ThEMA
Thesaurus Exemplorum
Thesaurus Exemplorum
Medii Aevi
- HomeAccueilStartseiteHomePágina principal
- CollectionsRecueilsSammlungenRaccolteColecciónes
- Source textsTextesOriginaltextTesto originaleTexto original
- KeywordsMots-clésStichwörterParole chiavePalabras claves
- SearchChercherSuchenCercaBuscar
- AboutÀ proposÜberA propositoAcerca de
- DownloadsTéléchargementsDownloadsDownloadsDescargas
- Log inSe connecterAnmeldenAccessoIniciar sesión
KeywordMot-cléStichwörtParola chiavePalabra clave: offrande | offering | Gabe | ofrenda | offerta
53 occurences in ThEMAoccurrences dans ThEMAAuftritte in ThEMAoccorrenze nel ThEMAocurrencias en ThEMA
ID (coll.)ID (rec.)ID (Samml.)ID (racc.)ID (col.) | ID (ex.)ID (ex.)ID (Ex.)ID (ex.)ID (ex.) | AuthorAuteurVerfasserAutoreAutor | TitleTitreTitelTitoloTitulo | ExemplaExemplaExemplaExemplaExempla | KeywordsMots-clésStichwörterParole chiavePalabras claves |
---|---|---|---|---|---|
TC0010 | TE000877 | Raoul de Châteauroux | Recueil de reportations de 300 sermons d'auteurs divers : Paris, BnF lat. 16481, Sermo 109, 6 | C'est mal chanter que de demander dans sa prière la santé de ses amis, de son mari, et de ses enfants, au lieu de demander leur salut. Mais c'est plus mal chanter encore que de se moquer de l’enseignement du prêtre, en prétendant savoir mieux que lui comment il faut vivre. Un prêtre convia ses paroissiens à venir à l’église à Pâques, selon la coutume qui le demande pour les fêtes solennelles. Un auditeur lui répondit que personne n'était tenu de venir à l’église sans le vouloir. Il croyait qu’on lui réclamait les offrandes qu’il ne voulait pas donner. | |
TC0020 | TE003627 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 102 | Un paysan en danger promet sa vache et son veau à saint Michel. Une fois hors de danger, il renie sa promesse: saint Michel n’aura " ne la vache, ne le veel" . |
|
TC0020 | TE003566 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 41 | Fable du milan qui n’a de cesse de souiller et voler les offrandes aux dieux. Un jour, très malade, il prie la colombe d’intercéder en sa faveur. Mais la colombe refuse, car la repentance du milan n’est pas sincère. |
|
TC0032 | TE005688 | Ranulphus de Homblonaria | Sermons aux clercs et aux simples gens : 18 | Un prêtre convie ses paroissiens dans son sermon à venir à l’église à Pâques, selon la coutume qui le demande pour les fêtes solennelles. Un auditeur lui répond que personne n'est tenu de venir à l’église sans le vouloir. Il croyait qu’on lui réclamait des offrandes qu’il ne voulait pas donner. |
|
TC0033 | TE006025 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 171 | UN MINEUR SAUVE GRACE AUX OFFRANDES DE SON EPOUSE. A La Ferrière [France, Isère], dans le diocèse de Grenoble, un homme qui travaillait dans une mine fut enfoui sous un éboulement. Un an plus tard, il y fut découvert sain et sauf, ayant été suffisamment approvisionné en pain, vin et chandelle à l’exception d’une journée. Sa femme avait en effet quotidiennement fait ces offrandes pour lui, un jour excepté. | |
TC0036 | TE006642 | Petrus Venerabilis | De miraculis libri duo [Torrell, Bouthillier, 1992] : II, 2 | Dans la région de Grenoble, riche en fer, un paysan creusait la terre dans l’espoir de gagner quelques gains. C’est alors qu’un bloc de pierre s’écroule, le mineur se retrouva enseveli dans ce qu’il considérait déjà comme son sépulcre. Après quelques jours, sa femme, persuadée de sa mort, fit dire des messes et donna des offrandes pour le salut de l’âme de son mari. Elle réitèra ces suffrages tout au long de l’année à l’exception d’une semaine où elle ne put le faire. Alors que l’année touchait à sa fin, une équipe de mineurs retrouva par chance le paysan toujours vivant après avoir été enseveli durant un an. Le survivant raconta qu’une fois par semaine, un ange lui apportait lumière et pain, lui permettant ainsi de survivre. Cependant sa visite manqua une fois; moment qui correspondait à la semaine où la femme du mineur ne put faire d’offrandes. |
|
TC0105 | TE012960 | anon. | Tombel de Chartrose [Sulpice, 2014] : 26 | Dans une carrière à Grenoble, des hommes cherchent de l’or. Un jour, une roche s’écroule et ils meurent étouffés, à l’exception d’un homme qui s’est caché dans un coin. Mais il ne peut plus sortir. Ses amis accourent mais ne peuvent le sauver. Il reste un an ainsi. Au cours de cette année, sa femme prie Dieu nuit et jour et fait dire une messe chaque jour pour son mari, avec une offrande. Mais un jour, alors qu’elle se rend à la messe avec son offrande, le diable lui apparaît sous forme humaine et lui conseille de retourner chez elle car la messe est finie. La pauvre femme s’exécute et ne peut remettre son offrande et ce plusieurs jours de suite. Jusqu’au jour, où, un homme du village a l’idée de percer la roche. Il entend une voix sans pourtant voir un corps. Tout le village accourt. Les habitants réussissent à le sortir du trou. Sa femme le retrouve, heureuse. On lui demande alors comment il a pu vivre sans nourriture : chaque jour, par la grâce du secours divin, il a reçu un pain blanc, un pot de vin et une chandelle de cire. Mais pendant quelques jours, il n’a plus rien eu. Sa femme comprend alors ce qui s’est passé. Ils vont tout droit rendre grâces à Dieu en chantant et les cloches se mettent à carillonner. | |
TC0106 | TE015879 | Humbertus de Romanis | De dono timoris [Boyer, 2008] : 141 | UN MINEUR SAUVÉ GRÂCE AUX OFFRANDES DE SON ÉPOUSE. Dans le diocèse de Grenoble, un mineur fut enseveli sous un éboulement. Un an plus tard, il fut découvert sain et sauf, ayant été suffisamment approvisionné en pain, vin et chandelle, à l’exception d’une journée. Sa femme avait fait quotidiennement ces offrandes mise à part une journée. | |
