ThEMA
Thesaurus Exemplorum
Thesaurus Exemplorum
Medii Aevi
- HomeAccueilStartseiteHomePágina principal
- CollectionsRecueilsSammlungenRaccolteColecciónes
- Source textsTextesOriginaltextTesto originaleTexto original
- KeywordsMots-clésStichwörterParole chiavePalabras claves
- SearchChercherSuchenCercaBuscar
- AboutÀ proposÜberA propositoAcerca de
- DownloadsTéléchargementsDownloadsDownloadsDescargas
- Log inSe connecterAnmeldenAccessoIniciar sesión
KeywordMot-cléStichwörtParola chiavePalabra clave: enterrement | burial | bestattung | funeral | funerale
41 occurences in ThEMAoccurrences dans ThEMAAuftritte in ThEMAoccorrenze nel ThEMAocurrencias en ThEMA
ID (coll.)ID (rec.)ID (Samml.)ID (racc.)ID (col.) | ID (ex.)ID (ex.)ID (Ex.)ID (ex.)ID (ex.) | AuthorAuteurVerfasserAutoreAutor | TitleTitreTitelTitoloTitulo | ExemplaExemplaExemplaExemplaExempla | KeywordsMots-clésStichwörterParole chiavePalabras claves |
---|---|---|---|---|---|
TC0138 | TE019793 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 651 | Lys sortant de la bouche d'un clerc luxurieux mais dévot. |
|
TC0138 | TE020112 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 972 | Cadavre d'un usurier porté à la potence par un âne. | |
TC0138 | TE020110 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 970 | Le cercueil encombrant d'un usurier. | |
TC0138 | TE020111 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 971 | Cadavre d'un usurier dévoré par les oiseaux. | |
TC0138 | TE020061 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 922 | Impossibilité d'enterrer un moine désobéissant avant son absolution. | |
TC0138 | TE019124 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 69 | Un père enseigna à son fils comment éprouver ses amis. Le jeune homme se présenta chez chacun d'eux, disant qu'il avait tué un homme et demandant qu'on l'aide à l'enterre secrètement. Tous refusèrent. Le père proposa alors d'aller chez son ami de quarante ans. Celui-ci accepta de l'aider. | |
TC0138 | TE019985 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 844 | Saint Jacques porte secours à un pèlerin abandonné par ses compagnons. |
|
TC0138 | TE019749 | Johannes Gobii | Scala coeli [éd. Polo de Beaulieu, 1991] : 606 | Le crucifix se bouche les oreilles pendant l'enterrement d'un coléreux. | |
TC0142 | TE018921 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VIII, 86 | Euphémie, l'abbesse du couvent sainte Ursule de Cologne, quand elle était encore petite, vit en songe deux des onze mille vierges qui se plaignaient d’être enterrées sous le mur du dortoir. Euphémie n'osa pas révéler cette vision. Devenue adulte, elle eut encore une fois cette même vision, et réussit à persuader les sœurs de commencer des travaux d'exhumation. On trouva les corps au lieu indiqué. Quand Euphémie devint abbesse, elle offrit les reliques à l'abbaye de Heisterbach. |
|
TC0142 | TE018886 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VII, 58 | Un jour, un chef de brigands enleva un moine cistercien, en espérant lui extorquer de l'argent. En route, le moine commença à questionner le brigand sur sa vie et finit par le persuader de jeûner un jour par semaine en l’honneur de la Vierge Marie et de ne rien faire de mal ce jour-là. Le brigand choisit le samedi, et le respecta toujours. Un samedi, il fut capturé, car il avait renoncé à se battre, puis fut décapité et enterré hors de la ville. Une nuit, les gardes virent des chandelles brûler sur sa tombe. Puis cinq matrones apparurent, exhumèrent le corps et le portèrent sur un brancard jusqu'à la porte de la ville. La plus belle d'entre elles – la Vierge Marie – ordonna aux gardes de dire à l’évêque que 'son chapelain' devait être enseveli dans l'église, ce que l’évêque fit, en honorant le brigand comme un martyr. |
|
TC0142 | TE019083 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : XII, 24 | La veuve d'un usurier obtint du pape qu'on l'enterre au cimetière, en disant que l'homme et la femme devenait une seule chair par le mariage, et qu'elle était prête à endurer n'importe quelle pénitence pour lui. Elle se fit alors construire une maisonnette sur la tombe de son mari, et s'y installa en tant que recluse. Après sept ans, son mari lui apparut vêtu d'un vêtement sombre et dit qu'elle l'avait sauvé des peines les plus atroces. Mais pour le libérer de l'enfer il fallait encore sept ans de pénitence. La femme le fit, et le mari lui apparut vêtu de blanc. Il fut sauvé. |
|
TC0142 | TE017911 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : II, 31 | Un riche usurier mourant promit à l’abbé bénédictin qui allait le confesser de lui léguer tous ses biens si l’abbé acceptait d’être le garant de son âme. L’abbé accepta. Alors que les frères chantaient autour du corps, anges et diables s'affrontèrent à coup de versets de psaumes au sujet du salut de son âme. Les anges obtinrent à la fin l’âme du pécheur qui avait fait preuve d’une réelle contrition attestée par ses restitutions et des larges aumônes. |
|
TC0142 | TE017877 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : I, 40, 7 | Sainte Hildegonde, déguisée en garçon, devient moine à Schönau sous le nom de frère Joseph. En confession avec le prieur, Hildegonde annonce sa mort, gardant le silence sur son sexe. Une fois décédée, son corps est mis à nu pour être lavé, et on s’aperçoit de son véritable sexe ; on cherche à connaître son véritable nom pour rédiger une notice nécrologique. Les fidèles affluent sur son tombeau. Un oratoire est dédié à cette bienheureuse. |
