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KeywordMot-cléStichwörtParola chiavePalabra clave: cheveux | hair | Haare | cabellos | capello
64 occurences in ThEMAoccurrences dans ThEMAAuftritte in ThEMAoccorrenze nel ThEMAocurrencias en ThEMA
ID (coll.)ID (rec.)ID (Samml.)ID (racc.)ID (col.) | ID (ex.)ID (ex.)ID (Ex.)ID (ex.)ID (ex.) | AuthorAuteurVerfasserAutoreAutor | TitleTitreTitelTitoloTitulo | ExemplaExemplaExemplaExemplaExempla | KeywordsMots-clésStichwörterParole chiavePalabras claves |
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TC0001 | TE001370 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 29, 11b | Saint Jean Baptiste et saint Jean l’Evangéliste apparaissent à deux clercs pour confirmer par un signe corporel leur foi dans l’Assomption de la Vierge. |
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TC0001 | TE001260 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 1, 8 | Jean de Vicence excommunie des couronnes faites de roses que portent les habitants de Bologne. Celui qui enfreint son interdiction voit ses cheveux brûler. | |
TC0004 | TE002853 | Jordanus de Pisis | Esempi : 201 | Luxe de la mode des femmes florentines. Les femmes de Florence coiffent leurs cheveux de manière luxueuse, signe néfaste d’une grande vanité dans la société. Madeleine a fait de ce symbole de vanité, une marque d’humilité. | |
TC0009 | TE002637 | Paulus, Monembasiae episcopus | Récits édifiants [Wortley, 1987] : Annexe A | Un moine découvre dans le désert une religieuse nue, expiant le péché de fornication avec un moine. Elle se protège du froid par sa chevelure. | |
TC0011 | TE003094 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 132a-b | Les chants, danses, ornements, perruques arborées par les femmes dans les fêtes, se transformeront en plaintes, sac, cendre et calvitie après la mort. | |
TC0011 | TE002998 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei - Quadragesimale : p. 79a-b | L’homme est comparé à un arbre à l’envers : il doit tourner ses fruits vers la vie présente, ses racines (cheveux) vers le ciel. | |
TC0020 | TE003726 | Jacobus Vitriacensis | Sermones vulgares [Crane, 1890] : 201 | Fable du vieil homme et ses deux maîtresses, l’une jeune, l’autre vieille. La première arrache les cheveux gris de son amant pendant son sommeil, afin de le faire apparaître plus jeune, tandis que la seconde arrache les cheveux noirs afin de le vieillir. Ainsi, l’homme devient chauve. | |
TC0033 | TE005965 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 113 | UNE MERE DE PRETRE APPARAIT BRULEE. Un prêtre s’affligeait pour sa mère morte, qu’il savait avoir vécu dans le péché; il pleurait pour elle et célébrait des messes en sa faveur. Lors d’une messe, alors qu’il pleurait et désirait savoir quel état elle errait, il la vit tenue attachée par deux démons, portant sur la tête et autour du cou, telle une chevelure, des serpents crachant du feu, une flamme sortant de sa tête et de ses mains. Elle lui dit l’inutilité des prières en sa faveur, car elle était promise aux tourments éternels, puisqu’elle était morte sans avoir accompli la pénitence susceptible de racheter ses adultères, de s’être orné la tête et d’avoir accepté des bagues et des bijoux incitant à la luxure. |
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TC0033 | TE006012 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 158 | LES DEMONS APPARAISSENT A SAINT MARTIAL; CELUI-CI RESSUSCITE LE FILS DU COMTE DE POITIERS. Saint Martial avait converti les Limousins ainsi que leur chef et quinze de ses chevaliers, qu’il avait baptisés. Il s’en revenait de Rome, où il avait vu saint Pierre, et logeait près d’un fleuve. Le fils du comte de Poitiers s’y baignait et fut étouffé par le diable. On ne pouvait le trouver. Saint Martial fit sortir du fleuve trois démons à l’aspect d’Ethiopiens, plus noirs que de la suie, pourvus de grands pieds, aux yeux terribles injectés de sang, dont les cheveux couvraient tout le corps, crachant du feu par la bouche et les narines, parlant d’une voix croassante. Ils dirent leur nom et avouèrent quelles étaient leurs fonctions. Le saint leur demanda de ne plus nuire à quiconque et de gagner les contrées désertes. Il ressuscita le jeune homme qui raconta comment l’ange du Seigneur l’avait sauvé, lui avait montré le feu du purgatoire, ses peines multiples, l’avait conduit à la porte du paradis. Les démons se battaient à son sujet quand une voix venue du ciel lui avait enjoint de réintégrer son corps. Il vivrait durant vingt-six ans. Il se tondit, vécut dans la plus grande abstinence, comme les anges le lui avaient enseigné, et se consacra à saint Martial. |
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TC0033 | TE006011 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 157 | SAINTE MARGUERITE ET LE DRAGON. Sainte Marguerite demanda au Seigneur de voir son adversaire. Elle vit dans sa prison un horrible dragon, de toutes les couleurs, les cheveux dorés, la barbe d’or, les dents comme des fers, les yeux comme des flammes, dont les narines crachaient du feu et de la fumée. Il tenait un glaive et une puanteur terrible envahissait la prison. Marguerite eut très peur, devint pâle comme une herbe et ses os s’entrechoquaient de terreur. Elle revint à elle, se mit en prière. Le dragon voulait l’avaler; elle le mit en fuite en imprimant le signe de la croix sur sa gueule. Le démon éclata en deux. |
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TC0034 | TE006448 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 211 | La femme de Mithridate se coupe les cheveux et se déguise en homme pour suivre en prison son mari vaincu par Pompée. |
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TC0034 | TE006362 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 138 | Samson possède une force exceptionnelle qui lui permet de tuer mille Philistins avec une mâchoire d’âne. Une autre fois, il brûle leurs moissons en mettant dans les champs trois cents renards qu’il attache queue contre queue en mettant une torche au milieu de chaque noeud. Il tombe amoureux de Dalila qui lui coupe ses cheveux quand elle apprend que c'est le secret de sa force. Les Philistins le capturent mais Samson ébranle le temple de Dagôn au milieu d’une cérémonie religieuse s’enterrant avec les Philistins sous les décombres. | |
TC0034 | TE006363 | Sanche IV de Castille, le brave | Castigos [Gayangos, 1860] : p. 138 | Absalon a de si beaux cheveux que les femmes lui donnent de l’or pour les avoir. Il devient très orgueilleux, se révolte contre son père, David. Joab envoyé par ce dernier pour l’arrêter, le trouve pendu par les cheveux à un chêne et le tue avec des lances. | |
TC0035 | TE006498 | anon. | British Library, Add. 27909B (fol. 4-11) : fol. 5, n° 17 | Un assassin se convertit lorsque sa concubine, remarquant des cheveux blancs sur sa tête, pleure de compassion pour lui. Se repentant, il fonde une abbaye, et vit en grande sainteté. |
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TC0038 | TE006769 | Vincent Ferrier | Sermones castellanos [Cátedra, 1994] : 42 | Mort d’Absalon, fils de David. Albsalon reste en premier accroché par les cheveux à un arbre, puis reçoit trois coups de lance qui symbolisent l’arrivée de l’Antéchrist, la fin du monde et le jugement dernier. | |
