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KeywordMot-cléStichwörtParola chiavePalabra clave: montagne | mountain | Berg | montaña | montagna
59 occurences in ThEMAoccurrences dans ThEMAAuftritte in ThEMAoccorrenze nel ThEMAocurrencias en ThEMA
ID (coll.)ID (rec.)ID (Samml.)ID (racc.)ID (col.) | ID (ex.)ID (ex.)ID (Ex.)ID (ex.)ID (ex.) | AuthorAuteurVerfasserAutoreAutor | TitleTitreTitelTitoloTitulo | ExemplaExemplaExemplaExemplaExempla | KeywordsMots-clésStichwörterParole chiavePalabras claves |
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TC0001 | TE001232 | Thomas Cantipratensis | Bonum universale de apibus [Douai, 1627] : 2, 57, 23 | En 1231, Conrad, provincial des dominicains, prêchait en Teutonie et rapporte à Thomas de Cantimpré l’épisode suivant. Un hérétique fait voir à un dominicain un palais magnifique où sont assis le Christ, la Vierge Marie et les saints. Cette illusion démoniaque est dissipée par la force du corps du Christ que le dominicain avait apporté en cachette. |
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TC0008 | TE002578 | Galandus Regniacensis | Parabolaire [Frielander et al., 1992] : Parabole 15G | Le septième paysan a ses légumes de son jardin qui se dessèchent, à moins de les arroser sans cesse. Ce travail l’épuise. Réponse du sage : il doit planter un jardin sur les sommets des monts; les légumes des montagnes restent toujours verts sans apport d’eau. | |
TC0033 | TE006060 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 206 | LES SEPT DORMANTS D’EPHESE. A Ephèse sept chrétiens refusèrent de sacrifier aux idoles, contrairement à l’ordre donné par l’empereur Dèce. Ils se cachèrent dans une caverne du mont Célion où ils s’endormirent par la volonté divine. Dèce fit obturer l’entrée de la caverne. Sous Théodose, lors de l’hérésie qui niait la résurrection des corps, quelqu’un voulant construire une étable extrait les pierres qui fermaient l’entrée de la caverne. Les dormants s’éveillèrent, croyant n’avoir dormi qu’une nuit. L’un d’eux Malcus, parti acheter des victuailles, s’étonna des changements intervenus dans la ville, notamment du signe de la croix qui surmontait les portes des maisons. Les marchands, le voyant porteur de monnaie à l’effigie de Dèce, l’accusèrent de détenir le trésor des anciens empereurs et l’emmenèrent enchaîné devant l’évêque Marin et le proconsul Antipatus (Antipater). La vérité éclata. On trouva les six autres personnages dans la caverne. Les dormants s’endormirent dans le Seigneur. L’empereur ordonna de placer leur corps dans des cercueils d’or mais des saints lui apparurent ordonnant de les laisser dans la caverne jusqu’à ce que le Seigneur les ressuscitât au cours de la résurrection générale. Certains disent que les sept dormants ont dormi 372 ans, d’autres 194 ans seulement, car 252 ans se sont écoulés depuis l’incarnation jusqu’au règne de Dèce qui n’a régné qu’un an. | |
TC0033 | TE006065 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 211 | RESURRECTION DE MATERNE. Saint Pierre avait envoyé ses trois disciples Eucher, Valère et Materne convertir les Allemands. Materne mourut en franchissant les Alpes. Les deux s’en revinrent à Rome et reçurent de Pierre son bâton. Ils déterrèrent le corps du défunt; ils posèrent sur lui le bâton; ils le ressuscitèrent, l’emmenèrent à Trêves et convertirent une grande partie de l’Allemagne. |
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TC0033 | TE005996 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus. De dono timoris [Berlioz, 2002] : 142 | VISION D’ESDRAS. Esdras vit au somment d’une montagne un jeune homme, âgé de trente ans, auquel Dieu avait donné tout pouvoir et que l’armée du ciel composée de jeunes hommes adorait. Un ange lui dit que ce sont ceux qui se voient couronnés. | |
TC0035 | TE006507 | anon. | British Library, Add. 27909B (fol. 4-11) : fol. 6, n° 25 | Un évêque emprisonné par un prince païen, et menacé de mort, soulève une montagne par la force de sa foi. | |
TC0036 | TE006619 | Petrus Venerabilis | De miraculis libri duo [Torrell, Bouthillier, 1992] : I, 8, 4 | A la fin de sa vie, le moine Gérard est envoyé sur sa demande à Aujoux, monastère retiré sur une montagne isolée. Là, il s’adonne, dans une extrême dévotion, à la lecture, la prière, à l’abstinence et au service liturgique (offices et messe). Dans l’église, il entend fréquemment les voix et le chant d’une céleste milice, comme il le confie à l’abbé de Cluny et à ses frères. Il s’y éteint peu de temps après, récompensé de sa dévotion et bénéficiant désormais de la vie éternelle comme l’atteste une autre merveille le concernant.(Livre II, chap. XXI). | |
TC0124 | TE014697 | anon. | Collectio exemplorum cisterciensis [dir. Berlioz, Polo de Beaulieu, 2012] : XXVI, 1 [348] | Établi sur un sommet des Alpes, abandonné par les siens, assiégé par les ennemis, l’empereur Théodose priait Dieu et versait un torrent de larmes pour obtenir la protection céleste. Ensuite, il se jeta sur les ennemis : ses flèches furent portées miraculeusement pour frapper ses adversaires, tandis que les flèches ennemies étaient renvoyées par le vent pour toucher ceux qui les lançaient. | |
TC0129 | TE007390 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei, t. II, De sanctis [Clutius, 1760] : p. 274b | Les miracles de saint Barthélemy agissent sur les quatre éléments : il purifie l’air de la présence du diable, ses ossements apparaissent comme un feu rayonnant et ses reliques sont portées par la mer d’Arménie jusqu’en Sicile et il éloignent une montagne de sept stades. |
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TC0130 | TE007559 | Juan Ruiz | Libro de buen amor [Cátedra, 1992] : strophes 98-102 | Les gens sont terrorisés par les rugissements de la terre qui est sur le point d’enfanter. Elle finit par donner le jour à une taupe. | |
TC0131 | TE009309 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 324, 1-12 | LES BEATITUDES. 1/ On va dire ici combien doivent s’humilier ceux à qui la prédication a démontré qu’ils étaient pécheurs. 2/ Jésus, étant monté sur une montagne, dit à ses disciples: 3/ "Heureux les pauvres de coeur, car le royaume du ciel est à eux. Heureux les doux, car ils possèderont la terre. 4/ Heureux ceux qui pleureront, car ils seront consolés. Heureux ceux qui auront faim et soif de justice, car ils seront rassasiés. 5/ Heureux les miséricordieux, car il leur sera fait miséricorde. Heureux les coeurs purs, car ils verront Dieu comme ils le désirent. 6/ Heureux ceux qui font oeuvre de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux. 7/ Qu'ils soient dans la joie, ceux qui remplissent toutes ces conditions, car leur récompense sera grande au ciel." C'est ce que nous dit Notre-Seigneur, si nous les remplissons toutes. 8/ Quatre sortes de gens sont pauvres de de coeur: Le riche qui au lieu de fonder son bonheur sur sa richesse, aime Dieu par-dessus toute chose. 9/ Le pauvre qui par amour de Dieu se trouve bien et suffisamment pourvu dans sa pauvreté, sans désirer devenir riche. 10/ Le brave homme qui pense que chacun, homme ou femme, vaut mieux que lui. 11/ Ce sont les trois façons d’être pauvre de coeur, et la dernière est la plus noble. 12/ Et le paradis est à eux, Notre-Seigneur l’a dit. |
