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KeywordMot-cléStichwörtParola chiavePalabra clave: mortification | mortification of the flesh | Kasteiung | mortificación | mortificazione
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ID (coll.)ID (rec.)ID (Samml.)ID (racc.)ID (col.) | ID (ex.)ID (ex.)ID (Ex.)ID (ex.)ID (ex.) | AuthorAuteurVerfasserAutoreAutor | TitleTitreTitelTitoloTitulo | ExemplaExemplaExemplaExemplaExempla | KeywordsMots-clésStichwörterParole chiavePalabras claves |
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TC0142 | TE019016 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : XI, 28 | Une noble demoiselle nommée Clémence vivait dans le monastère de Sainte Gertrude de Nivelles, faisant pénitence pour un péché charnel. Elle distribua toute sa fortune aux pauvres et ainsi resta, un hiver, sans argent et sans bon vêtement. Un jour, comme elle se tenait devant le tombeau de sainte Gertrude et se demandait comment elle pouvait la servir sans n'avoir rien à offrir. À ce moment-là, un pèlerin entra et lui jeta cinq sous, ce qu'elle prit pour un miracle. À la mort de Clémence, on trouva neuf ceintures de fer autour de son corps. |
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TC0142 | TE019017 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : XI, 29 | À Liège, l'ex-concubine d'un chanoine devint recluse pour faire pénitence. Pleine de contrition, elle ceintura son corps de liens de fer. Un jour, comme elle priait, les liens se rompirent. Ayant peur que Dieu n'acceptât pas sa pénitence, elle consulta l’abbé de Saint-Lambert. Il lui dit qu'au contraire, ses péchés semblaient être pardonnés. |
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TC0142 | TE019015 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : XI, 27 | Un prêtre de Cologne avait une concubine. Tous deux, repentis, entrèrent en religion : le prêtre devint reclus et la femme se fit moniale. De plus, chacun portait un lien de fer autour du corps. Comme le reclus allait mourir, il confessa tout à Ensfried, le doyen de Saint-André de Cologne. Ensfried lui ordonna d'enlever le lien de fer, ce qu'il fit par obéissance. La femme tomba elle aussi malade quelques jours après. Ayant peur que son confesseur ne lui ordonnât de déposer le lien de fer, elle le cacha. À l'heure de sa mort le lien se brisa, et on apprit son pieux secret. |
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TC0142 | TE019014 | Caesarius Heisterbacensis | Dialogus miraculorum [Strange, 1851] : XI, 26 | Un saint abbé cistercien fut invité, une fois, chez le duc de Bavière. La nuit, un incendie éclata dans le chambre de l'abbé et celui-ci mourut asphyxié. Sur son corps on trouva une capside avec des reliques et des chaînes d’ascète. L’abbé fut enterré dans la cathédrale de Regensburg. Un jour, un signe s'y manifesta. Un chevalier qui passait sur sa tombe se mit à crier qu'elle lui brûlait les pieds. |
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TC0157 | TE017152 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 72, p. 339, l. 1 – p. 340, l. 17 | Dans le monastère de Saint-Sylvestre, un moine mourut. Les autres moines accomplirent les rites usuels. Mais alors qu’ils avaient dit l’Agnus Dei, le corps se releva et commença à blasphémer contre Dieu, le crucifix, et la Vierge. Il raconta qu’il avait été emporté par Lucifer, son nouveau seigneur. Il leur dit que la messe était inutile. Pourtant, les moines ne se laissèrent pas décourager. Ils chantèrent et se flagellèrent sans discontinuer. Enfin, le moine mort se releva, confessa le péché de fornication qui lui avait valu la damnation, se repentit, fit pénitence, et mourut le jour suivant en rendant grâce à Dieu. Cette histoire fut rapportée par Humbert, dont les paroles sont gages de vérité. |