TC0124 | TE015047 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : LXII, 2 [690] | Conseillés par des chrétiens, des Turcs s’étaient fait raser les cheveux en forme de croix pour arrêter la peste qui sévissait dans leur pays. Cette coutume demeura. | |
TC0124 | TE014640 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XXI, 10 [292] | Un sacristain, dont les mérites étaient reconnus de tous, manqua d’huile pour garnir sa dernière lampe, la nuit de Pâques, il la remplit d’eau et elle brilla avec les autres lampes. Mais, tombé dans la luxure, il fut battu et tondu en public. | |
TC0131 | TE009351 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 543, 1-3 | MORT DE SAMSON. 1/ Samson qui était si fort sa tua par sa force, lui et tous ceux du bâtiment où il était, 2/ parce que sa femme l’avait fait raser pendant qu’il dormait, ce qui lui avait fait perdre sa force; 3/ cette force, il la retrouva, mais ce fut pour son dommage: car aucune grâce ne profite à celui qui n'en fait pas bon usage. | |
TC0131 | TE008477 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 354, 1-5 | LE CHEVALIER CHAUVE. 1/ Un chevalier chauve assistait à un tournoi; il avait couvert son crâne chauve d’une coiffe de cheveux étrangers. 2/ Or le vent emporta son coiffe avec tous ses cheveux: aussi bien des gens se mirent à rire. 3/ Le chevalier dit aux rieurs: 4/ Ne vous étonnez pas que ces cheveux m'aient abandonné: ils n'étaient pas à moi et les miens m'avaient déjà abandonné. 5/ On cessa alors de se moquer de lui parce que lui-même s’en moquait. | |
TC0131 | TE008844 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 631, 1-12 | MARTYRE DE SAINTE AGNES. 1/ Sainte Agnès fut conduite au bordel parce qu’elle ne voulait pas épouser le fils du prévôt de Rome. 2/ En effet, comme elle s’appelait Agnès, qui signifie petite agnelle, épouse de l’agneau, elle ne voulait pour mari que le doux Jésus-Christ qui est appelé agneau dans l’Ecriture. 3/ On la mit toute nue, mais Dieu la vêtit de ses cheveux comme l’agneau est vêtu de sa laine. 4/ Quand le fils du prévôt voulut s’approcher d’elle, un diable l’étrangla. 5/ Mais Dieu le ressuscita à sa prière; là elle se montra bonne et juste en priant pour celui à cause de qui on la martyrisait. 6/ Alors le prévôt lui fit couper la tête. Ainsi rendit-elle son âme à Dieu par le martyre. 7/ Après sa mort, apparaissant avec plusieurs autres vierges couronnées, elle leur dit: 8/ "Ne pleurez plus à mon sujet, car je suis en l’heureuse compagnie de Dieu et je ne saurais vous dire les biens éternels que je possède en cette glorieuse compagnie." 9/ La bonne sainte Agnès les quitta alors et retourna au ciel avec ses compagnes, 10/ laissant dans la joie son père et sa mère qui jusque là étaient dans la tristesse. 11/ Ils répétèrent à leurs amis qu’ils avaient vu leur fille couronnée, accompagnée d’un groupe de dames également couronnées. 12/ Elle avait avec elle un agneau qui la conduisait; et c'était Notre-Seigneur qui sous la forme d’un agneau lui tenait compagnie. |
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TC0131 | TE007860 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 232, 1-7 | SAINT BERNARD ACCUEILLE SA SOEUR. 1 La soeur de saint Bernard alla lui rendre visite en grande toilette à Clairvaux dont il était abbé. 2 Il lui fit dire par un garçon qu’elle n'était pas sa soeur, mais plutôt un piège du diable, un filet à prendre les imbéciles. 3 Elle répondit au garçon: "Va dire à mon frère que, même si je suis un piège du diable, il vienne me voir sans crainte. J'ai l’intention de tant faire qu’il m'approuvera." 4 Aussitôt la pieuse dame coupa ses nattes et revêtit une tenue pauvre avant de se présenter devant son frère; il la félicita et lui conseilla de se faire religieuse. 5 C'est ce qu’elle fit; elle fut religieuse dans une abbaye et son mari moine dans une autre. 6 Elle devint la première abbesse de l’ordre de Citeaux 7 et cessa ainsi d’être un piège du diable. |
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TC0131 | TE009052 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 071, 21-30 | L’AGNEAU PASCAL. 21/ Car tout comme le feu raffine l’or et l’argent, le Saint-Esprit efface les hérésies et les superstitions du coeur de ses fidèles. 22/ Il était défendu de briser aucun des os de l’agneau. 23/ Cela signifie que nous ne devons pas jurer par la mort de Dieu ni jurer grossièrement par lui ni par sa vierge mère ni par aucun des saints, 24/ car Dieu nous interdit de jurer, si ce n'est devant un juge quand on y est obligé. 25/ Disons seulement oui ou non; car Dieu nous défend de jurer sur les cheveux de notre tête; car si un cheveu est blanc, nous ne le rendrons pas noir et s’il est noir nous ne le rendrons pas blanc: 26/ ils ne nous appartiennent donc pas puisque nous n'en faisons pas ce qui nous plaît. 27/ Tout appartient à Dieu puisqu’il a tout fait; et il nous défend de jurer sur tout ce qu’il a fait. 28/ Nous avons bien un serment que nous pouvons faire, mais pas plus: nous pouvons jurer par nos péchés. 29/ En effet, s’il y a quelque bien à notre actif, il appartient à Dieu qui l’a fait par nous, 30/ tandis que nos péchés sont bien à nous: N'hésitons donc pas à jurer sur nos péchés, car nous ne possédons en propre rien d’autre. |
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TC0131 | TE008558 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 456, 1-11 | LA FILLE QUI DUT AIMER DIEU HUIT JOURS. 1/ Une jeune fille alla se confesser, plus par habitude que par piété. 2/ Comme elle ne voulait accepter aucune pénitence, le prêtre lui donna comme pénitence d’aimer Dieu huit jours et de revenir le voir le huitième jour. 3/ Rentrée chez elle, comme elle était intelligente, elle pensa qu’elle ne ferait pas sérieusement sa pénitence si elle n'ôtait de sa vie tout ce qui devait déplaire à Dieu. 4/ Elle coupa donc ses tresses et s’habilla simplement; puis elle pensa qu’il était normal qu’elle aille visiter à l’église celui qu’elle devait aimer pour sa pénitence. 5/ Alors elle contempla le crucifix, qui est le livre des clercs comme des laïcs, car il n'y a si savant homme sous le ciel qui, s’il le regarde avec amour et avec compassion, n'y apprenne toujours quelque chose de neuf. 6/ En le regardant elle fondit en larmes en disant dans son coeur: 7/ "Hélas! Celui qu’on m'a dit d’aimer huit jours a-t-il eu à souffrir pour moi autant que cette image de bois me fait voir? 8/ Je vois bien que j'ai le coeur plus dur que le diamant: car le sang de bouc rompt le diamant et le sang de mon doux Seigneur ne peut rien contre la dureté de mon coeur." 9/ Alors elle se mit à pleurer très fort et elle mena cette vie durant les huit jours. 10/ Le huitième jour elle dit à son curé que jamais en aucun lieu où elle ait mis son coeur elle n'avait trouvé la paix ni le plaisir qu’elle avait connu ces huit jours-là à aimer Dieu. 11/ C'est pourquoi elle ne voulait avoir jamais d’autre ami, tant elle y avait trouvé de joie. Et par la suite elle persévéra dans cet amour. |