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TC0131 | TE008175 | anon. | Ci nous dit ou Composition de l'Ecriture sainte [Blangez, 1979-88] : 726, 1-13 | SAINT MICHEL DU MONT GARGAN OU DE TOMBELAINE. 1/ Saint Michel l’archange de Dieu se manifesta sur le mont Gargan 2/ à un brave homme qui tirait des flèches à son taureau pour le faire sortir d’une rocaille où il s’était retranché; et les flèches revenaient sans lui faire aucun mal. 3/ Il le raconta à son évêque; la nuit suivante saint Michel apparut à l’évêque 4/ et lui dit de lui bâtir une église dans cette montagne, car Dieu le voulait. Le saint évêque la fit bâtir et il y vint des foules de pélerins. 5/ Le saint archange y délivra une mère et son enfant que la marée avait enfermés. 6/ Ce miracle fit beaucoup pour la renommée du sanctuaire dans le pays. 7/ Nous ne devons pas fêter seulement saint Michel, mais les neuf ordres des anges du ciel. 8/ Car tous ils désirent davantage notre profit à tous qu’une femme ne peut désirer le profit de son enfant, 9/ parce qu’ils savent bien que nous sommes tous faits par Dieu pour réparer leur nombre et pour remplir à leurs côtés les sièges laissés vides par les mauvais anges. 10/ Ils désirent parfaitement que leur nombre soit complété par nous et ils ne demandent pas mieux que de nous garder des pièges des diables. 11/ Ils sont fort tristes quand nous négligeons leurs bons conseils pour obéir aux tentations du diable. 12/ Car tout comme les diables tentent de nous faire faire le mal et nous damner pour retarder le Jugement (parce qu’alors leur châtiment doublera), 13/ de même les saints anges nous encouragent à faire le bien et nous sauver pour rapprocher le jour du Jugement (parce qu’alors leur joie doublera). |
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TC0134 | TE013030 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei: de tempore [Clutius, 1760] : p. 220b | Du haut d’une montagne, le roi Xerxès contemple son armée et se met à pleurer en pensant que tous seront réduits en cendres dans cent ans et que lui-même n’est que le roi de futurs cendres. | |
TC0134 | TE013958 | Jacobus de Voragine | Sermones aurei: de tempore [Clutius, 1760] : p. 276a | Avec l’aide de Dieu Alexandre enferme les juifs infidèles entre les montagnes près de la mer Caspienne. | |
TC0137 | TE012634 | Philippe de Ferrare | Liber de introductione loquendi [Vecchio, 1998] : 149 | Comment un lieu est purifié grâce au feu. En Arménie, un défilé entre deux montagnes était infesté par l’air empoisonné. Socrate découvre à l’aide d’un miroir placé sur une tour que la cause était deux dragons qui altéraient l’air avec leur souffle et avec un grand feu. Il les tue et purifie ainsi l’air. | |
TC0139 | TE016045 | anon. | Sefer Hamaassiyot [Gaster, 1924] : exemple 129 pp.88-90. du texte hébreu | Rabbi Pinhas ben Yaïr était en chemin pour payer la rançon de prisonniers, il arriva à une rivière du nom de Ginaï, et lui ordonna de s’ouvrir pour le laisser passer, mais la rivière refusa. Il la menaça de tarir à jamais ses flots et elle s’ouvrit, puis à sa demande deux fois encore pour deux de ses compagnons de voyage. Rabbi José dit de lui qu’il était encore plus grand que Moïse pour lequel la mer ne s’ouvrit qu’une seule fois et pour tout le peuple d’Israël. Arrivé à une auberge avec son âne, ce dernier refusa de manger l’avoine qu’on lui servit. Rabbi Pinhas dit alors à l’aubergiste qu’il n’avait pas payé la dîme sur l’avoine et que l’âne refusait de le manger pour cette raison. ~ Rabbi Pinhas avait pour principe de ne jamais manger à la table des autres de crainte de les faire dépenser un argent qu’ils ne possédaient pas. Mais il promit à Rabbi (autre rabbin connu) sur sa route de dîner chez lui à son retour. Il vit alors des mules blanches dans son étable, et pensant qu’elles étaient dangereuses, il tenta de se désister. Dieu fit pousser une montagne entre Rabbi et lui, pour qu’ils ne puissent se rencontrer. |
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TC0140 | TE013863 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Bernardino da Siena, Prediche volgari sul Campo di Siena 1427 [ed. Delcorno, 1989], XXXII, 7. | Quand Saint François reçoit les stigmates à La Verna le mont apparaît tout en flammes. | |
TC0140 | TE013876 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Bernardino da Siena, Prediche volgari sul Campo di Siena 1427 [ed. Delcorno, 1989], XXXII, 20. | Le Christ apparaît à saint François sur La Verna sous la forme d’un séraphin avec six ailes. | |
TC0140 | TE013875 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Bernardino da Siena, Prediche volgari sul Campo di Siena 1427 [ed. Delcorno, 1989], XXXII, 19. | Quand saint François reçut les stigmates à La Verna, tout le mont apparut enflammé. | |
TC0140 | TE013570 | Bernardus Senensis | Le prediche volgari : Predicazione della quaresima 1425 (Firenze S. Croce, 4 febbraio-8 aprile), XV, 1. | Un tyran voulant persécuter les chrétiens met à l’épreuve leur foi en citant le verset évangélique selon lequel il suffit d’autant de foi qu’un grain de moutarde pour déplacer les montagnes. Invités avec malice à démontrer la vérité de cette affirmation, les chrétiens font appel à un cordonnier plein de dévotion; le miracle s’accomplit. | |
TC0142 | TE019066 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : XII, 7 | De retour de Jérusalem, des pèlerins de Souabe passèrent près du mont Volcan. Ils entendirent alors des voix disant : « Bienvenue à notre cher ami, écoutète de Colmar! » Les pèlerins qui connaissaient cette personne notèrent la date et l'heure. De retour, ils apprirent que ledit écoutète, en effet, était mort le jour et l'heure notés. | |
TC0142 | TE018723 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : X, 49, 2 | A Paphos, suite à un tremblement de terre, deux montagnes séparées par un lac se rejoignirent pour n’en former qu’une. | |
TC0148 | TE015650 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1250 | THÉODOSE OBTIENT PAR SES PRIÈRES LA VICTOIRE SUR EUGÈNE. — L’empereur Valentinien, arien, s’étant suicidé, Eugène, également arien, lui succéda. Théodose, catholique, prit les armes contre lui, s’armant de jeûnes et de prières. Un saint ermite lui promit la victoire. Théodose passa les Alpes pour voir une multitude qui marchait contre lui. Les siens, terrifiés, se préparaient à fuir. Il se mit à prier. Dieu rendit courage aux siens. Le vent retourna leurs traits contre les ennemis. Eugène, amené aux pieds de Théodose, fut tué. | |
TC0148 | TE015664 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1263 | LA VENGEANCE D’ALEXANDRE. — Alexandre, arrivé aux monts Caspiens, vit les dix tribus d’Israël transportées ici par les Assyriens. Ayant appris qui était ce peuple et ce qu’il avait fait à Dieu, il voulut venger l’injure faite au Christ en l’enfermant pour toujours comme dans une prison. Il tenta de clore les montagnes puisqu’il n’y avait qu’une entrée. Mais le travail humain ne suffisant pas, il pria le Christ d’achever ce qu’il avait entrepris. Les montagnes se rejoignirent. n’en ressortiraient, comme le dit Méthode, qu’à la venue de l’Antéchrist, avec Gogh et Magogh. | |
TC0148 | TE015665 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1264 | LA CHUTE DU MONT GRANIER EN SAVOIE. — Il arriva, dans le comté de Savoie, qu’un clerc de l’entourage du comte, appelé Jacques Benevais [Bonivard], remarqua sur la pente d’une montagne un très riche prieuré, situé près de sa ville, appelée Chambéry, une des plus nobles places fortes du comte. Le prieur en était un homme plein de mérites qui, avec quelques compagnons, y servaient Dieu dévotement. Le clerc se mit à chercher le moyen d’en expulser les chanoines et le prieur, et d’obtenir le prieuré. Il était l’avocat et le conseiller du comte, qui avait pris parti pour Frédéric [l?empereur Frédéric II] contre le pape et l’Eglise. Le prieur s’en était remis à sa fidélité, alors qu’il se rendait aux écoles à Paris, en lui confiant la garde du prieuré, moyennant un cens annuel, pour le temps qu’il serait à Paris. Benevais se rendit à Lyon où se tenait alors la cour pontificale, et intrigua si bien auprès du pape, promettant de détacher son maître de Frédéric pour le ramener sous les ordres du pape, qu’il en obtînt le prieuré. Après l’expulsion du prieur et de ses chanoines, il s’en vint pour prendre possession du prieuré en compagnie de nombreux amis, et donna à cette occasion une grande fête. La nuit même, avant qu’il fût minuit, alors que Dieu écoutait les voix et les gémissements de ceux qui avaient été injustement expulsés, une montagne, d’une lieue de long et de large, se déplaça et tomba sur le prieuré, ensevelissant et écrasant environ seize villages et un grand nombre de paroisses avec leurs habitants, sur un espace d’environ une lieue de long et de large. Le clerc fut à l’instant écrasé ainsi que les siens et le prieuré, et ne posséda l’endroit que fort brièvement. |