|
TC0142 | TE017893 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : II, 15, 1 | A Paris, un riche chanoine de l’église Notre-Dame, gourmand, luxurieux, se confesse à l’heure de mourir. Il est enterré en grande pompe. Il apparaît plus tard à un ami pour lui annoncer qu'il est damné par manque de vraie contrition lors de sa confession tardive. |
|
TC0142 | TE018026 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : IV, 40 | Une religieuse désespérée est sur le point de perdre la foi et refuse les sacrements. Le prieur de monastère, choqué par ses aveux, menace de l'enterrer en plein champ, si elle meurt en cet état. La religieuse se jette dans la Moselle. Sauvée de l'eau, elle dit préférer la noyade à l'enterrement bestial promis par le prieur. | |
TC0142 | TE018768 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : VII, 16, 6 | Le frère Christian de Himmerod, quand il était encore novice, vit dans une vision qu'il assistait à son propre enterrement. La Vierge Mari et l'empereur Frédéric Barberousse mirent son corps dans un tombeau. Puis, l’âme entama son voyage vers le Ciel, protégée par la Vierge contre les démons. Quand ils atteignirent un grand feu, on dit à Christian que son âme devrait passer par ce feu après sa vraie mort, et il se réveilla. |
|
TC0142 | TE018971 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : IX, 48 | Un chevalier noble avait de nombreux torts envers Louis, comte de Loos, et ses hommes. Un des chevaliers du comte le fit prisonnier lui promettant de ne pas porter la main sur lui. Le comte fit toutefois un sophisme et ordonna d'enfermer son ennemi vivant dans un tombeau où il mourut. Les parents du mort accusèrent devant l’empereur Frédéric [Barberousse] le chevalier qui avait pris leur parent de l'avoir trahi pour de l'argent. Contraint à un duel judiciaire, le chevalier se confessa et communia. Son adversaire blasphéma : Dieu lui retira ses forces et le chevalier, protégé par l’hostie, sortit vainqueur du duel. |
|
TC0157 | TE017126 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 68, p. 292, l. 27 – p. 297, l. 19 | Un illustre exemple local de bon gouvernement est celui du marquis Hugo, qui régna sur les mêmes territoires que le destinataire de cette lettre, terres baignées par la mer Tyrrhénienne et la mer Adriatique. Lorsqu’il se rendit compte qu’à cause d’hommes séditieux, il ne pouvait régner efficacement sur les deux régions, il céda à l’empereur le Camerino et le duché de Spolète, et garda la Toscane. À cette époque, le prince de Capoue succomba à un complot fomenté par des hommes qui l’entouraient. Le vertueux Hugo, dès qu’il l’apprit, assiégea la ville, la prit, et tua les assassins. De nombreuses histoires de ce type circulent à son propos, et sont d’une grande portée pour l’édification. Lorsque ce Hugo n’était qu’un enfant, son père, le marquis Obertus, fils naturel du roi Hugo, et marié à Guilla, fille du marquis Boniface, encourut la colère de l’Empereur Otton Ier, et dut fuir en exil en Pannonie. À son retour, il trouva ce fils qui n’était plus un nourrisson. Il accusa sa femme d’adultère. Ils durent en venir aux serments et à une forme d’ordalie devant une cour : l’enfant fut laissé libre et sans indication, et parmi toute la foule, il sut directement reconnaître son père. Par cela, l’honneur et l’entente de la famille fut restaurée. Ce même marquis Hugo, lorsqu’il était de sortie, choisissait souvent de partir seul en avant, et s’adressait ainsi aux paysans : " n’est-il pas vrai que votre seigneur, Hugo, est trop sévère et dur ? , les paysans le récusaient toujours, l’assurant que leur seigneur était le meilleur qu’ils puissent souhaiter. Il s’assurait ainsi de gouverner justement envers eux, ce à quoi il accordait beaucoup d’importance. Cette manière d’interroger les humbles est à l’image du Christ lui-même. Lorsque Hugo fut sur le point de mourir, son peuple était très affligé. Un vieil évêque, alors, vit une bûche brûler, qui portait les mots : « le marquis Hugo a vécu cinquante ans ». Cela fut interprété comme un bon présage. Mais néanmoins, Hugo mourut. Il avait fait construire six monastères, et les avait dotés richement, en terres, en serfs, mais aussi en objets précieux. C’est dans l’un d’eux, érigé dans la cité de Florence en l’honneur de la Mère de Dieu, que son corps repose. L'empereur Otton III, qui l’enviait, se réjouit de sa mort, mais lui aussi mourut quelques temps après. Il n’aurait pas du se réjouir ainsi : il le rejoignit dans la mort. Enfin, parmi les moines du même monastère, on raconte qu’une nuit, l’abbé Marinus eut une vision : il vit Hugo, qui demanda à ce que son corps, qui reposait sur le ventre, soit tourné, afin de reposer sur le dos, selon les rites. L’abbé vérifia les faits et trouva effectivement le corps face contre terre. Il n’est pas étonnant qu’un homme si bon veuille respecter les rites. |
|
TC0157 | TE017438 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 112, p. 276, l. 9 – p. 277, l. 8 | Le pape Étienne, pris du zèle de Phinéas, promulgua un édit pour le célibat des prêtres. Il ordonna aux clercs romains qui, bafouant l’édit de Léon, vivaient dans l’incontinence, de quitter les rangs du clergé et de faire pénitence. Certains désobéirent, et quittèrent le clergé sans espoir de pouvoir un jour célébrer de nouveau la messe. Mais un prêtre, qui vivait près de Sainte-Cécile, de l’autre côté du Tibre, ignora cet édit, et garda sa concubine. Un jour, alors qu’il était en bonne santé, il se coucha, et mourut dans son sommeil. On le trouva mort le lendemain. Les clercs vinrent trouver Pierre Damien pour savoir comment l’enterrer. Il recommanda de l’enterrer près de l’église, car il était prêtre, mais sans les hymnes et les psaumes, afin de bien marquer son déshonneur, et qu’il serve d’exemple. |
