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13occurences in collectionoccurrences dans le recueilAuftritte in der Sammlungoccorrenze nella raccoltaocurrencias en la colecciónTC0163
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ID (coll.)ID (rec.)ID (Samml.)ID (racc.)ID (col.) | ID (ex.)ID (ex.)ID (Ex.)ID (ex.)ID (ex.) | AuthorAuteurVerfasserAutoreAutor | TitleTitreTitelTitoloTitulo | ExemplaExemplaExemplaExemplaExempla | KeywordsMots-clésStichwörterParole chiavePalabras claves |
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TC0163 | TE018103 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 39. | LE VÉNÉRABLE JÔZÔ FAIT VOLER SON BOL.– Jôzô, un ascète doué de facultés exceptionnelles vit sur la montagne. Chaque jour il fait voler son bol [un des dix- huit objets qu’un renonçant a le droit de posséder] pour récolter de la nourriture. Mais pendant trois jours son bol lui revient vide. Très surpris, il décide de se poster sur un pic pour observer la trajectoire de son bol. Il voit alors un autre bol le rejoindre et transvaser le contenu du sien, et s’en retourner vers sa destination. Jôzô pratique des rites appropriés sur son bol vide et part à sa suite, en direction du Nord, pour aller voir qui est cet homme remarquable capable de subtiliser le contenu de son bol. Il finit par arriver au fond d’un vallon frais et plaisant, devant un rustique ermitage. Il aperçoit dans la hutte un vieux moine émacié qui lit un sûtra. Jôzô, pensant qu’il a affaire à un homme peu ordinaire, expose à l’ermite la raison de sa présence en ce lieu retiré. Le vieux moine répond qu’il va se renseigner, et fait venir un gracieux éphèbe âgé d’une quinzaine d’années vêtu d’un splendide habit à la chinoise. L’ermite réprimande alors le jeune homme en le sommant de ne plus jamais jouer de si mauvais tours. L’éphèbe s’en retourne sans un mot, rouge de confusion. Puis l’ermite convie Jôzô à se restaurer avant de reprendre la route du retour. Un éphèbe de même allure que le premier lui sert quatre poires de Chine dans un plat en pierre précieuse et sur un éventail de bois de cyprès. Jôzô se délecte en dégustant une poire au goût délicieux, tel un nectar céleste, qui rafraîchit tout son corps et lui redonne toutes ses forces. Une fois rentré chez lui, Jôzô raconte que cet ermite doit certainement être de la race de ceux qui se muent en Immortels en lisant le sûtra du lotus. |
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TC0163 | TE018102 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 38. | UN DISCIPLE DU SUPÉRIEUR GÉNÉRAL DU TENDAI BÉNÉFICIE DE L’EFFICACE DU SÛTRA DU LOTUS.– Giéi, un moine itinérant, se perd dans la montagne et erre pendant dix jours. Il finit par aboutir dans une pinède où se trouve un bel ermitage. Les objets y sont parfaits, le jardinet est couvert de fleurs magnifiques. Le moine qui éprouve une joie sans pareille devant toute cette beauté voit un jeune ascète à l’intérieur qui récite d’une voix merveilleuse le sûtra du lotus. Après avoir lu le premier rouleau, l’ascète le repose sur une table, et le rouleau se réenroule de lui-même. Et la même chose se produit avec les huit rouleaux après la lecture de l’ascète. L’ascète sort, aperçoit Giéi, et lui demande comment il est parvenu jusqu’à ce lieu retiré de la montagne. Après avoir entendu le récit de Giéi, il l’invite à entrer et lui fait servir par de gracieux éphèbes des mets succulents d’une saveur surnaturelle. L’ascète raconte qu’il a erré longtemps, après avoir été réprimandé, lorsqu’il était disciple, par un supérieur général de la pagode de l’Est. Puis, son âge avançant, il a décidé de s’établir dans ce lieu et d’y attendre la mort. Géié lui rétorque que dans cet endroit sensé être désert, il voit la présence d’éphèbes. Il ajoute que contrairement à ce qu’il prétend, il ne semble guère d’un âge avancé. Alors l’ascète lui répond en citant des passages du sûtra du Lotus : « Des éphèbes divins seront à son service. » et « si quelqu’un