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TC0148 | TE015661 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1260 | GRÉGOIRE [LE THAUMATURGE] DÉPLACE UN ROC PAR SA PRIÈRE. | |
TC0148 | TE015662 | Stephanus de Borbone | Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, t. III, De dono scientie [Berlioz, 2006] : 1261 | UN ENFANT SAUVÉ PAR LA PRIÈRE. — Un saint homme nommé Martin sauva par sa prière un enfant tombé dans un précipice. | |
TC0155 | TE016374 | Johannes Maior | Magnum Speculum Exemplorum (en russe) : 251 | Les romains font un traité de paix avec des peuples barbares dont l'un, malgré le serment, attaque les ambassadeurs et les tue. Les parjures sont aussitôt punis de nombreuse plaies. Finalement, l’empereur envoie une armée qui extermine la majorité de ce peuple. Le reste s’enfuit dans les montagnes où ils sont transformés en pierre. | |
TC0157 | TE017258 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 86, p. 468, l. 5 – p. 468, l. 12 | Dans les montagnes d’Orient, il existe des petites pierres ardentes, mâles et femelles, nommées pyroboles. Lorsqu’elles sont séparées, elles ne brûlent pas. Mais que la femelle s’approche du mâle, des flammes jaillissent, et consument tout alentour. De même, si nous ne voulons pas être happés par le feu du désir, nous devons nous abstenir de regarder les femmes, car leur vue pourrait causer un feu de sous-bois, non dans la montagne, mais dans nos propres âmes. | |
TC0158 | TE017032 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 490 | Origine du nom de Râjagrha .– Trois explications : 1° Râjagrha s'appelle ainsi parce qu'un roi de Magadha ayant fendu en deux son fils (aux deux visages et aux quatre bras) une râksasî réunit les deux parties de son corps et le nourrit et l'éleva; devenu homme il gouverna le Jambudvîpa et posséda le monde entier. Les habitants de la contrée donnèrent à cet endroit le nom de «Ville de la résidence des rois». 2° Un incendie ayant détruit sept fois la ville où demeurait le roi de Magadha, celui-ci vit ailleurs cinq montagnes qui formaient une muraille et établit là sa résidence. 3° Il y avait dans ce pays un roi nommé P'o-seou qui ayant déclaré qu'on pouvait tuer des êtres vivants pour les offrir en sacrifice aux devas, s'enfonça aussitôt dans la terre. Son fils chercha un autre emplacement pour s'y établir et bâtit son palais entre cinq montagnes. |
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TC0158 | TE016677 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 230 | Le fils qui croit voir de l'or dans une fontaine.– Un père et son fils vont dans une forêt et le fils y découvre de l'or dans l'eau d'une fontaine; il demande à son père sa part d'héritage et s'en va recueillir cet or; mais il n'y parvient pas. Son père le rejoint et lui montre que l'or qu'il voit dans l'eau n'est que le reflet de l'or qui est au sommet d'une montagne. | |
TC0158 | TE016473 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 46 | La femme du Bodhisattva, enlevée par un nâga, est retrouvée grâce au roi des singes – Le Bodhisattva (appelé aussi le Révélateur) abdique la royauté pour n'avoir pas à entrer en guerre avec son oncle; il se réfugie dans les montagnes avec sa femme; celle-ci est enlevée par un nâga, malgré l'opposition d'un oiseau gigantesque. Le Bodhisattva se met à la recherche de la reine; un roi des singes qu'il a aidé à reconquérir son royaume lui prête son appui; la reine est retrouvée. |
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TC0158 | TE016945 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 411 [A] | Kâtyâyana explique au roi Canda Pradyota ses huit rêves.– Le premier rêve était que sur sa tête il y avait un feu allumé; le second que deux serpents s'enroulaient autour de sa ceinture; le troisième qu'un réseau de fines mailles de fer enserrait son corps; le quatrième que deux poissons rouges avalaient ses deux pieds; le cinquième que quatre grues blanches venaient en volant vers lui; le sixième qu'il marchait dans une boue de sang; le septième qu'il était monté sur une grande montagne blanche; le huitième qu'un héron dévorait sa tête. |
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TC0158 | TE016749 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 299 | Le comédien déguisé en démon.– Dans le royaume de Gandhâra, une bande de comédiens voulant échapper à une disette, traversaient la montagne Balasena infestée de raksas, dévoreurs d'hommes. Ils allumèrent un feu et s'endormirent. L'un deux, souffrant du froid, revêtit le costume de raksa qu'il portait sur la scène; ses compagnons s'étant réveillés, s'enfuirent effrayés; pour les rejoindre, leur camarade leur courut après et tous se précipitèrent dans un ravin où, blessés, ils reconnurent enfin leur méprise. |
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TC0158 | TE016439 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 14 | Le prince Sudàna.– Cf. vol. III, n° 5oo. Le sûtra du prince héritier Sudâna (Siu-ta-na).– Le roi Çibi possédait vingt mille épouses, mais n'avait pas de fils. Lorsque enfin une de ses femmes eut un garçon, on le nomma Sudâna parce qu'à sa naissance le lait jaillit spontanément du sein des vingt mille épouses (sanscrit Sudhâna; vraisemblablement racine dhâ qui signifie «téter»). Dès son enfance, il se distingue par sa libéralité. Il épouse la fille d'un roi, Mâdrî, dont il a un fils et une fille. Voulant se conduire selon la pâramitâ de charité, il demande à son père toutes les richesses du trésor royal pour les offrir à son peuple. Son père les lui donne. Un roi rival demande l'éléphant blanc du roi. Le prince héritier l'accorde et encourt ainsi la colère de son père, qui l'exile dans la montagne T'an-t'o. Sa femme exige qu'il l'emmène avec leurs deux enfants. Ils partent au milieu des larmes du peuple. En route, il cède son cheval à un brahmane qui le lui demande et s'attelle lui-même à son char. II donne successivement ses vêtements, ceux de sa femme et de ses enfants à d'autres brahmanes. Après mille aventures ils arrivent dans la montagne où un religieux enseigne la Loi au prince héritier tandis que Mâdrî et les enfants cherchent leur nourriture dans les bois. Un brahmane vient un jour lui demander ses deux enfants; il les lui donne en l'absence de Mâdrî, qui, après avoir exprimé son désespoir, reconnaît qu'elle s'est engagée à ne s'opposer à aucun désir de son mari. Çakra, transformé en vieux brahmane qui a douze sortes de laideurs, vient demander au prince héritier de lui donner son épouse. Il y consent. Çakra reprend alors sa forme de roi des devas et promet au prince que ses enfants seront vendus dans son pays, qu'ils ne souffriront pas de privations et que lui et les siens reviendront dans le royaume d'où ils sont exilés. Les enfants sont vendus par le brahmane à leur grand-père et le vieux roi donne l'ordre d'aller chercher son fils, qui est reçu en grande pompe, et qui, après sa mort, devient le Buddha. |
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TC0158 | TE016694 | anon. | Cinq cents contes et apologues extraits du Tripitaka chinois [Chavannes, 1962] : 244 | Le pâtre de la montagne qui avait volé des vêtements royaux.– Un pâtre prétend tenir de son père et de son grand-père des vêtements royaux qu'il a dérobés; mais, invité à revêtir ces habits, il ne sait comment s'y prendre. | |
TC0161 | TE017741 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XXVII, 45 | COMMENT UN HOMME DE LA GARDE PROCHE MEURT APRÈS AVOIR CHANTÉ UN CHANT DANS LA MONTAGNE EN LA PROVINCE DE HITACHI.– Un homme de la Garde Proche, préposé à la Récréation musicale des dieux, chante de manière merveilleuse. Un jour, il part pour un recrutement de lutteurs et, en traversant une montagne, il somnole sur son cheval et se met à chanter à plusieurs reprises le chant de Hitachi, province dans laquelle il se trouve. Il entend alors une voix effrayante sortie de la montagne disant que ce chant est charmant, et un claquement de mains. Interrogés, ses suivants disent qu’ils n’ont rien entendu. L’homme est pris soudain de malaises, et meurt dans la nuit. Il ne faut point chanter de semblables chants car le dieu de la montagne, charmé et ému, retient celui qui les chante. | |