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TC0131 | TE007865 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 236, 1-8 | LES DIABLES SUR LA TRAINE D'UNE COQUETTE. 1 Saint Jérôme et un ermite virent une coquette qui avait un diable sur sa traîne et deux sur ses nattes. 2 Ils se mirent à rire parce que le diable était tombé dans la boue quand elle souleva sa traîne pour passer un ruisseau. 3 La coquette leur déclara que des gens comme eux ne devraient pas rire ni se moquer des autres. 4 Saint Jérôme lui répondit: "Nous rions, mais si vous voulez vous pouvez en tirer profit." 5 Il lui dit alors ce qu’ils avaient vu et ils firent voir à elle et à d’autres personnes les diables qu’elle portait. 6 Elle fit aussitôt couper sa traîne et ses nattes et passa toute sa vie sous la direction spirituelle de saint Jérôme. 7 Nous pouvons en déduire que la traîne et les nattes chez une femme ou chez un homme déplaisent à Dieu et plaisent aux diables. 8 Cependant la traîne que portent les prélats représente l’Eglise dont ils sont les chefs et qui nous est représentée en personnage féminin. |
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TC0131 | TE007869 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 240, 1-13 | LES DIABLES EMPORTENT LA TETE D'UNE MOURANTE. 1 Une mourante dit à son curé qu’elle voyait des diables. 2 Il répondit: "Dites-leur donc que s’ils trouvent sur vous quelque chose qui leur appartienne, ils le prennent." 3 Sitôt qu’elle leur eut dit cela, deux diables lui séparèrent la tête du corps avec ses tresses et l’emportèrent. 4 C'est pourquoi il lui fallut un cercueil plus court et elle n'eut pas besoin de coiffure. 5 Dieu fit voir là que les nattes lui déplaisent et qu’elles plaisent aux diables. 6 En effet, s’il avait voulu, il aurait pu faire à toutes les femmes deux cornes, comme aux chèvres. 7 Mais il leur a fait la tête toute ronde pour montrer qu’il les voulait parfaites en toutes choses, car "Rondeur signifie perfection." 8 En effet parmi ces femmes cornues avec leurs tresses, on aurait du mal à en trouver une qui soit parfaite, mais on en trouverait assez qui soient parfaitement sottes. 9 Car ils seraient bien sots et sottes ceux qui sans rien connaître à la peinture 10 prétendraient améliorer, embellir le portrait qu’un bon peintre aurait fait: ils ne pourraient que le gâter. 11 Les femmes se montrent bien aussi sottes quand elles veulent améliorer ce que Dieu a fait en elles. 12 Elles ne font que s’enlaidir, car, pour parler franchement, elles sont plus disgracieuses. 13 Et c'est sur de telles coquetteries que l’on construit les sots mariages. |
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TC0131 | TE009270 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 079, 1-6 | SAMSON LIE. 1/ Il était terriblement fort Samson qui brisa, aussi aisément que si elles avaient été pourries, les cordes de nerfs dont la femme l’avait fait lier pendant son sommeil 2/ elles étaient si solides qu’aucune bête n'aurait pu les briser; mais celui qui avait donné cette force à Samson était encore plus fort. 3/ Nous devons être certains que trois clous de fer n'auraient pas suffi à le retenir en croix. 4/ Mais trois liens d’amour l’y retenaient: le premier, c'est qu’il voulait remplir les sièges du ciel qui avaient été vidés des mauvais anges; 5/ le second, qu’il voulait racheter ses créatures; le troisième, qu’il savait bien que les hommes l’en aimeraient davantage. 6/ C'était les trois liens qui le retenaient en croix. | |
TC0131 | TE008424 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 238, 1-9 | LA COQUETTE DE ROCAMADOUR. 1 Une coquette ne pouvait entrer dans l’église de Notre-Dame de Rocamadour si elle ne coupait ses tresses. 2 Elle put y entrer quand sur le conseil des gens de cette église elle les eut coupées. 3 Et dans sa prière elle dit à Notre Dame: "Ah, très belle douce dame, pour l’amour de vous j'ai sacrifié mes cheveux. 4 Mais j'aurais aimé autant que vous acceptiez que je perde un oeil en gardant mes cheveux ." 5 A ces mots ses cheveux se rattachèrent à sa tête comme avant et elle perdit un oeil. 6 Notre Dame fit voir là combien les nattes lui déplaisaient; et cependant on n'en coupe pas souvent en son honneur. 7 Les femmes qui ne veulent pas quitter leurs tresses pour l’amour de Notre Dame montrent ainsi que le service du diable leur plaît davantage que le sien 8 puisque elles ne veulent pas la servir avec le plus beau de leurs membres, qui d’ailleurs leur cause des ennuis: car elles seraient bien plus à l’aise sans leurs tresses qu’avec elles. 9 Et elles en sont plus laides et plus malpropres, car "Tresses à femmes, c'est château à poux": il est aussi difficile de les en faire sortir que de débusquer un lièvre d’une forêt. |
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TC0134 | TE013041 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei: de tempore [Clutius, 1760] : p. 234b | Dès que Samson perd ces cheveux les Philistins le capturent et lui crèvent les yeux. De même les démons se jettent sur le pécheur. | |
TC0137 | TE012624 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 139 | L’anguille écorchée. Un oiseau doué de parole qui avait vu deux serviteurs d’un seigneur mangeant une anguille donnée à leur patron raconte au seigneur ce qui s’était passé. Les serviteurs, punis par le seigneur, arrachent les plumes de la tête de l’oiseau en disant qu’ils le dépouillaient à cause de l’anguille. L’oiseau ainsi traité resta triste et sans manger durant plusieurs jours, jusqu’à ce qu’il vit d’une fenêtre deux religieux avec la tête rasée qui étaient près de la maison. Alors l’oiseau très content demanda aux deux frères si eux aussi avaient mangé de l’anguille. |
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TC0138 | TE019769 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 627 | Un chasseur infernal arrache les cheveux d'une concubine damnée. |
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TC0138 | TE019932 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 791 | Arguments et prodiges pour convertir une coquette. |
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TC0138 | TE020156 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 702A | Le vent décoiffe en publique un chevalier qui portait perruque. | |
TC0139 | TE016092 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 169 pp.118-120.du texte hébreu | Rabbi Gamliel était le président de la maison d’étude. Il avait un caractère dur et orgueuilleux. Rabbi Yoshua était très souvent en désaccord avec lui, et Rabbi Gamliel ne supportait pas que l’on conteste son opinion. Un jour, après avoir eu une nouvelle discussion avec Rabbi Yoshua, Rabbi Gamliel exigea qu’il reste debout pendant son cours. Mais les assistants s’impatientèrent de voir Rabbi Yoshua debout et silencieux, et décidèrent de déposer Rabbi Gamliel et de nommer quelqu’un d’autre président à sa place. Après avoir longuement hésité, ils désignèrent Rabbi Elazar ben Azaryah, qui non seulement était d’ une grande érudition, mais venait également d’une famille respectée, noble et riche, ce qui le mettait en position d’intervenir auprès des autorités. Le seul problème consistait en ce qu’il était très jeune.. Il arriva un prodige, et ses cheveux blanchirent en une nuit, ce qui le faisait paraître bien plus âgé. Il était d’un caractère beaucoup plus aimable que Rabbi Gamliel et acceptait bien plus d’étudiants à la maison d’étude, même s’ils n’avaient pas le niveau requis. Plus tard, Rabban Gamliel demanda pardon à Rabbi Yoshua et fut réintégré parmi les rabbins, mais seulement comme collègue de Rabbi Elazar, et non plus comme président. |