|
TC0157 | TE017163 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 72, p. 352, l. 13 – p. 353, l. 14 | Nonnus, aussi nommé Hippolyte, est un martyr. Il prêchait si efficacement qu’il convertit 30 000 Sarrazins de leur religion au christianisme, et Pelagia d’une mauvaise vie à la sainteté chrétienne. Il composa aussi plusieurs volumes sur la doctrine sacrée. Puis, il se retira de son épiscopat. Il quitta Antioche et voyagea jusqu’à Rome. Lorsqu’Aurea subit le martyre à Ostie, jetée à la mer avec une pierre autour de son cou, Nonnus récupéra ses restes et les enterra. Peu après, Ulpius, le même persécuteur, ordonna qu’il soit noyé près du Tibre – après ce martyre, son corps fut enterré à Porto. On entendit alors miraculeusement pendant une heure des voix enfantines remercier Dieu. Il est donc clair qu’il n’avait pas offensé Dieu en renonçant à son épiscopat. |
|
TC0160 | TE017241 | anon. | Recueil de sermons et d’exempla - Cambrai, BM, 574 [transc. A. Perard] : n°58 | Un roi ordonne, peu avant sa mort, que son corps et ses entrailles soient enterrés en plusieurs cités. A sa mort, son corps est ouvert mais on ne trouve pas le cœur. On consulte alors les sages pour tenter d'en comprendre la signification. Ils expliquent que ce roi avare possède un trésor dans lequel se trouverait son cœur. Ils décident d'aller voir le trésor et trouvent le cœur du roi, ouvert, rempli d'or et d'argent mais dégageant une odeur de cadavre en décomposition. Moralité : ceux qui ont leur cœur et leur affection mis dans leurs richesses de ce monde, ont leur cœur dans leur trésor et non en eux. La Sainte Ecriture conseille d'avoir son trésor au Ciel. |
|
TC0161 | TE017750 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : XXXI, 27 | COMMENT DEUX FRÈRES ONT PLANTÉ DE L'HERBE D'OUBLI ET DE L'ASTER.– Deux frères se lamentent de la mort de leur père et restent inconsolables. L’aîné plante l’herbe d’oubli près du tertre où est inhumé son père et n’accompagne plus son frère pour se recueillir. Le frère cadet, lui, ne veut rien oublier de ses regrets et de son chagrin et plante de l’aster, l’herbe qu’on regarde pour ne point oublier ses sentiments. Après quelques années, alors qu’il se trouve devant le tertre, une voix s’élève et lui dit être le démon qui protège les os de son père. Le démon explique que son frère aîné a planté l’herbe de l’oubli pour ne plus être affligé par ses regrets, et qu’il est attendri par l’ardeur de ce frère cadet à éprouver de tendres regrets pour son père. Le démon promet au frère cadet de l’avertir dans ses rêves de ce qui surviendra de bien ou de mal dans la journée. Alors ceux qui sont joyeux doivent planter de l’aster et ceux qui sont tristes, de l’herbe d’oubli. | |
TC0161 | TE017701 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. B. Frank] : VII, 10 | COMMENT DES PIGEONS DU MONASTÈRE DU MUR DE ROC DE HEISHU, EN CHINE, RENAISSENT HOMMES POUR AVOIR ENTENDU LE SÛTRA DE SAPIENCE DE DIAMANT..– Un vieux moine très pieux récite assidûment des sûtras dans son monastère qu’entendent deux pigeonneaux logés dans le toit, et qu’il nourrit. Leurs ailes n’étant pas formées quand ils essaient de s’envoler, ils tombent et meurent. Le moine, très attristé, les enterre. Plus tard il voit dans un rêve deux enfants qui disent avoir été ces oiseaux et précisent le lieu où ils doivent renaître bientôt. Plusieurs mois après, il rencontre ces garçons et très attendri, raconte leur histoire à leur mère et à leurs proches. Le moine s’engage à travailler au salut de ces deux enfants et retourne au monastère. Les animaux recueilleront toujours du bénéfice à entendre la lecture des sûtras. |
|
TC0162 | TE017782 | Minamoto no Takakuni | Konjaku monogatari shū [tr. Lavigne-Kurihara, 2002] : XXVII, 36 | COMMENT, À INAMINO EN LA PROVINCE DE HARIMA, EST TUÉ UN SANGLIER.– Un voyageur s’arrête dans une cabane pour passer la nuit. Il voit arriver un cortège bruyant de moines et, restant caché, il assiste à un enterrement, à quelques mètres de son abri. Après le départ de l’assemblée, effrayé, il voit quelque chose s’agiter au-dessus de la tombe fraîchement creusée. C’est un homme nu, le corps en feu, s’ébattant pour l’éteindre et courant vers la cabane. L’homme, pensant qu’il a affaire à un démon, se précipite et coupe le démon en deux avec son sabre. Puis il s’enfuit, se cache en attendant le lever du jour, et raconte son histoire aux villageois. Ces derniers l’accompagnent sur les lieux de l’enterrement, où ils ne trouvent aucune tombe, ni stûpa, ni aucune trace de feu. Mais là gît un énorme sanglier éventré. Celui-ci s’est montré stupide et a trouvé la mort en voulant jouer ce tour au voyageur. |
|