TC0161 | TE017696 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : V, 04 | COMMENT L'ERMITE UNICORNE S’EN EST ALLÉ DE LA MONTAGNE À LA VILLE DU ROI EN PORTANT UNE FILLE SUR SON DOS.– L’ermite Unicorne furieux enferme les rois-dragons responsables des intempéries dans un pot. Pour lutter contre la sécheresse qui s’est installée, les rois décident d’envoyer cinq cents belles filles dans la montagne pour charmer l’ermite. Celui-ci s’éprend de l’une d’elle. Les rois-dragons se libèrent alors et la pluie tombe pendant cinq jours. La fille restée auprès de l’ermite décide de repartir. L’ermite, attristé de son départ la guide et la porte sur son dos jusqu'à la ville. Le roi n’ose pas se moquer de cet homme saint ridicule. |
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TC0161 | TE017719 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XV, 39 | COMMENT LA NONNE, MÈRE DU CONTRÔLEUR MONACAL GENSHIN, S'EN VA RENAÎTRE DANS LA CONTRÉE BIENHEUREUSE.– Le contrôleur monacal Genshin reçoit des offrandes après avoir enseigné à l’impératrice de Sanjô les Huit Leçons sur le Lotus de la Loi. Il envoie ces offrandes à sa mère qui lui répond qu’elle ne l’a pas élevé pour qu’il soit brillant et célèbre, mais pour qu’il devienne un saint ermite avant sa mort et la secourt durant sa vie pour son existence ultérieure. Genshin répond qu’il n’a pas l’intention de devenir célèbre et commence une vie de réclusion dans la montagne. Il écrit à sa mère, entrée elle-même en religion, qu’il ne sortira de sa réclusion qu’à sa demande. Après neuf ans passés dans la montagne, il éprouve brusquement la nostalgie de sa mère et décide, malgré la promesse faite à sa mère, de partir à sa rencontre. En chemin Genshin rencontre un homme portant une lettre qui lui est adressée par sa mère. Celle-ci lui demande de venir rapidement la voir, car elle sent sa fin toute proche. Genshin arrive auprès de sa mère mourante, très étonnée de le voir venir si vite. Elle lui dit que c’est grâce à l’engagement profond et touchant qui les lie que cette rencontre a pu avoir lieu. Après avoir récité le nembutsu (répétition de l’hommage au Bouddha), elle meurt et s’en va renaître dans la Contrée Bienheureuse. |
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TC0161 | TE017716 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XII, 31 | COMMENT, APRÈS QU'UN MOINE EST MORT, SA LANGUE DEMEURE ET SE TROUVANT DANS LA MONTAGNE Y RÉCITE LE LOTUS DE LA LOI.– Le Bodhisattva du Sud, renommé pour son enseignement, reçoit la visite d’un moine pourvu d’un pot à eau en cuivre blanc, d’une chaise à méditation, et d’un exemplaire du Sûtra du Lotus de la Loi qu’il ne cesse de réciter. Après un an passé près du Bodhisattva, le moine annonce son départ vers la montagne, donne sa chaise au Bodhisattva et part accompagné de deux laïcs. Le moine, ne gardant que son pot à eau et une corde offre le reste de ses biens aux deux laïcs avant de les renvoyer. Deux ans plus tard, des villageois venus dans la montagne pour construire des bateaux, entendent une voix qui récite sans cesse le Sûtra du Lotus de la Loi. Emplis de respect, ils décident de trouver l’homme qui récite pour lui faire offrande. Mais ils ne trouvent personne. Quand ils reviennent plus tard dans l’année pour tirer leurs bateaux, ils entendent toujours cette voix merveilleuse et en informent le Bodhisattva. Celui-ci se rend dans la montagne et trouve le cadavre d’un homme qui s’est suicidé en se jetant sur les rochers. Il comprend qu’il s’agit du moine quand il voit le pot à eau près du corps. Trois ans plus tard, le Bodhisattva retourne dans cette montagne et entend toujours la voix. Comme il regarde à l’intérieur du crâne du cadavre, il découvre que la langue, miraculeusement, n’a pas pourri. Le Bodhisattva éploré prie pour le moine et passe sa vie très pieusement en récitant le Sûtra du Lotus de la Loi. |
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TC0161 | TE017717 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XIII, 12 | COMMENT UN MOINE DU CHORAKUJI A VU DANS LA MONTAGNE UNE NONNE ENTRÉE EN CONCENTRATION.– Un moine entend dans la montagne une voix qui récite le Sûtra du Lotus de la Loi. Il trouve un rocher d’où semble sortir la voix. Le rocher grandit et se transforme en religieuse. Très éplorée, la religieuse explique au moine effrayé qu’elle était entrée en méditation depuis des années et qu’à la vue d’un homme, son désir amoureux s’étant réveillé, elle a repris forme humaine et devra attendre encore bien plus longtemps pour redevenir comme avant. |
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TC0161 | TE017707 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : X,36 | COMMENT UNE VIEILLE FEMME REGARDE CHAQUE JOUR S'IL Y A DU SANG SUR UN STÛPA..– Une vieille femme, bravant les intempéries, monte chaque jour au sommet d’une montagne pour adorer un stûpa. Des jeunes garçons, la voyant tourner autour du monument lui demandent la raison de ses efforts. La vieille femme raconte que ses aïeux l’ont prévenue que le jour où il y aurait du sang sur le stûpa, la montagne s’écroulerait et deviendrait une mer. Les garçons se moquent d’elle et décident de peindre le stûpa avec du sang pour l’effrayer. Quand la vieille voit le sang, elle court vers le village pour prévenir de l’arrivée de la catastrophe, et s’enfuit avec ses biens et sa famille. Alors la montagne s’écroule, devient une mer et tous ceux qui se sont moqués de cette prédiction meurent. Aussi faut-il croire ce que nous disent les gens âgés. |
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TC0161 | TE017712 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XI, 25 | COMMENT KÔBO-DAISHI COMMENCE DE CONSTRUIRE LE MONT KÔYA.– Kôbo-daishi, le Grand Maître de la Propagation de la Loi, à l’aube de sa vieillesse, part en quête de la Grotte merveilleuse de la concentration d’extase, indiquée par la masse à trois pointes que Kôbo-daishi a lancée dans l’espace. Il rencontre deux divinités : un chasseur avec ses deux chiens qui lui dit connaître le lieu, puis, près d’une rivière, le roi de la montagne qui l’emmène à l’endroit où se trouve la masse à trois pointes et la Grotte merveilleuse. Le Grand Maître donne ses monastères, construit des maisons, des sanctuaires et des stûpas, dont un très grand, dans les montagnes, ainsi qu’un lieu pour l’entrée en concentration. Il prend la pose des jambes croisées et entre en concentration. On ouvre régulièrement la Grotte pour le raser et changer son vêtement. Puis on arrête de le faire. Un recteur monacal venu en pèlerinage à la Grotte entre et voit apparaître le Grand-Maître. Il lui coupe les cheveux, renfile les grains de son rosaire, et l’habille d’un vêtement purifié, puis repart très triste. Depuis, lors des nombreux pèlerinages (interdits aux femmes), la porte de la Grotte s’entrouvre d’elle-même et des bruits retentissent dans la montagne gardée par les deux divinités. |
