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KeywordMot-cléStichwörtParola chiavePalabra clave: pèlerinage | pilgrimage | Pilgerfahrt | peregrinación | pellegrinaggio
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ID (coll.)ID (rec.)ID (Samml.)ID (racc.)ID (col.) | ID (ex.)ID (ex.)ID (Ex.)ID (ex.)ID (ex.) | AuthorAuteurVerfasserAutoreAutor | TitleTitreTitelTitoloTitulo | ExemplaExemplaExemplaExemplaExempla | KeywordsMots-clésStichwörterParole chiavePalabras claves |
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TC0001 | TE001443 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 40, 4 | Habacuc fut transporté miraculeusement par un ange. Un miracle analogue survint en Brabant. En 1213, un homme très saint désire se rendre en pèlerinage dans les lieux saints. Un ange lui apparaît et l’invite à le suivre. L’ange l’emporte avec lui et lui fait visiter tous les lieux de pèlerinage de France, d’Italie et de Terre-Sainte en une seule nuit. Il prend la croix, est fait duc de Terre-Sainte et montre à ses compagnons les chemins qu’il faut suivre. Pour fuir les honneurs de ses proches, il termine sa vie saintement, loin de son pays. |
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TC0001 | TE001456 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 43, 4 | A Paris, Henri de Cologne est averti par son oncle défunt qui lui apparaît que l’ordre dominicain va être créé à son retour de pèlerinage à Jérusalem. | |
TC0001 | TE001279 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 3, 4 | A l’exemple de Dina, fille de Jacob, qui fut corrompue dès qu’elle quitta sa famille, le moine ne doit pas quitter le cloître, même pour aller en pélerinage. | |
TC0007 | TE002619 | anon. | Le Mesnagier de Paris : 19 | Une femme part à Avignon suivre son jeune amant. Celui-ci l’abandonne. Elle se prostitue. Son mari lui pardonne et la fait revenir, déguisée en pèlerin de Saint-Jacques. L’honneur de sa femme est ainsi sauvegardé. |
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TC0010 | TE000950 | Raoul de Châteauroux | Recueil de reportations de 300 sermons d'auteurs divers : Paris, BnF lat. 16482, Sermo D245 | Il faut savoir demander à Dieu autre chose que des biens terrestres. Vers l’an 1100, un habitant de Barcelone se rendit à Saint-Jacques pour demander de n'être plus retenu prisonnier. À son retour, il fut pris par les Sarrasins et vendu en foire. Mais à chaque fois qu’on voulait le lier, ses chaînes tombaient. La treizième fois, on lui mit des doubles chaînes. Il invoqua saint Jacques, qui lui apparut et lui dit : " Tu as eu tous ces ennuis, parce que tu t'es seulement préoccupé de la liberté de ton corps, oubliant le salut de ton âme. Mais Dieu, dans sa miséricorde, m'a envoyé te délivrer ". Aussitôt ses chaînes tombèrent, et il en rapporta une partie dans son pays. À leur vue, les Sarrasins s’enfuyaient, terrifiés, de même que les lions et les autres bêtes sauvages. |
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TC0020 | TE003779 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 254 | Deux boiteux, qui s’étaient rendus au tombeau d’un saint et déçus de ne pas avoir été guéris, perturbent l’office dans l’église; un prêtre leur propose alors de brûler le plus handicapé d’entre eux afin de soigner les autres avec ses cendres : ils s’enfuient sans l’aide de béquilles. |
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TC0020 | TE003761 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 236 | Une femme désobéissante entre dans un four malgré l’interdiction de son époux parti en pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle : le four s’écroule sur elle et lui brise les reins. |
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TC0020 | TE003836 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 311 | Les marins et les pirates se réjouissent de faire le mal. Les malfaiteurs se moquent des fourches caudines destinées selon eux à n’effrayer que les peureux. Quand il était pèlerin, Jacques de Vitry, voyageant sur un bâteau, vit tous les marins supplier Dieu durant une tempête et reprendre leur vie dissolue juste après, au point de détrousser tous les pèlerins. |
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TC0021 | TE004103 | anon. | Liber exemplorum ad usum praedicantium [Little, 1908] : 172 | Jean l’Aumônier en pèlerinage ne veut pas remettre à un lendemain incertain la plainte d’une femme contre son gendre. |
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TC0024 | TE004389 | : 1, 18 | Un frère-convers de Clairmarais souffrait d'une fistule. Il savait que saint Quirin était célèbre pour guérir cette maladie et voulait faire un pèlerinage à Neuss, près de Cologne, où le saint était particulièrement vénéré. L'abbé s'y opposa, car les pèlerinages étaient défendus par la Règle. Le frère-convers partit toutefois sans permission et récupéra la santé. A son retour, l'abbé refusa de l'accepter à cause de sa désobéissance et menaça même de ne plus vénérer saint Quirin comme un vrai martyre de Dieu, au moins qu'il ne rétablisse le convers dans son état originel. Dans son humilité, le saint fit revenir la maladie. L'abbé loua Dieu et accepta le convers dans l'abbaye. |
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TC0024 | TE004383 | : 1, 12 | De retour de Terre Sainte, un navire avec des pèlerins fut pris dans une violente tempête. Comme il fut avéré plus tard, la cause de cette tribulation était la présence d'hosties à bord, ce qui, en fait, était interdit. Après une pénitence commune, les hosties furent distribuées aux personnes religieuses, et la tempête cessa. | ||
TC0029 | TE005224 | Jehan de Saint-Quentin | Dits de Jehan de Saint-Quentin [Olsen, 1978] : T. Le dit des annelés, p. 188-216 | Préambule (v. 1-20). ~ L’exemple du roi Antiochus (v. 21-62). L’exemple du paysan qui avait promis une vache et un veau à saint Michel (v. 63-84). ~ Une dame du Boulonnais part en pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle avec son mari (v. 85-108). Celui ci la surprend un soir dans une auberge au moment où elle se met au lit avec un chevalier qu’ils avaient rencontré en route et qui lui avait fait la cour (v. 109-211). Dans son égarement, elle va jusqu’à renier son mari, qui doit prouver sa qualité dans un combat judiciaire. Finalement la femme se repent, mais son époux ne veut pas lui pardonner (v. 212-360). Revenu dans son pays, le chevalier trompé convoque les parents de la femme et leur raconte l’aventure sans nommer les personnages. Tous sont d’avis que la coupable mérite d’être brûlée (v. 361-457). Le mari se contente pourtant d’exposer l’épouse infidèle, au large de Wissant, dans un bateau sans agrès, après avoir jeté son anneau d’or dans la mer et enfoncé dix anneaux de fer (les "annelés") dans ses doigts (v. 456-83). La femme est emmenée par le courant jusqu’à une île déserte; elle est recueillie par un riche et généreux seigneur qui aborde par hasard en ce lieu. Elle repousse une offre de mariage (v. 484-610). Le seigneur l’établit avec douze béguines sur le chemin de Saint Jacques (v. 611-38). Un jour, le mari retrouve, l’anneau d’or de sa femme dans un poisson préparé pour' sa table. Troublé par ce signe de Dieu, il part en pèlerinage à Compostelle dans l’espoir d’obtenir du saint des renseignements sur le sort de son épouse (v. 639-70). Ils se rencontrent, et les anneaux de fer, qui lui avaient causé de violentes souffrances, tombent d’eux mêmes au moment où le mari lui pardonne (v. 671-771). ~ Conclusion (v. 772-80). |
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TC0029 | TE005207 | Jehan de Saint-Quentin | Dits de Jehan de Saint-Quentin [Olsen, 1978] : C. Le dit des III. Pommes, p. 26-38 | Préambule (v. 1 8). ~ Un père, âgé et malade, a promis de faire un pèlerinage à Saint Jacques de Compostelle. Son fils, encore très jeune, propose de le remplacer, ce qu’il accepte avec reconnaissance (v. 9-25). Départ de l’enfant et conseils du père qui lui donne trois pommes avec lesquelles il devra mettre à l’épreuve ses compagnons de route (v. 26-64). Première rencontre le pèlerin échoue, et l’enfant se sépare de lui (v. 65-95) même résultat pour le second (v. 96- 98). La troisième fois, l’enfant réussit à trouver un ami fidèle (v. 99-124). Ils arrivent dans une ville; le pèlerin, qui ne veut pas descendre dans la même auberge que l’enfant, en trouve une autre où il s’installe (v. 125-44). Pendant la nuit, l’enfant est volé et assassiné parla femme de l’aubergiste et un complice (v. 145- 61). Le matin, quand l’ami vient chercher son compagnon, on lui répond qu’il est déjà parti (v. 162-68). Il a des soupçons et va trouver le juge avec qui il cherche dans toute la maison et finit par trouver le corps; les coupables sont arrêtés (v. 169-96). A l’instigation d’une voix céleste, le pèlerin part pour Saint Jacques portant sur son dos l’enfant mort; celui ci ressuscite dans la chapelle et invite son ami à l’accompagner dans son pays (v. 197-228). Le père de l’enfant le reçoit fort bien et fait faire deux hanaps identiques dont il leur fait cadeau (v. 229-36). L’ami fidèle retourne dans sa famille; quelque temps après, il est atteint par la lèpre, et sa femme le chasse impitoyablement de la maison (v. 237-45). Le lépreux arrive à l’endroit où habite son compagnon; celui ci le reconnaît à cause du hanap, qu’il a apporté avec lui, et lui fait bon accueil malgré l’opposition de son épouse (v. 246- 76). Une nuit, une voix annonce au lépreux qu’il pourra être guéri si son ami consent à sacrifier ses enfants afin qu’il soit lavé de leur sang (v. 277-80). Le lendemain, l’ami vient trouver le malade et lui demande s’il ne peut rien faire pour qu’il soit guéri. Le lépreux lui raconte en pleurant le message de la voix (v. 281-96). Après avoir envoyé sa femme à l’église, l’ami tranche la gorge à ses enfants : le malade est guéri, et les deux compagnons remercient Dieu (v. 297-312). La femme, revenue de la messe, trouve les enfants sains et saufs (v. 313-20). Ce jour-là le père avait invité des amis à dîner; à l’heure fixée, on ne le trouve point; quelqu’un, en compagnie de l’un des enfants, va le chercher à l’église. Joie du chevalier quand il se rend compte du miracle (v. 321-32). ~ Conclusion (v. 333-34). Prière (v. 335-36) |
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TC0030 | TE005340 | anon. | Libro de los Gatos [Darbord, 1984] : 21 | Un brave homme part en pèlerinage. Il confie ses douze brebis au loup. Chaque jour, le loup en dévore une. Au retour de l’homme, seules trois brebis sont encore en vie. Sur la peau des cadavres, on repère la trace des dents du loup. Celui-ci est condamné à mort. | |
TC0031 | TE005511 | Odo Cluniacensis | Collationes libri tres : Livre II, chapitre 26, col. 570 D - 571 A | Un prêtre luxurieux du pays des Avranches va neuf fois à Rome en pèlerinage pour effacer son vice, mais meurt à son retour dans les bras d’une femme. | |
TC0032 | TE005700 | Ranulphus de Homblonaria | Sermons aux clercs et aux simples gens : 30 | Julien l’Apostat s’initie a la magie, et il s’aperçoit que les démons qu’il a évoqués par son art s’enfuient quand il se signe. Devenu moine noir, il se voit confier par une matrone partant en pèlerinage un (ou trois) pot(s) de terre, où de l’or est enfoui sous la cendre. Il découvre l’or, puis il vient à Rome et devient sénateur. Il apostasie, et il fait alors effacer dans tout l’Empire romain les signes de croix qui s’y trouvent. La Vierge apparaît à un bon chevalier défunt, qui ressuscite sur son ordre et qui tue Julien l’Apostat. |
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TC0033 | TE006030 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 176 | QUELQU?UN FAIT PENITENCE POUR UN AUTRE. Un homme coupable d’un énorme péché se vit imposer à Rome, où il s’était rendu, la pénitence de marcher durant trois ans, le bâton à la main, à travers trois royaumes sans s’arrêter plus d’une demi-journée dans chaque ville. Il mourut avant d’avoir pu accomplir sa pénitence. L’ami qui l’accompagnait prit à son compte l’accomplissement de sa pénitence. Il le vit, à la fin de la première année, plus blanc que neige sur le tiers du corps, plus noir que de la suie sur les deux autres tiers; la fin de la deuxième année, blanc aux deux tiers; totalement blanc et délivré à la fin de la troisième année. | |