TC0163 | TE018111 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 47. | UN MOINE QUI FAIT PÈLERINAGE AU SANCTUAIRE DE HIYOSHI SE CHARGE D’UN MORT.– Un moine qui revient de pèlerinage au sanctuaire de Hiyoshi, traverse Ôtsu et voit une jeune femme en sanglots devant une maison. Pris de pitié le moine interroge la femme. Celle-ci, comprenant que le moine est en pèlerinage, refuse de lui répondre. Le moine sent qu’il devrait se tenir à distance, mais il insiste et la femme raconte que sa mère est morte le matin même, et qu’elle ne sait comment l’ensevelir. En effet, ce sont des moines qui prennent ordinairement en charge les obsèques, mais comme la pureté rituelle est exigée par le Shintô, et que ce moine accomplit un pèlerinage dans un sanctuaire Shintô, il doit se mettre à l’abri de toute souillure, et donc s’éloigner de la mort. Le moine très ému par la détresse de la femme, verse lui aussi des larmes et prie alors les dieux et les Bouddhas de lui pardonner. Il dit à la femme de ne plus se désoler et propose d’ensevelir la morte. Pendant la nuit il transporte le corps et procède aux rites funèbres. Puis, ne trouvant pas le sommeil, il décide de repartir le lendemain matin au sanctuaire de Hiyoshi pour trouver une réponse pour ne pas perdre le bénéfice de ses quelque quatre-vingts jours de pèlerinage. Quand il arrive au sanctuaire, une foule est assemblée et écoute les paroles de la prêtresse de Jûzenji [divinité vénérée, avatar du Bodhisattva Jizô]. Le moine, se sentant coupable de sa transgression, se tient à l’écart. Il s’apprête à s’en retourner quand la prêtresse l’interpelle. Tremblant, il s’approche et la prêtresse lui dit qu’elle a vu ce qu’il a fait la nuit dernière. (En réalité c’est le Bouddha qui parle par la bouche de la prêtresse). Le moine est pétrifié de peur, mais elle lui dit que sa conduite a été admirable. Puis elle lui murmure à l’oreille : « Ma nature foncière n’est pas celle d’un dieu. C’est en raison de ma profonde compassion que j’ai fait descendre ma Trace en ce monde. Comme je l’ai fait pour éveiller les hommes à la foi, les interdits ne sont que des expédients, dépourvus de réalité. Ceux qui possèdent l’intelligence des choses le savent d’instinct. ». Elle demande au moine de ne pas divulguer ses paroles, car des hommes bornés et de peu de foi, ignorant qu’elle a été touchée par l’exceptionnelle compassion du moine pourraient se réclamer de ce précédent. Le moine, empli de gratitude et d'émotion s’en retourne. Par la suite, nombreuses sont les occasions où il bénéficie des grâces du Bouddha. |
|
TC0163 | TE018081 | Kamo no Chomei | Hosshinshū (Récits de l'éveil du cœur) [tr. Pigeot, 2014] : 19. | SÔSHIN RESTITUE UNE ÉTOLE APRES SA MORT.– Le moine Senshun, après avoir étudié sur la montagne, réside dans un monastère du pays de Tsu. Il possède un ensemble de trois étoles qui ont été possédées par plusieurs dignitaires dont l’illustre Bodhisattva Monju. Le moine Sôshin, habitant non loin du monastère, devient le disciple de Senshun. Après avoir entendu les histoires merveilleuses autour de ces étoles, il désire en hériter et Senshun lui en donne une en lui promettant les deux autres à sa mort. Mais le disciple tombe malade et meurt. A sa demande, il est enterré avec son étole. Par la suite Senshun vient réclamer aux disciples de Sôshin l’étole manquante, pour ne pas dépareiller l’ensemble. Quand les disciples de Sôshin rapporte les dernières volontés de leur maître, Senshun peine à les croire, mais finit par se résigner, tout en se désolant. Or, un an après, Senshun voit en rêve le défunt Sôshin qui lui dit avoir pu renaître dans la cour intérieure grâce aux mérites acquis en revêtant l’étole. Sôshin ajoute que devant la profonde affliction de Senshun, il lui rend et lui demande d’aller ouvrir le coffre où elle était rangée autrefois. Une fois éveillé, le moine ouvre le coffre et trouve l’étole bien pliée, à sa place. Il se met à pleurer devant cet extraordinaire prodige. Plus tard, à l’heure de sa mort, il revêt les étoles et accomplit sa Renaissance. Puis un de ces disciples en hérite à son tour et accomplit lui aussi sa Renaissance. |
|
TC0165 | TE018303 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 51, pp. 117-120 | Gérard, un moine de Farfa, en Toscane, a une vision dans laquelle il se voit déjà à Clairvaux, où il ira ensuite laver les mains des moines. Très dévoué, il pleure fréquemment et abondamment, surtout pendant la messe. Quiconque voit son visage est amené à penser à un ange. D'une grande modestie et d'une inlassable ferveur, il dissimule ses vertus. Jusqu'à près de quatre-vingt-dix ans, bien que malade, il insiste pour travailler dans les champs. Une nuit, déjà gravement malade, la lumière s'éteint, et le moine en charge de l'assister ne parvient pas à la rallumer. Lorsque Gérard se lève pour ses besoins, le moine se désole face à l'absence de lumière. Mais à ce moment-là, un feu apparaît soudainement, lui permettant d'allumer la lampe avant de disparaître immédiatement, sans produire aucune chaleur. Un autre jour, un novice nommé Julien voit un esprit impur errer dans le chœur, sous la forme d'une chèvre. L'esprit se moque de Julien et le menace, puis il cherche à en faire de même pour Gérard, mais ce dernier parvient à le faire disparaître. Alors qu'il est sur le point de mourir, il a une vision de saint Bernard qui le bénit. Après sa mort, il apparaît à un convers, Lorenzo, paré de vêtements légers et précieux, en signe de sa gloire éternelle. Il affirme regretter le fait que, par excès de précipitation, ses frères l'aient enterré avant son dernier souffle. |
|
