux. Un secret le guérit de sa cécité. Il guérit un roi et sa fille. Mauvaise vérité est surpris par les animaux et tué. |
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TC0102 | TE017972 | : test to delete | |||
TC0105 | TE012969 | anon. | Tombel de Chartrose [Sulpice, 2014] : 9 | Saint Narcisse, patriarche à Jérusalem, est un vaillant homme, témoin de miracles. Un jour, alors que la lumière diminue, n’ayant pas d’huile, il fait remplir les lampes d’eau pure et par sa prière, la lumière réapparaît. Mais il est diffamé par des médisants et sa loyauté est condamnée. Ils l’accusent d’un faux crime et témoignent contre lui. Les trois accusateurs souhaitent sa mort par les flammes, par la maladie, et la perte de sa vue. Saint Narcisse s’enfuit alors loin de tout. Beaucoup pensent alors que s’il a quitté la cité, c'est parce qu’il est coupable. Mais Dieu se venge des trois accusateurs : la maison du premier brûle ; le second meurt du mal royal et le troisième perd la vue. Une grande fête est organisée pour saint Narcisse et son honneur est rétabli. |
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TC0106 | TE015912 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 173 | LE JUGE ET LA PELOTE DE FIL. Deux femmes se disputent une pelote de fil, l’une disant qu’elle l’a commencée avec du charbon, l’autre avec de l’étoffe blanche. Le juge ordonne de dérouler la pelote et de l’attribuer à celle qui dit la vérité. | |
TC0123 | TE007056 | anon. | Collectaneum exemplorum et visionum Clarevallense [Legendre, 2005] : 148 | À Byzance, un chrétien ruiné n’eut d’autre ressource que d’emprunter de l’argent à un juif. Comme caution, il lui proposa le Christ, c’est-à-dire une statue de la Vierge à l’enfant, devant laquelle il s’engagea à rembourser son créancier à une date donnée. Ce dernier accepta la caution et versa l’argent, qui permit au chrétien d’acheter un navire de commerce. Ses affaires prospérèrent, mais, l’échéance venue, il était trop loin de Byzance pour rembourser sa dette à temps. Il confia alors à la mer une cassette contenant l’argent, qui vint miraculeusement s’échouer au pied de la maison de son créancier. Celui-ci récupéra l’argent et cacha la cassette. Lorsque le chrétien regagna Byzance, le juif feignit de n’avoir rien reçu, mais la statue, prise à témoin par le créancier, attesta le remboursement. Le juif, confondu, se convertit et reçut le baptême. |
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TC0124 | TE014941 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : LV, 2 [585] | Un pauvre ayant demandé l’aumône à des marins, ceux-ci lui répondirent qu’ils n’avaient que des pierres. Aussitôt, tous les aliments contenus dans le navire se transformèrent en pierre, en gardant leur couleur et leur forme. | |
TC0124 | TE014490 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : IX, 17 [141] | Récit coloré des tribulations de l’abba Macaire, qu’une fille, inspirée par le diable, accusa de l’avoir violée. Mais elle ne put accoucher avant d’avoir disculpé le saint homme. | |
TC0124 | TE014694 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XXV, 11 [345] | L’abba Hor (Or) ne mentit jamais, ne jura jamais, ne maudit jamais aucun homme, ne parla jamais à quelqu’un, sauf en cas de nécessité. | |
TC0124 | TE014482 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : IX, 10 [134] | Irrité contre Libertinus le prieur (prévôt) du monastère, l’abbé de Fondi, faute de disposer d’une verge pour le frapper, utilisa un escabeau et lui abîma le visage. L’humble mansuétude de Libertinus provoqua un vif repentir de l’abbé. Pour justifier l’état de son visage aux yeux de tous, le prévôt prétendit qu’à cause de ses péchés, il était tombé contre le marchepied de l’escabeau. | |
TC0130 | TE007573 | Juan Ruiz | Libro de buen amor [Cátedra, 1992] : strophes 321-371 | Le loup accuse le renard d’avoir volé un coq. Ils soumettent le cas à un juge, messire Singe, maire de Bugía; chacun d’eux choisit un avocat, le premier prend un lévrier tandis que le deuxième désigne un chien de berger. Après une longue digression juridique, aucun des deux n'est condamné. | |
TC0131 | TE008677 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 581, 1-13 | LA PRISON CORPORELLE S’ECROULE. 1/ Un évêque demandait à une bonne dame lépreuse comment elle allait. 2/ Elle répondit qu’elle allait mieux que jamais. 3/ L’évêque lui dit: "Chère amie, c'est péché de mentir et la théologie enseigne que mentir sciemment tue l’âme. 4/ Comment pouvez-vous dire sans mentir que vous allez mieux que jamais, alors que vous êtes malade comme je le vois? 5/ -Ah, monseigneur, dit la bonne dame, vous allez voir que je n'ai pas l’intention de vous tromper. 6/ Si un prisonnier était dans une prison dont il aurait promis de ne sortir que si la prison s’écroulait, 7/ je sais bien qu’il devrait souhaiter qu’elle s’écroule une pierre après l’autre, car il serait ainsi libéré. 8/ De la même façon moi je vous dis: Je sais que ma pauvre âme est prisonnière dans cette pauvre enveloppe de terre. 9/ Je suis certaine que de cette prison elle ne peut sortir si mon pauvre corps ne se défait. Et j'ai une maladie telle que les os de mes pieds et de mes mains se défont. 10/ C'est parce que mon corps se défait que je vous ai dit que je vais mieux que jamais, 11/ parce que bientôt, s’il plaît à Dieu, mon âme sera libérée." 12/ L’évêque goûta fort cette réponse et la fit mettre par écrit, si bien que nous l’avons recopiée, car la réponse était belle et pieuse. 13/ Et peuvent aussi en faire leur profit ceux qui pieusement la retiennent. |
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TC0131 | TE007800 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 172, 1-7 | LA ROUE DE FORTUNE. 1 On voit ici que la roue de Fortune tourne en apportant aux uns et aux autres profit ou dommage matériel. 2 Car ce qui devrait être en haut est parfois en bas et ce qui devrait être en bas est parfois en haut. 3 Tricherie domine, Fausseté est en hausse, Loyauté est en baisse, Vérité se trouve au plus bas. 4 Vérité a été reine et règne encore dans les plus nobles lieux; elle régnera éternellement là où Tricherie ne pourra plus régner. 5 Car Vérité est Dieu et Tricherie et Fausseté ne sont pas sans le diable ni le diable sans elles. 6 Elles ne régneront plus après le Jugement, car elles mourront en vivant et vivront en mourant. 7 Et Vérité règne et régnera éternellement en Dieu et en tous les habitants du ciel. | |
TC0131 | TE008312 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 211, 1-13 | LE SERPENT DE VIRGILE. 1 Virgile était si savant magicien qu’il construisit à Rome un serpent d’airain. 2 Quiconque avait introduit sa main dans sa gueule pour faire un serment, il perdait sa main si le serment était faux.; 3 et si le serment était correct, il retirait sa main sans dommage. 4 Un chevalier de Lombardie soupçonnait sa femme à propos de son conducteur de char; mais elle protestait de son honnêteté. 5 Elle s’offrit à en jurer devant le serpent de Rome. Le chevalier accepta. 6 Pendant le voyage, le charreton, sur le conseil de la dame, se déguisa en fou, alla à leur rencontre et embrassa la dame devant tout le monde. 7 Virgile, qui par la divination connaissait leur faute, essaya de déconseiller à la dame de jurer. 8 Mais elle ne l’écouta pas; elle mit sa main dans la gueule du serpent en disant:: 9 "Je le jure, jamais homme ne m'a tenu dans ses bras, excepté mon mari et un fou qui pendant ce voyage m'a embrassée." 10 Comme elle disait la vérité, elle retira sa main sans dommage. 11 Le chevalier rentra chez lui avec sa femme et ne la soupçonna plus jamais; et Virgile, furieux, démolit son serpent. 12 Voilà comme cette femme sut tromper son mari et Virgile. 13 Tout comme les femmes sont habiles à mal faire, les honnêtes femmes sont sages et avisées quand elles veulent faire leur salut. |