TC0036 | TE006639 | Petrus Venerabilis | De miraculis libri duo [Torrell, Bouthillier, 1992] : I, 27 | Dans le diocèse de Mâcon, le château de Beaujeu était tenu par le seigneur Guichard, qui après une vie pleine de succès dans le siècle, sentant sa fin venir, s’était retiré au monastère de Cluny pour y expier ses fautes. C’est là qu’il mourut peu de temps après. Son fils et héritier Humbert se conduit comme un jeune noble trop attaché aux biens de ce monde. Un jour qu’il guerroyait, un de ses chevaliers, Geoffroy d’Oingt périt d’un coup de lance. Deux mois après l’événement, ce chevalier défunt apparut dans la forêt à l’un de ses confrères, le chevalier Milo de Anse pour lui faire part de sa situation malheureuse ainsi que de celle du défunt seigneur Guichard. L’apparition demanda donc au chevalier d’exiger de Humbert des suffrages pour alléger les peines des deux défunts, et éteindre la dette de Humbert à leur égard. Le chevalier s’exécute et avertit le seigneur Humbert qui est plus terrifié à l’idée d’une apparition du défunt qu’inquiet pour le salut de son père et de son compagnon d’armes, mort à cause de lui. Et c’est ce qui se produisit le lendemain, le chevalier défunt apparaît à Humbert, pour lui reprocher son ingratitude envers lui et son père. Le défunt lui déconseille de participer à une expédition prévue le lendemain où il mourra. L’arrivée d’un compagnon fait disparaître le défunt. Humbert décide dès lors de faire amende honorable en aidant par des suffrages les défunts à accéder à leur salut et en se rendant à Jérusalem pour y faire pénitence. |
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TC0036 | TE006630 | Petrus Venerabilis | De miraculis libri duo [Torrell, Bouthillier, 1992] : I, 18 | Armand, noble et riche chevalier, touché par l’Esprit divin, fait don de toutes ses richesses et part en pèlerinage en Terre-Sainte. Ne voyant pas sa fin venir comme il l’aurait souhaité, il revient et se retire au monastère de Cluny. D’une grande ardeur spirituelle et excessif dans sa ferveur, il ne prend que peu de repos. Le soir, de la vigile de la saint Jean d’hiver, après la Nativité, alors qu’il est allongé dans le dortoir des novices, Armand se met à délirer et à crier. Les autres novices, soumis au silence, partent chercher leur abbé, Pierre le Vénérable, qui veille Armand jusqu’à ce que celui-ci se calme. Au matin, ayant retrouvé ses esprits, Armand explique que dans son sommeil et même après son réveil, il a été écrasé par un ours couché sur lui, qui le menaçait de sa gueule ouverte. Rendant grâce par la suite d’avoir été libéré du démon et grandement affaibli par son combat, Armand put cependant reprendre trois jours plus tard, ses activités avec plus de vigueur. |
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TC0123 | TE007025 | anon. | Collectaneum exemplorum et visionum Clarevallense [Legendre, 2005] : 92 | Un jeune Irlandais qui venait de mourir fut amené devant le Seigneur par saint Patrick. Par les mérites de saint Malachie, le Christ l’autorisa à revenir momentanément à la vie, et à gagner son salut en finissant ses jours à Jérusalem, sans boire ni toucher une femme. Pour soutenir ses efforts, saint Patrick lui versa sur la main une huile à l’odeur délicieuse. Le jeune homme revint à la vie au moment où son corps allait être enterré. Sa mère remarqua aussitôt l’odeur délicieuse qui flottait et lécha la main de son fils pour s’en pénétrer. Le jeune homme se présenta ensuite à Malachie et lui raconta sa vision. Malachie marqua le pénitent de la croix et le bénit. Cette histoire fut rapportée par un évêque irlandais qui, de passage à Pontigny, avait lu la Vita sancti Malachiae de saint Bernard et s’étonnait de ne pas y trouver mention de ce ce miracle. |
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TC0123 | TE007052 | anon. | Collectaneum exemplorum et visionum Clarevallense [Legendre, 2005] : 144 | Des pèlerins étaient en route vers Jérusalem sur la Méditerranée. Le pilote, découvrant une voie d’eau, prépara une barque et avertit les passagers de leur perte prochaine. Puis il quitta le bord avec un évêque et quelques notables. L’un d’entre eux glissa et disparut dans la mer. Le navire sombra et les passagers de la barque virent les âmes des morts s’élever de la mer sous forme de colombes et gagner les cieux. L’évêque se désola de n’être pas parmi eux. En arrivant à terre, les rescapés retrouvèrent le passager tombé de la barque, qui raconta qu’il avait été sauvé par la Vierge. |
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TC0123 | TE007046 | anon. | Collectaneum exemplorum et visionum Clarevallense [Legendre, 2005] : 138 | Deux clercs s’étaient liés d’amitié. L’un d’eux malade et sur le point de mourir, refusa la confession, croyant qu’il était trop tard. Son ami lui promit alors de s’acquitter pour lui de la pénitence qui lui serait enjointe. Le mourant accepta, reçut les sacrements et mourut. Son ami accomplit la pénitence : il pérégrina trois ans de suite, pieds nus, en se nourrissant de pain et d’eau, sans passer deux nuits au même endroit, et en revenant chaque année sur la tombe de son ami. Après chaque pèlerinage, le défunt apparaissait au pèlerin, et chaque fois un tiers de son corps était purifié. La troisième année, entièrement lavé, il apparut à son ami épuisé, lui rendit grâce et lui annonça qu’il le rejoindrait bientôt dans la compagnie des saints. Le pèlerin mourut peu après. |
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TC0124 | TE014575 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XV, 3 [227] | Un religieux de retour de Jérusalem apprit que l’on pouvait entendre les pleurs des âmes en peine dans un volcan de Sicile et que leurs souffrances étaient atténuées par les prières des moines de Cluny. C’est pour cette raison que saint Odilon institua la commémoration des défunts qu’il fixa au lendemain de la Toussaint. |
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TC0124 | TE014632 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XXI, 2 [284] | Un prêtre incontinent qui s’était rendu neuf fois à Rome pour obtenir le pardon de saint Pierre, mourut en péchant à nouveau. | |
TC0124 | TE014977 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : LVII, 3 [621] | Sainte Mélanie perdit coup sur coup son mari et deux de ses fils. Elle remercia Dieu de l’avoir libérée de ses entraves, laissa tous ses biens au seul fils survivant et partit pour Jérusalem. | |
TC0124 | TE015089 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : LXIV, 5 [728] | Saint Hilarion, qui habitait la Palestine, n’alla qu’une fois à Jérusalem. Il ne voulait avoir l’air ni de mépriser les lieux saints, ni d’y enfermer le Seigneur. | |
TC0124 | TE014647 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XXI, 17 [299] | Ponce abbé de Clairvaux puis évêque de Clermont, a raconté qu’un homme se rendait avec sa femme à Sainte-Marie de Rocamadour. En cours de route, deux voyageurs s’emparèrent de la femme. Amenés au tribunal de Clermont, l’un après l’autre, ils furent successivement exterminés par un feu venu d’une pustule sur leur nombril qui les réduisit en cendres. |
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TC0131 | TE008890 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 747, 1-4 | SAINT MARTIN RENVOIE UN MALADE A SAINT MAGLOIRE. 1/ Des parents amenèrent leur fils à saint Martin de Tours pour qu’il le guérisse d’une maladie qu’il avait. 2/ Saint Martin leur apparut et leur dit de conduire leur fils à saint Magloire de Léon en Bretagne, 3/ car Dieu lui avait donné le pouvoir de guérir leur enfant. Ils l’y amenèrent et il fut guéri. 4/ On voit ici le haut mérite de saint Magloire, puisque ce malade lui fut envoyé de Tours en Léon, montrant qu’il était égal en mérite à saint Martin. | |
TC0131 | TE008058 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 475, 1-15 | LA FOI TRANSPORTE LES MONTAGNES. 1/ Dans l’évangile que l’Eglise chante le jour de la fête de saint Michel, Jésus déclare: 2/ "Si ton oeil te scandalise, ôte-le, car il vaut mieux pour toi aller avec un seul oeil au paradis qu’avec deux en enfer." 3/ Ensuite il en dit autant de tous les autres membres; il ne voulait pas dire que nous devions couper nos membres, mais les garder de tout mal. 4/ Un clerc de Rome qui avait pris à la lettre cet évangile, poussé par le repentir creva son oeil. 5/ Et par piété, pour expier le péché de son oeil il alla en Terre Sainte. Il fut mis en prison par un sultan qui avait été un grand-clerc chrétien. 6/ Ce sultan lui dit: "Il est écrit que votre dieu Jésus-Christ a dit que si quelqu’un avait de la foi gros comme une graine de moutarde 7/ il pourrait dire à la montagne: Viens à la vallée, et à la vallée: Viens à la montagne, et toutes choses lui obéiraient. 8/ Si tu es un vrai chrétien, demande à ton dieu qu’un château que j'ai fait faire soit entouré d’eau, car, quel que soit le prix qu’on puisse promettre ou donner pour cela, on n'y arrive pas. 9/ Et si ton dieu ne le fais pas à ta prière, je te mettrai à mort." 10/ Notre clerc dit à Dieu: "Seigneur, je suis prêt à mourir pour vous. 11/ Mais pour convertir cette nation mécréante, je vous prie de faire ce qu’ils demandent." 12/ Aussitôt des rivières d’eau vive sortirent des montagnes et entourèrent le château. 13/ Alors le sultan se prosterna devant le clerc en disant: 14/ "J'ai été lamentable et pire encore quand pour des avantages matériels j'ai renié ma foi et mon Dieu Jésus-Christ. 15/ Je te prie de m'aider à me réconcilier avec Dieu." Il le fit et à eux deux ils repassèrent la mer et finirent saintement leur vie. |
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TC0131 | TE008892 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 749, 1-6 | SAINT CREPIN ET SAINT CREPINIEN. 1/ Saint Crépin et saint Crépinien furent jetés à l’eau, une pierre au cou, dans la rivière au dessous de Soissons. 2/ Ils remontèrent se courant une bonne lieue sous la glace. 3/ Alors on les tira de l’eau vivants et on les martyrisa cruellement. Dieu convertit par eux toute la cité de Soissons, avant leur mort et après. 4/ Ils rendirent saintement leur âme à Dieu par le martyre. 5/ On trouve maintenant une abbaye de chanoines réguliers à l’endroit où ils furent jetés à l’eau et une autre de bénédictins à l’endroit où on les en tira. 6/ Les pierres qu’ils avaient au cou y sont encore; on y va en pélerinage. | |
TC0131 | TE008856 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 669, 1-10 | SAINTE MARIE MADELEINE ET LE COMTE DE PROVENCE. 1/ Sainte Marie Madeleine apparut une nuit au comte de Provence et à sa femme pendant leur sommeil. 2/ Elle leur dit d’entreprendre le pélerinage de Terre Sainte et de rendre visite d’abord à saint Pierre pour être plus assurés dans leur foi. 3/ S’étant communiqué leurs visions, ils partirent pour faire leur pélerinage. En mer la comtesse accoucha et mourut. 4/ Considérant qu’ils ne pouvaient pas nourrir le nouveau-né, ils déposèrent sur un rocher en mer la mère décédée et l’enfant vivant à côté d’elle, sa mamelle morte dans la bouche. 5/ Poursuivant leur pélerinage ils visitèrent saint Pierre; ils racontèrent comment la vision de Marie Madeleine les avait décidés à ce pélerinage et comment la comtesse était morte en mer. 6/ Saint Pierre leur rendit courage et leur dit de ne pas craindre, car Notre-Seigneur rendrait bien au comte sa femme et son enfant à la prière de son amie Marie Madeleine qui leur avait fait entreprendre ce pélerinage. 7/ Ils continuèrent donc jusqu’à Jérusalem et au retour ils passèrent près du rocher où ils avaient laissé la comtesse. 8/ Le comte y trouva sa femme et son enfant vivants. La comtesse lui dit que Marie Madeleine lui avait toujours tenu compagnie. 9/ Alors le comte ramena sa femme et son enfant à Marseille et ils racontèrent à Marie Madeleine tout ce qui leur était arrivé. 10/ En apprenant ce miracle tous les gens du pays se convertirent à la foi chrétienne. |
