(Fr.) MANIERE D'ENTENDRE LA MESSE. 1/ Pour nous apprendre à entendre la messe avec piété, la Bible nous dit qu’Abraham laissait son âne au pied de la montagne quand il y montait pour adorer Dieu. 2/ A son exemple nous devons quitter toute pensée ou parole d’affaires temporelles qui sont désignées par l’âne qu’Abraham laissait au pied de la montagne. 3/ C'est pourquoi nous faisons le signe de croix en entrant dans l’église en renonçant à toutes les choses vaines et prenons de l’eau bénite qui efface tous les péchés véniels pourvu qu’on n'en ait aucun mortel. 4/ (De même quand on dit son Confitéor, quand on regarde le corps de Jésus-Christ et quand on reçoit la bénédiction du prêtre à la fin de la messe: Les saints disent que ces quatre choses effacent les péchés véniels.) 5/ Nous devons alors saluer le Fils et sa mère par qui il descendit du sein de son Père en ce monde à ses propres dépens et pour notre avantage. 6/ Nous devons alors saluer le crucifix et compatir aux souffrances que Dieu endura sous cette forme. 7/ Nous devons alors regarder se vêtir le prêtre qui est notre champion pour vaincre le diable qui est notre adversaire. 8/ Pour le vaincre il se revêt d’armes qui sont semblables à celles avec lesquelles Jésus fut vainqueur. 9/ L’amict représente ce avec quoi on lui banda les yeux; et la ceinture qui y est attachée représente ce avec quoi il eut les mains liées quand on lui donnait des gifles. 10/ L’aube représente le vêtement blanc dont Hérode le fit vêtir pour indiquer perfidement que c'était un innocent. 11/ La ceinture représente les liens qui le retenaient au poteau. Le manipule représente les fouets dont il fut battu. 12/ L’étole représente la grande obéissance où il fut jusqu’à la mort: tout comme le boeuf obéit à la courroie qui le tient à la charrue en travaillant le froment dont il n'a que la paille alors que nous en avons le grain, 13/ ainsi Jésus fut notre boeuf en nous gagnant le paradis par sa croix, car il en eut la peine et nous le profit. 14/ La chasuble, qui doit être de soie, représente la pourpre dont Pilate l’affubla couronné de la couronne d’épines quand, dans l’espoir que les juifs s’en contenteraient il leur dit: "Voici votre roi." 15/ Les croix qui sont devant et derrière la chasuble représentent les pénitences que Jésus fit avant sa passion et les souffrances de sa passion, 16/ que nous devons tous avoir gravées dans nos coeurs, parce qu’il les fit et supporta pour l’amour de nous. 17/ La chasuble signifie la charité, car tout comme elle recouvre tous les autres vêtements, la charité recouvre et protège toutes les autres vertus en nous. 18/ Ainsi, pour les belles significations des vêtements du prêtre, nous devons tous le regarder pieusement quand il s’en revêt. 19/ Il dit alors son Confiteor et nous après lui: ainsi nos péchés véniels nous sont pardonnés comme les siens. 20/ En commençant l’Introït il nous annonce la venue du roi. 21/ Les Kyrie (on en dit neuf) signifient les trois personnes de la Trinité, car toutes les puissances attribuées aux trois résident en chacune d’elles. 22/ C'est ce que signifient les neuf ordres des anges, qui sont créés pour louer la sainte Trinité. 23/ A toutes les messes il en vient une quantité de chaque ordre qui tous désirent que le dixième ordre soit rempli par les hommes pour être avec eux au ciel. 24/ Ils sont les fourriers du roi du ciel qui viennent avant lui pour préparer le logement du roi. 25/ Ensuite le prêtre entonne le Gloria in excelsis Deo: La gloire de Dieu est descendue sur terre et la paix pour les hommes de bonne volonté. 26/ Comme les gens du roi doivent être gens de joie, ce glorieux chant est celui des fourriers du roi et de tous les vivants du ciel; 27/ car c'est un chant de joie: on ne le chante dans l’Eglise que dans les temps de joie. 28/ Quand nous l’entendons chanter, nous devons tous vivement désirer et faire tous nos efforts pour parvenir au ciel, là où il sera éternellement chanté. 29/ Ensuite le prêtre chante l’Oraison qui, dans les mots qui s’adressent à nous, nous rappelle à tous de nous préparer pieusement à recevoir le roi. 30/ Ensuite on lit l’Epître: c'est comme le maître-message qui nous annonce, par un texte précis qu’on nous lit, que le roi approche. 31/ Ensuite on chante les Versets alternés, qui sont comme les trompettes qui sonnent pour l’arrivée du roi. 32/ Ensuite on chante l’Alleluia qui nous invite tous à célébrer joyeusement le roi de tout notre coeur. 33/ On chante ensuite la Séquence qui est comme un pieux chant de circonstance à la louange du roi. 34/ Puis on transporte le livre à gauche pour réciter l’Evangile, ce qui est pour nous un grand honneur et un grand profit. 35/ Car l’Evangile, c'est le nom de cette précieuse foi qui est la nôtre et qui est incomparable, que Notre-Seigneur par ses bienheureux disciples présenta aux juifs; 36/ les juifs pour leur malheur ne l’on pas reçue mais chez les païens certains la reçurent bien, et nous sommes leurs descendants. 37/ Au début de l’Evangile, nous nous découvrons, ce qui signifie que si quelqu’un attaquait l’Evangile, nous serions prêts à défendre son honneur; 38/ si quelqu’un entend une grossièreté ou une critique contre l’Evangile, le front lui en rougit. 39/ Pour marquer le profit, l’honneur, l’avantage qui nous viennent de l’Evangile ou qui peuvent nous venir si nous y croyons fermement, 40/ nous nous signons au front et sur la bouche pour marquer que toute notre vie nous rendrons témoignage de sa vérité. 41/ A la fin, nous nous signons sur le coeur pour marquer que jamais la précieuse foi de l’évangile ne sera déracinée de nos coeurs.