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TC0157 | TE017385 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 106, p. 177, l. 5 – p. 178, l. 27 | Damien, frère de Pierre Damien, alors archi-prêtre, et qui devint moine plus tard, fit ce récit. Marinus, un autre frère de Pierre Damien, était un laïc mais très vertueux. Il tomba très malade. Un jour, à l’aube, il sembla tout à coup heureux et dit à ceux qui se trouvaient autour de lui de se lever, car la Vierge était présente. Il s’adressa à elle respectueusement. Damien revint alors des matines. Marinus l’informa qu’il allait bientôt mourir, et se plaignit de ce que les autres ne se levaient pas en présence de la Vierge. Il prit à parti un certain Bonizo, lui ordonnant de se lever. Ce dernier jugea que Marinus délirait – mais Marinus lui rétorqua que la maladie dont il souffrait ne rendait pas fou. Peu après la mort de Marinus, son père spirituel, nommé Étienne, révéla que dans sa jeunesse, Marinus s’était voué à la Vierge. Il était venu en esclave devant son autel et s’était flagellé, et lui avait promis un tribut annuel en argent. |
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TC0157 | TE017395 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 109, p. 219, l. 5 – p. 220, l. 3 | Un jeune homme fraîchement installé à l’ermitage, sur ordre de Pierre Damien, se rend à Ravenne, afin d’y récupérer ses quelques affaires personnelles. Il en profite pour aller chez le forgeron se faire poser des entraves de fer. Et à son retour, il convainc Pierre Damien de le laisser porter ces liens pour sa mortification secrète. Mais comme petit à petit, il en subit des blessures, cela commence à se savoir, dans et hors du monastère. Or, il ne recherchait pas la renommée, mais la discrétion. Il hésite donc. Alors, Dieu vient à son aide : après deux rêves dans lesquels ses liens de fer étaient défaits par Dieu, effectivement, le jour de la fête des apôtres Simon et Jude, pendant l’office de nuit, deux liens se brisent, l’un en deux morceaux, et l’autre en trois. Les autres liens deviennent si flexibles et doux, comme de l’étoffe, qu’ils ne le restreignent plus. Il est ainsi libéré par Dieu de ses chaînes. |
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TC0157 | TE017253 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 83, p.452, l. 1 – p. 453, l. 4 | Une moniale nommée Bella vivait au couvent de Saint-Pierre apôtre, à Bénévent. Elle renonça à un beau mariage pour embrasser la vie religieuse, brisant ainsi le contrat nuptial. Elle mena dès le départ une vie de mortification, notamment quant au régime alimentaire, brisant ainsi ses délicates habitudes. Épuisée par le jeûne, elle s’endormait à même le sol. Celle qui l’avait instruite, Offa, l’avait fort bien éduquée. Une nuit, Offa s’était levée et s’occupait de ses nombreuses prières avant de rejoindre l’autel pour y placer l’encens. Mais l’encens avait disparu, et sa lampe fut éteinte par un coup de vent violent. Elle cherchait en vain. Alors, quelqu’un vint dans le noir et lui tendit l’encens. Il est probable qu’il se soit agit d’un ange. Alors qu’Offa souffrait de maladie, elle allait mourir. Son corps fut soulevé dans les airs et resta suspendu, en présence de tous ceux qui entouraient son lit, jusqu’à ce qu’elle finisse sa prière. Son corps fut enterré dans l’église. Un paysan ignorant plaça un sac de grain sur sa tombe. Mais comme cela n’exprimait pas le respect adéquat, par intervention divine, son sac fut renversé par un vent violent, et le paysan dut ramasser tout son grain. |
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TC0157 | TE017469 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 132, p. 449, l. 13 – p. 449, l. 21 | Le moine Martin le Chauve, lorsqu’il était mourant, avait le corps gonflé par la goutte. Mais il ordonna à tous ceux qui se tenaient autour de lui, dont Pierre Damien, de le flageller tour à tour. Après sa mort, il apparut à l’un des frères en rêve. Dans une prairie verdoyante, vêtu de blanc, le visage lumineux, il était accoudé sur un lit splendide. | |
TC0157 | TE017093 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 56, p. 159, l. 17 – p. 160, l. 14 et lettre 109, p. 218, l. 6 – p. 219, l. 2 | Pierre Damien relate un événement qui vient de se produire. Deux jeunes moines arrivent à l’ermitage. L’un d’eux, nommé Michael, vient à la confession. Il explique qu’il vient d’une famille de militaires et que sa mère a voulu le marier, mais qu’il a refusé. Devenu moine, il a revêtu une ceinture de fer : lorsqu’il aurait trouvé le lieu où il devait se fixer, Dieu briserait la ceinture. Or, ce même jour, le jeune moine, alors qu’il méditait sur un passage de la Règle, avait senti monter le don des larmes, et sa ceinture s’était brisée en deux morceaux. Il se réjouit de ce que Dieu avait répondu à sa prière. |