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TC0131 | TE008302 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 185, 1-6 | FABLE DE L’HALEINE DU LION. 1 Fable : Dan Noble le lion demanda à un jeune agneau s’il lui trouvait mauvaise haleine. 2 Il répondit: "Oui, assurément, elle pue." Aussitôt le lion le tua. 3 Ensuite il posa la question à une truie. Elle répondit: "Assurément, sire, je suis toute embaumée de votre douce haleine!" Et comme elle avait menti, il la tua aussitôt. 4 Ensuite il demanda au renard. Celui-ci répondit: "Voyez-vous, Messire, je suis fort enrhumé; je ne sens rien." 5 Comprenons: Les martyrs, qui étaient purs et innocents, sont morts pour avoir dit la vérité. Les menteurs mourront pour avoir menti. 6 Et ceux qui ne donnent jamais leur avis seront aussi damnés, car c'est un devoir de toujours blâmer le mal et approuver le bien. |
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TC0131 | TE008471 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 339, 1-7 | C'EST UN VRAI PARADIS QUE D'AIMER DIEU. 1/ Un diable s’adressa à un saint ermite en ces termes: "Ne fais plus de bien, car tu es inscrit pour aller en enfer". 2/ Le saint ermite répondit: "Je ne vais pas cesser de faire la bien. Car si j'étais assis à une table bien servie et qu’on veuille me mener pendre, 3/ j'en profiterais au maximum en voyant qu’il n'y aura pas de prochaine fois. 4/ De même je peux te dire que si j'étais sûr d’être éternellement damné, j'aimerais et servirais Dieu de toutes mes forces: 5/ Au moins en enfer je pourrais me vanter d’avoir eu un paradis sur terre, car c'est un vrai paradis que d’aimer Dieu. 6/ Celui qui sans aimer Dieu jouirait de tous les plaisirs terrestres ne pourrait se trouver mieux que celui qui de tout son coeur aimerait Dieu et aurait refusé pour son amour tous les plaisirs de ce monde. 7/ Car il n'y a pas d’aussi grand bonheur sur terre que la paix de conscience avec l’amour de Dieu. | |
TC0131 | TE007973 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 341, 1-13 | LE PACTE DIABOLIQUE DE MOUFLE. 1/ Un diable dit à un clerc tout découragé qu’il ferait de lui un grand personnage 2/ à condition qu’il lui donne son âme quand il entrerait dans une ville qui s’appellerait Moufle. 3/ Il accepta parce qu’il pensait bien l’éviter. 4/ Le diable lui dit de demander à un certain abbé, qu’il lui nomma, de le recevoir comme moine, et il le ferait recevoir. Ce qui fut fait. 5/ Il se conduisit si bien qu’il devint abbé de son abbaye et il gagna à Rome un procès pour le chapitre de Reims contre l’archevêque. 6/ A la mort de l’archevêque, les chanoines le nommèrent archevêque à cause du procès qu’il leur avait gagné. 7/ Quand il fut archevêque, il alla faire les visites que doit faire un archevêque; et il tomba malade à Gand en Flandre, sa ville natale. 8/ Alors le diable vint, qui lui dit: "Allons, bel ami, il te faut venir; je suis venu te chercher, parce que tu m'appartiens". 9/ Il répondit: "S’il plaît à Dieu, mon ami, je ne le suis pas. Je sais bien que je devais t'appartenir quand j'entrerais dans une ville qui s’appellerait Moufle". 10/ Le diable lui dit: "Où es-tu donc? -Je suis à Gand. 11/ - Eh, pauvret, dit le diable, quelle différence y a-t-il entre Gand et Moufle?" 12/ Alors, il se confessa et échappa ainsi à son pouvoir: le diable qui croyait l’attraper se trouva lui-même attrapé grâce au puissant sacrement de confession, 13/ il ne réussit pas à faire de l’archevêque ce qu’il voulait. |
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TC0131 | TE007899 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 267, 1-7 | CHATIMENT D'ANANIE ET DE SAPHIRE. 1 Un homme et sa femme dirent à saint Pierre qu’ils voulaient vivre avec les apôtres. 2 Il leur dit de vendre tout ce qu’ils possédaient et d’en apporter le prix. 3 Quand ils l’eurent fait, saint Pierre leur demanda s’ils avaient tout apporté. 4 Ils dirent que oui, et ils en avaient mis de côté. 5 Dès qu’ils eurent menti devant saint Pierre, ils moururent subitement, montrant ainsi que mentir sciemment tue l’âme et le corps. 6 Dieu est vérité. Si nous voulons être ses vrais disciples en suivant son enseignement, 7 la vérité doit régner en nos coeurs et en nos bouches et sans la vérité nous ne pouvons être sauvés. | |
TC0131 | TE008438 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 284, 1-5 | LE JUGEMENT DE SALOMON. 1 Une femme enleva l’enfant de sa compagne pour remplacer le sien qu’elle avait écrasé en dormant. 2 Salomon jugea que la vraie mère était celle qui ne voulait pas qu’on partage l’enfant en deux. 3 On sut ainsi qu’elle était la vraie mère et on lui rendit son fils vivant. 4 Ceux qui veulent être sauvés par les mérites d’autrui sans y mettre du leur ressemblent à la folle femme qui pour remplacer son enfant mort voulait le fils vivant de sa compagne. 5 Il fut prouvé qu’elle mentait et elle ne put obtenir ce qu’elle voulait, pas plus que ne le pourront ceux qui prétendent faire leur salut sans les oeuvres. | |
TC0131 | TE007920 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 288, 1-8 | MARTYRE DE SAINT GENEST. 1 On enseigne que l’homme propose et que Dieu dispose. 2 Voici pourquoi nous le disons: Saint Genest était ménestrel d’un roi païen et il était lui-même païen. 3 Pour amuser son maître, il feignit d’être malade et fit venir un prêtre chrétien; il disait qu’il voulait devenir chrétien; le prêtre le baptisa bien volontiers. 4 Mais en recevant le saint baptême saint Genest entendit une voix qui lui disait: "Reçois en grande foi ce saint sacrement: il te lavera de tous tes péchés." 5 Le roi le fit martyriser quand il l’entendit lui dire qu’il recevait ce baptême avec piété, bien qu’il ait entrepris cette cérémonie par dérision. 6 Il fit extraire son coeur de sa poitrine et on le trouva tout plein de fleurettes. 7 Ce miracle provoqua de nombreuses conversions. 8 C'est ainsi que saint Genest rendit saintement son âme à Dieu par le martyre: ce fut une comédie qui s’est bien terminée. | |
TC0131 | TE009265 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 064, 1-8 | DEUIL DE JACOB DEVANT LA ROBE DE JOSEPH. 1/ Les fils de Jacob, après avoir vendu Joseph leur frère aux marchands égyptiens, tachèrent de sang sa robe avec le sang d’une de leurs bêtes 2/ et dirent à leur père qu’une bête féroce avait dévoré son fils Joseph. 3/ A cette nouvelle Jacob et sa femme se mirent à pleurer et à se désoler. 4/ De même la vierge Marie eut des raisons de pleurer, qui fut la mère de douleur 5/ quand elle sut qu’on avait tiré au sort les vêtements de son cher fils dont Joseph avait été une figure: 6/ Car de même que Joseph remplit les greniers du Pharaon par sa sage prévoyance, 7/ de même Jésus était venu du sein de son Père pour remplir avec le genre humain, 8/ par sa sagesse et sa douloureuse Passion, les sièges du ciel laissés vides par les mauvais anges. | |
TC0131 | TE008436 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 266, 1-7 | GAD LE PROPHETE QUI ROMPIT SON JEUNE. 1 Le prophète Gad revenait d’un lieu ou Dieu l’avait envoyé; 2 un faux prophète l’invita à manger avec lui. 3 Il répondit : "Non merci, car Dieu m'a défendu de manger avant de rentrer chez moi." 4 Le faux prophète lui dit : "Je suis moi aussi prophète comme toi et Dieu te fait dire de manger avec moi." 5 Gad crut que c'était vrai. Il mangea donc avec lui et après le repas il fut étranglé par un lion à la sortie de la maison 6 pour avoir désobéi à Dieu en croyant la parole d’un homme. 7 De la même façon se font un tort plus grave ceux qui se laissent entraîner par leurs amis à violer les jeûnes et les autres commandements de Dieu. | |