peut entendre ce texte, sa maladie se trouvera dissipée ; il ne vieillira pas, il ne mourra pas ». Puis l’ascète demande à Giéi de repartir sur le champ, ne voulant subir aucun contact humain, mais Giéi obtient de rester pour la nuit, en promettant de rester caché et de ne faire aucun bruit. Dans la nuit, subitement, un vent violent se lève et une troupe de démons de formes variées et de bêtes sauvages apparaît et va dresser dans la pinède une table sur laquelle ils déposent diverses offrandes. Un démon s’écrie qu’il sent la présence d’un homme. Alors l’ascète entonne une prière et psalmodie le sûtra du lotus. L’aube venue, les démons disparaissent. Quand Géié interroge l’ascète sur ces démons, celui-ci répond en citant le sûtra du lotus : « S’il réside dans un lieu retiré, je lui dépêcherai dieux, rois dragons, silènes, démons, génies et autres qui lui feront une foule pour écouter la Loi ». Quand Géié s’apprête à repartir, l’ascète lui donne un guide pour l’accompagner. C’est une fiole d’eau qui bondit dans les airs et le précède en voletant. Géié suit cette fiole pendant quatre heures, et retrouve le chemin de son hameau. La fiole retourne alors chez l’ascète. |
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TC0163 | TE018098 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 34. | UN BÛCHERON PARVIENT SEUL À L’ÉVEIL.– Un bûcheron âgé et son fils se trouvent dans la montagne et se reposent sous un arbre après une longue et pénible marche. C’est la fin du dixième mois, la bise souffle et les feuilles tourbillonnent. Le vieil homme dit à son fils que ces feuilles sont pareilles à sa vie : à l’âge de dix ans, on peut se comparer aux jeunes feuilles printanières, puis dans la force de l’âge, on est comme les feuilles d’été, pleines de vigueur. Puis l’homme dit qu’il a maintenant passé soixante ans, que ses cheveux blanchissent, son visage se ride et son teint s’altère comme les feuilles se colorent à l’automne. Devant une telle fragilité de la condition humaine, devant la folie des hommes à vouloir courir et s’affairer du matin au soir, le vieil homme se sachant à la fin de sa vie, dit à son fils qu’il ne veut pas rentrer chez lui. Il désire se faire moine et rester là, à méditer sur le feuillage de cet arbre, en invoquant le Bouddha. Il demande à son fils qui est encore bien jeune de rentrer. Mais ce dernier refuse, et décide de rester, pour ramasser des fruits sauvages et puiser de l’eau, afin que son père vive à sa guise. Même s’il est dans la force de l’âge, le garçon dit qu’il ne diffère en rien de ces feuillages d’été qui finiront par rougir et tomber. Et puis beaucoup de gens meurent aussi en pleine jeunesse ! L’être humain est encore plus fragile que le feuillage des arbres. Au fond de la montagne, ils construisent deux petites huttes, et vivent en invoquant le Bouddha du matin au soir. On dit que le père a accompli sa Renaissance, et que le fils vit encore. |
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TC0163 | TE018158 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 89. | LE RÉVÉREND TOKIRYÔ TIENT CACHÉS SES MÉRITES.– Un ascète est surnommé Tokiryô car il mendie de maison en maison sans faire aucune lecture de sûtra ou invoquer le nom de Bouddha, mais en disant seulement à chaque fois « Tokiryô » [Des vivres !]. Un fonctionnaire du gouvernement provincial, touché et intrigué par la condition de cet ascète, le suit furtivement. Il pénètre dans une montagne et trouve un sanctuaire au fond d’un ravin escarpé. Il se cache et à la tombée du jour entend l’ascète se livrer à la confession de ses péchés puis au milieu de la nuit, il l’entend réciter le sûtra du lotus avec une très grande dignité. Au lever du jour Tokiryô découvre la présence du fonctionnaire et se désole d’avoir été découvert, lui qui désire tenir cachés tous ses désirs et s’échapper de la roue des existences au fond de ce ravin. Il ajoute que désormais le fonctionnaire doit renoncer à sa vie car il est devenu son ennemi. L’homme, tremblant d’effroi, dit qu’il a éveillé sa foi devant les vertus de l’ascète et jure que jamais il ne soufflera mot à quiconque de ce qu’il a vu. L’ascète accepte alors de le laisser repartir chez lui. Dès lors l’homme visite secrètement Tokiryô qui ne se rend plus au bourg. L’ascète accomplit sa Renaissance et c’est en présence du fonctionnaire qu’il vit ses derniers instants tout à fait admirables. |