TC0123 | TE006940 | anon. | Collectaneum exemplorum et visionum Clarevallense [Legendre, 2005] : 9 | Un prêtre, quand il se rendait aux bains, était servi par un inconnu. Lorsqu’il voulut récompenser ses services par deux pains d’offrande, celui-ci refusa et lui révéla qu’il était l’ancien maître des lieux, condamné après sa mort à y servir en expiation de ses péchés. Le prêtre offrit alors des messes à son intention et le libéra de son châtiment. Cela montre l’efficacité de l’offrande pour les défunts. | |
TC0123 | TE007042 | anon. | Collectaneum exemplorum et visionum Clarevallense [Legendre, 2005] : 134 | J’ai entendu puis lu le récit suivant : dans le diocèse de Troyes, un terrassier se trouva bloqué dans une caverne par un éboulement. Il y survécut pendant un an car Dieu lui fournissait sa subsistance : sa femme, qui le croyait mort, apportait des pains en offrande à l’autel pour le salut de son âme. Un an plus tard, d’autres ouvriers le découvrirent. Lorsqu’on lui demanda comment il avait survécu, il expliqua qu’à plusieurs reprises il avait trouvé un pain auprès de lui. En comparant le nombre, on comprit que c?étaient les pains que sa femme avait offerts. | |
TC0123 | TE006952 | anon. | Collectaneum exemplorum et visionum Clarevallense [Legendre, 2005] : 20 | Saint Malachie, désapprouvant la vie de sa soeur, refusait de la voir. Mais après la mort de celle-ci, une voix lui révéla qu’elle manquait de nourriture et ne pouvait entrer dans l’église. Il célébra alors des messes à son intention, jusqu’à ce qu’il la vît en songe vêtue de blanc au milieu des fidèles. | |
TC0123 | TE006976 | anon. | Collectaneum exemplorum et visionum Clarevallense [Legendre, 2005] : 43 | Un jour, alors qu’il célébrait la messe, Hamon [de Savigny] se trouva entouré d’anges. L’un d’entre eux prit les offrandes et les présenta. | |
TC0124 | TE014958 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : LV, 19 [602] | Près de Grenoble, à Ferrières, en cherchant du fer, un paysan fut englouti dans la terre. Le croyant mort, sa femme fit dire chaque semaine une messe offrant au prêtre un pain et une chandelle; elle n’y manqua qu’une seule fois. Libéré au bout d’un an, l’homme raconta qu’il avait vécu nourri tous les sept ou huit jours par un pain et éclairé de même par une chandelle à l’exception d’une semaine. | |
TC0131 | TE008918 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 016, 1-3 | PRESENTATION DE MARIE AU TEMPLE. 1/ Saint Joachim et sainte Anne conduisirent la petite Marie agée de trois ans au temple pour la présenter à Dieu. 2/ Et sous l’inspiration divine, elle monta des quinze marches du temple et lui offrit son coeur et son corps. 3/ Elle fut la première à consacrer à Dieu sa virginité; et, demeurant avec les jeunes demoiselles au temple, elle apprit à coudre et à travailler la soie. |
|
TC0131 | TE007737 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 015, 1-6 | CONCEPTION ET NAISSANCE DE NOTRE-DAME. 1/ Joachin se retira avec ses bergers, tout découragé qu’on ait refusé son offrande au temple parce que sa femme n'avait pas d’enfant. 2/ L’ange lui dit d’aller rencontrer sa femme et il en dit autant à sainte Anne. 3/ Ils se rencontrèrent alors sous la Porte Dorée et c'est là que fut conçue Notre-Dame. 4/ Et dès qu’elle fut née, il s’établit sur la terre une paix telle qu’on n'en avait jamais vu. 5/ Les gens attribuaient cette paix à la bonne étoile d’un empereur qui régnait alors; 6/ mais elle venait de l’excellence de la vierge Marie et de Dieu qui lui avait donné tant de perfections pour qu’elle devienne sa vierge mère. |
|
TC0131 | TE009322 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 380, 1-10 | VA D'ABORD TE RECONCILIER AVEC TON FRERE. 1/ Jésus nous a dit: 2/ Quand vous voudrez présenter une offrande à l’autel, allez d’abord demander pardon à ceux que vous avez haï en leur disant: 3/ "Frère, pour les torts que tu as eus envers moi, je t'ai haï et j'ai souhaité qu’il t'arrive du malheur. 4/ Aussi je te prie de me le pardonner; et moi je te pardonne les torts que tu as eus, en demandant à Dieu de te pardonner aussi". 5/ Certains veulent que le plus offensé vienne demander pardon; ce serait bien qu’il le fasse. 6/ Mais s’il ne veut pas y venir, le moins offensé doit y aller, pour qu’ils sortent tous les deux de l’état de péché. 7/ Et c'est assez raisonnable, car de même que le riche doit aider le pauvre, le moins malade doit aider le plus malade. 8/ Si celui en qui règne la haine fait une offrande à l’autel, il offre à son père la tête de son frère. 9/ Car nous sommes tous fils de Dieu et personne n'aime parfaitement le Père s’il a de la haine pour un autre enfant que Dieu aime comme un bon père. 10/ Si nous aimons tous notre Père, pour son amour nous devons tous nous aimer les uns les autres parce qu’il nous aime tous. | |
TC0134 | TE013007 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei: de tempore [Clutius, 1760] : p. 199b | Les parents de la Vierge Marie ont l’habitude de partager leurs biens en trois parties, l’une destinée au temple, l’autre aux pauvres et la troisième pour leur famille et ses besoins. | |
TC0140 | TE013583 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Predicazione della quaresima 1425 (Firenze S. Croce, 4 febbraio-8 aprile), XXVIII, 1. | Une pauvre veuve offre à Dieu tout ce qu’elle possédait, c'est-à-dire deux deniers; toutefois son offrande fut mieux acceptée que les autres. | |