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TC0131 | TE008189 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 777, 1-7 | SAINT CLEMENT ET SA CHAPELLE SOUS-MARINE. 1/ Saint Clément, le quatrième pape de Rome, fut envoyé en exil à cause de sa foi. 2/ Il y rencontra de braves chrétiens qui n'avaient pas d’eau; à sa demande Dieu leur donna une source. 3/ Quand l’empereur sut qu’il rendait courage aux chrétiens, il le fit jeter à la mer avec au cou une ancre de fer. 4/ Dieu ordonna à ses anges de faire pour lui une chapelle, que chaque année la mer découvre le jour de sa fête et la semaine qui suit. 5/ Une femme y oublia son enfant et au bout d’un an elle l’en ramena vivant: 6/ Dieu fit ce miracle en l’honneur de saint Clément. 7/ L’enfant disait que saint Clément l’avait protégé. |
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TC0131 | TE008190 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 779, 1-14 | MARTYRE DE SAINTE CATHERINE. 1/ Sainte Catherine fut mise entre les roues. 2/ Mais Dieu les empêcha de lui faire du mal: il foudroya les roues et les bourreaux. 3/ On la mit en prison; Dieu par ses paroles convertit la reine et Porphyre son grand écuyer. 4/ Quand le roi l’apprit il fit décapiter la reine, Porphyre, et tous les principaux personnages de la cour. 5/ Tous ainsi baptisés dans leur sang rendirent saintement leur âme à Dieu par le martyre. 6/ Et sainte Catherine était toujours avec eux, qui les prêchait. 7/ Le roi la condamna à être décapitée. Elle pria Dieu d’être bon envers ceux qui auraient dévotion pour elle : une voix du ciel l’en assura aussitôt. 8/ Elle rendit ainsi saintement son âme à Dieu par le martyre. 9/ Elle fut ensevelie par les anges, qui portèrent son saint corps au mont Sinaï, à vingt jours de marche du lieu où elle fut décapitée. On y trouve un couvent de moines. 10/ Son corps produit de l’huile comme saint Nicolas de Bari; toutes les lampes du couvent en sont alimentées et on en soigne les malades; de pieux pèlerins peuvent même en rapporter. 11/ Nous devrions apprendre à régner comme elle régna, car elle fut reine sur la terre et elle règne maintenant au ciel pour l’éternité. 12/ Les théologiens disent que si Dieu voulut qu’elle soit portée au mont Sinaï, 13/ c'est parce que c'est là que fut donnée la première loi à Moïse pour soumettre le peuple d’Israël à Dieu en évitant ce qu’il défendant et en faisant ce qu’il commandait. 14/ Il faut féliciter sainte Catherine qui par fidélité à Dieu a souffert un dur martyre en défendant la valeur de l’Ancien Testament et du Nouveau joints ensemble et a converti plusieurs personnes à la foi chrétienne. |
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TC0131 | TE007922 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 290, 1-15 | MARTYRE DE SAINT BONIFACE. 1 Une dame de Rome qui vivait dans le péché de la chair dit à un garçon qu’elle avait à son service 2 d’aller lui acheter le corps d’un martyr à Tarse où l’on martyrisait les chrétiens. Il lui répondit en riant: 3 "Et si, faute d’en trouver à acheter, je me fais martyriser, accepterez-vous mon corps comme celui d’un martyr?" Il disait cela par plaisanterie. 4 Elle lui répondit: "N'aie pas peur; tu en trouveras bien". 5 Dès lors, pour se préparer à ce saint pèlerinage, il s’abstint de vin et de viande. 6 Arrivé à Tarse, pendant que ses serviteurs retenaient un logement, il alla voir à l’endroit où l’on torturait les martyrs. 7 Il en vit certains dont les entrailles traînaient par terre, certains que l’on déchirait avec des peignes de fer. 8 Il y en avait un grand nombre qui enduraient de grandes souffrances pour la foi chrétienne. 9 Et notre ami les encourageait fraternellement, compatissant à leurs souffrances. 10 Le persécuteur, apprenant qu’il encourageait les martyrs, le fit martyriser lui-même cruellement. 11 Ses serviteurs le cherchaient, demandant si on n'avait pas vu un romain; on leur répondit qu’en effet on en avait vu un, qui subissait le martyre. 12 Trouvant que c'était leur maître, ils achetèrent son corps et l’apportèrent pieusement à leur dame. 13 Un ange dit à celle-ci de se préparer à recevoir comme seigneur celui qu’elle avait eu à son service. 14 Et elle reçut le corps du saint martyr avec grande piété. 15 Elle persévéra dès lors dans la grâce de Dieu et devint une sainte femme. |
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TC0131 | TE008480 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 357, 1-7 | LE DOYEN D'AMIENS QUI SE FIT ERMITE. 1/ Un doyen d’Amiens partit pour la Terre Sainte; son successeur y alla aussi et entendit un berger qui chantait le Salve Regina. 2/ Il lui demanda qui il était et s’aperçut que c'était son prédécesseur. 3/ Celui-ci refusa absolument de revenir avec lui et lui dit qu’il goûtait mieux la présence de Dieu et qu’il avait plus de sentiments de dévotion en gardant ses brebis qu’il n'en avait jamais eu quand il était doyen d’Amiens. 4/ Lorsqu’il rentra à Amiens, le doyen raconta tout cela à ses compagnons. 5/ En entendant son récit, plusieurs sentirent augmenter leur piété et eprouvèrent du mépris pour les honneurs et plaisirs du monde 6/ pour la sainteté et l’humilité qu’ils entendaient dire de ce saint homme. 7/ Tout le monde en fut ému de dévotion. |
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TC0131 | TE008090 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 558, 1-9 | SAINT ANTOINE APRES SA TENTATION. 1/ Jésus apparut à saint Antoine. 2/ Saint Antoine lui dit: "Ah, Seigneur, où étais-tu? Les diables sortent d’ici, qui m'ont battu autant que je pouvais en supporter. 3/ - J'étais toujours avec toi, répondit Jésus. - Pourquoi ne m'avez-vous pas aidé à me défendre? - Je voulais voir comment tu te défendrais. 4/ - Ah, Seigneur, puisque vous êtes avec ceux qui sont dans les épreuves, je vous prie que je ne sois jamais sans épreuve tant que je vivrai sur terre: 5/ de cette façon, vous serez toujours avec moi." Ce fut ce que le bon saint Antoine demanda à Dieu. 6/ Mais ceux qui ne veulent rien souffrir en ce monde pour l’amour de Dieu ne poursuivent pas de tels caprices, 7/ eux qui être guéris d’une fièvre ou d’une goutte accourent de quarante ou même soixante lieues, les uns à saint Thibaut ou à saint Sulpice de Favières ou à saint Maur ou à d’autres pélerinages, 9/ pour la santé de leur misérable corps qui sera un jour la nourriture des vers. |
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TC0131 | TE008683 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 589, 1-5 | UN MALADE GUERI REDEMANDE SA MALADIE. 1/ Un brave homme qui priait sur le tombeau de saint Thomas de Cantorbéry 2/ lui demanda d’obtenir de Dieu la guérison d’une maladie qu’il avait et aussitôt il fut guéri. 3/ Rentré chez lui, il regrettait d’avoir demandé sa guérison. 4/ Aussi demanda-t-il à saint Thomas que, si cette maladie devait être plus profitable à son âme que la santé, il la lui obtienne à nouveau de Dieu. 5/ Aussitôt il retomba malade et supporta patiemment sa maladie. | |
TC0131 | TE008848 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 635, 1-3 | PELERINAGE DE SAINTE PAULE ET DE SA FILLE. 1/ Sainte Paule et sainte Eustochie, sur le conseil de saint Jérôme, leur directeur spirituel, allèrent en pélerinage dans tous les saints lieux possibles où Jésus s’était trouvé vivant ou mort. 2/ Dieu leur fit cette faveur qu’elles virent de leurs yeux ses oeuvres et entendirent ses paroles dans tous les lieux qu’elles visitèrent, depuis l’Annonciation à la vierge Marie jusqu’à la descente du Saint-Esprit. 3/ Elles racontèrent tout à saint Jérôme, car elles avaient tout vu et entendu aussi nettement que si elles avaient été là à l’époque où ces événements s’étaient passés. |
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TC0131 | TE008903 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 766, 1-4 | LE DIABLE REPAND DES POIS SUR L’ESCALIER. 1/ Le diable répandit des pois sur l’escalier par où saint Martin venait à matines. 2/ En tombant il se brisa une côte. Mais Notre-Dame la lui guérit avec une pommade miraculeuse. 3/ Comme preuve de son intervention elle laissa sa boîte, que l’on garde encore respectueusement à la cathédrale de Tours. 4/ On la montre aux pélerins qui par piété demandent à la voir. |
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TC0137 | TE012606 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 121 | La coupe d’argent de l’aubergiste. Un père et son fils, qui étaient en train de se rendre en pélérinage pour Saint-Jaques-de-Compostelle, s’arrêtent dans une auberge à Toulouse. Injustement accusés par l’aubergiste du vol d’une coupe d’argent, le juge condamna le fils à être pendu. À son retour, le père apprit par saint Jaques que son fils était encore vivant aprés trente six journées. On découvrit alors que le coupable était l’aubergiste. |
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TC0137 | TE012835 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 350 | Maître Jourdain et le noble allemand. Pendant qu’il enseignait à Padoue, le dominicain Maître Jourdain reçut dans l’Ordre le jeune fils d’un noble allemand. Le père réclama à maître Jourdain son fils unique et menaça de le tuer si son fils ne lui était pas retourné. Un jour, le noble arriva au couvent et demanda à un frère qui était maître Jourdain; celui-ci lui répondit en faisant semblant d’être Maître Jourdain. Le noble, touché par Dieu, descendit de cheval et lui demanda pardon, pleurant et disant qu’avant de retourner en Allemagne il ferait un pélérinage en Terre Sainte. |
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TC0137 | TE012840 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 355 | La mort de Maître Jourdain. Maître Jourdain mourut sur un bateau pendant le voyage en Terre Sainte; des frères de Saint-Jean-d?Acre allèrent en barque prendre son corps et ceux des deux autres frères et les enterrèrent dans l’église des prêcheurs à Ancône. | |
TC0137 | TE012816 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 331 | La pénitence faite par les vivants rejouit les morts. Un homme ayant péché fut convaincu par un ami de se rendre avec lui à Rome où il lui fut donnée une pénitence de trois années, mais peu après il mourut. Toutefois avant de mourir, son ami prit la charge de sa pénitence. Après la première année de pénitence, le mort apparut à son ami avec un tiers du corps très blanc et les deux autres tiers noirs; la deuxième année avec deux tiers du corps très blancs et un tiers noir; la troisième année, il apparut tout blanc, le remerciant de sa libération. |
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TC0138 | TE019989 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 848 | L'enfant endormi un an sur la tombe de saint Clément. | |
TC0138 | TE019988 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 847 | Les pèlerins affamés au siège d'Antioche sont nourris par une rosée miraculeuse. | |
TC0138 | TE019517 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 415 | Le pèlerin qui suivit les pas du Christ et mourut au Mont des Oliviers. |
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TC0138 | TE019639 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 515 | Stratagème d'une « vetula » pour éveiller l'amour chez une femme vertueuse. |
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TC0138 | TE019821 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 679 | Variante de la légende de Robert le Diable. |
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TC0138 | TE020069 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 930 | Histoire de Robert le Diable. |
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TC0138 | TE019993 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 852 | Apparition du Christ à un ermite. | |
TC0138 | TE019985 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 844 | Saint Jacques porte secours à un pèlerin abandonné par ses compagnons. |