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TC0140 | TE013426 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Predicazione della quaresima 1424 (Firenze, S. Croce, 8 marzo-3 maggio), XV, 1. | Samson est séduit par "Dianida" (= Dalila); il est ensuite lié avec des nerfs de boeuf frais, puis avec des cordes et ensuite avec les cheveux. Enfin, il est enchaîné et aveuglé par la même femme. | |
TC0142 | TE019079 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : XII, 20 | Dans le diocèse de Mayence, la concubine d’un prêtre, mourante, demanda avec insistance qu’on l’enterre avec des chaussures neuves et bien solides. La nuit suivante la lune brillait, un chevalier et son serviteur qui étaient en voyage entendirent des hurlements. Puis ils virent une femme accourir, portant lesdites chaussures et appelant à l’aide. Le chevalier descendit du cheval, serra la femme contre lui et traça un cercle autour d'eux. Ils entendirent des aboiements, des sonneries de cors. La femme, en panique, essaya d’échapper, mais le chevalier enroula ses tresses autour de son bras, et brandit son épée. Le chausseur approchant, la femme se débattit encore plus fort et s’échappa, laissant aux mains du chevalier ses cheveux. Le chasseur infernal la rattrapa, la jeta sur son cheval, et disparut. Au matin, le chevalier entra dans la ville, montra les cheveux et raconta tout : on ouvrit la tombe, et on constata que la morte n’avait plus de cheveux. |
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TC0155 | TE016320 | Johannes Maior | Magnum Speculum Exemplorum (en russe) : 199 | Une nuit, une veuve voit un géant effrayant tirer son mari défunt par les cheveux et le jeter dans la chambre. Le mari lui explique qu'il est damné pour avoir distribué les aumônes non pas par amour de Dieu, mais par vanité et orgueil. | |
TC0157 | TE017072 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 44, p. 15, l. 1 – p. 17, l. 2 | Un moine nommé Martin Storacus est très peu éduqué : il sait à peine réciter 50 psaumes. Mais il mène une vie très pieuse et suit la plus stricte pénitence : il répète ses psaumes six fois par jour, suivis des litanies; il n’a pas quitté le monastère, ni coupé ses cheveux ou rasé son visage depuis quinze ans; trois jours par semaine, il jeûne totalement ; trois autres jours, il ne prend que de l’eau et du pain; le dimanche, il mange un plat frit mais mauvais. On raconte que dans sa cellule vivent deux serpents qui, édifiés par sa sainteté, suivent son autorité et ne nuisent pas. En revanche, les autres moines se tiennent à distance : l’eau qu’il garde dans sa cellule pour la boire est sale et empeste; il ne lave jamais ses sous-vêtements et ne change ses vêtements que le temps de recevoir l’Eucharistie. Il ne mange jamais avant le coucher du soleil, sauf le dimanche, où il rompt le jeûne, suivant la règle, avec un petit pain offert à midi, après la messe. Il ne dort jamais durant le jour, et la nuit, il ne s’endort que quelques instants avant d’être réveillé pour l’office. Lorsque Pierre Damien doit arbitrer sur une question importante, il recourt aux conseils de cet homme. Une fois, ce dernier lui répondit : « Quel profit tire une chandelle si, alors qu’elle éclaire les autres, elle est consumée par sa flamme ? » Pierre Damien juge cette maxime d’une grande sagesse et la considère comme parole divine. |
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TC0158 | TE016510 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 83 | Le sûtra du Mânava qui étendit sa chevelure sous les pas du Buddha.– Un jeune étudiant (mânava) triomphe dans une discussion avec des brahmanes en pays étranger; on lui donne cinq cents pièces de monnaie, mais on refuse de lui accorder la jeune fille qui avait été promise au vainqueur. Le Mânava continue sa route; la jeune fille part d'elle-même à sa poursuite, mais elle ne peut le rejoindre et, arrivée dans le royaume de Dipavati, elle entre dans le palais du roi avec la charge d'approvisionner ce palais de fleurs. Le Mânava la rencontre et lui achète cinq fleurs; il offre celles-ci à Dipamkara Buddha en même temps qu'il étend sa chevelure sur le sol pour que le Buddha puisse traverser un endroit humide sans se souiller les pieds; il reçoit ensuite la prédiction qu'il deviendra plus tard Çâkya le Tathâgata. |
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TC0158 | TE016511 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 84 | Sûtra- du roi Makhâdeva qui entra en religion quand ses cheveux blanchirent.– Le vertueux roi Makhâdeva abdique et entre en religion aussitôt que son chambellan lui a montré que ses cheveux devenaient blancs. Dans une existence ultérieure, il est le roi Nemi dont la bienfaisance est telle qu'il obtient de visiter vivant les enfers, puis la résidence des devas. | |
TC0158 | TE016880 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 400 [E] | Maitrakanyaka et le supplice de la roue de feu.– Les joies qu'il a éprouvées par quantités proportionnées aux nombres quatre, huit, seize et trente-deux sont la récompense du bien qu'il a fait à sa mère en lui donnant deux pièces de monnaie, puis quatre, puis huit, puis seize. Le supplice de la roue de feu, qu'il porte sur sa tête, lui est infligé parce qu'il a cassé des cheveux à sa mère. Il en est délivré parce qu'il conçoit la pensée de concentrer en lui les douleurs de tous ceux qui souffrent (cf. n°39). |
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TC0158 | TE016429 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 5 | Le Bodhisattva et le dieu de l'arbre.– Le Bodhisattva étant roi d'un royaume se dispose à livrer sa tête à un homme qui la lui demande; il est sauvé par l'intervention du dieu de l'arbre auquel il avait attaché sa chevelure. | |
TC0158 | TE016793 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 339 | Le teinturier, son fils et le moustique.– Un teinturier chauve s'endort; un moustique s'étant posé sur sa tête, son fils veut le frapper avec un bâton; mais il casse la tête de son père, tandis que le moustique s'envole. | |
TC0158 | TE017013 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 471 | La jeune fille qui vendit ses cheveux pour offrir un repas au Buddha.– Une jeune fille qui a des cheveux admirables les vend pour cinq cents livres d'or afin de pouvoir offrir un repas au Buddha. Au moment où elle rend hommage au Buddha, ses cheveux repoussent instantanément. | |
TC0158 | TE017012 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 470 | L'homme qui comprend le langage des animaux.– L'homme qui comprend le langage des animaux fait trouver dans le nid d'une hirondelle le cheveu d'une fille de nâga. Par le stratagème de la flèche lancée, il s'empare du chapeau qui rend invisible, des souliers qui permettent de marcher sur l'eau, du bâton qui frappe à mort; il peut alors aller chercher la fille du nâga, puis tuer le roi, s'emparer de son trône et épouser la fille (cf. n°s 277 et 477). |