TC0142 | TE018726 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : X, 52 | Dans le diocèse de Trèves, un homme fut bloqué au fond d'une mine d'argent suite à un éboulement. Son épouse, le croyant mort, fit célébrer une messe pour lui. Comme elle était pauvre et ne pouvait commander plusieurs messes, elle brûla un peu d’encens devant l'autel chaque jour pendant une année, en ne s’interrompant que trois jours. Après un an, quand la mine fut dégagée, on trouva le mineur qui raconta que tous les jours, sauf trois, il avait senti une odeur très suave qui l'avait tant comblé qu'il n'avait pas besoin de nourriture. Sa femme comprit alors qu’il avait été nourri par ses offrandes. | |
TC0158 | TE016648 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 201 | La vieille qui offre ses pois aux religieux.– Une pauvre vieille veut offrir quelques pois au moment où le roi a invité les religieux à un repas; les portiers ne la laissent pas entrer : cependant ces pois tombent miraculeusement dans les plats des religieux; son humble offrande a plus de mérite que celle du roi. | |
TC0158 | TE016489 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 62 | Le roi-perroquet qui feint d'être mort.– Un roi-perroquet, assis sur un bâton de bambou tenu par deux autres perroquets, se tenait toujours sur ce véhicule et, par groupe de cinq cents, les autres lui apportaient leurs offrandes. Pour éprouver la sincérité de leur affection, il feint un jour d'être mort. Ses sujets l'abandonnent aussitôt et se choisissent un autre roi. Comprenant la vanité de tout attachement, il s'envole dans la solitude. |
|
TC0158 | TE016932 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 408 [E] | Le Buddha las des offrandes qu'on lui fait.– Le Buddha condamne les offrandes trop considérables qu'on fait aux religieux ou à lui-même. | |
TC0158 | TE016921 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 405 | Le don offert au Buddha par les cinq frères.– Quatre frères, voyant que leur plus jeune frère a obtenu des avantages considérables (des moissons de céréales d'or) pour avoir donné un bol de riz au Buddha vont lui présenter leurs offrandes; chacun d'eux reçoit l'enseignement d'une phrase qui en elle-même n'a pas un sens complet; mais en rapprochant ces quatre phrases, ils obtiennent la stance qui résume la doctrine bouddhique sur les samskâras. |
|
TC0158 | TE017021 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 479 | La servante laide qui devient belle et qui est épousée par son maître.– Un Pratyeka Buddha ayant repoussé les propositions déshonnêtes de la femme d'un maître de maison, se voit refuser par elle toute nourriture; la servante laide lui en apporte et à cause de cela, devient belle et elle est prise comme première épouse par le maître de maison. |
|
TC0158 | TE016950 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 414 | Celui qui voulait présider aux sacrifices offerts à un deva.– Un homme désire présider aux sacrifices offerts à un deva; il y renonce quand un bœuf lui dit avoir été, dans une existence antérieure, celui qui présidait à ces sacrifices et immolait les victimes. |
|
TC0158 | TE016573 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 133 | Le roi qui promet au démon de revenir se livrer à lui.– Saisi par un démon qui veut le dévorer, un roi demande à rentrer dans son palais pour faire des offrandes à un religieux qu'il y a laissé. Il promet de revenir se livrer au démon et revient en effet. | |
TC0158 | TE016997 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 455 | Récompenses et châtiments de ceux qui favorisent les offrandes et de ceux qui s'y opposent.– Des récompenses merveilleuses sont accordées à un homme et à sa femme qui ont donné des offrandes à un temple bouddhique; le père et la mère deviennent, pour s'y être opposés, des démons affamés; la servante et l'esclave qui ont transmis la donation sont, eux aussi, récompensés. |
|
TC0158 | TE016983 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 441 | Mallikâ devî.– Pour avoir fait une offrande au Buddha une humble servante devient femme du roi Prasenajit; c'est elle que l'on appelle Mallikâ devî. | |
TC0158 | TE016655 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 208 | Le gardien de bœufs tué par un bœuf.– Un gardien de bœufs est frappé à mort par un bœuf au moment où il cueillait des fleurs pour les offrir au Buddha; à cause de sa bonne intention, il renaît comme deva; dans cette nouvelle condition, il se remet à cueillir des fleurs afin d'accomplir son désir primitif; il atteint ainsi la sagesse. |
|
TC0158 | TE017013 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 471 | La jeune fille qui vendit ses cheveux pour offrir un repas au Buddha.– Une jeune fille qui a des cheveux admirables les vend pour cinq cents livres d'or afin de pouvoir offrir un repas au Buddha. Au moment où elle rend hommage au Buddha, ses cheveux repoussent instantanément. | |
TC0158 | TE016442 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 17 | Le riche brahmane Wei-lan ( Velâma).– Un brahmane très riche et très généreux ne vaut pas plus qu'un homme pauvre qui ne peut offrir que des légumes, de la bouillie de riz et des nattes de paille, mais qui va « jusqu'au bout de la bonté ». | |
TC0158 | TE016656 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 209 | Le jeune garçon qui donne de l'herbe à manger à un bœuf mort.– Un père et une mère qui ont perdu leur fils restent inconsolables. Leur fils qui est devenu un deva se transforme en un jeune garçon et vient donner à manger à un bœuf mort; le père et la mère se moquent de lui; il leur fait observer qu'eux-mêmes tiennent une conduite identique à la sienne quand ils apportent des offrandes à leur fils défunt. |
|
TC0158 | TE016905 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 402 [O] | Le roi de Kâçî aveuglé par le venin de deux serpents.– Le roi de Kâçî est aveuglé par le venin de deux serpents contenus dans une cassette que lui a envoyée le roi de Videha. Son ministre Sena lui rend la vue. | |