TC0131 | TE007818 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 190, 1-12 | LE PRECHEUR, L’USURIER ET LE CLERC. 1 Un prédicateur disait dans son sermon qu’un usurier ne pouvait être sauvé tant qu’il gardait l’intention de pratiquer l’usure. 2 Il disait que les diables emporteraient en enfer les usuriers. 3 Un clerc, qui était assis auprès d’un usurier, lui dit que le prédicateur mentait. 4 L’usurier lui donna vingt sous pour le démontrer. 5 Quand le prédicateur fut descendu de chaire, le clerc y monta. 6 Il parla ainsi: "Ecoutez, bonnes gens, ce prédicateur a fort bien prêché. 7 Cependant il a eu tort de dire que les diables emporteront les usuriers en enfer. 8 En vérité, il a menti, que Dieu lui pardonne! Ils les y traîneront, car ils seraient trop dégoûtés pour les charger." 9 Le prédicateur répondit bien haut: "C'est vrai, j'ai menti et il a raison." 10 Ainsi l’usurier employa-t-il bien ses vingt sous. 11 C'est un péché affreux et répugnant que l’usure. Car les chiens et les chats comprennent bien le nom qu’on leur a donné; 12 mais l’usurier n'a pas le front de reconnaître son nom ni d’y répondre; et personne ne l’appellerait ainsi sans encourir sa rancune. |
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TC0131 | TE008042 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 439, 1-10 | L’ENFANT SAUVE DU FOUR A CHAUX. 1/ Un roi s’était chargé de l’éducation d’un enfant et chaque fois qu’il le rencontrait il l’embrassait à cause de l’amitié qu’il avait eue envers son père. 2/ Mais le précepteur rongé par l’envie dit à l’enfant que son haleine déplaisait au roi et qu’il devait détourner la tête quand le roi l’embrasserait; et il dit au roi que l’enfant n'aimait pas son haleine. 3/ Le roi envoya donc l’enfant aux ouvriers de son four-à-chaux pour qu’on le mette à mort et il envoya le maître derrière lui . 4/ Comme il avait dit aux chaufourniers de jeter au feu le premier qui leur serait envoyé, ils jetèrent le maître dans le four parce qu’il y était arrivé le premier; 5/ et ils dirent à l’enfant qu’ils avaient exécuté l’ordre du roi. 6/ Quand l’enfant rapporta ce message au roi, celui-ci lui demanda pourquoi il était arrivé si tard. Il répondit qu’il avait assisté à la messe d’un ermite. 7/ Le roi lui demanda pourquoi il détournait le visage quand il voulait l’embrasser. 8/ L’enfant répondit: "Parce que notre maître m'avait dit que mon haleine vous déplaisait. - Il a eu ce qu’il méritait, dit le roi, car à moi aussi il disait que tu n'aimais pas mon odeur." 9/ Quand l’enfant sut ce qu’on voulait faire de lui, il s’en alla vivre auprès de l’ermite chez qui il avait entendu la messe. 10/ Et le fils du roi, qui était son ami d’enfance, alla le rejoindre. |
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TC0137 | TE012764 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 279 | Les pillules. Frère Philipe de Mazale O.P. étant malade, fut guéri par le médecin Zanibono de Ferrare qui lui donna des pillules à prendre pour éviter la mort. Phillipe ennuyé de prendre les pillules les laissa dans son sac, mais tenaillé par la peur de mourir, il alla trente fois à la selle. Le médecin revint le visiter et quand il apprit que le frère était allé à la selle tant de fois, il lui dit que les pillules avaient fait leur effet. Le frère confessa alors de n’avoir pas pris les pillules. | |
TC0137 | TE012658 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 173 | "La pierre dite "mappa" attire et rejette le feu. Les prêtres païens, grâce à une pierre nommée "mappa", attirent le feu et font croire qu’il est descendu du ciel. Après, avec la même pierre, ils attirent les offrandes en métaux précieux et rejettent les autres." | |
TC0138 | TE014112 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 36 | Véridique et falsidique au pays des singes | |
TC0138 | TE020153 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 694A | Paroles édifiantes d'un ermite sur le pauvreté des menteurs et la richesse des amateurs de vérité. | |
TC0138 | TE020234 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 947A | Un ermite est convaincu par le diable sous l'apparence d'un ange de se jeter dans un puits avec la certitude que Dieu le repêchera. Il meurt noyé. | |
TC0138 | TE014122 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 46 | Un avocat conseille une femme trompée par deux larrons. | |
TC0138 | TE019639 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 515 | Stratagème d'une « vetula » pour éveiller l'amour chez une femme vertueuse. |
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TC0138 | TE019836 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 694 | Le zèle d'un écuyer menteur. | |
TC0138 | TE020041 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 902 | Mauvaise vie de neveu d'un prêtre. | |
TC0139 | TE013215 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 53, pp. 32-33 du texte hébreu | Rabbi Chela, ayant surpris un juif forniquant avec une païenne, se mit à le battre. Il fut dénoncé au roi. Mais lorsqu’il dit : " A toi appartient la grandeur, et soit bénie ta Royauté qui est pleine de clémence" , le roi pensa qu’il s’agissait de lui, le libéra et lui accorda même une haute position au sein du royaume. Le juif qu’il avait attaqué le rencontra par hasard et l’accusa de mensonge, mais un objet de fer tomba du ciel et le tua. | |
TC0139 | TE017101 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 268 p.176 du texte hébreu | Au cours d'un débat sur la vérité, Rabina apprit de Rabbi Tabut qu'il existait un endroit appelé Kuchta (vérité en araméen) où personne ne mentait et ne voyait ses jours raccourcis à cause d'un mensonge. Il se maria avec une femme qui vivait là et en eut deux fils. Un jour, alors que sa femme se lavait les cheveux et qu'un voisin lui demandait où elle était , il lui répondit qu'elle n'était pas à la maison, car il jugeait indécent de mentionner qu'elle se lavait les cheveux. En punition, ses deux fils moururent. Aux habitants de la ville venant lui demander une explication, il raconta la vérité et ils le chassèrent de leur ville. | |
TC0140 | TE013440 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Predicazione della quaresima 1424 (Firenze, S. Croce, 8 marzo-3 maggio), XXI, 2. | Un homme propose d’aller en pèlerinage à Saint-Jacques en Galice ou au Saint-Sépulchre au nom de plusieurs seigneurs, dans le but de ramasser une grande somme d’argent, sans se soucier de remplir l’engagement pris. |
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TC0140 | TE013681 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Prediche della primavera 1425 (Siena, chiesa di S. Francesco e Piazza del Campo, 20 aprile-10 giugno), XVII, 4. | Alors que son mari étant parti de la cité pour longtemps, une femme, désireuse d’avoir des fils, achète un enfant; elle écrit une lettre à son mari, lui disant qu’elle était enceinte et le mari la croit. | |
TC0140 | TE013657 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Prediche della primavera 1425 (Siena, chiesa di S. Francesco e Piazza del Campo, 20 aprile-10 giugno), XII, 3. | Deux tricheurs en se mettant d’accord font semblant de jouer entre eux et celui qui a perdu se fait prêter cinq florins par un frère en promettant de les rembourser. Ensuite les deux compères se sauvent jusqu’à ce que le frère les retrouve à Florence et se fasse rembourser sous la menace de les faire pendre. | |