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TC0158 | TE016481 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 54 | Sûtra de l'expiation de la famille des Çakyas.– Destruction de la ville des Çâkyas par le roi Virûdhaka. Dévouement inutile de Mahânâman qui obtient qu'on laisse sortir les civils et qui, en invoquant le Buddha, entre sous l'eau et périt en attachant ses cheveux à une racine d'arbre. Par la suite le roi Virûdhaka est puni de son crime. Avadâna expliquant pourquoi trois villes des Çakyas ont éprouvé chacune un sort différent. | |
TC0158 | TE017004 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 462 | L'homme entre deux âges.– L'homme entre deux âges devient chauve parce que sa vieille épouse lui arrache ses cheveux noirs, tandis que sa jeune épouse lui arrache ses cheveux blancs. Cet homme, dans une vie antérieure, avait été le chien qui meurt noyé parce qu'il ne peut se décider entre les deux chances égales qui l'attirent l'une vers une rive, l'autre vers l'autre rive. |
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TC0158 | TE016726 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 276 | La guérison de la calvitie.– Un médecin chauve se déclare incapable de satisfaire un sot qui lui demande de le guérir de sa calvitie. | |
TC0159 | TE017663 | Petrus Lemovicensis | De oculo morali | Comme Samson, capturé par Dalila, a d’abord été dépouillé de ses cheveux, aveuglé et enfin lié de cordes, le pécheur, qui est trompé par le diable, est d’abord dépouillé de ses vertus, fait aveugle de ses yeux intérieurs et lié par les cordes du péché. De la même manière, un ours qui est rendu aveugle par une lampe pour amuser son maître rappelle le pécheur, rendu aveugle par le plaisir, qui donne gratuitement satisfaction au diable. |
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TC0159 | TE017670 | Petrus Lemovicensis | De oculo morali | Un homme généreux a volé le cochon de son voisin. Le Christ, qui n’oublie jamais les personnes charitables, lui apparaît sous la forme d’un homme pauvre à la recherche d’un barbier. Le voleur de cochon se propose immédiatement de lui couper la barbe et les cheveux. Ce faisant il découvre à l’arrière du crâne du pauvre homme une paire d’yeux. Le voleur le questionne et ce dernier révèle son identité. Le Christ lui dit alors que c’est grâce à ces yeux qu’il a pu voir le cochon qu’il avait caché dans une grotte. Le Christ disparaît aussitôt et l’homme plein de remords restitue à son voisin le cochon qu’il avait dérobé. |
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TC0160 | TE017238 | anon. | Recueil de sermons et d’exempla - Cambrai, BM, 574 [transc. A. Perard] : n°55 | C’est de sainte Eufrosine. Un prudhomme se marie à une femme de haut lignage, très pieuse mais stérile. Très malheureux, ils prient Dieu de leur donner un fils pour tenir leurs biens après leur mort. Ils entendent parler d'un saint abbé et lui demande de prier pour eux. Dieu entendit la prière et leur donna une fille, appelée Eufrosine. A l'âge de 12 ans, sa mère meurt et son père la met à l'école. Elle devient une si bonne clergesse que sa renommée grandit et que tous les jeunes hommes souhaitent l'épouser. Lorsqu'un homme puissant désire l'épouser, Euphrosine demande à un moine de rentrer dans son abbaye. Il lui propose alors de la cacher en lui changeant ses vêtements et en lui coupant les cheveux. Une fois, dans l'abbaye (elle dit venir du palais de l'empereur Théodose, on la confie à un frère nommé Agapitus. Son père la fait chercher partout, sans succès. Il va alors trouver l'abbé pour lui demander de prier Dieu afin de retrouver sa fille. Ils prient et jeûnent une semaine entière mais Dieu ne leur annonce rien. Alors le père rentre chez lui et suit les conseils de l'abbé, à savoir vivre de bonnes œuvres et de charité afin que Dieu lui envoie un signe. Mais il retourne voir l'abbé car sa souffrance est trop forte. Celui-ci lui propose de discuter avec un moine très spirituel. Le père accepte sans savoir qu'il s'agit de sa fille. Elle lui promet qu'il reverra sa fille avant qu'elle meure. Cette visite la touche tant, qu'elle tombe malade. Un jour, son père se rend de nouveau à l'abbaye et demande à voir le moine. On lui annonce qu'il est malade et celui-ci se désole de voir que les promesses qu'il lui a faites n'ont pas été encore exaucées. A ces mots, elle lui demande de réfléchir sur Jacob qui a perdu son fils Joseph et de revenir 3 jours après. Elle lui dévoile alors son identité et lui dit : " Vous êtes Panuce, mon père" . Elle lui demande de l'enterrer. |
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TC0161 | TE017734 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XXIV, 20 | L'ÉPOUSE D'UN HOMME ÉTANT DEVENUE UNE ÂME MAUVAISE, HISTOIRE D'UN MAÎTRE DU YIN ET DU YANG QUI ÉCARTE SA NUISANCE.– Une épouse abandonnée par son mari tombe malade et meurt de chagrin. N’ayant aucun proche, la femme n’est pas enterrée et ses voisins, épouvantés, voient son squelette portant toujours ses cheveux, aperçoivent une lumière bleue et entendent un bruit sourd. Le mari informé de cette affaire, fort effrayé, demande à un maître du Yin et du Yang de l’aider à échapper au danger de l’âme de son épouse. Le maître le conduit à la maison de sa femme et lui demande de monter sur elle comme sur un cheval et de tirer fortement en arrière les cheveux de la morte, et de ne point les lâcher. Le maître sort de la maison et prévient le mari que quelque chose d’effrayant va se produire pendant son absence, mais qu’il doit rester ainsi jusqu’à son retour. Alors vers minuit, la morte se lève, dit que c’est trop lourd et elle part. Plus tard, elle revient, reprend sa place, et cesse de faire du bruit. Le mari totalement effrayé et suivant l’enseignement du maître, n’a pas lâché les cheveux durant tout ce temps. Le maître du Yin et du Yang revient, pratique quelques gestes rituels et repart avec l’homme qui a vécu ensuite longtemps sans que rien ne lui arrive. |
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TC0161 | TE017725 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XIX, 18 | HISTOIRE DE LA SORTIE DE LA FAMILLE DE SON ALTESSE L'IMPÉRATRICE ARCHI-DOUAIRIÈRE DE SANJÔ.–L’Impératrice de Sanjô, s’approchant de la vieillesse, désire se faire couper les cheveux par le saint ermite Zôga pour devenir nonne. De hauts dignitaires accueillent Zôga qui pratique le cérémonial de la sortie de la famille. Ayant terminé, il dit, à la stupeur de tous, que l’Impératrice l’a fait venir pour la grosseur de son sexe alors qu’il est tout petit. En entendant ces mots, l’Impératrice sent disparaître le caractère précieux de la cérémonie et éprouve une sensation de bizarrerie. Puis Zôga, avant de partir, souffrant de diarrhée, se soulage bruyamment sous les rires des courtisans et des servants et des récriminations des moines et laïcs qui blâment l’Impératrice d’avoir appelé un tel homme. L’Impératrice instaure et pratique des rites de Lectures Impériales de sûtra durant lesquels on fait venir des moines qui sont logés, nourris, lavés dans d’admirables conditions et qui reçoivent dons et offrandes. L’Impératrice entre aussi en recueillement durant ces pratiques. Néanmoins certains disent que quand on pratique autant et d’une pareille façon l’efficace devrait être remarquable, ce qui n’est pas le cas, car de mauvaises affaires surviennent malgré tout pour ceux qui ne sont pas entièrement purifiés. Quand le Contrôleur monacal vient mendier de la nourriture, chacun lui prépare des offrandes et l’Impératrice lui présente sa nourriture dans des vases d’argent frappés spécialement pour lui. Le Contrôleur interrompt sa mendicité, car il dit avoir trop de peine à voir ces vases. L’Impératrice a manqué de délicatesse et s’est montré trop excessive, malgré sa foi. Elle continue à pratiquer pendant sa vieillesse avec ardeur et conçoit de plus en plus l’esprit de l’éveil. |