TC0165 | TE018306 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 54, pp. 124-126 | Dans le village de Beton-Bazoches, près de Meaux, un homme très dévot renonce à se remarier après la mort de sa femme et mène une vie pieuse. Il va à l'église et communie tous les jours, bien que faible et devant s'appuyer sur une canne pour marcher. Un dimanche, il perd soudain tellement de forces qu'il ne peut plus rentrer chez lui et est accueilli par un voisin. Le lendemain matin, on le retrouve mort mais agenouillé comme s'il était vivant, en position de prière, les yeux levés vers le ciel et la main droite battant sur sa poitrine pour ses propres fautes. Tout le monde vient admirer le miracle et l'enterrer avec grand honneur. |
|
TC0165 | TE018305 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 53, pp. 123-124 | Gérard, moine de Boulancourt, souffre de "l'elephantinum morbum", une sorte de lèpre, qu'il supporte avec une tant de patience qu'on le considère comme un martyr. Le jour de ses funérailles, un des moines voit s'approcher trois personnes vénérables, et l'une d'elles frappe le corps du défunt, d'où s'envole une colombe. Les trois personnes parlent alors entre elles, et comparant l'âme à une colombe à la recherche d'une source, affirment que l'âme du défunt entrera au ciel sans difficulté, grâce à ses mérites, égaux à ceux de Jean et Paul. |
|
TC0165 | TE018200 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 6, pp. 23-29 | Le maître des novices Acardus raconte sa rencontre avec l'ermite Schetzel, qui remonte à l'époque où il se trouvait à l'évêché de Trèves lors de la construction du monastère de Himmerod. Afin de martyriser sa propre chair, Schetzel vit seul et nu dans la forêt, mangeant très peu, pour l'amour de Dieu. Quatre ans avant sa mort, pendant un hiver beaucoup plus rude que les autres, il passe ses nuits dans la cour d'un homme pauvre et honnête, qu'il ne dérange en aucune façon, puis retourne chaque fois dans la forêt avant le lever du soleil. Parfois, il prend des miettes de pain qu'il garde dans un petit sac, qui est sa seule richesse. Saint Bernard en entend parler et charge Acardus d'aller avec d'autres moines pour saluer l'ermite et lui apporter de modestes présents, une tunique et des sandales. Après avoir évité les moines pendant quelques jours, Scheztel décide finalement d'accepter leur demande de rencontre, faite par l'intermédiaire de l'homme qui l'a accueilli. L'ermite accepte alors les présents, les enfile et les retire immédiatement après. Cela lui permet d'accepter les cadeaux de Bernard (qu'il remercie), sans pour autant les conserver. Frappés par l'affabilité et la bonté de l'homme, les moines lui demandent s'il a déjà subi les tentations de la chair, ou s'il a été dérangé par des démons. Schetzel sourit, affirme que personne n'échappe à la tentation, puis raconte une histoire. Une fois en hiver, nu comme à son habitude, il reçoit la neige envoyée par Dieu comme une couverture qui l'enveloppe complètement, à la seule exception d'une petite ouverture au niveau de son nez, pour respirer. Attiré par la chaleur, un lièvre s'approche de lui et s'assoit sur son visage. L'arrivée du petit animal prend l'ermite par surprise. Il sourit et se surprend à vouloir caresser l'animal, abandonnant ainsi sa concentration et son sérieux. D'un seul effort, Schetzel résiste à la tentation et laisse le lièvre en paix. C'est, dit-il, l'une des plus grandes tentations qu'il ait connues de toute sa vie. Schetzel a raconté cette histoire et d'autres semblables aux moines, avant de les saluer et de se recommander à Bernard. Acardus conclut en racontant le fort impact des paroles de l'ermite sur lui et ses frères, qui ont compris qu'ils n'étaient rien devant l'impressionnante perfection de Schetzel. Celui-ci, ayant prédit sa propre mort, il est à présent enterré au Luxembourg. |
|
TC0165 | TE018370 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 117, pp. 220-221 | Maurille, abbé de Fécamp puis archevêque de Rouen, meurt après une vie sainte. Mais au bout de deux jours, il revient à la vie pour raconter ce qu'il a vu. Après un voyage en Orient avec les esprits comme guide, il arrive à Jérusalem, où on lui apprend que pour se purger de certains péchés véniels, il doit d'abord voir les démons, par ordre de Dieu. Immédiatement, on lui montre un grand nombre de démons terrifiants qui le font désespérer du salut. Il revient sur terre juste à temps pour avertir ceux qui veillent sur lui. Enterré dans l'église de Sainte-Marie il est divinement élevé à trois pieds au-dessus du sol. |
|
TC0165 | TE018195 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 1, pp. 3-7 | Un moine du nom de Reinaldus, après avoir passé trente ans de sa vie à lutter contre la luxure, fait preuve de perfection spirituelle pendant vingt ans au monastère de Saint-Amand avant de devenir moine cistercien à Clairvaux. Seulement quarante jours avant sa mort, il accepte de révéler une vision qu'il a eue huit ans plus tôt au moment de la récolte. Un jour, à Clairvaux, en regardant ses frères dans les champs, il voit la Vierge habillée de blanc, accompagnée de sainte Elisabeth et de Marie-Madeleine, descendre la colline pour porter secours aux moines. A partir de ce jour, sa dévotion à Marie devient encore plus profonde qu'avant. Quatorze jours après avoir raconté cette vision, Reinaldus en a une deuxième dans laquelle la Vierge prépare une tunique très blanche pour sa mort. Reinaldus raconte la vision pour consoler Herbert, qui est très malade à l'époque, pensant que la vision le concerne, mais c'est lui-même qui meurt vingt-cinq jours plus tard. Reinaldus a donc eu une vision concernant sa propre mort : dans ses derniers instants, il entend deux coups sur la "tabula morientium", puis il récite l'Ave Maria jusqu'à son dernier souffle. Il est enterré avec un convers qui meurt le même jour. Au moment de leur mort, un saint homme a une vision de la construction de deux temples à Clairvaux : l'un dans l'infirmerie des moines et l'autre dans celle des convers, tous deux splendides, mais le premier plus noble, ce qui indique que la sainteté du moine est plus grande que celle du convers. |