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TC0163 | TE018157 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 88. | LE FILS DU CONTRÔLEUR SURNUMÉRAIRE DE L’IMPÔT NARIKIYO VA VIVRE SUR LE KOYÂ.–Le fils du collecteur d’impôt Narikiyo qui s’adonne la chasse et la pêche, conçoit l’esprit de la Loi lors d’un pèlerinage et désire ardemment réduire son corps à néant pour pratiquer la Voie du Bouddha. Ses parents s’opposent farouchement à ce désir et le garçon garde secrète son intention. Plus tard il se rend à la capitale et rend visite à un révérend à qui il confie son intention de raser sa chevelure. Le révérend le questionne sur ses motivations, et le jeune homme répond qu’il est fortuné, qu’il a une femme et des enfants auxquels il est attaché, mais devant la précarité de ce monde, tout lui paraît dépourvu de sens. Il lui semble plus sage de se lancer à corps perdu dans la Voie du Bouddha. Le révérend, très ému par ces paroles s’apprête à raser le crâne du jeune homme, lui ôte sa coiffe et voit sa chevelure tomber en désordre sur ses épaules. Le garçon explique que par crainte de revenir sur sa décision, il a coupé, avant de venir, le toupet de ses cheveux. Le révérend n’a plus alors aucun doute sur le sérieux des intentions du jeune homme. Ce dernier reçoit la tonsure et se mêle aux disciples du révérend, et pendant trois ans travaille le jour, et la nuit prononce sans relâche l’invocation au Bouddha. Le révérend, émerveillé devant la conduite exemplaire de ce disciple qui ne se soucie aucunement de son corps ni de sa vie, lui suggère malgré tout de mettre son corps au repos en s’établissant au monastère du Kôya, pour prononcer sans relâche l’invocation au Bouddha. Le jeune homme répond qu’il pense encore parfois à sa femme et ses enfants, et que s’il s’établit dans les profondeurs de la montagne, il n’aura plus ces pensées et se sentira beaucoup mieux. Et c’est ainsi qu’il monte sur le Kôya et mène une vie exemplaire dans le groupe des vingt-quatre du monastère de la Renaissance. Tous ses proches, bouleversés par sa disparition, le recherchent, vivant ou mort. Ses parents finissent par apprendre qu’il vit sur le Kôya. Ils lui écrivent une lettre dans laquelle ils expriment leur respect pour son entrée en religion mais aussi leur mécontentement devant son silence et le choix de son monastère. Devant la position inflexible de leur fils, les parents l’invitent à une entrevue au pied du Kôya et sont bouleversés de le voir ainsi, amaigri et vêtu de haillons. Malgré le grand désarroi de ses parents, l’homme dit que c’est à contrecœur qu’il a quitté son monastère pour les rencontrer. Il ajoute que cette rencontre sera la dernière. S’ils souhaitent le revoir, ils doivent éveiller leur cœur et aspirer à la Voie du Bouddha. Sa femme venue elle aussi, l’observe discrètement par l’interstice d’une cloison et éclate en sanglots. Tous repartent, encore plus éplorés qu’auparavant. Plus tard ils envoient à leur fils toutes sortes de choses. Celui-ci accepte ces dons comme moyen d’effacer les péchés de ces donateurs et il les distribue à ses compagnons. Ses parents construisent pour lui un grand ermitage, mais il le cède à quelqu’un d’autre. Lui-même vit alors sans abri fixe, ne se lave plus, ne lave plus ses vêtements. Il ne pense qu’à méditer, attendant que le Bouddha vienne l’accueillir à l’heure de sa mort. C’est lui qui s’occupe de la crémation des morts, recueille les restes et accomplit les rites avec grand soin. Chaque jour il se rend dans un sanctuaire, été comme hiver, sans chapeau ni cape, souvent trempé jusqu’aux os ou glacé jusqu’à la moelle. A ceux qui s’en étonnent, il dit qu’il ne ménage pas sa vie car il a éveillé son cœur et désire à présent accomplir sa Renaissance. Ainsi il meurt au bout de sept ou huit ans après avoir renoncé au monde, assis sur ses talons, prononçant sans relâche l’invocation au Bouddha. |