TC0140 | TE013579 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Predicazione della quaresima 1425 (Firenze S. Croce, 4 febbraio-8 aprile), XXVII, 2. | Un paysan surpris en train de voler des poires, parjure et quand on lui fait remarquer qu’il a commis un parjure, il jure qu’il n'a pas juré et ainsi plusieurs fois de suite. | |
TC0140 | TE013587 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Predicazione della quaresima 1425 (Firenze S. Croce, 4 febbraio-8 aprile), XXIX, 1. | Un évêque de Jérusalem est accusé par envie par trois détracteurs et est exilé. Après sept ans, les calomniateurs meurent de la mort par laquelle ils avaient juré de dire la vérité, sauf un qui se repentit de ses mensonges. |
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TC0140 | TE013741 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Prediche della primavera 1425 (Siena, chiesa di S. Francesco e Piazza del Campo, 20 aprile-10 giugno), XXXV, 1. | Un paysan de Lucques ayant perdu soixante-dix florins s’adresse à une vieille femme pour les retrouver, mais se rend compte rapidement qu’elle veut le livrer corps et âme au diable. L’homme se tourne vers Dieu pour échapper au péché, la femme, pour éviter le bûcher, dut s’enfuir à Pise. Les sous étaient tombés dans l’auge d’un porc, mais la vieille femme, à l’instigation du diable, dit qu’ils avaient été donnés à un prêtre, qui avait une liaison avec la femme du paysan. | |
TC0140 | TE013543 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Predicazione della quaresima 1425 (Firenze S. Croce, 4 febbraio-8 aprile), VI, 3. | On demande à un pécheur surpris en flagrant délit qui lui avait enseigné à accomplir ces méfaits; il accuse le diable qui apporte un démentit, soulignant au contraire qu’il a appris ce péché du pécheur. | |
TC0140 | TE013742 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Prediche della primavera 1425 (Siena, chiesa di S. Francesco e Piazza del Campo, 20 aprile-10 giugno), XXXV, 2. | Un jaloux se rend chez une sorcière qui lui dit que sa femme le trompait avec un prêtre. Il tua sa femme et, retourné auprès de la sorcière, celle-ci lui dit que sa femme continuait à le tromper. L’homme alors se rendit compte qu’il avait tué sa femme innocente; il fut tué à son tour par les parents de cette dernière. |
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TC0140 | TE013404 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Predicazione della quaresima 1424 (Firenze, S. Croce, 8 marzo-3 maggio), VIII, 4. | En Lombardie, un vieil homme gravement malade s’enferme dans sa maison, sans vouloir se confesser ni se préoccuper de son âme. Certains de ses parents, sous prétexte de le faire se confesser, lui volent tous ses biens. Dans le tumulte, le vieil homme meurt. |
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TC0142 | TE018579 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : V, 35 | A Soest, un homme déclara qu'il sauterait du haut de la tour Saint-Julien pour rendre célèbre lui-même et sa ville. Un citadin comprit que cet homme comptait sur l'aide du diable et demanda son nom. L'homme répondit que le diable s’appelait Olivier. Le citadin essaya de le persuader de se méfier du démon menteur, mais l'homme refusa de l'entendre, il sauta du haut de la tour et se tua. | |
TC0142 | TE018630 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VI, 7, 1 | Werinbold, le chanoine de l’église Saint-Géréon de Cologne était si simple qu'il ne savait compter que par paires. Une fois, il eut beaucoup de jambons qu’il compta ainsi: voici un jambon et son compagnon, voici un autre jambon et son compagnon etc., le nombre résultant fut paire. Ses serviteurs perfides lui en volèrent un, et Werinbold remarqua le défaut. Les serviteurs détournèrent alors son attention, et lui volèrent un autre jambon, puis lui demandèrent de recompter. Werinbold, persuadé d'avoir lui-même fait une erreur, remercia les serviteurs pour leur vigilance. Un autre jour, les serviteurs le convainquirent qu’il était malade et qu’il devait s’aliter, dans le but de manger, à sa place, les mets délicats destinés à restaurer le malade. | |
TC0142 | TE018631 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VI, 7, 2 | Werinbold, le chanoine de l’église Saint-Géréon de Cologne, était un homme très simple et naïf. Un paysan malin qui faisait semblant de descendre de serfs du chanoine devint ainsi son intendant. Le paysan prit l'habitude de boire du vin, la nuit, avec les serviteurs de la maison, quand Werinbold dormait. Une fois, ils invitèrent un jongleur pour les divertir. Le chanoine entendit la musique et vint chercher d'où elle venait, mais l'intendant le persuada que c’était les chants des moines de l'abbaye Notre-Dame de Deutz. | |
TC0142 | TE017979 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : III, 46 | Un confesseur interroge une femme qui ne se trouvait aucun péché. Il réussit à la faire avouer qu'elle trichait, mentait et se parjurait dans son commerce, puis il lui explique qu'il s'agit de péchés mortels. La femme, terrifiée, accepte la pénitence. | |
TC0142 | TE018906 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VIII, 70 | Un mauvais prêtre vendit à un chevalier une fausse relique de saint Thomas de Cantorbéry. Cependant, pour l'honneur du saint et la foi du chevalier, Dieu fit plusieurs miracles à travers cette relique. |
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TC0142 | TE018708 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : X, 34 | Une courtisane suivait un noble seigneur de château en château, tout en ayant des relations avec plusieurs membres de sa famille. Affligé par cette disgrâce, le chapelain du seigneur l'en accusa. La femme, pour se défendre, déclara que le chapelain le disait seulement parce qu’il voulait lui-même coucher avec elle. Le seigneur trouva cela difficile à croire, et la courtisane promit de le prouver. Elle alla voir le chapelain sous le prétexte de confession, lui avoua son amour et le menaça de se tuer s’ils ne répondrait pas à ses avances. Le chapelain fit semblant de consentir et lui accorda un rendez-vous. Entre-temps, il prépara le lit avec un matelas plein de paille. Le jour dit, il se coucha dans le lit, y mit le feu, et quand la femme s'approcha, il l'invita de le joindre. Terrifiée, la courtisane recula. Par grâce divine, le prêtre sortit indemne du lit brûlant et la femme pleine de repentir avoua sa machination. | |
TC0143 | TE014212 | Caesarius Heisterbacensis | Homiliae de infantia Servatoris [Coppenstein, 1615] : p. 115, col. A | Le diable incita un moine à quitter son monastère pour s’installer dans un ermitage, contre la volonté de son abbé. Quelque temps après, il lui apparut sous la forme d’un autre abbé et le persuada de s’attacher premièrement à une église, puis de retourner dans la maison de son père pour distribuer aux pauvres son héritage. Mais le moine, corrompu par la fornication, tombe dans le désespoir. |
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TC0148 | TE015346 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 954 | LES FAUX MENDIANTS. — Les faux mendiants, bien que ne ressentant aucune douleur, se lamentent et prétendent souffrir. | |
TC0148 | TE015429 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1035 | LA COMMUNION IMPOSSIBLE. — A Charlieu, dans le diocèse de Mâcon, un jeune homme qui souffrait d’une grave maladie, et qui était suspecté d’avoir péché avec une femme mariée, voulut prouver son innocence et jura devant le prêtre qui lui apportait la communion, et devant tous les présents, qu’il n’avait pas péché avec cette femme. Quand le prêtre lui donna la communion, il ne put l’avaler. Il se confessa alors et reçut sans difficulté le corps du Christ. | |