TC0158 | TE016441 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 16 | Le Buddha et le maître de maison pauvre.– Le Buddha, apprenant qu'un maître de maison se croit trop pauvre pour offrir ses humbles offrandes, lui explique que la valeur de l'acte de libéralité réside dans la pureté de l'intention. | |
TC0158 | TE016452 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 26 | Le Bodhisattva et le pou.– Le Bodhisattva ayant pris un pou qui lui causait des démangeaisons, le dépose sur un os d'animal dont le pou se nourrit pendant sept jours. Dans une existence ultérieure, le pou devient un maître de maison qui fait des offrandes pendant sept jours au Buddha et à plusieurs milliers de bhiksus. |
|
TC0158 | TE016446 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 21 | Le renard, la loutre, le singe, le lièvre et le religieux.– Un renard, une loutre, un singe et un lièvre s'efforcent de procurer des aliments à un religieux qu'ils désirent retenir parmi eux. Le lièvre, n'ayant aucune offrande à faire, allume un brasier et se jette dedans afin de fournir un rôti au religieux (cf. n° 139). | |
TC0158 | TE017016 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 474 | La vieille femme qui construisit une demeure pour un bhiksu.– Une vieille femme construit de ses propres mains une habitation pour un religieux; elle renaît en qualité de devî et offre d'une manière miraculeuse un repas au Buddha et à l'assemblée des religieux. |
|
TC0161 | TE017695 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : IV, 28 | HISTOIRE DU CORPS D'APPARITION D'UN KANNON EN SANTAL BLANC DE L'INDE.– Dans le sanctuaire d’un monastère, le Bodhisattva Kanjizai apparaît aux pèlerins qui prient, après une période de jeûne, devant son icône. Une balustrade est élevée pour ne pas s’approcher trop près de l’image. Les pèlerins lancent des fleurs et savent que leurs vœux sont exaucés quand elles s’accrochent aux membres du Bodhisattva. Un moine forme trois vœux et lancent ses fleurs qui se suspendent à la main, aux bras, au cou et à la tête du Bodhisattva. Le gardien du monastère est émerveillé et prédit que le moine deviendra un Bouddha et lui demande de le conduire plus tard dans le nirvâna. |
|
TC0161 | TE017719 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XV, 39 | COMMENT LA NONNE, MÈRE DU CONTRÔLEUR MONACAL GENSHIN, S'EN VA RENAÎTRE DANS LA CONTRÉE BIENHEUREUSE.– Le contrôleur monacal Genshin reçoit des offrandes après avoir enseigné à l’impératrice de Sanjô les Huit Leçons sur le Lotus de la Loi. Il envoie ces offrandes à sa mère qui lui répond qu’elle ne l’a pas élevé pour qu’il soit brillant et célèbre, mais pour qu’il devienne un saint ermite avant sa mort et la secourt durant sa vie pour son existence ultérieure. Genshin répond qu’il n’a pas l’intention de devenir célèbre et commence une vie de réclusion dans la montagne. Il écrit à sa mère, entrée elle-même en religion, qu’il ne sortira de sa réclusion qu’à sa demande. Après neuf ans passés dans la montagne, il éprouve brusquement la nostalgie de sa mère et décide, malgré la promesse faite à sa mère, de partir à sa rencontre. En chemin Genshin rencontre un homme portant une lettre qui lui est adressée par sa mère. Celle-ci lui demande de venir rapidement la voir, car elle sent sa fin toute proche. Genshin arrive auprès de sa mère mourante, très étonnée de le voir venir si vite. Elle lui dit que c’est grâce à l’engagement profond et touchant qui les lie que cette rencontre a pu avoir lieu. Après avoir récité le nembutsu (répétition de l’hommage au Bouddha), elle meurt et s’en va renaître dans la Contrée Bienheureuse. |
|
TC0161 | TE017725 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XIX, 18 | HISTOIRE DE LA SORTIE DE LA FAMILLE DE SON ALTESSE L'IMPÉRATRICE ARCHI-DOUAIRIÈRE DE SANJÔ.–L’Impératrice de Sanjô, s’approchant de la vieillesse, désire se faire couper les cheveux par le saint ermite Zôga pour devenir nonne. De hauts dignitaires accueillent Zôga qui pratique le cérémonial de la sortie de la famille. Ayant terminé, il dit, à la stupeur de tous, que l’Impératrice l’a fait venir pour la grosseur de son sexe alors qu’il est tout petit. En entendant ces mots, l’Impératrice sent disparaître le caractère précieux de la cérémonie et éprouve une sensation de bizarrerie. Puis Zôga, avant de partir, souffrant de diarrhée, se soulage bruyamment sous les rires des courtisans et des servants et des récriminations des moines et laïcs qui blâment l’Impératrice d’avoir appelé un tel homme. L’Impératrice instaure et pratique des rites de Lectures Impériales de sûtra durant lesquels on fait venir des moines qui sont logés, nourris, lavés dans d’admirables conditions et qui reçoivent dons et offrandes. L’Impératrice entre aussi en recueillement durant ces pratiques. Néanmoins certains disent que quand on pratique autant et d’une pareille façon l’efficace devrait être remarquable, ce qui n’est pas le cas, car de mauvaises affaires surviennent malgré tout pour ceux qui ne sont pas entièrement purifiés. Quand le Contrôleur monacal vient mendier de la nourriture, chacun lui prépare des offrandes et l’Impératrice lui présente sa nourriture dans des vases d’argent frappés spécialement pour lui. Le Contrôleur interrompt sa mendicité, car il dit avoir trop de peine à voir ces vases. L’Impératrice a manqué de délicatesse et s’est montré trop excessive, malgré sa foi. Elle continue à pratiquer pendant sa vieillesse avec ardeur et conçoit de plus en plus l’esprit de l’éveil. |
|