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TC0138 | TE019991 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 850 | Le pèlerin ramené chez lui pour empêcher sa femme de se remarier. |
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TC0138 | TE019990 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 849 | Le pèlerin suicidé à l'instigation du diable est ressuscité par l'intercession de saint Jacques. | |
TC0138 | TE019984 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 843 | Conseils de l’abbé Lucius à un frère qui veut partir en pèlerinage. | |
TC0139 | TE016108 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 182 p.128.du texte hébreu | Rabbi Yishmaël ben Yossi fut arrêté sur sa route de pélerin vers Jérusalem par un Samaritain qui essayait de le détourner de son but. Il lui dit:" Vous êtes comme des chiens qui convoitent encore les idoles que notre père Jacob a enterrées au pied du mont Sichem." (Genèse,35,4) | |
TC0140 | TE013691 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Prediche della primavera 1425 (Siena, chiesa di S. Francesco e Piazza del Campo, 20 aprile-10 giugno), XXIII, 1. | Un homme très dévôt accomplit de nombreux pèlerinages et en dernier lieu se rendit à Jérusalem pour visiter les lieux dans lesquels avait vécu le Christ; à la fin, il mourut sur le mont des Oliviers, plein d’amour pour Jésus et pour cette raison, dans son coeur, fut trouvé gravé le nom de Jésus Christ. |
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TC0140 | TE013440 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Predicazione della quaresima 1424 (Firenze, S. Croce, 8 marzo-3 maggio), XXI, 2. | Un homme propose d’aller en pèlerinage à Saint-Jacques en Galice ou au Saint-Sépulchre au nom de plusieurs seigneurs, dans le but de ramasser une grande somme d’argent, sans se soucier de remplir l’engagement pris. |
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TC0140 | TE013910 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Bernardino da Siena, Prediche volgari sul Campo di Siena 1427 [ed. Delcorno, 1989], XLII, 6. | Une vieille pèlerine à Jérusalem ne pardonne pas à un jeune qui lui avait marché sur le pied. Quand le pèlerin se confesse et communie, le démon prend possession de la femme et la jette dans une citerne. |
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TC0142 | TE018897 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VIII, 59 | Dans la village de Holbach, un démon ayant pris l’apparence d’un pauvre fut accueilli dans la maison du chevalier Gérard, ayant une grande dévotion pour l’apôtre Thomas. Le diable, qui avait demandé de l’accueillir au nom de saint Thomas, disparut le jour suivant avec un bon manteau que le chevalier lui avait donné, sans doute pour provoquer la colère de Gérard contre l’apôtre : en vain ! Peu après, Gérard ayant décidé de partir en pèlerinage pour le pays de saint Thomas, coupa en deux son anneau d’or et en laissa la moitié à son épouse en lui disant de l’attendre cinq ans. Il lui fallut plusieurs années pour arriver dans la ville de saint Thomas. Pendant qu’il priait devant le tombeau, le démon voleur apparut et lui dit qu’il avait été puni pour ce vol, et qu’il devait le ramener d’urgence chez lui, car sa femme allait se remarier. Le démon le ramena d’Inde en Allemagne juste à temps. |
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TC0142 | TE017871 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : I, 40, 1 | Un bourgeois d’Allemagne part en pèlerinage avec sa fille Hildegonde. L’homme décède à Tyr en laissant sa jeune enfant à un serviteur qui l’abandonne. Tombée dans la misère, elle est ramenée dans sa patrie par un riche pèlerin. A Trêves, alors que deux personnages de la cathédrale s'opposent, il est décidé de faire porter par la jeune Hildegonde, déguisée en homme, une lettre au pape Lucius III. En chemin, elle est injustement accusée de vol, condamnée à la pendaison et innocentée par une ordalie. Les complices du voleur la pendent. Un ange la soutient pendant deux jours et l’emmènent miraculeusement à Vérone pour porter sa lettre au pape. |
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TC0142 | TE018605 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : V, 56 | Un sonneur de cloches qui allait partir en pèlerinage, promit à une femme du même village qui partait, elle aussi, en pèlerinage, de sonner les Matines plus tôt que d'habitude. La nuit, le diable le réveilla et lui dit d'aller sonner. Le sonneur comprit qu'il était encore trop tôt et, en pensant que c’était la femme qui l'avait réveillé, sortit de l’église pour lui dire d'aller dormir. Tout à coup, il vit le diable sous l'aspect d'un bœuf noir qui l’emporta dans l'air, jusqu'à la tour d'un château. Le diable lui proposa de conclure un pacte avec lui, sinon, il le laisserait là mourir de faim ou le ferait tomber du haut de la tour. Le sonneur refusa et ordonna au diable, au nom du Christ, de le déposer par terre. Le diable le fit, mais loin du village où le sonneur habitait. Il lui fallut quatre jours pour y retourner. | |
TC0142 | TE018629 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VI, 6, 3 | Un homme malade fit un pèlerinage aux reliques de martyrs, mais n'y retrouva pas la santé. Sur un conseil de quelqu'un il fit un vœu à Hermann, le doyen de Hildesheim, et fut guéri. Il visita la tombe d'Hermann le jour de sa commémoration et raconta ce qui lui était arrivé. | |
TC0142 | TE018586 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : V, 42 | Un chevalier nommé Mengoz tomba malade lors de son séjour en France pour apprendre le français. Il fit alors un vœu d'aller en pèlerinage à Saint-Rémi de Reims, mais négligea de le faire et retourna ainsi chez lui. Un jour, Mengoz apprit qu'un autre chevalier se proposait de faire un pèlerinage à Cîteaux, et décida de l'accompagner. Quand ils étaient près de Dijon, saint Rémi apparut à Mengoz et lui reprocha assez durement d'avoir négligé sa promesse. Vint alors le diable et il essaya de dissuader le chevalier d'accomplir le vœu, puis le traîna, invisible, à plat ventre par terre, de telle sorte que le chevalier se blessa le visage. Son compagnon de voyage conseilla à Mengoz d'accomplir au plus vite le pèlerinage et lui-même donna l'argent nécessaire pour le faire. | |
TC0142 | TE017845 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : I, 17 | Césaire de Heisterbach a été converti par le récit de Gévard, l’abbé de Heisterbach: à Clairvaux, un saint homme a vu Marie, accompagnée d’Anne et de Marie Madeleine, essuyer le front des moines moissonnant. Césaire se rend en pèlerinage à Rocamadour, puis entre au monastère de l’abbé Gévard. |
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TC0142 | TE018581 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : V, 37 | Au début de la guerre opposant Philippe de Souabe et Otton de Brunswick, un chevalier nommé Everchard tomba malade. Délirant, il ne supportait plus de voir sa femme. Le diable lui apparut et proposa de l'emporter loin de la maison et de la femme détestée, le chevalier y consentit. Le diable lui fit voir Rome et Jérusalem, puis le camp de Saladin. Tout au long de ce pèlerinage en esprit, le corps du chevalier restait chez lui inanimé. Le diable lui proposa ensuite de revenir. En route, ils aidèrent un des paysans d'Everchard à échapper à des brigands, puis ils virent Warlam, fils du prince Henri de Limbourg faire un pacte avec le roi Philippe, ce qui eut pour conséquences, comme le diable le prédît, des pillages et incendies dans la région de Bonn. Finalement, le diable restitua l'esprit du chevalier à son corps, et il se rétablit. |
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TC0142 | TE018679 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : X, 7 | Un paysan fut capturé pas ses ennemis. Ils tentèrent de lui extorquer de l'argent, mais le captif refusa de payer : il avait besoin de l'argent pour aller en pèlerinage à Compostelle. En se confiant en Dieu et à saint Jacques, il leur annonça qu'il partirait en pèlerinage le jour de la fête de saint Étienne, qu'ils le veuillent ou non. On l'enferma, ligoté, dans un four bien gardé, mais la veille du jour prédit il disparut sans laisser de trace. |
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TC0148 | TE015354 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 962 | UN PÉCHÉ MIS PAR ÉCRIT EST EFFACÉ. — Un homme avait confessé un énorme péché à son évêque. Ce dernier, croyant qu’il ne fût pas vraiment repenti, l’envoya à Saint-Jacques (de Compostelle) avec un feuillet sur lequel étaient écrits les péchés, feuillet qu’il ferma et scella. Il lui ordonna de faire ce que l’archevêque du lieu lui enjoindrait. Il y vint, mais ne pouvant parler à l’archevêque, il posa, le jour de la fête de saint Jacques, la lettre close sur l’autel, pleurant amèrement son péché. L’archevêque, venu pour dire sa messe, trouva la lettre sur l’autel et s’enquit de savoir qui l’avait posée ici. L’homme en pleurant lui avoua la vérité. L’archevêque trouva la lettre ouverte et comme détruite récemment à l’intérieur par des larmes. | |
TC0148 | TE015544 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1149 | LA MISSION DE PIERRE L’ERMITE. — Les Sarrasins avaient occupé après l’époque d’Héraclius la Terre d’outremer. Un normand, un ermite nommé Pierre, visita par dévotion la Terre sainte. Comme il veillait en prière dans le temple du Christ, ce dernier lui apparut se plaignant du fait que les chrétiens toléraient de le voir déshérité depuis si longtemps de cette terre; il lui donna légation pour prêcher et lui enjoignit d’aller voir le pape. Ce dernier, touché par les paroles de Pierre s’en vint à Clermont en Auvergne pour y convoquer un concile d’évêques et de barons qu’il poussa presque tous à faire v?u de pèlerinage. Il y fut décidé que tous ceux qui promettaient de faire ce pèlerinage porteraient la croix sur leur vêtement en signe de v?u. Le Christ libéra la Terre sainte par peu de ceux qui s’étaient croisés; et pourtant tous furent touchés par la voix de Pierre ou d’Urbain. | |
TC0148 | TE015523 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1128 | SAINT JACQUES NOURRIT UN PÈLERIN. — Un habitant de Vézelay venait de Saint-Jacques. Il avait tout dépensé et n’osait mendier. Il s’endormit et vit en rêve que saint Jacques lui apportait manger. En se réveillant, il trouva un pain blanc, cuit à la cendre. Il en mangea en faisant des actions de grâces et mit le restant dans son sac. Il en vécut à l’aise pendant quinze jours; il en mangeait deux fois par jour et le trouvait entier tous les matins. | |