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TC0161 | TE017712 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XI, 25 | COMMENT KÔBO-DAISHI COMMENCE DE CONSTRUIRE LE MONT KÔYA.– Kôbo-daishi, le Grand Maître de la Propagation de la Loi, à l’aube de sa vieillesse, part en quête de la Grotte merveilleuse de la concentration d’extase, indiquée par la masse à trois pointes que Kôbo-daishi a lancée dans l’espace. Il rencontre deux divinités : un chasseur avec ses deux chiens qui lui dit connaître le lieu, puis, près d’une rivière, le roi de la montagne qui l’emmène à l’endroit où se trouve la masse à trois pointes et la Grotte merveilleuse. Le Grand Maître donne ses monastères, construit des maisons, des sanctuaires et des stûpas, dont un très grand, dans les montagnes, ainsi qu’un lieu pour l’entrée en concentration. Il prend la pose des jambes croisées et entre en concentration. On ouvre régulièrement la Grotte pour le raser et changer son vêtement. Puis on arrête de le faire. Un recteur monacal venu en pèlerinage à la Grotte entre et voit apparaître le Grand-Maître. Il lui coupe les cheveux, renfile les grains de son rosaire, et l’habille d’un vêtement purifié, puis repart très triste. Depuis, lors des nombreux pèlerinages (interdits aux femmes), la porte de la Grotte s’entrouvre d’elle-même et des bruits retentissent dans la montagne gardée par les deux divinités. |
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TC0162 | TE017757 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XXVII, 23 | COMMENT UNE MÈRE DEVIENT DÉMON ET VEUT DÉVORER LES CHASSEURS, SES ENFANTS.– Deux frères partent chaque jour dans la montagne chasser le gibier. Une nuit, une main sèche et décharnée s’abat de la cime d’un arbre sur le chignon de l’aîné, et le tire vers le haut. Effrayé, le frère aîné avertit son cadet qui tire une flèche et coupe la main qui tenait son frère. Rentrés chez eux avec la main, ils entendent gémir leur vieille mère qui habite avec eux. Ils lui demandent la cause de ses étranges lamentations, mais n’obtiennent aucune réponse. Ils regardent alors la main coupée à la lumière, et s’aperçoivent que cette main ressemble à celle de leur mère. Entrés dans sa chambre, ils jettent la main à l’intérieur de la pièce et s’enfuient, car la vieille femme hurle et s’apprête à se jeter sur eux. Après cela, celle-ci ne tarde pas à mourir. Les deux frères viennent la voir et s’aperçoivent que la main coupée par la flèche est bien celle de leur mère. Devenue très vieille, elle avait perdue la raison et, transformée en démon, elle avait suivie ses enfants dans la montagne pour les dévorer. Il en est ainsi des parents qui atteignent un âge très avancé ! |
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TC0162 | TE017770 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XXIV, 20 | L’ÉPOUSE D’UN HOMME ÉTANT DEVENUE UNE ÂME MAUVAISE, HISTOIRE DU MAÎTRE DU YIN ET DU YANG QUI A EU RAISON DE SON INFLUENCE NÉFASTE.– Une épouse abandonnée par son mari tombe malade et meurt de chagrin. N’ayant aucun proche, la femme n’est pas enterrée et ses voisins, épouvantés, voient son squelette portant toujours ses cheveux, aperçoivent une lumière bleue et entendent un bruit sourd. Le mari informé de cette affaire, fort effrayé, demande à un maître du Yin et du Yang de l’aider à échapper au danger de l’âme de son épouse. Le maître le conduit à la maison de sa femme et lui demande de monter sur elle comme sur un cheval et de tirer fortement en arrière les cheveux de la morte, et de ne point les lâcher. Le maître sort de la maison et prévient le mari que quelque chose d’effrayant va se produire pendant son absence, mais qu’il doit rester ainsi jusqu’à son retour. Alors vers minuit, la morte se lève, dit que c’est trop lourd et elle part. Plus tard, elle revient, reprend sa place, et cesse de faire du bruit. Le mari totalement effrayé et suivant l’enseignement du maître, n’a pas lâché les cheveux durant tout ce temps. Le maître du Yin et du Yang revient, pratique quelques gestes rituels et repart avec l’homme qui a vécu ensuite longtemps sans que rien ne lui arrive. |
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TC0163 | TE018077 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 15. | JAKUSHIN, LE SECRÉTAIRE DU DÉPARTEMENT DES AFFAIRES DE LA COUR ENTRÉ DANS LA VOIE.– 1) Le secrétaire des affaires de la cour, Jakushin, désire entrer dans la Voie du Bouddha et se montre très compatissant. Il remet sa propre ceinture à une femme qui pleure pour avoir égaré une ceinture garnie de pierres précieuses destinée à son maître. Puis Jakushin emprunte une ceinture à quelqu’un pour remplir son office de secrétaire lors de la séance à la cour. 2) Un jour, il se rend au palais, monté sur un cheval. Il s’arrête pour vénérer chaque pagode, chapelle ou stèle. Il laisse son cheval paître à sa guise, si bien que le soir arrive. Le valet de Jakushin est excédé et fouette brutalement l’animal. Jakushin pousse des cris et se lamente : un lien l’unit certainement à ce cheval qui a pu être son père ou sa mère dans une existence antérieure. On comprend alors pourquoi on peut lire dans les notes du secrétaire : « Mon corps hante la ville, mais mon cœur s’est retiré du monde ». 3) Quand Jakushin prend de l’âge, il se rase la tête et va étudier les écritures sur le mont Yokawa. Là, il rencontre le révérend Zôga qui accepte de le former. A la lecture des premiers mots du Maka shikan (« La grande somme de quiétude et de contemplations »), le secrétaire éclate en sanglots. Le maître Zôga pensant que son élève ne peut avoir déjà pénétré le sens profond du texte est furieux et lui décoche un coup de poing. Jakushin se retire, mais demande de nouveau au maître de lui expliquer les écritures. Mais il éclate de nouveau en sanglots, et se fait encore malmener par Zôga. Quelques jours plus tard, il renouvelle sa demande auprès du maître, et se met encore à pleurer, et plus fort que jamais, lors de la lecture des écritures. Alors le révérend a lui aussi les larmes aux yeux devant la vénération de son élève. Il lui dispense ensuite sereinement son enseignement. Jakushin parvient à un haut degré de vertu, Quand il accomplit sa Renaissance, c’est le seigneur de la chapelle entré en religion qui assure la cérémonie de lecture de l’oraison chantée et qui donne cent mille pièces de chanvre blanchi au soleil. |