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TC0157 | TE017085 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 50, p. 102, l. 7 – p. 102, l. 14 et lettre 53, p. 138, l. 22 – p. 139, l. 10 et lettre 109, p. 215, l. 13 – p. 215, l. 25 | Un jeune homme chante le psautier entier en tenant ses bras levés, de sorte qu’il touche souvent le plafond. Tous les cinquante psaumes, il s’accorde un répit très bref. Un autre, plus vieux, Dominique, lut qu’en chantant vingt-quatre fois douze psaumes les bras en croix, on pouvait compenser pour un an de pénitence. Il récitait donc la série vingt-six fois (sic) sans s’arrêter, comme cela lui avait été prescrit. | |
TC0157 | TE017084 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 50, p. 102, l. 15 – p. 103, l. 4 et lettre 109, p. 213, l. 13 – p. 213, l. 23 | Un frère de la communauté passe le jour et la nuit en prière : il récite neuf fois le psautier en se flagellant, nu, des deux mains. Pendant ce temps, il ne dort pas, mais, la tête posée sur le sol, il se repose par courts laps de temps, et s’en contente. Il confia une fois qu’il avait souvent récité ainsi neuf psautiers, mais ne pouvait jamais en atteindre un dixième. | |
TC0157 | TE017123 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 66, p. 275, l. 1 – p. 276, l. 22 et lettre 109, p. 213, l. 24 | Dominique (l’Encuirassé) est plus édifiant par son exemple que n’importe quel discours. Depuis quinze ans, il porte un corset de fer, deux bandes de fer autour de sa taille et deux autres autour de ses épaules. Ses habitudes ont déjà été longuement relatées. Il y a six jours, ce Dominique est venu trouver Pierre Damien. Il avait appris, dit-il, que dans ses écrits, Pierre Damien relatait sa coutume de réciter neuf psautiers dans le cours d’une journée en se donnant la discipline (en se flagellant). Sa conscience ne le laissait pas en paix, car il ne savait pas s’il en était capable. Le mercredi, il se dénuda donc et entreprit de voir ce dont il était capable. Il continua toute la nuit, et jusqu’au jour suivant. Il put parcourir de cette façon douze psautiers, et il commença le treizième, jusqu’au Psaume 31. Un jeune frère n’osait pas se flageller et ne savait comment endurer la discipline. Mais à la longue, il accepta les conseils de Dominique, et se flagella durant un psautier entier, auquel il ajouta cinquante psaumes. Cela se produisit durant la nuit précédant le dimanche de la Saint-Michel. Le matin suivant, ce frère vint voir le vieux moine pour lui confier ce qu’il avait fait. Il craignait d’avoir dépassé la mesure. Mais Dominique le consola en lui disant que lui aussi avait commencé par de petites actions, mais avait progressé petit à petit avec l’aide de Dieu, conquérant ainsi sa faiblesse. Ainsi, il ne considéra pas les actions du jeune frère comme excessives, mais l’encouragea à poursuivre. |
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TC0157 | TE017083 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 50, p. 101, l. 20 – p. 102, l. 7 | Un des vieux frères a raconté que, dans sa cellule, il ne mange pas sa nourriture hâtivement pour satisfaire la faim. Au contraire, il mange son pain miette à miette afin d’utiliser la nourriture comme moyen de souffrance et non de satisfaction. Pierre Damien a réprimandé les jeunes de la communauté, qui se laissaient aller à manger un pain en quatre jours. Il a obtenu qu’ils diminuent cette consommation de moitié. Ce même vieil homme porte une cuirasse de fer, ne s’alimente pas entre le dimanche et le jeudi, et les trois autres jours, ne mange que du pain. | |
TC0157 | TE017500 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 161, p. 138, l. 18 – p. 139, l. 2 | Le Cardinal Étienne s’élevait contre la pratique de la flagellation du vendredi. C’est ce qui a incité les moines destinataires de sa lettre à l’abandonner. Ce cardinal Étienne était un homme de grande vertu, mais jeune et fier. Le même jour où il avait donné ce conseil aux moines, il prit un médicament. Alors qu’il se leva en bonne santé pour la fête de sainte Scholastique, lui et son jeune frère moururent soudainement ce même jour. Ce fut peut-être la volonté divine. |