TC0148 | TE015331 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 939 | LA LÉGENDE DE ROBERT LE DIABLE. — L’épouse d’un comte n’avait pas de descendance et ne cessait de prier le Christ pour en avoir. Mais sans résultat. A la fin des fins, elle promit au diable de lui donner l’enfant s’il lui faisait en avoir un. Elle eut un fils que l’on nomma Robert. Plus il grandissait et plus il devenait méchant. Il commença par mordre les seins de ses nourrices, puis, devenu plus grand, il frappa d’autres gens. Il réduisait tous ceux qui lui tenaient tête, enlevait les vierges, et mêmes les épouses, et les violait; il tuait les hommes. Fait chevalier il n’en devint que plus méchant. Une fois, sa mère, que les plaintes à son sujet peinaient beaucoup, lui dit qu’on chercherait en vain à le rendre meilleur car elle voyait bien qu’il ne ferait jamais que le mal. Robert se jeta alors sur elle, l’épée à la main, lui disant que soit il la tuait, soit elle lui avouait pour quelle raison elle lui avait dit cela et le pourquoi de sa méchanceté. Sa mère, terrifiée, lui raconta comment elle l’avait donné au diable. Sur ces mots il alla à Rome, cherchant à se confesser au pape. Celui-ci l’ayant finalement l’envoya à un saint reclus qui au cours de sa messe demanda au Christ de lui faire connaître la pénitence à imposer, car ce qu’il avait entendu l’avait laissé perplexe. Il lui fut envoyé par une colombe un feuillet sur lequel se trouvait écrite la nature de la pénitence: ne plus parler sans la permission de l’ermite, se faire fou, supporter sans impatience les offenses des enfants et des autres gens, coucher avec les chiens, ne rien manger qui ne leur fut arraché. Robert accepta cette pénitence avec joie et promit de la mener à bien. Tondu comme le sont les fous par l’ermite, il se rendit à la capitale du royaume. Suivi par les enfants, il monta dans la grande salle au palais royal, se battit avec les chiens, arracha de leurs crocs ce qu’il leur était jeté; les courtisans leur lancèrent alors des os et d’autres choses pour le voir combattre avec les chiens. Le roi remarquant qu’il ne voulait manger que ce qui était jeté aux chiens, leur lança beaucoup de choses afin que celui qu’il croyait fou pût en manger. Robert refusait de coucher ailleurs qu’avec les chiens, sous l’escalier. Ses nuits s’y passaient en pleurs et en prière. Les Barbares avaient fait irruption dans le royaume et le dévastaient. Le roi et ses hommes marchèrent au combat. Alors que Robert s’apitoyait beaucoup sur son sort et priait pour lui, l’ange du Seigneur lui apparut, lui demandant de le suivre, d’accepter les armes envoyées par Dieu, d’aller porter secours à son seigneur et après avoir remporté la victoire, de remettre les armes là où il les avait prises. Il le mena près d’une fontaine, dans le jardin, lui remit de blanches armes frappées d’une croix rouge et le fit monter sur un cheval blanc. Volant vers le champ de bataille, il pénétra les rangs de l’ennemi, le mit en fuite et l’anéantit. Ayant remporté la victoire, il revint là d’où il était parti et déposa les armes et le cheval où l’ange le lui avait dit. Ce que vit la fille unique du roi, qui était muette, de la fenêtre de sa chambre. Le roi revint et demanda à ses hommes qui était ce chevalier aux blanches armes qui s’était ainsi comporté. Il fut introuvable. La fille désignait du doigt le fou, mais elle fut vivement réprimandée par son père. Les ennemis revinrent avec une armée plus forte. Robert, averti par l’ange, libéra le roi et son armée. Ce que voyant, le roi demanda à ses chevaliers de le capturer afin qu’il le promût aux plus grands honneurs. L’un des chevaliers, ne pouvant le capturer malgré tous ses efforts, planta sa lance dans la cuisse de Robert. Le fer resta dans la blessure. Robert déposa les armes près de la fontaine, enleva le fer, le jeta et mis de la mousse sur sa blessure. Ce que voyant, la fille du roi accourut et s’empara du fer de lance. Le roi dit que si le chevalier vainqueur se présentait, il lui donnerait sa fille en mariage et le ferait héritier de son royaume. Son sénéchal se blessa alors la cuisse et apporta le fer d’une lance. Le chevalier qui avait blessé Robert ne fut pas dupe mais n’osa rien dire. Le sénéchal devait épouser la jeune fille qui protestait, montrait le fou et repoussait le sénéchal. Son père la réprimandait vivement et voulait la contraindre au mariage. Dieu la guérit alors. Elle raconta à son père ce qu’elle avait vu, apporta le fer de lance que le chevalier reconnut pour sien. Arriva l’ermite qui avait imposé la pénitence, enjoignant à Robert de parler et de révéler la vérité, ce qu’il fit avec peine. Le roi voulut lui donner sa fille unique, renoncer à son royaume et le lui laisser. Les hommes de son père lui demandèrent d’être leur chef. Mais il refusa de répondre à leurs souhaits. Il quitta tout et partit avec l’ermite. |
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TC0148 | TE015521 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1126 | SAINT JEAN ET SAINT PAUL REÇOIVENT UNE AUMÔNE D’UNE DAME. — Une dame fréquentait souvent l’église des saints martyrs Jean et Paul pour y prier. Une fois, comme elles sortaient de leur église, elle trouva deux pèlerins à la sortie. Elle ordonna à son intendant de leur donner une aumône. S?approchant, ils lui dirent que les ayant visités ce jour, ils l’aideraient pour elle le jour du jugement dernier. Puis ils disparurent. | |
TC0148 | TE015520 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1125 | LE PÈLERIN SOUTENU PAR SAINT JACQUES. — Trente Lorrains avaient décidé et juré de ne jamais se séparer, lors de leur pèlerinage à Saint-Jacques. L’un des pèlerins tomba malade. A cause de lui, le chemin qui aurait pu être fait en cinq jours le fut en quinze. Ils finirent par abandonner le malade. Tous sauf un qui n’avait pas prêter serment. Il accompagna le malade suivant sa volonté jusqu’au pied du mont Saint-Michel. La maladie empirant, il le conduisit sur la montagne où le malade mourut. Terrifié le pèlerin se mit à prier et à pleurer. Saint Jacques arriva alors sous l’apparence d’un pèlerin, à cheval, et lui demanda la cause de ses pleurs. Le pèlerin la lui révéla. Saint Jacques lui demanda de lui confier le corps du défunt et de monter en croupe. Ils allèrent, faisant en une nuit ce qu’il aurait fait en douze jours, jusqu’à Montjoie qui se trouvait à une demie lieue de Saint-Jacques. Là, saint Jacques les mit a terre et ordonna au pèlerin de dire aux chanoines de la part de saint Jacques de venir ensevelir le mort et de dire à ses compagnons que, pour avoir manqué à leur promesse, leur pèlerinage n’avait aucune valeur. Le pèlerin accomplit ses ordres et ses compagnons reçurent une pénitence de l’archevêque du lieu. |
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TC0148 | TE015729 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1328 | UN MOINE OBTIENT UN DOIGT DE SAINTE CATHERINE. — Un moine de Rouen s’était rendu au mont Sinaï et était resté durant sept ans au service de sainte Catherine. Au bout de ce temps il lui demanda de lui donner un fragment de son corps, enfermé par les anges dans la pierre. Il vit un doigt se détacher de la main de la vierge. Il le reçut dans un récipient placé près d’un petit trou du tombeau par où était recueillie la liqueur qui coulait de ses membres, et il l’emporta avec joie dans son monastère. | |
TC0148 | TE015528 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1133 | SAINT LÉONARD LIBÈRE UN PÈLERIN. — Un pèlerin qui revenait de Saint-Léonard [de Noblat] fut capturé par un châtelain auvergnat qui ne consentit à le relâcher que contre rançon. Saint Léonard apparut la nuit au châtelain lui conseillant de relâcher le pèlerin. Le seigneur n’en tint pas compte. La nuit suivante, le saint réitéra ses conseils en y ajoutant des menaces. Sans résultat. La troisième nuit, le saint fit sortir le pèlerin du château. Ceci fait, le donjon s’effondra et écrasa un grand nombre de personnes. Le seigneur en réchappa, les jambes broyées, pour sa plus grande honte. |
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TC0148 | TE015373 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 981 | LE FOU ET LE PRINCE FRATRICIDE. — Un chevalier riche, jeune et raffiné se mit à réfléchir sur la vanité du monde et comprit qu’il ne pourrait qu’avec difficulté, sinon jamais, être sauvé dans l’état où il se trouvait. Voulant pleurer ses péchés et obtenir ainsi le réconfort divin, il s’en vint à Constantinople. A son arrivée, il échangea ses vêtements contre ceux d’un pauvre charbonnier. Une fois en ville, il se fit ?fou?. Les enfants le frappaient et se moquaient de lui. La nuit, couché sur un tas de fumier, il veillait, en pleurs, et s’adonnait à la prière. Le jour venu, il revenait se livrer aux moqueries des enfants. Les deux fils de l’empereur étaient alors en lutte et le cadet tua l’aîné. Le prince, au comble de l’affliction, se rendit à Rome. Le pape le confia à son patriarche qui l’adressa à un ermite égyptien, qui l’envoya, lui, à l’autre bout du désert d’Egypte, à un autre ermite de très grand mérite. Dieu se révélait souvent à lui et le réconfortait; chaque jour, un pain céleste lui était envoyé. Informé de son arrivée, il courut à la rencontre du prince. L’ange apporta dès lors deux fois plus de pain. Tous deux se restaurèrent. Après qu’ils eurent prié, l’ermite, averti par une révélation divine, l’adressa au chevalier qui se faisait passer pour fou; il lui montra ce qu’il devait faire et lui indiqua qu’il trouverait le chevalier sur son tas de fumier. Il s’en vint en secret à Constantinople et alla à l’heure du premier sommeil au tas de fumier. Il vit celui qu’il cherchait se lever brusquement et partir pour Sainte-Sophie. Deux ch?urs qui chantaient les psaumes le précédaient. Ils ouvrirent l’église et lui préparèrent un siège pour prier. Le fou pria fort longtemps. On approchait de matines quand il se leva soudainement et se retira, accompagné des ch?urs qui refermèrent les portes et montèrent aux cieux. Il s’en revint à son tas de fumier. Le jeune homme le suivit et s’attacha à ses pas. Le fou crut tout d’abord qu’il s’agissait des enfants et cria qu’il ne faisait pas encore jour. Le prince lui apprit alors qui il était, la cause de sa venue, qui l’envoyait et ce qu’il avait vu. Le fou lui indiqua ce qu’il devait faire et lui enjoignit aussi, en le forçant à prêter serment, de ne jamais révéler à quiconque tant qu’il vivrait ce qui s’était passé. Devant les demandes du prince, le fou avoua qui il était. Comme l’empire, à la mort de son père faisait l’objet de nombreuses convoitises, faute d’héritiers, le prince le revendiqua, et l’obtint. Une fois empereur il voyait l’homme de Dieu conspué. Mais, tenu par son serment, il ne pouvait montrer qu’il le connaissait. Il pleurait même à chaudes larmes lors des repas ou quand il entendait les injures qu’on lançait au fou. Un jour, apprenant la mort du fou, il se précipita à toute allure là où se trouvait sa dépouille mortelle, Il pleura, le proclama son père et révéla tout ce que le fou avait fait. L’on trouva dans la main du fou une cédule où il était écrit qui il était, d’où il venait et pourquoi il s’était ainsi méprisé. L’empereur porta le lit funèbre et le fit ensevelir avec tous les honneur. Le Christ gratifia le fou de la gloire abondante des miracles. |
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TC0155 | TE016379 | Johannes Maior | Magnum Speculum Exemplorum (en russe) : 256 | Un père, une mère et leur fils, en pèlerinage pour Saint-Jacques-de-Compostelle s’arrêtent dans une auberge. Injustement accusé par la fille de l’aubergiste du vol d’une coupe d’argent, le fils est condamné à être pendu. Le père et la mère continuent le pèlerinage. À leur retour, ils visitent le lieu où leur fils a été exécuté. La femme pleure amèrement. Tout à coup, le fils s’adresse à sa mère en lui annonçant qu’il est encore vivant grâce à l’aide de saint Jacques et lui demande de raconter tout au juge. Celui-ci dit, qu’il croira si le coq et la poule rôtis, qu'il s’apprête à déguster, se mettent à chanter. Les volailles sautent aussitôt du plat. Le fils est donc disculpé et libéré. |
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TC0157 | TE017487 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 151, p. 2, l. 15 – p. 3, l. 13 | Cette histoire a été rapporté par Richard, homme d’une grande probité. Huit hommes revenaient de pèlerinage à Jérusalem, mais durent en chemin rester quatre jours sans manger. Ils prièrent Dieu, et une grande miche de pain leur fut accordée. Cette miche de pain, apparut sur la route et partagée entre eux huit, leur fut un festin tel que plus jamais ils n’en connurent d’aussi satisfaisant. | |
TC0157 | TE017138 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 70, p. 321, l. 16 – p. 322, l. 6 | Un prêtre était nommé Maurus. Il devint moine dans l’ermitage de Pierre Damien, mais peu après, changea d’avis, et viola ainsi le serment qu’il avait fait à Dieu. Alors, pour faire apparaître dans sa chair l’aveuglement de son esprit, son œil s’infecta, et causa une difformité pour le reste de ses jours. Alors qu’il voyageait, plus tard, à Rome en pèlerinage, il traversa un cours d’eau que les autres avaient franchi sans dommage, il tomba de son cheval et fut retrouvé mort un peu plus bas. Celui qui avait refusé de se tenir à sa promesse pour préférer un autre style de vie, perdit ainsi toute chance de vivre. |