TC0161 | TE017690 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : I, 01 | COMMENT SHAKA-NYORAI S’EST LOGÉ EN SA MÈRE DANS LE MONDE DES HOMMES.– Le Bodhisattva Shaka-bosatu laisse voir les cinq marques de déchéance pour descendre des cieux et renaître dans le monde des hommes. Il choisit le roi Jôbon comme père et se loge dans la matrice de la dame Maya. Ceux-ci interrogent le brahmane Zensô après avoir vu en songe le Bodhisattva entrer dans le flanc droit de la dame Maya. Le brahmane répond que l’enfant porte en lui des signes bons et merveilleux et deviendra un bouddha révéré des dieux. Le roi et la dame Maya, emplis de bonheur offrent de nombreux trésors au brahmane avant son retour chez lui. |
|
TC0161 | TE017716 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XII, 31 | COMMENT, APRÈS QU'UN MOINE EST MORT, SA LANGUE DEMEURE ET SE TROUVANT DANS LA MONTAGNE Y RÉCITE LE LOTUS DE LA LOI.– Le Bodhisattva du Sud, renommé pour son enseignement, reçoit la visite d’un moine pourvu d’un pot à eau en cuivre blanc, d’une chaise à méditation, et d’un exemplaire du Sûtra du Lotus de la Loi qu’il ne cesse de réciter. Après un an passé près du Bodhisattva, le moine annonce son départ vers la montagne, donne sa chaise au Bodhisattva et part accompagné de deux laïcs. Le moine, ne gardant que son pot à eau et une corde offre le reste de ses biens aux deux laïcs avant de les renvoyer. Deux ans plus tard, des villageois venus dans la montagne pour construire des bateaux, entendent une voix qui récite sans cesse le Sûtra du Lotus de la Loi. Emplis de respect, ils décident de trouver l’homme qui récite pour lui faire offrande. Mais ils ne trouvent personne. Quand ils reviennent plus tard dans l’année pour tirer leurs bateaux, ils entendent toujours cette voix merveilleuse et en informent le Bodhisattva. Celui-ci se rend dans la montagne et trouve le cadavre d’un homme qui s’est suicidé en se jetant sur les rochers. Il comprend qu’il s’agit du moine quand il voit le pot à eau près du corps. Trois ans plus tard, le Bodhisattva retourne dans cette montagne et entend toujours la voix. Comme il regarde à l’intérieur du crâne du cadavre, il découvre que la langue, miraculeusement, n’a pas pourri. Le Bodhisattva éploré prie pour le moine et passe sa vie très pieusement en récitant le Sûtra du Lotus de la Loi. |
|
TC0161 | TE017701 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : VII, 10 | COMMENT DES PIGEONS DU MONASTÈRE DU MUR DE ROC DE HEISHU, EN CHINE, RENAISSENT HOMMES POUR AVOIR ENTENDU LE SÛTRA DE SAPIENCE DE DIAMANT..– Un vieux moine très pieux récite assidûment des sûtras dans son monastère qu’entendent deux pigeonneaux logés dans le toit, et qu’il nourrit. Leurs ailes n’étant pas formées quand ils essaient de s’envoler, ils tombent et meurent. Le moine, très attristé, les enterre. Plus tard il voit dans un rêve deux enfants qui disent avoir été ces oiseaux et précisent le lieu où ils doivent renaître bientôt. Plusieurs mois après, il rencontre ces garçons et très attendri, raconte leur histoire à leur mère et à leurs proches. Le moine s’engage à travailler au salut de ces deux enfants et retourne au monastère. Les animaux recueilleront toujours du bénéfice à entendre la lecture des sûtras. |
|
TC0161 | TE017728 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XX, 40 | COMMENT GISHÔ-IN, POUR N'AVOIR PAS RECONNU UN HOMME DE MÉTAMORPHOSE, SE VOIT RENDRE UNE OFFRANDE ET EST EN PROIE AU REMORDS.– Le moine Gishô-in, cheminant sur son cheval pendant l’ l’hiver, trouve un mendiant transi de froid allongé sur le sol. Ayant pitié de lui, du haut de sa monture, il jette sur le mendiant un des ses vêtements. L’homme se redresse et renvoie le vêtement dans le visage de Gishô-in en disant que pour faire une telle offrande, on doit descendre de cheval et offrir en saluant, puis il disparaît. Le moine pense que ce mendiant est un homme de métamorphose [homme résultant de la métamorphose d’un Bouddha, d’un Bodhisattva ou d’un dieu], est rempli d’affliction et de remords et comprend qu’il faut témoigner du respect même aux mendiants ordinaires. |
|
TC0162 | TE017775 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XX, 06 | COMMENT UNE FEMME POSSÉDÉE PAR UN TENGU SE REND À LA CELLULE DU SAINT NINSHÔ AU TEMPLE DU BUTSUGENJI.– Une nuit, le moine et saint homme Ninshô reçoit la visite d’une femme qui se propose de le servir. Elle revient ainsi plusieurs fois avec des offrandes. Le saint est ému par tant de vénération à son égard. Un jour, elle vient, alors que le moine se trouve seul dans le monastère. La femme lui dit qu’elle peut enfin lui parler et l’attirant à l’écart, elle prend sa main, s’agrippe à lui, l’embrasse de tout son corps en le suppliant de la secourir. Le moine, très embarrassé, lui suggère d’en parler d’abord au Bouddha. La femme s’accroche à sa manche et le suit jusqu’au temple. Là, le moine prie avec la plus grande ferveur saint Fudô de le délivrer de l’esprit maléfique dont il est la proie. La femme s’abat aux pieds du moine après un brusque vol plané. Elle se met à tourner comme une toupie en hurlant. Le moine, prosterné sur le sol devant le Bouddha, frotte frénétiquement les perles de son chapelet. La femme tape sa tête contre un pilier des dizaines de fois en le suppliant à nouveau de l’aider. Elle révèle alors au moine qu’elle est en réalité un tengu qui a volé plusieurs fois au-dessus de sa cellule. Voyant ce moine totalement absorbé par ses exercices, et attiré par le son des clochettes, le tengu a décidé de le faire déchoir en prenant possession d’une femme. Mais la foi de ce moine est si miraculeuse que le tengu se retrouve ligoté, les ailes brisées. Le Le moine, éploré, implore bouddha et délie la femme qui redevient elle-même. |
|