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TC0157 | TE017474 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 142, p. 516, l. 27 – p. 518, l. 19 | Un moine vivait au monastère de Saint-Vincent, non loin du mont Petrusa. Damien y avait établi une règle particulièrement stricte quant au début du Carême : trois jours de jeûne au pain et à l’eau, le silence, la mortification... Mais ce frère brisa la règle du jeûne, et comme il était doué de nombreux talents, on fut indulgent avec lui. Au milieu du Carême, il semblait en bonne santé, quand il fut pris d’une légère maladie. Pierre Damien vint le voir et l’incita à se confesser, mais il affirma n’avoir rien de plus sur la conscience que ce qu’il avait déjà confessé. Le deuxième jour de sa maladie, assis dans son lit, il demanda instamment l’extrême onction. L’abbé résista, mais il insista. Puis, tout se passa très vite : il se confessa à mi-voix à un frère, qui eut à peine le temps de lui prescrire quinze ans de pénitence ; il reçut le dernier sacrement; dans un vomissement de bile, il mourut. La bile continua à couler jusque sur le pavé de l’église pendant la cérémonie funèbre. |
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TC0157 | TE017506 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 168, p. 239, l. 12 – p. 240, l. 5 | Ces évènements se sont produits à peine un mois avant l’écriture de la lettre (1069 - 1072), parmi les chanoines de l’église de Velletri, que Pierre Damien a remis dans le droit chemin. Un frère, Baruncius, qui avait soutenu Pierre Damien, tomba malade. Comme il était mourant, il demanda qu’on lui prescrive une pénitence. Les frères ne voulaient lui imposer que trois ou quatre psaumes, mais il demanda dix ans de pénitence, à répartir entre les frères pour qu’ils l’aident à les accomplir. Le soir même, les frères commencèrent à se flageller dans leurs cellules. Ce soir-là, Baruncius dit au frère Lambert, qui le veillait, qu’il voyait tous les frères, resplendissants, chanter dans le choeur autour de lui. Il demanda au frère Lambert pourquoi il n’était pas parmi eux. Par les yeux de l’esprit, ceux qui s’étaient dévêtus pour se flageller semblaient habillés splendidement. C’est le frère Liuprandus qui a fait ce récit. |
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TC0157 | TE017076 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 44, p. 20, l. 4 – p. 21, l. 2 | Leon Prezensis [nommé en titre, mais pas dans le corps du texte] est un homme très vieux. Malgré la faiblesse de l’âge, il ne se relâche pas dans la militia Christi. Il est très méticuleux dans ses prières nocturnes, de sorte que chaque nuit, même la plus courte de l’année, il parvient à chanter, avant l’office commun, le psautier et ses litanies, et à réciter, selon la coutume de l’ermitage, le psautier pour les morts. Bien qu’il ait, de l’avis de certains, dépassé les 140 ans, il se soumet chaque jour, depuis sa réclusion, au fouet, selon la règle qu’il s’est imposée. Et il ne mange qu’après le coucher du soleil, excepté pour les fêtes les plus solennelles. De toute sa vie, il n’a jamais subi une saignée ou pris un médicament. Il est touché par la grâce de la joie, et même son isolement ne l’a pas rendu rude : il est toujours souriant, joyeux et serein. |
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TC0157 | TE017498 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 158, p. 84, l. 23 – p. 85, l. 26 | Ubald a donné à Pierre Damien des nouvelles de son neveu [Damien]: ce dernier a été trouvé plongé dans la neige – et comme on lui reprochait son excès, il a répondu : « la chair cherche à me vaincre, c’est moi qui la vaincrai. » Ayant subi des réprimandes pour ce comportement, il fit une nouvelle tentative, cette fois non pas en plein air, mais à l’abri d’un bâtiment. Il est important de garder la mesure, dit Pierre Damien, mais mieux vaut pécher par excès que par défaut. | |