TC0155 | TE016304 | Johannes Maior | Magnum Speculum Exemplorum (en russe) : 182 | Un novice ne sait plus vendre les ânes du monastère car il refuse, selon le précepte de son abbé, de mentir. | |
TC0155 | TE016169 | Johannes Maior | Magnum Speculum Exemplorum (en russe) : 41 | Un faux malade demande du pain en aumône. Une fois il s’endort et quelqu’un lui pose sur la poitrine un morceau de pain trouvé dans son sac. Le faux malade commence à s’étouffer. Réveillé, il dit qu’il se sentait comme si sa poitrine était écrasée sous un poids énorme. | |
TC0157 | TE017069 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 40, p. 445, l. 27 - p. 446, l. 14 | Le prophète trompeur de Bethel était élu du Saint Esprit, pourtant il mentit délibérément à l’homme de Dieu quand il le persuada de revenir en arrière et de manger. Il prétendit avoir été instruit par un ange. Néanmoins, une fois que les deux furent attablés, le prophète reçut la parole divine et pleura, car elle lui annonçait que son hôte allait mourir en punition. Il est donc clair que l’Esprit Saint peut choisir de parler à celui qui est clairement désigné comme menteur et coupable. | |
TC0158 | TE016759 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 309 | Celui qui prétendit faussement que son cheval était mort.– Un homme part en guerre sur un cheval noir pour combattre des brigands, mais, saisi de frayeur, il se barbouille le visage de sang et se couche parmi les morts. Son cheval ayant été volé, il coupe la queue d'un cheval blanc et, la lutte étant terminée, il veut rentrer chez lui où il prétend que son cheval est mort et qu'il n'a rapporté que sa queue. Un assistant lui dit : « Votre cheval était noir; comment se fait-il que cette queue soit blanche ?» |
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TC0158 | TE016959 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 420 [A] | Le roi Yeou-t'o-sien (Udasena).– Udasena, roi de Roruka, ayant reconnu que sa femme doit bientôt mourir, l'autorise à écouter les enseignements de la nonne Çailâ et à entrer en religion. Après sa mort, la reine devient une devî; elle vient, en cette qualité, rendre visite à son ancien époux qui se convertit à son tour et abdique la dignité royale. Son fils, Râjasena, lui succède, et fait périr son père dont il craint le retour. Comme il a des remords de son action, ses ministres cherchent à le persuader qu'il n'y a pas d'arhats, en faisant passer à ses yeux deux chats pour les véritables représentants des arhats défunts Tisya et Upatisya. Le roi, devenu tout à fait incrédule, fait recouvrir de terre le vénérable Kâtyâyana. Destruction de Roruka sous une pluie de terre. Kâtyâyana se réfugie à Pâtaliputra où il est reçu par un notable qui doit son heureuse prédestination au fait que, dans une existence antérieure où il était un chien, il a invité par ses aboiements des Pratyeka Buddhas à venir dîner. |
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TC0158 | TE016999 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 457 | L'homme qu'on accuse d'avoir volé une perle.– Un homme nie avoir dérobé une perle de grand prix; pour lui faire avouer sa faute, on l'enivre et on lui fait croire qu'il est né parmi les devas pour avoir volé la perle; mais il a autrefois entendu cette parole des livres saints : «Les devas ne clignent pas des yeux». Or les prétendues devis qui l'entourent clignent toutes des yeux; il n'est donc pas dupe de la supercherie. | |
TC0158 | TE016783 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 332 | Celui qui avait prétendu faussement être aveugle.– Un travailleur, employé au service d'un roi, prétendit faussement être aveugle pour s'affranchir de certaines corvées. Un autre voulut l'imiter et fut censuré par un troisième. | |
TC0158 | TE016751 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 301 | Les cinq cents pilules réconfortantes.– Un homme a été envoyé en lointain pays par sa femme qui veut se débarrasser de lui; la nuit venue, il monte sur un arbre en oubliant par terre les cinq cents pilules empoisonnées que sa femme lui avait remises pour qu'il les mangeât; cinq cents brigands surviennent, prennent les pilules et meurent. L'homme prétend avoir tué les cinq cents brigands et en tire une réputation de bravoure extrême. On l'envoie combattre un lion; saisi de terreur, il grimpe sur un arbre, il lâche par mégarde son couteau qui tombe dans la gueule du lion et le tue. |
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TC0158 | TE016962 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 422[A] | La femme du brahmane qui voulait faire périr sa belle-mère.– Pour se débarrasser de sa belle-mère, une femme la fait précipiter dans une fosse pleine de feu sous le prétexte de l'envoyer naître dans la condition de devî. Miraculeusement sauvée, la vieille revient et feint d'avoir rapporté des joyaux de chez les devas; elle invite sa bru à y aller à son tour, et la fait ainsi jeter dans la fosse pleine de feu. |
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TC0158 | TE016814 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 360 | L'esclave devenu brahmane.– Un esclave fugitif se fait passer pour un brahmane et épouse la fille d'un savant docteur. Mais son ancien maître le reconnaît et enseigne à la femme du faux brahmane une gâthâ qui mettra instantanément son mari à la raison quand il se plaindra de la nourriture qu'on lui donne. |
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TC0158 | TE016961 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 421 | Le vieux brahmane qui interrogea les trompeurs.– Un vieux brahmane est trompé successivement par sa femme, par un autre brahmane, par un héron et par un hérétique. | |
TC0158 | TE016694 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 244 | Le pâtre de la montagne qui avait volé des vêtements royaux.– Un pâtre prétend tenir de son père et de son grand-père des vêtements royaux qu'il a dérobés; mais, invité à revêtir ces habits, il ne sait comment s'y prendre. | |
TC0158 | TE016848 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 374 | L'épouse infidèle du faux Brahmadatta, l'oiseau aux ailes d'or et le fils de la kinnarî.– A la suite d'un naufrage, la femme d'un marchand aborde dans une île où elle est prise pour épouse par l'oiseau aux ailes d'or; elle met au monde deux fils, l'un qui est le fils du marchand, l'autre qui est le fils de l'oiseau; quand ils sont devenus grands, le second emporte le premier et le substitue au roi Brahmadatta sur le trône de Vârânasî. Le pseudo-Brahmadatta, constatant qu'une bergère est plus vertueuse que les femmes de son harem, prend pour épouse Miao-jong, fille de la bergère, et la donne pendant le jour à son frère l'oiseau aux ailes d'or qui l'emporte quotidiennement dans une île. Un homme s'unit à une kinnarî qui le retient dans une caverne. Chou-tsi, le fils né de cette union, réussit à déplacer le rocher qui fermait la caverne et à s'enfuir; la Kinnarî lui envoie une guitare merveilleuse qui, lorsqu'on touche la première corde, met en danse hommes et choses. Chou-tsi est jeté par un naufrage dans l'île où est gardée Miao-jong, il s'unit à elle. Grâce à un subterfuge de Miao-jong qui s'est chargée de pierres pour augmenter graduellement son poids, l'oiseau aux ailes d'or transporte sans s'en apercevoir Chou-tsi en même temps que Miao-jong à Vârânasî. Chou-tsi est frappé de cécité. Le pseudo-Brahmadatta s'apercevant que Chou-tsi est l'amant de Miao-jong, les chasse tous deux. Miao-jong sacrifie son mari aveugle pour suivre un chef de brigands. Elle est abandonnée par celui-ci après avoir été dépouillée de tout ce qu'elle possédait. Miao-jong raille le chacal qui a lâché sa proie pour tenter vainement de prendre un poisson. Le chacal se moque de Miao-jong et de son impudicité. Il consent cependant à la faire rentrer en grâce auprès du roi (cf. n° 108). |