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TC0163 | TE018116 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 52. | UN FIDÈLE DE FUDÔ EST NÉ AVEC LA CONDITION DE BŒUF.– Le maître instructeur Gokuraku- bô s’assoupit alors qu’il psalmodie. Il voit en songe un homme qui monte le chemin, en menant un bœuf très amaigri et lourdement chargé. Ce bœuf est accompagné d’un enfant aux cheveux rougeâtres, au regard vif, qui s’affaire pour l’aider à gravir la pente. S’interrogeant sur l’identité de cet enfant, quelqu’un lui dit : « Cela est dû à sa volonté de na pas trahir le serment qu’Il a fait de porter secours à ses fidèles vie après vie ». Le maître s’éveille et voit réellement ce qui lui est apparu en songe : le bœuf gravissant la côte, mais pas d’enfant à la chevelure rouge. Ce bœuf a dû être, dans une vie antérieure un fidèle de Fudô [un des rois de science et parfois représenté comme un adolescent avec de cheveux hérissés comme des flammes]. Quand bien même cet être, du fait de ses actes est né dans la condition animale, Fudô n’a pas consenti à l’abandonner, et se tient toujours à ses côtés, prêt à le secourir. Profondément touché, le maître instructeur court vers le bœuf qu’il arrête un instant pour lui donner à manger. |
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TC0163 | TE018157 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 88. | LE FILS DU CONTRÔLEUR SURNUMÉRAIRE DE L’IMPÔT NARIKIYO VA VIVRE SUR LE KOYÂ.–Le fils du collecteur d’impôt Narikiyo qui s’adonne la chasse et la pêche, conçoit l’esprit de la Loi lors d’un pèlerinage et désire ardemment réduire son corps à néant pour pratiquer la Voie du Bouddha. Ses parents s’opposent farouchement à ce désir et le garçon garde secrète son intention. Plus tard il se rend à la capitale et rend visite à un révérend à qui il confie son intention de raser sa chevelure. Le révérend le questionne sur ses motivations, et le jeune homme répond qu’il est fortuné, qu’il a une femme et des enfants auxquels il est attaché, mais devant la précarité de ce monde, tout lui paraît dépourvu de sens. Il lui semble plus sage de se lancer à corps perdu dans la Voie du Bouddha. Le révérend, très ému par ces paroles s’apprête à raser le crâne du jeune homme, lui ôte sa coiffe et voit sa chevelure tomber en désordre sur ses épaules. Le garçon explique que par crainte de revenir sur sa décision, il a coupé, avant de venir, le toupet de ses cheveux. Le révérend n’a plus alors aucun doute sur le sérieux des intentions du jeune homme. Ce dernier reçoit la tonsure et se mêle aux disciples du révérend, et pendant trois ans travaille le jour, et la nuit prononce sans relâche l’invocation au Bouddha. Le révérend, émerveillé devant la conduite exemplaire de ce disciple qui ne se soucie aucunement de son corps ni de sa vie, lui suggère malgré tout de mettre son corps au repos en s’établissant au monastère du Kôya, pour prononcer sans relâche l’invocation au Bouddha. Le jeune homme répond qu’il pense encore parfois à sa femme et ses enfants, et que s’il s’établit dans les profondeurs de la montagne, il n’aura plus ces pensées et se sentira beaucoup mieux. Et c’est ainsi qu’il monte sur le Kôya et mène une vie exemplaire dans le groupe des vingt-quatre du monastère de la Renaissance. Tous ses proches, bouleversés par sa disparition, le recherchent, vivant ou mort. Ses parents finissent par apprendre qu’il vit sur le Kôya. Ils lui écrivent une lettre dans laquelle ils expriment leur respect pour son entrée en religion mais aussi leur mécontentement devant son silence et le choix de son monastère. Devant la position inflexible de leur fils, les parents l’invitent à une entrevue au pied du Kôya et sont bouleversés de le voir ainsi, amaigri et vêtu de haillons. Malgré le grand désarroi de ses parents, l’homme dit que c’est à contrecœur qu’il a quitté son monastère pour les rencontrer. Il ajoute que cette rencontre sera la dernière. S’ils souhaitent le revoir, ils doivent éveiller leur cœur et aspirer à la Voie du Bouddha. Sa femme venue elle aussi, l’observe discrètement par l’interstice d’une cloison et éclate en sanglots. Tous repartent, encore plus éplorés qu’auparavant. Plus tard ils envoient à leur fils toutes sortes de choses. Celui-ci accepte ces dons comme moyen d’effacer les péchés de ces donateurs et il les distribue à ses compagnons. Ses parents construisent pour lui un grand ermitage, mais il le cède à quelqu’un d’autre. Lui-même vit alors sans abri fixe, ne se lave plus, ne lave plus ses vêtements. Il ne pense qu’à méditer, attendant que le Bouddha vienne l’accueillir à l’heure de sa mort. C’est lui qui s’occupe de la crémation des morts, recueille les restes et accomplit les rites avec grand soin. Chaque jour il se rend dans un sanctuaire, été comme hiver, sans chapeau ni cape, souvent trempé jusqu’aux os ou glacé jusqu’à la moelle. A ceux qui s’en étonnent, il dit qu’il ne ménage pas sa vie car il a éveillé son cœur et désire à présent accomplir sa Renaissance. Ainsi il meurt au bout de sept ou huit ans après avoir renoncé au monde, assis sur ses talons, prononçant sans relâche l’invocation au Bouddha. |
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TC0163 | TE018147 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 81. | UN SAGE MINISTRE SE DÉCOUVRE UN CHEVEU BLANC.– Un jour qu’il quitte le palais, le sage ministre de la résidence d’Ono voit un petit homme vêtu de blanc trotter derrière sa voiture. Celui-ci le rattrape et lorsque le ministre veut le chasser, le petit homme dit qu’il se nomme Cheveux Blancs et qu’il est le messager du roi Enma [roi et juge des enfers]. Aussitôt il saute dans la voiture, grimpe sur son chapeau et disparaît. De retour chez lui le ministre regarde et se découvre un cheveu blanc. Et depuis ce jour, lui qui n’avait en rien l’esprit de la Voie, se livre assidûment à de pieux exercices en vue de sa vie future. | |
TC0163 | TE018068 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 6. | LE RÉVÉREND DU TSUKUSHI QUITTE LE MONDE ET MONTE SUR LE KÔYA.– Un homme très vénérable et fortuné, propriétaire de nombreuses rizières, décide de renoncer à ses biens et à sa famille, et de pratiquer la Voie du Bouddha. Il part vers la capitale, et sur son chemin, il rencontre sa fille éplorée qui tente de le retenir. Mais, refusant tout obstacle à sa décision, il se coupe les cheveux pour preuve de son entrée en religion. Puis il monte sur le mont Kôya et s’adonne à l’ascèse. Sa fille se fait nonne, s’installe au pied de la montagne, nettoie et coud les vêtements de son père jusqu’à sa mort. Le saint homme, apprécié de tous, fait construire une chapelle et, ne trouvant pas d’officiant pour la consécration, voit en rêve un homme qui lui prédit l’arrivée d’un pieux laïc pour célébrer la cérémonie. Au jour dit, un moine de piteuse apparence paraît et le révérend lui demande de consacrer sa chapelle. Le moine est réticent mais accepte après avoir entendu le récit de la prédiction. En réalité, cet officiant est le maître instructeur Myögen, de l’école du Tendai, venu secrètement vénérer la sainte montagne. Le révérend, gardant son esprit droit jusqu’à sa dernière heure, devient très renommé, et le Kôya commence à connaître un éclat particulier. Selon les enseignements des sages, la cupidité engendre les souffrances en cette vie comme dans la prochaine. |