|
TC0165 | TE018350 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 97, pp. 181-182 | Herbert raconte une histoire récente, célèbre en Espagne. Une jeune fille, fille d'un riche Sarrasin, veut devenir chrétienne et convainc un chevalier chrétien de l'emmener pour l'épouser après sa conversion, en lui offrant la moitié de ses biens. Le chevalier accepte. Ils partent avec un enfant qui lui est fidèle et s'arrêtent dans un verger près d'une commanderie des templiers, ne pouvant y entrer à une heure tardive. Après avoir mangé, le chevalier, poussé par la luxure, veut coucher avec la femme, qui lui fait des reproches en lui rappelant qu'elle n'est pas baptisée. Sa résistance irrite le chevalier qui la décapite et jette le cadavre au feu. Mais Dieu le punit immédiatement en laissant sortir d'une grotte un dragon qui le dévore. L'enfant, terrifié, s'enfuit et raconte aux Templiers ce qui s'est passé le matin suivant. Ils recueillent les restes de la femme et l'enterrent avec vénération à la manière d'une martyre. Le pape Alexandre juge qu'elle est bel et bien une martyre, baptisée de son propre sang. |
|
TC0165 | TE018434 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : CPS-H 2, pp. 303-304 | Un moine abandonne Clairvaux et saint Bernard puis sombre dans la luxure. Il vit avec une concubine de laquelle il a des enfants. Un jour, après de nombreuses années, il accueille comme un père saint Bernard (de passage dans sa ville) qui ne le reconnaît pas. Le lendemain, Bernard se prépare à partir et donne un message au fils du prêtre : l'enfant, muet de naissance, recouvre brusquement le sens de la parole. Il parle alors à son père qui pleure devant un tel miracle et confesse à Bernard qu'il a été un de ses moines et qu'il veut retourner à Clairvaux avec lui. L'homme a peur de mourir bientôt, mais Bernard lui dit qu'il l'emmènera avec lui quand il reviendra de son voyage et pas avant. Cependant lorsque Bernard revient, l'homme est déjà mort. Mais lorsqu'on le déterre, on le retrouve habillé en moine et pourvu de la tonsure. |
|
TC0165 | TE018421 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 165, pp. 290-297 | Un moine de Clairvaux, qui fut en partie témoin oculaire des faits, raconte que dans une ville proche de Cologne, une femme a été tourmentée pendant neuf ans par des démons. Un soir, la femme et son mari entendent une voix qui leur ordonne de fermer les yeux pour ne pas voir les jeux des démons. Ils obéissent terrifiés et entendent les sons d'une foule de démons jouant et criant alors qu'ils sortent de la cave voisine pour entrer chez eux. Une fois, en rentrant chez eux, les démons trouvent un histrion avec sa femme, que les mauvais esprits ont forcé à sauter et à danser, battant et insultant la femme à cause de ses vêtements indécents. Des démons sous forme de femmes lui apparaissent souvent, essayant de la persuader d'aller les voir pendant deux ou trois ans, et la battant lorsqu'elle refuse. A noter en particulier un de ces démons qui vient souvent, avec une voix féminine, dire aux époux que si jamais la femme accepte d'aller avec ces femmes-démons, elle serait liée à eux pour toujours. Ce démon a également prédit l'arrivée des autres démons et a dit que pour cela il serait sévèrement puni. Elle a également appelé la femme "sœur" et l'homme "frère" et a prétendu être la sœur de son mari, née des mêmes parents. Un jour, alors qu'elle était enfant et lui un peu plus âgé, à cause d'un incendie, elle est sortie de la maison de son père et laissée devant une autre pendant que ses parents s'occupaient du feu. Le feu était une illusion et disparut dès que les démons enlevèrent la petite fille qu'ils remplacèrent par un démon. Ce dernier, malade, ne mangeait que la tête des animaux et lorsqu'il mourut, il fut enterré comme s'il était la fille. Bien que la femme-démon jura au nom du Christ, de Marie et de tous les saints, Herbert ne sait pas si c'était pour une tromperie ou sincère. Herbert, ne pouvant raconter toutes les tortures endurées par la femme et son mari, en choisit quelques-unes. Un jour, des paysans passant devant la maison du couple entendent des voix de démons ; l'un d'eux, mû par l'imprudence plutôt que par la foi, prend une pierre et tente de frapper la source invisible de la voix ; il est frappé en retour par le démon et est blessé. Invitée à un mariage, une femme trouve chez elle des vêtements précieux, mais comme ils ne sont pas à elle, elle les met dans un coffre et part avec ses propres vêtements. Lors du banquet de mariage, elle est attaquée par un démon qui lui jette du fumier sur le visage et les vêtements, l'obligeant à rentrer chez elle où les précieux vêtements ont entre-temps disparu. Une autre fois, dans la cave, elle trouve une grosse somme d'argent ; avec son mari, ils décident de ne prendre qu'une seule pièce pour la donner en offrande ; quand la femme revient, il ne reste que l'argent pour le donner en offrande ; quand l'homme arrive, même cet argent a disparu. En sortant de la