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TC0163 | TE018179 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 106. | UNE DIVINITÉ FAIT DES REPROCHES AU PRÉDICATEUR TANSHU AU SUJET DE L'IMPURETÉ.– Le chambellan et grand conseiller Narimichi est à l’agonie. Le prédicateur Tanshû demeure à ses côtés pour obtenir sa guérison. Une jeune suivante, Jûzengi [en réalité divinité protectrice du monastère du roi de la montagne], s’assoit devant le prédicateur et lui fait reproche d’impureté. Le prédicateur se défend et finit par admettre ce que dit Jûzengi. |
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TC0163 | TE018082 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 20. | SHINJÔ-BÔ DEVIENT, POUR UN TEMPS, DÉMON-DES-MONTAGNES.– Le moine Shinjô-bô, disciple du recteur du monastère de Toba, désirant se retirer du monde des hommes, demande à son maître d’intercéder en sa faveur pour occuper un poste vacant de moine adepte de la concentration au monastère de Hosshô-Ji, à Kyoto. Le recteur accepte et le moine passe ses jours à invoquer Bouddha. Dans l’ermitage voisin de Shinjô-bô vit le moine Éisen-bô qui distribue de la nourriture à des lépreux matin et soir. Shinjô-bô, lui, nourrit les mendiants. Ces deux détenteurs de l’esprit de la Voie vivent séparés par une simple haie, et chacun reste de son côté. Apprenant que le recteur est très souffrant, Shinjô-bô lui rend visite. Au recteur qui dit vivre leur dernière rencontre avant de quitter ce monde, le moine, ému de compassion, répond qu’il le retrouvera dans l’autre monde où il continuera de le servir. Shinjô-bô s’en retourne et peu de temps après, le recteur s’éteint. Quelques années plus tard, Éisen-bô, le voisin de Shinjô-bô, est souffrant, et trépasse de façon merveilleuse, suscitant l’admiration de tous. Deux ans plus tard, Shinjô-bô, frappé par un mal étrange qui le rend fou, succombe à son tour. Sa vieille mère est très attristée et finit par être possédée elle aussi par un esprit. De sa bouche sortent les mots de son fils défunt. Il explique qu’il a passé un contrat avec son recteur monacal, ce qui l’a entraîné dans la condition de démon-des-montagnes. Il ajoute que cette condition dure six ans, et qu’il la quittera l’an prochain pour gagner enfin le paradis. Il demande à tous de prier pour lui et n’ayant pas survécu à sa mère, il se lamente de ne pas avoir pu être pour elle un ami de bien et de n’avoir pu prier pour son salut après sa mort. Au contraire, parti avant elle, il devait la conduire au paradis, mais au lieu de cela, au vu de sa condition actuelle, il en est réduit à la tourmenter. La vieille mère éclate en sanglots, bâille, et revient à son état ordinaire. Puis elle écrit des textes sacrés dont elle fait offrande à son fils. L’hiver venu, la parole de Shinjô-bô sort à nouveau de la bouche de la vieille femme. Le moine exprime sa joie d’avoir bénéficié des prières pour son salut dans l’autre monde. A l’aurore, il obtiendra enfin la délivrance. Pour preuve, il demande à tous de sentir la puanteur de son corps infect. Sur ces mots la mère retient son souffle, puis l’expulse, libérant une odeur nauséabonde qui emplit la maison. A l’aurore, la voix assure avoir régénéré ce corps impur et être arrivé au paradis. La mère de Shinjô-bô souffle et une haleine embaumée d’un parfum suave se répand dans la maison. Il faut absolument se garder de promettre à quiconque de le suivre, si haut que soient les mérites dus à son austérité ! |