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TC0157 | TE017448 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 118, p. 336, l. 9 – p. 336, l. 30 et lettre 137, p. 470, l. 6 – p. p. 470, l. 30 | Alors que Pierre Damien écrivait sur la nécessité du jeûne, un frère ermite depuis trente ans, qui ne savait pas que Pierre Damien était préoccupé par ce sujet, vint le trouver pour lui raconter ceci. Ce frère avait souvent éprouvé du ressentiment envers Pierre Damien car ce dernier insistait sur le jeûne du samedi. Par ailleurs, ce frère, Jean, éprouvait le désir de voyager à Jérusalem. La nuit passée, il eut un rêve : un clerc habillé magnifiquement lui apparut, et lui proposa d’aller à Jérusalem. Il lui montra tous les tombeaux des Saints, jusqu’au Saint-Sépulcre. Devant le Saint-Sépulcre, un religieux d’aspect beau et paisible lui dit que les jeûnes du vendredi et samedi étaient également nécessaires, puisque le vendredi, on vénérait la croix, et le samedi la tombe du Seigneur. Le frère fut ainsi convaincu et abandonna son ressentiment envers Pierre Damien. |
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TC0157 | TE017111 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 57, p. 181, l. 5 – p. 181, l. 19 | Un pèlerin qui revenait de Jérusalem raconta ce qui était arrivé à lui et à ses compagnons. Alors qu’ils étaient épuisés et se reposaient au bord de la route, un lion vint les attaquer. Un prêtre, de bonne réputation et de bonne vie, et qui en était à son quatrième pèlerinage, dormait au milieu de ses compagnons. Mais le lion ne toucha aucun de ceux qui étaient à la périphérie du groupe. Il sauta directement au milieu d’eux et saisit le prêtre. Il l’apporta en proie aux autres lions qui attendaient non loin. Il fut dévoré à portée d’ouïe de ses compagnons. Puis les lions suivirent les pèlerins jusqu’à une tour où ils montèrent se refugier, terrorisés. Pour ceux dont le jugement est faible, cela semble terrible, que les justes soient punis et que le châtiment divin s’abatte sur les plus méritants. | |
TC0157 | TE017515 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 169, p. 249, l. 1 – p. 249, l. 25 | Richard, alors abbé de Camporeggiano, fit ce récit, qu’il avait entendu rapporter par plusieurs personnes. Un Lombard et sa femme étaient en marche pour visiter les reliques des apôtres. Alors qu’ils arrivaient au lac Bolsena, il monta dans le bateau d’un pêcheur pour acheter du poisson. Mais revenu au rivage, il s’aperçut qu’il avait perdu sa bourse, dans laquelle il tenait vingt-quatre pièces de monnaie de Pavie. Sa femme se plaint beaucoup du repas frugal et de la grande perte, mais il la consolait : il leur restait six deniers de Lucques, ce qui suffisait à leur voyage. Dieu compenserait leur perte. Au retour du pèlerinage, il décida de nouveau d’acheter un poisson bon marché auprès de ce même lac. Un pécheur lui vendit un gros poisson, et en le cuisinant, sa femme retrouvant dedans la bourse perdue et l’argent. Cela conforta tout le monde dans sa confiance en Dieu. | |
TC0157 | TE017488 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 151, p. 3, l. 14 – p. 4, l. 15 | Notre vieux frère Agius, lorsqu’il était encore laïc, priait dans l’église de Saint-Michel Archange, à Sipont, près du mont Gargano. Lui et son frère possédaient seulement un cheval, et le montaient à tour de rôle pour alléger la fatigue du chemin. Mais ils virent que leurs compagnons de voyage avaient besoin d’aide pour porter leurs bagages, et ils décidèrent donc, par charité, d’aller tous deux à pied et de faire porter le poids de la charge à la monture. Fatigués de la sorte, ils s’arrêtèrent pour se reposer. Agius sortit du pain et du vin pour son repas, mais s’endormit avant d’avoir mangé. Pendant leur sieste, des voleurs vinrent et leur prirent le cheval et le reste. Un voleur resta en arrière et mangea le repas de pain et vin. Il sentit une grande douleur, intolérable, qui persista jusqu’à ce qu’il vomît le repas. Alors, il courut vers ses compagnons, et les persuada de rendre leur butin, sous peine d’être poursuivis par le châtiment de Dieu. Ils vinrent rendre, les larmes aux yeux et demandant pardon, ce qu’ils avaient dérobé. Ainsi, Dieu protège ceux qui le servent. |
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TC0157 | TE017489 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 151, p. 4, l. 16 – p. 4, l. 31 | Bonizo est un frère depuis longtemps à l’ermitage, un saint homme, qui continue à suivre la règle malgré les faiblesses de l’âge. Un jour, il a vécu un naufrage, en revenant par mer de Jérusalem. Alors que tous étaient engloutis, il attrapa un ballot de coton, et s’y accrocha trois jours et deux nuits, jusqu’à ce que des marins le secourent. Dieu qui avait sauvé Paul et fait que la baleine recrachât Jonas, protégea le pèlerin en mer. | |
TC0157 | TE017400 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 110, p. 241, l. 11 – p. 242, l. 5 | C’est Bonizo, abbé du monastère de Saint-Sévère dans les environs d’Orvieto, qui rapporte cette histoire. Au temps du pape Grégoire, précédemment appelé Gratien, le roi des Écossais était encore jeune, et succéda à son père qui venait de mourir. Mais, considérant la vanité de toute chose, il laissa le mariage et les honneurs, et décida de prendre l’habit monacal. Mais d’abord, il pratiqua la prière et se rendit en pèlerinage à Rome. Là, en secret, il revêtit l’habit et quitta le monde. Peu après, il tomba malade. Jusqu’à sa mort, il ne cessa de répéter qu’il avait suivi les ordres de Dieu; maintenant, Dieu devait accomplir sa promesse. |
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TC0157 | TE017175 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 72, p. 361, l. 5 – p. 362, l. 3 | Serge, métropolitain de Damas, laissa son église et partit en pèlerinage à Rome. Il y trouva la basilique Saints-Boniface-et-Alexis dépourvue de prêtre. Il pria donc Benoît, évêque de Rome, de le laisser y mener une vie monastique. C’est ainsi qu’il vécut de nombreuses années, jusqu’à sa mort. | |
TC0158 | TE016923 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 407 [A] | Visite d'Indra au Buddha.– Indra visite le Buddha dans l'Indra-çaila-guhâ et lui pose un certain nombre de questions sur la doctrine bouddhique auxquelles le Maître répond. | |
TC0160 | TE017309 | anon. | Recueil de sermons et d’exempla - Cambrai, BM, 574 [transc. A. Perard] : n°84 | Deux frères vont à un pèlerinage. Ils arrivent à un croisement : l'aîné veut prendre le bon chemin, le cadet le plus beau. Lorsque l'aîné entend le choix de son frère, il préfère le suivre plutôt que se retrouver seul. Sur le beau chemin, ils trouvent des voleurs avec qui ils font le trajet. Ils se font arrêtés et ils sont conduits à la potence. Ces deux frères symbolisent l'âme (le grand) et le corps (le petit). | |
TC0161 | TE017723 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XVII, 33 | COMMENT UN MOINE DU MONT HIEI OBTIENT LA SAPIENCE PAR LE SECOURS DU BODHISATTVA KOKÛZÔ.– Un jeune moine ayant l’intention d’étudier préfère néanmoins s’amuser et reste ignorant. Il se rend malgré tout en pèlerinage. Le soir venu, après avoir longuement parlé avec d’autres moines, il cherche un logement pour la nuit. Il est hébergé chez une très belle femme qu’il tente de séduire en s’introduisant dans son lit. La femme se refuse à lui et lui promet de s’unir à lui s’il parvient à réciter par cœur le Sûtra du Lotus de la Loi. Le moine retourne étudier et apprend le sûtra en seulement vingt jours. Reparti en pèlerinage, il fait de nouveau halte dans la maison de la femme et récite le Sûtra. Puis il s’allonge dans le lit à côté de la femme et s’apprête à s’unir à elle. Mais celle-ci refuse de nouveau et lui dit que réciter un sûtra fait de lui un homme trop ordinaire et lui demande de retourner étudier pendant trois ans pour devenir un clerc important. Elle s’engage à lui envoyer des lettres et à subvenir à ses besoins en lui promettant leur union à son retour. Le moine éperdu de désir pour cette femme, étudie en seulement deux ans. Et c’est aussi grâce à sa grande intelligence et vivacité qu’il devient un clerc renommé durant la troisième année. Il part alors en pèlerinage et retourne dans la maison de la femme. Il passe la nuit à parler avec elle et à répondre à ses nombreuses questions sur la religion. La femme le félicite pour son érudition et sa grande intelligence. Le moine finit par s’endormir et se réveille allongé dans une lande éloignée. Effrayé, il s’enfuit vers le sanctuaire du lieu du pèlerinage. Là, il s’endort et voit en rêve un petit moine qui explique au moine endormi qu’il a été victime d’une machination pour le forcer à étudier et à obtenir la sagesse. Au réveil, le moine empli de honte et de chagrin comprend que le Bodhisattva Kokûzô s’est métamorphosé en femme durant toutes ces années pour le secourir. Il repart étudier et devient véritablement un clerc très éminent. |
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TC0161 | TE017695 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : IV, 28 | HISTOIRE DU CORPS D'APPARITION D'UN KANNON EN SANTAL BLANC DE L'INDE.– Dans le sanctuaire d’un monastère, le Bodhisattva Kanjizai apparaît aux pèlerins qui prient, après une période de jeûne, devant son icône. Une balustrade est élevée pour ne pas s’approcher trop près de l’image. Les pèlerins lancent des fleurs et savent que leurs vœux sont exaucés quand elles s’accrochent aux membres du Bodhisattva. Un moine forme trois vœux et lancent ses fleurs qui se suspendent à la main, aux bras, au cou et à la tête du Bodhisattva. Le gardien du monastère est émerveillé et prédit que le moine deviendra un Bouddha et lui demande de le conduire plus tard dans le nirvâna. |
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TC0161 | TE017718 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XIV, 03 | COMMENT UN MOINE DU DÔJÔJI DE LA PROVINCE DE KII A SECOURU DES SERPENTS EN COPIANT LE LOTUS DE LA LOI.– Deux moines partis en pèlerinage s’arrêtent dans la maison d’une veuve qui tombe amoureuse du moine le plus jeune. Elle lui demande de l’épouser, mais il refuse de rompre son vœu. La femme tente de le séduire pendant toute la nuit et le moine lui promet de s’unir à elle dès son retour. Mais, effrayé par cette idée, le moine s’enfuit par un autre chemin. La femme ayant appris la nouvelle se désole et meurt. Un serpent sort de sa chambre et part à la poursuite des deux moines qui se réfugient dans le monastère du Dôjôji. Les moines enferment alors le jeune moine dans leur cloche. Le serpent parvient à entrer et s’enroule autour de la cloche et la frappe pendant des heures. Les moines intrigués voient des larmes de sang sortir des yeux du serpent qui repart à vive allure. La cloche s’embrase et le jeune moine se consume entièrement. Plus tard, le doyen du monastère voit en songe un très grand serpent qui lui dit avoir été le moine enfermé dans la cloche et s’être marié avec la mauvaise femme transformée en serpent venimeux. Ce grand serpent implore le vieux moine de copier le Lotus de la Loi afin de lui enlever toute douleur. Le doyen copie alors le sûtra et le célèbre avec les moines à l’intention des deux serpents .Après cela, le doyen voit en songe un moine et une femme qui lui disent avec un air très joyeux qu’ils sont dépouillés de leur corps de serpent pour renaître au ciel. |
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TC0161 | TE017712 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XI, 25 | COMMENT KÔBO-DAISHI COMMENCE DE CONSTRUIRE LE MONT KÔYA.– Kôbo-daishi, le Grand Maître de la Propagation de la Loi, à l’aube de sa vieillesse, part en quête de la Grotte merveilleuse de la concentration d’extase, indiquée par la masse à trois pointes que Kôbo-daishi a lancée dans l’espace. Il rencontre deux divinités : un chasseur avec ses deux chiens qui lui dit connaître le lieu, puis, près d’une rivière, le roi de la montagne qui l’emmène à l’endroit où se trouve la masse à trois pointes et la Grotte merveilleuse. Le Grand Maître donne ses monastères, construit des maisons, des sanctuaires et des stûpas, dont un très grand, dans les montagnes, ainsi qu’un lieu pour l’entrée en concentration. Il prend la pose des jambes croisées et entre en concentration. On ouvre régulièrement la Grotte pour le raser et changer son vêtement. Puis on arrête de le faire. Un recteur monacal venu en pèlerinage à la Grotte entre et voit apparaître le Grand-Maître. Il lui coupe les cheveux, renfile les grains de son rosaire, et l’habille d’un vêtement purifié, puis repart très triste. Depuis, lors des nombreux pèlerinages (interdits aux femmes), la porte de la Grotte s’entrouvre d’elle-même et des bruits retentissent dans la montagne gardée par les deux divinités. |