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TC0162 | TE017787 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XVI, 06 | COMMENT, GRÂCE AU SECOURS DE KANNON, UN HOMME DE LA PROVINCE DE MUTSU, QUI PREND DES FAUCONS AU NID, CONSERVE LA VIE.– Une mère faucon construit son nid au sommet d’un arbre accroché à un éperon rocheux, au-dessus de l’océan, pour échapper à un homme qui, chaque année, capture son petit pour le vendre. L’homme finit par trouver le nouveau nid mais constate qu’il est inaccessible. Son voisin propose de l’aider. Ils plantent un gros pieu au sommet du rocher et attachent au bout d’une corde un grand panier dans lequel l’homme prend place. Son voisin ayant saisi la corde le fait descendre jusqu’au nid. Là, l’homme saisit le jeune faucon, le dépose dans le panier pour que son voisin le remonte et attend le retour de la nacelle pour remonter à son tour. Mais le voisin s’empare du jeune faucon et s’en retourne chez lui, abandonnant notre homme à son sort. Il raconte à la femme de l’homme que la corde a cassé et qu’il est mort, suite à une chute vertigineuse. L’homme, resté au bord du nid, passe des jours à se lamenter, et malgré sa piété (chaque dix-huitième jour de chaque mois, après s’être purifié, il lit le livre de Kannon) il pense que sa mort est un châtiment mérité, car il a péché toutes ces années en capturant ces oiseaux. Il implore Kannon pour ne pas tomber pendant sa vie ultérieure dans les trois voies (de l’enfer, des démons et des bêtes) et être accueilli en Terre Pure. Un énorme serpent venimeux surgit des flots, gravit le flanc de la roche et s’apprête à avaler l’homme qui lui plante sa dague dans la tête. Le serpent surpris continue de monter. Alors l’homme s’accroche à son dos et parvient à escalader la falaise. Il comprend que c’est Kannon, transformé en serpent qui l’a sauvé. Il retrouve sa famille et le dix-huitième jour du mois, quand il ouvre la boîte aux sûtras pour y prendre le livre de Kannon, il reconnaît sa dague fichée dans un rouleau. A l’instant il conçoit l’esprit de la Voie et se fait moine. |
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TC0162 | TE017762 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XXXI, 14 | COMMENT LES MOINES EN PÈLERINAGE DANS L’ÎLE DE SHIKOKU PERDENT LEUR CHEMIN ET DANS UN ENDROIT INCONNU SONT TRANSFORMÉS EN CHEVAL À COUPS DE FOUET.– Trois moines pèlerins, faisant le tour de lointaines provinces de Shikoku, se perdent dans la montagne. Abattus et désolés, ils trouvent une demeure et entrent, invités par un moine à l’allure barbare. Après leur avoir servi un très bon repas, l’hôte, prenant un air des plus terribles, appelle ses gens et leur demande d’apporter les objets habituels. Les pèlerins, épouvantés, voient arriver des drôles de moines avec un licol et des fouets à chevaux. Ces disciples, à qui le maître moine ordonne de faire comme d’habitude, tirent un moine pèlerin dans le jardin, le fouettent, le dénudent, et le fouettent encore. Le moine s’effondre, et les disciples, sur l’ordre de leur maître, le secouent : il se relève en se transformant en cheval. Un deuxième moine subit le même sort. Le dernier pèlerin prie de toute sa force. Le maître moine décide de le faire attendre et pendant la nuit, il demande au pèlerin d’aller voir s’il y a de l’eau dans le champ derrière la maison. Le pèlerin obéit et se demande quel va être son sort. Terrifié, il décide de s’enfuir. Il parcourt cinq ou six cents pas, et aperçoit une femme devant une habitation. Méfiant et tremblant, il lui raconte tout. La femme répond qu’elle est l’épouse principale du moine et sait qu’il se passe des choses affreuses dans sa demeure. Elle lui dit que le maître moine l’a envoyé regarder s’il y avait de l’eau pour qu’il creuse sa tombe et soit enterré vivant. Elle envoie le pèlerin, avec un billet écrit de sa main, chez sa jeune sœur. Très reconnaissant, il se prosterne devant la femme et part. Arrivé dans la maison de la sœur, il lui remet la lettre. Celle-ci déplore aussi cette affreuse affaire, accepte d’aider le moine, mais lui dit que dans sa maison il se passe des choses terribles et lui demande de rester caché. Il entend arriver un être à l’air redoutable et à l’odeur épouvantable. Puis il l’entend faire l’amour avec la femme, puis quitter la chambre. Il comprend que c’est un démon qui rend visite à sa femme. Après cela, la femme lui indique le chemin à prendre et lui confie qu’il a beaucoup de chance d’être épargné. Le pèlerin, tombe à genoux, pleure et part. Sauvé, il arrive dans un village et raconte son histoire, ne respectant pas l’interdiction des deux femmes de parler de cet endroit. Depuis, le moine pèlerin continue son voyage jusqu’à la capitale où, pour ses deux compagnons devenus chevaux, il se consacre à cultiver les racines du bien. Même si on renonce au monde et que l’on marche dans la Voie de Bouddha, il ne faut pas pénétrer sans réfléchir dans des lieux inconnus ! |
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TC0163 | TE018103 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 39. | LE VÉNÉRABLE JÔZÔ FAIT VOLER SON BOL.– Jôzô, un ascète doué de facultés exceptionnelles vit sur la montagne. Chaque jour il fait voler son bol [un des dix- huit objets qu’un renonçant a le droit de posséder] pour récolter de la nourriture. Mais pendant trois jours son bol lui revient vide. Très surpris, il décide de se poster sur un pic pour observer la trajectoire de son bol. Il voit alors un autre bol le rejoindre et transvaser le contenu du sien, et s’en retourner vers sa destination. Jôzô pratique des rites appropriés sur son bol vide et part à sa suite, en direction du Nord, pour aller voir qui est cet homme remarquable capable de subtiliser le contenu de son bol. Il finit par arriver au fond d’un vallon frais et plaisant, devant un rustique ermitage. Il aperçoit dans la hutte un vieux moine émacié qui lit un sûtra. Jôzô, pensant qu’il a affaire à un homme peu ordinaire, expose à l’ermite la raison de sa présence en ce lieu retiré. Le vieux moine répond qu’il va se renseigner, et fait venir un gracieux éphèbe âgé d’une quinzaine d’années vêtu d’un splendide habit à la chinoise. L’ermite réprimande alors le jeune homme en le sommant de ne plus jamais jouer de si mauvais tours. L’éphèbe s’en retourne sans un mot, rouge de confusion. Puis l’ermite convie Jôzô à se restaurer avant de reprendre la route du retour. Un éphèbe de même allure que le premier lui sert quatre poires de Chine dans un plat en pierre précieuse et sur un éventail de bois de cyprès. Jôzô se délecte en dégustant une poire au goût délicieux, tel un nectar céleste, qui rafraîchit tout son corps et lui redonne toutes ses forces. Une fois rentré chez lui, Jôzô raconte que cet ermite doit certainement être de la race de ceux qui se muent en Immortels en lisant le sûtra du lotus. |
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TC0163 | TE018102 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 38. | UN DISCIPLE DU SUPÉRIEUR GÉNÉRAL DU TENDAI BÉNÉFICIE DE L’EFFICACE DU SÛTRA DU LOTUS.– Giéi, un moine itinérant, se perd dans la montagne et erre pendant dix jours. Il finit par aboutir dans une pinède où se trouve un bel ermitage. Les objets y sont parfaits, le jardinet est couvert de fleurs magnifiques. Le moine qui éprouve une joie sans pareille devant toute cette beauté voit un jeune ascète à l’intérieur qui récite d’une voix merveilleuse le sûtra du lotus. Après avoir lu le premier rouleau, l’ascète le repose sur une table, et le rouleau se réenroule de lui-même. Et la même chose se produit avec les huit rouleaux après la lecture de l’ascète. L’ascète sort, aperçoit Giéi, et lui demande comment il est parvenu jusqu’à ce lieu retiré de la montagne. Après avoir entendu le récit de Giéi, il l’invite à entrer et lui fait servir par de gracieux éphèbes des mets succulents d’une saveur surnaturelle. L’ascète raconte qu’il a erré longtemps, après avoir été réprimandé, lorsqu’il était disciple, par un supérieur général de la pagode de l’Est. Puis, son âge avançant, il a décidé de s’établir dans ce lieu et d’y attendre la mort. Géié lui rétorque que dans cet endroit sensé être désert, il voit la présence d’éphèbes. Il ajoute que contrairement à ce qu’il prétend, il ne semble guère d’un âge avancé. Alors l’ascète lui répond en citant des passages du sûtra du Lotus : « Des éphèbes divins seront à son service. » et « si quelqu’un peut entendre ce texte, sa maladie se trouvera dissipée ; il ne vieillira pas, il ne mourra pas ». Puis l’ascète demande à Giéi de repartir sur le champ, ne voulant subir aucun contact humain, mais Giéi obtient de rester pour la nuit, en promettant de rester caché et de ne faire aucun bruit. Dans la nuit, subitement, un vent violent se lève et une troupe de démons de formes variées et de bêtes sauvages apparaît et va dresser dans la pinède une table sur laquelle ils déposent diverses offrandes. Un démon s’écrie qu’il sent la présence d’un homme. Alors l’ascète entonne une prière et psalmodie le sûtra du lotus. L’aube venue, les démons disparaissent. Quand Géié interroge l’ascète sur ces démons, celui-ci répond en citant le sûtra du lotus : « S’il réside dans un lieu retiré, je lui dépêcherai dieux, rois dragons, silènes, démons, génies et autres qui lui feront une foule pour écouter la Loi ». Quand Géié s’apprête à repartir, l’ascète lui donne un guide pour l’accompagner. C’est une fiole d’eau qui bondit dans les airs et le précède en voletant. Géié suit cette fiole pendant quatre heures, et retrouve le chemin de son hameau. La fiole retourne alors chez l’ascète. |