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TC0163 | TE018069 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 7. | A) LE RÉVÉREND KYÔKAI D'ODAWARA BRISE SON POT À EAU. B) LE MAÎTRE INSTRUCTEUR YÔHAN DU SONSHÔ COUPE SON ARBRE .– A) Le révérend Kyôkai quitte son monastère pour s’installer sur le mont Kôya. Un jour, alors qu’il se recueille, il s’aperçoit qu’il a oublié son pot à eau sur le sol de la galerie extérieure. Très attaché à cet objet, il craint que quelqu’un ne le lui dérobe. Mais trouvant cette inquiétude absurde qui l’empêche de s’absorber entièrement dans ses prières, il brise le pot. B) Ainsi le maître instructeur Yôhan du Sonshô, plante un magnifique prunier rouge qu’il affectionne tout particulièrement. Un jour, durant l’absence de ses disciples, il demande à un moinillon de lui apporter une hache, et il coupe alors le prunier au ras du sol, et le couvre de sable, ne laissant aucune trace de son arbre. Aux questions de ses disciples, il répond que son attachement était absurde. |
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TC0163 | TE018068 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 6. | LE RÉVÉREND DU TSUKUSHI QUITTE LE MONDE ET MONTE SUR LE KÔYA.– Un homme très vénérable et fortuné, propriétaire de nombreuses rizières, décide de renoncer à ses biens et à sa famille, et de pratiquer la Voie du Bouddha. Il part vers la capitale, et sur son chemin, il rencontre sa fille éplorée qui tente de le retenir. Mais, refusant tout obstacle à sa décision, il se coupe les cheveux pour preuve de son entrée en religion. Puis il monte sur le mont Kôya et s’adonne à l’ascèse. Sa fille se fait nonne, s’installe au pied de la montagne, nettoie et coud les vêtements de son père jusqu’à sa mort. Le saint homme, apprécié de tous, fait construire une chapelle et, ne trouvant pas d’officiant pour la consécration, voit en rêve un homme qui lui prédit l’arrivée d’un pieux laïc pour célébrer la cérémonie. Au jour dit, un moine de piteuse apparence paraît et le révérend lui demande de consacrer sa chapelle. Le moine est réticent mais accepte après avoir entendu le récit de la prédiction. En réalité, cet officiant est le maître instructeur Myögen, de l’école du Tendai, venu secrètement vénérer la sainte montagne. Le révérend, gardant son esprit droit jusqu’à sa dernière heure, devient très renommé, et le Kôya commence à connaître un éclat particulier. Selon les enseignements des sages, la cupidité engendre les souffrances en cette vie comme dans la prochaine. |
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TC0163 | TE018118 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 54. | LE PETIT RÉFÉRENDAIRE MUNÉMASA SE RETIRE DU MONDE.– Le petit référendaire Munémasa désire ardemment renoncer au monde et s’établir dans la montagne. Sa femme devine ses intentions et éclate en sanglots. Munémasa se rend à la résidence du grand chancelier. Ne trouvant personne acceptant de transmettre son projet au chancelier, il s’apprête à partir et dit qu’il va se retirer dans un hameau de montagne quand le chancelier le retient et lui accorde une entrevue. Le chancelier lui offre un chapelet et se recommande à lui pour l’autre monde. Munémusa, très ému, prend congé. Il se rend à la retraite de l’ascète Zôga et se rase les cheveux. Puis il reste plongé dans ses méditations, ne s’adonnant à aucune pratique, les yeux constamment baignés de larmes. L’ascète s’étonne de sa conduite, et Munémasa explique qu’il est très préoccupé car sa femme doit bientôt accoucher. L’ascète se rend aussitôt à la capitale, et trouve la femme qui accouche, en proie à de vives douleurs. L’ascète, par ses prières, l’aide à enfanter, et puis fait le nécessaire pour les célébrations de naissance. Quoique rassuré, Munémasa adresse ce poème à l’empereur, qu’il a servi lorsque ce dernier était prince héritier : « Ah ! Que de mon prince nul ne devienne l’intime ! Au fond des montagnes où je me suis retiré l’éloignement me pèse. » L’empereur répond ainsi : « Je ne saurais oublier : au souvenir des jours passés, de celui qui vit dans les monts, moi aussi je me languis et me perds en rêveries ». Au reçu de ce poème, Munémasa peine à retenir ses larmes. Alors l’ascète, devant une telle sensiblerie lui fait honte et lui assure que ce n’est pas ainsi qu’il va parvenir à l’éveil. |