TC0163 | TE018139 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 73. | UNE NONNE MENDIANTE FAIT À UN TEMPLE L’OFFRANDE DE LA CHEMISE QU’ELLE A REÇUE.– Une vieille nonne mendiante se présente devant la cellule de retraite d’une dame nouvellement nommée au service du palais. Les gens se moquent de ses haillons. La dame offre à la vieille femme des fruits qu’elle dévore aussitôt et avant son départ lui donne une chemise. Alors qu’on croit la nonne partie, on découvre qu’elle est allée dans la salle du temple vouée aux offrandes pour y déposer la chemise et rédiger un poème. | |
TC0163 | TE018170 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 101. | UN SAINT HOMME QUI A RELÂCHÉ UNE CARPE PROMISE À UNE OFFRANDE FAIT L’OBJET DE VIFS REPROCHES EN SONGE.–Un ascète qui traverse le lac d’Ômi voit un homme emportant dans sa barque une grosse carpe. Ému par le poisson encore vivant et agité de soubresauts, l’ascète échange son vêtement contre la carpe qu’il remet à l’eau. Alors qu’il pense s’être conduit de façon fort méritoire, il voit en songe durant cette nuit-là un vieillard vêtu de blanc qui lui dit être la carpe qu’il a relâchée le matin même. Il ajoute que la conduite de l’ascète a été déplorable. Le vieillard explique à l’ascète déconcerté qu’il vivait au fond de ce lac avec ce corps écailleux depuis de nombreuses années et qu’il attendait la délivrance. Or il était sur le point d’être apporté comme offrande au sanctuaire de Kamo et allait enfin échapper à ses souffrances. Il reproche à l’ascète d’avoir voulu faire le malin et de prolonger sa condition de bête infligée en rétribution de ses actes passés. |
|
TC0163 | TE018143 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 77. | LE RÉVÉREND KÛYA SE DÉPOUILLE DE SON VÊTEMENT ET L’OFFRE À LA GRANDE DIVINITÉ BRILLANTE DE MATSUNOO.– En visite dans la capitale, le révérend et ascète Kûya croise un homme semblant transi de froid. Questionné par le révérend, l’homme répond qu’il est la grande divinité brillante du sanctuaire de Matsunoo et qu’il est heureux d’enfin rencontrer le révérend Kûya pour lui exposer ses doléances. Il dit qu’il souffre d’un froid insupportable à cause de la bise des pensées dévoyées, des notions erronées, et du givre des passions et actes porteurs de mal. Puis il demande au révérend de lui offrir une lecture du sûtra du lotus. Kûya ému et confus répond qu’il fera cette offrande dans le sanctuaire de la divinité. Puis il dit qu’il veut lui offrir sa chemise qu’il porte sous son vêtement depuis quarante ans et qui est imprégnée de la lecture du sûtra du lotus. Le dieu enfile la chemise et, tout joyeux, dit qu’il se sent alors parfaitement réchauffé et qu’il protègera dorénavant le révérend Kûya jusqu’à l’heure où il réalisera la Voie du Bouddha. Le zèle de cet ascète a permis à tous de pratiquer l’invocation au Bouddha, qui n’était pas alors répandu encore au Japon. Au cours de ses pérégrinations, Kûya proclame Amida [le Bouddha sauveur] et les gens l’appellent « l’ascète d’Amida » ou « l’ascète de la ville ». Là où il manque un pont il en construit un, là où il manque un puits il en creuse un. On peut dire qu’il est le fondateur de l’invocation. Ainsi il accomplit sa Renaissance en ayant fait de la lecture du sûtra du lotus et de l’invocation au Bouddha des actes conduisant au paradis. |
|
TC0163 | TE018157 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 88. | LE FILS DU CONTRÔLEUR SURNUMÉRAIRE DE L’IMPÔT NARIKIYO VA VIVRE SUR LE KOYÂ.–Le fils du collecteur d’impôt Narikiyo qui s’adonne la chasse et la pêche, conçoit l’esprit de la Loi lors d’un pèlerinage et désire ardemment réduire son corps à néant pour pratiquer la Voie du Bouddha. Ses parents s’opposent farouchement à ce désir et le garçon garde secrète son intention. Plus tard il se rend à la capitale et rend visite à un révérend à qui il confie son intention de raser sa chevelure. Le révérend le questionne sur ses motivations, et le jeune homme répond qu’il est fortuné, qu’il a une femme et des enfants auxquels il est attaché, mais devant la précarité de ce monde, tout lui paraît dépourvu de sens. Il lui semble plus sage de se lancer à corps perdu dans la Voie du Bouddha. Le révérend, très ému par ces paroles s’apprête à raser le crâne du jeune homme, lui ôte sa coiffe et voit sa chevelure tomber en désordre sur ses épaules. Le garçon explique que par crainte de revenir sur sa décision, il a coupé, avant de venir, le toupet de ses cheveux. Le révérend n’a plus alors aucun doute sur le sérieux des intentions du jeune homme. Ce dernier reçoit la tonsure et se mêle aux disciples du révérend, et pendant trois ans travaille le jour, et la nuit prononce sans relâche l’invocation au Bouddha. Le révérend, émerveillé devant la conduite exemplaire de ce disciple qui ne se soucie aucunement de son corps ni de sa vie, lui suggère malgré tout de mettre son corps au repos en s’établissant au monastère du Kôya, pour prononcer sans relâche l’invocation au Bouddha. Le jeune homme répond qu’il pense encore parfois à sa femme et ses enfants, et que s’il s’établit dans les profondeurs de la montagne, il n’aura plus ces pensées et se sentira beaucoup mieux. Et c’est ainsi qu’il monte sur le Kôya et mène une vie exemplaire dans le groupe des vingt-quatre du monastère de la Renaissance. Tous ses proches, bouleversés par sa disparition, le recherchent, vivant ou mort. Ses parents finissent par apprendre qu’il vit sur le Kôya. Ils lui écrivent une lettre dans laquelle ils expriment leur respect pour son entrée en religion mais aussi leur mécontentement devant son silence et le choix de son monastère. Devant la position inflexible de leur fils, les parents l’invitent à une entrevue au pied du Kôya et sont bouleversés de le voir ainsi, amaigri et vêtu de haillons. Malgré le grand désarroi