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TC0163 | TE018098 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 34. | UN BÛCHERON PARVIENT SEUL À L’ÉVEIL.– Un bûcheron âgé et son fils se trouvent dans la montagne et se reposent sous un arbre après une longue et pénible marche. C’est la fin du dixième mois, la bise souffle et les feuilles tourbillonnent. Le vieil homme dit à son fils que ces feuilles sont pareilles à sa vie : à l’âge de dix ans, on peut se comparer aux jeunes feuilles printanières, puis dans la force de l’âge, on est comme les feuilles d’été, pleines de vigueur. Puis l’homme dit qu’il a maintenant passé soixante ans, que ses cheveux blanchissent, son visage se ride et son teint s’altère comme les feuilles se colorent à l’automne. Devant une telle fragilité de la condition humaine, devant la folie des hommes à vouloir courir et s’affairer du matin au soir, le vieil homme se sachant à la fin de sa vie, dit à son fils qu’il ne veut pas rentrer chez lui. Il désire se faire moine et rester là, à méditer sur le feuillage de cet arbre, en invoquant le Bouddha. Il demande à son fils qui est encore bien jeune de rentrer. Mais ce dernier refuse, et décide de rester, pour ramasser des fruits sauvages et puiser de l’eau, afin que son père vive à sa guise. Même s’il est dans la force de l’âge, le garçon dit qu’il ne diffère en rien de ces feuillages d’été qui finiront par rougir et tomber. Et puis beaucoup de gens meurent aussi en pleine jeunesse ! L’être humain est encore plus fragile que le feuillage des arbres. Au fond de la montagne, ils construisent deux petites huttes, et vivent en invoquant le Bouddha du matin au soir. On dit que le père a accompli sa Renaissance, et que le fils vit encore. |
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TC0163 | TE018158 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 89. | LE RÉVÉREND TOKIRYÔ TIENT CACHÉS SES MÉRITES.– Un ascète est surnommé Tokiryô car il mendie de maison en maison sans faire aucune lecture de sûtra ou invoquer le nom de Bouddha, mais en disant seulement à chaque fois « Tokiryô » [Des vivres !]. Un fonctionnaire du gouvernement provincial, touché et intrigué par la condition de cet ascète, le suit furtivement. Il pénètre dans une montagne et trouve un sanctuaire au fond d’un ravin escarpé. Il se cache et à la tombée du jour entend l’ascète se livrer à la confession de ses péchés puis au milieu de la nuit, il l’entend réciter le sûtra du lotus avec une très grande dignité. Au lever du jour Tokiryô découvre la présence du fonctionnaire et se désole d’avoir été découvert, lui qui désire tenir cachés tous ses désirs et s’échapper de la roue des existences au fond de ce ravin. Il ajoute que désormais le fonctionnaire doit renoncer à sa vie car il est devenu son ennemi. L’homme, tremblant d’effroi, dit qu’il a éveillé sa foi devant les vertus de l’ascète et jure que jamais il ne soufflera mot à quiconque de ce qu’il a vu. L’ascète accepte alors de le laisser repartir chez lui. Dès lors l’homme visite secrètement Tokiryô qui ne se rend plus au bourg. L’ascète accomplit sa Renaissance et c’est en présence du fonctionnaire qu’il vit ses derniers instants tout à fait admirables. |
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TC0163 | TE018157 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 88. | LE FILS DU CONTRÔLEUR SURNUMÉRAIRE DE L’IMPÔT NARIKIYO VA VIVRE SUR LE KOYÂ.–Le fils du collecteur d’impôt Narikiyo qui s’adonne la chasse et la pêche, conçoit l’esprit de la Loi lors d’un pèlerinage et désire ardemment réduire son corps à néant pour pratiquer la Voie du Bouddha. Ses parents s’opposent farouchement à ce désir et le garçon garde secrète son intention. Plus tard il se rend à la capitale et rend visite à un révérend à qui il confie son intention de raser sa chevelure. Le révérend le questionne sur ses motivations, et le jeune homme répond qu’il est fortuné, qu’il a une femme et des enfants auxquels il est attaché, mais devant la précarité de ce monde, tout lui paraît dépourvu de sens. Il lui semble plus sage de se lancer à corps perdu dans la Voie du Bouddha. Le révérend, très ému par ces paroles s’apprête à raser le crâne du jeune homme, lui ôte sa coiffe et voit sa chevelure tomber en désordre sur ses épaules. Le garçon explique que par crainte de revenir sur sa décision, il a coupé, avant de venir, le toupet de ses cheveux. Le révérend n’a plus alors aucun doute sur le sérieux des intentions du jeune homme. Ce dernier reçoit la tonsure et se mêle aux disciples du révérend, et pendant trois ans travaille le jour, et la nuit prononce sans relâche l’invocation au Bouddha. Le révérend, émerveillé devant la conduite exemplaire de ce disciple qui ne se soucie aucunement de son corps ni de sa vie, lui suggère malgré tout de mettre son corps au repos en s’établissant au monastère du Kôya, pour prononcer sans relâche l’invocation au Bouddha. Le jeune homme répond qu’il pense encore parfois à sa femme et ses enfants, et que s’il s’établit dans les profondeurs de la montagne, il n’aura plus ces pensées et se sentira beaucoup mieux. Et c’est ainsi qu’il monte sur le Kôya et mène une vie exemplaire dans le groupe des vingt-quatre du monastère de la Renaissance. Tous ses proches, bouleversés par sa disparition, le recherchent, vivant ou mort. Ses parents finissent par apprendre qu’il vit sur le Kôya. Ils lui écrivent une lettre dans laquelle ils expriment leur respect pour son entrée en religion mais aussi leur mécontentement devant son silence et le choix de son monastère. Devant la position inflexible de leur fils, les parents l’invitent à une entrevue au pied du Kôya et sont bouleversés de le voir ainsi, amaigri et vêtu de haillons. Malgré le grand désarroi de ses parents, l’homme dit que c’est à contrecœur qu’il a quitté son monastère pour les rencontrer. Il ajoute que cette rencontre sera la dernière. S’ils souhaitent le revoir, ils doivent éveiller leur cœur et aspirer à la Voie du Bouddha. Sa femme venue elle aussi, l’observe discrètement par l’interstice d’une cloison et éclate en sanglots. Tous repartent, encore plus éplorés qu’auparavant. Plus tard ils envoient à leur fils toutes sortes de choses. Celui-ci accepte ces dons comme moyen d’effacer les péchés de ces donateurs et il les distribue à ses compagnons. Ses parents construisent pour lui un grand ermitage, mais il le cède à quelqu’un d’autre. Lui-même vit alors sans abri fixe, ne se lave plus, ne lave plus ses vêtements. Il ne pense qu’à méditer, attendant que le Bouddha vienne l’accueillir à l’heure de sa mort. C’est lui qui s’occupe de la crémation des morts, recueille les restes et accomplit les rites avec grand soin. Chaque jour il se rend dans un sanctuaire, été comme hiver, sans chapeau ni cape, souvent trempé jusqu’aux os ou glacé jusqu’à la moelle. A ceux qui s’en étonnent, il dit qu’il ne ménage pas sa vie car il a éveillé son cœur et désire à présent accomplir sa Renaissance. Ainsi il meurt au bout de sept ou huit ans après avoir renoncé au monde, assis sur ses talons, prononçant sans relâche l’invocation au Bouddha. |