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TC0163 | TE018079 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 17. | LE RÉVÉREND SENMYÔ ET LE RÉVÉREND KAKUSON.– 1) Le révérend Senmyô vit retiré sur la montagne et pratique assidument la contemplation du Principe. Un jour, alors qu’il se livre à la méditation dans son oratoire, il entend une voix dans le ciel. Quand il demande qui parle ainsi, la voix répond qu’elle est la triple éminence de ces lieux [les trois divinités principales du mont Hiéi ] et qu’elle parcourt le ciel trois fois par jour pour protéger le moine. Senmyô ne se soucie aucunement de ses besoins quotidiens et n’accepte comme aumône que le riz qu’un moinillon mendie dans les ermitages voisins pour le nourrir. Une impératrice décide, suite à un vœu, de subvenir aux besoins d’un moine particulièrement remarquable. Ayant appris que l’ascète Senmyô est éminemment respectable, elle coud pour lui une étole de ses propres mains. Elle imagine ensuite avec le moinillon un subterfuge pour que le moine accepte son présent. Quand le moinillon apporte l’étole au révérend, il lui dit qu’il ignore le nom de son donateur. Senmyô prend l’étole et la jette dans un ravin en disant : « Bouddhas des trois mondes, daignez accepter ceci ». 2) Le révérend donne aux gens tout ce qu’ils demandent. Un jour il détache quelques lattes de bois de son plancher qu’il donne à quelqu'un qui en a besoin. Par une nuit noire, son ami le révérend Kakuson vient le voir et tombe, ne voyant pas les lattes manquantes du plancher. Il s’écrie « Aie ! Je me suis fait mal !». Senmyô le sermonne. En effet, si Kakuson était mort à cet instant, ses derniers mots auraient dû être « Hommage au Bouddha Amida », et non pas « Aie ! Je me suis fait mal ! ». 3) Un jour Senmyô rend visite au révérend Kakuson. Ce dernier doit s’absenter pour une tâche urgente mais met longuement de l’ordre dans ses affaires avant de partir. Senmyô, intrigué, va voir après le départ de son ami ce qu’il a fait tout ce temps. Il trouve alors des scellés sur chacune des affaires de Kakuson. Il est furieux d’une telle méfiance à son égard, et quand son ami revient, Senmyô lui exprime tout son ressentiment. Mais Kakuson explique qu’il n’a pas l’habitude de cacher ses biens, qu’il ne craint pas d’être volé, mais que si quelque chose disparaissait, il pourrait avoir un soupçon à l’égard de son ami, ce qui serait alors un grave péché. Il s’est méfié de lui-même, et non de son ami. 4) Plus tard, quand Kakuson meurt, Senmyô déclare que son ami a assurément accompli sa Renaissance, car il s’est montré vraiment avisé en apposant des scellés sur ses biens. Par la suite, en rêve, il rencontre Kakuson. Il lui demande à quel degré de paradis a eu lieu sa renaissance. Il dit se trouver au degré inférieur de l’étage inférieur, et cela grâce aux conseils de prière de Senmyô. Senmyô lui demande alors si lui-même pourrait y accéder. Son ami lui répond que sans nul doute Senmyô est déjà promis au degré supérieur de l’étage supérieur. 5) Un jour qu’il quitte la montagne et se rend en ville, Kakuson voit un cheval entravé. Pris de pitié, il le délivre de ses liens. Le maître de l’animal prend le révérend pour le voleur, le ligote et le conduit au bureau de police. Quand l’inspecteur le questionne, le révérend dit qui il est. L’inspecteur, navré de cette erreur, le fait délier en toute hâte et le laisse repartir, après de nombreuses excuses. Mais Kakuson s’en va en lui répondant sèchement. |