de ses parents, l’homme dit que c’est à contrecœur qu’il a quitté son monastère pour les rencontrer. Il ajoute que cette rencontre sera la dernière. S’ils souhaitent le revoir, ils doivent éveiller leur cœur et aspirer à la Voie du Bouddha. Sa femme venue elle aussi, l’observe discrètement par l’interstice d’une cloison et éclate en sanglots. Tous repartent, encore plus éplorés qu’auparavant. Plus tard ils envoient à leur fils toutes sortes de choses. Celui-ci accepte ces dons comme moyen d’effacer les péchés de ces donateurs et il les distribue à ses compagnons. Ses parents construisent pour lui un grand ermitage, mais il le cède à quelqu’un d’autre. Lui-même vit alors sans abri fixe, ne se lave plus, ne lave plus ses vêtements. Il ne pense qu’à méditer, attendant que le Bouddha vienne l’accueillir à l’heure de sa mort. C’est lui qui s’occupe de la crémation des morts, recueille les restes et accomplit les rites avec grand soin. Chaque jour il se rend dans un sanctuaire, été comme hiver, sans chapeau ni cape, souvent trempé jusqu’aux os ou glacé jusqu’à la moelle. A ceux qui s’en étonnent, il dit qu’il ne ménage pas sa vie car il a éveillé son cœur et désire à présent accomplir sa Renaissance. Ainsi il meurt au bout de sept ou huit ans après avoir renoncé au monde, assis sur ses talons, prononçant sans relâche l’invocation au Bouddha. |
|
TC0163 | TE018080 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 18. | L’ASCÉTE RAKUSAI DU MONASTÉRE MYÔHÔ-JI AU PAYS DE TSU.– 1) Rakusai décide de se retirer du monde et de vivre en ermite après avoir vu un homme travailler la terre en frappant durement son bœuf. En effet, c’est un horrible péché de jouir sans rien faire des productions dues aux efforts d’hommes et aux souffrances des bêtes. L’ascète parcourt tout le pays et arrive au monastère Myôhô-ji. Il se rend dans l’ermitage d’un moine qui est absent, met quelques fagots dans le feu et se chauffe le dos. Lorsque le moine revient, il est furieux devant les façons intolérables de Rakusai. Ce dernier lui dit être un ascète itinérant qui a éveillé son cœur. Pensant que son hôte est aussi un disciple du Bouddha, Rakusai s’étonne de son avarice. Il propose de lui rendre le bois qu’il a brûlé. Le maître des lieux demande alors à Rakusai de se mettre à l’aise et éprouve de la sympathie au récit de ses intentions. L’ascète défriche un coin de montagne et s’installe dans un ermitage construit avec des branchages. 2) Quelques années plus tard, un ministre entré en religion dépêche le guerrier Moritoshi pour rencontrer Rakusai avec ordre de constater la sainteté de cet homme. Le guerrier remet une lettre très bienveillante à l’ermite ainsi que des présents. Rakusai répond qu’il n’est rien pour bénéficier de telles paroles. Comme il serait malséant de refuser les cadeaux, il les accepte, mais seulement pour cette fois. Il ajoute qu’il n’a rien à demander au ministre et qu’il ne peut aucunement lui être utile. Le messager rapporte ces propos au seigneur qui trouve l’ermite véritablement digne de respect et décide de ne plus s’adresser à lui. Rakusai distribue tous ses présents à ses confrères du monastère sans rien garder pour lui. A un moine qui s’étonne de cette conduite, l’ermite répond que rendre ces offrandes serait, par crainte de convoitise, manquer de compassion. En effet, refuser serait contraire à l’esprit du Bouddha. 3) Près de ce monastère une veuve âgée vit dans un affreux dénuement. L’ermite lui fait constamment des dons provenant des offrandes qu’il reçoit de tous côtés. Un jour, il lui apporte des gâteaux de riz et en chemin laisse tomber son chapelet. L’ayant égaré dans une épaisse végétation, il renonce à le chercher et consulte un fabricant pour lui en commander un autre. Mais un corbeau vient alors se poser sur l’un des toits du monastère avec le chapelet de Rakusai dans son bec. L’ermite récupère son chapelet et depuis l’oiseau devient son familier. Par la suite, à voir ses façons, l’oiseau se fait pour ainsi dire le protecteur de la Loi. 4) De très nombreux lotus poussent dans un étang devant l’ermitage. Or, un été, aucune fleur n’éclot. A ceux qui s’en étonnent, l’ermite répond que c’est cette année qu’il doit quitter ce monde et que les lotus fleuriront dans le lieu où il se trouvera. Il s’éteint en effet cette année là, son esprit restant toujours aussi droit jusqu’à la fin. |
|
TC0163 | TE018121 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 57. | LE MINISTRE DE GAUCHE, DU PARC FLEURI, FAIT PÈLERINAGE AU SANCTUAIRE DE YAHATA ET Y PRIE POUR SA RENAISSANCE.– Le ministre de gauche, du Parc Fleuri, apparenté à l’empereur possède toutes les qualités. Mais, regrettant de n’être qu’un simple sujet, il n’éprouve nul plaisir et gronde ceux qui rient dans sa maison marquée d’un si mauvais destin. Au printemps, c’est dans la résidence de ce ministre que les jeunes gens se réunissent pour s’adonner à la poésie et à la musique. Et malgré le grand train mené dans sa maison, le ministre dégage toujours une profonde tristesse. Il se rend alors à pied au sanctuaire de Yahata, en accomplissant une septaine de veilles. L’intendant du sanctuaire s’apprête à le recevoir dignement, mais le ministre dit qu’il veut faire pèlerinage sans se loger nulle part. Sur le chemin du retour il reçoit un poème de l’intendant dans lequel celui-ci exprime son désir de voir les vœux du ministre exaucés. Le ministre ne répond pas, mais considérant ce poème comme parole divine, il le met dans son sac, et donne son cheval à l’intendant. Le ministre se rendait régulièrement au sanctuaire sans doute pour prier car sa lignée s’était éteinte. | |