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TC0158 | TE016732 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 282 | Le bœuf volé.– Des villageois nient avoir volé un bœuf; on cesse d'admettre leurs dénégations quand ils vont jusqu'à dire que les directions de l'espace et que les moments du temps n'existent pas. | |
TC0158 | TE016863 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 389 | Le chacal bleu.– Le chacal devenu bleu se fait passer pour le roi des animaux; il se trahit par son glapissement. | |
TC0158 | TE016903 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 402 [M] | Le héron et le perroquet.– Le héron est convaincu d'hypocrisie par le perroquet. | |
TC0158 | TE016679 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 232 | Le fanatisme des brahmanes.– Le roi Keou-siun-ni (Prasenajit ?) a eu dix songes ; les brahmanes veulent en profiter pour perdre la septième fille, du roi et déclarent qu'il faut l'immoler; la jeune fille se rend auprès du Buddha et entraîne successivement avec elle les habitants des quatre parties de la ville et enfin le roi et ses officiers. Tous sont convertis et le roi reconnaît que les brahmanes l'avaient trompé. |
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TC0158 | TE016862 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 388 | Le vieux chat « Flamme » et les cinq cents rats.– Un vieux chat prétend s'être converti et ne plus vouloir faire de mal; les rats le croient et n'ont plus peur de lui; mais quand ils rentrent dans leur trou, le chat prend et mange celui d'entre eux qui vient en dernier. Sa ruse est découverte parce que ses excréments renferment des poils et des os du rat. |
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TC0158 | TE016692 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 243 | Celui qui reconnaissait un homme pour son frère aîné.– Un sot honore un homme riche en l'appelant son frère aîné, mais il déclare qu'il n'agirait pas ainsi si cet homme était pauvre. | |
TC0159 | TE017661 | Petrus Lemovicensis | De oculo morali | Il est souvent demandé pourquoi on trouve des œufs d’autruche placés dans les églises devant les yeux des prélats et quel type de personnes ment le plus souvent. À la première question, il faut répondre que les œufs d’autruche sont placés devant les yeux des prélats afin qu’ils n’imitent pas cet animal qui délaisse ses petits. À la seconde question, c’est aux prêtres et aux clercs qu’il faut penser. Ce sont eux qui mentent le plus fréquemment, et pire encore, le plus habituellement. Car ils déclarent qu’un sentiment d’échec s’empare d’eux lorsque un pécheur abandonne la foi. | |
TC0159 | TE017612 | Petrus Lemovicensis | De oculo morali | Hélinand rapporte l’histoire d’un roi d’Angleterre qui réprimanda son chambellan pour lui avoir acheté des chaussures à vil prix et l’envoya en chercher de plus chères. Son serviteur s’en procura des moins chères encore mais prétendit le contraire au roi, tout heureux de porter des souliers dignes de sa grandeur royale. | |
TC0161 | TE017727 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XX, 38 | COMMENT LE NOVICE D'ISHIKAWA, POUR LES ACTES MAUVAIS QU'IL A COMMIS, REÇOIT SA RETRIBUTION DÈS CETTE VIE PRÉSENTE.– Un novice marié à une femme du district d’Ishikawa est, malgré sa figure de moine, un menteur et un voleur. Il mendie pour voler des richesses, il coupe et brûle des colonnes d’un stûpa. Cependant, il tombe malade, et, fou de douleur, crie que le feu de l’enfer brûle son corps. C’est pourquoi les gens se gardent de commettre des péchés pour ne pas en recevoir une telle rétribution. |
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TC0162 | TE017768 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XXVII, 22 | COMMENT, DANS LA PROVINCE DE MINO, KI NO TÔSUKE RENCONTRE L’ÂME ERRANTE D’UNE FEMME ET EN MEURT.– Tôsuke, de retour dans la province de Mino, après une mission de garde à la Capitale, s’apprête à traverser le pont de Seta. Il aperçoit une femme au milieu de ce pont qui l’interpelle. Elle lui demande de porter une petite boîte à l’entrée du pont d’Osame, et de la remettre à une noble dame qui se trouvera là. Elle lui interdit formellement d’ouvrir la boîte et de regarder son contenu. Les compagnons de voyage de Tôsuke s’étonnent de sa conduite étrange, car eux ne voient aucune femme. Tôsuke accepte la boîte et retourne chez lui en oubliant de s’arrêter à l’entrée du pont. Il se promet d’aller remettre la boîte à la femme dès qu’il en aura l’occasion, et, en attendant, il la range en haut d’un placard. Sa femme, imaginant que cette boîte cache un cadeau pour une autre femme, est dévorée par la jalousie, et elle ouvre la boîte. Epouvantée, elle y trouve des yeux humains et des membres virils coupés. Elle montre la boîte à Tôsuke qui, paniqué par la faute de sa femme, court sur le champ remettre la boîte à la noble dame. Celle-ci lui demande s’il l’a ouverte. Il répond que non. La dame, le visage déformé par la colère, dit à Tôsuke que sa conduite est impardonnable. Rentré chez lui, Tôsuke tombe malade et meurt aussitôt. |
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TC0162 | TE017790 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XXXI, 10 | COMMENT MAGARI NO TSUNEKATA, DE LA PROVINCE D’OWARI, VOIT SA FEMME EN RÊVE.– Tsunekata, un homme aisé de la province d’Owari, entretient des relations extraconjugales avec une femme qu’il aime profondément. Mais son épouse principale, contrariée et dévorée par la jalousie, le force à quitter cette femme. Plus tard, Tsunekata doit se rendre à la Capitale et avant son départ, prétextant un rendez-vous chez le gouverneur, il passe la nuit avec sa maîtresse. Durant son sommeil, il voit en rêve sa femme furieuse qui l’accable de reproches, et qui se jette sur la couche entre lui et son amante, en tentant de les arracher l’un à l’autre. Rentré chez lui, il ment à sa femme en disant qu’il est fatigué car il a dû régler beaucoup d’affaires chez le gouverneur. Il voit alors les cheveux de son épouse se dresser sur sa tête et retomber d’un coup. Celle-ci lui hurle qu’elle a filé en rêve chez sa maîtresse, et qu’elle l’a vu faire l’amour avec elle la nuit dernière. Elle raconte mot pour mot tout ce qu’a dit Tsunekata cette nuit là. Son mari, ahuri par ce récit, se garde bien de raconter son rêve à son épouse. Ainsi, cette femme deviendra certainement serpent dans sa prochaine vie, car le péché de jalousie est vraiment un péché abominable. |