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TC0162 | TE017784 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XIV, 03 | COMMENT UN MOINE DU TEMPLE DE DÔJÔJI, EN LA PROVINCE DE KI, SAUVE DES SERPENTS EN COPIANT LE SÛTRA DU LOTUS DE LA LOI.– Deux moines partis en pèlerinage s’arrêtent dans la maison d’une veuve qui tombe amoureuse du moine le plus jeune. Elle lui demande de l’épouser, mais il refuse de rompre son vœu. La femme tente de le séduire pendant toute la nuit et le moine lui promet de s’unir à elle dès son retour. Mais, effrayé par cette idée, le moine s’enfuit par un autre chemin. La femme ayant appris la nouvelle se désole et meurt. Un serpent sort de sa chambre et part à la poursuite des deux moines qui se réfugient dans le monastère du Dôjôji. Les moines enferment alors le jeune moine dans leur cloche. Le serpent parvient à entrer et s’enroule autour de la cloche et la frappe pendant des heures. Les moines intrigués voient des larmes de sang sortir des yeux du serpent qui repart à vive allure. La cloche s’embrase et le jeune moine se consume entièrement. Plus tard, le doyen du monastère voit en songe un très grand serpent qui lui dit avoir été le moine enfermé dans la cloche et s’être marié avec la mauvaise femme transformée en serpent venimeux. Ce grand serpent implore le vieux moine de copier le Lotus de la Loi afin de lui enlever toute douleur. Le doyen copie alors le sûtra et le célèbre avec les moines à l’intention des deux serpents .Après cela, le doyen voit en songe un moine et une femme qui lui disent avec un air très joyeux qu’ils sont dépouillés de leur corps de serpent pour renaître au ciel. |
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TC0162 | TE017788 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XVI, 15 | COMMENT UN HOMME QUI VÉNÈRE KANNON EST CONDUIT AU PALAIS DU DRAGON ET OBTIENT LA FORTUNE.– Un pauvre servant respecte les commandements, sert Kannon avec ferveur et vénère Bouddha. Lors d’un pèlerinage, il rencontre un homme qui porte un petit serpent enroulé au bout d’un bâton. Celui-ci explique qu’il a capturé ce serpent pour extraire son huile, utile pour la fabrication de gratte-dos en corne de bœuf qu’il vend. Le servant, pris de pitié, échange sa veste contre le serpent. Puis il dépose le serpent dans un trou près de l’étang où il a été attrapé, et il le voit disparaître dans l’eau. Après s’être éloigné de deux cents pas, il rencontre une ravissante fillette qui le remercie en lui disant qu’il lui a sauvé la vie. Elle le ramène près de l’étang, lui demande de fermer les yeux, et ils se retrouvent tous deux devant le portail magnifique d’un palais fabuleux. Il suit la fillette de pavillon en pavillon, tous emplis de trésors, jusqu’à une salle ornée de pierres précieuses où siège un splendide trône. Un homme à l’allure imposante et majestueuse apparaît, et exprime toute sa gratitude au servant, car il a sauvé sa fille cadette qui, lui ayant désobéi, est allée jouer près de l’étang et a été capturée. Le servant comprend que cet homme est le père du serpent. Il est ensuite convié à un succulent banquet par son hôte qui dit être le Dragon, roi de ce palais. Le roi lui remet un coffret dans lequel se trouve un gâteau de riz en or. L’homme le brise en deux et en donne une moitié au servant en lui recommandant d’en casser un petit bout à chaque fois qu’il en aura besoin. Et ainsi il ne manquera jamais plus de rien. La fillette le raccompagne près de l’étang et disparaît. Il retourne chez lui, et, pensant qu’il a été absent un court moment, il apprend avec surprise que bien des jours ont passé. Par la suite, secrètement, il brise la moitié du gâteau en petits morceaux qu’il échange contre les choses dont il a besoin Et c’est parce qu’il vénère Kannon qu’il a pu voir le palais du roi dragon et devenir prospère. |
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TC0163 | TE018111 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 47. | UN MOINE QUI FAIT PÈLERINAGE AU SANCTUAIRE DE HIYOSHI SE CHARGE D’UN MORT.– Un moine qui revient de pèlerinage au sanctuaire de Hiyoshi, traverse Ôtsu et voit une jeune femme en sanglots devant une maison. Pris de pitié le moine interroge la femme. Celle-ci, comprenant que le moine est en pèlerinage, refuse de lui répondre. Le moine sent qu’il devrait se tenir à distance, mais il insiste et la femme raconte que sa mère est morte le matin même, et qu’elle ne sait comment l’ensevelir. En effet, ce sont des moines qui prennent ordinairement en charge les obsèques, mais comme la pureté rituelle est exigée par le Shintô, et que ce moine accomplit un pèlerinage dans un sanctuaire Shintô, il doit se mettre à l’abri de toute souillure, et donc s’éloigner de la mort. Le moine très ému par la détresse de la femme, verse lui aussi des larmes et prie alors les dieux et les Bouddhas de lui pardonner. Il dit à la femme de ne plus se désoler et propose d’ensevelir la morte. Pendant la nuit il transporte le corps et procède aux rites funèbres. Puis, ne trouvant pas le sommeil, il décide de repartir le lendemain matin au sanctuaire de Hiyoshi pour trouver une réponse pour ne pas perdre le bénéfice de ses quelque quatre-vingts jours de pèlerinage. Quand il arrive au sanctuaire, une foule est assemblée et écoute les paroles de la prêtresse de Jûzenji [divinité vénérée, avatar du Bodhisattva Jizô]. Le moine, se sentant coupable de sa transgression, se tient à l’écart. Il s’apprête à s’en retourner quand la prêtresse l’interpelle. Tremblant, il s’approche et la prêtresse lui dit qu’elle a vu ce qu’il a fait la nuit dernière. (En réalité c’est le Bouddha qui parle par la bouche de la prêtresse). Le moine est pétrifié de peur, mais elle lui dit que sa conduite a été admirable. Puis elle lui murmure à l’oreille : « Ma nature foncière n’est pas celle d’un dieu. C’est en raison de ma profonde compassion que j’ai fait descendre ma Trace en ce monde. Comme je l’ai fait pour éveiller les hommes à la foi, les interdits ne sont que des expédients, dépourvus de réalité. Ceux qui possèdent l’intelligence des choses le savent d’instinct. ». Elle demande au moine de ne pas divulguer ses paroles, car des hommes bornés et de peu de foi, ignorant qu’elle a été touchée par l’exceptionnelle compassion du moine pourraient se réclamer de ce précédent. Le moine, empli de gratitude et d'émotion s’en retourne. Par la suite, nombreuses sont les occasions où il bénéficie des grâces du Bouddha. |
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TC0163 | TE018149 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 83. | LE RÉVÉREND DÔJAKU, LORS D’UN PÈLERINAGE À HASÉ, PRIE POUR OBTENIR L’ESPRIT DE LA VOIE.– Dans sa jeunesse, lors d’un pèlerinage à Hasé, le révérend Dôjaku voit en songe un moine qui lui dit : « L’esprit de la Voie n’a pas de forme déterminée. Ton esprit, tel qu’il est, voilà simplement ce qu’on appelle esprit de la Voie. » Aussitôt Dôjaku quitte le monde, rase sa chevelure et va pratiquer l’ascèse. Puis il se construit un ermitage et se livre à la méditation assise ainsi qu’à l’évocation au Bouddha, lisant chaque jour le sûtra d’Amida. Il accomplit ainsi sa Renaissance. |
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TC0163 | TE018162 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 93. | A) L’ERMITE AVEUGLE. B) LE PERROQUET QUI PRIE .– A) Un ascète rencontre au pied d’une montagne un moine aveugle qui se rend à Kamakura. Ce dernier dit à l’ascète qu’il n’espère rien, juste trouver pour au moins un jour un moyen de subsistance, au milieu des tourments et des peines qui jalonnent sa route. Tout en le plaignant l’ascète se remémore la parole d’un sage à propos de la marche vers le paradis : « Qu’un homme dépourvu de sagesse aille y renaître, il en est comme d’un aveugle qui va sur un chemin ; mais celui qui connaît le sens profond des saints enseignements est comme un pèlerin qui a la vue claire ». L’ascète demande à l’aveugle s’il n'a pas peur d’échouer, mais celui-ci répond que beaucoup, qui ont tous les moyens à leur disposition, faute de volonté ne sont jamais allés voir ne serait ce que le pays d’Omi ; mais lui, avec ce corps défaillant, une fois sa décision prise, il peut cheminer. B) En Chine un moine récite du matin au soir l’invocation au Bouddha. Un perroquet qui vit près de chez lui imite le moine et répète constamment « Amida le Bouddha ». Quand le perroquet meurt les moines l’enterrent. Par la suite un lotus pousse sur sa tombe et quand on creuse le sol on découvre que le lotus a pour racine la langue du perroquet. C’est sans doute en raison de la générosité du vœu compatissant que, malgré son absence de foi, l’invocation que prononçait le perroquet ne reste pas sans effets bénéfiques. |
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TC0163 | TE018167 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 98. | UN HOMME QUI A EU DES RAPPORTS AVEC SA FEMME SUR LE MONT KIBÛ, DEVIENT AVEUGLE DES ANNÉES PLUS TARD.– Au terme d’un pèlerinage au mont Kibû, un homme et son épouse se reposent dans le pavillon de prière. Ils s’assoupissent et quand l’homme s’éveille, encore embrumé par le sommeil et oubliant qu’il est en pèlerinage et non chez lui, a des rapports avec sa femme. Peu à peu le mari sort de son sommeil et estime sa conduite inqualifiable. Ne sachant que faire, lui et sa femme se retirent de la présence de l’auguste Kongôzô-ô [divinité ésotérique vénérée sur le Kibû souvent représentée sous forme d’une grande figure noire à l’expression irritée], vont à la rivière pour de minutieuses ablutions, se lamentent et vont demander pardon avant de repartir. Ils gardent cette affaire secrète et pendant des mois et des années, ils attendent la venue d’un châtiment. Mais rien ne se produit. Après quarante ans, un de leurs proches prépare son départ pour l’auguste pic pour se livrer à d’excessives austérités. Le mari qui est devenu un vieil homme lui dit que ce n’est certainement pas nécessaire, et il raconte l’acte qu’il a commis en présence de Kongôzô-ô. Il ajoute qu’il ne lui est rien arrivé depuis tout ce temps et que la question est simplement de dire les choses ou de les taire. Le proche du mari est effaré par la conduite déplorable de ce dernier. Le mari part se coucher après ces beaux discours et perd durant la nuit l’usage de ses yeux. La divinité, devant la stupidité de l’homme ordinaire et le sérieux de sa contrition lui avait pardonné ; mais la faute commise à été aggravée par la légèreté de l’époux devant la sollicitude des Bouddhas et la tentative de troubler la foi d’autrui. |
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TC0163 | TE018121 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 57. | LE MINISTRE DE GAUCHE, DU PARC FLEURI, FAIT PÈLERINAGE AU SANCTUAIRE DE YAHATA ET Y PRIE POUR SA RENAISSANCE.– Le ministre de gauche, du Parc Fleuri, apparenté à l’empereur possède toutes les qualités. Mais, regrettant de n’être qu’un simple sujet, il n’éprouve nul plaisir et gronde ceux qui rient dans sa maison marquée d’un si mauvais destin. Au printemps, c’est dans la résidence de ce ministre que les jeunes gens se réunissent pour s’adonner à la poésie et à la musique. Et malgré le grand train mené dans sa maison, le ministre dégage toujours une profonde tristesse. Il se rend alors à pied au sanctuaire de Yahata, en accomplissant une septaine de veilles. L’intendant du sanctuaire s’apprête à le recevoir dignement, mais le ministre dit qu’il veut faire pèlerinage sans se loger nulle part. Sur le chemin du retour il reçoit un poème de l’intendant dans lequel celui-ci exprime son désir de voir les vœux du ministre exaucés. Le ministre ne répond pas, mais considérant ce poème comme parole divine, il le met dans son sac, et donne son cheval à l’intendant. Le ministre se rendait régulièrement au sanctuaire sans doute pour prier car sa lignée s’était éteinte. | |