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TC0163 | TE018179 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 106. | UNE DIVINITÉ FAIT DES REPROCHES AU PRÉDICATEUR TANSHU AU SUJET DE L'IMPURETÉ.– Le chambellan et grand conseiller Narimichi est à l’agonie. Le prédicateur Tanshû demeure à ses côtés pour obtenir sa guérison. Une jeune suivante, Jûzengi [en réalité divinité protectrice du monastère du roi de la montagne], s’assoit devant le prédicateur et lui fait reproche d’impureté. Le prédicateur se défend et finit par admettre ce que dit Jûzengi. |
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TC0163 | TE018082 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 20. | SHINJÔ-BÔ DEVIENT, POUR UN TEMPS, DÉMON-DES-MONTAGNES.– Le moine Shinjô-bô, disciple du recteur du monastère de Toba, désirant se retirer du monde des hommes, demande à son maître d’intercéder en sa faveur pour occuper un poste vacant de moine adepte de la concentration au monastère de Hosshô-Ji, à Kyoto. Le recteur accepte et le moine passe ses jours à invoquer Bouddha. Dans l’ermitage voisin de Shinjô-bô vit le moine Éisen-bô qui distribue de la nourriture à des lépreux matin et soir. Shinjô-bô, lui, nourrit les mendiants. Ces deux détenteurs de l’esprit de la Voie vivent séparés par une simple haie, et chacun reste de son côté. Apprenant que le recteur est très souffrant, Shinjô-bô lui rend visite. Au recteur qui dit vivre leur dernière rencontre avant de quitter ce monde, le moine, ému de compassion, répond qu’il le retrouvera dans l’autre monde où il continuera de le servir. Shinjô-bô s’en retourne et peu de temps après, le recteur s’éteint. Quelques années plus tard, Éisen-bô, le voisin de Shinjô-bô, est souffrant, et trépasse de façon merveilleuse, suscitant l’admiration de tous. Deux ans plus tard, Shinjô-bô, frappé par un mal étrange qui le rend fou, succombe à son tour. Sa vieille mère est très attristée et finit par être possédée elle aussi par un esprit. De sa bouche sortent les mots de son fils défunt. Il explique qu’il a passé un contrat avec son recteur monacal, ce qui l’a entraîné dans la condition de démon-des-montagnes. Il ajoute que cette condition dure six ans, et qu’il la quittera l’an prochain pour gagner enfin le paradis. Il demande à tous de prier pour lui et n’ayant pas survécu à sa mère, il se lamente de ne pas avoir pu être pour elle un ami de bien et de n’avoir pu prier pour son salut après sa mort. Au contraire, parti avant elle, il devait la conduire au paradis, mais au lieu de cela, au vu de sa condition actuelle, il en est réduit à la tourmenter. La vieille mère éclate en sanglots, bâille, et revient à son état ordinaire. Puis elle écrit des textes sacrés dont elle fait offrande à son fils. L’hiver venu, la parole de Shinjô-bô sort à nouveau de la bouche de la vieille femme. Le moine exprime sa joie d’avoir bénéficié des prières pour son salut dans l’autre monde. A l’aurore, il obtiendra enfin la délivrance. Pour preuve, il demande à tous de sentir la puanteur de son corps infect. Sur ces mots la mère retient son souffle, puis l’expulse, libérant une odeur nauséabonde qui emplit la maison. A l’aurore, la voix assure avoir régénéré ce corps impur et être arrivé au paradis. La mère de Shinjô-bô souffle et une haleine embaumée d’un parfum suave se répand dans la maison. Il faut absolument se garder de promettre à quiconque de le suivre, si haut que soient les mérites dus à son austérité ! |
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TC0163 | TE018069 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 7. | A) LE RÉVÉREND KYÔKAI D'ODAWARA BRISE SON POT À EAU. B) LE MAÎTRE INSTRUCTEUR YÔHAN DU SONSHÔ COUPE SON ARBRE .– A) Le révérend Kyôkai quitte son monastère pour s’installer sur le mont Kôya. Un jour, alors qu’il se recueille, il s’aperçoit qu’il a oublié son pot à eau sur le sol de la galerie extérieure. Très attaché à cet objet, il craint que quelqu’un ne le lui dérobe. Mais trouvant cette inquiétude absurde qui l’empêche de s’absorber entièrement dans ses prières, il brise le pot. B) Ainsi le maître instructeur Yôhan du Sonshô, plante un magnifique prunier rouge qu’il affectionne tout particulièrement. Un jour, durant l’absence de ses disciples, il demande à un moinillon de lui apporter une hache, et il coupe alors le prunier au ras du sol, et le couvre de sable, ne laissant aucune trace de son arbre. Aux questions de ses disciples, il répond que son attachement était absurde. |
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TC0163 | TE018068 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 6. | LE RÉVÉREND DU TSUKUSHI QUITTE LE MONDE ET MONTE SUR LE KÔYA.– Un homme très vénérable et fortuné, propriétaire de nombreuses rizières, décide de renoncer à ses biens et à sa famille, et de pratiquer la Voie du Bouddha. Il part vers la capitale, et sur son chemin, il rencontre sa fille éplorée qui tente de le retenir. Mais, refusant tout obstacle à sa décision, il se coupe les cheveux pour preuve de son entrée en religion. Puis il monte sur le mont Kôya et s’adonne à l’ascèse. Sa fille se fait nonne, s’installe au pied de la montagne, nettoie et coud les vêtements de son père jusqu’à sa mort. Le saint homme, apprécié de tous, fait construire une chapelle et, ne trouvant pas d’officiant pour la consécration, voit en rêve un homme qui lui prédit l’arrivée d’un pieux laïc pour célébrer la cérémonie. Au jour dit, un moine de piteuse apparence paraît et le révérend lui demande de consacrer sa chapelle. Le moine est réticent mais accepte après avoir entendu le récit de la prédiction. En réalité, cet officiant est le maître instructeur Myögen, de l’école du Tendai, venu secrètement vénérer la sainte montagne. Le révérend, gardant son esprit droit jusqu’à sa dernière heure, devient très renommé, et le Kôya commence à connaître un éclat particulier. Selon les enseignements des sages, la cupidité engendre les souffrances en cette vie comme dans la prochaine. |
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TC0163 | TE018118 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 54. | LE PETIT RÉFÉRENDAIRE MUNÉMASA SE RETIRE DU MONDE.– Le petit référendaire Munémasa désire ardemment renoncer au monde et s’établir dans la montagne. Sa femme devine ses intentions et éclate en sanglots. Munémasa se rend à la résidence du grand chancelier. Ne trouvant personne acceptant de transmettre son projet au chancelier, il s’apprête à partir et dit qu’il va se retirer dans un hameau de montagne quand le chancelier le retient et lui accorde une entrevue. Le chancelier lui offre un chapelet et se recommande à lui pour l’autre monde. Munémusa, très ému, prend congé. Il se rend à la retraite de l’ascète Zôga et se rase les cheveux. Puis il reste plongé dans ses méditations, ne s’adonnant à aucune pratique, les yeux constamment baignés de larmes. L’ascète s’étonne de sa conduite, et Munémasa explique qu’il est très préoccupé car sa femme doit bientôt accoucher. L’ascète se rend aussitôt à la capitale, et trouve la femme qui accouche, en proie à de vives douleurs. L’ascète, par ses prières, l’aide à enfanter, et puis fait le nécessaire pour les célébrations de naissance. Quoique rassuré, Munémasa adresse ce poème à l’empereur, qu’il a servi lorsque ce dernier était prince héritier : « Ah ! Que de mon prince nul ne devienne l’intime ! Au fond des montagnes où je me suis retiré l’éloignement me pèse. » L’empereur répond ainsi : « Je ne saurais oublier : au souvenir des jours passés, de celui qui vit dans les monts, moi aussi je me languis et me perds en rêveries ». Au reçu de ce poème, Munémasa peine à retenir ses larmes. Alors l’ascète, devant une telle sensiblerie lui fait honte et lui assure que ce n’est pas ainsi qu’il va parvenir à l’éveil. |