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TC0163 | TE018092 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 30. | UN MAÎTRE EN MÉDITATION SE REND AU MONT FUDARAKU.– Le mari d’une nourrice, entré en religion, aspire à accomplir sa Renaissance. Pour garder l’esprit droit devant la mort, exempt de toute maladie, il se résout à subir l’autocrémation. Pour éprouver sa résistance, il plaque contre ses flancs deux fers de houe brûlants. Malgré des brûlures insupportables, le moine s’apprête à mettre son projet de crémation à exécution quand il songe soudain qu’il n’est en rien assuré d’aller renaître au paradis. Il décide alors de se rendre au mont Fudaraku [montagne mythique où réside le Bodhisattva Kannon]. Il panse ses plaies, loue une barque, s’exerce au maniement du gouvernail, et lorsque le vent devient propice à son départ, il met voile vers le sud. Sa femme et ses enfants ne peuvent le retenir et sont éplorés en voyant la barque disparaître au large. Tous pensent qu’il a dû atteindre le but de son pèlerinage, mû par une volonté aussi ferme. C’est aussi ce que fit, des années auparavant, un saint homme accompagné de son disciple. |
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TC0163 | TE018091 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 29. | GENDAYÛ, DU PAYS DE SANUKI, ÉVEILLE SOUDAINEMENT SON CŒUR ET ACCOMPLIT SA RENAISSANCE.– Gendayû égorge les êtres vivants et cause la perte des humains, inspirant une immense terreur autour de lui. Revenant de la chasse, il passe devant une maison où l’on célèbre l’installation d’une effigie du Bouddha. Trouvant cette cérémonie amusante, il met pied à terre, enjambe le dos des fidèles agenouillés, s’installe près du célébrant et lui demande ce que signifie son homélie. Effrayé, le moine cesse son prêche, et lui explique que le serment d’Amida [le Bouddha sauveur] est digne de confiance, lui décrit les joies du paradis et les souffrances de ce monde, et tout le reste. Gendayû dit qu’il aimerait bien devenir moine et qu’il ignore le chemin pour se rendre dans la contrée où réside le Bouddha. Il demande si le Bouddha lui répondra s’il l’appelle de toutes ses forces. Le moine répond que s’il éveille profondément son cœur, il obtiendra sans nul doute sa réponse. Gendayû demande alors d’être fait moine sur le champ. Mais son serviteur lui suggère de rentrer chez lui pour régler ses affaires avant de se retirer du monde. Gendayû est furieux et le menace de son sabre. Tous sont épouvantés. Mais Gendayû se glisse à genoux devant le célébrant et exige d’avoir le crane rasé immédiatement, menaçant le moine à son tour. Le moine obtempère et fait de lui un moine. Vêtu d’un froc et d’une étole, Gendayû prend le chemin de l’ouest en criant « Hommage au Bouddha Amida ». Tous ceux qui l’entendent sont très émus. Cheminant au fil des jours Gendayû arrive dans un monastère de montagne. Un des moines, suspicieux, est très touché par le récit de ce voyageur, et lui offre un peu de riz séché. Mais Gendayû dit qu’il n’a pas envie de se nourrir et que sa seule pensée est de marcher à travers monts, forêts, lacs et rivières jusqu’à ce que le Bouddha daigne lui répondre. Il reprend sa marche vers l’ouest, suivi par un moine qui le trouve installé sur un rocher à la pointe d’un éperon montagneux dominant la mer. Gendayû explique au moine que c’est ici que le Bouddha répond à ceux qui l’invoquent. En effet, à ses appels, l’auguste voix résonne légèrement du côté de la mer. Gendayû demande au moine de partir et de revenir dans sept jours, pour voir ce qu’il est devenu. Sept jours plus tard le moine, accompagné de nombreux confrères, trouvent Gendayû dans la même position, assis, paumes jointes tourné vers l’ouest, les yeux fermés. Sur la pointe de sa langue a poussé une fleur de lotus bleue. Les moines lui rendent hommage, détachent la fleur et l’offrent au gouverneur du pays qui la donne ensuite au seigneur d’Uji. Même si on n’accumule pas de mérites, on accomplit sa Renaissance quand on met toute sa confiance dans le Bouddha au plus profond de son cœur. |
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Ce travail réalisé sous la direction de J. Berlioz, M. A. Polo de Beaulieu et Pascal Collomb est mis à disposition sous licence ETALAB Licence Ouverte 2.0
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