TC0163 | TE018083 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 21. | SUKÉSHIGÉ ACCOMPLIT SA RENAISSANCE GRÂCE À UNE SEULE INVOCATION.– Sukéshigé, un ancien sergent du palais royal, est tué par la flèche d’un brigand. Avant de succomber, il s’écrie « Hommage au Bouddha Amida ! ». Les gens du bourg voisin qui l’ont entendu accourent et le trouvent assis sur ses talons, les paupières closes, tourné vers l’ouest. Le moine Jakuin qui connaît Sukéshigé, mais ignorant cette affaire, voit en songe cette nuit là un homme mort au bord du chemin dans une vaste lande. De nombreux moines se trouvant là disent à Jakuin qu’il doit voir un « Renaissant » qui se trouve ici. Il y va et découvre qu’il s’agit de Sukéshigé. Son rêve se termine alors. Le matin même, un jeune garçon qui était au service de Sukéshigé, apprend le décès de celui-ci à Jakuin. Par ailleurs, un ascète voit aussi en songe quelqu’un qui lui demande de se mettre en route et de nouer un lien avec un « Renaissant ». L’endroit est bien le logis de Sukéshigé, et la date coïncide aussi. Cette unique invocation de Sukéshigé et sa renaissance dans la Terre Pure diffère vraiment de ces longues années accumulées par le recteur demeuré dans une Voie mauvaise [récit précédent]. |
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TC0163 | TE018093 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 31. | UNE DAME SE REND AU TENNÔ-JI ET SE JETTE À LA MER.– Une mère et sa fille sont dames de compagnie chez une personne de naissance princière. Après quelques années, la fille meurt. Sa mère est extrêmement affligée et sa douleur ne fait que croître au fil des ans. La femme ne peut restreindre les manifestations de sa tristesse, même lorsque les circonstances l’exigent. Or, au début de la troisième année, la dame d’atour, sans avertir quiconque, quitte la ville avec sa jeune servante qui se charge de son sac dans lequel se trouvent quelques vêtements et un coffret. Elles finissent par arriver toutes deux au Tennô-ji. Elles logent chez un habitant à qui la dame explique qu’elle a l’intention de rester sept jours pour accomplir l’invocation au Bouddha, et offre à son hôte un vêtement. Chaque jour la dame d’atour fait ses dévotions, et fait offrande au reliquaire du coffret et de deux vêtements. La septaine accomplie, l’hôte pense que la dame va repartir, mais celle-ci se sentant merveilleusement purifiée, décide de rester encore sept jours. Après ce temps écoulé, elle dit à son hôte qu’elle veut encore prolonger son séjour d’une semaine. Elle lui donne de nouveau un vêtement. Mais l’homme tente de refuser son cadeau, disant qu’il en a suffisamment mais elle le force à accepter. Elle invoque ainsi le Bouddha pendant trois semaines. Puis elle demande à son hôte de la conduire, avant son départ, à la baie de Naniwa. L’homme la guide sur la plage. Là, ils embarquent et tout en ramant, l’hôte mène la dame ça et là. Se trouvant loin au large, la dame reste tournée vers l’ouest, en invoquant le Bouddha, et d’un bond se jette dans la mer. L’homme horrifié tente de la sauver, mais la dame a coulé comme une pierre. Une nuée apparaît alors et recouvre la barque, accompagnée d’un parfum suave. Profondément ému l’homme rejoint le rivage, où des gens se sont assemblés, intrigués par un nuage violet au large. A son retour, l’homme trouve dans son logis des écrits de la dame dans lesquels elle décrit des songes. A la fin de chaque semaine, elle a vu des Bodhisattvas venir la chercher. Ainsi, le septième jour de la troisième septaine, elle a vu Amida avec le cortège des bodhisattvas venir la chercher. |
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TC0163 | TE018092 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 30. | UN MAÎTRE EN MÉDITATION SE REND AU MONT FUDARAKU.– Le mari d’une nourrice, entré en religion, aspire à accomplir sa Renaissance. Pour garder l’esprit droit devant la mort, exempt de toute maladie, il se résout à subir l’autocrémation. Pour éprouver sa résistance, il plaque contre ses flancs deux fers de houe brûlants. Malgré des brûlures insupportables, le moine s’apprête à mettre son projet de crémation à exécution quand il songe soudain qu’il n’est en rien assuré d’aller renaître au paradis. Il décide alors de se rendre au mont Fudaraku [montagne mythique où réside le Bodhisattva Kannon]. Il panse ses plaies, loue une barque, s’exerce au maniement du gouvernail, et lorsque le vent devient propice à son départ, il met voile vers le sud. Sa femme et ses enfants ne peuvent le retenir et sont éplorés en voyant la barque disparaître au large. Tous pensent qu’il a dû atteindre le but de son pèlerinage, mû par une volonté aussi ferme. C’est aussi ce que fit, des années auparavant, un saint homme accompagné de son disciple. |
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TC0165 | TE018358 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 105, pp. 193-196 | Sven, évêque de Viborg, et son frère Eskilo, un homme cruel et violent, sont issus d'une famille très noble. Sven, afin de sauver son frère, lui propose de faire un pèlerinage à Jérusalem. Eskilo accepte mais seulement si Sven l'accompagne. Ils partent ensemble et visitent le Saint-Sépulcre et les lieux saints, pour finalement arriver à un monastère près de Jérusalem appelé Pater noster, où se trouve une modeste petite église portant ce nom car, dit-on, le Christ y a enseigné cette prière. Les deux frères sont touchés par cette visite, et Eskilo, inquiet de retomber dans le vice à son retour, prie Dieu de l'appeler à lui immédiatement. Lorsqu'il a fini de prier, il n'a que le temps de communier et de saluer son frère avant de mourir. Sven demande la même grâce au Seigneur et ainsi, le même jour, ils meurent tous les deux et sont enterrés là. La petite église est ensuite reconstruite plus belle et plus grande grâce aux dons faits pour les deux frères. Un oncle d'Eskilo, évêque de Lund, inspiré par eux, abandonne les honneurs et entre à Clairvaux où il vit longtemps dans la pauvreté et l'humilité. |
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TC0165 | TE018220 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 24, pp. 54-55 | Un abbé d'un monastère de la filiation de Savigny, à l'esprit pur, relate qu'un Vendredi Saint il pleurait ouvertement et pieusement. Un jeune moine, interprétant les larmes comme hypocrites, décida à l'instigation du diable de quitter le monastère et de partir en pèlerinage à Jérusalem. L'abbé qui remarqua le diable auprès du jeune homme lui raconta sa vision après la messe, et parvint à le convaincre de ne pas partir. |
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TC0165 | TE018392 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 139, pp. 253-255 | Herbert raconte une histoire bien connue dans la région de Langres, où elle s'est produite trois ans plus tôt. Un homme se dispute avec un autre ; il le croit si cupide et est si sûr de sa damnation qu'il promet de donner sa propre âme au diable si ce dernier n'emporte pas celle de l'avare. Celui-ci part alors en pèlerinage à Jérusalem, où il meurt repenti, après s'être confessé : le diable apparaît alors en rêve au premier homme et réclame l'âme qui lui a été promise. Terrifié, l'homme demande un répit de trois jours et le prêtre, à qui il demande de l'aide, lui dit que le seul espoir de salut est d'entrer dans le monastère voisin de Morimond. L'homme accepte, mais n'étant alors plus troublé par d'autres rêves, il reporte son entrée au monastère. Le troisième jour, le diable revient et accorde un nouveau délai d'un jour. Sur la route de Morimond, à une bifurcation, l'homme se sépare un bref instant de l'ami qui l'accompagne et est plus tard retrouvé mort, étouffé par un mauvais esprit. L'ami s'enfuit et raconte à tous ce qui s'est produit. |
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TC0165 | TE018391 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 138, pp. 252-253 | A la même époque, un homme part en pèlerinage avec sa femme et sa fille, âgée de quinze ans, belle et vierge. Ils passent par Châtellerault, près de Poitiers, où Hildevin, fils du seigneur du château local, tombe amoureux de la jeune fille et décide de la poursuivre. Le lendemain, en quittant la ville, la jeune fille sent que quelque chose de grave est sur le point d'arriver et convainc ses parents de trouver refuge dans un moulin inhabité près de la rivière. Hildevin arrive, jure devant le père qu'il ne fera de mal à personne, puis agresse la jeune fille. Les gémissements de la jeune fille et de ses parents atteignent saint Jacques. L'agresseur devient fou et meurt après trois jours de souffrance, prouvant de manière efficace qu'il ne faut pas nuire aux pèlerins de Saint-Jacques. Herbert a recueilli l'histoire auprès de deux frères de ce village, dont l'un était présent lors de ces événements et l'autre, un ermite des environs, avait appris l'épisode du père du défunt. |
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TC0165 | TE018390 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 137, pp. 250-251 | À l'époque du pape Alexandre III, sous le règne de Louis VII, un chevalier nommé Matthieu de Neufchâtel part pour Saint-Jacques de Compostelle avec un compagnon. Il lui confie un sac de quarante sous, mais le traître prétend plus tard ne jamais l'avoir reçu. De retour du pèlerinage, l'homme continue de nier avoir reçu cet argent. Matthieu l'emmène alors devant l'évêque de Soissons, mais se voyant en difficulté, le parjure demande à aller voir le pape. Pour résoudre le problème Matthieu lui dit de jurer à l'église devant Dieu et saint Jacques qu'il n'a jamais volé l'argent ; l'autre accepte, mais meurt sur le seuil de l'église, révélant ainsi sa culpabilité. |
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TC0165 | TE018332 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 80, pp. 161-162 | Dans le diocèse de Meaux, un enfant laissé seul tombe dans une rivière boueuse. Sa mère, occupée à une activité quelconque, ressent une certaine tristesse et, ne trouvant pas son fils à la maison, le cherche partout. Elle finit par le trouver la tête en bas dans la boue du fleuve. Elle se précipite vers lui, mais le tire mort et gonflé d'eau. Les voisins arrivent, prennent l'enfant des mains de sa mère, et le voyant mort, ils veulent le ramener à la maison pour l'enterrer, mais la mère insiste quatre fois pour qu'ils l'emmènent d'abord à l'église. Ils cèdent à l'insistance de la mère et l'enfant est placé sur l'autel de Saint-Pierre. Après une prière, l'enfant ouvre les yeux et appelle sa mère qui le prend et lui donne immédiatement le sein. Tout le monde se réjouit et les parents prévoient pour l'enfant une vie cléricale. Après le pèlerinage du père à Rome, le fils prend les ordres et entre dans un monastère cistercien, où il vit encore actuellement. |
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TC0165 | TE018286 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 44c, pp. 89-90 | Le juge Gonario de Lacon, au retour de son pèlerinage à Saint-Martin de Tours, s'arrête à Clairvaux, où Saint-Bernard tente en vain de le persuader de rester, rendant même la vue à un aveugle. Gonario part, mais Bernard prophétise qu'il reviendra à Clairvaux. Peu après la mort du saint, encore dans la quarantaine et au sommet de sa vigueur, Gonario laisse, en échange du royaume céleste, son pouvoir et ses possessions terrestres à ses fils pour entrer humblement à Clairvaux. Gonario est toujours en vie vingt-cinq ans plus tard, quand Herbert raconte son histoire. |
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