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TC0163 | TE018078 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 16. | LE SAINT HOMME DU MIKAWA, SADAMOTO SE REND EN CHINE ET Y ACCOMPLIT SA RENAISSANCE.– Le docteur de la Voie des lettres Sadamoto est nommé gouverneur du Mikawa. Il abandonne son épouse et emmène dans sa province une nouvelle femme. Mais celle-ci tombe malade et meurt. Ivre de douleur Sadamoto n’abandonne pas la dépouille de la femme, et observe ce qu’elle devient au fil des jours. Et c’est ainsi qu’il éveille son cœur. Puis il coupe ses cheveux et parcourt le pays en mendiant. Il retourne chez son ancienne femme et lui demande l’aumône. A sa vue, sa femme pleine de ressentiment lui dit qu’elle a tant souffert qu’elle a toujours souhaité le voir dans cet état. Mais Sadamoto répond que c’est certainement grâce à elle qu’il deviendra un éveillé. Il la remercie et repart, tout joyeux. Puis il devient le disciple du secrétaire du département de la cour. Ensuite il monte à Yokawa où il est instruit par le recteur monacal Genshin. Pour finir, il se rend en Chine où il obtient le titre de Grand Maître. Lorsqu’il accomplit se Renaissance, il entend la musique qui accompagne la venue de Bouddha et compose alors un poème en chinois et un autre en Japonais. |
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TC0163 | TE018133 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 67. | LA FILLE DE SAIGYÔ QUITTE LE MONDE.– Avant de quitter le monde, le moine Saigyô donne sa fille à son frère cadet et lui demande de veiller sur elle. Quelques années plus tard, le moine, ayant à faire près de la capitale, vient observer discrètement la fillette et est ému à la vue de sa fille habillée d’une vilaine robe et jouant dans la cour de la maison du frère cadet avec quelques garnements. Mais celle-ci est effrayée lorsqu’elle aperçoit le moine et se réfugie dans la maison. Bien plus tard Dame Renzei, fille du seigneur de la neuvième avenue, propose à la mère de la fillette de l’adopter. Celle-ci accepte et Saigyô est rassuré de savoir sa fille entourée de tendres soins. A l’âge de quinze ou seize ans, la jeune fille devient chambrière au service d’un gouverneur, époux d’une sœur cadette de la mère adoptive. Saigyô se rend secrètement dans une maison proche de la résidence du gouverneur et fait mander sa fille. La jeune fille juge la demande du messager suspecte, mais, curieuse de rencontrer son père, elle quitte la résidence et suit le messager jusqu’au lieu de rendez-vous. Là, émue par l’aspect misérable du moine, elle vide son cœur et s’entretient avec lui. En voyant sa fille aussi belle et épanouie, il lui demande de l’écouter. Il dit qu’il l’a choyée dès sa naissance et a toujours espéré pour elle de la voir entrer au service d’une impératrice ou à quelque personne de naissance princière. Il ne pensait pas la voir ainsi préposée à l’entretien dans une maison de deuxième ordre. Alors il souhaite maintenant que sa fille devienne nonne, qu’elle s’établisse près de sa mère, et qu’elle se consacre au service du Bouddha. La fille de Saigyô réfléchit longuement, puis accepte. Elle n’informe personne de sa décision et la veille de son départ, elle dit qu’elle veut se laver les cheveux. Dame Renzei s’étonne mais pense que celle-ci prépare sans doute un pèlerinage, et la laisse faire. Le lendemain la fille du moine prétexte une affaire urgente chez sa nourrice. Dame Renzei fait préparer une voiture pour l’y conduire. Au moment d’y prendre place la fille du moine revient sur ses pas et regarde intensément le visage de la Dame avant de partir. Sans nouvelle depuis plusieurs jours, la Dame finit par apprendre la vérité par la nourrice. Elle verse des larmes de dépit car elle a toujours traité cette enfant comme sa propre fille. Mais elle est malgré tout attendrie quand elle se rappelle que la jeune fille est revenue la dévisager longuement avant de partir. Sans doute avait-elle le cœur serré de cette séparation. La jeune fille se fait nonne et rejoint sa mère qui a déjà renoncé au monde et elle pratique l’ascèse avec elle. Par la suite Dame Renzei pratique la voie de façon admirable en peignant quotidiennement. On dit qu’elle a réalisé une image du Bouddha, figure qui apparaît dans le ciel quand la vie de la Dame touche à sa fin. |
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TC0163 | TE018126 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 62. | LA MÈRE DU CONTRÔLEUR MONACAL SHÔZAN VOUE À SON FILS UNE TENDRESSE PROFONDE.– Le contrôleur monacal Shôzan vit très pauvrement dans la montagne enneigée. Il n’ose demander de l’aide à sa mère avec qui il entretient de lointaines relations. Mais celle-ci adresse à son fils une lettre de la capitale où elle réside, s’inquiétant avec délicatesse de sa situation. Elle lui fait porter aussi quelques présents. Shôzan est très ému par cette attention et il allume un feu et prépare la nourriture offerte par sa mère à son messager transi de froid. Mais ce dernier fond en larmes et refuse de manger. Il explique que la mère de Shôzan, à bout de ressources, a coupé sa chevelure pour l’échanger contre cette nourriture. Il n’est rien qui, pour la profondeur de la compassion, surpasse les sentiments d’une mère. Et c’est ainsi pour les oiseaux et toutes les bêtes même privées de raison. Ainsi un homme élevant un faucon entreprit de tuer une chienne pour la lui donner à manger. Il ouvre le ventre de la chienne : en sortent deux petits. La chienne qui s’est enfuie revient les chercher mais tombe morte. A cette vue, l’homme renonce au monde. |
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TC0165 | TE018199 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 5, pp. 21-23 | Acardus (plus tard maître des novices alors qu'il est également le maître d'Herbert) fait son noviciat à Clairvaux, sous la direction de saint Bernard. Un jour, le saint le prend à part avec deux autres novices pour les avertir qu'un quatrième novice va s'échapper, emmenant avec lui des biens du monastère. Résistant à la tentation de dormir, Acardus reste seul éveillé et voit deux énormes Éthiopiens qui, après être entrés dans le dortoir, circulent parmi les novices avec un poulet rôti sur la broche. Le seul qui se réveille est le novice mentionné par Bernard, qui va immédiatement chercher des livres à voler. Acardus réveille ses deux frères et ensemble, ils arrêtent le fugitif. Le lendemain, impénitent, il est chassé, et peu après, il devient fou. Au cours de son noviciat, Acardus subit de nombreuses tentations qu'il raconte à ses novices une fois devenu maître. Par exemple, les lumières qui s'allument dans l'église et s'éteignent lorsque le nom de Dieu est prononcé, ou une vision dans laquelle Acardus combat un démon qui lui est apparu vêtu comme un gladiateur, et qu'il vainc en lui brisant la tête. Quand Acardus le prend par les cheveux pour le traîner dehors, divers fragments d'os et de chair restent attachés à sa main, qui continue à exhaler une horrible puanteur pendant toute une année. Herbert décide alors de raconter une histoire qu'Acardus racontait aux novices, faisant d'Acardus lui-même le narrateur de l'extrait. |
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