cave, ils trouvent un démon sous la forme d'une jeune et belle fille, qui lui ordonne de la suivre pour aller voir sa maîtresse. La femme retourne à la maison et sort avec son mari avec une faux et une hache, car la fille, transformée en une horrible vieille femme, commence à la battre. La femme se défend avec l'aide de son mari et alors que la vieille femme s'échappe, ils lui jettent la hache qui ouvre alors les pustules infectées de son dos. Après quelques jours, la démone revient, en pleurs et vêtue d'une robe sombre, pour reprocher à la femme d'avoir cassé trois côtes de sa maîtresse alors qu'elle s'était défendue quelques jours auparavant. Un 29 juin, jour de la fête des saints Pierre et Paul, les démons entrent dans la maison et battent la femme jusqu'à presque la tuer. Ils lui donnent jusqu'au 15 août, fête de l'Assomption de Marie, pour se plier à leur volonté. Si elle n'obéit pas, ils reviendront n'importe quand pour la tuer, ainsi que son mari et son fils. Terrifié, le couple se rend à Cologne avec leur prêtre pour parler à l'archevêque, qui, cependant, se trouve à ce moment-là en Italie avec l'empereur. Après avoir raconté leur histoire au doyen de la cathédrale, une prière publique est décidée et le couple rentre chez lui accompagné de deux saints hommes : le curé Eberard et un moine de Clairvaux. À leur arrivée, ils tentent de purifier la maison, mais les démons parviennent à éteindre la bougie (bénite le 2 février en la fête de la Purification de la Vierge) apportée par Eberard et le moine. Le démon, qui a appelé la femme "sœur", s'approche d'elle et lui annonce que cette nuit-là, les autres démons, furieux de son voyage à Cologne, viendront pour la punir. La femme demande donc au prêtre et au moine de rester; accompagnés de six autres paroissiens, ils passent la nuit dans la maison. Lorsque la lumière s'éteint, ils entendent tous la voix du démon qui s'adresse à son mari, l'appelant frère et annonçant l'arrivée des autres démons. Terrifiés, ils pensent tous à s'enfuir, mais le prêtre demande à l'esprit de leur dire s'il sera blessé ou non. Le démon répond que le mal ne sera fait qu'à ceux qui veulent défendre sa sœur, et que les démons qui arrivent sont des anges déchus et des âmes damnées de meurtriers, de parjures, d'adultères et de toutes sortes de méchants, y compris un grand hérétique qui vient de mourir. A l'arrivée des démons, le démon se détourne, car il est détesté d'eux pour avoir parlé à la femme. Une foule de démons arrive pour battre la femme, ignorant son mari qui tente de la protéger en s'interposant. Ils la battent jusqu'au lendemain matin et alors le couple quitte la maison pour en rejoindre une autre. Mais les anges de Satan suivent les âmes (car ils ne sont pas liés à des lieux) et ne cessent de les persécuter. Jusqu'ici, c'est le récit du moine de Clairvaux, qui a vu et entendu en partie l'histoire racontée, mais qui ne sait pas comment elle s'est déroulée. Herbert, quant à lui, a récemment appris que, sept ans après ces événements, la femme a surmonté cette persécution grâce à la miséricorde de Dieu et vit désormais en paix à Cologne. |
|
TC0165 | TE018447 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : CPS-H 9, pp. 312-313 | Walter, un noble chevalier du diocèse de Cologne, gît seul et malade, lorsqu'il voit apparaître au pied de son lit un diable en forme de singe à cornes. Passée la première frayeur, il en profite pour lui parler. Le diable le tente, mais Walter se fie au Christ et lui demande plutôt de lui parler de Guillaume, comte de Jülich, et d'Henry, comte de Sayn. Le diable répond de manière sarcastique à propos du premier, en disant que les châteaux de Wolkenburg et de Trachenvels se liquéfieraient en un clin d'œil si Guillaume s'en approchait. Au sujet du second, il dit qu'après vingt-et-un ans, il a été sauvé grâce aux prières de sa femme Monocula (elle a tellement pleuré qu'elle en a perdu un œil), et de Calvo, son fils et moine cistercien. Le diable ajoute que la femme était bonne et sainte, mais que Lambert, le frère de Walter, était à leurs ordres. Avant d'apparaître à Walter, le diable était aux funérailles d'une abbesse bénédictine, avec de nombreux autres diables. Ils ont reçu des coups de la part de l'archange Gabriel, mais uniquement parce qu'elle était une sainte femme. Avant cela, il était avec les autres diables aux funérailles de Gérard, un moine cistercien récemment décédé qui était lui aussi un saint homme. D'autre part, le diable a même osé assister à la mort du fils de Dieu, s'asseyant sur les bras de la croix. |
|
TC0165 | TE018279 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 39, p. 78-79 | Un moine de Clairvaux, très malade, est en extase pendant la moitié d'une nuit ; il voit et entend beaucoup de choses qu'Herbert ne prend pas le temps de noter. Cette même nuit, un jeune moine décède, ayant souffert d'une longue et douloureuse maladie. Le premier moine pense que ses lamentations vont rapidement se transformer en un chant. Il sent alors une odeur très douce, accompagnée d'un sentiment agréable. Il voit ensuite le Christ descendre pour bénir le monastère. Lorsque la vision s'achève, le jeune frère meurt, réconforté par tous les moines; et lorsqu'un troisième moine est enterré, comme il le dit à Herbert, il voit un cercueil porté du tombeau au ciel. Le premier moine guérit, mais il continue à ressentir régulièrement cette douceur dans la prière, le chant ou d'autres activités. |
|