TC0163 | TE018082 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 20. | SHINJÔ-BÔ DEVIENT, POUR UN TEMPS, DÉMON-DES-MONTAGNES.– Le moine Shinjô-bô, disciple du recteur du monastère de Toba, désirant se retirer du monde des hommes, demande à son maître d’intercéder en sa faveur pour occuper un poste vacant de moine adepte de la concentration au monastère de Hosshô-Ji, à Kyoto. Le recteur accepte et le moine passe ses jours à invoquer Bouddha. Dans l’ermitage voisin de Shinjô-bô vit le moine Éisen-bô qui distribue de la nourriture à des lépreux matin et soir. Shinjô-bô, lui, nourrit les mendiants. Ces deux détenteurs de l’esprit de la Voie vivent séparés par une simple haie, et chacun reste de son côté. Apprenant que le recteur est très souffrant, Shinjô-bô lui rend visite. Au recteur qui dit vivre leur dernière rencontre avant de quitter ce monde, le moine, ému de compassion, répond qu’il le retrouvera dans l’autre monde où il continuera de le servir. Shinjô-bô s’en retourne et peu de temps après, le recteur s’éteint. Quelques années plus tard, Éisen-bô, le voisin de Shinjô-bô, est souffrant, et trépasse de façon merveilleuse, suscitant l’admiration de tous. Deux ans plus tard, Shinjô-bô, frappé par un mal étrange qui le rend fou, succombe à son tour. Sa vieille mère est très attristée et finit par être possédée elle aussi par un esprit. De sa bouche sortent les mots de son fils défunt. Il explique qu’il a passé un contrat avec son recteur monacal, ce qui l’a entraîné dans la condition de démon-des-montagnes. Il ajoute que cette condition dure six ans, et qu’il la quittera l’an prochain pour gagner enfin le paradis. Il demande à tous de prier pour lui et n’ayant pas survécu à sa mère, il se lamente de ne pas avoir pu être pour elle un ami de bien et de n’avoir pu prier pour son salut après sa mort. Au contraire, parti avant elle, il devait la conduire au paradis, mais au lieu de cela, au vu de sa condition actuelle, il en est réduit à la tourmenter. La vieille mère éclate en sanglots, bâille, et revient à son état ordinaire. Puis elle écrit des textes sacrés dont elle fait offrande à son fils. L’hiver venu, la parole de Shinjô-bô sort à nouveau de la bouche de la vieille femme. Le moine exprime sa joie d’avoir bénéficié des prières pour son salut dans l’autre monde. A l’aurore, il obtiendra enfin la délivrance. Pour preuve, il demande à tous de sentir la puanteur de son corps infect. Sur ces mots la mère retient son souffle, puis l’expulse, libérant une odeur nauséabonde qui emplit la maison. A l’aurore, la voix assure avoir régénéré ce corps impur et être arrivé au paradis. La mère de Shinjô-bô souffle et une haleine embaumée d’un parfum suave se répand dans la maison. Il faut absolument se garder de promettre à quiconque de le suivre, si haut que soient les mérites dus à son austérité ! |
|
TC0163 | TE018093 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 31. | UNE DAME SE REND AU TENNÔ-JI ET SE JETTE À LA MER.– Une mère et sa fille sont dames de compagnie chez une personne de naissance princière. Après quelques années, la fille meurt. Sa mère est extrêmement affligée et sa douleur ne fait que croître au fil des ans. La femme ne peut restreindre les manifestations de sa tristesse, même lorsque les circonstances l’exigent. Or, au début de la troisième année, la dame d’atour, sans avertir quiconque, quitte la ville avec sa jeune servante qui se charge de son sac dans lequel se trouvent quelques vêtements et un coffret. Elles finissent par arriver toutes deux au Tennô-ji. Elles logent chez un habitant à qui la dame explique qu’elle a l’intention de rester sept jours pour accomplir l’invocation au Bouddha, et offre à son hôte un vêtement. Chaque jour la dame d’atour fait ses dévotions, et fait offrande au reliquaire du coffret et de deux vêtements. La septaine accomplie, l’hôte pense que la dame va repartir, mais celle-ci se sentant merveilleusement purifiée, décide de rester encore sept jours. Après ce temps écoulé, elle dit à son hôte qu’elle veut encore prolonger son séjour d’une semaine. Elle lui donne de nouveau un vêtement. Mais l’homme tente de refuser son cadeau, disant qu’il en a suffisamment mais elle le force à accepter. Elle invoque ainsi le Bouddha pendant trois semaines. Puis elle demande à son hôte de la conduire, avant son départ, à la baie de Naniwa. L’homme la guide sur la plage. Là, ils embarquent et tout en ramant, l’hôte mène la dame ça et là. Se trouvant loin au large, la dame reste tournée vers l’ouest, en invoquant le Bouddha, et d’un bond se jette dans la mer. L’homme horrifié tente de la sauver, mais la dame a coulé comme une pierre. Une nuée apparaît alors et recouvre la barque, accompagnée d’un parfum suave. Profondément ému l’homme rejoint le rivage, où des gens se sont assemblés, intrigués par un nuage violet au large. A son retour, l’homme trouve dans son logis des écrits de la dame dans lesquels elle décrit des songes. A la fin de chaque semaine, elle a vu des Bodhisattvas venir la chercher. Ainsi, le septième jour de la troisième septaine, elle a vu Amida avec le cortège des bodhisattvas venir la chercher. |
|
This work directed by J. Berlioz, M. A. Polo de Beaulieu, and Pascal Collomb is licenced for use under ETALAB Open License 2.0
Ce travail réalisé sous la direction de J. Berlioz, M. A. Polo de Beaulieu et Pascal Collomb est mis à disposition sous licence ETALAB Licence Ouverte 2.0
This work directed by J. Berlioz, M. A. Polo de Beaulieu, and Pascal Collomb is licenced for use under ETALAB Open License 2.0
This work directed by J. Berlioz, M. A. Polo de Beaulieu, and Pascal Collomb is licenced for use under ETALAB Open License 2.0
This work directed by J. Berlioz, M. A. Polo de Beaulieu, and Pascal Collomb is licenced for use under ETALAB Open License 2.0