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TC0162 | TE017787 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XVI, 06 | COMMENT, GRÂCE AU SECOURS DE KANNON, UN HOMME DE LA PROVINCE DE MUTSU, QUI PREND DES FAUCONS AU NID, CONSERVE LA VIE.– Une mère faucon construit son nid au sommet d’un arbre accroché à un éperon rocheux, au-dessus de l’océan, pour échapper à un homme qui, chaque année, capture son petit pour le vendre. L’homme finit par trouver le nouveau nid mais constate qu’il est inaccessible. Son voisin propose de l’aider. Ils plantent un gros pieu au sommet du rocher et attachent au bout d’une corde un grand panier dans lequel l’homme prend place. Son voisin ayant saisi la corde le fait descendre jusqu’au nid. Là, l’homme saisit le jeune faucon, le dépose dans le panier pour que son voisin le remonte et attend le retour de la nacelle pour remonter à son tour. Mais le voisin s’empare du jeune faucon et s’en retourne chez lui, abandonnant notre homme à son sort. Il raconte à la femme de l’homme que la corde a cassé et qu’il est mort, suite à une chute vertigineuse. L’homme, resté au bord du nid, passe des jours à se lamenter, et malgré sa piété (chaque dix-huitième jour de chaque mois, après s’être purifié, il lit le livre de Kannon) il pense que sa mort est un châtiment mérité, car il a péché toutes ces années en capturant ces oiseaux. Il implore Kannon pour ne pas tomber pendant sa vie ultérieure dans les trois voies (de l’enfer, des démons et des bêtes) et être accueilli en Terre Pure. Un énorme serpent venimeux surgit des flots, gravit le flanc de la roche et s’apprête à avaler l’homme qui lui plante sa dague dans la tête. Le serpent surpris continue de monter. Alors l’homme s’accroche à son dos et parvient à escalader la falaise. Il comprend que c’est Kannon, transformé en serpent qui l’a sauvé. Il retrouve sa famille et le dix-huitième jour du mois, quand il ouvre la boîte aux sûtras pour y prendre le livre de Kannon, il reconnaît sa dague fichée dans un rouleau. A l’instant il conçoit l’esprit de la Voie et se fait moine. |
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TC0163 | TE018099 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 35. | LE MAÎTRE EN DISCIPLINE SHÔKÛ EST DÉVORÉ D'AMBITION.– Quand l’administrateur du monastère meurt, le vieux maître en discipline Shôkû, qui s’est retiré depuis longtemps, dit aux disciples qu’il désire se porter candidat pour occuper le poste vacant. Les disciples tentent de le dissuader, au vu de son grand âge. Ils ajoutent que les gens ont pensé qu’il avait quitté ses anciennes charges pour réaliser un beau projet et vont être fort déçus de le voir briguer ce poste. Mais Shôkû n’est nullement convaincu par les vives remontrances et les multiples arguments des disciples. Ceux-ci tiennent conseil et décident de faire peur à Shôkû en lui racontant un songe. Quelques jours plus tard, un disciple vient voir Shôkû et lui raconte son rêve. Une troupe de démons terrifiants répare un énorme chaudron dans la cour. Questionnés, les démons répondent que c’est pour le maître en discipline qui dirige cette communauté. Le disciple qui assure avoir eu cette vision, demande à Shôkû quel grave péché il a pu commettre. Pensant que le maître va être terrifié par ses propos, le disciple voit alors un très large sourire fendre sa bouche jusqu’aux oreilles. Shôkû dit au disciple que son vœu va donc sûrement se réaliser. Qu’il se réjouisse ainsi à soixante-dix ans de ce rêve montre la profondeur de sa cupidité, malgré son érudition. Aucune comparaison avec ce vieillard ignare du récit précédent qui obtient la compréhension subite d’éveillé solitaire. | |
TC0163 | TE018067 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 5. | LE RÉVÉREND ZÔGA, DU PIC DE TÔ, RENONCE AU MONDE ET ACCOMPLIT SA RENAISSANCE.– Le révérend Zôga , promu à un brillant avenir grâce à ses hautes vertus, n’aspire secrètement qu’à renaître au paradis. Il prie pendant mille nuits et supplie à haute voix d’être possédé par l’esprit de la Voie. Au terme de ces nuits, le moine renonce à sa position. Lors d’une cérémonie, il ramasse les restes du banquet parmi les mendiants, puis s’enferme dans un ermitage pour pratiquer son ascèse. Ayant acquis une solide réputation, il est invité par l’impératrice qui désire entrer en religion. Mais Zôga ne fait que débiter des propos incohérents avant de s’en aller. Une autre fois, convié à une cérémonie en l’honneur du Bouddha, il ne fait que critiquer et n’accomplit aucun rite, sans doute pour se tenir à distance des gens et ne plus être sollicité. Une autre fois, juché sur une vache d’aspect misérable, et portant un saumon séché à sa ceinture, Zôga accompagne son maître monacal convié au palais de l’empereur. Les gens l’invectivent, mais le moine rétorque qu’étant le disciple de son maître monacal depuis son plus jeune âge, il est le seul à pouvoir le servir comme piqueur de bœuf. Il chantonne « La notoriété, quel embarras ! La mendicité, quel agrément ! » avant de s’éloigner. Sentant sa fin approcher, Zôga joue seul au jeu de go, jette les quartiers d’une selle sur ses épaules, et danse en imitant la danse des papillons. Il explique à ses disciples intrigués que ces deux choses lui étaient interdites quand il était enfant. Puis il compose un poème avant de rendre son dernier souffle. On peut qualifier le comportement de ce moine de pure folie, mais il est dicté par l’unique désir de se tenir à distance de ce monde. |
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TC0163 | TE018159 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 90. | UN ASCÈTE QUI A ÉDIFIÉ UNE CHAPELLE PAR SOUCI DE SA GLOIRE DEVIENT DÉMON –DES-MONTAGNES.– Un ascète renommé pour ses vertus édifie une chapelle et sculpte des Bouddhas. Il accomplit toutes sortes d’actes méritoires durant sa vie, et meurt de façon édifiante. Ainsi tous pensent que l’ascète a accompli sa Renaissance. Mais un jour quelqu’un, habité par l’esprit de l’ascète, dit qu’il est devenu démon - des - montagnes. Questionné par les disciples, l’esprit avoue que durant sa vie il a affiché des mérites qu’il ne possédait pas, et qu’il a sculpté des Bouddhas uniquement pour en tirer de la gloire. Ainsi ses souffrances redoublent à chaque fois que les fidèles rendent hommage à son monastère. |
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TC0165 | TE018389 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 136, pp. 249-250 | Rodolphe, un moine de La Prée-sur-Arnon, avant d'entrer au monastère, se rend à Jérusalem, où il entend l'histoire suivante qu'il raconte ensuite à Herbert. Un homme très riche et noble joue aux dés dans la région de Jérusalem. Bien qu'ils ne se connaissent peu, il jure (devant l'autre joueur) sur la croix et le tombeau du Christ de toujours dire la vérité. Mais l'autre n'est pas convaincu : alors l'homme insiste sur le fait que l'autre devra le payer par sa propre barbe et son menton. Aussitôt, sa barbe se détache de sa peau et, comprenant la gravité de son faux serment, il va demander pardon devant le Saint-Sépulcre, puis confesse publiquement son péché devant le patriarche de Jérusalem. |
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TC0165 | TE018407 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 154, p. 277 | Hugues, un laïc de vie religieuse, aime la vérité et ne dit jamais de mensonges. Il ne jure jamais de quelque façon que ce soit, comme le font souvent les laïcs. Il est particulièrement dévoué à la Mère de Dieu. Alors qu'il est proche de la mort, il a une vision dans laquelle la Vierge l'appelle par son nom. Au réveil, il ne la voit pas de près, mais il se concentre en lui-même pour réfléchir à cet appel et pour remercier Dieu. Il est mort peu après, en paix et heureux. | |
TC0165 | TE018348 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 95, pp. 177-178 | Un autre paysan, qui écoute des voix trompeuses, est convaincu que les abeilles seront plus productives s'il souffle dans sa ruche avec une hostie dans la bouche. Lorsqu'il prend l'hostie et commence à souffler, il la fait accidentellement tomber dans la ruche. Lorsqu'il ne la voit plus, le paysan s'en va. Ce n'est qu'au bout de trois ans, malade et mourant, qu'il se repent de son action et se confesse. A l'ouverture de la ruche, l'hostie se présente, au prêtre et à ceux qui l'accompagnent, intacte comme si elle venait d'y être déposée. |