TC0165 | TE018330 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 78, pp. 154-159 | Herbert raconte une série d'histoires à propos de Geoffroy de Melun, d'abord moine de Clairvaux puis évêque de Sorrès en Sardaigne, qu'il lui a racontées en privé. Un jour, alors qu'il se trouve dans le chœur de Clairvaux, il voit une procession de saints, accompagnés par des acolytes, des diacres, des sous-diacres et des prêtres. La procession, conduite par la Vierge accompagnée des apôtres Pierre et Jean part du nord de l'église, comme si elle venait du cimetière, et se dirige vers l'infirmerie, où elle disparaît. Tescelin, un homme âgé et vénérable, se trouve là. Geoffroy pense que la vision indique son salut. Un autre jour, alors qu'il chante avec les autres, il voit un démon sous la forme d'un singe qui traverse le chœur, s'arrête devant lui, lui rit au visage en dilatant les narines, puis disparaît pour ne plus jamais réapparaître. Malade, il perd la force de chanter dans le chœur, et supplie Bernard de l'aider. Bernard lui apparaît en rêve, fait le signe de la croix et le touche là où il a ressenti une douleur, et lorsqu'il se réveille, Geoffroy est complètement guéri. Une autre fois, un moine qui fait partie de ses proches tombe malade. Alors qu'il prie pour sa santé, Geoffroy a une vision dans laquelle on lui dit qu'un des moines guérira, mais pas celui auquel il est le plus attaché, qui mourra. La vision se concrétise, et Reinald de Cluny décède. Priant avec beaucoup de larmes pour sa mère, il souhaite savoir où elle se trouve dans l'au-delà. Une voix divine lui reproche de demander ce qu'il n'est pas autorisé à savoir. Après une vision dans laquelle un homme vénérable lui met une bague au doigt, il devient évêque de Sorrès pour une durée de sept ans et est pour les autres un exemple de sainteté. Alors que la mort approche, bien qu'il l'ignore, il se rend à Clairvaux et prie Dieu de lui permettre d'y mourir. Malade, après quelques jours de souffrance, il reçoit l'extrême-onction et meurt le jour de la consécration de l'église de Clairvaux. Il est enterré à côté de Geoffroy de La Roche-Vanneau. Avant la mort de Geoffroy, un des moines de Clairvaux a la vision d'un lit élégant en cours de préparation, et le jour de sa mort, il voit une lumière très intense autour de son corps, déjà apporté à l'église. Il comprend que Geoffroy est avec Dieu. Deux mois plus tard, le même moine a une vision dans laquelle Geoffroy est habillé en prêtre, comme s'il se préparait à célébrer la messe. Il y aurait d'autres histoires à raconter, mais Herbert n'en choisit qu'une : Geoffroy décide de restaurer une vieille église en ruines et, pendant les travaux, un vieux coffre contenant des reliques de saints et une hostie parfaitement conservée est retrouvé, pour la plus grande joie des personnes présentes. |
|
TC0165 | TE018318 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 66, pp. 140-142 | La veille de sa mort, le roi Guillaume a une vision dans laquelle il saigne d'une blessure. Un moine du continent raconte à Robert, fils d'Aimon, un rêve dans lequel le roi est écrasé par le crucifix. Guillaume oblige le moine à lui donner cent sous, en se moquant de lui et en disant que le rêve lui est venu du désir de gagner de l'argent. Malgré les avertissements de ses amis, le roi, après un repas copieux, part à la chasse avec Walter Tyrel de Flandre. Avisant un cerf, Walter bande son arc. Mais le soleil l'aveugle, et c'est Guillaume qu'il atteint avec sa flèche. Il meurt sur le coup. Voyant le roi mort, Walter prend la fuite sans être poursuivi. Le corps de Guillaume est enterré à Winchester, sous la tour de la cathédrale, dont l'effondrement quelques années plus tard est attribué à ses péchés. Ces évènements se produisent en 1100, la treizième année de son règne, et c'est au cours de ces années que naît l'ordre cistercien. |
|
TC0166 | TE018430 | Gregorius I | Dialogues, Lib. IV : IV, 27, 2-3 | L'avocat Cumquodeus est atteint de la pleurésie. Peu avant sa mort, il tente, malgré les dissuasions de son serviteur, de se rendre à l'église du Bienheureux Sixte. Il meurt sur le chemin. Les ordonnateurs de ses obsèques, sans avoir connu le projet initial du défunt ont l'idée de l'enterrer dans l'église où il souhaitait se rendre. Dieu a permis à l'avocat de former le dessein d'aller là où il serait enterré. | |
TC0166 | TE018192 | Gregorius I | Dialogues, Lib. IV : IV, 9, 1-2 | Deux frères nobles et instruits, Speciosus et Grégoire adoptent la règle bénédictine. Speciosus est envoyé en mission à Capoue tandis que Grégoire reste dans son monastère de Terracine. Un jour, Grégoire a une vision au cours de laquelle il voit l'âme de son frère s'échapper de son corps. Il se rend à Capoue et apprend que son frère est mort au moment même où il a eu sa vision. |
This work directed by J. Berlioz, M. A. Polo de Beaulieu, and Pascal Collomb is licenced for use under ETALAB Open License 2.0
Ce travail réalisé sous la direction de J. Berlioz, M. A. Polo de Beaulieu et Pascal Collomb est mis à disposition sous licence ETALAB Licence Ouverte 2.0
This work directed by J. Berlioz, M. A. Polo de Beaulieu, and Pascal Collomb is licenced for use under ETALAB Open License 2.0
This work directed by J. Berlioz, M. A. Polo de Beaulieu, and Pascal Collomb is licenced for use under ETALAB Open License 2.0
This work directed by J. Berlioz, M. A. Polo de Beaulieu, and Pascal Collomb is licenced for use under ETALAB Open License 2.0