TC0157 | TE017077 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 44, p. 21, l. 3 – p. 22, l. 17; puis p. 23, l. 18 – p. 25, l. 8.; lettre 109, p. 201, l. 11 – p. 213, l. 12; enfin, lettre 111, p. 256, l. 7 – p. 256, l. 10 | Dominique vit dans le même monastère que Pierre Damien, de l’autre côté de l’église. Il parle la langue vernaculaire, mais c’est sa vie, et non une vaine rhétorique, qui le distingue. Il porta durant de nombreuses années un corset de fer contre sa chair et menait un combat incessant contre les esprits mauvais. Il n’y avait presque aucun jour où il ne chantait deux psaumes en se flagellants des deux mains, même les jours de rémission des pénitences. Pendant le Carême, ou lorsqu’il accomplissait une pénitence – il réalisait souvent une pénitence pour cent ans – il se punissait en récitant trois psaumes, et en se flagellant pendant la méditation. Voici comment on réalise une pénitence pour cent ans : trois mille coups de fouet correspondent à un an, et dix psaumes représentent mille coups de fouet. Le psautier contient cent-cinquante psaumes. Donc, se flageller durant un psautier entier correspond à cinq ans de pénitence. Par conséquent, chanter vingt psautiers dans ces conditions vaut pour une pénitence de cent ans. Il réalisait facilement en six jours cette pénitence pour cent ans. Une fois, à l’approche du Carême, il demanda à entreprendre une pénitence pour mille ans, et en vint presque à bout avant la fin de la période de jeûne. Malgré son âge avancé et ses fréquentes maladies, il persista dans ses exercices spirituels. Quant il récitait ses deux psautiers en se flagellant, il restait debout et ne prenait pas de pause. Quant aux génuflexions, malgré le poids du corset de fer, si sa santé le permettait, il en réalisait une centaine pour chaque groupe de quinze psaumes – il est remarquable qu’un homme si affaibli physiquement puisse exécuter, donc, mille génuflexions dans le cours d’un psautier. Un soir après les vêpres, Dominique vint trouver Pierre Damien : il avait réussi, exceptionnellement, à réciter de cette manière huit psautiers dans le cours d’un jour et une nuit. Il semblait avoir été battu comme de l’orge dans un mortier. Il ne récitait plus, expliqua-t-il, les psaumes mot à mot, mais parcourait leur signification en son esprit. Plus tard, alors que Dominique habitait un peu plus loin, il vint rendre visite à Pierre Damien. Il lui confia qu’il vivait maintenant dans le plaisir des sens : les jeudis et les dimanches, il s’accordait une rémission de sa pénitence usuelle. Néanmoins, il ne mangeait ni œufs, ni fromage, ni fruits, ni poisson. Mais il mangeait du fenouil avec son pain. Il avait aussi le don des larmes : seul, il éclatait souvent en sanglots, mais dans le cours d’une conversation, il se plaignit d’avoir perdu ce don. Pierre Damien lui reprochait également de n’avoir pas les larmes communicatives. |
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TC0157 | TE017075 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 44, p. 20, l. 4 – p. 21, l. 2 | Leon Prezensis [nommé en titre, mais pas dans le corps du texte] est un homme très vieux. Malgré la faiblesse de l’âge, il ne se relâche pas dans la militia Christi. Il est très méticuleux dans ses prières nocturnes, de sorte que chaque nuit, même la plus courte de l’année, il parvient à chanter, avant l’office commun, le psautier et ses litanies, et à réciter, selon la coutume de l’ermitage, le psautier pour les morts. Bien qu’il ait, de l’avis de certains, dépassé les 140 ans, il se soumet chaque jour, depuis sa réclusion, au fouet, selon la règle qu’il s’est imposé. Et il ne mange qu’après le coucher du soleil, excepté pour les fêtes les plus solennelles. De toute sa vie, il n’a jamais subi une saignée ou pris un médicament. Il est touché par la grâce de la joie, et même son isolement ne l’a pas rendu rude : il est toujours souriant, joyeux et serein. | |