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TC0163 | TE018079 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 17. | LE RÉVÉREND SENMYÔ ET LE RÉVÉREND KAKUSON.– 1) Le révérend Senmyô vit retiré sur la montagne et pratique assidument la contemplation du Principe. Un jour, alors qu’il se livre à la méditation dans son oratoire, il entend une voix dans le ciel. Quand il demande qui parle ainsi, la voix répond qu’elle est la triple éminence de ces lieux [les trois divinités principales du mont Hiéi ] et qu’elle parcourt le ciel trois fois par jour pour protéger le moine. Senmyô ne se soucie aucunement de ses besoins quotidiens et n’accepte comme aumône que le riz qu’un moinillon mendie dans les ermitages voisins pour le nourrir. Une impératrice décide, suite à un vœu, de subvenir aux besoins d’un moine particulièrement remarquable. Ayant appris que l’ascète Senmyô est éminemment respectable, elle coud pour lui une étole de ses propres mains. Elle imagine ensuite avec le moinillon un subterfuge pour que le moine accepte son présent. Quand le moinillon apporte l’étole au révérend, il lui dit qu’il ignore le nom de son donateur. Senmyô prend l’étole et la jette dans un ravin en disant : « Bouddhas des trois mondes, daignez accepter ceci ». 2) Le révérend donne aux gens tout ce qu’ils demandent. Un jour il détache quelques lattes de bois de son plancher qu’il donne à quelqu'un qui en a besoin. Par une nuit noire, son ami le révérend Kakuson vient le voir et tombe, ne voyant pas les lattes manquantes du plancher. Il s’écrie « Aie ! Je me suis fait mal !». Senmyô le sermonne. En effet, si Kakuson était mort à cet instant, ses derniers mots auraient dû être « Hommage au Bouddha Amida », et non pas « Aie ! Je me suis fait mal ! ». 3) Un jour Senmyô rend visite au révérend Kakuson. Ce dernier doit s’absenter pour une tâche urgente mais met longuement de l’ordre dans ses affaires avant de partir. Senmyô, intrigué, va voir après le départ de son ami ce qu’il a fait tout ce temps. Il trouve alors des scellés sur chacune des affaires de Kakuson. Il est furieux d’une telle méfiance à son égard, et quand son ami revient, Senmyô lui exprime tout son ressentiment. Mais Kakuson explique qu’il n’a pas l’habitude de cacher ses biens, qu’il ne craint pas d’être volé, mais que si quelque chose disparaissait, il pourrait avoir un soupçon à l’égard de son ami, ce qui serait alors un grave péché. Il s’est méfié de lui-même, et non de son ami. 4) Plus tard, quand Kakuson meurt, Senmyô déclare que son ami a assurément accompli sa Renaissance, car il s’est montré vraiment avisé en apposant des scellés sur ses biens. Par la suite, en rêve, il rencontre Kakuson. Il lui demande à quel degré de paradis a eu lieu sa renaissance. Il dit se trouver au degré inférieur de l’étage inférieur, et cela grâce aux conseils de prière de Senmyô. Senmyô lui demande alors si lui-même pourrait y accéder. Son ami lui répond que sans nul doute Senmyô est déjà promis au degré supérieur de l’étage supérieur. 5) Un jour qu’il quitte la montagne et se rend en ville, Kakuson voit un cheval entravé. Pris de pitié, il le délivre de ses liens. Le maître de l’animal prend le révérend pour le voleur, le ligote et le conduit au bureau de police. Quand l’inspecteur le questionne, le révérend dit qui il est. L’inspecteur, navré de cette erreur, le fait délier en toute hâte et le laisse repartir, après de nombreuses excuses. Mais Kakuson s’en va en lui répondant sèchement. |
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TC0163 | TE018092 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 30. | UN MAÎTRE EN MÉDITATION SE REND AU MONT FUDARAKU.– Le mari d’une nourrice, entré en religion, aspire à accomplir sa Renaissance. Pour garder l’esprit droit devant la mort, exempt de toute maladie, il se résout à subir l’autocrémation. Pour éprouver sa résistance, il plaque contre ses flancs deux fers de houe brûlants. Malgré des brûlures insupportables, le moine s’apprête à mettre son projet de crémation à exécution quand il songe soudain qu’il n’est en rien assuré d’aller renaître au paradis. Il décide alors de se rendre au mont Fudaraku [montagne mythique où réside le Bodhisattva Kannon]. Il panse ses plaies, loue une barque, s’exerce au maniement du gouvernail, et lorsque le vent devient propice à son départ, il met voile vers le sud. Sa femme et ses enfants ne peuvent le retenir et sont éplorés en voyant la barque disparaître au large. Tous pensent qu’il a dû atteindre le but de son pèlerinage, mû par une volonté aussi ferme. C’est aussi ce que fit, des années auparavant, un saint homme accompagné de son disciple. |
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TC0163 | TE018091 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 29. | GENDAYÛ, DU PAYS DE SANUKI, ÉVEILLE SOUDAINEMENT SON CŒUR ET ACCOMPLIT SA RENAISSANCE.– Gendayû égorge les êtres vivants et cause la perte des humains, inspirant une immense terreur autour de lui. Revenant de la chasse, il passe devant une maison où l’on célèbre l’installation d’une effigie du Bouddha. Trouvant cette cérémonie amusante, il met pied à terre, enjambe le dos des fidèles agenouillés, s’installe près du célébrant et lui demande ce que signifie son homélie. Effrayé, le moine cesse son prêche, et lui explique que le serment d’Amida [le Bouddha sauveur] est digne de confiance, lui décrit les joies du paradis et les souffrances de ce monde, et tout le reste. Gendayû dit qu’il aimerait bien devenir moine et qu’il ignore le chemin pour se rendre dans la contrée où réside le Bouddha. Il demande si le Bouddha lui répondra s’il l’appelle de toutes ses forces. Le moine répond que s’il éveille profondément son cœur, il obtiendra sans nul doute sa réponse. Gendayû demande alors d’être fait moine sur le champ. Mais son serviteur lui suggère de rentrer chez lui pour régler ses affaires avant de se retirer du monde. Gendayû est furieux et le menace de son sabre. Tous sont épouvantés. Mais Gendayû se glisse à genoux devant le célébrant et exige d’avoir le crane rasé immédiatement, menaçant le moine à son tour. Le moine obtempère et fait de lui un moine. Vêtu d’un froc et d’une étole, Gendayû prend le chemin de l’ouest en criant « Hommage au Bouddha Amida ». Tous ceux qui l’entendent sont très émus. Cheminant au fil des jours Gendayû arrive dans un monastère de montagne. Un des moines, suspicieux, est très touché par le récit de ce voyageur, et lui offre un peu de riz séché. Mais Gendayû dit qu’il n’a pas envie de se nourrir et que sa seule pensée est de marcher à travers monts, forêts, lacs et rivières jusqu’à ce que le Bouddha daigne lui répondre. Il reprend sa marche vers l’ouest, suivi par un moine qui le trouve installé sur un rocher à la pointe d’un éperon montagneux dominant la mer. Gendayû explique au moine que c’est ici que le Bouddha répond à ceux qui l’invoquent. En effet, à ses appels, l’auguste voix résonne légèrement du côté de la mer. Gendayû demande au moine de partir et de revenir dans sept jours, pour voir ce qu’il est devenu. Sept jours plus tard le moine, accompagné de nombreux confrères, trouvent Gendayû dans la même position, assis, paumes jointes tourné vers l’ouest, les yeux fermés. Sur la pointe de sa langue a poussé une fleur de lotus bleue. Les moines lui rendent hommage, détachent la fleur et l’offrent au gouverneur du pays qui la donne ensuite au seigneur d’Uji. Même si on n’accumule pas de mérites, on accomplit sa Renaissance quand on met toute sa confiance dans le Bouddha au plus profond de son cœur. |
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TC0165 | TE018376 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 123, pp. 229-231 | En Islande s'élève une grande montagne, sous laquelle les habitants prétendent que l'enfer est situé, qui fait éclater le feu et les pierres liquéfiées, si grandes qu'elles font passer le célèbre volcan de Sicile pour un petit fourneau. Autrefois, une éruption a été si forte qu'elle a incendié les villes et les palais. Le feu était inextinguible, même sous l'eau ; l'éruption a rendu une zone fertile inhabitée et a fait disparaître une ville noble et peuplée. Il n'y a pas de plus grande merveille, et cela montre efficacement de quelle manière les âmes damnées seront torturées éternellement dans le feu. |
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