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TC0165 | TE018360 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 107, pp. 204-205 | Henri de Murca, abbé de Fontaines, raconte une histoire qui s'est passée à Paris. Un jeune juif, ami d'un clerc, pense à se convertir, mais sa famille s'y oppose et essaye de l'empêcher de voir son ami clerc. Il tombe gravement malade. Regrettant de ne pas avoir été baptisé, il demande à voir son ami au moins une dernière fois, mais sans succès. Une idée lui venant, il demande de l'eau à boire. Une fois l'eau arrivée, il l'utilise pour se baptiser et renoncer à la religion juive ; sa famille réagit en le battant à mort et en le traînant au loin, comme un chien mort. Les chrétiens le considèrent comme un confesseur et un martyr pour le Christ. |
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TC0165 | TE018197 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 3, pp. 9-13 | Vie d'un moine de Clairvaux, Pierre de Toulouse, qui avant de devenir moine a mené une vie ascétique et résisté aux tentations. Il entre à Clairvaux en ayant entendu parler de saint Bernard. Dans sa jeunesse, il a une vision dans laquelle Dieu l'invite à lutter, afin d'obtenir le salut éternel. Soumis à des tentations continuelles, il se soumet à une pénitence corporelle constante, au point de penser qu'il se fuit lui-même. Il a une première vision d'un diable menaçant habillé en moine, mais aux manches raccourcies jusqu'aux coudes, qui disparaît face à un signe de croix. La seconde vision lui révèle un monstre, mi-lion mi-aigle, qui menace de le dévorer mais disparaît lorsque Pierre prononce le nom de Dieu. Convaincu qu'il doit s'émasculer pour ne pas sombrer dans la luxure, il est sauvé par un ange habillé en médecin qui l'émascule en rêve. Quand il se réveille, il n'a plus de tentations. Parmi ses particularités, on trouve le don des larmes, ainsi que les innombrables visions dans lesquelles Dieu lui révèle des secrets. Herbert en relate un en particulier, très fréquent, raconté par Pierre lui-même (il ne voulait pas qu'il soit révélé avant sa mort) : au moment de l'Eucharistie, Dieu lui apparaît comme un bel enfant, et il continue à le voir même après avoir fermé les yeux devant l'immense splendeur. La vision est si fréquente et le moine si plein de foi que parfois il n'achève pas l'Eucharistie tant qu'il n'est pas béni de la vision. |
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TC0165 | TE018220 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 24, pp. 54-55 | Un abbé d'un monastère de la filiation de Savigny, à l'esprit pur, relate qu'un Vendredi Saint il pleurait ouvertement et pieusement. Un jeune moine, interprétant les larmes comme hypocrites, décida à l'instigation du diable de quitter le monastère et de partir en pèlerinage à Jérusalem. L'abbé qui remarqua le diable auprès du jeune homme lui raconta sa vision après la messe, et parvint à le convaincre de ne pas partir. |
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TC0165 | TE018341 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 88, pp. 171-172 | Pierre, abbé de Saint-Rémy à Reims, fait le récit d'un miracle, taisant le nom du protagoniste qu'il ne veut pas calomnier. Un prêtre est appelé devant le pape pour se défendre contre l'accusation d'avoir commis des crimes. Coupable, il prétend être innocent, préférant le risque d'être excommunié à la perspective d'avouer ses torts. A son retour, sa conscience le persécute et il entre au monastère, mais ne se confesse pas. Un jour, alors qu'il célèbre la messe, l'hostie et le calice se dérobent à lui. Terrifié et repenti, il se confesse. |
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TC0165 | TE018378 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 125, pp. 233-235 | Robert, neveu de saint Bernard et abbé de Noirlac, raconte à Herbert une histoire vraie et célèbre qui s'est déroulée dans le village où il a vécu pendant de nombreuses années. Dans une ville près de Cluny, vit une femme noble mais hérétique de la secte manichéenne connue sous le nom de Publicains. Ses deux premiers enfants deviennent moines à Cluny, mais une fois veuve elle conçoit un fœtus diabolique. Robert ne sait pas s'il a été conçu avec un homme ou un démon. La grossesse dure deux ans et, à la fin, une créature difforme, noire, hirsute et barbue naît, qui, après avoir percé le plafond, disparaît. La femme fuit l'infamie et se rend à Agen, en Aquitaine, où vivent beaucoup d'autres hérétiques. Ses enfants moines la rejoignent pour tenter de la sauver, tandis qu'elle essaie de les tromper en disant du mal de Hugues, abbé de Cluny. Sentant que leur mère veut les tuer, les deux frères s'échappent, abandonnant leur mère à sa perdition. | |
TC0165 | TE018408 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 155, pp. 277-279 | Pierre, archevêque de Tarentaise, raconte l'histoire vraie d'un sage stupide qu'il connaît bien : il est stupide parce qu'il n'a aucun sens pratique, sage parce qu'il craint Dieu et a une prédilection particulière pour saint Nicolas. Il a aussi cinq sous qu'il veut donner aux clercs et aux prêtres pour ses funérailles et, comme un idiot, il le leur dit. Un jour, un clerc rusé décide de voler son argent et, se faisant passer pour saint Nicolas, parle à l'idiot qui prie ; il prophétise sa mort pour dans sept jours et lui dit que pour assurer le salut éternel, il devra laisser l'argent sur l'autel. L'idiot laisse l'argent, raconte à tout le monde ce qui s'est passé et, malgré les moqueries de ceux qui comprennent qu'il a été volé, continue à croire au miracle. Après sept jours, comme l'a prédit le voleur (prophète involontaire), il meurt après s'être confessé. |
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TC0165 | TE018347 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 94, pp. 176-177 | Un autre miracle, datant d'une vingtaine d'années plus tôt, et dont Herbert sait qu'il s'est produit dans le diocèse de Chartres. Un paysan pauvre, entend de la part d'un imposteur que s'il garde le corps du Christ près de lui, il deviendra riche. Un jour de Pâques au cours de la messe, il tient l'hostie dans sa bouche sans l'avaler et la coud ensuite dans son habit. Au moment de sa mort, toujours pauvre, il reconnaît son péché, se repent et se confesse. Le prêtre enlève l'habit et y trouve l'hostie, intacte et complètement transformée en chair. L'évêque de Chartres, informé du miracle, arrive avec une nombreuse suite et emmène l'hostie à la cathédrale Notre-Dame de Chartres. |
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TC0165 | TE018390 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 137, pp. 250-251 | À l'époque du pape Alexandre III, sous le règne de Louis VII, un chevalier nommé Matthieu de Neufchâtel part pour Saint-Jacques de Compostelle avec un compagnon. Il lui confie un sac de quarante sous, mais le traître prétend plus tard ne jamais l'avoir reçu. De retour du pèlerinage, l'homme continue de nier avoir reçu cet argent. Matthieu l'emmène alors devant l'évêque de Soissons, mais se voyant en difficulté, le parjure demande à aller voir le pape. Pour résoudre le problème Matthieu lui dit de jurer à l'église devant Dieu et saint Jacques qu'il n'a jamais volé l'argent ; l'autre accepte, mais meurt sur le seuil de l'église, révélant ainsi sa culpabilité. |
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