TC0157 | TE017166 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 72, p. 354, l. 7 – p. 356, l. 6 | Ce récit a été rapporté à Pierre Damien par ses frères. Dans le monastère du Clivus Scauri, construit par saint Grégoire à Rome, un garçon fut fait oblat par ses parents. Plus tard, il quitta le monastère pour se marier. Mais par le jugement de Dieu, une maladie de la gorge l’atteignit, qui manqua de le tuer. Alors, il demanda à retourner au monastère et y fit pénitence. Sa femme et d’autres personnages se tenaient à son chevet, et il poussait de grands cris; Il raconta que l’apôtre André et saint Grégoire le flagellaient pour ses mauvaises actions : parce qu’il avait quitté le monastère et pris femme, parce qu’il ne donnait pas aux mendiants, surtout écossais, et de plus se moquait d’eux, et parce qu’il avait emprunté à une veuve six sous qu’il avait ensuite refusé de lui rendre. Il dit aussi qu’il allait mourir le surlendemain à midi. Le surlendemain, un dimanche, il se leva, se précipita à l’église de saint André, et dit qu’il avait été purifié par la flagellation que lui avaient infligé les saints comme au jour de son baptême. À l’heure qu’il avait prédite, pendant la messe, il mourut. On trouva sur son corps les traces d’une flagellation physique. |
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TC0157 | TE017158 | Petrus Damianus | Die Briefe : Lettre 72, p. 350, l. 7 – p. 350, l. 14 | Quinze jours avant d’écrire cette lettre, Pierre Damien rencontra Farulf, qui renonça volontairement à sa responsabilité à Cisternia, ville d’Apulie. Il avait vécu les sept années précédentes avec des liens de fer autour de sa poitrine et de son ventre pour se mortifier. Il ne boit presque pas de vin et jeûne fréquemment. Son exemple incite à en faire autant. |
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TC0160 | TE017186 | anon. | Recueil de sermons et d’exempla - Cambrai, BM, 574 [transc. A. Perard] : n°3 | Un saint homme justifie les pénitences sévères qu’il fait subir à son corps : elles ne sont rien comparées à une heure passée en enfer. | |
TC0165 | TE018361 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 108, pp. 205-207 | Herbert apprend de l'abbé de Saint-Anastase, auquel il s'est secrètement confessé, l'existence de Balsamo, un moine cistercien du même monastère. Envoyé par saint Bernard à Clairvaux pour une commande, il souhaite rester dans ce monastère. À son retour à Saint-Anastase, il fait réciter une messe pour chaque moine de Clairvaux dont la mort est connue et douze autres messes par an, pour tous ceux dont la mort n'a pas été signalée. Très dévoué, pendant huit ans, il récite quotidiennement le psautier en entier et, au moins une fois, s'est flagellé. À l'approche du jour de sa mort, qu'il ne connaît pas, il retourne à Clairvaux pour demander à l'abbé de désigner le nouvel abbé de Saint-Anastase, dont le siège est actuellement vacant. À Clairvaux, il assiste aux funérailles d'un des moines et, pris d'un désir de mourir sur place, il prie Dieu d'exaucer son souhait. Il est immédiatement pris d'une forte fièvre. Le lendemain soir, il a une vision de Dieu, de Notre-Dame et de saint Bernard avec de nombreux saints. Pris dans la vision qui lui donne l'impression d'être parmi eux, il meurt le dixième jour. On se souvient aussi de Balsamo, pour l'époque où, alors qu'il était en route pour rencontrer le pape Alexandre III, il fut capturé par les partisans de l'antipape Octavien, qui le firent tomber de sa mule et le mirent en prison. L'un des ravisseurs tenta alors de monter sur la mule, mais l'animal inoffensif refusa d'être monté ou de bouger, comme s'il se battait pour son maître. Après avoir tout essayé (y compris de frapper l'animal), les partisans du schisme se rendirent compte qu'ils étaient confrontés à un miracle. Ils libérèrent Balsamo et lui ordonnèrent de monter sur la mule qui le reconnut, et sous les yeux de tous redevint obéissante. |
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TC0165 | TE018212 | Herbertus Turrium | Liber visionum et miraculorum Clarevallensium : 18, pp. 45 | Giosberto, un vieil homme et témoin oculaire, raconte que Gérard (un familier de l'abbaye de Mores), a mortifié son corps en se roulant dans les orties afin de combattre les tentations. C'était aussi un brave homme qui ne voulait absolument pas demeurer en conflit avec ses confrères, à tel point qu'il choisit d'être sincère sur son lit de mort pour être pardonné d'une infraction mineure. Juste avant de mourir, il a vu le Christ et les douze apôtres venir l'accompagner au ciel. |
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